Le baptême à quel nom?

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ou au nom de Jésus seul ?

Quels mots faut-il prononcer lorsqu’on baptise quelqu’un ? En Matthieu 28.19 Jésus dit aux apôtres de baptiser « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », mais dans le livre des Actes des Apôtres, chaque fois qu’un nom est mentionné en rapport avec le baptême, c’est le nom de Jésus. Actes 2.38 dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés. » Actes 8.16 : « Car il [le Saint-Esprit] n’était encore descendu sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. » Actes 10.48 : « Et il ordonna qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur. » Actes 19.5 : « Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. » Nulle part dans les Actes on ne parle du baptême « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Comment peut-on concilier l’ordre de Jésus et l’action des apôtres ?

La plupart du monde dit « chrétien » a toujours considéré que l’on est baptisé « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », et ces paroles sont formellement prononcées lors de la plupart des baptêmes. Il y a, par contre, des groupes religieux qui s’opposent avec énergie à cette pratique. Pour eux, le seul baptême valable est fait uniquement « au nom de Jésus », et ils pensent que ceux qui ont été baptisés « au nom du Père, Fils et Saint-Esprit » ont besoin d’être baptisés de nouveau.

Pourquoi s’y opposent-ils si fort ?

Cette question peut sembler être un simple détail, une question de liturgie ou de cérémonie rituelle. Une doctrine fondamentale de la foi chrétienne est pourtant en jeu. Généralement, ceux qui sont contre le baptême « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » le sont parce qu’ils ont une conception erronée de la nature de Dieu. Ils nient le fait que Dieu est un seul Dieu qui existe éternellement en trois personnes. Ils enseignent plutôt qu’il y a une seule personne divine, dont le nom personnel est Jésus, mais qui joue des rôles différents ou à qui sont attribués plusieurs titres. Pour eux, Jésus est lui-même le Père ; il est aussi le Fils et le Saint-Esprit. En ce qui concerne le baptême, ils raisonnent que si Jésus est « le nom » de Dieu, et que Père, Fils et Saint-Esprit ne sont que des titres qu’il porte, il est absolument nécessaire, pour obéir à Matthieu 28.19, de dire le nom « Jésus » quand on baptise quelqu’un.

D’autres personnes acceptent comme biblique l’idée qu’il y a trois personnes en Dieu : Père, Fils, et Saint-Esprit, mais en comparant Matthieu 28.19 aux récits dans les Actes, ils ont des doutes concernant les mots à prononcer lors d’un baptême.

Dans ce numéro de Chemin de Vérité, nous voulons donc apporter de la lumière sur la nature de Dieu et aussi sur la manière de pratiquer le baptême. L’étude aura trois volets, et une suggestion pratique pour la mise en application.

1. Le sens de « Père, Fils et Saint-Esprit »

Il n’est pas possible de lire la Bible objectivement et d’en tirer la conclusion que Jésus et le Père sont la même personne, qu’il n’y a aucune distinction entre les deux. Oui, il est bien vrai que Jésus est Dieu (Col. 2.9; Phil. 2.5-7; Rom. 9.5; 1 Jean 5.20; Jean 1.1-3,14; 5.17-19; 8.53-58; 20.27,28; etc.). Mais Jésus n’est pas le Père. Considérons ses propres paroles :

« Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevez. » (Jean 5.43)

« Et si je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul ; mais le Père qui m’a envoyé est avec moi. Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai ; je rends témoignage de moi-même, et le Père qui m’a envoyé rend témoignage de moi. » (Jean 8.16-18)

« Jésus répondit : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien. C’est mon Père qui me glorifie, lui que vous dites être votre Dieu. » (Jean 8.54)

« Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17.24)

Évidemment, aucun de ces passages n’aurait le moindre sens si Jésus et le Père céleste étaient la même personne. Pareillement, le Saint-Esprit est divin, mais il n’est ni le Père ni le Fils. En Jean 14.16,17,26, Jésus dit :

« Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité […] Le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

L’Esprit n’est pas le Père – il est envoyé par le Père. Il n’est pas Jésus, mais il est un autre consolateur, et il rappelle ce que Jésus a dit. Il n’est pas question ici d’une seule personne qui joue trois rôles différents ; il s’agit de trois personnes distinctes mais égales qui forment un seul Dieu : Yahvé, ou l’Éternel.

Cette conception de Dieu peut bien nous sembler difficile à saisir ; elle est néanmoins fidèle aux données bibliques. C’est la seule explication qui soit en harmonie avec tout ce que la Bible nous dit au sujet de la nature de Dieu.

2. Le sens de « nom » dans la Bible

Dans sa prière en Jean 17, Jésus dit à son Père céleste : « J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde… » (Jean 17.6). Qu’est-ce que Jésus veut dire par « faire connaître le nom de Dieu » à ses apôtres ? N’étaient-ils pas des Juifs ? Les Juifs ne connaissaient-ils pas depuis des siècles le nom de Dieu ? Dieu avait dit à Moïse qu’il s’appelait « Je suis », ou « Yahvé » en hébreu. En français, ce nom a été transformé par certains en « Jéhovah ». Les Témoins de Jéhovah pensent que Jésus dit avoir enseigné à ses disciples que le nom de Dieu est Jéhovah. Les pentecôtistes unis et d’autres groupes pensent que le Seigneur avait fait comprendre aux disciples que le nom de Dieu est Jésus.

En réalité, l’expression « le nom de Dieu » dans cette phrase n’a rien à voir avec l’appellation qu’on emploie pour parler de Dieu. Dans la pensée juive, « le nom » ne signifiait pas tellement le nom par lequel on appelait la personne, mais plutôt ses attributs, son caractère ou sa nature dans la mesure où elle était révélée et connue. Par exemple, en Psaumes 9.11 l’auteur dit : « Ceux qui connaissent ton nom se confient en toi. » Évidemment cela ne signifie pas que ceux qui savent que Dieu s’appelle Jéhovah se confieront en lui – les voisins païens des Israélites savaient comment s’appelait le Dieu des Israélites (1 Samuel 6.2; 2 Rois 18.22) ; cela veut dire que ceux qui connaissent le caractère et la nature de Dieu, qui savent comment il est, seront prêts à lui faire confiance. Le Psaume 20.8 dit, selon la Version Darby : « Ceux-ci font gloire de leurs chars, et ceux-là de leurs chevaux, mais nous, du nom de l’Éternel notre Dieu. » Cela ne veut pas dire que nous nous vanterons de ce que Dieu s’appelle Jéhovah. L’auteur veut dire que certains se confient à des aides humaines, mais nous nous confierons en Dieu, parce que nous savons comment il est. En Ésaïe 52.6, après avoir promis de délivrer Israël de ses oppresseurs, Dieu dit : « C’est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom. » Son peuple connaissait depuis fort longtemps les mots à utiliser pour parler de Dieu, mais quand Dieu le délivrerait de leurs ennemis, ils comprendraient encore plus clairement la grande puissance et la fidélité de Dieu.

Quand donc Jésus dit qu’il a fait connaître aux apôtres « le nom de Dieu », il veut dire qu’il leur a fait voir comment Dieu est. En fait, c’était une autre manière de dire ce que Jésus avait dit à Philippe en Jean 14.7 : « Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. » À travers Jésus et son caractère, les hommes peuvent connaître le caractère de Dieu le Père.

Il est tout à fait normal de dire le nom de Jésus lors d’un baptême. Mais ce serait une erreur que d’insister plus dans notre pensée sur le mot « Jésus » que sur la personne et l’autorité de Jésus, comme si les syllabes « Jé-sus » avaient une puissance « magique » en elles-mêmes pour rendre le baptême efficace.

3. Le sens de baptiser « au nom de » quelqu’un

Il y a trois expressions grecques qui sont toutes traduites par les mots français « au nom de ». Ce sont eis to onoma, en to onomati, et epi to onomati. Certains experts de la langue grecque trouvent une nuance entre elles. Baptiser « eis » le nom de quelqu’un serait mettre le baptisé « en » ou « dans » la personne nommée ; ce serait mettre le baptisé dans la présence de ou dans une relation personnelle avec la personne. Baptiser « epi » le nom de quelqu’un serait agir par l’autorité de la personne nommée. Ces experts soulignent qu’en Matthieu 28.19 Jésus dit de baptiser « eis le nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », mais qu’en Actes 2.38 Pierre dit aux gens de se faire baptiser « epi le nom de Jésus-Christ ». Voilà de quelle manière le professeur Harvey Floyd, par exemple, explique Matthieu 28.19 :

« Au baptême sont établies des relations entre le croyant et Dieu le Père, et le Fils et le Saint-Esprit. On ne noue pas de relations avec Dieu en plusieurs phases différentes, premièrement avec le Père, puis avec le Fils, et puis avec l’Esprit Saint, mais plutôt avec tous en même temps. Au baptême, des relations sont établies avec Dieu le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. »

David Lipscomb est un autre auteur qui soutenait cette interprétation de Matthieu 28.19. Il expliquait que dans l’évangile, Jésus, qui venait de dire : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre » (v. 18), a autorisé les apôtres à baptiser les hommes pour qu’ils soient « en » Dieu, ou en relation avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit comme des rachetés. Dans les Actes, ces apôtres ont fait ce que Jésus les avait autorisés à faire – ils ont prêché et baptisé « en son nom » ou par « son autorité ».

Évidemment ce point de vue sur la grammaire du verset permet de retenir l’idée que Dieu existe en trois personnes distinctes mais unies.

Un autre point de vue sur la grammaire maintient que les trois prépositions grecques, eis (Matthieu 28.19; Actes 8.16), en (Actes 10.48; Col. 3.17) et epi (Actes 2.38; 5.40) sont interchangeables quand elles s’emploient avec « nom », et quelle que soit la préposition, le sens est toujours proche de « par l’autorité de ». Les trois expressions grecques seraient bien rendues par la seule locution française « au nom de », qui signifie, « à la place de, par l’autorité de, ou en considération de ».

Cette explication, aussi, permet de concilier facilement l’ordre en Matthieu 28.19 de baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et la pratique dans le livre des Actes de baptiser au nom de Jésus. Comme la première explication, celle-ci ne contredit pas l’idée de trois personnes en un seul Dieu. Il suffit de prendre en considération l’unité et l’harmonie qui existent entre ces trois personnes. Considérez, par exemple, les versets suivants :

« Tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement […] Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. » (Jean 5.19,22,23)

« Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon propre chef. » (Jean 7.16,17)

« Je ne fais rien de moi-même, mais […] je parle selon ce que le Père m’a enseigné […] je fais toujours ce qui lui est agréable. » (Jean 8.28,29)

« Moi et le Père nous sommes un » (Jean 10.30)

« Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, […] il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu […] Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera. » (Jean 16.13-15)

Compte tenu de cette unité profonde de caractère et de volonté, comment pourrait-il y avoir de conflit entre ce qui est autorisé par le Père et le Saint-Esprit, et ce qui est autorisé par Jésus, le Fils ? Les trois sont en parfaite harmonie ; ce que Jésus ordonne, c’est bien ce que le Père a voulu et ce que l’Esprit révèle et confirme.

Ainsi, selon toutes les deux explications, les mots « au nom de » ne se réfèrent pas à ce qui est dit, mais plutôt à ce qui est fait. Il s’agit soit de baptiser des hommes pour les mettre « en Dieu » ou en relation avec lui, soit de les baptiser selon le commandement du Seigneur, par son autorité.

Que faut-il dire lors d’un baptême ?

Revenons maintenant à notre point de départ. Que faut-il donc dire lorsqu’on baptise quelqu’un : « Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », ou bien : « Je te baptise au nom de Jésus-Christ » ?

En réalité, aucun passage du Nouveau Testament ne contient de formule officielle à prononcer lors d’un baptême. Aucun passage ne nous dit exactement ce que les apôtres disaient quand ils baptisaient les gens. (Ou même s’ils disaient quoi que ce soit avant de les baptiser !) Il n’y a pas de mal, lorsqu’on fait quelque chose, à dire ce qu’on est en train de faire. Mais l’efficacité du baptême n’est pas dans les paroles qui sont dites ; elle est dans le sang de Jésus, la foi et la soumission de la personne qui reçoit le baptême, et la conformité de l’acte à l’enseignement de la Bible.

Colossiens 3.17 dit : « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus. » Si vous prenez le repas du Seigneur, si vous semez un champ de maïs, si vous aidez un pauvre, si vous embrassez votre enfant, vous pouvez le faire « au nom du Seigneur Jésus », c’est-à-dire en harmonie avec sa parole, en reconnaissant sa Seigneurie. Mais pour faire ces choses (et bien d’autres) « à son nom », il n’est pas nécessaire de dire formellement : « Je fais ceci au nom de Jésus. »

Soit. Ce n’est pas nécessaire pour que le baptême soit valable, mais n’est-ce pas utile de dire quelque chose ? Tout à fait. Il est bien de faire ou de dire ce qui produira une vive impression de la signification et l’importance solennelle du baptême sur l’esprit de la personne qui le reçoit. Il est bien aussi de faire savoir à l’assistance le sens de ce qui se passe. C’est une bonne occasion d’enseigner et de réaffirmer certaines vérités de notre foi.

Quels mots prononcer, alors ? Nous n’avons pas le droit d’imposer une formule précise là où la Bible ne l’a pas donnée. Je ne fais donc que vous proposer ce que j’ai l’habitude de dire : « Par l’autorité de Jésus-Christ et pour le pardon de tes péchés, je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »

Un dernier point

Pour que quelqu’un fasse quelque chose à mon nom, il faudrait bien que j’aie autorisé la personne à faire cette chose. Sinon, elle agit avec infidélité à mon égard et avec tromperie à l’égard de ceux auprès de qui elle emploie mon nom. Si je n’ai pas formellement autorisé Monsieur Dupont à faire des transactions commerciales à ma place, il n’a pas le droit de prendre un crédit, par exemple, à mon nom. Je refuserais d’honorer cet engagement qui n’est pas venu de ma part.

En ce qui concerne le baptême, on prononce le nom de Dieu sur bien de cérémonies que Dieu n’a pas autorisées. On baptise « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » des personnes qui n’ont pas cru (des bébés). La Parole de Dieu enseigne que le baptême est pour ceux qui croient déjà en Jésus (Marc 16.15,16; Actes 8.36-38). On baptise « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » en aspergeant la personne de quelques gouttes d’eau, mais la Bible enseigne que le baptême est un ensevelissement, une immersion (Romains 6.4,5; Colossiens 2.12; Actes 8.38,39). On baptise des personnes « au nom de Jésus » comme témoignage qu’elles ont déjà été sauvées, tandis que Jésus et ses apôtres ont enseigné qu’il faut être baptisé afin d’être sauvé et non pas parce qu’on le serait déjà (Jean 3.3-5; Marc 16.16; Actes 2.38; 22.16; 1 Pierre 3.21). Quel que soit le nom prononcé lors de ces cérémonies, ces personnes ne sont pas baptisées bibliquement.

Si telle est votre situation, faites-vous baptiser aujourd’hui pour le pardon de vos péchés selon ce que le Seigneur a autorisé.

B. B.
(Dans Vol. 7. No. 3)

La doctrine de la Trinité

On entend beaucoup d’idées contradictoires sur la nature de Dieu. Les musulmans croient généralement que le christianisme enseigne l’existence de trois Dieux. Certains évangéliques disent qu’il n’y a qu’un seul Dieu, dont le nom personnel est Jésus. Pour eux cette seule personne joue trois rôles différents, ceux de Père, Fils et Saint-Esprit. Les Témoins de Jéhovah croient que le Père seul est Dieu depuis l’éternité. Ils enseignent que Jésus est l’archange Michel que Dieu a exalté. Ils croient que le Saint-Esprit, au lieu d’être une personne divine, n’est que la force impersonnelle que Dieu exerce dans le monde quand il agit. Et puis il y a une explication de Dieu qu’on appelle la doctrine de la Trinité.

En essayant de comprendre la nature de Dieu, il faut tenir compte de trois idées fondamentales contenues dans la Bible : l’unité de Dieu, la diversité en Dieu et la personnalité de l’Esprit. Dans cet article nous verrons les explications offertes par Harvey Floyd dans son livre Le Saint-Esprit est-il pour moi ? Que Dieu nous aide à comprendre ce qu’il a dit concernant sa propre nature. Ne soyons pas comme les trois amis de Job contre qui Dieu s’est fâché parce qu’ils n’ont pas dit la vérité à son sujet (Job 42.8).

– B. B.


(1) L’unité de Dieu

(Deutéronome 6.4)

« Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. » Voici ce que l’on appelle le Shéma. Shéma est un mot hébreu qui signifie « Écoute ». C’est le premier mot de ce passage en hébreu. Au culte dans les synagogues les juifs récitent régulièrement ce passage. Il est très important dans le judaïsme. Il est aussi très important dans le christianisme.

(2) La diversité en Dieu

(Matthieu 28.19, 2 Corinthiens 13.13, Jean 1.1, Jean 14.16, Jean 17.24, Matthieu 3.16,17)

Jésus confia à ses disciples la mission de baptiser des disciples au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Matthieu 28.19). Au baptême sont établies des relations entre le croyant et Dieu le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. On ne noue pas de relations avec Dieu en plusieurs phases différentes, premièrement avec le Père, puis avec le Fils, et enfin avec l’Esprit Saint, mais plutôt avec tous en même temps. Au baptême, des relations sont établies avec Dieu le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. Ce passage indique quelque chose de très important au sujet de la nature de Dieu. Il montre qu’il y a de la diversité dans l’unité de Dieu. Dieu est Dieu le Père et Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit. Autrement, on arrive à une conclusion qui n’est pas convenable, c’est-à-dire que nos relations sont décrites comme étant avec le Créateur et avec deux créatures, que les créatures sont associées au Créateur par un même nom (au singulier), et que l’on vient à tous les trois par une seule action. Car le Fils est ou bien Dieu le Fils ou bien une créature, et l’Esprit est ou bien Dieu l’Esprit ou bien une créature. Il n’y a pas d’état intermédiaire.

Paul termine la deuxième lettre aux Corinthiens par cette prière : « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit, soient avec vous tous ! » (2 Corinthiens 13.13). Là encore, on voit ou bien la diversité en Dieu ou bien l’union de créature et Créateur, ce qui ne convient pas. En d’autres termes, cette triade, cette trinité, peut-elle se composer d’un être créé, plus le Créateur, plus un autre être créé ?

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu » (Jean 1.1). Voilà une déclaration précise que la diversité est une différence de personnes ; et elle affirme que les deux personnes sont Dieu. « Et moi, je prierai le Père – dit Jésus – et il vous donnera un autre consolateur » (Jean 14.16). Pesez attentivement les mots « un autre ». Ils affirment une différence de personnes entre le Fils et l’Esprit. Le fait que Jésus adresse sa prière au Père (« je prierai le Père ») est significatif aussi. Cela veut dire que le Père et le Fils ne peuvent pas être une seule personne. Le fait que le Père aime le Fils prouve la même chose (Jean 17.24).

Au baptême de Jésus, trois personnes distinctes sont présentes, et il y a de la communication entre eux : le Père, qui le déclare être son Christ ; l’Esprit, qui vient vers lui symbolisé par une colombe ; et bien entendu, Jésus lui-même, qui est conscient de ce que dit le Père et de la venue de l’Esprit. « Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matthieu 3.16,17; parallèles en Marc 1.9-11, Luc 3.21-22, Jean 1.32-34).

(3) La personnalité de l’Esprit

(Éphésiens 4.30, 1 Corinthiens 2.10, et 1 Corinthiens 12.11)

« N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption » (Éphésiens 4.30). N’attristez pas le Saint-Esprit, ne lui causez pas de chagrin par une vie chrétienne indigne, y compris des choses telles que le mensonge, la colère non maîtrisée, le vol, l’amertume ou la méchanceté (Éphésiens 4.25-31). Le fait que l’Esprit Saint éprouve de la tristesse établit clairement qu’il est conscient et personnel. Une personne est un être qui peut penser, vouloir, raisonner, sentir, connaître. Le Saint-Esprit a la connaissance parfaite, même des « profondeurs de Dieu » (1 Corinthiens 2.10). Il est impossible, donc, qu’il soit un être fini, limité, ou tout simplement l’énergie impersonnelle de Dieu. L’Esprit n’est non plus simplement Dieu en action, car l’Esprit lui-même a une volonté (1 Corinthiens 12.11).

L’unité de Dieu

Passons maintenant à une discussion de l’unité de Dieu. Cette unité doit être le point de départ de toute discussion de la nature de Dieu. La déclaration fondamentale de l’unité de Dieu est Deutéronome 6.4 : « Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. » Quelles que soient les conclusions que nous tirons à l’égard de la nature de Dieu, nous devons respecter ce passage – nos conclusions ne doivent pas le contredire. Il n’y a qu’un seul Dieu ; il n’y a pas trois Dieux. Il n’y a pas une multiplicité de Dieux ; il y en a un seul. Cette vérité est primordiale dans le christianisme aussi bien que dans le judaïsme. Quand on a demandé à Jésus d’identifier le premier commandement de la loi, il a répondu (en citant Deutéronome 6.4,5) : « Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force » (Marc 12.29,30). Il y a un seul Dieu, et l’homme doit l’aimer de tout son être. Ceci est le premier commandement : reconnaître que Dieu est unique et qu’il est le seul objet digne de notre dévotion absolue.

« Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien » (Jacques 2.19). Il est vrai, selon le livre de Jacques, qu’il y avait ceux qui se reposaient sur ce seul principe de base. Bien qu’il ne suffise pas de croire à ce principe seul, il est essentiel de reconnaître qu’il y a un seul Dieu. Un musulman m’a une fois demandé : « Est-il une croyance chrétienne que Dieu est un ? » Il pensait que les chrétiens ne croyaient pas en un seul Dieu, mais en trois dieux. « Oui, bien sûr que c’est une croyance chrétienne – lui assurai-je – il y a un seul Dieu, il n’y en a pas trois. »

En Romains 3.30 Paul démontre qu’il y a un seul plan de salut pour tous. Et sur quoi repose cette conclusion ? Sur le fait qu’il y a un seul Dieu. Il n’y a pas un plan de salut pour les Juifs et un autre pour les gentils. Et pourquoi pas ? Parce que Dieu est un. Il justifiera le Juif par la foi, et il justifiera le gentil de la même façon, par la même foi. Le fait qu’il y a un seul Dieu est fondamental dans le christianisme, et l’unité de Dieu n’est pas enseignée seulement dans l’Ancien Testament, mais aussi dans le Nouveau Testament.

L’unité dans la diversité

Ayant établi l’importance de l’unité de Dieu, nous avons un deuxième point à examiner : quelle est la nature de l’unité de Dieu ? Est-elle l’unité d’un monolithe ? « Monolithe » est dérivé de deux mots grecs : monos et lithos. Monos veut dire « seul » et lithos veut dire « pierre ». Un monolithe est une grande pierre. Elle n’est pas différenciée ; elle est pareille partout, sans différence de part et d’autre. Ce qui a le caractère d’un monolithe n’a pas de diversité dans son unité ; il n’y a qu’une masse qui n’est pas différenciée. L’unité de Dieu, ressemble-t-elle à l’unité d’un monolithe ? Ou bien, est-elle une unité complexe ? L’unité de Dieu ressemble-t-elle à l’unité d’un organisme vivant, tel un corps de personnes unifiées ? Ou bien, ressemble-t-elle à l’unité simpliste d’un monolithe ?

La prière de Jésus que tous ses disciples soient « un » peut nous aider à comprendre une unité qui permet la diversité en elle-même (Jean 17.20-23). Quelle sera la nature de leur unité ? L’unité des disciples, sera-t-elle semblable à l’unité d’un monolithe ? Ce serait impossible : dans cette unité seront plusieurs éléments, plusieurs composants. Il y aura un en plusieurs dans cette sorte d’unité. « Afin que tous soient un – pria-t-il – comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi… pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Jésus dit que l’unité de Dieu et lui-même doit être le modèle de l’unité de ses disciples.

Et quelle est la nature de l’unité des disciples ? « Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de Christ » (1 Corinthiens 12.12). (Dans cette phrase le mot « Christ » est employé pour l’Église.) L’unité de l’Église est une unité complexe ; c’est une unité composée de plusieurs éléments. On se sert de ce passage tout simplement comme un exemple d’unité complexe. Certainement, l’unité de Dieu est plus profondément complexe que la nôtre, mais il s’agit bien d’unité. Son unité est comme celle d’un organisme vivant ou d’une grande œuvre d’art, de littérature ou de musique. Il n’y a qu’un seul Dieu, un seul Être Divin, mais il y a de la diversité dans son unité. Dieu est une triade ; il y a trois personnes. Ce langage nous cause de la difficulté. Quand nous pensons à trois personnes, nous avons une tendance à penser à trois êtres séparés, mais nous devons résister à cette tendance. L’idée de trois êtres séparés (ou dieux) n’est pas ce qu’on cherche à communiquer par ce langage, et ce qui est plus important, ce n’est pas la réalité que le langage est appelé à décrire.

La complexité de la nature de Dieu ne devrait pas nous étonner. Toute réalité, y compris notre propre nature, est extrêmement complexe. On devrait s’attendre à ce que la nature de Dieu, lui qui est réalité suprême, soit bien plus complexe que celle de sa création. Lorsque l’on apprend pour la première fois que Dieu n’est pas une personne, mais plutôt trois – Père, Fils et Saint-Esprit – on n’apprend pas qu’il y a trois Dieux tandis que l’on avait cru qu’il y en avait un seul. On apprend seulement que Dieu est beaucoup plus grand que ce que l’on s’était imaginé. Ce fait concernant Dieu – qu’il est un et pourtant existe éternellement dans la triple relation personnelle de Père, Fils et Saint-Esprit – est ce que signifie la doctrine de la Trinité.

Questions et réponses

1. Le Saint-Esprit, comment est-il venu en existence ? Jésus est né ; Dieu a toujours existé ; d’où est venu le Saint-Esprit ?

La naissance de Jésus ne marque pas le début de son existence ; elle ne marque que son entrée dans le monde (Jean 1.14). Il est éternel (Jean 1.1). De même, l’Esprit n’est pas venu en existence ; il a toujours été Dieu l’Esprit et a toujours été avec Dieu le Père et le Fils. Si l’Esprit est venu en existence, il est une créature ou une force impersonnelle – un point de vue qui ne peut pas s’harmoniser avec les évidences bibliques.

2. Comment la traduction littérale de Jean 1.1 « la parole était un dieu », changerait-elle notre compréhension du verset ? J’aurais compris que son sens littéral est « la parole était un dieu ».

Selon les Témoins de Jéhovah, il faut traduire Jean 1.1 « la parole était un dieu », parce que dans le texte grec, « Dieu » (theos) manque d’article dans cette instance. (La langue grecque n’a que l’article défini, le/la/les. Puisque l’article défini n’est pas employé ici, les Témoins de Jéhovah supposent qu’ils peuvent traduire « un dieu ».) Cette traduction ne peut pas se concilier au monothéisme. Il est impossible que le Christ soit « un dieu ». Selon les Écritures il y a un seul Dieu. Tous les autres n’existent que dans l’esprit des hommes. Le Christ est soit Dieu soit un faux dieu. Il y a donc des difficultés doctrinales dans la traduction « un dieu ». Et la grammaire ? Dans les premiers dix-huit versets de Jean « Dieu » (theos) apparaît au moins quatre fois de plus sans l’article (1.6,12,13,18). Devrait-on traduire le verset 6 « Il y eut un homme envoyé d’un dieu » ? Le verset 12 : « enfants d’un dieu » ? Le verset 13 : « nés… d’un dieu » ? le verset 18 : « Personne n’a jamais vu un dieu » ? De telles déclarations seraient à propos dans un milieu païen, mais pas dans la bouche d’un chrétien. Afin d’être fidèles à leurs propres règles, les Témoins doivent traduire theos dans tous ces versets « un dieu ». Ils ne le font pas.

Sans article, l’accent est mis sur la qualité et le caractère du mot « Dieu ». Il n’est pas indéfini. La présence de l’article aurait rendu le mot précis, elle l’aurait marqué comme spécifique. Le sens de la déclaration de Jean est : « La parole était divine » ; le Christ possédait pleinement la nature et les qualités de Dieu.

3. Si le Christ est éternel, dans quel sens a-t-il été « engendré » (Hébreux 1.5, Psaumes 2.7) ?

Le mot « engendré » signifie-t-il que le Christ a commencé à exister, qu’il n’est pas éternel, et qu’il est inférieur au Père, comme certains le prétendent ? Regardez le contexte qui entoure la déclaration (« je t’ai engendré aujourd’hui ») dans l’Épître aux Hébreux. Au verset 3 il est déclaré que le Christ est la représentation exacte de la nature de Dieu (« l’empreinte de sa personne »). Comment peut-il représenter exactement la nature de Dieu s’il n’est qu’une créature et qu’il est inférieur dans sa nature ? Hébreux 1.6 dit : « Que tous les anges de Dieu l’adorent. » Jésus affirma que Dieu seul est le vrai objet d’adoration (Matthieu 4.10, citation de Deutéronome 6.13). Pierre refusa l’adoration de Corneille (Actes 10.25,26). L’ange corrigea Jean quand celui-ci se prosterna devant lui pour l’adorer (Apocalypse 19.10; 22.9). Et pourtant, Jésus se permit d’être adoré (Matthieu 28.9,10). Il ne corrigea pas Thomas quand l’apôtre l’appela « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20.28). De plus, selon Hébreux, le Christ est appelé Dieu par le Père (1.8), il est le Créateur (1.10), et il est éternel et immuable (il ne change pas), un attribut incontestable de Dieu (Psaume 90.2). En Actes 13.33 Paul interprète l’expression « engendrer » quand elle concerne le Christ comme se référant, non pas à un commencement dans le temps, mais à la résurrection. Le Christ fut engendré quand Dieu l’a officiellement déclaré être le Messie et l’a installé comme Messie par sa résurrection d’entre les morts. (Voir aussi Romains 1.4)

4. Au vu de la doctrine de la Trinité, pourquoi Jésus a-t-il dit : « Le Père est plus grand que moi » ?

Jésus devint entièrement humain. Puisque nous sommes des créatures de chair et de sang, « il y a également participé lui-même » (Hébreux 2.14), et a été « rendu semblable en toutes choses à » nous (Hébreux 2.17). Dans sa pleine identification avec nous, il « croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2.52), s’étonnait (Marc 6.6), devenait fatigué (Jean 4.6), éprouvait le besoin de prier (Hébreux 5.7), était tenté (Matthieu 4.1), avait faim (Matthieu 4.2) et soif (Jean 19.28), ne savait pas l’heure de son deuxième avènement (Matthieu 24.36), souffrait et mourut (Hébreux 5.8 et 2.14). Toutes ces expériences de Jésus se réfèrent à son état d’humiliation, un état qui n’était pas le sien éternellement, mais dont il se chargea pour nous. Avant de s’humilier pour nous ressembler, il « existait en forme de Dieu » et possédait « l’égalité avec Dieu » (Philippiens 2.6-8). Les passages qui parlent de l’infériorité de Jésus par rapport au Père, tel que Jean 14.28, se réfèrent à son état temporaire d’humiliation.

Harvey FLOYD
(Dans Vol. 3, No. 5)