Le Fils de Dieu

De nombreux passages dans le Nouveau Testament se réfèrent à Jésus en employant le nom homme. Par exemple, 1 Timothée 2.5 dit : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme. » En Romains 5.15, Paul parle du « don de la grâce venant d’un seul homme, Jésus-Christ ». Par contre, de nombreux autres passages distinguent Jésus des êtres humains que nous sommes. Le même apôtre Paul écrit en Galates 1.11,12 : « Je vous déclare, frères, que l’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ. »

Fils de l’homme

Le titre que Jésus employait plus que tout autre pour se référer à lui-même était « le Fils de l’homme » (81 fois dans les Évangiles), une expression qui soulignait sans aucun doute son humanité.

La Bible emploie souvent le mot « fils » dans un sens figuré ou spirituel. Elle nous parle, par exemple, de « Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d’exhortation » (Actes 4.36). Évidemment cet homme avait l’habitude de toujours encourager ou exhorter ; cela faisait partie de son caractère. La Bible appelle ceux qui désobéissent à Dieu « les fils de la rébellion » (Éphésiens 5.6) ; ceux qui vivent selon la justice sont appelés « des enfants de la lumière » (1 Thessaloniciens 5.5). Selon ce que nous venons de voir, Jésus indiquait par le titre « le Fils de l’homme » qu’il avait revêtu quelque chose de la nature d’un homme. Comme tout homme, il vivait dans un corps physique – ce qui veut dire qu’il pouvait être fatigué, avoir faim ou soif, être vu et touché physiquement par les hommes, et oui, il pouvait mourir. Il était réellement un homme.

Mais cette expression (le Fils de l’homme) signifiait quelque chose de plus pour un Juif. En effet, le prophète Daniel avait reçu une vision plus de cinq cents ans avant Jésus :

« Je regardais pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme ; il s’avança vers l’ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit. » (Daniel 7.13,14, cf. Marc 14.61,62)

En s’identifiant comme le Fils de l’homme, Jésus annonçait qu’il était un personnage spécial, un personnage dont les prophètes de Dieu avaient parlé et que le peuple avait attendu depuis très longtemps. En plus, il s’identifiait comme celui qui, selon la prophétie, serait revêtu d’une autorité universelle. Malgré son apparence humble, une gloire incroyable l’attendait.

Fils de Dieu

Mais Jésus acceptait un autre titre que nous connaissons tous : Fils de Dieu. Nous lisons dans un passage bien connu que Jésus demanda un jour à ses disciples :

« Qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 16.15-17)

Jean-Baptiste avait déjà dit : « Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu » (Jean 1.34). Les démons que Jésus chassait employaient ce terme, comme nous le voyons en Marc 3.11 : « Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui et s’écriaient : Tu es le Fils de Dieu. » Après l’avoir vu marcher sur l’eau et apaiser le vent, « ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus et dirent : Tu es véritablement le Fils de Dieu » (Matthieu 14.33). Lors du procès de Jésus, il employa le titre « Fils de l’homme ». Considérez la réaction de ses juges : « Tous dirent : Tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur répondit : Vous le dites, je le suis » (Luc 22.70). Après quoi, ils le condamnèrent à mort pour avoir blasphémé.

Enfin, on ne peut pas être chrétien et jouir de la vie éternelle sans accepter la réalité que Jésus est bien le Fils de Dieu. Jean 20.31 : « Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. » Ailleurs dans ses écrits, Jean déclare : « Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu » (1 Jean 4.15). Et encore : « Qui est celui qui a triomphé du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (1 Jean 5.5). C’est ainsi que l’eunuque éthiopien fit « la belle confession », « Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu », avant de recevoir le baptême (Actes 8.37).

Mais que signifie l’expression, « Fils de Dieu » ? Compte tenu de ce que nous avons vu concernant le terme « Fils de l’homme » (ou « fils de » en général), on s’attendrait à ce qu’il désigne celui qui a la nature ou le caractère de Dieu. Le fils de l’homme était un être humain ; le Fils de Dieu ne serait-il pas divin ? L’expression « fils de l’homme » ne suggérait nullement que Jésus était moins qu’un homme ; est-ce que les mots « Fils de Dieu », loin de suggérer qu’il était inférieur à Dieu, nous font comprendre qu’il lui est égal ?

Certains font remarquer qu’Adam était aussi « fils de Dieu » (Luc 3.38), et personne n’en déduit qu’il était égal à Dieu ! Nous-mêmes, nous sommes devenus fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ (Gal 3.26), et chaque chrétien peut appeler Dieu « mon Père », sans se faire égal à Dieu !

Un coup d’œil juste sur quelques passages que nous avons déjà cités où ce titre est attribué à Jésus révèle sans contredit que Jésus n’est pas « Fils de Dieu » dans le même sens qu’Adam, qui est appelé ainsi parce qu’il avait été créé à l’image de Dieu. Pour le chrétien, le fait qu’il est enfant adoptif de Dieu (Rom. 8.15; Éph. 1.5) lui rappelle que Dieu l’aime, qu’il doit imiter Dieu dans son comportement et qu’il peut espérer l’héritage céleste, mais il ne se fait pas d’illusions de grandeur, comme s’il possédait tous les traits de Dieu – une existence depuis l’éternité, la sainteté parfaite, l’omniscience, la puissance divine, le droit de recevoir l’adoration, etc. Mais ceux qui appelaient Jésus « le Fils de Dieu » voulaient dire infiniment plus que ce que l’on entend quand on dit qu’Adam était fils de Dieu ou que tous les chrétiens sont enfants de Dieu.

Comment les Juifs comprenaient-ils le titre « Fils de Dieu », eux qui vivaient dans la même culture et qui étaient bien placés pour reconnaître la portée des paroles du Seigneur ?

« Mais Jésus leur répondit : Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis. À cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu’il violait le sabbat, mais parce qu’il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu. » (Jean 5.17,18)

En plus de cela, la Bible ajoute parfois un mot qui confirme que Jésus est le Fils de Dieu dans un sens qui ne pourrait s’appliquer à aucun autre : c’est le mot « unique » (Jean 1.14; 3.16). Le mot grec dans ces passages est monogenes, formé de monos (unique), et genos (espèce), et qui signifie « le seul de son espèce ». Certaines traductions, s’appuyant sur la traduction latine appelée la Vulgate, ont traduit ce mot par « seul engendré », mais le sens de ce mot n’était pas strictement physique — il parlait simplement de l’unicité du Christ en tant que Fils unique de Dieu. Le fait que Jésus est appelé « Fils unique » le distingue nettement de nous autres « enfants » de Dieu. L’équivalent le plus proche du mot grec monogenes serait l’expression « seul en son genre ».

Quand on l’avait pendu à la croix, des passants se moquaient de Jésus, en disant : « Il s’est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car il a dit : Je suis Fils de Dieu » (Matthieu 27.43). Nous voyons ici un deuxième sens porté par l’expression « Fils de Dieu » : Jésus prétendait jouir d’une relation spéciale avec le Père céleste. En Jean 8.29 il dit : « Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » La veille de sa mort, il pria : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jean 17.24). Jésus avait une relation avec Dieu qui était supérieure à celle de toute autre personne au monde, comme celle d’un fils unique, un fils obéissant et bien-aimé, avec son père.

Avant la fondation du monde

Parlons un peu plus de ce dernier verset. Si nous voulons comprendre la nature de cet « homme » qu’on appelle Jésus, nous devons faire face à ce que la Bible dit à propos de son existence et de son activité avant de venir dans ce monde.

Constatons d’abord que rien dans la Bible ne suggère que vous et moi, nous avons existé quelque part avant d’être conçus dans le ventre de nos mères. Ce n’était pas le cas de Jésus.

« Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. » (Jean 3.13)

« Vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. » (Jean 8.23)

Peu avant sa mort, Jésus pria :

« Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. » (Jean 17.5)

En parlant un jour avec les Juifs, Jésus dit :

« Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour : il l’a vu, et il s’est réjoui. Les Juifs lui dirent : Tu n’as pas encore 50 ans, et tu as vu Abraham ! Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis. Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui ; mais Jésus se cacha, et il sortit du temple. » (Jean 8.56-59)

Les auditeurs de Jésus à cette occasion furent choqués, non seulement de ce que Jésus prétendait avoir connu Abraham, qui avait vécu presque 2000 ans plus tôt, mais aussi parce qu’il s’appliquait à lui-même le nom de Dieu : JE SUIS (voir Exode 3.14). Croire à la réincarnation serait une erreur, mais ces Juifs ont bien compris que Jésus ne prétendait pas avoir connu Abraham dans une vie antérieure. Il s’identifiait au Dieu qui avait parlé avec Moïse. Comme ils croyaient que Jésus n’était qu’un homme, ils voulurent le lapider à mort pour avoir commis un blasphème.

Plusieurs passages parlent du fait que, non seulement Jésus existait avec Dieu avant de venir dans ce monde, mais il a participé activement à la création de toutes choses.

« Dieu, dans ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par qui il a aussi créé le monde. » (Hébreux 1.1,2)

Plus loin dans le même chapitre, l’auteur inclut les mots suivants, qui s’adressent à Jésus :

« Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ; ils périront, mais tu subsistes ; ils vieilliront tous comme un vêtement, tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés ; mais toi, tu restes le même, et tes années ne finiront point. » (v. 10-12)

Les paroles de Paul en Colossiens 1 ne pourraient s’appliquer à aucun simple homme :

« Car en lui [Jésus] ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. » (Colossiens 1.16,17)

Dans la Bible des Témoins de Jéhovah, ils ont modifié le texte de ce passage en ajoutant le mot « autre » pour lui faire dire : « Toutes les autres choses ont été créées par son intermédiaire. » Mais l’original ne contient pas ce mot. Comme Jésus ne pouvait pas se créer lui-même, il est donc évident qu’il ne figure pas parmi les choses qui ont été créées.

Le texte suivant est encore plus explicite.

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. […] Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. » (Jean 1.1-3,14)

Ce dernier passage affirme non seulement que rien n’a été fait sans Jésus, la Parole, mais aussi que « la Parole était Dieu ». Dans ce verset, le mot « Dieu » est employé de deux manières : la Parole était avec Dieu (le Père) et la Parole était Dieu (divin, ayant pleinement la nature ou la qualité de Dieu).

En Philippiens 2.5-11, Paul nous dit qu’avant de prendre la forme d’un serviteur en devenant un homme, Jésus existait en forme de Dieu, mais il ne s’est pas accroché à son égalité avec Dieu. Il s’est dépouillé pour un temps afin de nous sauver de nos péchés.

« Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Phil. 2.5-11)

Les Témoins de Jéhovah, qui rejettent la divinité du Christ, expliquent la préexistence de Jésus en disant qu’il était un archange que Dieu a exalté et à qui il donna le titre honorifique de « Fils de Dieu ». Mais l’Épître aux Hébreux dit clairement que Jésus n’était pas un ange : « Car auquel des anges Dieu a-t‑il jamais dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ? » (Hébreux 1.5). (Le mot « engendré », en parlant de Jésus, ne se réfère pas à sa naissance, mais à sa résurrection, par laquelle son identité fut confirmée aux hommes – voir Actes 13.33 et Romains 1.4.)

Peut-on l’adorer ?

Jésus n’était donc pas un ange ; au contraire, Dieu dit aux anges d’adorer son Fils, qu’il qualifie de Dieu :

« Et lorsqu’il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit : Que tous les anges de Dieu l’adorent ! De plus, il dit des anges : Celui qui fait de ses anges des vents, et de ses serviteurs une flamme de feu. Mais il dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel. » (Hébreux 1.6-8)

[Ajoutons ici un mot d’explication du terme « premier-né » : Lorsque Paul dit en Colossiens 1.15 que Jésus est « le premier-né de toute la création », cette expression ne signifie pas « le premier à être créé parmi toutes les (autres) créatures », mais évoque les idées de prééminence, de privilège, d’autorité et de supériorité. Dieu appelle Israël « mon fils, mon premier-né » (Exode 4.22). Le pharaon, donc, doit faire attention à sa façon de traiter Israël, le fils premier-né de Dieu. Dieu dit à l’égard de David :

« Et moi, je ferai de lui le premier-né,
Le plus élevé des rois de la terre.
 » (Ps. 89.28)

David n’existait certainement pas avant tous les autres rois ; beaucoup de rois avaient existé avant lui. Dans la structure parallèle de ce verset, « le plus élevé des rois » explique « le premier-né ». « Premier-né » dans ce cas veut dire sans nul doute « prééminent », c’est-à- dire supérieur en rang, en dignité, en droits.]

Dans le Nouveau Testament, il y a plusieurs autres exemples de gens qui ont adoré Jésus. Un lépreux en Matthieu 8.2 ; Jaïrus, dont Jésus a ressuscité la fille en Matthieu 9.18 ; la femme cananéenne en Matthieu 15.25 ; l’aveugle-né que Jésus a guéri en Jean 9.35,38 ; les femmes, après la résurrection de Jésus en Matthieu 28.9,17 ; et ses disciples juste avant qu’il soit enlevé aux cieux en Matthieu 28.17. Or, pas une seule fois Jésus n’a dit à ces personnes qu’il ne fallait pas faire cela.

Certains nous font remarquer que le verbe grec proskuneo, employé dans ces versets, signifie « se prosterner », ce qui n’était pas toujours un acte d’adoration. Mais très souvent, le contexte montre clairement qu’il s’agit d’adoration, et le mot est donc souvent traduit par « adorer ». Pierre a refusé que Corneille « se prosterne » devant lui, car il n’était qu’un homme (Actes 10.25,26) ; Jésus a refusé de « se prosterner » devant Satan, car il faut « adorer » (proskuneo) Dieu seul (Matt. 4.9,10) ; un ange a défendu à Jean de tomber à ses pieds, car il n’était qu’un compagnon de service et il faut « adorer » (proskuneo) Dieu seul (Apoc. 19.10). Mais Jésus n’a jamais refusé qu’on se prosterne devant lui. Bien qu’il reconnaisse que Dieu seul a le droit d’être adoré, Jésus acceptait d’être adoré. Il avait ce droit en tant que Fils unique de Dieu.

Jésus est-il Dieu ?

Compte tenu de tout ce que nous avons vu concernant la vérité que Jésus est le Fils de Dieu, serait-il juste de dire que non seulement le Père céleste est Dieu, mais que Jésus-Christ est Dieu, aussi ? En guise de réponse, regardons Jean 20.27,28. L’apôtre Thomas, n’ayant pas été présent lors de la première manifestation du Christ à ses apôtres après sa résurrection, refuse d’y croire sans voir dans le corps du Christ les marques mêmes de sa souffrance. Lorsque Jésus apparaît pour la deuxième fois, cette fois-ci en présence de Thomas, ce dernier est totalement convaincu. Jésus lui dit : « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois. Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! » Thomas appelle Jésus-Christ Dieu, et Jésus l’accepte. Non seulement il l’accepte, mais il bénit Thomas pour avoir reconnu cette vérité. Au verset 29 il lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru. »

B. B.
(dans Vol. 20, No. 3)

Le rôle de l’Esprit Saint

À la fin du livre de Job, Dieu reprend Job d’avoir « obscurci ses desseins par des discours sans intelligence » (Job 38.1,2) et ses amis de ne pas avoir parlé de Dieu avec droiture (Job 42.7). C’est donc avec humilité que nous essayons de parler aujourd’hui de l’action de l’Esprit de Dieu, sachant bien qu’il fait certainement beaucoup que nous ignorons et ne pourrions pas comprendre si l’on nous le déclarait. Mais il y a des vérités que Dieu lui-même révèle à son propre sujet dans les saintes Écritures, et nous devons permettre à ces vérités d’orienter nos pensées. C’est ainsi que nous voulons interroger les Écritures sur le sujet du Saint-Esprit et son rôle dans deux domaines : la conversion des pécheurs et la compréhension de la Bible.

Le rôle de l’Esprit dans la conversion

Nul ne peut nier que le Saint-Esprit, le Consolateur, joue un rôle important dans ce domaine, car Jésus a dit : « Si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement » (Jean 16.7,8). L’Esprit convainc le monde, mais par quel moyen le fait-il ? Agit-il directement, voire miraculeusement, sur le cœur des incroyants ? Beaucoup répondent par l’affirmative sans considérer les problèmes relatifs à la nature de la foi, la liberté de l’homme et le manque de favoritisme chez Dieu que suscite une telle position.

Certains ont l’idée qu’une personne ne peut pas vraiment accepter la Parole de Dieu jusqu’à ce que l’Esprit de Dieu touche son cœur, ouvre ses yeux et la rende capable de saisir profondément le sens de l’Évangile. Ils admirent parfois la foi des autres, mais se lamentent en disant que Dieu ne leur a pas donné une telle foi. Ils estiment que tout dépend de Dieu. S’il te donne la foi, tu l’auras. S’il ne te la donne pas, ce n’est pas de ta faute. Il y a des gens qui disent qu’ils espèrent se convertir un jour, mais que Dieu ne les a pas encore appelés. Ils disent que ce n’est pas encore leur tour.

Prédestiné à croire ?

Ces propos sont parfois offerts par des gens qui ne sont pas très religieux, mais en fait, cette façon de penser s’accorde très bien avec la théologie du célèbre réformateur Jean Calvin. Ce dernier croyait que Dieu avait choisi d’avance les individus qu’il voulait sauver de la condamnation éternelle – il les avait élus, ou prédestinés, à la vie. Ces personnes seraient les objets de sa grâce irrésistible. Croyant que tous les hommes sont totalement dépravés, incapables de bien penser ou de bien faire de quelque manière que ce soit (voir Chemin de Vérité, Vol. 15, No. 3, « Totalement mauvais »), Calvin écrivit :

« Dieu ordonne que le Saint-Esprit touche le cœur de tous ceux qu’il a élus à la vie éternelle. L’appel intérieur de l’Esprit résulte toujours dans la conversion. Cet appel n’est adressé qu’aux élus. L’Esprit ne dépend ni de leur aide ni de leur coopération pour le succès de son œuvre. »

L’Église réformée, connue en France et dans plusieurs autres pays simplement comme l’Église protestante, continue d’enseigner la même sorte d’idée. On peut lire dans son catéchisme :

« Dieu nous donne notre espérance en nous parlant directement… en sorte que ce n’est pas d’un tiers que nous tenons notre foi… Notre foi est le miracle du Saint-Esprit au-dedans de nous… Il donne l’unique assurance sans intermédiaire, avec ou contre nos raisonnements, nos inclinations ou nos désirs… Dieu nous place en face de son Fils mais ne nous laisse pas conclure librement ce que nous allons en penser. S’il nous laissait libres à ce moment-là, il nous perdrait sans aucun doute car de nous-mêmes nous sommes fermés à la grâce et ennemis de Dieu… Dieu décide d’en finir avec nos raisonnements et nos hésitations. C’est Dieu lui-même qui prend pitié de nous, nous visite et croit en Jésus-Christ à notre place puisque nous n’y croyons pas nous-mêmes. »

Ce langage est très fort, n’est-ce pas ? Je ne connais pas beaucoup de gens qui croient tout à fait de cette façon concernant le salut. Néanmoins, on rencontre souvent l’idée que la foi est un don de Dieu, qu’elle est mystérieuse, que l’Esprit de Dieu doit toucher le cœur d’un homme de façon directe avant que les paroles de la Bible ne puissent avoir un effet sur lui.

La foi : un don ou un devoir ?

Il est vrai que certains passages bibliques semblent au premier abord soutenir une telle manière de penser, mais quand on les examine de plus près, ou quand on les complète avec d’autres passages, on voit que l’on a mal compris. Éphésiens 2.8,9 est un tel passage : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » Certaines personnes lisent ces versets et tirent la conclusion que, selon Paul, la foi ne vient pas de vous, car c’est le don de Dieu. Mais si Paul avait voulu dire que la foi ne venait pas de nous, il aurait écrit : « Vous êtes sauvés par le moyen de la foi. Et elle ne vient pas de vous. » Le mot « foi » étant au féminin, que ce soit en français ou en grec, le pronom qui s’y réfère doit être au féminin aussi. Nous trouvons plutôt un pronom neutre, « cela ». « Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » Le don de Dieu en question, la chose qui ne vient pas de nous, n’est pas la foi, mais le fait que Dieu nous sauve par la grâce. Nous étions incapables d’effacer les péchés qui nous condamnaient, mais Dieu est intervenu pour nous sauver. Notre salut n’est pas dû à nos mérites ou à notre justice. C’est un don de Dieu. La foi, par contre, est bien quelque chose que Dieu attend de notre part quand nous avons entendu sa Parole.

La Bible dit clairement que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Selon 1 Timothée 2.3,4, « Dieu notre Sauveur… veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité ». Selon 2 Pierre 3.9, Dieu « use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance ». Si Dieu veut sincèrement que tous les hommes soient sauvés, si la foi est une condition pour ce salut, et si personne ne peut avoir la foi sans que Dieu lui-même ne l’accorde, n’est-il pas évident que Dieu donnera la foi à tous les hommes ? Si tous n’ont pas la foi, ce sera la faute de Dieu, n’est-ce pas ? Jésus dit en Marc 16.16 : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » Si une personne ne croit pas parce que Dieu ne lui a pas donné la foi, comment Dieu pourrait-il condamner cette personne pour n’avoir pas cru ? Ne serait-il pas injuste s’il faisait ainsi ? Encore, si nous voyions que certains avaient la foi mais que d’autres ne croyaient pas parce que Dieu ne leur aurait pas donné la foi, ce serait une preuve que Dieu montre du favoritisme. Pourtant, la Bible dit à plusieurs reprises : « Devant Dieu il n’y a point d’acception de personnes » (Romains 2.11).

L’Esprit convainc indirectement, au moyen de la Parole

En fait, la foi que Dieu demande de nous dépend de deux choses : il faut entendre la Parole de Dieu, et il faut la recevoir dans un cœur honnête et bon. Romains 10.17 dit que « la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ ». Lorsque Jésus priait pour ses apôtres en Jean 17.20, il dit : « Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole. » Nous croyons en Jésus grâce à la parole des apôtres contenue dans le Nouveau Testament. L’apôtre Jean dit en Jean 20.31 : « Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. » Voilà pourquoi l’apôtre Paul demande en Romains 10.14 : « Comment donc croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? » L’Esprit se sert d’un outil (ou d’une arme) pour produire la foi dans le cœur ; il se sert de « l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu » (Éph. 6.17).

Cette Parole n’a pas le même effet chez tous les auditeurs, mais le facteur déterminant n’est pas une action directe du Saint-Esprit accordée aux uns et non aux autres. Jésus dit une parabole dans laquelle il compare la Parole de Dieu à une semence semée par un cultivateur ; il compare les cœurs des auditeurs à différentes sortes de sol. Quand le semeur disperse la semence, une partie tombe sur le chemin où il marche, une partie sur de la pierre recouverte d’une fine couche de sol, une partie au milieu des épines, et une partie dans une bonne terre où elle pousse et finit par porter du fruit. Ces différentes sortes de sol correspondent à différentes sortes de personnes : celles qui ne s’y intéressent pas et oublient la parole aussitôt, celles qui l’acceptent sans mesurer l’engagement demandé et qui ne persévèrent pas, et celles qui permettent aux plaisirs et aux soucis de cette vie d’étouffer le message de Dieu. Et puis, dit Jésus, il y a ceux qui, « ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance » (Luc 8.15).

Comme nous l’avons dit, la foi dépend de deux choses : il faut entendre la Parole de Dieu, et il faut la recevoir dans un cœur honnête et bon. Voilà pourquoi dans la Bible on ne demande pas au non-croyant : « Priez Dieu afin d’avoir la foi pour que vous soyez sauvé. » On dit plutôt, comme en Hébreux 3.15 : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs. »

Des choses qui aident à préparer le sol

Certes, il y a des facteurs qui influencent le cœur d’une personne et la rendent plus susceptible d’accepter le message de l’Évangile. Par exemple, un non-croyant s’intéresse davantage à la Parole quand il voit la conduite, l’amour et la joie profonde d’un chrétien fidèle. « Femmes, soyez de même soumises à vos maris, afin que, si quelques-uns n’obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes, en voyant votre manière de vivre chaste et réservée » (1 Pierre 3.1,2).

La Bible enseigne de plusieurs manières que Dieu est toujours à l’œuvre dans le monde. Il fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment (Rom. 8.28). Tant de choses différentes disposent les cœurs à écouter, alors qu’ils n’y pensaient pas auparavant : un échec professionnel ou scolaire, le décès d’un proche, une prière exaucée, une guerre, la naissance d’un enfant, la lecture d’un livre, un rêve, et j’en passe. Paul dit à la population de Lystre que Dieu n’avait cessé « de rendre témoignage de ce qu’il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance » (Actes 14.17). Par contre, David dit en Psaume 119.67 : « Avant d’avoir été humilié, je m’égarais ; maintenant j’observe ta parole. » L’Esprit de Dieu peut se servir de toutes sortes de circonstances, agréables ou pénibles, pour rendre des cœurs plus ouverts à la Parole. Il ouvre des portes pour sa Parole (Col. 4.3 ; 1 Cor. 16.9 ; 2 Cor. 2.12).

Il est important de noter que ces moyens de préparer les cœurs – c’est-à-dire l’influence de l’exemple d’un bon chrétien ou l’effet des circonstances que Dieu crée dans nos vies par son action providentielle – ces moyens n’enlèvent à l’homme ni son libre arbitre ni la responsabilité pour ses choix. Dieu est tout-puissant et pourrait bien nous forcer à faire ce que nous devons faire, mais il ne se permet pas d’agir ainsi envers nous. Remarquez aussi que ces moyens de préparer des cœurs n’éliminent pas non plus la nécessité d’entendre et de croire à l’Évangile pour être sauvé. L’action de l’Esprit pour amener l’homme à la conversion est plutôt indirecte.

L’obéissance à l’Évangile d’abord, la venue de l’Esprit après

L’idée que l’Esprit n’entre pas dans le cœur du non-croyant pour l’amener à la foi s’accorde avec un autre principe que nous trouvons dans le Nouveau Testament. L’Esprit est promis à ceux qui croient en Jésus et sont baptisés en lui. Jésus dit : « “Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture.” Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jean 7.38,39a). Pierre dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38). Paul dit : « Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils » (Galates 4.6). Ce n’est donc qu’après avoir été sauvé par l’obéissance à l’Évangile qu’on reçoit l’Esprit. Jésus dit en Jean 14.17 que le monde ne peut pas recevoir l’Esprit de vérité. L’Esprit exerce une influence sur le pécheur, surtout au moyen de l’Évangile, mais l’Esprit n’est pas présent dans son cœur. Le don de sa présence est un privilège qui est réservé à celui qui est déjà chrétien.

Le rôle de l’Esprit dans la compréhension de la Bible après la conversion

Supposons que nous avons obéi à l’Évangile et que nous sommes maintenant chrétiens. L’Esprit qui fait maintenant sa demeure en nous, est-ce qu’il nous aide à comprendre la Bible ? Disons d’abord que la Bible n’est pas un livre codé, dont les auteurs cherchaient à en cacher le vrai sens. Moïse dit au peuple d’Israël, par exemple : « La loi que je vous communique aujourd’hui n’est pas trop difficile à comprendre ni hors d’atteinte pour vous… Non, cette loi est tout près de vous, dans votre bouche et dans votre cœur, et vous pouvez la mettre en pratique » (Deutéronome 30.11,14, FC). L’apôtre Paul n’adresse pas ses épîtres aux prêtres ou pasteurs ou professeurs, mais aux Églises et aux chrétiens en général. Il adresse sa Première Épître aux Corinthiens : « à l’Église de Dieu qui est à Corinthe… à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre » (1 Cor. 1.2). Jésus a signalé que ses enseignements étaient plus facilement saisis par les gens ordinaires : « Jésus déclara : Ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, je te remercie d’avoir révélé aux petits ce que tu as caché aux sages et aux gens instruits » (Matt. 11.25, FC). En effet, le désir sincère de connaître et faire la volonté de Dieu est plus important que le niveau d’instruction (Jean 7.17).

Selon certains croyants, pourtant, même après qu’une personne est née de nouveau, elle sera incapable de comprendre les Écritures si elle n’a pas d’assistance surnaturelle. Quand un interlocuteur n’accepte pas leur interprétation d’un passage biblique, ils disent : « Le problème, c’est que tu essaies de le comprendre charnellement. C’est seulement par l’Esprit qu’on peut comprendre le vrai sens. »

Cette façon de penser est parfois appelée la doctrine de l’illumination. Elle maintient que l’Esprit de Dieu doit « illuminer » le chrétien, le rendre capable de comprendre le message ou lui expliquer en quelque sorte le sens des Écritures. Trois passages sont souvent employés pour appuyer cette conception. Tous les trois parlent, en fait, non pas de l’illumination mais de la révélation.

1 Cor. 2.14,15 : « Mais l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne. »

Les partisans de la doctrine de l’illumination expliquent ces versets en affirmant que l’homme naturel, ou selon certaines versions, l’homme animal, serait l’homme qui n’a pas l’Esprit. L’homme spirituel serait celui qui a l’Esprit. En réalité, comme Paul parle dans ce contexte de l’inspiration, on doit reconnaître que l’homme naturel est celui qui n’est pas inspiré ou qui n’a pas accès à la révélation donnée par l’Esprit. Il s’appuie sur la sagesse humaine, il ne connaît que ce que l’homme peut découvrir par ses sens physiques et par sa propre logique. L’homme spirituel serait celui qui était inspiré du Saint-Esprit et qui en recevait des révélations authentiques. Il s’agit des apôtres et des prophètes. (L’homme spirituel pourrait aussi être celui qui se laisse guider par les vraies révélations de Dieu au lieu de se référer à ce qui peut être connu naturellement, sans la Parole de Dieu.) L’homme spirituel n’est jugé par aucun homme, non pas en ce qui concerne ses actions (les actions de Pierre étaient une fois condamnables – Gal. 2), mais dans les révélations qu’il donne, puisque c’est la pensée du Seigneur qu’il révèle (ou qu’il suit, selon le cas).

Les remarques de David Lipscomb sur ce passage semblent utiles :

« L’homme par ses facultés naturelles, sans révélation, ne pouvait pas apprendre la volonté de Dieu ; mais afin qu’il la connaisse, l’Esprit de Dieu, qui connaît les choses de Dieu… fit savoir par les apôtres la volonté de Dieu, et ils la révélèrent au peuple. L’homme naturel est donc l’homme qui n’a jamais entendu la volonté de Dieu, car il n’a aucun moyen de la découvrir jusqu’à ce que ceux qui ont reçu la révélation la lui fasse connaître… Cela signifie plus ou moins la même chose que ce que Paul dit en 1 Corinthiens 1.21 : “Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu, dans la sagesse de Dieu il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.” »

Un deuxième passage utilisé pour prouver l’idée de l’illumination est Jean 16.13 :

« Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. »

Il suffit de faire remarquer qu’en Jean 13–17 Jésus était seul avec ses apôtres et que cette promesse s’adresse à eux plutôt qu’à tous les chrétiens en général. Nous bénéficions de ce que Jésus a promis ici chaque fois que nous lisons le Nouveau Testament, mais la promesse ne s’applique pas directement aux chrétiens de nos jours.

Le troisième passage auquel on fait appel est 1 Corinthiens 12.3 : « Nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n’est par le Saint-Esprit. » Ce texte fut cité par Jean Calvin pour soutenir sa doctrine de l’illumination. Le frère Wayne Jackson répond de cette façon :

« Ce passage affirme simplement que la croyance à la seigneurie de Christ dépend de la mission révélatrice de l’Esprit. Suggérer qu’il enseigne que chaque individu doit être éclairé personnellement et directement par l’Esprit, c’est supposer beaucoup plus que ce que le texte dit. Le Saint-Esprit est l’auteur des Écritures ; sans les informations qu’elles contiennent, aucun homme ne peut déclarer que Christ est Seigneur. Cette déclaration doit donc être attribuée à l’Esprit. Mais ceci n’appuie nullement la théorie d’illumination directe. » (Jackson, Wayne. « The Holy Spirit “Illumination” Theory : A Critical Review. » ChristianCourier.com.)

Le frère Jackson poursuit avec une série de questions :

« Si l’Esprit illumine la pensée de l’étudiant chrétien, explique-t-il aussi infailliblement qu’il a inspiré ceux qui ont écrit le message sacré au départ ? Sinon, pourquoi pas ? En plus, comment quelqu’un pourrait-il savoir si, ou quand, il a été illuminé ? S’il croit avoir été illuminé à l’égard d’un passage précis, peut-il jamais par la suite modifier sa position sur ce texte ? Si oui, l’Esprit l’avait-il mal conduit auparavant ?

Si l’on a été illuminé à l’égard d’un passage, toute personne qui prendrait une autre position là-dessus, serait-elle en erreur ? Si deux personnes qui toutes les deux prétendent bénéficier de l’illumination ne sont pas d’accord sur le sens d’un passage, comment peut-on savoir laquelle a raison – ou si toutes les deux ont tort ? Si le Saint-Esprit n’a pas été à même de rendre les Écritures compréhensibles au premier tour (par le processus de la révélation), comment pourrions-nous être confiants qu’il sera capable de le faire au deuxième tour (par le processus de “l’illumination”) ? »

Conclusion

L’Esprit de Dieu joue un rôle crucial dans conversion. C’est lui qui rend témoignage de Jésus – il le fait par les Écritures. Elles ne sont pas sans puissance pour toucher le cœur avant la conversion, et elles ne sont pas incompréhensibles après la conversion jusqu’à ce que le lecteur reçoive une soi-disant illumination de l’Esprit. La Bible, l’épée de l’Esprit, est déjà bien adaptée aux besoins de tous, chrétiens comme non-chrétiens.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 2)

Jésus, plus qu’un prophète ?

Jésus de Nazareth est, bien sûr, au cœur du Nouveau Testament. Il occupe une place importante dans le Coran également. Les deux livres lui accordent le titre de prophète. Issa, la version coranique du nom Jésus, paraît 25 fois dans le Coran, sans parler des passages qui emploient d’autres termes pour le désigner. On ne peut nier l’importance de Jésus, ni pour les chrétiens ni pour les musulmans. Mais aurait-on raison d’élever Jésus en importance au-dessus des autres prophètes de Dieu ? Pourquoi recevrait-il plus d’attention que tous les autres ?

La venue de Jésus fut prophétisée

Une première chose qui nous frappe au sujet de Jésus est que sa venue avait été prédite par les autres prophètes de Dieu, non pas une seule fois ou d’une manière obscure et contestée, mais clairement et dans différents écrits. Le peuple juif ne comprenait pas bien le caractère du Messie et de l’œuvre que Dieu lui donnerait à faire, mais certaines choses étaient claires pour eux comme nous le voyons en Matthieu 2.1-6 :

« Jésus naquit à Bethléhem, localité du pays de Judée, à l’époque où Hérode était roi. Après sa naissance, des savants, spécialistes des étoiles, vinrent de l’Est et arrivèrent à Jérusalem. Ils demandèrent :Où est l’enfant qui vient de naître et qui sera le roi des Juifs ? Nous avons vu son étoile apparaître à l’Est et nous sommes venus pour l’adorer.” Quand le roi Hérode apprit cela, il fut très inquiet, ainsi que tous les habitants de Jérusalem. Il assembla tous les chefs des prêtres et les maîtres de la loi de son peuple, et leur demanda où devait naître le Messie. Ils lui répondirent :À Bethléhem, en Judée. Car voici ce que le prophète a écrit :Et toi, Bethléhem, du pays de Judée, tu n’es certainement pas la moins importante des localités de Judée ; car c’est de toi que viendra un chef qui conduira mon peuple, Israël.’” »

Le passage auquel les prêtres et les maîtres de la loi se sont référés se trouve dans le livre du prophète Michée et fut écrit sept cents ans avant la naissance de Jésus !

L’aspect miraculeux de la naissance de Jésus avait également été prédit. C’est le prophète Ésaïe qui avait annoncé qu’une vierge se trouverait enceinte et accoucherait d’un fils qu’on appellerait Emmanuel, l’un des noms qui ont toujours été employés pour Jésus. Cette prophétie date du huitième siècle avant Christ (És. 7.14).

Jésus était réputé pour les miracles extraordinaires qu’il faisait. Les prophètes en avaient parlé bien auparavant. En Ésaïe 35.4b-6 nous lisons : « Il viendra lui-même et vous sauvera. Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des sourds ; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie. » Après avoir été mis en prison par Hérode, Jean-Baptiste se demandait s’il s’était trompé concernant Jésus. Si le Messie était là, comment Jean pourrait-il subir une si grande injustice pour avoir prêché la vérité ? Il envoya donc des messagers pour demander à Jésus s’il était bien celui qu’ils attendaient. « Jésus leur répondit : “Allez raconter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts reviennent à la vie et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui n’abandonnera pas la foi en moi !” » (Matt. 11.4-6). Jean avait demandé à Jésus s’il était bien celui dont on savait qu’il devait venir. Jésus fait remarquer les miracles qu’il faisait et qui étaient l’accomplissement d’une prophétie concernant celui qui devait venir.

Quand il s’agit de sa mort, les prophéties concernant le Christ se multiplient. Il fut annoncé d’avance qu’il entrerait dans Jérusalem assis sur un âne, qu’il serait trahi par un ami et abandonné par les autres, que ses mains et ses pieds seraient percés, qu’on tirerait au sort pour se partager ses vêtements, qu’il aurait soif et on lui donnerait du vinaigre à boire, que ses os ne seraient pas brisés et qu’on lui percerait le côté. Les prophètes avaient même prédit les mots exacts que les moqueurs emploieraient pour l’humilier : « Il a remis son sort au Seigneur, eh bien, que le Seigneur le tire d’affaire ! Le Seigneur l’aime, eh bien, qu’il le sauve » (Psaume 22.9; Matt. 27.43). Le prophète Zacharie écrivit ceci environ quatre cents ans avant la mort de Jésus : « Ils pesèrent pour mon salaire trente siècles d’argent. L’Éternel me dit : Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel ils m’ont estimé ! Et je pris les trente siècles d’argent, et je les jetai dans la maison de l’Éternel, pour le potier » (Zacharie 11.12,13). Ceux qui connaissent déjà l’histoire savent que Judas, celui qui a trahi Jésus, avait reçu exactement trente pièces d’argent pour avoir donné aux ennemis du Seigneur les renseignements qu’ils voulaient pour pouvoir arrêter Jésus loin des foules. Mais quand il a vu comment les choses se sont déroulées par la suite, Judas a été pris de remords. La Bible dit que Judas rapporta les trente pièces d’argent et les jeta dans le temple avant d’aller se pendre. Les chefs des prêtres ramassèrent l’argent et achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y établir un cimetière d’étrangers (Matt. 27.3-7).

Dans le chapitre 53 du livre du prophète Ésaïe, nous trouvons que le Messie serait méprisé des hommes, habitué à la souffrance et rejeté par son propre peuple, mais aussi qu’il serait châtié pour les péchés des autres, qu’il intercéderait pour les coupables, qu’il serait mis au nombre des criminels, que son tombeau serait avec le riche et qu’il ressusciterait d’entre les morts.

Le ministère de Jean-Baptiste

En plus de toutes ces prophéties, Dieu envoya un messager spécial juste pour annoncer l’arrivée de Jésus. Le Coran reconnaît cet individu comme un prophète, un homme intègre, un homme qui disait la vérité au peuple. Ce messager, que la Bible appelle Jean et que les musulmans connaissent sous le nom de Yahya, s’identifiait simplement comme une voix, la voix de quelqu’un qui criait : « Préparez un chemin bien droit pour le Seigneur » (Jean 1.23). Disons en passant que même cet aspect de la vie de Jésus avait été prophétisé. Malachie, le dernier livre de l’Ancien Testament, contient l’annonce que Dieu enverrait son messager afin d’ouvrir le chemin en appelant le peuple à la repentance (Mal. 3.1). Quand un chef d’état se rend quelque part, il est de coutume d’y envoyer des gens bien à l’avance afin qu’il soit accueilli d’une manière qui convienne à sa dignité. Voilà ce que Jean faisait pour Jésus, le roi qui venait pour apporter une bénédiction aux uns et un jugement sur les autres. L’Évangile de Luc 3.15-17 dit :

« Le peuple attendait, plein d’espoir : chacun pensait que Jean était peut-être le Messie. Jean leur dit alors à tous : “Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais quelqu’un de plus puissant que moi va venir : je ne suis pas même assez bon pour délier la courroie de ses sandales. Il vous baptisera avec le Saint-Esprit et avec du feu. Il tient en sa main la pelle à vanner pour séparer le grain de la paille. Il amassera le grain dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint jamais.” »

Quand Jésus est venu se faire baptiser, Jean dit à la foule : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. C’est de lui que j’ai parlé en disant : “Un homme vient après moi, mais il est plus grand que moi” » (Jean 1.29,30). La mission de Jean était de préparer le peuple à recevoir dignement cet autre prophète, Jésus.

Juste la préparation pour la venue de Jésus doit nous impressionner profondément. Sa vie et ses œuvres le feront davantage.

Une vie sans péché

Plusieurs passages de la Bible soulignent l’idée que Jésus n’a pas péché. En 2 Corinthiens 5.21 l’apôtre Paul écrit : « Le Christ était sans péché, mais Dieu l’a chargé de notre péché. » L’apôtre Pierre, aussi, affirme la même vérité : « Il n’a pas commis de péché ; on n’a jamais entendu de mensonge sortir de sa bouche » (1 Pierre 2.22). Pierre cite ici une parole du prophète Ésaïe concernant le Christ : « On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau avec le riche, quoiqu’il n’eût point commis de violence et qu’il n’y eût point eu de fraude dans sa bouche » (Ésaïe 53.9). Mais ce n’est pas simplement les autres qui ont prétendu que Jésus n’avait pas de péché. Jésus lui-même a lancé ce défi à ses adversaires : « Qui parmi vous peut prouver que j’ai péché ? Et si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? » (Jean 8.46).

Muhammad n’a pas essayé de prouver que Jésus avait commis du péché. Au contraire, nous voyons dans la Sourate 19:19 du Coran que l’ange dit à Marie : « Je suis en fait un messager de ton Seigneur pour te faire don d’un fils pur. » L’un des commentateurs musulmans, du nom d’Er-Razi, dit que le titre de Messie fut donné à Jésus parce qu’il était libre de la souillure du péché. Étrangement, cet état de pureté n’est attribué à aucun autre prophète dans le Coran. Dans la Bible nous voyons les faiblesses et parfois même les péchés des autres prophètes. Adam a mangé le fruit défendu ; Noé s’est enivré ; Abraham a menti ; Jacob a trompé son père ; David a commis l’adultère ; Salomon a adoré les idoles de ses femmes. Même Muhammad reconnaît avoir du péché dans sa vie. Plus d’un verset du Coran l’exhorte à implorer le pardon de son péché. La 48e Sourate commence par ces mots qu’Allah adresse à Muhammad : « En vérité Nous t’avons accordé une victoire éclatante afin qu’Allah te pardonne tes péchés, passés et futurs, qu’il parachève sur toi Son bienfait et te guide sur une voie droite. » En plus, Muhammad lui-même avoue qu’il ne connaît pas son sort éternel : « Dis : Je ne suis pas une innovation (une merveille ou quelqu’un de spécial) parmi les messagers ; et je ne sais pas ce qu’on fera de moi, ni de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé » (46:9).

L’apôtre Jean dit : « Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1.8). Mais ce même Jean dit au sujet de Jésus : « Il n’y a point de péché en lui » (1 Jean 3.5). Certainement, Jésus se distingue nettement de tous les autres que les hommes ont reconnus comme prophètes.

Sa pré-existence

Personne ne trouvait de quoi condamner dans les actions de Jésus. Il est le seul Juif qui ait jamais gardé parfaitement la loi que Dieu leur avait donnée. Les paroles de Jésus étaient, par contre, souvent très surprenantes, pour ne pas dire choquantes. Un jour en parlant avec les Juifs, Jésus leur dit :

« “Celui qui obéira à mes paroles ne mourra jamais.”

Les Juifs lui dirent : “Maintenant nous sommes sûrs que tu es possédé d’un esprit mauvais ! Abraham est mort, les prophètes sont morts, et toi, tu dis : ‘Celui qui obéit à ce que je dis ne mourra jamais.’ Abraham, notre père, est mort : penses tu être plus grand que lui ? Les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ?” Jésus répondit : “Si je me glorifiais moi-même, ma gloire ne vaudrait rien. Celui qui me glorifie, c’est… lui dont vous dites : ‘Il est notre Dieu’, mais que vous ne connaissez pas. Moi je le connais… Abraham votre père s’est réjoui en pensant qu’il devait voir mon jour ; il l’a vu et en a été heureux.” Les Juifs lui dirent : “Tu n’as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham ?” [Le patriarche Abraham avait vécu presque deux mille ans avant le temps de Jésus.] Jésus leur répondit : “Je vous le déclare, c’est la vérité : avant qu’Abraham soit né, ‘je suis.’” » (Jean 8.51-58)

Cette parole de Jésus rejoint le témoignage que Jean-Baptiste avait rendu. Rappelez-vous que l’ange Gabriel avait annoncé à Zacharie, le père de Jean, que sa femme Élisabeth aurait un fils. Rappelez-vous aussi qu’elle était déjà dans son sixième mois de grossesse quand ce même ange de Dieu s’est rendu auprès de Marie pour lui dire qu’elle serait la mère du Christ. Jean était donc de six mois plus âgé que Jésus. Mais qu’est-ce que Jean dit dans l’Évangile de Jean 1.30 ? Quand il vit Jésus, Jean-Baptiste dit : « C’est de lui que j’ai parlé en disant :Un homme vient après moi, mais il est plus grand que moi, car il existait déjà avant moi.” »

En parlant avec Nicodème, un chef des Juifs, Jésus était encore un peu plus précis. Il dit : « Personne n’est monté au ciel, excepté le Fils de l’homme qui est descendu du ciel » (Jean 3.13). « Fils de l’homme » était l’expression que Jésus utilisait le plus pour parler de lui-même.

Le prophète Jérémie dit que Dieu le connaissait quand il était encore dans le ventre de sa mère (Jér. 1.5). Mais Jésus prétend avoir été au ciel avant sa naissance et d’avoir parlé avec Abraham.

Sa prétention de pardonner les péchés

Le prophète Jésus a fait d’autres prétentions qui choquaient les auditeurs de son époque et qui continuent de choquer certains qui les lisent aujourd’hui. Un exemple clair se trouve dans l’Évangile de Marc 2.1-12 :

« Jésus revint à Capernaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison. Une si grande foule s’assembla qu’il ne restait plus de place, pas même dehors devant la porte. Jésus leur donnait son enseignement. Quelques hommes arrivèrent, lui amenant un paralysé porté par quatre d’entre eux. Mais ils ne pouvaient pas le présenter à Jésus, à cause de la foule. Ils ouvrirent alors le toit au-dessus de l’endroit où était Jésus ; par le trou qu’ils avaient fait, ils descendirent le paralysé étendu sur sa natte. Quand Jésus vit la foi de ces hommes, il dit au paralysé : “Mon fils, tes péchés sont pardonnés.” Quelques maîtres de la loi, qui étaient assis là, pensaient en eux-mêmes :Comment cet homme ose-t-il ainsi parler contre Dieu ? Qui peut pardonner les péchés ? Dieu seul le peut !” Jésus sut aussitôt ce qu’ils pensaient et leur dit : “Pourquoi avez-vous de telles pensées ? Est-il plus facile de dire au paralysé : ‘Tes péchés sont pardonnés’, ou de dire : ‘Lève-toi, prends ta natte et marche’ ? Mais je veux que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés.” Il adressa alors ces mots au paralysé : “Je te le dis, lève-toi, prends ta natte, et rentre chez toi.” Aussitôt, tandis que tout le monde le regardait, l’homme se leva, prit sa natte et partit. Ils furent tous frappés d’étonnement ; ils louaient Dieu et disaient : “Nous n’avons jamais rien vu de pareil !” »

Ses miracles

Mais que dire de ces miracles opérés par Jésus ? Y a-t-il une différence entre ce qu’il a fait et ce que les autres ont pu faire ? Les Évangiles sont remplis des récits de miracles opérés par Jésus. Le Coran, aussi, lui attribue des miracles. Dans la Sourate 5, aya 110, Allah lui dit : « Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit…. tu guérissais par Ma permission, l’aveugle-né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts. Je te protégeais contre les Enfants d’Israël pendant que tu leur apportais les preuves. » Les différentes œuvres miraculeuses de Jésus manifestaient non seulement son pouvoir sur les forces de la nature, sur les démons, sur la maladie et la mort ; non seulement elles démontraient sa connaissance même des pensées secrètes des hommes ; non seulement elles constituaient très souvent des preuves de sa grande compassion devant la souffrance ; mais elles témoignaient aussi de son identité. Et Jésus n’hésitait pas de tirer l’attention des hommes sur ce que signifiaient ses miracles. Dans l’Évangile de Jean nous lisons : « Les Juifs l’entourèrent, et lui dirent : Jusques à quand tiendras-tu notre esprit en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le-nous franchement. Jésus leur répondit : Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi » (Jean 10.24,25). Les ennemis de Jésus reconnaissaient la réalité des miracles de Jésus, mais ils n’étaient pas prêts à croire, malgré les preuves. Jean 11.47,48 dit : « Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le sanhédrin, et dirent : Que ferons-nous ? Car cet homme fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui. »

D’autres prophètes avaient fait des miracles avant Jésus, mais comme nous l’avons suggéré, un de ses miracles dépasse tous les autres. Dans l’Évangile de Jean 2.18-22 nous lisons :

« Alors les chefs juifs lui demandèrent : “Quel miracle peux-tu faire pour nous prouver que tu as le droit d’agir ainsi ?” Jésus leur répondit : “Détruisez ce temple et en trois jours je le rebâtirai.” – “On a mis quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, tu vas le rebâtir en trois jours ?” lui dirent-ils. Mais le temple dont parlait Jésus était son corps. Quand Jésus revint de la mort à la vie, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; et ils crurent à l’Écriture et aux paroles que Jésus avait dites. »

Ces disciples « crurent aux Écritures » parce qu’ils ont compris que la résurrection de Jésus faisait partie des choses qui avaient été annoncées d’avance à son égard. L’apôtre Pierre a prêché au peuple de Jérusalem quelques semaines après la mort et la résurrection de Jésus. Il dit :

« Dieu l’a ramené à la vie, il l’a délivré des douleurs de la mort, car il n’était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir. En effet, David a dit à son sujet : …tu ne m’abandonneras pas dans le monde des morts, tu ne permettras pas que moi, ton fidèle, je pourrisse dans la tombe… Frères, il m’est permis de vous parler très clairement au sujet du patriarche David : il est mort, il a été enterré et sa tombe se trouve encore aujourd’hui parmi nous. Il était prophète et il savait que Dieu lui avait promis avec serment d’accorder à l’un de ses descendants la position de roi qui était la sienne. David a vu d’avance ce qui allait arriver et il a donc parlé de la résurrection du Messie…. Dieu a ramené à la vie ce Jésus dont je parle, et nous en sommes tous témoins. » (Actes 2.24,25,27,29-32)

L’apôtre Paul, aussi, insistait particulièrement sur ce miracle. Quand il prêchait dans la ville d’Athènes, en Grèce, il dit :

« Dieu ne tient plus compte des temps où les hommes étaient ignorants, mais il appelle maintenant tous les hommes, en tous lieux, à changer de comportement. Il a en effet fixé un jour où il jugera le monde entier avec justice, par un homme qu’il a désigné. Il en a donné la preuve à tous en ramenant cet homme de la mort à la vie ! » (Actes 17.30,31)

Quel autre prophète annonça d’avance qu’il serait mis à mort et ressusciterait le troisième jour ? Ce qui est plus important, quel autre prophète a pu réaliser une telle promesse ?

Le titre de Messie

Le mot prophète désigne quelqu’un qui reçoit un message directement de la part de Dieu, un message inspiré qu’il est censé transmettre aux hommes. Bien sûr, il y a toujours eu des hommes qui prétendent parler pour Dieu mais qui, en fait, trompent leur auditeurs. Le Coran traite Jésus de vrai prophète, mais en même temps il insiste sur l’idée que Jésus n’était pas plus qu’un prophète, qu’il n’était qu’un simple messager. Mais il faut dire aussi que le Coran parle de « al-Masih » (3:28) ou « le Messie, Jésus, le fils de Marie » (4:171). Alors, si Muhammad reconnaissait en Jésus le Messie, cela vaut la peine d’examiner le sens de ce titre.

Dans l’Évangile selon Jean, nous voyons aux premiers chapitres deux futurs apôtres de Jésus, André et son frère Simon Pierre. Jean-Baptiste venait de rendre témoignage à Jésus de Nazareth, et André, qui était déjà un disciple de Jean-Baptiste, l’entendit. Jean 1.41 dit : « Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit : Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie Christ). » Dans ce verset nous avons un mot hébreu et un mot grec qui ont tous les deux été francisés. Le mot hébreu, mashiah, et le mot grec, christos, ont le même sens : ils signifient « oint », ou « celui qui a été oint ». Mais quel est le sens de ce terme curieux ?

Dans la Bible on trouve trois catégories de personnes qui recevaient une onction d’huile, c’est-à-dire qu’on leur versait de l’huile sur la tête quand ils entraient dans leurs fonctions. Ces trois catégories étaient les prêtres, chargés de présenter à Dieu les sacrifices de son peuple, les prophètes, chargés de transmettre au peuple des messages de la part de Dieu, et les rois, chargés de gouverner et conduire le peuple au nom de Dieu, le véritable roi des rois. Mais le terme, le Messie, est encore plus spécial. Il était l’objet de diverses prophéties dans l’Ancien Testament. Le Messie serait à la fois prophète, prêtre et roi. Celui-ci serait oint, non pas de la main d’un homme, mais de Dieu lui-même. Dans les Psaumes (connu comme le Zabour par les musulmans), David a écrit à l’égard des ennemis de Dieu : « Celui qui siège dans les cieux rit, Le Seigneur se moque d’eux. Puis il leur parle dans sa colère, Il les épouvante dans sa fureur : C’est moi qui ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte » (Psaume 2.4-6). Tout le peuple juif du temps de Jésus attendait ardemment la venue de cet individu oint par Dieu. Même parmi le peuple samaritain, peuple métisse dont les ancêtres païens s’étaient mariés avec des Juifs, on était au courant de Celui qui devait venir. En Jean 4.25,26 une femme samaritaine qui s’entretenait avec Jésus affirma : « Je sais que le Messie doit venir (celui qu’on appelle Christ) ; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses. Jésus lui dit : “Je le suis, moi qui te parle.” »

L’importance de ce qu’on croit de Jésus

Ayant vu tous ces faits, nous devons souligner la nécessité absolue de tirer la conclusion correcte concernant l’identité de Jésus. C’est Jésus lui-même qui a insisté dessus. Dans l’Évangile de Jean 8.23,24 il dit : « Vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés ; car si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés. » En fait, tout au long de l’Évangile de Jean, Jésus dit clairement que si l’on veut avoir la vie, il faut venir à lui (Jean 5.40). Il emploie plusieurs images pour communiquer cette réalité. En Jean 6.47-51 il dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie… Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai pour la vie du monde, c’est ma chair. » Au chapitre 7.37,38 Jésus s’écria : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. » En Jean 14.6 Jésus répond à une question de son apôtre, Thomas. Il lui dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. »

Jésus parla, bien sûr, de la foi en Dieu, mais aucun autre prophète n’a insisté comme lui sur sa propre personne et la nécessité de croire en lui. Jésus osait dire que la destinée éternelle de chacun de nous dépend de la conclusion que nous tirons en ce qui concerne son identité et de notre foi en lui. Ne serait-il pas bien plus qu’un prophète ? Peut-être que le plus grand danger pour nous, que nous soyons des lecteurs de la Bible ou du Coran ou simplement des personnes ayant grandi dans une société dite « chrétienne », serait d’adopter l’attitude des habitants de Nazareth. Quand Jésus, après avoir commencé son ministère, se rendit dans la ville où il avait grandi, les gens étaient étonnés. Ils disaient : « D’où a-t-il cette sagesse ? Comment peut-il accomplir ces miracles ? N’est-ce pas le fils du charpentier ? Marie n’est-elle pas sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses frères ? Et ses sœurs ne vivent-elles pas toutes parmi nous ? D’où a-t-il donc ce pouvoir ? Et cela les empêchait de croire en lui…. Jésus n’accomplit là que peu de miracles à cause de leur manque de foi » (Matthieu 13.54-58). Ces gens pensaient connaître déjà qui était Jésus. Mais leur conception de lui était bien trop limitée. Ils n’ont pas découvert sa vraie identité, parce qu’ils avaient trop d’idées préconçues à son égard. Leurs préjugés les ont empêchés de profiter de ce que Jésus aurait fait pour eux.

Selon la Sourate 3 – Al-Imram, « Allah dit : “Ô Jésus, je te ferai subir la mort, je t’élèverai à moi, je te délivre des infidèles et ceux qui te suivront seront au-dessus de ceux qui ne te croient pas jusqu’au jour de la résurrection” » (aya 55). Si vous ne l’avez pas déjà fait, procurez-vous une copie de l’Évangile et découvrez en profondeur ce Jésus.

B. B.
(Dans Vol. 10, No. 6)


Pour plusieurs autres études sur ce que Dieu a fait descendre vers nous par ses prophètes, visitez  DescenduVersNous.com.

Le baptême à quel nom?

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ou au nom de Jésus seul ?

Quels mots faut-il prononcer lorsqu’on baptise quelqu’un ? En Matthieu 28.19 Jésus dit aux apôtres de baptiser « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », mais dans le livre des Actes des Apôtres, chaque fois qu’un nom est mentionné en rapport avec le baptême, c’est le nom de Jésus. Actes 2.38 dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés. » Actes 8.16 : « Car il [le Saint-Esprit] n’était encore descendu sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. » Actes 10.48 : « Et il ordonna qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur. » Actes 19.5 : « Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. » Nulle part dans les Actes on ne parle du baptême « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Comment peut-on concilier l’ordre de Jésus et l’action des apôtres ?

La plupart du monde dit « chrétien » a toujours considéré que l’on est baptisé « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », et ces paroles sont formellement prononcées lors de la plupart des baptêmes. Il y a, par contre, des groupes religieux qui s’opposent avec énergie à cette pratique. Pour eux, le seul baptême valable est fait uniquement « au nom de Jésus », et ils pensent que ceux qui ont été baptisés « au nom du Père, Fils et Saint-Esprit » ont besoin d’être baptisés de nouveau.

Pourquoi s’y opposent-ils si fort ?

Cette question peut sembler être un simple détail, une question de liturgie ou de cérémonie rituelle. Une doctrine fondamentale de la foi chrétienne est pourtant en jeu. Généralement, ceux qui sont contre le baptême « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » le sont parce qu’ils ont une conception erronée de la nature de Dieu. Ils nient le fait que Dieu est un seul Dieu qui existe éternellement en trois personnes. Ils enseignent plutôt qu’il y a une seule personne divine, dont le nom personnel est Jésus, mais qui joue des rôles différents ou à qui sont attribués plusieurs titres. Pour eux, Jésus est lui-même le Père ; il est aussi le Fils et le Saint-Esprit. En ce qui concerne le baptême, ils raisonnent que si Jésus est « le nom » de Dieu, et que Père, Fils et Saint-Esprit ne sont que des titres qu’il porte, il est absolument nécessaire, pour obéir à Matthieu 28.19, de dire le nom « Jésus » quand on baptise quelqu’un.

D’autres personnes acceptent comme biblique l’idée qu’il y a trois personnes en Dieu : Père, Fils, et Saint-Esprit, mais en comparant Matthieu 28.19 aux récits dans les Actes, ils ont des doutes concernant les mots à prononcer lors d’un baptême.

Dans ce numéro de Chemin de Vérité, nous voulons donc apporter de la lumière sur la nature de Dieu et aussi sur la manière de pratiquer le baptême. L’étude aura trois volets, et une suggestion pratique pour la mise en application.

1. Le sens de « Père, Fils et Saint-Esprit »

Il n’est pas possible de lire la Bible objectivement et d’en tirer la conclusion que Jésus et le Père sont la même personne, qu’il n’y a aucune distinction entre les deux. Oui, il est bien vrai que Jésus est Dieu (Col. 2.9; Phil. 2.5-7; Rom. 9.5; 1 Jean 5.20; Jean 1.1-3,14; 5.17-19; 8.53-58; 20.27,28; etc.). Mais Jésus n’est pas le Père. Considérons ses propres paroles :

« Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevez. » (Jean 5.43)

« Et si je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul ; mais le Père qui m’a envoyé est avec moi. Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai ; je rends témoignage de moi-même, et le Père qui m’a envoyé rend témoignage de moi. » (Jean 8.16-18)

« Jésus répondit : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien. C’est mon Père qui me glorifie, lui que vous dites être votre Dieu. » (Jean 8.54)

« Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17.24)

Évidemment, aucun de ces passages n’aurait le moindre sens si Jésus et le Père céleste étaient la même personne. Pareillement, le Saint-Esprit est divin, mais il n’est ni le Père ni le Fils. En Jean 14.16,17,26, Jésus dit :

« Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité […] Le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

L’Esprit n’est pas le Père – il est envoyé par le Père. Il n’est pas Jésus, mais il est un autre consolateur, et il rappelle ce que Jésus a dit. Il n’est pas question ici d’une seule personne qui joue trois rôles différents ; il s’agit de trois personnes distinctes mais égales qui forment un seul Dieu : Yahvé, ou l’Éternel.

Cette conception de Dieu peut bien nous sembler difficile à saisir ; elle est néanmoins fidèle aux données bibliques. C’est la seule explication qui soit en harmonie avec tout ce que la Bible nous dit au sujet de la nature de Dieu.

2. Le sens de « nom » dans la Bible

Dans sa prière en Jean 17, Jésus dit à son Père céleste : « J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde… » (Jean 17.6). Qu’est-ce que Jésus veut dire par « faire connaître le nom de Dieu » à ses apôtres ? N’étaient-ils pas des Juifs ? Les Juifs ne connaissaient-ils pas depuis des siècles le nom de Dieu ? Dieu avait dit à Moïse qu’il s’appelait « Je suis », ou « Yahvé » en hébreu. En français, ce nom a été transformé par certains en « Jéhovah ». Les Témoins de Jéhovah pensent que Jésus dit avoir enseigné à ses disciples que le nom de Dieu est Jéhovah. Les pentecôtistes unis et d’autres groupes pensent que le Seigneur avait fait comprendre aux disciples que le nom de Dieu est Jésus.

En réalité, l’expression « le nom de Dieu » dans cette phrase n’a rien à voir avec l’appellation qu’on emploie pour parler de Dieu. Dans la pensée juive, « le nom » ne signifiait pas tellement le nom par lequel on appelait la personne, mais plutôt ses attributs, son caractère ou sa nature dans la mesure où elle était révélée et connue. Par exemple, en Psaumes 9.11 l’auteur dit : « Ceux qui connaissent ton nom se confient en toi. » Évidemment cela ne signifie pas que ceux qui savent que Dieu s’appelle Jéhovah se confieront en lui – les voisins païens des Israélites savaient comment s’appelait le Dieu des Israélites (1 Samuel 6.2; 2 Rois 18.22) ; cela veut dire que ceux qui connaissent le caractère et la nature de Dieu, qui savent comment il est, seront prêts à lui faire confiance. Le Psaume 20.8 dit, selon la Version Darby : « Ceux-ci font gloire de leurs chars, et ceux-là de leurs chevaux, mais nous, du nom de l’Éternel notre Dieu. » Cela ne veut pas dire que nous nous vanterons de ce que Dieu s’appelle Jéhovah. L’auteur veut dire que certains se confient à des aides humaines, mais nous nous confierons en Dieu, parce que nous savons comment il est. En Ésaïe 52.6, après avoir promis de délivrer Israël de ses oppresseurs, Dieu dit : « C’est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom. » Son peuple connaissait depuis fort longtemps les mots à utiliser pour parler de Dieu, mais quand Dieu le délivrerait de leurs ennemis, ils comprendraient encore plus clairement la grande puissance et la fidélité de Dieu.

Quand donc Jésus dit qu’il a fait connaître aux apôtres « le nom de Dieu », il veut dire qu’il leur a fait voir comment Dieu est. En fait, c’était une autre manière de dire ce que Jésus avait dit à Philippe en Jean 14.7 : « Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. » À travers Jésus et son caractère, les hommes peuvent connaître le caractère de Dieu le Père.

Il est tout à fait normal de dire le nom de Jésus lors d’un baptême. Mais ce serait une erreur que d’insister plus dans notre pensée sur le mot « Jésus » que sur la personne et l’autorité de Jésus, comme si les syllabes « Jé-sus » avaient une puissance « magique » en elles-mêmes pour rendre le baptême efficace.

3. Le sens de baptiser « au nom de » quelqu’un

Il y a trois expressions grecques qui sont toutes traduites par les mots français « au nom de ». Ce sont eis to onoma, en to onomati, et epi to onomati. Certains experts de la langue grecque trouvent une nuance entre elles. Baptiser « eis » le nom de quelqu’un serait mettre le baptisé « en » ou « dans » la personne nommée ; ce serait mettre le baptisé dans la présence de ou dans une relation personnelle avec la personne. Baptiser « epi » le nom de quelqu’un serait agir par l’autorité de la personne nommée. Ces experts soulignent qu’en Matthieu 28.19 Jésus dit de baptiser « eis le nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », mais qu’en Actes 2.38 Pierre dit aux gens de se faire baptiser « epi le nom de Jésus-Christ ». Voilà de quelle manière le professeur Harvey Floyd, par exemple, explique Matthieu 28.19 :

« Au baptême sont établies des relations entre le croyant et Dieu le Père, et le Fils et le Saint-Esprit. On ne noue pas de relations avec Dieu en plusieurs phases différentes, premièrement avec le Père, puis avec le Fils, et puis avec l’Esprit Saint, mais plutôt avec tous en même temps. Au baptême, des relations sont établies avec Dieu le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. »

David Lipscomb est un autre auteur qui soutenait cette interprétation de Matthieu 28.19. Il expliquait que dans l’évangile, Jésus, qui venait de dire : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre » (v. 18), a autorisé les apôtres à baptiser les hommes pour qu’ils soient « en » Dieu, ou en relation avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit comme des rachetés. Dans les Actes, ces apôtres ont fait ce que Jésus les avait autorisés à faire – ils ont prêché et baptisé « en son nom » ou par « son autorité ».

Évidemment ce point de vue sur la grammaire du verset permet de retenir l’idée que Dieu existe en trois personnes distinctes mais unies.

Un autre point de vue sur la grammaire maintient que les trois prépositions grecques, eis (Matthieu 28.19; Actes 8.16), en (Actes 10.48; Col. 3.17) et epi (Actes 2.38; 5.40) sont interchangeables quand elles s’emploient avec « nom », et quelle que soit la préposition, le sens est toujours proche de « par l’autorité de ». Les trois expressions grecques seraient bien rendues par la seule locution française « au nom de », qui signifie, « à la place de, par l’autorité de, ou en considération de ».

Cette explication, aussi, permet de concilier facilement l’ordre en Matthieu 28.19 de baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et la pratique dans le livre des Actes de baptiser au nom de Jésus. Comme la première explication, celle-ci ne contredit pas l’idée de trois personnes en un seul Dieu. Il suffit de prendre en considération l’unité et l’harmonie qui existent entre ces trois personnes. Considérez, par exemple, les versets suivants :

« Tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement […] Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. » (Jean 5.19,22,23)

« Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon propre chef. » (Jean 7.16,17)

« Je ne fais rien de moi-même, mais […] je parle selon ce que le Père m’a enseigné […] je fais toujours ce qui lui est agréable. » (Jean 8.28,29)

« Moi et le Père nous sommes un » (Jean 10.30)

« Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, […] il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu […] Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera. » (Jean 16.13-15)

Compte tenu de cette unité profonde de caractère et de volonté, comment pourrait-il y avoir de conflit entre ce qui est autorisé par le Père et le Saint-Esprit, et ce qui est autorisé par Jésus, le Fils ? Les trois sont en parfaite harmonie ; ce que Jésus ordonne, c’est bien ce que le Père a voulu et ce que l’Esprit révèle et confirme.

Ainsi, selon toutes les deux explications, les mots « au nom de » ne se réfèrent pas à ce qui est dit, mais plutôt à ce qui est fait. Il s’agit soit de baptiser des hommes pour les mettre « en Dieu » ou en relation avec lui, soit de les baptiser selon le commandement du Seigneur, par son autorité.

Que faut-il dire lors d’un baptême ?

Revenons maintenant à notre point de départ. Que faut-il donc dire lorsqu’on baptise quelqu’un : « Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », ou bien : « Je te baptise au nom de Jésus-Christ » ?

En réalité, aucun passage du Nouveau Testament ne contient de formule officielle à prononcer lors d’un baptême. Aucun passage ne nous dit exactement ce que les apôtres disaient quand ils baptisaient les gens. (Ou même s’ils disaient quoi que ce soit avant de les baptiser !) Il n’y a pas de mal, lorsqu’on fait quelque chose, à dire ce qu’on est en train de faire. Mais l’efficacité du baptême n’est pas dans les paroles qui sont dites ; elle est dans le sang de Jésus, la foi et la soumission de la personne qui reçoit le baptême, et la conformité de l’acte à l’enseignement de la Bible.

Colossiens 3.17 dit : « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus. » Si vous prenez le repas du Seigneur, si vous semez un champ de maïs, si vous aidez un pauvre, si vous embrassez votre enfant, vous pouvez le faire « au nom du Seigneur Jésus », c’est-à-dire en harmonie avec sa parole, en reconnaissant sa Seigneurie. Mais pour faire ces choses (et bien d’autres) « à son nom », il n’est pas nécessaire de dire formellement : « Je fais ceci au nom de Jésus. »

Soit. Ce n’est pas nécessaire pour que le baptême soit valable, mais n’est-ce pas utile de dire quelque chose ? Tout à fait. Il est bien de faire ou de dire ce qui produira une vive impression de la signification et l’importance solennelle du baptême sur l’esprit de la personne qui le reçoit. Il est bien aussi de faire savoir à l’assistance le sens de ce qui se passe. C’est une bonne occasion d’enseigner et de réaffirmer certaines vérités de notre foi.

Quels mots prononcer, alors ? Nous n’avons pas le droit d’imposer une formule précise là où la Bible ne l’a pas donnée. Je ne fais donc que vous proposer ce que j’ai l’habitude de dire : « Par l’autorité de Jésus-Christ et pour le pardon de tes péchés, je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »

Un dernier point

Pour que quelqu’un fasse quelque chose à mon nom, il faudrait bien que j’aie autorisé la personne à faire cette chose. Sinon, elle agit avec infidélité à mon égard et avec tromperie à l’égard de ceux auprès de qui elle emploie mon nom. Si je n’ai pas formellement autorisé Monsieur Dupont à faire des transactions commerciales à ma place, il n’a pas le droit de prendre un crédit, par exemple, à mon nom. Je refuserais d’honorer cet engagement qui n’est pas venu de ma part.

En ce qui concerne le baptême, on prononce le nom de Dieu sur bien de cérémonies que Dieu n’a pas autorisées. On baptise « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » des personnes qui n’ont pas cru (des bébés). La Parole de Dieu enseigne que le baptême est pour ceux qui croient déjà en Jésus (Marc 16.15,16; Actes 8.36-38). On baptise « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » en aspergeant la personne de quelques gouttes d’eau, mais la Bible enseigne que le baptême est un ensevelissement, une immersion (Romains 6.4,5; Colossiens 2.12; Actes 8.38,39). On baptise des personnes « au nom de Jésus » comme témoignage qu’elles ont déjà été sauvées, tandis que Jésus et ses apôtres ont enseigné qu’il faut être baptisé afin d’être sauvé et non pas parce qu’on le serait déjà (Jean 3.3-5; Marc 16.16; Actes 2.38; 22.16; 1 Pierre 3.21). Quel que soit le nom prononcé lors de ces cérémonies, ces personnes ne sont pas baptisées bibliquement.

Si telle est votre situation, faites-vous baptiser aujourd’hui pour le pardon de vos péchés selon ce que le Seigneur a autorisé.

B. B.
(Dans Vol. 7. No. 3)

La belle confession

Ayant peur des multitudes, les chefs religieux envoyèrent une foule armée pour arrêter Jésus pendant qu’il priait dans le jardin (Jean 18.1-3). Judas l’a identifié par un baiser d’amitié prétendue (Matthieu 26.48,49). Mais ce baiser n’était pas nécessaire. Jésus confessa son identité humaine : « Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s’avança, et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C’est moi… » (Jean 18.4,5). Il s’avança, et ceux qui venaient le prendre reculèrent et tombèrent par terre (Jean 18.6). Ce n’était pas un crime que de s’appeler « Jésus » ou d’être de Nazareth. Mais plus tard ce même jour, Jésus confesserait aussi son identité divine. C’est là « la belle confession » (1 Timothée 6.13).

Jésus fit la belle confession

Devant le sanhédrin Jésus confessa son identité divine en tant que Christ. Les chefs religieux des Juifs tentèrent de condamner Jésus en s’appuyant sur de faux témoins. Mais il les regardait calmement se contredire et faire échouer leur propre faux témoignage : « Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus, pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient point ; car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne s’accordaient pas. Quelques-uns se levèrent, et portèrent un faux témoignage contre lui, disant : Nous l’avons entendu dire : Je détruirai ce temple fait de main d’homme, et en trois jours j’en bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme. Même sur ce point-là leur témoignage ne s’accordait pas » (Marc 14.55-59).

Finalement, le souverain sacrificateur lui dit : « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu » (Matt. 26.63). Il répondit ouvertement : « Tu l’as dit » (Matt. 26.64). Cela suffisait pour le souverain sacrificateur. La cour ne chercha pas à écouter des arguments en faveur de la prétention de Jésus. Elle déclara d’un air triomphal : « Il mérite la mort » (Matt. 26.66). Ils n’ont pas appuyé leur décision sur le témoignage des faux témoins. Ce fut plutôt sa confession courageuse de sa vraie identité comme le Christ, comme le Fils de Dieu, qui fit tomber sur lui leur colère sans bornes.

« Christ » (grec) et « Messie » (hébreu ; Jean 1.41) signifient « l’oint ». On oignait des prophètes (1 Rois 19.16), des prêtres (Exode 28.41) et des rois (1 Samuel 15.1). Jésus est le Christ – « l’oint » – que le Père a oint comme prophète (Actes 3.22-26), comme souverain sacrificateur (Hébreux 4.14-16) et comme roi (Apocalypse 17.14; Colossiens 1.13).

Devant Pilate Jésus confessa son identité divine en tant que Roi. L’Empire romain ne permettait pas aux Juifs d’appliquer la peine de mort. Ainsi donc, leurs chefs conduisirent Jésus au gouverneur romain, Ponce Pilate, pour qu’il le condamne à mort. Jésus dit à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde… Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas. Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jean 18.36,37).

Après que Jésus fut emmené pour être jugé, Judas confessa sa propre culpabilité et l’innocence du Seigneur : « J’ai péché, en livrant le sang innocent » (Matt. 27.4). Pilate dit qu’il ne trouva aucun crime en Jésus (Jean 18.38). Hérode examina Jésus et le renvoya sans le condamner, et Pilate le déclara de nouveau un homme innocent (Luc 23.6-16). La femme de Pilate le conseilla de ne pas s’engager dans l’affaire de « ce juste » (Matt. 27.19). Mais le caractère moral de Pilate n’était pas assez fort pour résister contre la pression de la foule intraitable. Pilate s’est déclaré innocent et déclara Jésus innocent aussi – puis il le livra pour être battu de verges avant de subir la crucifixion (Luc 23.22,23; Matt. 27.24).

Après l’avoir fait battre, Pilate déclara deux fois de plus que Jésus était innocent, essayant toujours d’arrêter son exécution (Jean 19.4,6). Il apprit que Jésus se disait le Fils de Dieu, ce qui augmenta sa frayeur ; il parla encore avec Jésus (Jean 19.7-11). « Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient : Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César. Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors ; et il s’assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé… Il dit aux Juifs : Voici votre roi. Mais ils s’écrièrent : Ôte, ôtecrucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n’avons de roi que César » (Jean 19.12-15). Les grands prêtres haïssaient Jésus plus qu’ils ne haïssaient César, l’empereur romain qui dominait sur eux. Pilate craignait César plus qu’il ne craignait Dieu. « Alors il le leur livra pour être crucifié » (Jean 19.16).

En confessant son identité humaine comme Jésus,
Il fut livré par la foule ;
En confessant son identité divine comme Christ,
Il fut livré par les chefs religieux ;
En confessant son identité divine comme Roi,
Il fut livré par le gouverneur à la croix.

Nous devons faire la belle confession

L’identité divine de Jésus-Christ fut révélée par Dieu le Père. Jésus dit à ses apôtres : « Qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 16.15-17). Comment le Père l’avait-il révélé ? Peut-être que Pierre avait entendu la voix qui « fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matt. 3.17; voir Actes 1.21,22). Jean avait dit : « Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu » (Jean 1.34).

Avant le moment décrit en Matthieu 16, Pierre avait déjà témoigné beaucoup de la vie, des enseignements et des miracles de Jésus. Celui-ci avait changé de l’eau en vin, guéri des malades, chassé des démons, calmé une tempête, nourri les cinq mille et nourri les quatre mille. Pierre l’avait vu ressusciter la fille de Jaïrus (Luc 8.51). Il avait vu Jésus marcher sur la mer de Galilée pendant un orage, et Pierre avait marché brièvement sur l’eau avec Jésus, par sa puissance. « Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa. Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent : Tu es véritablement le Fils de Dieu » (Matt. 14.32,33).

La belle confession est le cœur même de la prédication de l’Évangile. « Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. Je te recommande, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ qui fit une belle confession devant Ponce Pilate, de garder le commandement, et de vivre sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Timothée 6.12-14). Pierre a présenté la conclusion logique à tirer des preuves concernant Jésus : « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2.36). Saul de Tarse obéit à l’Évangile à Damas, et « aussitôt il prêcha dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu… et confondait les Juifs qui habitaient Damas, démontrant que Jésus est le Christ » (Actes 9.20,22; voir Actes 17.2,3).

Simon le magicien « se donnant pour un personnage important… provoquait l’étonnement du peuple de la Samarie » (Actes 8.9). Mais le message d’un prédicateur de l’Évangile n’est pas « soi-même ». « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus » (2 Corinthiens 4.5). « C’est lui que nous annonçons… » (Colossiens 1.28). Les vrais prédicateurs de l’Évangile « se cachent derrière la croix ». Ils partagent l’attitude de Jean : « Il faut qu’il croisse, et que je diminue » (Jean 3.30).

La belle confession nous conduit à un enterrement et une nouvelle vie ! Après avoir confessé son identité divine, Jésus fut crucifié et enterré, puis il est revenu à la vie. La belle confession nous conduit également à un ensevelissement dans l’eau du baptême, suivi d’une vie nouvelle en Christ.

La Bible ne nous enseigne pas à dire avant le baptême : « Je crois que Dieu, à cause de Christ, a pardonné mes péchés. » Cette confession n’est pas celle que le pécheur est appelé à faire. Christ est mort pour les péchés de tout le monde. Mais les péchés d’une personne n’ont pas encore été pardonnés avant le baptême.

Un pécheur qui entend l’Évangile, y croit et se repent doit faire la belle confession. « C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 10.32,33). Le pécheur doit confesser « le Seigneur Jésus » (Romains 10.9). « Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut » (Romains 10.10).

Mais confesser ne suffit pas. Certains croient, mais refusent de confesser (voir Jean 12.42,43). D’autres confessent, mais refusent d’obéir. Jésus demande : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur ! Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6.46). « Ceux qui me disent : Seigneur ! Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 7.21).

Le pécheur qui a cru, qui s’est repenti et qui a confessé doit alors se faire baptiser. Paul rappela aux chrétiens de Rome : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Romains 6.3,4; voir Colossiens 2.12).

« Alors Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce passage, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu. Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque » (Actes 8.35-38). Jésus dit : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.16). « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38). « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16). Un pécheur est sauvé par la foi quand il est baptisé en Christ.

La belle confession est le fondement de l’Église. En Matthieu 16, Jésus continua sa réponse à la belle confession de Pierre : « Et moi, je te dis que tu es Pierre [Petros en grec : une pierre ou un caillou] et que sur cette pierre [petra en grec ; un rocher] je bâtirai mon Église. » Jésus ne promettait pas de bâtir son Église sur l’homme Pierre. Jésus a confessé Pierre tout comme Pierre l’avait confessé (voir Matthieu 10.32). Puis Jésus a ramené la pensée des disciples d’une simple « pierre » dans l’édifice (l’apôtre Pierre) à la confession que Pierre avait faite concernant le Christ, qui est notre « rocher ». Jésus dit qu’il bâtirait son Église « sur cette pierre » – sur la vérité, plus solide qu’un rocher, que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3.11). Pierre est une partie du fondement, avec tous les autres apôtres et prophètes : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire » (Éphésiens 2.20). Pierre comprenait ceci et, comme Paul, s’est référé à Jésus comme « pierre angulaire » (1 Pierre 2.4-6).

Aujourd’hui la belle confession est toujours le fondement de l’Église. Quand des hommes et des femmes confessent Christ et obéissent à l’Évangile dans une ville ou un village quelconque, ils deviennent une partie de l’Église du Christ (Actes 2.41,47; Romains 16.16; Éphésiens 4.4; 1.22,23). Ils deviennent comme des « pierres vivantes » édifiées sur Christ (1 Pierre 2.5).

Avez-vous fait la belle confession ? Avez-vous obéi à l’Évangile de Christ ? Avez-vous été ajouté à son Église ? « C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2.9-11).

Royce FREDERICK
(Dans Vol. 4, No. 1)

La doctrine de la Trinité

On entend beaucoup d’idées contradictoires sur la nature de Dieu. Les musulmans croient généralement que le christianisme enseigne l’existence de trois Dieux. Certains évangéliques disent qu’il n’y a qu’un seul Dieu, dont le nom personnel est Jésus. Pour eux cette seule personne joue trois rôles différents, ceux de Père, Fils et Saint-Esprit. Les Témoins de Jéhovah croient que le Père seul est Dieu depuis l’éternité. Ils enseignent que Jésus est l’archange Michel que Dieu a exalté. Ils croient que le Saint-Esprit, au lieu d’être une personne divine, n’est que la force impersonnelle que Dieu exerce dans le monde quand il agit. Et puis il y a une explication de Dieu qu’on appelle la doctrine de la Trinité.

En essayant de comprendre la nature de Dieu, il faut tenir compte de trois idées fondamentales contenues dans la Bible : l’unité de Dieu, la diversité en Dieu et la personnalité de l’Esprit. Dans cet article nous verrons les explications offertes par Harvey Floyd dans son livre Le Saint-Esprit est-il pour moi ? Que Dieu nous aide à comprendre ce qu’il a dit concernant sa propre nature. Ne soyons pas comme les trois amis de Job contre qui Dieu s’est fâché parce qu’ils n’ont pas dit la vérité à son sujet (Job 42.8).

– B. B.


(1) L’unité de Dieu

(Deutéronome 6.4)

« Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. » Voici ce que l’on appelle le Shéma. Shéma est un mot hébreu qui signifie « Écoute ». C’est le premier mot de ce passage en hébreu. Au culte dans les synagogues les juifs récitent régulièrement ce passage. Il est très important dans le judaïsme. Il est aussi très important dans le christianisme.

(2) La diversité en Dieu

(Matthieu 28.19, 2 Corinthiens 13.13, Jean 1.1, Jean 14.16, Jean 17.24, Matthieu 3.16,17)

Jésus confia à ses disciples la mission de baptiser des disciples au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Matthieu 28.19). Au baptême sont établies des relations entre le croyant et Dieu le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. On ne noue pas de relations avec Dieu en plusieurs phases différentes, premièrement avec le Père, puis avec le Fils, et enfin avec l’Esprit Saint, mais plutôt avec tous en même temps. Au baptême, des relations sont établies avec Dieu le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. Ce passage indique quelque chose de très important au sujet de la nature de Dieu. Il montre qu’il y a de la diversité dans l’unité de Dieu. Dieu est Dieu le Père et Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit. Autrement, on arrive à une conclusion qui n’est pas convenable, c’est-à-dire que nos relations sont décrites comme étant avec le Créateur et avec deux créatures, que les créatures sont associées au Créateur par un même nom (au singulier), et que l’on vient à tous les trois par une seule action. Car le Fils est ou bien Dieu le Fils ou bien une créature, et l’Esprit est ou bien Dieu l’Esprit ou bien une créature. Il n’y a pas d’état intermédiaire.

Paul termine la deuxième lettre aux Corinthiens par cette prière : « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit, soient avec vous tous ! » (2 Corinthiens 13.13). Là encore, on voit ou bien la diversité en Dieu ou bien l’union de créature et Créateur, ce qui ne convient pas. En d’autres termes, cette triade, cette trinité, peut-elle se composer d’un être créé, plus le Créateur, plus un autre être créé ?

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu » (Jean 1.1). Voilà une déclaration précise que la diversité est une différence de personnes ; et elle affirme que les deux personnes sont Dieu. « Et moi, je prierai le Père – dit Jésus – et il vous donnera un autre consolateur » (Jean 14.16). Pesez attentivement les mots « un autre ». Ils affirment une différence de personnes entre le Fils et l’Esprit. Le fait que Jésus adresse sa prière au Père (« je prierai le Père ») est significatif aussi. Cela veut dire que le Père et le Fils ne peuvent pas être une seule personne. Le fait que le Père aime le Fils prouve la même chose (Jean 17.24).

Au baptême de Jésus, trois personnes distinctes sont présentes, et il y a de la communication entre eux : le Père, qui le déclare être son Christ ; l’Esprit, qui vient vers lui symbolisé par une colombe ; et bien entendu, Jésus lui-même, qui est conscient de ce que dit le Père et de la venue de l’Esprit. « Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matthieu 3.16,17; parallèles en Marc 1.9-11, Luc 3.21-22, Jean 1.32-34).

(3) La personnalité de l’Esprit

(Éphésiens 4.30, 1 Corinthiens 2.10, et 1 Corinthiens 12.11)

« N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption » (Éphésiens 4.30). N’attristez pas le Saint-Esprit, ne lui causez pas de chagrin par une vie chrétienne indigne, y compris des choses telles que le mensonge, la colère non maîtrisée, le vol, l’amertume ou la méchanceté (Éphésiens 4.25-31). Le fait que l’Esprit Saint éprouve de la tristesse établit clairement qu’il est conscient et personnel. Une personne est un être qui peut penser, vouloir, raisonner, sentir, connaître. Le Saint-Esprit a la connaissance parfaite, même des « profondeurs de Dieu » (1 Corinthiens 2.10). Il est impossible, donc, qu’il soit un être fini, limité, ou tout simplement l’énergie impersonnelle de Dieu. L’Esprit n’est non plus simplement Dieu en action, car l’Esprit lui-même a une volonté (1 Corinthiens 12.11).

L’unité de Dieu

Passons maintenant à une discussion de l’unité de Dieu. Cette unité doit être le point de départ de toute discussion de la nature de Dieu. La déclaration fondamentale de l’unité de Dieu est Deutéronome 6.4 : « Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. » Quelles que soient les conclusions que nous tirons à l’égard de la nature de Dieu, nous devons respecter ce passage – nos conclusions ne doivent pas le contredire. Il n’y a qu’un seul Dieu ; il n’y a pas trois Dieux. Il n’y a pas une multiplicité de Dieux ; il y en a un seul. Cette vérité est primordiale dans le christianisme aussi bien que dans le judaïsme. Quand on a demandé à Jésus d’identifier le premier commandement de la loi, il a répondu (en citant Deutéronome 6.4,5) : « Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force » (Marc 12.29,30). Il y a un seul Dieu, et l’homme doit l’aimer de tout son être. Ceci est le premier commandement : reconnaître que Dieu est unique et qu’il est le seul objet digne de notre dévotion absolue.

« Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien » (Jacques 2.19). Il est vrai, selon le livre de Jacques, qu’il y avait ceux qui se reposaient sur ce seul principe de base. Bien qu’il ne suffise pas de croire à ce principe seul, il est essentiel de reconnaître qu’il y a un seul Dieu. Un musulman m’a une fois demandé : « Est-il une croyance chrétienne que Dieu est un ? » Il pensait que les chrétiens ne croyaient pas en un seul Dieu, mais en trois dieux. « Oui, bien sûr que c’est une croyance chrétienne – lui assurai-je – il y a un seul Dieu, il n’y en a pas trois. »

En Romains 3.30 Paul démontre qu’il y a un seul plan de salut pour tous. Et sur quoi repose cette conclusion ? Sur le fait qu’il y a un seul Dieu. Il n’y a pas un plan de salut pour les Juifs et un autre pour les gentils. Et pourquoi pas ? Parce que Dieu est un. Il justifiera le Juif par la foi, et il justifiera le gentil de la même façon, par la même foi. Le fait qu’il y a un seul Dieu est fondamental dans le christianisme, et l’unité de Dieu n’est pas enseignée seulement dans l’Ancien Testament, mais aussi dans le Nouveau Testament.

L’unité dans la diversité

Ayant établi l’importance de l’unité de Dieu, nous avons un deuxième point à examiner : quelle est la nature de l’unité de Dieu ? Est-elle l’unité d’un monolithe ? « Monolithe » est dérivé de deux mots grecs : monos et lithos. Monos veut dire « seul » et lithos veut dire « pierre ». Un monolithe est une grande pierre. Elle n’est pas différenciée ; elle est pareille partout, sans différence de part et d’autre. Ce qui a le caractère d’un monolithe n’a pas de diversité dans son unité ; il n’y a qu’une masse qui n’est pas différenciée. L’unité de Dieu, ressemble-t-elle à l’unité d’un monolithe ? Ou bien, est-elle une unité complexe ? L’unité de Dieu ressemble-t-elle à l’unité d’un organisme vivant, tel un corps de personnes unifiées ? Ou bien, ressemble-t-elle à l’unité simpliste d’un monolithe ?

La prière de Jésus que tous ses disciples soient « un » peut nous aider à comprendre une unité qui permet la diversité en elle-même (Jean 17.20-23). Quelle sera la nature de leur unité ? L’unité des disciples, sera-t-elle semblable à l’unité d’un monolithe ? Ce serait impossible : dans cette unité seront plusieurs éléments, plusieurs composants. Il y aura un en plusieurs dans cette sorte d’unité. « Afin que tous soient un – pria-t-il – comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi… pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Jésus dit que l’unité de Dieu et lui-même doit être le modèle de l’unité de ses disciples.

Et quelle est la nature de l’unité des disciples ? « Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de Christ » (1 Corinthiens 12.12). (Dans cette phrase le mot « Christ » est employé pour l’Église.) L’unité de l’Église est une unité complexe ; c’est une unité composée de plusieurs éléments. On se sert de ce passage tout simplement comme un exemple d’unité complexe. Certainement, l’unité de Dieu est plus profondément complexe que la nôtre, mais il s’agit bien d’unité. Son unité est comme celle d’un organisme vivant ou d’une grande œuvre d’art, de littérature ou de musique. Il n’y a qu’un seul Dieu, un seul Être Divin, mais il y a de la diversité dans son unité. Dieu est une triade ; il y a trois personnes. Ce langage nous cause de la difficulté. Quand nous pensons à trois personnes, nous avons une tendance à penser à trois êtres séparés, mais nous devons résister à cette tendance. L’idée de trois êtres séparés (ou dieux) n’est pas ce qu’on cherche à communiquer par ce langage, et ce qui est plus important, ce n’est pas la réalité que le langage est appelé à décrire.

La complexité de la nature de Dieu ne devrait pas nous étonner. Toute réalité, y compris notre propre nature, est extrêmement complexe. On devrait s’attendre à ce que la nature de Dieu, lui qui est réalité suprême, soit bien plus complexe que celle de sa création. Lorsque l’on apprend pour la première fois que Dieu n’est pas une personne, mais plutôt trois – Père, Fils et Saint-Esprit – on n’apprend pas qu’il y a trois Dieux tandis que l’on avait cru qu’il y en avait un seul. On apprend seulement que Dieu est beaucoup plus grand que ce que l’on s’était imaginé. Ce fait concernant Dieu – qu’il est un et pourtant existe éternellement dans la triple relation personnelle de Père, Fils et Saint-Esprit – est ce que signifie la doctrine de la Trinité.

Questions et réponses

1. Le Saint-Esprit, comment est-il venu en existence ? Jésus est né ; Dieu a toujours existé ; d’où est venu le Saint-Esprit ?

La naissance de Jésus ne marque pas le début de son existence ; elle ne marque que son entrée dans le monde (Jean 1.14). Il est éternel (Jean 1.1). De même, l’Esprit n’est pas venu en existence ; il a toujours été Dieu l’Esprit et a toujours été avec Dieu le Père et le Fils. Si l’Esprit est venu en existence, il est une créature ou une force impersonnelle – un point de vue qui ne peut pas s’harmoniser avec les évidences bibliques.

2. Comment la traduction littérale de Jean 1.1 « la parole était un dieu », changerait-elle notre compréhension du verset ? J’aurais compris que son sens littéral est « la parole était un dieu ».

Selon les Témoins de Jéhovah, il faut traduire Jean 1.1 « la parole était un dieu », parce que dans le texte grec, « Dieu » (theos) manque d’article dans cette instance. (La langue grecque n’a que l’article défini, le/la/les. Puisque l’article défini n’est pas employé ici, les Témoins de Jéhovah supposent qu’ils peuvent traduire « un dieu ».) Cette traduction ne peut pas se concilier au monothéisme. Il est impossible que le Christ soit « un dieu ». Selon les Écritures il y a un seul Dieu. Tous les autres n’existent que dans l’esprit des hommes. Le Christ est soit Dieu soit un faux dieu. Il y a donc des difficultés doctrinales dans la traduction « un dieu ». Et la grammaire ? Dans les premiers dix-huit versets de Jean « Dieu » (theos) apparaît au moins quatre fois de plus sans l’article (1.6,12,13,18). Devrait-on traduire le verset 6 « Il y eut un homme envoyé d’un dieu » ? Le verset 12 : « enfants d’un dieu » ? Le verset 13 : « nés… d’un dieu » ? le verset 18 : « Personne n’a jamais vu un dieu » ? De telles déclarations seraient à propos dans un milieu païen, mais pas dans la bouche d’un chrétien. Afin d’être fidèles à leurs propres règles, les Témoins doivent traduire theos dans tous ces versets « un dieu ». Ils ne le font pas.

Sans article, l’accent est mis sur la qualité et le caractère du mot « Dieu ». Il n’est pas indéfini. La présence de l’article aurait rendu le mot précis, elle l’aurait marqué comme spécifique. Le sens de la déclaration de Jean est : « La parole était divine » ; le Christ possédait pleinement la nature et les qualités de Dieu.

3. Si le Christ est éternel, dans quel sens a-t-il été « engendré » (Hébreux 1.5, Psaumes 2.7) ?

Le mot « engendré » signifie-t-il que le Christ a commencé à exister, qu’il n’est pas éternel, et qu’il est inférieur au Père, comme certains le prétendent ? Regardez le contexte qui entoure la déclaration (« je t’ai engendré aujourd’hui ») dans l’Épître aux Hébreux. Au verset 3 il est déclaré que le Christ est la représentation exacte de la nature de Dieu (« l’empreinte de sa personne »). Comment peut-il représenter exactement la nature de Dieu s’il n’est qu’une créature et qu’il est inférieur dans sa nature ? Hébreux 1.6 dit : « Que tous les anges de Dieu l’adorent. » Jésus affirma que Dieu seul est le vrai objet d’adoration (Matthieu 4.10, citation de Deutéronome 6.13). Pierre refusa l’adoration de Corneille (Actes 10.25,26). L’ange corrigea Jean quand celui-ci se prosterna devant lui pour l’adorer (Apocalypse 19.10; 22.9). Et pourtant, Jésus se permit d’être adoré (Matthieu 28.9,10). Il ne corrigea pas Thomas quand l’apôtre l’appela « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20.28). De plus, selon Hébreux, le Christ est appelé Dieu par le Père (1.8), il est le Créateur (1.10), et il est éternel et immuable (il ne change pas), un attribut incontestable de Dieu (Psaume 90.2). En Actes 13.33 Paul interprète l’expression « engendrer » quand elle concerne le Christ comme se référant, non pas à un commencement dans le temps, mais à la résurrection. Le Christ fut engendré quand Dieu l’a officiellement déclaré être le Messie et l’a installé comme Messie par sa résurrection d’entre les morts. (Voir aussi Romains 1.4)

4. Au vu de la doctrine de la Trinité, pourquoi Jésus a-t-il dit : « Le Père est plus grand que moi » ?

Jésus devint entièrement humain. Puisque nous sommes des créatures de chair et de sang, « il y a également participé lui-même » (Hébreux 2.14), et a été « rendu semblable en toutes choses à » nous (Hébreux 2.17). Dans sa pleine identification avec nous, il « croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2.52), s’étonnait (Marc 6.6), devenait fatigué (Jean 4.6), éprouvait le besoin de prier (Hébreux 5.7), était tenté (Matthieu 4.1), avait faim (Matthieu 4.2) et soif (Jean 19.28), ne savait pas l’heure de son deuxième avènement (Matthieu 24.36), souffrait et mourut (Hébreux 5.8 et 2.14). Toutes ces expériences de Jésus se réfèrent à son état d’humiliation, un état qui n’était pas le sien éternellement, mais dont il se chargea pour nous. Avant de s’humilier pour nous ressembler, il « existait en forme de Dieu » et possédait « l’égalité avec Dieu » (Philippiens 2.6-8). Les passages qui parlent de l’infériorité de Jésus par rapport au Père, tel que Jean 14.28, se réfèrent à son état temporaire d’humiliation.

Harvey FLOYD
(Dans Vol. 3, No. 5)

Le Dieu inconnu

Personne ne peut nier que le monde existe. Mais d’où est-il venu ? « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre » (Genèse 1.1). La question à poser ensuite pourrait être : « Quel Dieu ? » Un seul Dieu créa-t-il le monde ou bien le monde fut-il créé par une multitude d’êtres divins ?

En Actes 17 se trouve un passage merveilleux traitant du Dieu qui créa l’univers. Paul s’adressait à un groupe de philosophes païens à Athènes, l’une des villes les plus idolâtres dans l’histoire du monde. C’était une ville « pleine d’idoles » (Actes 17.16). Les hommes d’Athènes « ne passaient leur temps qu’à dire ou à écouter des nouvelles » (Actes 17.21). Les citoyens d’Athènes s’efforçaient de rester suffisamment bien informés des actualités pour pouvoir en parler avec quiconque. Un Romain de l’antiquité dit qu’il était plus facile de trouver un dieu à Athènes que de trouver un homme. En parcourant les rues de cette ville historique, il serait difficile de ne pas remarquer les diverses idoles érigées en honneur des différents dieux. Il y avaient à Athènes un dieu pour chaque chose. Ses citoyens, pourtant, se rendaient compte qu’ils auraient pu oublier un dieu. Ils érigèrent donc un autel en mémoire de celui qu’ils auraient oublié.

En traversant la ville, Paul vit l’autel érigé en mémoire du « Dieu inconnu ». C’était ce Dieu oublié que Paul voulait leur exposer. Le vrai Dieu vivant ne demeure ni sur un piédestal ni dans un temple fait de main d’homme. Dieu créa toutes choses et il vit partout.

« Où irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au séjour des morts, t’y voilà. Si je prends les ailes de l’aurore, et que j’aille habiter à l’extrémité de la mer, là aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira. » (Psaume 139.7-10)

Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi Dieu créa le monde et les hommes tels qu’il les a faits ? Il le fit afin « qu’il cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes 17.27,28). Nous sommes là pour servir le seul vrai Dieu. Dieu se met en colère quand nous adorons d’autres dieux, car ils n’ont rien fait pour nous. Ésaïe déclare que les idoles sont sans force, car elles sont faites par l’homme au lieu d’avoir fait les hommes (Ésaïe 44.12-17; 46.3-7). Même les Athéniens reconnaissaient que les hommes sont des enfants de Dieu (Actes 17.28). Ceci étant, que serions-nous si nous adorions un dieu fait d’or, de pierre ou des bois ? En diminuant Dieu, nous nous diminuons nous-mêmes.

Nous devons élever Dieu dans nos vies à la place qui lui convient. Il est l’Être Suprême. Il n’y a pas un autre Dieu, et il n’y a pas d’excuse pour ceux qui ne croient pas en lui. « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables » (Romains 1.20). Mais si je crois réellement en Dieu, alors je dois agir en conséquence. Comment une personne peut-elle croire réellement que Dieu existe et qu’il créa toutes choses, et refuser de chercher à lui plaire ? Il est étonnant de considérer la peine que nous nous donnons pour plaire aux soi-disant « dieux » de ce monde tandis que nous refusons de faire quoi que ce soit pour le seul vrai Dieu. Qui est plus digne que Dieu de recevoir notre amour et dévouement ? « Écoutons la fin du discours : crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit tout homme. Car Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecclésiaste 12.15,16). Ainsi donc, je dois vivre de telle manière à être agréable à Dieu afin de me tenir victorieux devant lui dans l’éternité.

Dieu a non seulement créé l’homme, mais il continue de le soutenir. Et il nous soutient non seulement sur le plan physique, mais sur le plan spirituel aussi. Dieu reconnaît que le côté spirituel de l’homme est plus important que son côté physique parce que l’homme spirituel vivra pour toujours. À cause de son amour pour l’homme, Dieu a pourvu le nécessaire pour le salut éternel de son âme. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3.16). Notre Dieu aimant a pourvu le salut, mais nous devons faire quelque chose afin d’obtenir ce salut. On peut pourvoir à un animal de l’eau à boire, mais pour qu’elle lui soit bénéfique, il doit en boire. Afin que j’obtienne le salut, moi aussi, je dois faire quelque chose. Je dois croire au seul Dieu et l’aimer de tout mon cœur. Je dois croire également qu’il a envoyé son Fils, Jésus-Christ, afin qu’il soit mon Sauveur. Je dois accepter de confesser cette foi et parler de Christ aux autres. En plus, je dois accepter de me repentir, de changer mon ancienne manière de vivre. Je dois naître de nouveau (Jean 3.3-5), ce qui veut dire que je dois être baptisé (immergé dans l’eau) pour la rémission de tous mes péchés. Ainsi je peux devenir enfant du seul Dieu et avoir l’espérance d’une vie avec lui pendant toute l’éternité. Pourquoi passer votre vie à servir une idole morte qui n’a rien fait pour vous et qui en plus ne pourra jamais rien faire pour vous ? Pourquoi ne pas vivre pour le seul vrai Dieu vivant ? Pourquoi ne pas vivre de la manière que Dieu veut que vous viviez afin d’être avec lui pour l’éternité ?

Ronnie LOWE
(Dans Vol. 2, No. 4)