Les mariages mixtes (sur le plan religieux)

Est-ce qu’il importe à Dieu avec qui vous vous mariez ? Le choix d’un conjoint est l’une des décisions les plus importantes que l’on prend dans sa vie. Cette décision aura sans doute des conséquences pour votre bonheur sur la terre, le service que vous pourrez rendre à Dieu, l’avenir de vos enfants et votre propre salut éternel. Dans bien des cas, elle révèle vos priorités et vos valeurs. Il serait donc étonnant si Dieu y était indifférent.

Il y a, bien sûr, bon nombre de considérations valables qui peuvent figurer dans le choix d’un conjoint, mais pour le chrétien, le facteur qui devrait prendre plus d’importance que les autres, c’est la foi.

Pourquoi se marier avec un chrétien fidèle ?

Examinons trois raisons fondamentales de se marier dans l’Église, c’est-à-dire avec un chrétien fidèle.

À cause de votre âme

Commençons par deux textes de l’Ancien Testament. Nous reconnaissons que le chrétien ne vit pas sous la loi de Moïse, mais cette loi nous enseigne souvent des principes spirituels ou pratiques qui valent pour les chrétiens aussi bien que pour les Israélites d’autrefois.

Avant que le peuple d’Israël ne fasse la conquête du pays de Canaan, Dieu lui donna des instructions très claires concernant les nations idolâtres qu’il allait déposséder :

« Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples, tu ne donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils ; car ils détourneraient de moi tes fils, qui serviraient d’autres dieux, et la colère de l’Éternel s’enflammerait contre vous : il te détruirait promptement. » (Deut. 7.3,4)

Remarquez que ce n’était pas une question de racisme. L’obstacle au mariage n’était pas l’importance de préserver la pureté du sang des Israélites ; le problème était religieux, spirituel. Dieu dit : les païens « détourneraient de moi tes fils, qui serviraient d’autres dieux ». (Dans le livre de Ruth, l’ancêtre du roi David a épousé une femme moabite, mais cette femme s’était déjà engagée à servir l’Éternel – Ruth 1.16,17. Ce mariage ne présentait pas de danger spirituel.) Remarquez aussi que les Israélites ne devaient permettre le mariage ni de leurs fils ni de leurs filles à ces peuples qui ne servaient pas le vrai Dieu. Chez les musulmans, il est généralement interdit à la fille musulmane de devenir l’épouse d’un chrétien, mais on accepte souvent que l’homme musulman se marie avec une fille chrétienne, car il est sous-entendu que le mari est le chef de la famille. Mais Dieu interdit tous les mariages mixtes entre les Israélites et les non-croyants, le danger spirituel étant un problème pour les hommes aussi bien que les femmes.

Dans la vie du roi Salomon, nous voyons la tragédie qui s’est produite quand il choisit de désobéir au commandement de Dieu dans ce domaine.

« Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères […] appartenant aux nations dont l’Éternel avait dit aux enfants d’Israël : Vous n’irez point chez elles, et elles ne viendront point chez vous ; elles tourneraient certainement vos cœurs du côté de leurs dieux […] À l’époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son cœur vers d’autres dieux ; et son cœur ne fut point tout entier à l’Éternel, son Dieu, comme l’avait été le cœur de David, son père. » (1 Rois 11.1,2,4)

Salomon désobéit à Dieu en épousant des femmes païennes, puis il eut l’audace de construire à Jérusalem, la ville sainte, des temples d’idoles pour complaire à ces femmes (v. 7). Comme on pouvait s’y attendre, il finit par adorer lui-même les faux dieux.

Salomon est connu pour avoir été l’homme le plus sage de l’histoire, et Dieu lui avait même apparu par deux fois.

« Il n’y avait point de roi semblable à lui parmi la multitude des nations, il était aimé de son Dieu, et Dieu l’avait établi roi sur tout Israël ; néanmoins, les femmes étrangères l’entraînèrent aussi dans le péché. » (Néh. 13.26)

Si le cœur même de Salomon fut détourné de Dieu à cause de son amour pour des femmes qui suivaient d’autres religions, un chrétien aujourd’hui ne devrait pas se croire si fort qu’il peut se marier sans danger avec un non-chrétien.

Le même principe est enseigné dans le Nouveau Testament. En 1 Corinthiens 7.39 la Bible donne la règle suivante :

« Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant ; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier à qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur. »

Une veuve peut bien se remarier après la mort de son premier mari, mais qu’elle se marie avec un chrétien.

En 1 Corinthiens 9.5, Paul dit qu’il avait, en tant qu’apôtre, certains droits, même s’il n’en usait pas toujours. Il dit qu’il avait, par exemple, le droit d’épouser une femme (contrairement à la doctrine de certaines Églises qui défendent aux conducteurs chrétiens de se marier) : « N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre épouse, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur et Céphas ? » Vous remarquerez que Paul précise « une sœur », c’est-à-dire une chrétienne, une femme qui serait sa sœur en Christ ; il n’aurait jamais songé à se lier avec une non-chrétienne dans le mariage. Quelle entrave ce serait pour son ministère ! En fait, aucun passage du Nouveau Testament ne suggère qu’il serait acceptable de choisir un mari ou une femme qui ne soit pas déjà en Christ.

Voici un conseil sage : cherchez un conjoint qui vous aidera à parvenir au ciel. La vie chrétienne a beaucoup de récompenses, mais elle n’est pas du tout facile. Les tentations abondent. La faiblesse est toujours là. Voilà pourquoi la Bible est remplie de passages qui nous recommandent de faire certaines choses « les uns pour les autres » : Aimez-vous les uns les autres. Exhortez-vous réciproquement. Portez les fardeaux les uns des autres. Soyez serviteurs les uns des autres. Supportez-vous, édifiez-vous, consolez-vous les uns les autres. Il est évident que nous avons besoin de l’aide spirituelle de nos frères et sœurs en Christ, et quand le mari et la femme sont tous deux chrétiens, cette aide si nécessaire est disponible tous les jours à la maison.

Quand on se marie, même avec un non-chrétien, on peut espérer des avantages sur le plan matériel, de la satisfaction sur le plan sexuel, de l’aide pratique pour la vie professionnelle ou domestique, et plus, mais le chrétien qui se marie à quelqu’un d’une autre religion ne doit pas s’attendre au soutien de son partenaire sur le plan spirituel. Au contraire, il risque de rencontrer tôt ou tard l’incompréhension, le mépris, la moquerie, les bâtons dans les roues, voire l’opposition ouverte. Certains non-chrétiens trouvent divers moyens pour empêcher leurs conjoints de se rendre au culte, de participer aux activités de l’Église, de recevoir la visite des frères et sœurs en Christ. Même dans le meilleur des cas, on ne reçoit pas de son mari ou sa femme l’encouragement dont nous avons tous besoin ; au contraire, on aura à faire avec l’indifférence, l’hostilité ou même la persécution.

Même quand votre partenaire semble neutre à l’égard de votre foi et ne fait rien pour vous empêcher dans vos activités spirituelles, son influence humaniste, mondaine ou païenne risque de vous transformer avec le temps. « Ne vous y trompez pas : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Cor. 15.33). Quant à ceux qui croient en Jésus, mais qui adhèrent fortement à de fausses doctrines, ils peuvent finir par vous convaincre que la conformité à la Parole de Dieu n’est pas si importante que ça. À la longue vous risquez de vous éloigner de l’Église du Seigneur.

À cause de votre foyer

En 2 Corinthiens 6 nous avons cette exhortation :

« Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. [Ne formez pas un attelage disparate ou hétérogène.] Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? Ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? Ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle ? » (2 Cor. 6.14,15)

Deux bêtes attelées sous un même joug sont obligées d’aller dans le même sens, de collaborer étroitement ensemble. C’est l’image d’une association intime dont on ne peut pas facilement se dégager. Il ne convient pas de placer sous un même joug deux bêtes qui sont trop différentes l’une de l’autre. Moïse a même ordonné : « Tu ne laboureras point avec un bœuf et un âne attelés ensemble » (Deut. 22.10). L’image du joug correspond au mariage, et l’image d’un bœuf et un âne attelés ensemble représente bien l’union d’un chrétien et un non-chrétien dans le mariage. Ce n’est pas normal, et ça ne marche pas bien.

Quand deux personnes se marient, elles sont censées avoir tout en commun, former une seule chair (Éph. 5.31), s’unir profondément pour former un couple et, par la grâce de Dieu, faire des enfants et les élever ensemble. C’est l’union la plus profonde qui puisse exister entre deux êtres humains. Mais quand l’un est chrétien et l’autre ne l’est pas, ils n’ont pas en commun ce qui est le plus fondamental, le plus important. L’un veut vivre dans la lumière du Christ, alors que l’autre reste encore dans les ténèbres. L’apôtre Paul nous dit de ne pas nous mettre dans une telle situation.

Le mariage est censé être une bénédiction, mais il demande beaucoup d’effort. Il finit trop souvent dans le divorce ou la misère. Nous avons besoin de ce qui peut renforcer nos unions. La foi commune en Jésus-Christ, la détermination d’atteindre le même objectif (le ciel), les valeurs partagées que nous apprenons dans la Bible et qui nous guident dans les décisions de chaque jour, la consolation et le courage dans les épreuves que nous avons grâce à notre espérance chrétienne – toutes ces choses contribuent au succès d’un foyer chrétien.

Quand vous êtes marié avec un non-chrétien, non seulement vous n’avez pas tout cela pour vous rapprocher, mais vous devez faire face à beaucoup qui peut vous diviser. Vous n’avez pas les mêmes valeurs et priorités, et vous risquez d’avoir des points de vue inconciliables sur l’utilisation de l’argent (le non-chrétien ne veut pas le « gaspiller » en le donnant à l’Église), sur la permanence du mariage (le non-chrétien trouve qu’il y a de nombreuses causes valables du divorce), sur la consommation de l’alcool, sur l’avortement comme moyen de contrôler les naissances, sur la nécessité de réserver tous les dimanches pour aller au culte (sans parler des réunions de prière ou les études bibliques), sur l’obligation absolue de la fidélité sexuelle de l’homme aussi bien que de la femme, sur la possibilité de consulter un charlatan si votre enfant est malade et que les médecins ne le soignent pas avec succès, etc. Il y a de nombreuses sources potentielles de conflit. Même si votre conjoint est un croyant fervent, mais membre d’une autre communauté, il faut prévoir la possibilité de conflits : Dans quelle communauté allez-vous élever vos enfants ? Comment pourrez-vous évangéliser ensemble si vous n’êtes pas d’accord sur les conditions du salut ? Chacun sera-t‑il satisfait de voir une partie de l’argent, pour lequel il a fait sa part afin de le gagner, utilisée pour propager des doctrines qu’il n’accepte pas ?

À cause de vos enfants

Rappelez-vous qu’en choisissant la personne que vous allez épouser, vous choisissez pour vos enfants futurs leur père ou leur mère. Ce choix aura certainement des retombées sur votre capacité de les éduquer comme Dieu le veut. Les parents ont toujours eu le devoir de transmettre à leurs enfants la connaissance de Dieu et de sa volonté. L’Éternel dit aux Israélites :

« Quelle est la grande nation qui ait des lois et des ordonnances justes, comme toute cette loi que je vous présente aujourd’hui ? Seulement, prends garde à toi et veille attentivement sur ton âme, tous les jours de ta vie, de peur que tu n’oublies les choses que tes yeux ont vues, et qu’elles ne sortent de ton cœur ; enseigne-les à tes enfants et aux enfants de tes enfants. » (Deut. 4.8,9)

« Et ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. » (Deut. 6.6,7)

Le même devoir incombe aux parents chrétiens : « Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur » (Éph. 6.4).

Si le non-chrétien ne participe pas à la vie de l’Église, l’autre pourrait quand même, en principe, amener les enfants au culte et à l’étude biblique. (Cela n’est pas forcément le cas. Si l’évêque catholique autorise un catholique à entrer dans un mariage mixte, il est dit explicitement que les enfants doivent être éduqués dans la foi catholique. Dans certains pays musulmans, l’enfant d’un parent musulman est automatiquement et légalement musulman, et c’est un crime que de l’influencer à devenir chrétien.) Mais même si le non-croyant permet à son partenaire de partir à l’église avec les enfants, son exemple aura quand même une influence négative sur eux. Quand les enfants grandiront, ils voudront peut-être, comme le parent non chrétien, rester à la maison le dimanche, dormir, regarder la télé, recevoir des amis, etc. En plus de son exemple, le parent d’une autre religion aura certainement une influence à travers ses conseils, sa façon de raisonner, sa moralité et la place qu’il aura naturellement dans le cœur de ses enfants.

Le chrétien qui se propose d’épouser un non-chrétien doit bien réfléchir à cette question : « Et si je mourais ? » Au cas où le parent chrétien meurt, que deviendront les enfants si le parent qui reste n’est pas chrétien ? Les accompagnera-t‑il aux activités de l’Église ? Leur montrera-t‑il chaque jour comment vivre pour plaire à Dieu ?

Si vous êtes déjà dans un mariage mixte

Si vous vous êtes déjà mariés avec un non-chrétien, vous avez besoin de comprendre deux vérités :

1) Un mariage mixte est toujours un mariage aux yeux de Dieu. Parfois c’est le résultat d’une mauvaise décision du côté du chrétien, mais ce n’est pas toujours le cas. Dans certaines cultures, les parents choisissent des époux pour leurs enfants et ne cherchent pas l’avis de ces derniers. Souvent, l’homme et sa femme étaient déjà mariés avant d’entendre l’Évangile ; l’un devient chrétien et l’autre rejette la Parole. Du coup, c’est un mariage mixte. Parfois, les deux époux sont chrétiens au départ, mais l’un d’eux abandonne sa foi. Alors que dans l’Islam, un mariage est suspendu ou annulé si, par exemple, la femme se convertit et le mari demeure incrédule (le Coran, sourate 60, ayat 10), selon la Bible, les obligations conjugales subsistent.

« Si un frère a une femme non-croyante et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point ; et si une femme a un mari non-croyant et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne répudie point son mari. Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère ; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints. » (1 Cor. 7.12-14)

Même si vous avez pris une mauvaise décision dans votre choix d’un conjoint, vous êtes engagé. C’est toujours un mariage aux yeux de Dieu, et vos enfants ne sont pas illégitimes.

(2) Vous avez le devoir d’être un bon époux et de garder l’espoir que votre mari ou femme se convertira un jour. « Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ? » (1 Cor. 7.16).

« Femmes, soyez de même soumises à vos maris, afin que, si quelques-uns n’obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes, en voyant votre manière de vivre chaste et réservée. » (1 Pierre 3.1,2)

Si vous n’êtes pas encore engagé

Supposons que vous êtes encore célibataire, et que vous commenciez à vous intéresser à une personne que vous espérez convertir avant de vous marier avec elle. Voici deux conseils pratiques :

(1) Ne lui dites surtout pas qu’elle doit devenir chrétienne avant que vous ne l’épousiez. Il se peut qu’elle se fasse baptiser juste pour que vous acceptiez de vous marier avec elle. Ainsi, elle ne sera pas baptisée pour les bonnes raisons et risque de ne pas respecter son engagement.

(2) Ne vous mariez pas en pensant que vous allez convertir l’autre après le mariage. Ne vous mariez pas avec quelqu’un en ayant à l’esprit l’idée de changer son caractère, ses activités, ses habitudes ou sa façon de penser. Vouloir forcer votre conjoint à changer est un moyen assez sûr de provoquer les conflits et le malheur dans le foyer.

Lorsqu’un chrétien choisit de se marier avec quelqu’un d’une autre religion, il y a 80 % de probabilité qu’il n’arrivera pas à convertir son époux et jouir du bonheur d’un foyer chrétien ; d’ailleurs, plus de 50 % des chrétiens qui se marient à des non-chrétiens finissent par devenir eux-mêmes infidèles et quitter l’Église. Le risque d’une catastrophe spirituelle est très grand.

Enfin, répétons-le : choisissez quelqu’un qui vous aidera à aller au ciel, quelqu’un avec qui vous vous entendrez puisqu’il partage vos valeurs chrétiennes, et quelqu’un qui sera un bon parent chrétien pour vos enfants. Demandez à Dieu de vous aider, et cherchez parmi son peuple.


Que voulons-nous dire par chrétien ou non-chrétien ?

Il va sans dire que la personne qui ne partage pas la foi en Christ serait dans la catégorie de non-chrétien. Un païen – quelqu’un, par exemple, qui adore des idoles ou les esprits des ancêtres, qui craint les mauvais sorts et les malédictions, qui pratique la magie ou cherche des amulettes pour se protéger contre la sorcellerie – est un non-chrétien. Le Juif qui ne croit pas que Jésus est le Christ est un non-chrétien. L’homme moderne qui, explicitement athée ou pas, ne s’intéresse qu’aux choses mondaines n’est manifestement pas un disciple du Christ. Et les musulmans, dont beaucoup prétendent croire en Jésus, bien qu’ils ne croient pas la même chose à son sujet que ce que la Bible enseigne, ne sont pas chrétiens.

Mais il faut considérer une autre sorte de personne : le non-chrétien peut être celui ou celle qui est membre fidèle d’une dénomination ou communauté dite chrétienne. Selon la Bible, ceux qui appellent Jésus « Seigneur, Seigneur » ne font pas tous la volonté du Père et ne seront pas tous reconnus par lui au dernier jour (Luc 6.46 ; Matt. 7.21-23). Qu’ils soient sincères ou pas, beaucoup n’ont pas obéi au plan du salut enseigné dans le Nouveau Testament, car ils adhèrent à une confession qui prêche une doctrine contraire. Beaucoup adorent Dieu en suivant des traditions humaines plutôt que la Parole de Dieu (Matt. 15.9). Quand nous parlons de chrétiens fidèles, nous n’entendons pas les membres des dénominations, ces Églises qui sont étrangères à la Parole de Dieu.

B. B.
(Dans Vol. 19, No. 5)

Chacun a-t-il droit à sa propre moralité ?

Quand il est question de moralité, le point de vue relativiste est très populaire de nos jours. Les gens pensent que le bien et le mal varient selon la société, l’époque, la situation ou la personne. Certains non-croyants vont jusqu’à nier le concept du Bien et du Mal. La moralité est-elle donc relative ? Ou bien, peut-on parler de principes moraux qui sont éternels et universels, des règles auxquelles toute personne devrait obéir ?

Aucun principe moral universel ?

Chez les non-croyants on trouve des individus qui prétendent que le Bien et le Mal n’existent pas en réalité. Si l’univers n’était que matériel, si l’homme n’était qu’une collection fortuite de molécules, une telle conclusion ne serait pas déraisonnable. Les valeurs morales n’existeraient pas sans Dieu et sans la certitude que « Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecclésiaste 12.16).

D’autres athées disent qu’ils n’ont pas besoin de Dieu pour être bons. Il est vrai que beaucoup de personnes qui disent ne pas croire en Dieu cherchent tout de même à être intègres, à exercer la compassion, à garder du respect pour les autres, etc. Mais ils n’ont pas d’argument convaincant pour prouver que les autres devraient vivre selon cette même moralité. En effet, il n’y a aucune raison logique qui justifie le passage de la déclaration « Cette action fera du mal à autrui » à la déclaration « Je ne devrais pas agir de cette façon ».

Plusieurs grands penseurs athées ont reconnu que les valeurs morales objectives ne sont pas possibles dans un monde purement matériel. Jean-Paul Sartre, par exemple, écrivit :

« Et lorsqu’on parle de délaissement, […] nous voulons dire seulement que Dieu n’existe pas, et qu’il faut en tirer jusqu’au bout les conséquences. L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent : “[…] Rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même.” L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevsky avait écrit : “Si Dieu n’existait pas, tout serait permis.” » (L’existentialisme est un humanisme)

L’athée célèbre Richard Dawkins a dit :

« L’univers que nous observons a précisément les traits auxquels on s’attendrait s’il n’y avait, au fond, aucun dessein, aucun but (c.-à-d. aucun Dieu), aucun mal, aucun bien, rien sauf de l’indifférence impitoyable […] Il est assez difficile de défendre une moralité absolue sur une base qui n’est pas religieuse. » (The God Delusion)

Ces observations posent un problème sérieux, car il est évident à toute personne honnête que certaines valeurs morales existent et sont même absolues. Un vrai relativiste moral serait obligé de rejeter les idées suivantes :

  • La cruauté pour le plaisir d’être cruel est un mal.
  • Torturer un autre pour s’amuser est un mal.
  • Le viol et la génocide sont immoraux.
  • La compassion est une vertu.
  • Les parents devraient prendre soin de leurs enfants.

C. S. Lewis était un athée qui devint non seulement croyant, mais grand défenseur de la foi chrétienne. Ses réflexions sur le sens du Bien et du Mal, qui est inné chez les êtres humains de tous les pays et tous les siècles, l’ont mis sur le chemin de la foi au Dieu de la Bible. Il commença le premier chapitre de son livre, Les fondements du christianisme, de cette manière :

« Vous est-il arrivé d’entendre des gens se quereller ? C’est quelquefois amusant, mais parfois franchement déplaisant. Quelle que soit l’impression produite, nous pouvons tirer grand profit de ces disputes. En effet, n’entendons-nous pas tous les jours des gens éduqués ou frustres, enfants comme adultes, s’insurger ainsi : “Aimeriez-vous que l’on agisse de même à votre égard ?… C’est ma chaise, j’y étais avant toi… Laissez-le tranquille, il ne vous a rien fait… De quel droit jouez-vous des coudes pour doubler tout le monde ?… Donnez-moi un peu de votre orange, je vous ai bien donné quelques quartiers de la mienne… Venez donc, vous l’avez promis…”

Or, ce qui rend ces polémiques intéressantes, c’est que le plaignant n’implique pas seulement que la conduite de son interlocuteur ne lui convient pas. Il en appelle aussi à un modèle de conduite que son vis-à-vis ne devrait pas ignorer. Et il est bien rare que l’autre réplique : “Allez au diable avec votre code.” Presque toujours il essaie de se justifier ; non pas en mettant en question la norme admise, mais en avançant une excuse particulière. Dans chaque cas, il se réfugie derrière quelque raison spéciale : la personne qui avait occupé le siège n’y avait pas droit ; les conditions dans lesquelles on lui avait donné un morceau d’orange étaient tout à fait différentes ; un événement fortuit l’empêchait de tenir sa promesse. Il semble, en fait, que les deux parties aient à l’esprit une sorte de loi ou de règle morale sur laquelle ils se basent. Et c’est bien vrai. Si ce n’était pas le cas, ils auraient beau se battre comme des bêtes, ils ne pourraient pas se quereller au sens humain du terme, c’est-à-dire chercher à prouver que l’autre a tort. Agir de la sorte n’aurait aucun sens si l’un et l’autre n’étaient à peu près d’accord sur la notion du Bien et du Mal. »

Plus loin il termine le chapitre en soulignant deux points :

« En premier lieu, que les êtres humains par toute la Terre ont cette curieuse idée d’un code de conduite pré-étabi qu’ils ne peuvent ignorer. Deuxièmement, qu’en réalité, ils n’agissent pas conformément à ce code. Ils connaissent la Loi et la transgressent. Ces deux constatations sont le fondement de toute réflexion lucide sur nous-mêmes et sur l’univers dans lequel nous vivons. »

Dans un autre ouvrage, L’abolition de l’homme, Lewis démontre par des citations tirées de la littérature égyptienne, nordique, chinoise, grecque, babylonienne, hébraïque, hindoue et latine, et même de la sagesse des indigènes de l’Australie et de l’Amérique du Nord, que les mêmes valeurs morales ont été reconnues partout au monde tout au long de l’histoire humaine. Les différences d’une culture à une autre en matière de morale sont beaucoup moins importantes qu’on ne les pense.

La loi écrite dans le cœur

Tout cela s’accorde bien avec ce que l’apôtre Paul écrit en Romains 2.14-16, parlant de ceux qui n’avaient pas reçu de révélation écrite de la part de Dieu, telle que la Loi de Moïse :

« Quand les païens qui n’ont point la loi font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes, bien qu’ils n’aient point la loi ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes. »

Les non-croyants relativistes disent parfois que toutes les valeurs morales sont égales, n’étant en fin de compte que des conventions, des préférences d’une personne ou d’une société. Mais la plupart d’hommes ont du mal à admettre dans leur cœur que les actions d’Adolph Hitler, Pol Pot, ou Idi Amin n’étaient pas objectivement condamnables. Pourquoi ne disent-ils pas que ces dictateurs sanglants ont simplement fait des choix que les autres n’aimaient pas, mais qu’on ne peut pas qualifier de mauvaises sur le plan moral ? Ils ne le disent pas parce qu’ils savent au fond d’eux-mêmes que le Bien et le Mal existent et que ces hommes ont violé une règle absolue, une loi morale que l’être humain n’a ni inventée ni imaginée. Ils le savent parce que Dieu a donné ce sens inné aux hommes. Les valeurs universelles existent bel et bien. (Et pour ceux qui veulent le reconnaître, ce sens indéniable du Bien et du Mal est l’une des preuves de l’existence de Dieu.)

Une éthique de situation

Beaucoup de gens aujourd’hui préconisent une moralité qui est relativiste mais qui admet l’idée que le Bien et le Mal existent. Ils ne rejettent pas forcément la foi en Dieu ou l’idée que nous serons tenus pour responsables de nos choix moraux. Pas mal de chrétiens adoptent ce point de vue, consciemment ou inconsciemment. On l’appelle parfois l’éthique de situation.

Cette option maintient que la moralité d’une action dépend entièrement de la situation et qu’aucune action n’est mauvaise en soi. La motivation de la personne qui pose l’acte et le résultat final de l’acte sont les facteurs essentiels. Si l’on agit par « l’amour » et si le fruit de l’acte est positif, il ne peut y avoir de condamnation. (La fin justifie les moyens, selon ce point de vue.) Selon ces personnes, aucun code moral ne pourrait s’appliquer à toutes les diverses situations possibles dans la vie. On propose de nombreuses situations hypothétiques pour justifier cette position. On parle, par exemple, du cas d’une femme injustement détenue qui se fait enceinter par un gardien de prison pour profiter d’un règlement qui permettait la libération des femmes enceintes. Puisqu’elle agissait par amour pour sa famille, qui veut, bien sûr, qu’elle puisse la rejoindre, son péché d’adultère ne serait plus compté comme péché. Tout dépend des circonstances et des mobiles.

Peter Kreeft répond ainsi à l’éthique de situation :

« La moralité est bien conditionnée, ou partiellement déterminée, par les situations et les mobiles, mais elle n’est pas entièrement déterminée par ces choses. La moralité traditionnelle (soutenue par le bon sens plutôt que la philosophie) tient compte de trois déterminants moraux, trois facteurs qui permettent de déterminer si un acte précis constitue du bien ou du mal sur le plan moral : la nature de l’acte, la situation et la motivation. En d’autres termes, ce que tu fais ; quand, où et comment tu le fais ; et pourquoi tu le fais. Il est vrai que faire la bonne chose dans la mauvaise situation ou pour une mauvaise raison n’est pas bon. Faire l’amour à votre femme est bien, mais le faire quand c’est dangereux pour des raisons médicales ne l’est pas. L’acte est moral, mais non dans cette situation. Donner de l’argent aux pauvres est une bonne action, mais donner pour se faire remarquer n’est pas bon. L’acte est bon, mais la motivation non.

Cependant, il faut un acte avant qu’il ne puisse être qualifié par des mobiles subjectifs ou des situations relatives. C’est un facteur très pertinent.

Ainsi, la bonne moralité exige que tu fasses ce qui est bien, l’acte même ; et que tu aies une raison valide, une bonne motivation ; et que tu le fasses de la bonne manière, la situation. En outre, les situations, bien que relatives, sont objectives et non subjectives. Et les mobiles, bien que subjectifs, sont à évaluer par des principes moraux qui sont absolus […] Et le fait que les mêmes principes doivent s’appliquer à différentes situations suppose la validité de ces principes. » (peterkreeft.com)

De nombreux récits bibliques nous présentent des hommes de foi qui auraient pu facilement considérer que les situations dans lesquelles ils se trouvaient leur donnaient le droit de mettre de côté certains commandements. Daniel et ses trois amis étaient captifs, contraints de servir dans la cour du roi babylonien. Quand on voulait qu’ils se nourrissent d’aliments que Dieu avait défendus aux Juifs, ces jeunes hommes auraient pu se dire qu’ils n’avaient pas de choix et que ce ne serait pas de toute façon une faute grave. Mais « Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi », et Dieu le bénit (Dan. 1). Plus tard, le roi ordonna à Shadrach, Méschac et Abed-Nego d’adorer son image, sinon ils seraient jetés dans une fournaise ardente. Ils auraient pu justifier l’acte en se disant que Dieu connaissait leur cœur et qu’il savait qu’ils n’adoraient pas l’idole de leur plein gré, mais ils étaient prêts à mourir au lieu de déshonorer leur Dieu (Dan. 3). Leur courage et fidélité nous servent de modèle (Héb. 11.32-40). Il y a, par contre, des exemples négatifs où des individus désobéirent à des commandements de Dieu et furent punis, malgré leurs bonnes intentions (1 Chr. 13, 15).

L’amour et la loi, l’esprit et la lettre

Il y a une tendance malheureuse, même chez de nombreux chrétiens, à minimiser la nécessité d’obéir aux commandements de Dieu. On met parfois l’amour en opposition à la loi. Mais pour Dieu, l’amour qu’il demande et les commandements qu’il donne ne sont pas en conflit. Au contraire, c’est uniquement en nous référant à ses lois que nous pouvons savoir ce que l’amour pour Dieu et l’amour du prochain exige dans une situation donnée. Lorsque l’apôtre Paul écrit en Romains 13.10 : « L’amour ne fait point de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi », il ne voulait pas dire qu’il est possible d’aimer son prochain tout en délaissant la loi de Dieu. Il veut dire que, quand on agit réellement selon l’amour, on agit forcément en harmonie avec la loi. On ne convoite pas et ne vole pas les biens du prochain, on ne séduit pas sa femme, on ne le tue pas, on ne lui ment pas, etc. Ce n’est pas seulement l’amour du prochain qui dépend du respect des commandements de Dieu ; l’amour pour Dieu lui-même en dépend. « L’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5.3).

Mais certains ont l’idée erronée qu’il est parfois nécessaire de violer « la lettre de la loi » afin d’en respecter l’esprit. Ils citent les paroles de Paul en 2 Corinthiens 3.6, où il dit que « la lettre tue, mais l’esprit vivifie ». Ils supposent que « la lettre » se réfère aux commandements de Dieu et le souci de les respecter scrupuleusement, peut-être en suivant une interprétation trop littérale, alors que « l’esprit » se réfère à l’intention générale de celui qui a fait la loi et une attitude de souplesse dans son application. Ceux qui pensent ainsi minimisent généralement l’importance de l’obéissance aux commandements.

Certes, il ne faut interpréter les Écritures ni de manière à déformer le sens des mots ni de manière à contourner l’intention manifeste du Seigneur. (Il est possible, voire nécessaire, de respecter « la lettre » et « l’esprit ».) Mais ce n’est pas de ce sujet que le texte parle en 2 Corinthiens 3. Quand on lit tout le passage, depuis le verset 6 jusqu’au verset 11, il devient clair que l’apôtre ne compare pas une approche stricte et une approche souple dans l’interprétation des commandements ; il compare deux alliances, la loi mosaïque et l’Évangile. La loi de Moïse (« gravée avec des lettres sur des pierres ») était un « ministère de la condamnation ». Elle avait pour rôle de faire comprendre à l’homme son état pécheur et son besoin du Sauveur. Le « ministère de l’esprit », l’Évangile, avait pour rôle la réconciliation et la justification. L’ancienne alliance tuait, car elle condamnait le pécheur, mais ne contenait pas de provision capable d’enlever sa culpabilité. La nouvelle alliance vivifie, car elle nous purifie par le sang de Christ si nous obéissons à la Bonne Nouvelle et continuons de marcher dans la lumière (1 Jean 1.7).

Une lampe à mes pieds

Parlons donc de ces principes moraux, qu’on peut appeler aussi des lois ou des commandements. On les connaît naturellement, de façon innée, comme nous l’avons vu. Ils nous ont été communiqués de manière beaucoup plus explicite, claire et exacte grâce à la révélation que Dieu a donnée à l’humanité dans sa Parole, la Bible. En Psaume 119.105 nous lisons : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. » Elle nous permet de bien choisir les actes que nous devons poser, même quand nos désirs, nos passions ou les pressions exercées par les autres pourraient obscurcir notre jugement.

Certaines personnes nous disent qu’il faut toujours écouter son cœur, mais notre cœur est capable de nous égarer. « Rien n’est plus trompeur que le cœur humain » (Jérémie 17.9, FC). En suivant leur cœur, leurs propres raisonnements humains, des gens qui prétendent servir Dieu se justifient tout en violant leurs vœux solennels de mariage. Une telle personne se dit, par exemple : « Dieu veut sûrement que je sois heureux, mais comment pourrais-je être heureux si je reste avec celui (ou celle) que je n’aime plus ? Je vais divorcer d’avec mon conjoint et en épouser un autre. Dieu comprendra. » Le Seigneur a pourtant dit clairement ce qu’il pense du divorce (Mal. 2.14-16; Matt. 5.31,32; 19.3-9). Un voleur, pour citer un autre exemple, se justifiera en disant que sa victime a plus qu’il ne lui faut, alors que lui, le voleur, en a plus besoin que le propriétaire. Dieu veut qu’il y ait justice et égalité, n’est-ce pas ? La Bible dit, par contre : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus ; mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin » (Éph. 4.28). Beaucoup justifient leurs mensonges, en disant qu’ils sont obligés de mentir pour ne pas blesser une autre personne, pour ne pas perdre de l’argent, pour avoir un visa, pour aider un ami, etc. Mais la Parole de Dieu nous dit sans détour : « Tous les menteurs auront leur part dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort » (Apoc. 21.8).

Voilà pourquoi la Bible avertit à maintes reprises : « Ne vous trompez pas ! » Elle conseille d’obéir scrupuleusement aux commandements de Dieu.

« Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris… Vous ferez avec soin ce que l’Éternel, votre Dieu, vous a ordonné ; vous ne vous en détournerez ni à droite ni à gauche… Prenez à cœur toutes les paroles que je vous supplie aujourd’hui de recommander à vos enfants, afin qu’ils observent et mettent en pratique toutes les paroles de cette loi. Car ce n’est pas une chose sans importance pour vous ; c’est votre vie. » (Deut. 4.2; 5.32; 32.46,47)

Jésus, qui est notre modèle, n’a jamais cherché à contourner les ordres de Dieu. Il dit :

« Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé… Je ne fais rien de moi-même, mais […] je parle selon ce que le Père m’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable… Je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. Et je sais que son commandement est la vie éternelle. C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites. » (Jean 5.30; 8.28,29; 12.49,50)

Voilà l’attitude que nous devons imiter. Comme Jésus, nous devons être « fidèles jusqu’à la mort » (Apoc. 2.10).

Les principes du Bien et du Mal existent, qu’on le veuille ou pas. Ces lois morales nous viennent de la part de Dieu lui-même. Elles s’appliquent à chaque personne et chaque situation, et elles ne changent pas. Non, elles ne sont pas toujours faciles à respecter, mais elles sont néanmoins le seul guide infaillible pour diriger le sens de nos pas.

B. B.
(Dans Vol. 18, No. 3)

Gardez-vous de l’hypocrisie

À quoi pensez-vous quand vous entendez le mot « hypocrisie » ?

  • À l’escroc immoral et criminel qui se sert sciemment d’une apparence de piété pour gagner la confiance des autres et les exploiter, comme le Tartuffe de Molière ? Au prêtre qui commet des abus sexuels contre de jeunes garçons ou le pasteur qui séduit des femmes dans son assemblée ?
  • À l’homme politique qui prétend aimer et servir le peuple, alors qu’il vide les caisses de l’État pour se remplir les poches et enrichir ses amis ?
  • Au mari adultère qui se permet de tromper sa femme mais, entre dans une colère noire s’il apprend qu’elle a parlé à un autre homme ?
  • Aux membres d’une famille qui voient les souffrances d’un parent malade sans faire aucun geste pour le faire soigner ou soulager ses douleurs, sous prétexte qu’« il n’y a pas d’argent », mais qui sortent de grosses sommes lors des funérailles pour faire croire au monde qu’ils aimaient le défunt ?
  • Au chrétien qui condamne les péchés dans la société alors qu’il fait les mêmes choses ?

Nous savons que Jésus a souvent condamné l’hypocrisie, surtout des chefs religieux de son temps. Combien de fois Jésus a-t-il proclamé : « Malheur à vous, scribes et pharisiens, hypocrites ! » ? Tandis qu’il était appelé l’ami des pécheurs, des péagers et des prostituées, à qui il offrait le pardon quand ils se repentaient (Matt. 21.31,32 ; Luc 19.1-10), Jésus était particulièrement sévère à l’égard des hypocrites. Il dit clairement qu’au dernier jour ils seront condamnés. En parlant d’un serviteur méchant, Jésus dit : « Le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les hypocrites : c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Matt. 24.50,51). Nous ne voulons donc ni tolérer l’hypocrisie en nous-mêmes ni l’approuver chez les autres. Nous avons intérêt à écouter Jésus lui-même pour nous dire exactement ce que c’est que l’hypocrisie.

Les traits de l’hypocrite, selon Jésus

Quand l’hypocrite fait le bien, c’est généralement pour recevoir l’approbation des hommes. Jésus nous dit :

« Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus ; autrement, vous n’aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Lors donc que tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes… Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes… Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. » (Matt. 6.1,2,5,16)

L’hypocrite aime les titres d’honneur et le respect des hommes. « Ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues ; ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi » (Matt. 23.6,7). Si vous suivez Jésus parce que les hommes vous honorent, si vous servez comme enseignant ou dirigeant religieux parce qu’on vous met sur un piédestal, c’est de l’hypocrisie.

L’hypocrite se préoccupe plus des traditions humaines que des commandements de Dieu.

« Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. » (Matt. 15.6-9)

Voilà pourquoi il est très important de ne pas confondre les commandements d’hommes et les commandements de Dieu. Il faut toujours se poser la question : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné l’autorité de les faire ? » (Marc 11.28). Si nous pratiquons notre religion pour plaire à Dieu, nous ferons bien ce qu’enseigne sa Parole.

L’hypocrite observe les aspects extérieurs de la justice comme il se doit, mais il néglige le cœur, l’homme intérieur, que les hommes ne voient pas.

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au-dehors, et qui, au-dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés. Vous de même, au-dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au-dedans, vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité. » (Matt. 23.27,28)

Jésus a souvent insisté sur l’importance de veiller sur son cœur. Il dit, par exemple :

« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » (Matt. 5.27,28)

Proverbes 4.23 nous conseille : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. »

Jésus ajoute :

« Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les actes immoraux, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme. » (Marc 7.21-23)

Pour éviter l’hypocrisie, rien n’est plus important que de veiller sur son cœur.

Les paroles et les actions de l’hypocrite ne s’accordent pas. Jésus donna ce conseil à l’égard des scribes et des pharisiens : « Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent ; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas » (Matt. 23.3). Nous devrions tous reconnaître avoir été coupables de cette faute, mais un péché n’est pas moins coupable parce qu’on est nombreux à le commettre.

L’apôtre Paul met en garde concernant « l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque du fer rouge dans leur propre conscience » (1 Tim. 4.2), et Pierre parle de faux docteurs qui, par amour de l’argent, « vous exploiteront au moyen de paroles trompeuses » (2 Pi. 2.3). Remarquez, pourtant, que l’hypocrisie ne se rapporte pas exclusivement à la personne qui prétend être pieuse alors qu’elle ne s’intéresse pas du tout à Dieu et à sa volonté. Il s’agit parfois d’actions qui ne s’accordent pas avec les principes auxquels on adhère. L’apôtre Paul accusa Pierre et Barnabas d’hypocrisie en Galates 2.11-16, non parce qu’ils faisaient semblant d’être ce qu’ils n’étaient pas. Paul s’opposait plutôt à leur refus de manger avec les chrétiens non-juifs, parce qu’ils étaient infidèles à leur propre croyance que les chrétiens d’origine païenne étaient acceptés par Dieu au même titre que ceux d’origine juive.

L’hypocrite voit très bien les défauts des autres, mais il minimise ses propres péchés. Jésus demande :

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » (Matt. 7.3-5)

Il est ironique que ceux qui accusent les autres de l’hypocrisie ne voient souvent pas qu’ils sont coupables de la même faute.

Il semble que l’hypocrisie, en effet, comme l’orgueil, est un péché dont le coupable peut être inconscient. Il ne s’agit souvent pas de jouer consciemment un rôle théâtral, de faire semblant d’être ce qu’on n’est pas. Craig M. Watts (www.preaching.com) a fait l’observation que, dans bien des cas, les hommes ne sont pas ce qu’ils prétendent être, non parce qu’ils essaient de tromper autrui, mais parce qu’ils se trompent eux-mêmes. Ils prétendent être une certaine sorte de personne parce que c’est ainsi qu’ils s’imaginent. Ce n’est pas chez eux une question de sincérité, mais de la perception de soi-même. Un superviseur dira, par exemple : « Je suis la sorte de personne qui attend beaucoup de la part des autres, parce que je suis très exigent envers moi-même », alors que les autres employés savent tous qu’il est paresseux et s’absente du travail plus que tous ceux qu’il supervise. Parfois cette sorte d’aveuglement est simplement amusant, mais il peut être dangereux et tragique. Quand nous nous accrochons à de fausses perceptions de nous-mêmes, nous nous privons de la possibilité de nous repentir et recevoir le pardon, de nous corriger et de grandir spirituellement.

La Bible nous dit donc à maintes reprises : Ne vous trompez pas. L’apôtre Jean nous avertit : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, H, et la vérité n’est point en nous » (1 Jean 1.8). Voilà pourquoi tout chrétien a besoin de s’examiner régulièrement et humblement. Peut-être que nous nous séduisons. Il est possible que nous soyons aveugles à notre propre hypocrisie.

Enfin, bien que l’hypocrisie soit un problème universel, comme les exemples dans l’introduction de cet article l’ont suggéré, c’est un danger particulier pour les gens religieux, et surtout les chefs religieux. Ils se soucient peut-être plus les autres de ce que l’on pense d’eux. Ce n’est pas que les gens s’engagent généralement dans une vie religieuse avec l’intention de tromper les autres. Au départ ils se soucient beaucoup de ne pas salir le nom de Christ ou de son Église, mais leur pensée se corrompt en quelque sorte, et à la fin c’est leur propre honneur qui leur importe. Ils finissent par fixer leur attention sur ce que les hommes voient, et ils essaient de cacher leurs péchés. Jésus dit donc à ses disciples : « Avant tout, gardez-vous de… l’hypocrisie » (Luc 12.1).

Des remèdes à l’hypocrisie

Il est important de demander à Dieu de nous aider avec le problème de l’hypocrisie. David a prié : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité » (Psaume 139.23,24). Dieu peut nous aider à voir s’il y a un conflit entre nos croyances et ce que nous faisons ou ce que nous sommes. Mais sachons que la discipline de Dieu risque d’être douloureuse. La Bible dit :

« Nos pères nous corrigeaient pour peu de temps, comme ils le jugeaient bon. Mais Dieu nous corrige pour notre bien, afin que nous ayons part à sa sainteté. Quand nous sommes corrigés, il nous semble au moment même que c’est là une cause de tristesse et non de joie. Mais plus tard, ceux qui ont reçu une telle formation bénéficient de l’effet qu’elle produit : la paix associée à une vie juste. » (Hébreux 12.10,11, FC)

On se demande parfois pourquoi Dieu permet que son peuple soit persécuté. Le célèbre prédicateur anglais, Charles Spurgeon, dit que l’on peut cesser de prêcher contre l’hypocrisie quand la persécution bat son plein et que les chrétiens risquent la torture et la mort. En effet, peu d’hommes seront hypocrites dans ces conditions, car ceux qui font semblant n’acceptent pas de supporter la souffrance, la douleur et la mort. Nous ne souhaitons pas l’épreuve, mais quand elle vient dans notre vie, elle peut, nous dit l’apôtre Pierre, purifier notre foi. Dieu peut considérer qu’il faut que « vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable – qui cependant est éprouvé par le feu – ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra » (1 Pierre 1.6,7).

Mais les paroles de Jésus en Matthieu 6 suggèrent un autre remède, qui est valable même en l’absence de persécution. Quand il dit de ne pas pratiquer notre justice devant les hommes pour en être vus, il ajoute chaque fois : « Ton Père céleste, qui voit dans le secret, te le rendra quand tu fais l’aumône en secret… Ton Père céleste te le rendra quand tu fais tes prières en secret… Ton Père céleste te le rendra quand tu ne fais pas savoir aux autres que tu jeûnes » (Matt. 6.4,6,18).

Comment faire pour nous débarrasser de l’hypocrisie ? Rappelons-nous toujours que Dieu voit tous nos actes, entend toutes nos paroles et connaît même toutes nos pensées. Je ne peux pas user de tromperie quand je suis conscient du fait que Dieu me regarde.

Pour finir, il semble logique que confesser nos péchés – et le faire de manière assez spécifique – nous aidera à ne pas tomber dans l’hypocrisie. Soyons honnêtes avec Dieu (1 Jean 1.9), et efforçons-nous d’être transparents, surtout avec nos frères et sœurs en Christ (Jacques 5.16).

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 3)


Voir aussi L’hypocrisie dans l’Église trouble-t-elle votre foi ?

L’hypocrisie dans l’Église trouble-t-elle votre foi ?

Avant de suggérer des raisons pour lesquelles il ne faut pas abandonner sa foi ou s’éloigner de l’Église à cause de l’hypocrisie des autres, remarquons que c’est parfois à tort qu’on accuse des gens d’être hypocrites.

La faiblesse n’est pas l’hypocrisie. Il est vrai que les chrétiens n’arrivent pas à suivre parfaitement l’enseignement de leur Maître. Cela ne fait pas d’eux des hypocrites. L’Église est composée d’hommes et de femmes qui sont forcément faillibles et pécheurs. Comme tout être humain ils ont des défauts. La vie chrétienne est un processus, une affaire de croissance spirituelle. On lutte pour la perfection, mais on ne l’atteint que dans l’éternité.

Chanter des cantiques qui expriment un amour profond pour Dieu, la volonté de souffrir pour le nom de Christ, le désir de prier sans cesse et le plaisir de servir les malheureux ou de porter l’Évangile aux gens perdus n’est pas de l’hypocrisie simplement parce qu’on n’éprouve pas tellement ces sentiments. Les chants ne décrivent pas toujours ; parfois ils prescrivent. Ils nous rappellent ce que nous devrions être ; ils présentent un état vers lequel nous devrions tendre.

Faire le bien, parler avec bonté, adorer ou servir quand nous n’en avons pas envie n’est pas de l’hypocrisie. Nous avons une tendance naturelle à être égoïstes et orgueilleux et à dire des choses qui blessent. Les actions qui reflètent l’amour de Dieu ne viennent pas facilement. Mais quand nous nous efforçons de faire ce que nous devrions faire, quand nous agissons comme si nous étions meilleurs que ce que nous sommes, notre caractère intérieur s’améliore avec le temps, et ce qui nous semblait artificiel devient, avec la pratique, une seconde nature. Ce n’est pas que nous essayons de tromper les autres ; nous essayons plutôt de nous former moralement et d’être les imitateurs du Père céleste (Matt. 5.43-48).

Y a-t-il de l’hypocrisie dans les Églises ? Oui, bien sûr. Il y a des gens qui font semblant d’être justes et ne font pas de vrais efforts pour faire la volonté de Dieu. Cela ne devrait pas vous surprendre. Si une « mauvaise personne » veut que les autres la prennent pour quelqu’un de bien, il est très probable qu’elle participe aux services religieux. Même parmi les apôtres il y avait un hypocrite – il s’appelait Judas Iscariot (Jean 12.3-6). D’ailleurs, il existe des contrefaçons de presque tout ce qui a de la valeur. La foi en Christ est donc apparemment quelque chose de bien, puisque tant de personnes veulent faire croire aux autres qu’elles la possèdent.

La présence de vrais hypocrites au milieu des chrétiens est malheureuse, mais elle ne devrait pas troubler démesurément, comme si cette réalité enlevait à la foi chrétienne toute sa valeur ou démontrait qu’elle était fausse. (Au contraire, une accusation d’hypocrisie suppose forcément une règle de bien et de mal que quelqu’un aurait violée. La réalité de cette règle morale soutient l’existence d’un Dieu moral qui a créé des êtres moraux et a établi la loi morale.) Une étude a révélé qu’environ 38 % des médecins aux États-Unis sont en surpoids, malgré les conseils qu’ils donnent aux patients de combattre l’obésité, qui nuit à la santé. En Italie, en France et au Japon, un médecin sur quatre fume des cigarettes. Le fait que ces médecins « hypocrites » n’arrivent pas à suivre leurs propres conseils n’enlève rien à la valeur d’éviter l’obésité et le tabac.

Il y a des « hypocrites » en d’autres domaines de la vie, n’est-ce pas, sans que leur présence empêche ceux qui sont sincères de poursuivre ce qui les intéresse profondément. Par exemple, il y a souvent des spectateurs à des événements sportifs ou artistiques qui ne regardent guère le match et n’écoutent guère la musique. Ils sont là pour rencontrer des amis ou se faire des relations. Les vrais supporters ne se découragent pas pour cela de soutenir leur équipe préférée, et les vrais mélomanes ne cessent pas de se rendre aux spectacles qu’ils aiment. Pourquoi, alors, le croyant sincère se priverait-il d’adorer son Dieu ou d’écouter la Sainte Parole en disant que d’autres viennent à l’Église pour des raisons indignes ? Si vous vous éloignez de l’Église sous prétexte que vous n’aimez pas la compagnie des hypocrites, n’oubliez pas qu’ils seront en enfer (Matt. 23.33). Mais vous aussi, vous serez coupable d’avoir rejeté le plan de Dieu. (Voir Vol. 13, No. 6, « CHRIST, OUI ! L’Église, Non ? ».) Si vous servez Dieu dans la sincérité et la fidélité à sa Parole, vous n’aurez à supporter des hypocrites que pendant cette vie.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 3)


Voir aussi Gardez-vous de l’hypocrisie

N’aimez pas le monde

De nombreux passages dans la Bible nous mettent en garde concernant ce qu’elle appelle « le monde » :

« N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. » (1 Jean 2.15)

« Ne vous conformez pas aux habitudes de ce monde. » (Romains 12.2, FC)

« … en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise. » (2 Pierre 1.4)

Jésus dit au sujet de ses disciples : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17.16).

Évidemment, dans ces passages « le monde » ne signifie pas tout simplement « les êtres humains », comme en Jean 3.16, qui nous rappelle que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Très souvent, le terme se réfère plutôt à la société humaine dans la mesure où elle est éloignée de Dieu, organisée selon de fausses valeurs, dirigée par de mauvais désirs, animée par l’orgueil humain et l’égoïsme ; c’est une humanité qui a abandonné la volonté du Dieu qui l’a créée. Le monde est aussi l’ensemble de choses matérielles et de plaisirs passagers qui séduisent l’homme et l’éloignent de Dieu. Voilà pourquoi Jean dit : « Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2.15).

Quelques fausses valeurs du monde

L’espace ne permettra pas d’examiner en profondeur toutes les mentalités et tous les comportements de ce monde corrompu, mais l’apôtre Jean identifie pour nous trois catégories principales :

« Tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. » (1 Jean 2.16)

Les gens du monde sont à la recherche de plaisirs charnels. Que ces plaisirs soient liés au sexe, à l’alcool ou la drogue, ou au luxe, le monde se rebelle contre tout ce qui peut entraver cette recherche. Malgré la loi de Dieu qui n’autorise les rapports sexuels que dans le mariage qui unit un homme et une femme pour la vie, le monde se donne à la pornographie, la prostitution, l’adultère, l’homosexualité, l’inceste, et les rapports entre célibataires. Du moment que c’est « consensuel », on estime que les partenaires sexuels ont le droit de faire ce qui leur plaît. Comme c’est généralement le cas avec les raisonnements mondains, Dieu n’y figure même pas. Malgré les effets néfastes de l’alcool ou de la drogue sur les comportements ou la santé, le monde condamne comme « rabat-joie » celui qui recommande l’abstinence. Les luxes les plus coûteux et les aliments les plus raffinés sont justifiés par les hommes du monde par toutes sortes de raisonnements : « Tout le monde a droit au bonheur. » « On ne vit qu’une seule fois. » « Mon argent m’appartient, et j’en ferai ce que je veux. Cela ne regarde que moi. »

La convoitise des yeux correspond très souvent à l’amour de l’argent. Ce n’est pas seulement le désir du luxe, du confort et du plaisir dont nous venons de parler. L’homme du monde cherche en l’argent la sécurité, ne voulant pas reconnaître que Dieu est le seul vrai refuge.

« Veux-tu poursuivre du regard ce qui va disparaître ? Car la richesse se fait des ailes, et comme l’aigle, elle prend son vol vers les cieux. » (Proverbes 23.5)

Paul dit en 1 Timothée 6.17 :

« Recommande aux riches du présent siècle… de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu. »

Les gens du monde s’attachent à l’argent également pour s’en vanter. Ce n’est pas parce qu’on en a besoin que l’on s’acquiert des maisons grandioses, des bijoux et des habits de la haute couture ; c’est très souvent pour s’en glorifier ou pour impressionner les autres. Paul dit : « Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux » (1 Timothée 6.17).

Cela nous amène au troisième élément de « ce qui est dans le monde » : l’orgueil de la vie. Cet esprit crée une sorte de rivalité avec les autres. L’orgueilleux ressent du plaisir, non pas dans le fait qu’il est riche, ou beau, ou intelligent, ou fort, ou célèbre, ou influent, ou sportif, ou même juste, mais dans la pensée qu’il est plus riche, beau, intelligent, fort, célèbre, influent, ou juste que d’autres personnes. L’homme mondain s’intéresse à ce qui lui permet de s’exalter par rapport aux autres. On se glorifie du pays où l’on est né, comme si l’on avait choisi d’y naître. On se glorifie pour avoir supporté l’équipe gagnante dans un match sportif, comme si l’on était l’un des joueurs. On se glorifie d’avoir acquis un téléphone ou autre gadget de dernier cri, comme si on l’avait inventé soi-même. L’essentiel, c’est d’être en quelque sorte au-dessus de son prochain.

Cette même caractéristique fait que l’homme du monde n’aime souvent pas qu’on lui parle de Dieu, car la pensée de Dieu lui rappelle qu’il est petit, faible, pécheur, ignorant, mortel, et surtout qu’il devrait soumettre sa volonté à celle de son Créateur. Il a été dit que l’orgueil conduit à tous les autres péchés et que c’est l’attitude la plus opposée à Dieu qui puisse exister.

La nécessité de rompre d’avec le monde

Dans la poursuite des convoitises de la chair et des yeux, et de tout ce qui nourrit son orgueil, l’homme ne cesse de se compromettre. Il abandonne son intégrité et pratique le mensonge et la corruption. Il ne respecte pas ses engagements. Il se prostitue en adorant des esprits ou des idoles. Il se laisse dominer par ses passions, que ce soit la colère ou le désir sexuel. Il suit la dernière mode sans jamais se demander si elle est digne d’être suivie. Il se rend esclave de ce qui promet le plaisir (mais qui finit par tuer), de ce que les autres pensent (même s’ils n’ont pas son bien-être à cœur), et de ce qu’il veut posséder (mais qu’il ne peut conserver que pour peu de temps).

Le diable n’a pas besoin de prendre une personne dans tous les pièges de ce monde – une seule approche peut suffire pour tuer en elle le vrai amour de Dieu. « Infidèles que vous êtes ! Ne savez-vous pas qu’être ami du monde, c’est être ennemi de Dieu ? » (Jacques 4.4, FC).

Dans l’Ancien Testament Dieu voulait que son peuple, le peuple d’Israël, soit différent de tous les autres. À maintes reprises il dit : « Vous serez saints, car je suis saint » (Lév. 11.44,45; 19.2; 20.7). À maintes reprises il dit à son peuple de ne pas agir comme les nations qu’il chassa du pays de Canaan (Lév. 10.9-11; 15.31; 20.23,26; Deut. 7.1-6; 12.29-31.) Il adresse la même sorte d’exhortation aux chrétiens :

« Sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai. » (2 Cor. 6.17)

« Ne vous conformez pas au monde, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence. » (Rom. 12.2)

« Soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde. » (Phil. 2.15)

« Vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées… ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce d’impureté, jointe à la cupidité. Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ. » (Éph. 4.17,19,20)

Un rôle des sacrificateurs sous l’ancienne alliance était celui d’enseigner au peuple ce qui pouvait le souiller aux yeux de Dieu.

« Vous éloignerez les enfants d’Israël de leurs impuretés, de peur qu’ils ne meurent à cause de leurs impuretés, s’ils souillent mon tabernacle qui est au milieu d’eux. » (Lév. 15.31)

Quand nous évangélisons, nous devons chercher à « éloigner les hommes de leurs impuretés », c’est-à-dire leur enseigner la nécessité de se repentir du péché, de rompre d’avec les valeurs et le style de vie du monde (Actes 2.38; 3.19; 14.15; 17.30; 24.25). De même, ceux qui enseignent l’Église ne doivent pas manquer de rappeler aux chrétiens l’importance de se maintenir dans la pureté :

« Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière ! Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. Examinez ce qui est agréable au Seigneur ; et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. » (Éph. 5.8-11)

Le danger de retourner à la vie du monde

Non seulement il faut, lors de la conversion, une rupture d’avec le monde ; il faut par la suite une vigilance continuelle pour que le monde ne nous séduise pas de nouveau. On ne serait pas les premiers chrétiens à rechuter. Paul dit au sujet de l’un de ses compagnons dans l’œuvre de Dieu : « Démas m’a abandonné, par amour pour le siècle présent » (2 Tim. 4.10). En expliquant ce que représente le sol où se trouvaient les épines dans la Parabole du Semeur, Jésus dit :

« Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle [le monde] et la séduction des richesses étouffent la parole, et la rendent infructueuse. » (Matt. 13.22)

Et Pierre donne cet avertissement aux chrétiens :

« En effet, si, après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première. » (2 Pi. 2.20)

Il y a des chrétiens qui perdent leur récompense céleste parce qu’ils se laissent égarer par de fausses doctrines (2 Jean 7-9). Il y en a d’autres qui rechutent parce qu’ils sont séduits par le monde et s’engagent de nouveau dans le péché. Il faut que l’Église mette continuellement ses membres en garde et que les chrétiens individuels soient vigilants. Quand Satan voulait tenter Jésus de se détourner de la volonté du Père, il « lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores » (Matt. 4.8,9). Nous devons comprendre que le diable emploiera des tactiques similaires pour nous empêcher de porter du fruit pour Dieu et pour nous perdre éternellement.

Comment le monde nous influence

Dieu ne veut pas que nous soyons totalement isolés du monde, enfermés dans des monastères ou retirés comme des ermites. Jésus dit que nous devons être comme « le sel du monde » ou « la lumière du monde » (Matt. 5.13-16). Le sel doit entrer en contact avec la nourriture pour avoir son effet ; la lumière doit se trouver là où elle peut éclairer les hommes. Ayant reconnu que ses disciples n’étaient pas du monde, Jésus pria Dieu à leur sujet : « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal » (Jean 17.15).

Étant donc encore dans le monde, nous devons être conscients des diverses manières par lesquelles nous risquons d’être influencés et amenés à nous conformer aux habitudes du monde.

Les amis que nous fréquentons

« Ne vous y trompez pas : les mauvaises compagnies sont la ruine d’une bonne conduite. » (1 Cor. 15.33, FC)

« Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs. » (Ps. 1.1)

Nous devons avoir le discernement pour reconnaître nos propres faiblesses. Il y a des personnes qui nous amènent facilement à nous compromettre, à ignorer nos convictions chrétiennes, à tomber de nouveau dans les vices que nous avons rejetés. Il vaut mieux éviter ces personnes-là si nous nous laissons influencer vers le mal au lieu de les influencer pour le bien.

L’attrait du plaisir

« Qu’il n’y ait ni impudique ni profane comme Ésaü, qui pour un mets vendit son droit d’aînesse. » (Héb. 12.16)

Moïse « préféra être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que de jouir des plaisirs momentanés du péché » (Héb. 11.25).

Il ne faut pas nous mentir : le péché offre des plaisirs ; il y a bien un appât, quelque chose qui nous attire au monde. Mais le plaisir est très passager, et l’hameçon est mortel.

L’intimidation

Le monde sait manier la carotte et le bâton. Tout en nous proposant des plaisirs charnels et de quoi satisfaire à notre orgueil, il nous menace du mépris, du rejet, voire de la persécution si nous restons dans la voie de Dieu.

« C’est assez, en effet, d’avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l’ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles. Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient. » (1 Pi. 4.3,4)

« Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. » (2 Tim. 3.12)

« Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait… S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. » (Jean 15.18-20)

La culture

Il nous est parfois difficile de reconnaître l’influence du monde sur nous, parce que nous sommes immergés en quelque sorte dans la pensée mondaine ; sa propagande est continuelle. Elle se présente à nos sens chaque fois que nous nous promenons dans la rue, que nous ouvrons un poste de radio ou de télévision, que nous lisons un journal ou une revue, que nous branchons un ordinateur ou jetons un coup d’œil sur l’écran d’un smartphone, que nous écoutons de la musique moderne, etc. Le barrage de raisonnements non chrétiens et de séductions charnelles ne cesse jamais. Il n’est pas surprenant que la Bible dit : « Le monde entier est sous la puissance du malin » (1 Jean 5.19).

Soyons donc conscients du danger d’être victimes du lavage de cerveau que le monde veut opérer sur nous. Choisissons de nourrir notre esprit plus souvent de la Parole de Dieu et de méditer ses préceptes.

« Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se dirigeant d’après ta parole… Je serrai ta parole dans mon cœur afin de ne pas pécher contre toi. » (Ps. 119.9,11)

Choisissons de fréquenter davantage des hommes spirituels, à l’exemple des premiers chrétiens qui « étaient chaque jour tous ensemble » (Actes 2.46). Choisissons de ne servir qu’un seul Maître, car « vous ne pouvez servir Dieu et Mamon » (Matt. 6.24). Acceptons la réalité que ce monde n’est pas chez nous – nous sommes des pèlerins, des gens qui sont de passage (1 Pi. 2.11; Héb. 11.13-16; Phil. 3.19-21) ; il est donc attendu que nous serons différents des hommes du monde dans nos valeurs, notre langage, nos ambitions et nos actes.

Le chrétien a besoin de s’interroger honnêtement : Suis-je vraiment différent des non-chrétiens qui m’entourent ? Ai-je pris le temps d’analyser mes ambitions et mes valeurs ? Pourrais-je jamais être mal vu, voire persécuté, parce que je refuse de participer à tel ou tel péché ou parce que je parle ou raisonne d’une tout autre manière ?

Le sort final des choses du monde et des gens mondains

Quand nous sommes attirés par les séductions du monde, quand le monde nous menace du rejet ou même de la persécution parce que nous ne nous conformons pas à ses valeurs, n’oublions jamais ce qui est en jeu :

« Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni efféminés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. » (1 Cor. 6.9,10)

« Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde s’il perdait son âme ? » (Matt. 16.26)

« Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » (1 Jean 2.17)

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 5)

La femme prise en adultère

Le monde a suivi avec intérêt les événements au Nigéria il y a plusieurs années quand une femme accusée d’adultère fut condamnée à mort par une cour islamique. Selon la loi du charia instituée dans certains états nigérians, une telle femme devait être lapidée, tuée à coups de pierre. Beaucoup de personnes, au Nigéria comme partout au monde, s’opposèrent à cette décision. Ce ne fut pas seulement des musulmans qui ont participé au débat. Malheureusement, certains qui voulaient commenter la situation d’une perspective chrétienne ont mal présenté l’enseignement de Jésus par rapport à une telle situation. Ils ont donné l’impression qu’il faut non seulement tolérer toute sorte de péché, mais l’approuver. Quelques-uns ont même honoré la femme qui a péché.

Un passage de la Bible auquel beaucoup ont fait appel se trouve en Jean 8.2-11. Dans ce passage Jésus est mis en face d’une femme qui, elle aussi, était accusée d’adultère parmi un peuple dont la loi prescrivait de lapider à mort la personne trouvée coupable de ce péché. Voici le récit :

« Dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S’étant assis, il les enseignait. Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère ; et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? Ils disaient cela pour l’éprouver, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu’aux derniers ; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. Alors, s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit : Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamné ? Elle répondit : Non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus. »

Quelles sont donc les leçons à dégager de cette histoire ? Nous allons voir tour à tour la faute de la femme, la faute des maîtres de la loi juive qui l’ont conduite devant le Seigneur et le pardon de Jésus.

La faute de la femme

La femme que l’on a amenée devant Jésus avait violé le septième des dix commandements : « Tu ne commettras point d’adultère » (Exode 20.14). Selon Lévitique 20.10 et Deutéronome 22.22 la peine de mort était bien prescrite dans ces cas.

Le Nouveau Testament ne contient pas un code civil pour gouverner une nation comme ce fut le cas pour la loi de Moïse. Le Nouveau Testament ne prescrit pas telle ou telle sanction – amende, emprisonnement, peine de mort, etc. – pour différents crimes. Mais il s’accorde avec l’ancienne loi sur la gravité du péché et la peine que mérite le pécheur. Romains chapitre 1 parle de plusieurs sortes de péchés : l’idolâtrie, les péchés sexuels, l’injustice, l’amour de l’argent, le meurtre, la rébellion envers ses parents, et bien d’autres. Le verset 32 dit, en parlant des hommes pécheurs :

« Et, bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font. » (Romains 1.32)

Certains pensent que l’Église doit combattre la peine de mort, quel que soit le crime, comme si une telle sentence était toujours exagérée. Mais le Nouveau Testament dit, au contraire, que le gouvernement est autorisé par Dieu lui-même à punir les malfaiteurs, même par la peine capitale. Lisez Romains 13.4 :

« Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. »

Je le répète, ce n’est pas à l’Église de tuer les malfaiteurs, mais elle doit déclarer aux hommes que s’ils ne se repentent pas, ils connaîtront un sort pire que la mort. Éphésiens 5.5,6 nous avertit :

« Car, sachez-le bien, aucun impudique (celui qui commet le péché sexuel, tel que l’adultère ou la fornication), ou impur, ou cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion. »

Ceux qui commentaient la situation au Nigéria ont dit toutes sortes de choses pour justifier l’acte de la femme. « Cette femme n’était pas heureuse dans son foyer. Elle n’était pas satisfaite. Voilà pourquoi elle a fait ce qu’elle a fait. » Mais le mariage est sacré, étant institué par Dieu lui-même. Le mariage comporte des vœux de fidélité. Il y a un temps pour pardonner, mais nous ne devons pas justifier ou minimiser la gravité du péché.

La femme qui a été amenée devant Jésus avait été prise en flagrant délit d’adultère, trouvée dans l’acte même. Oui, elle méritait bien la mort.

La faute des maîtres de la loi

Mais la femme n’était pas la seule coupable dans cette histoire. Les scribes et pharisiens étaient aussi en faute. Ils agissaient par hypocrisie. Ils présentaient ce cas devant Jésus « pour lui tendre un piège, afin de pouvoir l’accuser » (Jean 8.6). Le souci de ces hommes n’était pas de faire appliquer ou de savoir appliquer les commandements de Dieu dans la loi de Moïse. Si la femme avait été prise en train de commettre l’adultère, c’est que son partenaire dans le péché était connu également. Lui aussi devait être amené et puni. La loi était très claire :

« Si l’on trouve un homme couché avec une femme mariée, ils mourront tous deux, l’homme qui a couché avec la femme, et la femme aussi… Si une jeune fille vierge est financée, et qu’un homme la rencontre dans la ville et couche avec elle, vous les amènerez tous deux à la porte de la ville, vous les lapiderez, et ils mourront. » (Deutéronome 22.22-24)

Mais les maîtres de la loi n’avaient besoin que de la femme, parce que leur seul but était de prendre Jésus dans leur piège et le discréditer. Cette femme n’était pour eux qu’un outil.

En quoi consistait donc le piège ? Les Juifs à cette époque vivaient sous la domination de l’Empire romain. Les Romains leur permettaient de juger des affaires moins importantes, mais se réservaient le droit d’appliquer la peine de mort. Voilà pourquoi les chefs des Juifs seraient contraints plus tard d’amener Jésus auprès du gouverneur romain quand ils voulaient le faire mourir. Si Jésus disait aux Juifs de mettre à mort la femme adultère selon la loi de Moïse, ils pourraient l’accuser devant les Romains de ne pas respecter leur autorité et d’exciter le peuple à leur désobéir. Ils pourraient aussi mettre en cause la compassion de Jésus. Si, par contre, Jésus disait aux Juifs de ne pas mettre la femme à mort, les scribes l’auraient accusé d’un manque de respect pour la loi de Dieu, ou ils auraient dit que Jésus ne prenait pas l’adultère pour un péché grave.

Mais l’hypocrisie de ces hommes se voit aussi dans le fait qu’ils étaient prêts à faire mourir cette femme pour son péché, sans même penser à leurs propres péchés. La Parole de Dieu, en effet, est particulièrement sévère envers ceux qui, avec une arrogance aveugle, méprisent les autres pécheurs sans reconnaître qu’eux aussi, ils sont coupables. Romains 2.1-3,21,22 par exemple, dit ceci :

« Ô homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable ; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. Nous savons, en effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est selon la vérité. Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les fais, que tu échapperas au jugement de Dieu ?… Toi qui prêches de ne pas dérober, tu dérobes ! Toi qui dis de ne pas commettre adultère, tu commets adultère ! »

Peut-être que tout le monde connaît les paroles de Jésus en Matthieu 7.3-5 :

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère, laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »

Jésus n’a pas dit que la femme ne méritait pas de mourir. Mais en disant « que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle », il a obligé ces hommes à faire face à leurs propres faiblesses. Selon une ancienne traduction arménienne de ce passage, quand Jésus s’est baissé pour écrire dans la poussière avec son doigt, il écrivait les péchés de ces hommes : mauvais désirs, visites secrètes chez des prostituées, corruption, méchanceté, ruse, etc. Il les aidait à voir qu’ils étaient aussi coupables que la femme. Ces hommes devaient non seulement s’examiner et se repentir de leurs propres péchés, mais aussi adopter l’attitude recommandée en Jude 22,23, la pitié pour les pécheurs, mais l’horreur de leurs péchés :

« Ayez pitié des uns, de ceux qui doutent ; sauvez-les en les arrachant au feu. Ayez pour les autres une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu’à la tunique souillée par la chair. »

La grâce de Jésus

Nous avons vu la gravité de la faute de la femme adultère et la gravité de l’hypocrisie des maîtres de la loi. Voyons rapidement la grâce de Jésus. Lui, il aurait pu condamner cette femme, jeter contre elle la première pierre, parce qu’il était effectivement sans péché. Il n’aurait pas été hypocrite s’il avait choisi la juger. Jésus ne devait rien à cette femme qui avait violé la loi du Dieu très saint et très juste. Mais Jésus a préféré exercer son droit divin de pardonner les péchés. Il dit à la femme : « Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus. » Le jour viendra où, selon 2 Thessaloniciens 1.8, Jésus viendra du ciel « au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. » Mais Jésus est venu premièrement pour que les hommes puissent ne pas être condamnés lors du grand jugement. « Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3.17).

Remarquons que la grâce que Jésus offre n’est pas un permis de continuer dans le péché. C’est une occasion de faire un nouveau départ, de se détourner du mal dans lequel on vivait. Loin de dire à la femme : « Tu as péché, mais ça fait rien », Jésus lui dit qu’il faut changer de vie.

Conclusion

Nous sommes tous des pécheurs. Ne soyons pas pressés pour condamner les autres, pour exiger qu’ils soient pleinement punis pour leurs fautes. On nous jugera du jugement dont nous jugeons. Le jugement sera sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde.

Mais en même temps, nous ne devons pas minimiser le péché, le justifier ou le prendre à la légère. Dieu est réellement un Dieu d’amour, mais Dieu ne minimise pas le péché. Le péché mérite la mort. Pas seulement le péché de l’adultère, mais mon péché et le vôtre. Dieu prend nos péchés tellement au sérieux qu’il a payé le prix suprême afin de les ôter. À la croix de Christ, Dieu a prouvé à la fois sa haine du péché et son amour pour nous. Paul le dit en Romains 5.8 : « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » Quand Jésus a fait grâce à la femme prise en adultère, il a montré son amour pour le pécheur. Quand Jésus est mort sur la croix, il a montré la gravité de nos péchés.

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 4)

L’homosexualité

Le président des États-Unis a récemment déclaré qu’il serait favorable à la légalisation du mariage entre personnes du même sexe. Les socialistes ont promis conduire la France à légaliser de tels mariages, ce que la Belgique et le Canada ont déjà fait. Le mouvement LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) a gagné énormément de terrain dans ces dernières années dans la société occidentale. Ce que ces personnes recherchent n’est pas simplement une protection légale contre la discrimination et la persécution : elles exigent l’approbation morale. Au Canada comme en Suède il existe des lois qui traitent de « discours haineux » toute prédication qui présente les actes homosexuels comme étant pécheurs. (Il paraît que pour les militants gays la tolérance est une route à sens unique : ils réclament le droit de proclamer que leur mode de vie est moralement acceptable, mais celui qui tient des idées contraires n’aurait pas le droit de s’exprimer à son tour.)

Un nombre surprenant de dénominations, y compris les Églises d’état au Danemark, en Norvège et en Suède, ainsi que l’Église Réformée en Suisse, l’Église Épiscopale, et certaines dénominations presbytériennes et luthériennes acceptent maintenant que leurs membres et même leur « clergé » soient des homosexuels pratiquants ; elles font des cérémonies pour bénir les unions entre personnes du même sexe et célèbrent des mariages « gays » dans leurs lieux de culte. Certes, il y a d’autres dénominations, telles que l’Église catholique Romaine, la plupart d’Églises baptistes, l’Église adventiste, l’Église du Nazaréen, les Témoins de Jéhovah, les mormons, l’Église apostolique, les Assemblées de Dieu, l’Église pentecôtiste unie, et d’autres qui n’approuvent nullement ces pratiques. On trouve néanmoins du changement rapide dans les attitudes à l’égard de l’homosexualité.

Beaucoup de gouvernements n’acceptent plus la Bible comme guide en ce qui concerne la moralité et n’admettent pas qu’elle soit citée pour justifier telle ou telle loi ou politique. Il n’est donc pas étonnant que ces gouvernements approuvent toutes sortes de comportements contraires à la moralité chrétienne. C’est toute autre chose, par contre, de voir des Églises et des individus qui prétendent être chrétiens accorder leur soutien sans réserve à ce mouvement.

Bon nombre d’homosexuels sont franchement hostiles à la religion tout simplement parce qu’elle a pendant longtemps condamné leur style de vie. Ils profèrent des insultes et des grossièretés à l’égard de la Sainte Parole qui ose identifier comme péché les formes de sexualité qu’ils adoptent. Ils font penser aux paroles de Jésus en Jean 3.19,20 : « Et ce jugement c’est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière de peur que ses œuvres ne soient dévoilées. » Cette attitude hostile se comprend donc.

Mais de plus en plus on rencontre des personnes qui s’affichent sans honte comme étant homosexuelles et en même temps comme disciples de Jésus ! Il y a des Églises locales composées principalement de gays, ainsi que des prêtres et des pasteurs qui prétendent croire à la Bible tout en approuvant l’homosexualité. Je dis bien qu’ils approuvent ; les vrais chrétiens traitent les homosexuels et tous les hommes avec amour, se disant qu’il faut aimer le pécheur et détester le péché, mais ces dirigeants religieux prétendent que la Bible ne condamne pas l’homosexualité. Un prêtre catholique du nom de Daniel Helminiak a publié un livre qui s’intitule : What the Bible Really Says About Homosexuality (Ce que la Bible dit réellement au sujet de l’homosexualité).

Sans vouloir mettre en doute la sincérité de tous ceux qui croient pouvoir épouser le christianisme ET l’homosexualité, il faut reconnaître que certains, tels que le Dr Helminiak, sont coupables d’avoir tordu le sens des Écritures (2 Pierre 3.16). Ils s’attirent une malédiction :

« Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres. » (Ésaïe 5.20)

« Celui qui justifie le méchant et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination à l’Éternel. » (Prov. 17.15)

Ce que la Bible dit réellement au sujet de l’homosexualité

Voyons donc les principaux passages bibliques qui traitent de la question de l’homosexualité. Nous verrons en même temps les explications offertes par les soi-disant théologiens gays.

Le cas de Sodome et Gomorrhe

Tout étudiant de la Bible se rappelle l’histoire des villes de Sodome et Gomorrhe que l’Éternel a détruites par le feu du ciel à cause de leur péché criant. Le terme « sodomie » (la pratique du coït anal) est, bien sûr, dérivé du nom de la ville de Sodome, où habitait Lot, le neveu du patriarche Abraham. Voici le récit du comportement des habitants de cette ville la nuit où Lot a logé chez lui des étrangers (qui étaient, en fait, des anges de Dieu) :

« Ils n’étaient pas encore couchés que les gens de la ville, les gens de Sodome, entourèrent la maison, depuis les enfants jusqu’aux vieillards ; toute la population était accourue. Ils appelèrent Lot, et lui dirent : Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Faites-les sortir vers nous, pour que nous les connaissions. Lot sortit vers eux à l’entrée de la maison, et ferma la porte derrière lui. Et il dit : Mes frères, je vous prie, ne faites pas le mal ! Voici, j’ai deux filles qui n’ont point connu d’homme ; je vous les amènerai dehors, et vous leur ferez ce qu’il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes puisqu’ils sont venus à l’ombre de mon toit. Ils dirent : Retire-toi ! Ils dirent encore : Celui-ci est venu comme étranger, et il veut faire le juge ! Et bien, nous te ferons pis qu’à eux. Et, pressant Lot avec violence, ils s’avancèrent pour briser la porte. » (Genèse 19.4-9, LS)

Les « érudits » tels que le Dr Helminiak voudraient nous faire croire, en citant des passages comme Ézéchiel 16.49, que Sodome et Gomorrhe ne furent pas condamnées à cause de l’homosexualité. Ce texte dit : « Voici quel a été le crime de Sodome, ta sœur. Elle avait de l’orgueil, elle vivait dans l’abondance et dans une insouciante sécurité, elle et ses filles, et elle ne soutenait pas la main du malheureux et de l’indigent. » Helminiak dit : « Le sexe n’est jamais mentionné. L’histoire de Sodome parle, en réalité, de l’obligation de montrer de l’hospitalité envers les inconnus […] ils entourent la maison de Lot, en exigeant savoir qui sont les étrangers. »

Helminiak ne cite pas le verset suivant en Ézéchiel qui dit : Ces villes « sont devenues hautaines, et elles ont commis des abominations devant moi. Je les ai fait disparaître, quand j’ai vu cela. » Il fait semblant de ne pas savoir que le mot « connaître » signifiait clairement dans ce passage « connaître charnellement, faire des rapports sexuels avec ». (« Adam connut Ève, sa femme ; elle conçut, et enfanta Caïn […] Adam connut encore sa femme ; elle enfanta un fils, et l’appela du nom de Seth » – Gen. 4.1,25; voir aussi Nombres 31.17,18; Gen. 4.17; Matt. 1.23-25; Luc 1.27,34.) Il fait semblant de ne pas connaître d’autres passages bibliques qui lient la destruction de Sodome et Gomorrhe sans aucun doute au comportement sexuel de leurs habitants :

« [Dieu] a délivré Loth, cet homme juste qui était consterné par la conduite immorale des habitants débauchés de ces villes. » (2 Pierre 2.7, Semeur)

« Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l’impudicité et à des vices contre nature, sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel. » (Jude 7, Segond)

La loi mosaïque

« Vous ne devez pas coucher avec un homme comme on couche avec une femme ; c’est une pratique monstrueuse. » (Lév. 18.22, FC. La version Louis Segond met : « C’est une abomination. »)

« Si un homme couche avec un autre homme comme on couche avec une femme, ils se rendent tous les deux coupables d’une action monstrueuse et doivent être mis à mort. Ils sont seuls responsables de leur mort. » (Lév. 20.13, FC)

Les partisans de l’homosexualité appliquent au moins deux sortes de raisonnements à ces passages dans la loi de Moïse. On suggère que d’autres choses qui étaient qualifiées d’« abomination » dans la loi de Moïse, telle que la consommation de certains aliments (le porc, les crevettes, etc.), n’ont jamais été condamnées par les premiers chrétiens. En fait, de nombreux commandements du livre de Lévitique ne sont plus observés par les fidèles. Pourquoi, alors, dire que l’interdiction des rapports homosexuels serait toujours en vigueur ?

Cette question n’est pas bête, mais la réponse n’est pas très difficile à trouver. De nombreux passages enseignent clairement que la loi de Moïse n’est plus en vigueur (Rom. 7.1-6; 2 Cor. 3.6-11; Éph. 2.11-19; Col. 2.13-17; Héb. 7.11-14; 8.6-13; etc.). Elle a servi son but dans le plan de Dieu, celui de nous conduire à Christ (Gal. 3.23-25). Si aujourd’hui nous obéissons aux commandements de respecter nos parents, de ne pas voler ou de ne pas commettre l’adultère (ou les actes homosexuels), c’est parce que ces commandements ont été repris dans la nouvelle alliance sous laquelle nous vivons en Jésus-Christ, celui à qui toute autorité a été donnée (Matt. 28.18). D’autres lois, telles que les commandements sur les aliments impurs, n’ont pas été reprises (1 Tim. 4.1-5). Comme nous le verrons tout à l’heure, l’interdiction des rapports homosexuels fait partie des lois qui figurent dans le Nouveau Testament aussi bien que dans l’Ancien.

Un deuxième argument avancé à l’égard de ces passages en Lévitique prétend que l’intention principale de Moïse était de séparer les Juifs des païens. Les actes homosexuels qui étaient condamnés étaient pratiqués à l’époque dans des rituels de certaines religions païennes, desquelles les Juifs voulaient se séparer. Ce n’était donc pas, nous dit-on, le côté sexuel mais l’aspect religieux qui était en vue.

Il est vrai que le peuple d’Israël devait se distinguer nettement des païens, et il est également vrai que l’immoralité sexuelle était une partie importante des cultes idolâtres dans cette région du monde à cette époque. Mais une lecture même superficielle du contexte de chacun des deux versets cités plus haut révèle que les comportements sexuels qui y sont décrits (relations sexuelles avec un proche parent, avec une bête, avec la femme de son prochain, etc.) étaient condamnables qu’ils soient associés à l’idolâtrie ou pas.

Le Nouveau Testament

On a généralement l’impression que, par rapport à l’Ancien Testament, le Nouveau Testament insiste plus sur la foi, sur l’homme intérieur, sur la tolérance, l’humilité et l’importance ne de pas juger les autres. Il est vrai que certains Juifs du temps de Jésus étaient hypocrites et sans compassion. Ils condamnaient les autres pour les mêmes fautes qu’ils commettaient eux-mêmes, tout en se croyant justes devant Dieu sur la base de critères plutôt externes ou cérémoniels. Ils détestaient Jésus parce qu’il révélait le mal dans leurs cœurs. Malheureusement, beaucoup d’hommes aujourd’hui ignorent que Jésus, tout en insistant sur la pureté de cœur, proclamait en même temps la nécessité d’une moralité rigoureuse, y compris en matière de sexualité (Matthieu 5.27-32; Marc 7.20-23). Tout en offrant le pardon à la femme prise en adultère, il lui dit : « Va, et ne pèche plus » (Jean 8.11). En fait, il appelait tous à la repentance comme condition de pardon (Matt. 4.17; Marc 9.43,44; Luc 13.1-5; 24.46,47) ; or, la repentance signifie que l’on reconnaît ses actes comme pécheurs, que l’on en est attristé, et que l’on prend la résolution ferme de s’en détourner.

Jésus chargea ses apôtres non seulement d’annoncer le pardon, mais aussi d’enseigner aux convertis à observer tout ce qu’il leur avait prescrit (Matt. 28.20). Il leur a promis, pour ce faire, l’aide du Saint-Esprit, qui leur rappellerait tout ce qu’il leur avait dit et les conduirait « dans toute la vérité » (Jean 16.13, cf. 14.26). Qu’est-ce que les apôtres ont donc enseigné sur le sujet de l’homosexualité ?

« Ne savez-vous pas que ceux qui pratiquent l’injustice n’auront aucune part au royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : il n’y aura point de part dans l’héritage de ce royaume pour les débauchés, les idolâtres, les adultères, les pervers ou les homosexuels, ni pour les voleurs, les avares, pas plus que pour les ivrognes, les calomniateurs ou les malhonnêtes. Voilà bien ce que vous étiez, certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, vous avez été purifiés du péché, vous en avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu. » (1 Cor. 6.9-11, Semeur1J’ai utilisé différentes traductions du Nouveau Testament dans ce numéro de Chemin de Vérité pour que le sens des passages cités soit clair pour tous les lecteurs. Des explications supplémentaires du sens des mots utilisés dans le grec seront quand même utiles. Dans le passage ci-haut, le terme « pervers » (« efféminés » dans Louis Segond) traduit un terme employé pour décrire un homme mou, qui s’abandonne aux plaisirs sensuels, ou qui a les manières d’une femme ; mais, et particulièrement dans ce contexte, le terme désignait surtout des hommes ou garçons qui se laissaient abuser homosexuellement. Le mot grec traduit ici par « homosexuels » (« infâmes » dans Louis Segond, « pédérastes » dans le FC), est formé du mot arsen (mâle) et koite (coït, accouplement, rapport sexuel). Il signifie évidemment « hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes » et était employé pour ceux qui jouent le rôle actif ou dominant. À la place de pédéraste ou homosexuel, on trouve dans plusieurs traductions le mot « infâme », qui désigne ce qui est honteux ou avilissant. Que cette manière plus discrète de désigner des actes auxquels on ne voudrait pas penser ne vous empêche pas de reconnaître de quoi parlent ces textes.)

Dans ce passage il est dit explicitement que ceux qui pratiquent l’homosexualité ne peuvent pas aller au ciel. Mais il est dit tout aussi clairement qu’il leur est possible de recevoir le pardon. Ce passage nous enseigne en plus que des homosexuels peuvent cesser de l’être, qu’ils peuvent (et doivent, s’ils désirent le salut) se repentir. [Ce seul verset semble contredire l’idée de « l’orientation sexuelle » selon laquelle certains gays se disent : « Dieu m’a créé comme ça ; ce n’est donc pas une faute. Il faut que je m’accepte tel que je suis et que les autres fassent autant. » L’expérience de milliers d’anciens homosexuels, y compris ceux que Paul mentionne ici, milite contre cette conception. D’ailleurs, quand bien même une personne aurait en elle des désirs dont elle ne connaît pas l’origine, cela ne voudra pas dire qu’elle peut encourager ces désirs, les traiter de « naturels » ou chercher à les satisfaire. Ceci est vrai pour les hétérosexuels aussi bien que les homosexuels. Il y a évidemment des gens qui désirent sexuellement des petits enfants ; d’autres qui ont envie de commettre des actes sexuels avec des animaux ; d’autres qui trouvent que le plaisir sexuel est accentué quand l’acte est accompagné de violence ou perpétré contre la volonté d’autrui (le viol). D’autres ont le fort désir de faire des rapports avec leur frère ou sœur ou même avec leur père ou mère. Est-ce que c’est Dieu qui les a créés comme cela ? Bien sûr que non. Il est plutôt normal de réprimer de tels désirs. Il faut lutter et demander de l’aide à Dieu afin de se rendre maître de ses désirs sexuels (1 Th. 4.1-8).]

Un autre passage clair dans le Nouveau Testament se trouve en Romains 1. Ayant parlé du refus des hommes de rendre l’honneur que l’on doit à Dieu, de leur choix insensé d’adorer les images et du fait qu’ils ont délibérément changé la vérité concernant Dieu contre le mensonge, l’apôtre inspiré continue ainsi :

« Voilà pourquoi Dieu les a abandonnés à des passions avilissantes : leurs femmes ont renoncé aux relations sexuelles naturelles pour se livrer à des pratiques contre nature. Les hommes, de même, délaissant les rapports naturels avec le sexe féminin, se sont enflammés de désir les uns pour les autres ; ils ont commis entre hommes des actes honteux et ont reçu en leur personne le salaire que méritaient leurs égarements. » (Romains 1.26,27, Semeur)

Qu’en dit M. Helminiak ? « Le terme « non-naturel » que l’on trouve dans la lettre aux Romains 1.26,27 devrait être traduit par les termes « atypique » ou « non conventionnel ». La Bible, si elle est lue en cohérence avec ses propres termes et contexte, ne présente aucune condamnation explicite des actes homosexuels. » Non seulement cet « érudit » est malhonnête, car le mot grec utilisé par Paul, παρὰ φύσιν, signifie bien, comme il a toujours été traduit, « contre nature », mais il croit apparemment que ses lecteurs sont dépourvus d’intelligence. En effet, le contexte de ce terme en Romains 1 ne laisse aucun doute que l’on parle de l’homosexualité et que ce comportement « vil » et « honteux » est un « égarement » moral. Pourquoi l’homosexualité serait-elle qualifiée de « contre nature » ? Peut-être que c’est compte tenu de la pratique de la vaste majorité des êtres humains (moins de 2 % sont homosexuels), de l’anatomie des deux sexes et du processus de la reproduction. Mais ce ne sont pas là nos arguments contre la pratique d’homosexualité ; nous sommes, avant tout, contraints de traiter l’homosexualité de péché parce que nous faisons confiance à la Bible comme Parole de Dieu, et malgré les efforts que certains déploient pour tordre son sens, son enseignement sur ce point est absolument clair. Le bien et le mal ne sont pas déterminés par les sentiments personnels, par un vote populaire, par la décision d’un gouvernement, ou par la présence ou l’absence d’un sentiment de culpabilité ; c’est la parole inspirée de notre Créateur qui a le dernier mot.

Voici encore un autre passage qui montre que l’homosexualité est un comportement que Dieu condamne :

« Il faut savoir ceci : La Loi n’est pas faite pour ceux qui font le bien, mais pour les malfaiteurs et les rebelles, pour les gens qui méprisent Dieu et les pécheurs, pour ceux qui n’ont ni respect ni scrupule à l’égard de ce qui est sacré, ceux qui tueraient père et mère, les assassins, les débauchés, les homosexuels, les marchands d’esclaves, les menteurs, les gens sans parole et, d’une manière générale, pour tous ceux qui commettent des actions contraires à l’enseignement authentique que vous avez reçu. » (1 Timothée 1.9,10, Semeur)

Loin de nous l’idée que l’homosexualité est le péché le plus grave que l’on puisse commettre, mais nous ne cherchons à légitimer aucun péché. Si l’on a l’impression que les chrétiens insistent particulièrement sur celui-ci, c’est peut-être parce que les adultères, les menteurs, les pédophiles, et les hypocrites de tout genre ne sont pas dans les rues en train proclamer leur fierté d’être ce qu’ils sont et de réclamer des droits en tant que minorité qu’il ne faut jamais diffamer ou frustrer. Ce sont les gays qui répondent bien à la description de Paul en Philippiens 3.19 : « Ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte. »

Conclusion

Soyons clairs ; quelle que soit la réaction de certains lecteurs, ce que nous avons écrit ici ne représente ni la haine ni « l’homophobie ». Aucun de nos propos ne devrait être interprété de manière à encourager ou justifier la violence ou l’hostilité personnelle contre une personne ou un groupe. Décrire un comportement comme étant immoral et condamnable devant Dieu n’est pas une preuve de haine. Au contraire, c’est l’amour pour Dieu, pour la vérité, et oui, pour le pécheur, qui nous pousse à dire humblement à ceux qui vivent dans le péché qu’ils ont à se repentir. L’Éternel nous dirait, comme au prophète Ézéchiel :

« Quand je dirai au méchant : Tu mourras ! Si tu ne l’avertis pas, si tu ne parles pas pour détourner le méchant de sa mauvaise voie et pour lui sauver la vie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te redemanderai son sang […] Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » (Ézéchiel 3.18; 18.32)

Si vous menez une vie homosexuelle, ou si vous vous permettez simplement de regarder des personnes du même sexe pour les convoiter dans votre cœur (voir Matt. 5.28), vous avez besoin de croire en Jésus comme Fils de Dieu et comprendre que Dieu est prêt à vous pardonner. Vous devez ensuite vous repentir de tous vos péchés, y compris les péchés sexuels. Dites ouvertement que vous croyez en Jésus, et soyez baptisé pour le pardon de vos péchés. Priez Dieu régulièrement pour demander la force de surmonter la tentation. Participez aux assemblées de l’Église du Seigneur. Veillez sur vos pensées, et évitez les personnes, les activités et les lieux qui vous tentent souvent à retomber dans le mal. « Dieu est fidèle, et ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces » (1 Corinthiens 10.13).

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 4)

La polygamie

*Si vous trouvez que ce sujet n’est pas pertinent dans votre pays parce que la polygamie ne fait pas partie de vos mœurs, prenez quand même le temps de lire ce numéro. Plusieurs principes dans cette étude s’appliquent à la question du divorce et du remariage. En plus, les idées concernant le mariage sont constamment mises en question dans les sociétés occidentales. Si le mariage homosexuel se fait accepter aujourd’hui dans certains pays, il n’est pas invraisemblable que l’on voie demain des campagnes en faveur du droit de contracter des mariages polygames. Enfin, des immigrants en Europe ou en Amérique qui viennent de pays où le mariage polygame n’est pas accepté se sont mis à pratiquer une forme de polygamie : ils ont une femme et des enfants dans leur pays d’origine, et une autre famille dans leur pays adoptif.


Le problème

De nombreuses personnes en Afrique sont touchées par le problème de la polygamie. Bien que certains hommes continuent de prendre plusieurs femmes, d’autres ont vu que la polygamie est un piège. Les avantages qu’elle semble offrir sont moins importants que les malheurs qu’elle crée.

L’homme pense au prestige, au plaisir que lui procurerait une femme plus jeune et plus belle, et peut-être à l’aide de plusieurs femmes et de leurs enfants dans ses travaux champêtres. Il découvre plutôt que les charges d’une si grande famille dans le monde moderne sont lourdes : frais de scolarité, habillement, ordonnances médicales, nourriture, etc. Il a du mal à supporter les querelles entre ses épouses. Et il se voit toujours en train de mentir dans un effort de ne pas exciter la jalousie de l’une ou de l’autre.

La première femme a peut-être accepté l’idée d’un foyer polygame en pensant à l’aide dans ses devoirs domestiques. La nouvelle femme pensait à la sécurité matérielle et sociale d’un mariage avec un homme déjà établi dans la vie. Chacune s’est retrouvée dans une situation où elle doit lutter contre sa rivale afin d’avoir l’amour et l’argent de son mari pour elle-même et pour ses enfants.

L’enfant, qui n’a pas choisi de naître dans un foyer polygame, se voit négligé par son père, qui a peut-être déjà trop d’enfants pour bien s’occuper d’eux tous. Peut-être que l’enfant est méprisé par sa marâtre. Peut-être qu’il ne reçoit pas les mêmes avantages donnés à ses frères et sœurs parce que sa mère n’est pas la femme préférée.

Il existe sûrement des exceptions, des foyers polygames où l’on trouve une bonne entente, mais les témoignages négatifs abondent. Il suffit de considérer les foyers polygames cités dans la Bible pour trouver une confirmation : Abraham et ses femmes Sara et Agar (Gen. 16.1-6; 21.1-12), Jacob et ses femmes Léa et Rachel (Gen. 29.31–30.24), Elkana et ses femmes Anne et Peninna (1 Sam. 1.1-8) montrent tous le potentiel pour la discorde quand on se marie à plus d’une femme. Dans le cas du roi David, c’étaient les enfants de ses différentes femmes qui perpétuaient et même rendaient violente la rivalité.

La polygamie, pourtant, produit plus que des problèmes de mésentente domestique ; elle représente aussi un problème moral. Les différentes dénominations catholiques et protestantes ont pris toute une gamme de positions face à ce problème. Certaines Églises défendent à leurs membres de prendre plus d’une femme, mais acceptent et baptisent ceux qui se sont mariés à plus d’une femme avant d’entendre l’Évangile. D’autres demandent au polygame de se séparer de toutes ses femmes sauf la première avant de recevoir le baptême. D’autres refusent aux polygames le baptême et la communion, mais leur permettent de jouer un rôle actif dans la vie de l’Église locale. D’autres encore, généralement d’origine africaine, approuvent la polygamie, leurs fondateurs mêmes prenant plusieurs femmes.

Que faut-il enseigner et pratiquer à cet égard ? Comme pour toute autre question de moralité, la Bible seule doit faire autorité. Il est important de signaler dès le départ de nos recherches que Dieu nous dit : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55.8,9). C’est Dieu seul qui peut nous montrer ce qui est réellement selon la justice, la charité et la sainteté.

Le mariage et l’adultère

La Bible déclare sans équivoque : « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères » (Héb. 13.4). Dieu exige que les hommes respectent le mariage, une institution qu’il a lui-même ordonnée. Violer ses principes, c’est souiller quelque chose de pur. Se rendre coupable de l’impudicité (fornication, débauche) ou de l’adultère mérite la condamnation de Dieu. Ceux qui commettent ces péchés se souillent (Marc 7.21-23), doivent être ôtés du milieu de l’Église (1 Cor. 5.11-13), n’hériteront pas le royaume de Dieu (1 Cor. 6.10), pratiquent des œuvres de la chair (Gal. 5.19), et seront jetés dans l’étang de feu (Apoc. 21.8). Il n’est pas étonnant que Paul dise : « Fuyez l’impudicité ! » (1 Cor. 6.18). Au vu d’un si grand danger, nous devons nous garder avec soin de participer à ou d’approuver des actes de péché sexuel.

Mais est-ce que la polygamie est égale à l’adultère ? Voyons de quelle manière la Bible présente la nature du mariage et de l’adultère.

1 Corinthiens 7.2-5 : « Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari. La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre manque de maîtrise de soi. »

Pour éviter la tentation d’avoir des rapports sexuels en dehors du mariage, la Bible recommande de se marier. Dans le mariage selon Dieu, chaque homme a sa propre femme et chaque femme a son propre mari. Dans le mariage polygame, la femme partage un mari avec d’autres femmes. Selon Dieu, quand un homme se marie, il n’a plus autorité sur son propre corps. Son corps appartient à sa femme, et il a le devoir de satisfaire aux désirs sexuels de sa femme. Le corps de la femme appartient à son mari, et elle a le devoir de satisfaire à ses besoins sexuels. De cette manière les tentations de chercher la satisfaction ailleurs sont diminuées.

Un homme déjà marié n’a plus le droit de donner son corps à une autre femme. Faire une cérémonie de mariage avec l’autre femme ne change pas le fait que la première a l’autorité sur le corps de cet homme. Il est évident que la sexualité devait s’exprimer dans une relation monogame. En dehors de ce cadre, les rapports ne sont pas approuvés de Dieu.

En Matthieu 19.4,5 le Seigneur dit : « N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. » En donnant son enseignement sur le mariage Jésus s’est basé sur ce que Dieu avait ordonné au commencement. Il s’agit de l’union permanente de deux personnes, un homme et sa femme. Ces deux deviennent une seule chair. Une troisième personne n’a pas de place dans l’union intime que Dieu a voulue. Il n’y a aucun doute que Dieu a prévu pour l’homme la monogamie. Il n’a créé qu’une femme pour Adam. Bien que les hommes se soient égarés du plan originel, Jésus les rappelle au modèle donné lors de la création.

Romains 7.2,3 dit : « Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu’il est vivant : mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari. Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d’un autre homme, elle sera appelée adultère ; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu’elle n’est point adultère en devenant la femme d’un autre. » La Bible définit l’adultère très clairement dans ce passage. Une femme déjà liée à un homme dans le mariage commet l’adultère en se joignant à un autre homme. Une femme ayant plusieurs maris est forcément adultère.

Est-ce que la femme seule peut se rendre coupable de l’adultère, ou bien est-ce que Dieu exige que l’homme aussi soit fidèle à son conjoint ? Y a-t-il deux mesures différentes de fidélité : une mesure pour la femme qui a droit à un seul mari, et une autre mesure pour l’homme qui peut se permettre toutes les femmes qu’il désire épouser ? En Marc 10.11,12 Jésus dit : « Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard ; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère. » Évidemment, la même règle s’applique aux hommes comme aux femmes. Il n’y a pas de distinction qui donne aux hommes un droit qui serait refusé aux femmes. Le même acte rendrait coupable d’adultère homme ou femme.

Notez bien que Jésus dit que l’homme qui répudie sa femme et qui en épouse une autre commet un adultère « à son égard », c’est-à-dire à l’égard de sa femme. L’homme commet l’adultère, non seulement quand il séduit la femme d’autrui, mais aussi quand il n’est pas fidèle à sa propre femme. Si celui qui répudie sa première femme avant de prendre une deuxième commet un adultère à l’égard de la première, il est encore plus sûr que celui qui fait venir à la maison la deuxième femme pendant que la première est toujours avec lui commet aussi un adultère et provoque par son infidélité la jalousie de sa femme légitime.

En Matthieu 19.9 Jésus déclare : « Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère. » La seule cause légitime pour laquelle un homme pourrait prendre une autre femme du vivant de sa première femme est donc l’infidélité de celle-ci. Le mot grec utilisé dans ce verset est « porneia » (« fornicatio » dans la version latine) et signifie un acte sexuel, la fornication. Ainsi, la version TOB rend l’expression dans ce verset « sauf en cas d’union illégale ». Il ne s’agit pas d’une infidélité en matière de religion, mais d’une infidélité sexuelle.

Si un homme divorce d’avec sa femme et en épouse une autre, tandis que la première femme n’avait pas commis la fornication, Dieu ne reconnaît pas ce divorce. Ainsi, cet homme est toujours lié à sa femme et se rend infidèle envers elle en prenant la deuxième. Répudier la femme innocente, c’est du péché, mais ce n’est pas l’adultère. L’adultère se commet en prenant la deuxième femme.

Matthieu 5.32 ajoute que « celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’adultère, l’expose à devenir adultère, et celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère ». Cet élément s’accorde avec la manière dont nous avons déjà présenté les liens du mariage. Si un homme divorce d’avec sa femme pour une cause quelconque, c’est-à-dire quand elle n’a pas commis d’adultère, il la prive des rapports sexuels (et de son soutien matériel) et la met dans une situation ou elle sera tentée d’avoir des rapports avec un autre homme ou même de se marier à un autre. Puisque Dieu ne reconnaît pas leur droit de se divorcer, ils sont toujours liés par le mariage. Le fait d’avoir des rapports avec un autre homme après ce divorce non reconnu par Dieu serait un adultère. L’homme qui épouse la femme ainsi divorcée se rend coupable aussi en prenant une femme qui est toujours mariée aux yeux de Dieu.

Quand on est lié à un conjoint par le mariage, on n’a le droit ni au mariage ni aux rapports sexuels avec d’autres personnes. Toute violation de ce principe est un adultère.

Quelques objections à la condamnation de la polygamie

Certaines objections peuvent venir à l’esprit quand il est dit que la polygamie est un péché. Examinons-les pour voir si elles pourraient annuler les principes que nous venons de présenter.

– En voyant que l’on ne trouve ni le terme « polygame » ni l’exemple d’un polygame dans le Nouveau Testament, certains chrétiens ont cru que la Bible se tait sur le sujet et que nous ne pouvons donc pas condamner la polygamie.

Mais est-ce que la Bible est silencieuse au sujet de ce que Dieu accepte dans le mariage ? Loin de là. Elle montre clairement que c’est le mariage monogame que Dieu approuve, et elle définit avec suffisamment de précision ce qui constitue l’adultère. Le mariage à plusieurs femmes ne correspond pas à ce que Dieu ordonne (les deux deviendront une seule chair), mais plutôt à ce qu’il condamne (qui en épouse une autre commet un adultère).

– Certaines personnes soutiennent la polygamie en se référant à des hommes de Dieu dans l’Ancien Testament qui étaient polygames (Abraham, Jacob, David, etc.). Si Dieu leur a permis d’avoir plusieurs femmes et ne les a pas condamnés, se disent-ils, pourquoi dirait-on maintenant que c’est un péché ? C’est une question tout à fait naturelle.

Les pharisiens ont posé une telle question quand Jésus leur disait de ne pas divorcer d’avec leurs femmes (« Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint »). « Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier ? Jésus leur répondit : C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi. Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre commet un adultère » (Matt. 19.6-9). Dieu avait permis certains éloignements de sa volonté sur le plan du mariage, mais Jésus déclarait que cela ne serait plus le cas. Rappelons-nous que toute autorité lui a été donnée (Matt. 28.18). C’est sous le Nouveau Testament que nous vivons (Héb. 8.6-13).

– Un autre argument offert en faveur de la tolérance de la polygamie est basé sur la culture. On peut remarquer que dans une culture donnée, on ne considère pas qu’un homme marié qui épouse d’autres femmes tout en gardant la première commet un acte d’infidélité. Si en Afrique on ne pense pas que la polygamie soit un adultère, les chrétiens ne doivent pas imposer aux Africains la conception européenne ou américaine du mariage.

Dans chaque société, qu’elle soit africaine, occidentale, ou asiatique, on trouve des valeurs communes et des pratiques répandues qui sont condamnées par Dieu. C’est pourquoi le chrétien, où qu’il se trouve, est appelé à sortir du monde et faire partie d’un peuple séparé (1 Cor. 6.17). Afin d’être le peuple de Dieu, il faut accepter une moralité plus élevée que celle de nos voisins qui sont du monde.

Il y a, en plus de la polygamie, beaucoup de pratiques et de valeurs relatives au mariage qui sont contraires aux enseignements du Christ et de ses apôtres. Par exemple, beaucoup s’attendent à ce qu’un homme fréquente des copines ou même des prostituées si sa femme est en voyage, parce que, se disent-ils, « les hommes sont faits comme ça ». Encore, certaines cultures acceptent difficilement que la stérilité d’une femme n’est pas une cause légitime pour le divorce. Dans la société actuelle, la majorité des jeunes rejettent l’idée qu’il faut attendre le mariage avant d’avoir des rapports sexuels. Toutes ces attitudes sont contraires aux principes bibliques. L’Église doit tenir courageusement aux commandements de Dieu. « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait » (Rom. 12.2).

Ce n’est pas la société occidentale qui nous pousse à croire que la Bible enseigne la monogamie. C’est l’influence de la Bible qui a amené la société occidentale à croire que le mariage doit être monogame. L’Afrique doit bénéficier de la même bonne influence.

La repentance

La polygamie, étant une forme d’adultère, est bien un péché que Dieu jugera, qui exclut le coupable du royaume de Dieu, et qui doit être pardonné pour que l’homme accède au ciel. Le polygame, peut-il recevoir le pardon de Dieu et être sauvé ? Bien sûr. Mais on ne peut pas parler de pardon sans parler de la repentance.

En envoyant ses disciples évangéliser le monde entier, Jésus a bien parlé de la nécessité de croire et d’être baptisé pour être sauvé (Marc 16.15,16), mais il a aussi parlé de la repentance : « Il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem » (Luc 24.46,47). Nous voyons donc l’accent mis sur la repentance dans la prédication des apôtres. Pierre prêcha : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3.19).

Quand on se repent de ses péchés, on cesse de les pratiquer. La repentance est la ferme résolution que l’on prend de changer sa pensée et son comportement. Étant triste devant l’iniquité de ses actes, on se repent (2 Cor. 7.10). Cette repentance produit par la suite des fruits qui en sont dignes, un comportement nouveau (Matt. 3.8). Celui qui vole s’arrête de voler et si possible restitue ce qu’il a pris (Luc 19.7-9). Celui qui adore les idoles s’en débarrasse. Celui qui s’enivre renonce à l’ivresse. Et celui qui commet l’adultère cesse d’avoir des rapports avec d’autres femmes que sa femme légitime, sa première.

En Marc 6.17,18 nous lisons que le roi Hérode fit arrêter Jean-Baptiste « à cause d’Hérodias, femme de Philippe, son frère, parce qu’il l’avait épousée, et que Jean lui disait : Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère ». Pour se soumettre à la prédication de Jean, il n’aurait pas suffi pour Hérode de simplement renoncer à épouser d’autres femmes de ses frères à l’avenir. Jean s’attendait à ce qu’Hérode se sépare d’Hérodias. Il n’a pas dit : « Il ne t’était pas permis de la prendre », mais : « Il ne t’est pas permis de l’avoir. »

Est-ce que Dieu exigerait réellement à un homme de répudier des femmes qu’il a épousées et avec qui il a fait des enfants ? Si l’homme n’avait pas le droit de les épouser au départ, oui. C’est ce qui a été exigé au temps d’Esdras. En Esdras chapitre 9 il est dit que des hommes parmi les Juifs revenus en Israël après la captivité babylonienne avaient péché en prenant pour femmes des filles parmi les peuples païens qui les entouraient. Esdras 10.44 ajoute que « plusieurs en avaient eu des enfants ». Or, la loi de Moïse avait formellement interdit de tels mariages. Le chapitre 10 montre ce que ces hommes décidèrent de faire quand ils virent leur faute. Ils dirent : « Faisons maintenant une alliance avec notre Dieu pour le renvoi de toutes ces femmes et de leurs enfants, selon l’avis de mon seigneur et de ceux qui tremblent devant les commandements de notre Dieu. Et que l’on agisse d’après la loi » (Esdras 10.3). Évidemment, comme il a déjà été dit, nous ne vivons plus sous la loi de Moïse. Ce cas n’est pas cité pour que l’on applique cette loi contre le mariage avec d’autres ethnies. Mais le récit nous montre que la repentance d’un mariage interdit par Dieu exige la séparation. De la même manière, on ne peut pas se repentir du péché de la polygamie et continuer de vivre dans la polygamie.

Quelques objections à l’exigence de se séparer de toute sauf la première femme

Certains chrétiens acceptent le fait que la polygamie n’est pas conforme à la volonté de Dieu, mais croient que celui qui a déjà plus d’une femme avant de devenir chrétien doit garder toutes ses femmes après sa conversion. Examinons les arguments qui sont avancés.

– L’apôtre Paul dit en 1 Cor. 7.24 : « Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé. » Au verset 27 il dit même : « Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à rompre ce lien. » On conclut donc que le polygame ne doit pas rompre les liens avec ses multiples femmes, mais plutôt demeurer dans l’état où il était quand il a été appelé. (On ne souligne pas, pourtant, que la deuxième partie du verset 27 dit : « N’es-tu pas lié à une femme, ne cherche pas une femme, » ce qui empêcherait au chrétien célibataire de pouvoir se marier.)

Si l’on ne considère pas le contexte de ce chapitre, on risque de mettre la Bible en contradiction avec elle-même. Si le verset 24 n’est pas qualifié par le contexte, il enlève la nécessité de toute repentance. L’homosexuel, le brigand, l’idolâtre, et le rebelle à ses parents auraient tous à demeurer dans leur état de péché. Mais en réalité, Paul parle de conditions qui ne sont pas pécheresses. Les exemples qu’il cite sont l’état circoncis ou incirconcis, l’état esclave ou libre, et l’état marié ou célibataire. On n’a pas besoin de s’inquiéter, car on peut servir Dieu de manière acceptable dans n’importe lequel de ces états. Un état d’adultère n’est pas en vue dans ces versets.

– D’autres attachent beaucoup d’importance au fait que celui qui aspire à la charge d’évêque doit être, selon 1 Timothée 3.2 et Tite 1.6, « mari d’une seule femme ». On définit cette expression comme « non-polygame ». On suppose donc qu’il y avait des hommes polygames dans les Églises et que cela était acceptable tant que ces hommes ne cherchaient pas à devenir évêques.

Au moins deux problèmes enlèvent la force de cette objection. Premièrement, le fait de préciser un péché qui disqualifie un homme de la charge d’évêque ne signifie pas que ce péché était tolérable chez les membres « ordinaires » de l’Église. Au contraire, il y a une correspondance remarquable entre les listes de péchés dans la discussion de la discipline en 1 Corinthiens 5 et celle des qualifications des évêques en 1 Timothée 3 et Tite 1. Paul dit à l’Église en 1 Corinthiens 5.11 de ne pas avoir de relations avec un soi-disant frère qui serait impudique, cupide, outrageux, ivrogne ou ravisseur. On ne devait pas tolérer ces péchés dans l’Église. Et pourtant, Paul se donne la peine de disqualifier ces mêmes personnes du ministère de l’évêque. On doit s’éloigner du frère cupide, et choisir comme évêque un homme « désintéresse » (littéralement, « n’aimant pas l’argent » ; la version TOB dit « ni cupide »). On doit s’éloigner du frère outrageux (insulteur), et choisir comme évêque un homme qui n’est pas « coléreux », mais plutôt « pacifique ». On doit s’éloigner du frère ivrogne, et choisir comme évêque un homme qui n’est pas « adonné au vin » (la version TOB dit « buveur »). On doit s’éloigner du frère ravisseur (voleur, filou) et choisir comme évêque un homme qui n’est pas « porté à un gain déshonnête ». De même, il faut s’éloigner du frère impudique, et choisir comme évêque un homme qui est « mari d’une seule femme ». Paul ne suppose nullement que ces différents péchés seront tolérés parmi les chrétiens. Il insiste seulement sur la pureté morale qui doit caractériser ceux qui sont chargés de surveiller le troupeau de Dieu. Comment pourraient-ils conduire et parfois corriger les autres si eux-mêmes vivaient en violation des lois de Dieu ?

Le deuxième problème dans le raisonnement cité plus haut est la définition de « mari d’une seule femme ». En fait, le terme n’est pas simplement le contraire de polygame. Les mots qui sont utilisés en grec sont très généraux : « un homme » (pas « un mari ») « à une seule femme » (pas « à une seule épouse »). L’expression disqualifie en même temps le polygame, l’adultère, et celui qui répudie sa femme pour autre cause que la fornication et qui en épouse une autre ; l’expression ne se réfère pas exclusivement à la polygamie. En effet, Paul utilise l’inverse exact de cette expression en 1 Timothée 5.9 où il dit qu’une veuve soutenue par l’Église devait avoir été « femme d’un seul mari ». Ce n’est pas que certaines femmes avaient eu plusieurs maris à la fois ; Paul parle simplement de la fidélité envers son conjoint.

L’évangélisation

Pour beaucoup de chrétiens, le vrai problème en ce qui concerne la polygamie, c’est l’évangélisation. Ils trouvent que l’exigence de renoncer à la polygamie est un obstacle insurmontable au salut de ceux qui ont déjà plus d’une femme. On veut annoncer une bonne nouvelle, mais on se voit plutôt comme celui qui vient pour briser un foyer. On veut que ses parents ou ses amis polygames se donnent au Seigneur, mais on est certain qu’ils rejetteront l’Évangile s’ils doivent se séparer de leurs femmes.

Certes, on ne trouve aucun plaisir à informer quelqu’un que son mariage n’est pas acceptable devant Dieu. On a raison de penser qu’il lui serait très difficile de changer de vie. Pourtant, cela ne doit pas nous empêcher d’enseigner, avec de la prière et de l’amour sincère, ce que la Parole de Dieu demande. Nous devons être convaincus que quiconque peut se repentir du péché et devenir enfant de Dieu (1 Tim. 1.15,16). Ce n’est pas à nous de décider qu’une personne n’obéirait pas à la volonté de Dieu, et donc refuser de lui annoncer la bonne nouvelle. De nombreuses personnes que l’on aurait cru trop enfoncées dans le péché pour changer sont aujourd’hui des chrétiens fidèles. Il y a des anciens polygames qui se sont repentis et sont devenus par la suite des prédicateurs de l’Évangile. Ce n’est pas à nous non plus de diluer la Parole pour faciliter la « conversion » (2 Tim. 4.1-5).

Au premier siècle la persécution contre l’Église était très sévère. Ne pas participer aux cultes païens pouvait exclure le chrétien entièrement de la vie économique et sociale. Jésus condamnait pourtant ceux qui encourageaient le compromis parmi les chrétiens (Apoc. 2.19-23). Devenir chrétien quand l’Empire romain avait déclaré la guerre contre l’Église, c’était choisir l’emprisonnement, l’enlèvement des biens, et parfois la mort. Les premiers chrétiens continuaient pourtant de prêcher au nom de Jésus. Ils n’ont pas modifié le message et ils n’ont pas raisonné que leurs auditeurs trouveraient la vie chrétienne trop difficile.

B. B.
(Dans Vol. 11, No. 4)

Résister à la tentation sexuelle

L’immoralité sexuelle n’est pas un petit problème. Ce serait une erreur grave que de se dire : « Tout le monde commet la fornication. Dieu comprendra. Que ce soit bien ou pas, les hommes sont faits comme ça. Ce que je fais est naturel. »

Il y a des gens qui raisonnent de cette façon. Je suis persuadé, par contre, qu’il y a de nombreux croyants qui veulent bien se garder sexuellement purs. Ils acceptent le principe que les rapports sexuels sont réservés au mariage ; ils ne contestent pas cet enseignement et voudraient s’y conformer. Mais la faiblesse humaine est bien là. On cède à la tentation, et on a très honte. Qui n’a pas de luttes dans ce domaine ? Il n’y a pas de recette miracle pour combattre le péché sexuel, mais des conseils bibliques peuvent nous aider à lutter contre la tentation et rester purs.

1. La Prière

Quand le moment approchait où Jésus serait arrêté et conduit à la mort, il a donné ce conseil à ses apôtres, qui seraient bientôt mis à l’épreuve : « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible » (Matthieu 26.41). Il y a des situations où l’on a plus besoin de prière que de sommeil, parce qu’on manque de force spirituelle plus que de force physique. On est généralement moins fort qu’on ne le pense ; il ne faut donc pas compter sur ses propres forces. Le Christ dit bien : « Car vous ne pouvez rien faire sans moi » (Jean 15.5). Paul dit, par contre : « Je puis tout par celui qui me rend fort » (Philippiens 4.13). Nous avons besoin de l’aide du Seigneur, et nous devons la demander. « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 Pierre 5.7). Si le péché sexuel est pour vous un fardeau, un souci permanent, confiez cela au Seigneur par la prière associée au jeûne. Le jeûne exprime votre tristesse face à vos défaites et l’urgence de la demande que vous adressez à Dieu.

En parlant de la prière, il est vrai que nous devons prier en tout temps pour que Dieu nous aide par rapport à nos faiblesses. Mais il est aussi vrai que la prière est très utile au moment même où l’on sent la tentation. Quand les pensées impures se présentent à notre esprit, nous devons demander tout de suite à Dieu, et cela avec ferveur, de nous aider à les repousser. Soulignons aussi qu’il faut vouloir sincèrement ce qu’on demande. Quelqu’un a raconté à C. S. Lewis « qu’adolescent il priait constamment pour rester chaste. Cependant, il prit conscience des années plus tard que lorsque ses lèvres murmuraient : “Ô Seigneur, rends-moi chaste”, son cœur secrètement ajoutait : “mais je t’en prie, pas tout de suite.” »

2. Les précautions (garde-fous)

Quand nous avons du mal à éviter un péché, nous avons besoin d’examiner honnêtement notre vie et nos habitudes pour savoir dans quelles situations nous sommes aptes à commettre ce péché. (Il serait utile aussi de constater dans quelles conditions les autres cèdent à ce genre de tentation. Même si nous ne nous sommes pas encore rendus coupables dans une situation pareille, il est probable que le danger nous guette aussi.) Ayant identifié ces situations, nous devons prendre les précautions nécessaires pour les éviter, quand bien même ces précautions nous coûteraient très cher. C’est là essentiellement le conseil que Jésus donne d’une manière figurée en Matthieu 5.28,29 :

« Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. »

Mais quelles sortes de situations pourraient être si dangereuses ? Cela dépend des personnes. Pour certains, « l’œil droit » pourrait représenter une personne : une femme avec qui vous avez des rapports ou habitez en concubinage. Si vous ne pouvez pas l’épouser, il est mieux de rompre complètement avec elle. Ou bien, s’agit-il peut-être d’un ami ou un cousin qui vous entraîne souvent avec lui dans des activités immorales. Votre amitié avec cette personne est de longue date et vous l’aimez bien, mais l’association avec elle vous mène à la ruine spirituelle. Il faut avoir le courage de refuser ses invitations de sortir ensemble, même si vous perdez ainsi son amitié. D’autres personnes participent à des loisirs qui les rendent moins capables de résister à la tentation sexuelle. La consommation d’alcool est un piège de ce genre. Ce n’est pas un hasard que l’on trouve très souvent des bars et des hôtels côte à côte dans des quartiers qui sont très « animés » la nuit. On s’enivre un peu, et voilà qu’on est plus ouvert à l’idée de commettre la fornication. La danse est un autre loisir qui s’avère dangereux. Les soirées dansantes préparent souvent le terrain au péché sexuel. L’habillement, la musique, et les mouvements du corps sont généralement choisis pour éveiller les désirs charnels. Il y a des endroits où certaines personnes ne peuvent en aucun cas se rendre si elles veulent se garder pures. Tout chrétien ferait bien de ne pas aller dans une boîte de nuit ou s’arrêter devant un stand de revues pornographiques. Mais certains ne devraient pas aller dans un cybercafé non plus, parce qu’ils n’arrivent pas à résister à la tentation de visiter des sites pornographiques. (Certains chrétiens ont les moyens d’avoir à domicile un ordinateur avec connexion à l’Internet, mais pour la raison déjà évoquée il pourrait leur être nécessaire de s’en passer.) Bien sûr, il y a des chrétiens qui ne sont pas attirés par ce mauvais côté de l’Internet, et ils peuvent naviguer sans que cela soit pour eux une occasion de chute. Mais il faut se connaître et avoir le courage d’« arracher son œil droit » si cela est nécessaire pour sa vie spirituelle. Donnez-vous des règles. Que ces règles soient nécessaires pour les autres ou pas, ce seront pour vous des garde-fous qui vous aideront à ne pas dévier du droit chemin. Sachez, néanmoins, que la bataille sera remportée ou perdue au niveau de l’esprit. Après tout, je suis généralement capable de démonter les garde-fous que j’ai moi-même mis en place.

3. Les pensées

Il serait impossible de surestimer l’importance de notre pensée dans cette lutte contre le péché, et cela pour au moins deux raisons : (1) On peut pécher sans « passer à l’acte » – la simple pensée de mon cœur peut être un péché grave devant Dieu (Actes 8.22) ; mais en plus, (2) les mauvais actes que je commets commencent par des pensées et des intentions. Jésus dit en Marc 7.21-23 :

« Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme. »

La Bible en français courant dit : « Du cœur de l’homme viennent les mauvaises pensées qui le poussent à agir de façon immorale, à voler, etc. » Voilà pourquoi Proverbes 4.23 nous conseille : « Prends garde à ce que tu penses au fond de toi-même : c’est plus important que tout, car ta vie en dépend » (FC).

En Romains chapitre 8 l’apôtre Paul décrit deux manières de vivre : selon la chair et selon l’Esprit. La première manière, celle du monde, reconduirait le chrétien à la mort spirituelle dont il s’est échappé lors de sa conversion ; la deuxième manière, celle qui est selon l’Esprit, conduira le chrétien à la vie. Paul dit à partir du verset 5 : « Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s’affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l’esprit s’affectionnent aux choses de l’esprit » (Romains 8.5). Pour comprendre ce passage très important, il faut connaître le sens de « s’affectionner à » quelque chose. Il s’agit de s’attacher à, de se préoccuper de, ou de mettre sa pensée sur la chose en question. La chair dans ce passage n’est pas synonyme de « corps » ; le corps lui-même est une merveilleuse création de Dieu, et il n’est pas présenté dans l’Écriture comme étant mauvais. La chair désigne ici la pensée et les désirs de l’homme qui s’est éloigné de la volonté de Dieu ; c’est notre penchant vers le péché ; c’est ce qui est faible ou perverti en nous, ce qui est indigne. Une attitude charnelle peut s’exprimer dans la jalousie et les disputes (1 Corinthiens 3.3), ainsi que dans l’égoïsme et l’amour de la richesse. Mais « la chair » se réfère souvent d’une manière particulière aux appétits corporels, aux désirs sensuels qui finissent par contrôler notre vie. L’apôtre Paul poursuit aux versets 6-8 :

« Et l’affection de la chair, c’est la mort, tandis que l’affection de l’esprit, c’est la vie et la paix ; car l’affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas. Or ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu. »

Vivre avec la pensée fixée sur la chair et ses désirs nous rend ennemis de Dieu. On ne peut pas vivre avec de telles pensées et se soumettre à Dieu. C’est impossible. En Romains 13.14 Paul nous dit : « N’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. » Ne pas avoir soin de la chair, c’est ne pas permettre à notre pensée d’être fixée sur nos mauvais désirs. Quand nous nous préoccupons trop des envies de notre corps et de notre nature pécheresse, nous penserons bientôt aux moyens de les satisfaire. Plus on y pense, plus les convoitises deviennent fortes et plus on a du mal à ne pas y céder. Il faut absolument lutter contre l’impureté dans le cœur si on veut l’éliminer des actions. Il faut tuer le serpent dans l’œuf en repoussant les pensées et les intentions impures dès qu’elles se présentent à notre esprit. Si l’on n’essaie pas de supprimer ces idées tout de suite, les chances de céder à la tentation augmentent énormément.

Un humoriste a remarqué : « Le moyen le plus sûr de faire disparaître la tentation est d’y céder. » Quand on a très envie de manger de la banane, cette envie disparaît quand on finit d’en manger. Parfois, étant dans la tentation, on se dit : Je le ferai juste cette fois-ci (ou seulement jusqu’à tel moment), et après je me repentirai. Je ne le ferai plus. Et juste après l’acte on peut être pris d’un remords réel, de sorte qu’on croie sincèrement qu’on ne répétera pas la faute. Mais l’appétit sexuel, comme tous les autres, s’accroît si l’on s’y abandonne. Les affamés pensent sans doute beaucoup à la nourriture, mais les gloutons aussi. Admettons qu’il est souvent difficile à celui qui est privé de rapports sexuels de ne pas y penser, mais les chercheurs nous disent que plus on fait l’amour, plus on a envie de le faire. Plus on est exposé aux stimulations sexuelles, plus le désir sexuel grandit. Encore, il vaut mieux tuer le serpent dans l’œuf ; il est quand même plus facile de lutter contre des pensées seulement, plutôt que des pensées plus des habitudes enracinées.

Comment, alors, pouvons-nous conserver pure notre pensée ?

Premièrement, nous devons refuser de fixer notre attention sur les plaisirs immoraux. Mon cœur ne peut pas méditer ce qui est pur, si je le nourris de l’impureté. Je ne peux pas éviter les fantaisies charnelles (qui risquent de mener tôt ou tard aux actes charnels) si je me permets de contempler les clips vidéos qui passent à longueur de journée sur certaines chaînes de télévision et dans lesquels de beaux hommes et de jolies femmes font étalage de leurs corps de manière à exciter les désirs de tous ceux qui regardent. Je ne peux pas éviter les pensées impures si je me permets de lire des romans ou des revues qui aiguisent mon appétit sexuel, de regarder des films érotiques, ou de jeter des regards de convoitise sur les filles qui passent dans la rue habillées de la manière la plus séduisante. Je dois aussi m’abstenir de visiter des sites Internet qui présentent de quoi m’exciter sexuellement. Voilà pourquoi nous trouvons des versets comme Job 31.1 : « J’avais fait un pacte avec mes yeux, et je n’aurais pas arrêté mes yeux sur une vierge », et Psaume 119.37 : « Détourne mes yeux de la vue des choses vaines. Fais-moi vivre dans ta voie ! » Nous devons apprendre à détourner nos yeux de ce qui ne peut que nous entraîner dans l’impureté.

Mais il ne suffit pas de dire : « Ne pensez pas à telle chose. » Supposez que vous voulez renoncer à consommer du chocolat. Si je vous dis : « Ne pensez pas au chocolat. N’imaginez pas le goût d’un bonbon au chocolat, d’une truffe ou bien d’un éclair au chocolat », c’est un bon conseil. C’est bien ce que vous devez faire si vous allez cesser de manger du chocolat. Mais je vous aiderais peut-être davantage si, au lieu de vous dire constamment de ne pas penser au chocolat, j’arrivais à vous distraire par autre chose qui n’a rien à voir avec le chocolat. Ainsi, la Bible nous dit non seulement de ne pas exciter nos propres désirs charnels, mais elle nous conseille de remplir notre pensée de ce qui est positif et en harmonie avec la sainteté : « Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair » (Galates 5.16) ; « Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées » (Philippiens 4.8). Remplissez votre esprit de la Parole de Dieu, l’apprenant par cœur. Remplissez vos heures libres de prière, de service au nom de Christ et de moments de communion fraternelle avec le peuple de Dieu. Remplissez vos yeux de la beauté de la nature, la création de Dieu. Remplissez votre bouche d’actions de grâce et de bonnes paroles d’encouragement. Laissez le moins de place possible dans votre vie où pourrait s’introduire ce qui est charnel et mondain.

4. La persévérance

La lutte contre le péché sexuel demande une vigilance éternelle. On peut surmonter la tentation pendant plusieurs jours ou bien trouver que pendant un certain temps on n’est même pas tenté de commettre un péché sexuel. Mais la Parole de Dieu et la vie elle-même nous apprennent à ne jamais baisser notre garde. Rappelez-vous ce que Luc 4.13 nous dit au sujet de la tentation que subit Jésus au désert : « Après l’avoir tenté de toutes ces manières, le diable s’éloigna de lui jusqu’à un moment favorable. » Tant que nous serons dans ce monde, Satan reviendra pour tester nos défenses spirituelles. Il sait attendre un moment de faiblesse. L’avertissement de l’apôtre Pierre est tout à fait à propos : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera » (1 Pierre 5.8). Il rôde autour de nous. Il cherche une occasion. Il veut nous surprendre. N’ayons pas une confiance excessive en nous-mêmes. Tout comme l’alcoolique qui arrête de boire mais ne peut plus jamais consommer de l’alcool sans danger de retomber dans l’ivrognerie, nous devons toujours prier, laisser nos « garde-fous » en place et veiller sur nos pensées.

Quand il nous arrive de céder à la tentation sexuelle, il y a des choses à ne pas faire pour aggraver la situation. D’un côté, nous ne devons pas minimiser la gravité de notre faute. Chaque échec risque de nous enfoncer davantage dans notre problème, de nous soumettre à l’esclavage moral et spirituel. Le péché est une sorte d’addiction ; il nous rend esclaves. Pierre dit au sujet de certains faux docteurs qui égaraient des chrétiens à l’époque : « Ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui » (2 Pierre 2.19). Paul dit à certains chrétiens à Corinthe qui justifiaient leur immoralité :

« Alors tout m’est permis, dites-vous. Certes, mais tout n’est pas bon pour moi. Je puis tout me permettre, c’est vrai, excepté de me placer sous un esclavage quelconque. J’entends, moi, ne me laisser dominer ou asservir par rien. » (1 Corinthiens 6.12, version Parole Vivante)

Écoutez l’avertissement urgent de l’auteur de l’Épître aux Hébreux :

« Prenez garde, frères, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant. Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. » (Hébreux 3.12,13)

Le péché nous séduit, et plus nous commettons un péché, plus notre cœur tend à s’endurcir, à ne plus ressentir de la peine face à notre culpabilité, à ne plus avoir le désir ardent de surmonter ce péché dans notre vie. Ne minimisons donc pas le mal que nous avons commis, et le mal que nous faisons contre nous-mêmes.

Mais de l’autre côté, nous ne devons pas désespérer face à nos échecs. Certes, il est difficile de rester pur, mais « difficile » n’est pas la même chose qu’« impossible ». Nous savons, en effet, que Dieu ne demande jamais l’impossible.

« Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. » (1 Corinthiens 10.13)

Il est vrai que ce verset ne me console pas quand je viens de céder à la tentation, car il me rappelle que je suis quand même inexcusable : j’aurais pu résister. Mais il m’encourage si je veux bien reprendre la lutte. Il m’assure que je ne serai jamais sans choix, obligé de pécher malgré ma volonté de rester pur. Avec Dieu la victoire est bien possible. Et en plus, Dieu veut que je réussisse, malgré toutes les fois où je l’ai déçu. Il veut qu’au lieu de baisser les bras je me remette sur les pieds pour essayer de mieux faire la prochaine fois. Il me dit :

« Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché ; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël. Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » (Ézéchiel 18.31,32)

« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8.31). Tant que je suis prêt à me détourner sincèrement du mal et renouveler ma décision de lutter de toutes mes forces contre le péché dans ma vie, je suis assuré que Dieu m’acceptera de nouveau et sera là pour m’aider.

Gloire à Dieu pour sa grâce en Jésus-Christ ! Elle nous donne le courage de reprendre la lutte contre les mauvais désirs en nous. Mais attention ! Certains, selon Jude 4, « changent la grâce de Dieu en débauche », c’est-à-dire ils traitent la grâce et la patience de Dieu comme un permis, un laisse-passer ou une autorisation qui permettrait de vivre dans le péché sans conséquence. Ils vivent selon leurs convoitises, comptant sur la grâce de Dieu et ne faisant pas de vrais efforts pour combattre le péché. Or, le pardon que Dieu nous offre devrait avoir l’effet contraire sur nous. Tite 2.11,12 dit :

« Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété. »

À cause de la grâce de Dieu, je peux avoir de l’espérance – l’espérance de la vie éternelle avec mon Seigneur Jésus dans la gloire. Or, comme 1 Jean 3.3 le dit : « Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur. »

Comment obtenir la purification du péché

Pour jouir de cette espérance, il faut bien lutter contre le péché dans sa vie. Mais il faut aussi recevoir la purification des péchés qu’on a déjà commis. Ce n’est pas le simple passage du temps qui les fait disparaître. De même, on ne peut pas faire assez de bonnes œuvres pour neutraliser son passé. Une seule chose peut effacer les péchés que vous avez commis, que ce soit des péchés sexuels ou d’autres sortes de péchés : le seul remède est le sang de Jésus-Christ.

Pour que ce sang vous purifie, il faut croire en Jésus-Christ, vous repentir de vos péchés, déclarer votre foi devant les autres, et vous faire immerger (baptiser) pour le pardon de vos péchés (Romains 3.25; Actes 17.30; Matthieu 10.32,33; Actes 2.38). « Maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 3)

Le mythe des rapports protégés

J’ai perdu quelqu’un qui m’était très cher. Pendant plus de dix ans, il avait participé activement à toutes les activités de l’Église ; il prêchait, il encourageait, il conduisait des cantiques, il jouait dans les matchs de football que les frères organisaient pour passer du temps ensemble, il rendait visite aux autres, il évangélisait, il était un modèle d’engagement envers le Seigneur. Pour moi personnellement, ce frère en Christ a été comme un membre de ma famille. Il y avait un amour sincère et profond entre nous.

Pendant deux semaines de sa maladie, il vivait avec ma famille pour que nous nous occupions de lui. Nous avons vu ses souffrances de près, et nous avons souffert avec lui. Nous gardons de précieux souvenirs de ce frère bien-aimé.

Ce que je vais vous dire ici n’enlève rien à l’amour que nous avons eu pour lui. Je crois, cependant, qu’il est nécessaire de vous le dire, parce que nous avons des leçons à apprendre.

Mon frère est mort du SIDA. Quand il est devenu complètement fou, quand il se faisait insulter dans la rue à cause de ses comportements bizarres, quand on le voyait entrer et sortir de la salle de réunion une douzaine de fois pendant une étude biblique, lentement et en traînant les pieds, c’est le SIDA qui en était la cause. Quand il se plaignait des plaies dans la bouche et des plaies sur ses parties privées, quand il disait : « Ma peau est gâtée », c’était à cause du SIDA. Quand il faisait la diarrhée jusqu’à une douzaine de fois dans la nuit et vomissait quand il voulait manger, c’était le SIDA. Et quand il est mort à l’âge de 30 ans, laissant une mère inconsolable, c’était le SIDA.

Le vrai ennemi : le péché

Comprenez-moi, le SIDA n’est pas le vrai ennemi. C’est le péché. Une semaine avant sa mort, mon frère bien-aimé a confessé qu’il avait commis la fornication. Il l’avait commis avant de devenir chrétien, mais il l’a aussi commis tout au long de sa vie chrétienne. Il avait très bien caché son péché de nous autres, mais il ne pouvait pas en cacher les conséquences. Il avait eu des rapports avec plusieurs filles, mais avec une il avait continué pendant neuf ans ! Celle-là est morte du SIDA trois mois avant notre frère. Dieu seul sait qui a infecté qui.

J’ai connu plusieurs autres frères et sœurs en Christ qui sont morts du SIDA. Généralement, la cause de leur mort n’était pas connue de l’entourage de ces personnes, surtout parce qu’elles craignaient d’être abandonnées.

J’ai donc beaucoup pensé au SIDA et à ce problème d’immoralité si répandue, même chez des gens qui sont, à part ce péché, des chrétiens très fidèles. (Bien entendu, il y a des innocents infectés du SIDA : des nouveau-nés qui naissent avec la maladie, ceux qui ont reçu des transfusions de sang contaminé, et des conjoints dont les partenaires infidèles les ont infectés. Nous parlons plutôt de ceux qui se font infecter par leurs propres rapports sexuels en dehors du mariage.) Mon but dans cet article n’est pas d’honnir la mémoire de ceux qui sont morts, mais d’en tirer des leçons. Il est évident, en effet, qu’il y en a beaucoup dans l’Église qui vivent dans le péché sexuel. Il est douloureux de penser à ce qui est arrivé à mon frère, mais l’Ecclésiaste 7.2 dit : « Mieux vaut aller dans une maison de deuil que d’aller dans une maison de festin ; car c’est là la fin de tout homme, et celui qui vit prend la chose à cœur. »

Étant en quelque sorte dans la maison de deuil, je voudrais qu’on prenne à cœur une leçon concernant le SIDA. Il faut qu’on apprenne comment éviter le sort qui vient d’être décrit. La manière de l’éviter n’est pas ce qu’on appelle souvent « les rapports protégés », cette expression que nous entendons et voyons dans les campagnes de sensibilisation contre le SIDA : les pancartes, les affiches, les propos sur la radio, etc. En fait, toute cette propagande sert à répandre un mythe. Elle fait penser aux paroles de Jérémie 6.14 concernant les faux prophètes de son temps : « Ils pansent à la légère la plaie de la fille de mon peuple : Paix ! Paix ! disent-ils ; et il n’y a point de paix. » Le mythe des rapports protégés fait penser également aux paroles de 2 Timothée 4.3,4 :

« Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. »

Ceux qui prônent l’emploi des préservatifs comme protection contre le SIDA ne font que donner un message calculé pour plaire aux auditeurs. On sait fort bien que la moralité biblique est la seule façon très sûre d’éviter les maladies sexuellement transmissibles, mais on estime que les jeunes « détourneront l’oreille » d’une telle idée.

Les préservatifs sont incapables de protéger contre le SIDA

Contrairement à ce qu’on nous dit, les préservatifs, ou capotes, ne peuvent pas bloquer le passage du virus du SIDA. Ils ne sont pas même un moyen très sûr d’empêcher les grossesses. Premièrement, ils sont parfois défectueux. Ils échouent 26 % du temps parce qu’ils ne restent pas bien en place ou ils se déchirent. Deuxièmement, ils sont souvent inefficaces parce qu’ils sont utilisés incorrectement. Une étude aux États-Unis a trouvé que parmi une classe de femmes non mariées, les préservatifs n’empêchent pas la grossesse 44 % du temps. Troisièmement, l’emploi des préservatifs ne marche souvent pas parce qu’ils ne sont pas utilisés chaque fois. Certaines études, encore aux États-Unis, ont montré que seulement 5-17 % de la population utilise des préservatifs pour tous leurs rapports sexuels. (Même chez les couples où l’un des partenaires est infecté du SIDA – ceux qui auraient le plus intérêt à employer les préservatifs, 50 % ne les utilisaient pas pour tous leurs rapports sexuels. Une femme ne peut prendre grossesse qu’au maximum huit jours dans le mois, mais le SIDA se communique 365 jours par an. Une seule erreur après 500 rapports « protégés » suffit pour contracter la maladie.)

Une étude de jeunes aux États-Unis, réalisée de 1988 à 1995, montra que l’utilisation des préservatifs augmenta de 33 % au cours des années de l’étude. Le nombre de naissances (sans compter les avortements) parmi les adolescents non mariés augmenta de 31,2 % dans la même période. Encore on voit un indice de l’inefficacité des capotes. Mais on voit aussi un piège dans la distribution de préservatifs : elle incite à une activité sexuelle plus élevée.

Les préservatifs ne réussissent donc pas toujours à empêcher les grossesses. Ils ne sont pas un moyen efficace pour empêcher les maladies vénériennes, non plus.

Le 26 juillet 2001, deux associations qui représentent 10 000 médecins ont publié un rapport selon lequel les préservatifs sont « un peu efficaces » pour protéger les hommes contre la gonorrhée, mais qu’ils ne sont pas efficaces du tout pour protéger les femmes. En plus les préservatifs n’étaient efficaces ni chez les hommes ni chez les femmes pour combattre d’autres maladies sexuellement transmissibles (MST), à savoir la syphilis, l’herpès génital, la trichomonase, la chlamydiose, et le papillomavirus, qui, à propos, tue chaque année plus de femmes que le SIDA. Sachez que ces maladies peuvent provoquer, avant d’être guéries, la stérilité, qui demeure même après le traitement de l’infection. En plus, il y a aujourd’hui des espèces de gonorrhée qui résistent aux antibiotiques et que l’on ne peut donc pas soigner. Si les préservatifs ne protègent pas contre ces autres MST, il n’y a pas de raison pour croire qu’ils protégeront contre le SIDA.

Il n’est même pas possible de tester un préservatif pour voir s’il pourra empêcher le virus de passer. En effet, le virus est le dixième de la taille du plus petit trou que l’on puisse détecter. Il est 450 fois plus petit que le sperme, qui pourtant passe par certains trous dans les préservatifs.

Des chercheurs ont étudié les gants chirurgicaux faits de latex, la même matière utilisée dans les préservatifs. Ils ont trouvé des passages de cinq microns qui traversaient toute l’épaisseur de ces gants. (Il faut un million de microns pour faire un mètre.) Or, cinq microns est 15 à 50 fois plus large que le virus du SIDA.

Même les chercheurs professionnels sur la sexualité qui parlent souvent des « rapports protégés » savent que les préservatifs ne protègent pas. Lors d’une conférence qui réunissait 800 de ces chercheurs, pas un seul n’a soulevé la main quand on leur demanda s’ils feraient confiance à une capote pour les protéger en ayant des rapports avec une personne séropositive.

Retenons ceci : les rapports « protégés » ne le sont pas.

Beaucoup de personnes qui travaillent pour arrêter le fléau du SIDA n’insistent pas sur l’abstinence. Elles sont convaincues que les jeunes vont commettre la fornication de toute manière, quoi qu’on fasse ; recommander l’abstinence n’est donc pas, selon elles, une approche réaliste au problème. On pourrait faire la même remarque concernant l’emploi des préservatifs. Sur une période de 22 ans, le gouvernement américain a dépensé 2,5 milliards de dollars (l’équivalent de 1 300 milliards de francs CFA) pour promouvoir l’usage des préservatifs et l’idée des rapports protégés. Au bout de ce temps et cette dépense, 57 % des adolescents sexuellement actifs n’employaient JAMAIS de préservatifs, et beaucoup d’autres les employaient mal ou seulement de temps en temps. Pensez-vous que le pourcentage en Afrique ou ailleurs dans le monde soit plus élevé ?

Le message sur l’abstinence, par contre, n’est pas aussi inacceptable aux jeunes qu’on ne le pense. Beaucoup de jeunes écouteront l’appel à l’abstinence. Environ 50 % des lycéens aux États-Unis sont encore vierges, malgré la propagande sexuelle à laquelle ils sont tous les jours exposés. Selon une étude, 62,7 % pratiquent l’abstinence.

Lors d’un sondage de 1 000 filles de 16 ans ou moins qui n’étaient plus vierges, 85 % ont répondu qu’elles aimeraient apprendre à dire « non » aux rapports sexuels sans blesser l’autre personne. Dans un programme pour encourager l’abstinence à Washington, D.C., seul 1 % des participants ont pris grossesse, et 90 % ont réussi à s’abstenir totalement des rapports. Dans un autre programme, l’activité sexuelle a diminué de 54 %.

Supposez que votre fils ou fille était parachutiste, mais que la sorte de parachute qu’on lui donnait ne fonctionnait pas 50 % du temps. Diriez-vous simplement à votre enfant de mieux attacher la ceinture du parachute avant de sauter de l’avion ? Bien sûr que non ! Vous lui diriez : « Je t’en prie, ne saute pas ! Ta vie est dans le plus grand danger ! » Les préservatifs ne donnent aucune garantie de protection contre le SIDA. Mais supposez qu’ils marchaient 50 % du temps. Faudrait-il dire aux gens de toujours les utiliser quand ils font des rapports sexuels en dehors du mariage ? Pas du tout ! Il faudrait leur dire : « Je vous en prie, abstenez-vous. Votre vie même est en danger ! »

Ce que la Bible nous recommande

La loi de Dieu est assez simple : soit le mariage avec fidélité absolue au conjoint, soit l’abstinence totale. La Bible se réfère à plusieurs sortes de péchés sexuels par les termes « immoralité », « fornication », « débauche » ou « impudicité ». Ce sont des synonymes. Parmi les péchés sexuels sont les suivants : l’adultère (c’est-à-dire les rapports sexuels d’une personne mariée avec tout autre que son mari ou sa femme légitime), la prostitution, la polygamie (qui, si l’on veut bien voir, n’est qu’une forme d’adultère), l’inceste (ou rapports sexuels entre proches parents), les rapports homosexuels (c’est-à-dire entre deux hommes ou entre deux femmes), et la bestialité (c’est-à-dire des actes sexuels entre une personne et un animal). Bien que la plupart de ces choses soient pratiquées presque partout dans le monde, ces péchés sont très souvent reconnus comme tels. La majorité d’hommes n’approuvent pas l’adultère, la prostitution, l’homosexualité, l’inceste, et les autres. Mais il y a une autre forme de fornication qui est encore plus fréquente et souvent tolérée comme étant naturelle. Certains ne se rendent même pas compte qu’il s’agit d’un péché. Pourtant, quand la Bible emploie les mots « fornication » ou « impudicité », c’est souvent précisément de cette forme de péché sexuel qu’elle parle : il s’agit des rapports sexuels entre deux célibataires. Il s’agit parfois de rapports où aucun engagement à long terme n’est attendu. On peut donc avoir plusieurs partenaires sexuels au cours d’une année. De l’autre côté, il peut s’agir de ce que certains appellent le « concubinage », c’est-à-dire les rapports entre deux personnes qui vivent ensemble, même pendant des années, mais qui ne sont pas mariées. Tous ces comportements sont hors du plan de Dieu et condamnés par sa sainte loi.

Qu’est-ce que Dieu veut pour nous dans ce domaine ? Selon 1 Thessaloniciens 4.3-8 :

« Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification, c’est que vous vous absteniez de l’impudicité ; c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu ; c’est que personne n’use envers son frère de fraude et de cupidité dans cette affaire, parce que le Seigneur tire vengeance de toutes ces choses, comme nous vous l’avons déjà dit et attesté. Car Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sanctification. Celui donc qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné son Saint-Esprit. »

Dieu ne veut pas que nous soyons les esclaves de nos désirs sexuels, mais que nous en soyons les maîtres. Il ne veut pas que nous exploitions les autres, que nous nous servions des autres comme des objets pour satisfaire nos convoitises. Il veut que nous reconnaissions les principes de pureté sexuelle comme étant donnés par le Créateur de tout être humain, celui qui sait parfaitement ce qui est mieux pour nous ; ces règles ne sont pas l’invention de simples hommes qui veulent priver les autres de plaisir et satisfaction. Le péché sexuel, comme tout autre péché, est un refus de se soumettre à la volonté et la sagesse du Créateur ; c’est aussi une déformation, une corruption de la sexualité voulue par Dieu depuis le commencement. Ce don de Dieu qu’est la sexualité a pour but non seulement la procréation, mais aussi de rendre plus profonde et intime l’union de l’homme et son épouse ; c’est une expression de l’amour que l’on réserve exclusivement pour son conjoint, celui ou celle à qui l’on s’unit jusqu’à la mort.

Quelle est l’attitude de Dieu à l’égard des actes d’immoralité par lesquels la sexualité humaine est détournée de sa raison d’être, pervertie et dévalorisée ? Nous avons déjà vu dans le passage précédent, 1 Thessaloniciens 4, que Dieu « tire vengeance de toutes ces choses ». Hébreux 13.4 reprend la même idée : « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères. » Ces péchés excitent sa colère. Colossiens 3.5-7 dit :

« Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. »

Pour Dieu, user des membres sexuels de mon corps contrairement à sa loi, c’est souiller son saint temple, car, depuis mon baptême en Christ, son Esprit habite en moi. Paul nous exhorte en 1 Corinthiens 6.18-20 :

« Fuyez l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-même ? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. »

Toute personne a intérêt à se conserver pure sexuellement, pour sa propre protection contre le SIDA et d’autres maladies, pour le bonheur de son mariage, et pour ne pas exciter la colère de son Créateur. Le chrétien a, en plus, le désir de conserver son corps dans un état digne de l’hôte divin qui demeure en lui, le Saint-Esprit. Se conserver pur veut dire qu’on reste vierge jusqu’au mariage, et qu’on est fidèle à son conjoint après s’être marié.

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 2)