À la recherche de l’Église du Seigneur

À la recherche d’un homme

Je voudrais que vous trouviez un homme. Pas n’importe quel homme, mais un homme spécifique. Il y a, en effet, un seul homme qui soit le bon.

Or, pour vous aider à identifier cet homme spécifique, je vous dirai son nom, sa taille et son poids, le lieu et la date de sa naissance, son lieu de résidence actuel, son lieu de travail, et une description de sa famille.

Pensez-vous qu’il sera possible de trouver cet homme ?

Je suppose que votre réponse serait : « Oui, avec une description aussi détaillée, je crois pouvoir le trouver. »

À la recherche d’une Église

Supposez maintenant que vous recherchez une Église (au lieu d’un homme). Pas n’importe quelle Église, mais une Église spécifique. Il y a, en effet, une seule Église qui soit celle que vous voulez trouver.

Comment pourriez-vous procéder à la recherche de cette Église spécifique ? Alors, tout comme vous pourriez trouver un homme en particulier si vous étiez muni d’une description complète de cet homme, vous pouvez identifier une Église spécifique si vous disposez d’une description détaillée de cette Église.

Si vous savez comment une Église adore, comment elle est organisée, ce qu’elle enseigne, les noms qu’elle porte, etc., vous serez en mesure de trouver l’Église qui correspond à la description.

Il n’y a qu’une seule Église !

Des milliers de groupes religieux dans le monde prétendent suivre Jésus. Mais ils ne sont pas tous pareils. Ils enseignent des doctrines contradictoires sur le salut. Ils n’adorent pas tous de la même manière. Ils portent des noms différents. Ils sont organisés et gouvernés de différentes manières.

Le monde dit chrétien est caractérisé par la confusion massive et la division, et cela ne peut pas être agréable à notre Seigneur !

Jésus pria que tous ceux qui croiraient en lui soient un (Jean 17.20,21). L’apôtre Paul écrivit que Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix (1 Corinthiens 14.33). Il enseigna également qu’il y a un seul corps (Éphésiens 4.4), qui est l’Église (Colossiens 1.18). En d’autres termes, la Bible enseigne qu’il n’y a qu’un seul corps – une seule Église !

Considérez ces vérités bibliques : (1) Jésus dit : « Sur ce roc je bâtirai mon Église » (Matthieu 16.18). (2) Jésus est le Sauveur du corps, l’Église (Éphésiens 5.23). (3) Dieu ajoute à l’Église ceux qui sont sauvés (Actes 2.47).

Ces textes prouvent que Jésus n’a bâti qu’une seule Église. Il est la tête, ou le chef, de cette Église unique. Il est le Sauveur de cette Église unique ! Pour être sauvé, il est donc essentiel d’être membre de cette Église-là, celle que Jésus a bâtie, car c’est elle qu’il sauvera.

Mais est-il possible, dans la division et la confusion du monde religieux, d’identifier l’Église que Jésus a bâtie – celle qui est décrite dans le Nouveau Testament ? Cher lecteur, la bonne réponse à cette question est catégorique : « Oui, c’est possible ! »

Identifier les traits de l’Église que Jésus a bâtie

Tout comme vous pouvez trouver un homme spécifique en recherchant celui qui correspond à la description que l’on vous donne, il vous est possible de trouver l’Église du Seigneur si vous cherchez l’Église qui possède les caractéristiques et qui porte les traits identifiants de l’Église tels qu’ils sont révélés dans le Nouveau Testament.

Le Nouveau Testament enseigne comment l’Église doit adorer. Il enseigne de quelle manière l’Église doit être organisée et gouvernée. Il révèle les noms par lesquels l’Église s’identifie, et comment s’appellent les individus qui composent l’Église. Le Nouveau Testament enseigne également comment une personne reçoit le salut et comment elle est ajoutée à cette Église.

Le culte de l’Église

(1) La veille de sa crucifixion, Jésus institua le repas du Seigneur (Matthieu 26.26-28). Il est question de manger du pain sans levain et de boire du fruit de la vigne (Matthieu 26.17,29) ; le pain représente le corps du Christ, et le fruit de la vigne symbolise son sang. L’Église du Seigneur faisait ceci en mémoire de Jésus (1 Corinthiens 11.23-29) le premier jour de la semaine (Actes 20.7).

NB : Aucun commandement, aucun exemple dans le Nouveau Testament n’autorise l’Église à observer le repas du Seigneur un autre jour de la semaine.

(2) En plus du repas du Seigneur, les premiers chrétiens écoutaient la Parole de Dieu quand ils s’assemblaient pour adorer Dieu. Actes 2.42 dit qu’ils persévéraient non seulement « dans la fraction du pain », mais aussi « dans l’enseignement des apôtres ». Selon Actes 20.7, les disciples étaient bien réunis « pour rompre le pain », mais ils écoutèrent aussi un discours de l’apôtre Paul. En 1 Timothée 4.13, Paul encourage le jeune prédicateur Timothée à s’appliquer « à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement », et il ordonna que les épîtres soient lues dans les Églises (1 Thessaloniciens 5.27; Colossiens 4.16).

(3) Un autre élément du culte de l’Église du Seigneur, selon le Nouveau Testament, c’est une offrande volontaire le premier jour de la semaine. Chacun doit donner selon sa prospérité (1 Corinthiens 16.1,2). Les Écritures enseignent, en outre, que l’on doit faire son don de bon cœur, avec générosité et comme on l’a résolu en son cœur (2 Corinthiens 9.6,7).

NB : Aucun commandement, aucun exemple dans le Nouveau Testament n’autorise d’autres méthodes pour financer l’œuvre du Seigneur, telles que des activités commerciales sponsorisées ou organisées par l’Église.

(4) Les membres de l’Église doivent chanter et célébrer de tout leur cœur les louanges du Seigneur (Éphésiens 5.19 ; Colossiens 3.16). L’action de chanter qui est recommandée dans ces passages est réciproque (« les uns les autres ») ; c’est donc l’assemblée entière qui y participe activement.

NB : Aucun commandement, aucun exemple dans le Nouveau Testament n’autorise l’emploi d’instruments de musique dans le culte chrétien. La seule sorte de musique que Dieu ait autorisée aux chrétiens quand ils s’assemblent pour l’adorer, c’est le chant, la musique vocale (appelée aussi la musique a cappella).

(5) L’Église du Seigneur est aussi un peuple qui prie (Actes 2.42; 4.23-31; 12.12; etc.). Il est de la volonté de Dieu, selon 1 Timothée 2.8, que les hommes prient en tout lieu. Les versets suivants interdisent aux femmes de prendre de l’autorité sur l’homme (1 Timothée 2.11,12). Ainsi donc, quand l’Église s’assemble, cela doit être les hommes qui conduisent, et les femmes doivent leur être soumises.

NB : Le Nouveau Testament n’autorise les femmes à conduire ni la prière en présence des hommes ni d’autres éléments du culte lorsque l’Église s’assemble pour adorer.

En voulant reconnaître l’Église qui est décrite dans la Bible, il faut chercher celle qui adore exactement comme le Nouveau Testament enseigne l’Église à adorer.

L’organisation de l’Église

Jésus est « la tête du corps de l’Église » (Colossiens 1.18). Dieu « l’a donné pour chef suprême à l’Église » (Éphésiens 1.22,23). Il est au-dessus de l’Église, partout au monde. C’est Dieu qui l’a voulu ainsi. Il y a aussi un plan d’organisation, inspiré de Dieu, pour l’organisation des assemblées locales.

Selon le Nouveau Testament, on établissait des anciens dans chaque ville selon des critères définis dans la Parole de Dieu (Tite 1.5-9). Les anciens étaient appelés également « évêques », qui veut dire « surveillants » (Actes 20.28). L’Église devait obéir à ces conducteurs (Hébreux 13.17).

Il est important de souligner que l’autorité des anciens ne s’étendait pas au-delà de l’assemblée locale. L’Église que Jésus a bâtie n’a pas de siège sur terre, et aucun groupe d’hommes n’a le droit de gouverner ou de créer des lois, ni pour toutes les Églises locales du monde ni pour celles d’une zone géographique. Chaque assemblée de l’Église du Seigneur est autonome vis-à-vis des autres assemblées (mais sujette, bien sûr, aux ordres de Jésus, le chef universel).

Les diacres aussi figurent dans l’organisation de l’Église du Seigneur. Le mot « diacre » signifie « serviteur » et décrit parfaitement le rôle des diacres dans une assemblée locale. Le diacre ne possède pas d’autorité particulière à part celle qui lui est déléguée par ses anciens pour accomplir ses tâches.

Le prédicateur dans l’Église du Seigneur est un ministre (autre mot qui signifie « serviteur », 1 Corinthiens 3.5; 4.1). À moins qu’il soit établi pour servir comme l’un des anciens de l’assemblée (Tite 1), le prédicateur ne détient pas plus d’autorité que n’importe quel autre membre de l’Église. Il se donne particulièrement à la tâche d’annoncer l’Évangile aux pécheurs et affermir dans la Foi ceux qui y obéissent.

Dans la recherche de l’Église que Jésus a bâtie, l’on doit tenir compte de la forme d’organisation enseignée dans le Nouveau Testament.

Les noms portés par l’Église du Seigneur

L’Église du Seigneur s’identifie par diverses appellations. En 1 Corinthiens 1.2, Paul adresse sa lettre à « l’Église de Dieu ». En 1 Timothée 3.15 il parle de « la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant ». Un autre terme par lequel l’Église s’identifie est « les Églises de Christ » (Romains 16.16) ; il fait référence aux diverses assemblées locales du peuple du Seigneur.

D’autres mots qui désignent le peuple du Seigneur sont « l’Église » (Actes 13.1), « le corps » (Colossiens 1.18) et « le royaume » (Colossiens 1.13,14).

Pour ce qui concerne leur relation avec le monde, les personnes sauvées qui composent l’Église sont appelées « saints » (Romains 1.7). Quant à leur relation les uns avec les autres, ils sont « frères » (Galates 6.1). Leur relation avec Dieu leur accorde le statut d’« enfants de Dieu » (1 Jean 3.2). Leur relation avec Jésus fait d’eux des « disciples », qui sont appelés « chrétiens » (Actes 11.26).

Dans les efforts de retrouver l’Église décrite dans la Bible, l’on a besoin de chercher cette Église qui s’identifie par des termes bibliques. Il faut remarquer, cependant, qu’une Église peut se désigner par un nom qui vient de la Bible, sans pour autant être l’Église du Seigneur. (Des Églises portent parfois des noms bibliques, mais ne sont pas bibliques dans leurs enseignements ou s’engagent dans des formes d’adoration qui ne sont pas autorisées par le Nouveau Testament.)

Comment l’on devient membre de l’Église

Une étude soigneuse et objective du Nouveau Testament révèle clairement comment une personne est sauvée du péché et devient membre de l’Église.

  1. Il faut écouter l’Évangile (Romains 10.17; Actes 8.35).
  2. Il faut croire en Jésus-Christ (Actes 16.31; Marc 16.15,16).
  3. Il faut se repentir de ses péchés (Actes 2.38; 17.30,31).
  4. Il faut confesser sa foi en Jésus (Actes 8.37).
  5. Il faut être baptisé (immergé) pour que ses péchés soient pardonnés (Actes 2.38; 22.16).

Selon la Bible, quand on suit les consignes inspirées par Dieu, l’on est sauvé et ajouté par le Seigneur à son Église.

Un appel

Dans ce monde de confusion et de division, faisons du Nouveau Testament notre guide et modèle spirituel, conformons-nous aux traits qui identifient l’Église que Jésus a bâtie. Parlons là où la Bible parle et gardons le silence là où la Bible est silencieuse.

Adorons de la manière enseignée dans le Nouveau Testament.

Organisons-nous de la manière enseignée dans le Nouveau Testament.

Identifions-nous par les termes qui se trouvent dans le Nouveau Testament.

Enseignons ce que le Nouveau Testament enseigne concernant ce qu’il faut faire pour être sauvé et devenir membre de l’Église du Christ.

David Sain
(dans Vol. 21, No. 1)


Voir aussi Là où l’Église n’existe pas encore.

La musique dans le culte

AVANT-PROPOS

On s’interroge souvent sur les raisons pour lesquelles les Églises du Christ n’utilisent pas d’instruments de musique dans le culte. C’est peut-être l’une des choses les plus frappantes pour le visiteur qui assiste pour la première fois à nos réunions, que de constater l’absence d’orgue, de piano, de guitare, de tam-tam, ou d’autres instruments d’accompagnement du culte. Cet étonnement est assez naturel si l’on considère que l’usage en est presque universel.

Par la voie de cet article, nous croyons utile de répondre à la question posée, en nous rapportant aux paroles de l’apôtre Pierre, qui nous dit : « Soyez toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » (1 Pierre 3.15).

Signalons immédiatement que ce n’est ni par goût personnel ni par mesure d’économie que nous nous abstenons d’employer des instruments de musique dans l’exercice du culte que nous rendons à Dieu, mais que c’est par principe de foi.


Qu’a autorisé Dieu dans le culte chrétien, quant à l’adoration sous forme de cantiques ? Écoutons le Saint-Esprit quand il dit : « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur » (Éphésiens 5.19). Écoutons la même expression de pensée dans l’Épître aux Colossiens : « Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce » (Colossiens 3.16).

Notons en particulier que l’Esprit Saint nous recommande expressément de nous « entretenir », c’est-à-dire, nous « instruire » et de nous « exhorter » mutuellement par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, et de chanter à Dieu sous l’inspiration de la grâce. Il s’avère que Dieu autorise, pour sa louange, l’usage de nos voix et de « nos cœurs », en chantant, en récitant les psaumes, etc.

La musique que Dieu agrée pour le culte qu’on lui rend se « joue » uniquement par les « cordes » de nos cœurs et s’élève jusqu’à lui par nos voix. Il n’est nulle part question dans le Nouveau Testament que ce culte lui soit rendu avec l’addition ou par le moyen d’instruments quelconques.

Telle est la voie indiquée par Dieu. Et puisque c’est Dieu que nous voulons adorer et exalter, et puisque c’est à lui que nous voulons plaire, obéissons attentivement à ses instructions.

En parlant de culte, nous faisons uniquement allusion à celui pratiqué sous l’ère chrétienne et non à celui pratiqué sous l’ère patriarcale ou mosaïque. Nous savons, en effet, que sous la loi de Moïse la musique instrumentale était non seulement tolérée, mais commandée par le livre des Chroniques dans les termes suivants : « Il fit placer les Lévites dans la maison de l’Éternel avec des cymbales, des luths et des harpes, selon l’ordre de David, de Gad le voyant du roi, et de Nathan le prophète ; car c’était un ordre de l’Éternel, transmis par ses prophètes » (1 Chroniques 29.25). Mais il faut cependant remarquer qu’à l’époque indiquée l’exercice du culte comprenait également des sacrifices d’animaux qui ne seraient assurément plus tolérés de nos jours.

De même, si un homme se présentait à notre lieu de culte avec un agneau sans défaut, afin de l’offrir en sacrifice à Dieu, lui serait-il permis de le faire sous prétexte que David offrait de tels sacrifices et qu’ils étaient à cette époque agréables à Dieu ? Que répondrions-nous ? Simplement que nous ne vivons plus actuellement sous la loi qui commandait des sacrifices d’animaux.

L’apôtre Paul a averti les chrétiens de Galatie que s’ils cherchaient leur justification dans la loi de Moïse, ils seraient « déchus de la grâce » et « séparés de Christ. » Dans le même contexte, il leur dit que s’ils cherchaient leur justification dans une partie de la loi, ils étaient tenus logiquement de l’observer tout entière (Galates 5.4,3; voir aussi Jacques 2.10).

Il faut donc s’en reporter à Jésus plutôt qu’à Moïse pour l’observance justifiée des pratiques auxquelles doivent obéir ceux qui s’appellent des chrétiens. Paul nous exhorte : « Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père » (Colossiens 3.17). Ainsi tout ce que nous faisons en tant que chrétiens doit s’accomplir, non au nom de Moïse, mais « au nom du Seigneur Jésus ». Cette expression « au nom de » implique l’autorité dont elle est revêtue. Par exemple, « au nom du roi » implique l’autorité royale comme base de directive. Faire quelque chose au nom du Seigneur signifie le faire par son autorité. Or, nous ne pouvons pas employer les instruments de musique dans le culte pour la bonne raison qu’il ne les a jamais autorisés.

Et ceux qui les emploient sans l’autorité divine doivent tenir compte de l’avertissement de l’apôtre Jean : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9). Or, aller plus loin que la doctrine (ou l’enseignement) du Christ, c’est faire ce qu’il n’a pas autorisé, et c’est le cas lorsqu’on se sert d’instruments de musique dans le culte. Il ne s’agit pas là d’une opinion ou d’une théorie humaine, mais bien d’un principe enseigné dans l’Écriture Sainte.

Il ne faut pas se tromper sur l’importance d’un ordre ou d’une directive émanant de Dieu. Il est clair que Dieu exige toujours que nous observions scrupuleusement sa parole. Comparons les avertissements de l’Ancien Testament avec ceux du Nouveau Testament. Dans le premier cas, Dieu dit : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris et vous n’en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l’Éternel votre Dieu, tels que je vous les prescris » (Deutéronome 4.2). Dans le Nouveau Testament il est tout aussi sévère quant à ceux qui modifient sa parole (voir Apocalypse 22.18,19).

Considérons le cas de Moïse qui, pour avoir frappé un rocher afin qu’il en sorte de l’eau, au lieu de simplement lui parler comme Dieu lui avait ordonné de faire, perdit son droit d’entrer en Terre Promise (Nombres 20.8-12). Et pourtant, Dieu lui avait ordonné auparavant de frapper un rocher (Exode 17.6). Il faut donc faire attention à ne rien faire que Dieu n’ait pas autorisé.

Sur le point de quitter ses apôtres et de retourner chez son Père, le Christ comprenait et prévoyait qu’ils auraient besoin de directives infaillibles, bien qu’il les eût personnellement instruits pendant plus de trois ans. C’est pourquoi il leur dit : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir » (Jean 14.16,17). Il leur dit encore : « Mais le consolateur, l’Esprit de vérité, vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir » (Jean 16.13). L’Esprit Saint descendit sur les apôtres au jour de la Pentecôte suivant la résurrection du Christ (Actes 2.1-4). Comme prévu et annoncé il vint sur eux pour les diriger dans toute la vérité. Les apôtres ont reçu et annoncé dans l’Évangile cette vérité qui sauve (1 Pierre 1.22-25). Il est à remarquer pourtant que l’Esprit n’a pas indiqué aux apôtres d’employer la musique instrumentale en les dirigeant « dans toute la vérité ».

Il s’en suit forcément que l’emploi d’instruments de musique ne fait aucunement partie de la « vérité » transmise par les apôtres.

Écoutons l’avertissement biblique contre la tendance qui prévaut d’élever nos propres désirs jusqu’à ne plus supporter la saine doctrine qui est l’Évangile de Christ (2 Timothée 4.3,4).

Des objections

Certaines objections sont soulevées contre cette pratique, pourtant apostolique, d’exclure les instruments de musique du culte chrétien.

1. « La Bible ne défend pas de se servir d’instruments de musique dans le culte chrétien. »

Répondons qu’il n’est pas nécessaire que Dieu défende spécifiquement tout ce qu’il ne veut pas, et méditons l’exemple ci-après. Dans le livre du Lévitique, nous lisons que Nadab et Abihu, fils d’Aaron « apportèrent devant l’Éternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné », au lieu du feu qu’il autorisait. À cause de cette substitution, que Dieu compta comme désobéissance volontaire, « le feu sortit de devant l’Éternel et les consuma : ils moururent devant l’Éternel » (Lévitique 10.1,2). Il est vrai que Dieu n’avait pas dit explicitement de ne pas utiliser le feu que ces deux sacrificateurs ont employé pour brûler le parfum. Mais il n’est pas nécessaire que Dieu défende spécifiquement tout ce qu’il ne veut pas qu’on fasse. Un ordre positif et explicite exclut d’office tout ce qui n’est pas compris dans un tel ordre. La parole de Dieu est en même temps exclusive et inclusive : elle inclut tout ce qui est commandé et elle exclut tout ce qui ne l’est pas.

Voyons un autre exemple : lorsque Dieu dit à Noé de construire l’arche, il lui dit de la construire en bois de gopher (Genèse 6.14). Dieu ne lui a pas dit : « Tu ne te serviras pas de bois de sapin, ou de chêne. » En spécifiant « bois de gopher », toutes autres espèces de bois étaient automatiquement exclues, sans que Dieu fût tenu à les citer par leur nom.

Le même principe doit s’appliquer aux instruments de musique. Il y a deux sortes de musique : la musique vocale et la musique instrumentale.

Le Seigneur ayant spécifié la musique vocale, il n’était pas nécessaire de défendre explicitement tout autre genre de musique. Le commandement de chanter précise ce que Dieu veut et exclut la musique instrumentale tout comme dans la Sainte Cène, l’ordre spécifiant le pain et le fruit de la vigne élimine tout autre aliment de la table du Seigneur. La substitution ou l’addition de lait, de viande, de pommes de terre, d’eau, etc., serait une désobéissance à l’ordre. Puisque nous admettons tous que Dieu exclut d’une manière positive et définitive tout autre aliment de cette partie du culte sans l’interdire explicitement, pourquoi ne pas faire application du même principe en ce qui concerne la musique instrumentale dans le culte ? Le commandement positif et explicite de chanter est une exclusion de tout autre genre de musique.

2. On peut nous objecter que « le Nouveau Testament nous exhorte à adorer Dieu par des Psaumes, et le 150e, parmi d’autres, recommandant qu’on l’adore avec toutes sortes d’instruments ; nous pouvons donc le faire. »

Cette objection contre notre thèse perd sa force lorsque l’on considère à nouveau les textes des Écritures précités. En effet, il ne faut pas perdre de vue que les Psaumes issus de l’Ancien Testament recommandent aussi aux adorateurs d’autres actes de culte tels que les holocaustes (Psaumes 66.13-15), actes qui ont été abolis.

En effet, les Psaumes et de telles prescriptions font partie de l’Ancienne Alliance, qui fut remplacée par la Nouvelle (Hébreux 8.7).

L’usage recommandé par le Nouveau Testament pour les Psaumes nous autorise à les chanter ou à les réciter, mais n’autorise pas l’emploi d’instruments de musique.

3. « Il est loisible d’avoir des instruments de musique chez soi ; pourquoi donc ne pas les avoir dans l’Église ? »

Chez soi, tout ce qui est moralement juste est permis, mais dans l’Église rien n’est permis qui ne soit autorisé par le Nouveau Testament. Ce qui est moralement acceptable chez soi n’est pas nécessairement permis dans le culte. Par exemple, il est moralement permis de se laver les mains avant le repas, mais ce ne sera pas là un acte de culte.

4. « Il n’y a pas de différence entre l’emploi d’instruments de musique, et l’emploi d’un baptistère ou d’un recueil de cantiques ; ils sont l’un et l’autre tout simplement des aides dans le service de Dieu. »

Il est vrai qu’un baptistère et un recueil de cantiques sont des aides, mais l’instrument de musique est une addition. L’acte accompli dans un baptistère est l’acte ordonné par Dieu tandis que l’acte exécuté quand on joue d’un instrument de musique est un acte que Dieu n’a pas ordonné. Se servir d’un livre de cantiques en chantant constitue un acte que Dieu a ordonné (ni plus ni moins), mais chanter n’est pas jouer : ce sont deux actes bien différents. Chacun peut exister sans l’autre. Dieu a ordonné l’un dans le culte mais pas l’autre.

Des instruments dans l’Église

Il n’y a pas eu d’instruments de musique dans le culte chrétien pendant plus de 600 ans après la mort du Christ – 600 ans après l’établissement de l’Église du Seigneur. Citons L’American Encyclopedia : « Le Pape Vitalien a, pour la première fois, introduit les orgues dans quelques églises d’Europe occidentale vers l’an 670. Mais le plus ancien rapport digne de confiance est celui d’un orgue envoyé comme cadeau par l’empereur grec Constantin Copronymu, à Pépin, roi des Francs, en 755 » (Tome XII, page 688).

Citons aussi la Schaff-Herzog Encyclopedia : « Dans l’Église grecque l’orgue n’est jamais entré en usage. Mais après le 8e siècle il est devenu de plus en plus courant dans l’Église latine : pas toutefois, sans opposition du côté des moines… » (Tome 3, page 702). L’Église orthodoxe, quoique ne suivant pas les ordonnances bibliques en bien des points, a conservé néanmoins l’exemple biblique dans le baptême par immersion et dans la musique a capella, c’est-à-dire sans instrument.

Le fait d’exclure les instruments de musique dans leur culte n’est pas une « idée fixe » suivie uniquement par les Églises du Christ. C’est plutôt un point de conviction commun à plusieurs chefs religieux des plus éminents et érudits. Écoutons ce que quelques-uns d’entre eux disent à ce sujet.

Martin Luther rejeta l’emploi de l’orgue en disant : « L’orgue dans le culte à Dieu est un insigne de Baal. »

Jean Calvin disait de l’orgue dans le culte : « Les instruments de musique pour célébrer les louanges de Dieu ne sont pas plus appropriés que de brûler de l’encens, d’allumer des lampes ou de restaurer les autres ombres de la loi. Les hommes qui aiment la pompe extérieure peuvent se réjouir dans ce bruit mais la simplicité que Dieu nous recommande par les apôtres lui est de beaucoup plus agréable… La voix humaine… surpasse assurément tous les instruments de musique » (Dans son commentaire du 23e Psaume).

John Wesley dit : « Je n’ai point d’objection contre les instruments de musique dans nos églises, pourvu qu’ils ne soient ni vus, ni entendus » (Adam Clarke’s Commentary, Tome 4, page 684).

Adam Clarke est compté parmi les plus éminents commentateurs bibliques au monde. Il fut contemporain de John Wesley. Concernant les orgues dans le culte, il dit : « Je suis un vieil homme et un vieux prédicateur : et je déclare que je n’ai jamais pu constater qu’ils aient été producteurs d’un bien quelconque dans l’adoration de Dieu : et j’ai des raisons de croire qu’ils ont été producteurs de beaucoup de mal. La musique en tant que science, je l’estime et l’admire, mais les instruments de musique dans la maison de Dieu je les ai en abomination et je les déteste ; c’est l’abus de la musique et je joins ma protestation contre toutes corruptions pareilles dans le culte de l’Auteur du Christianisme » (Adam Clarke’s Commentary, page 684).

Ce qu’ont pensé ces hommes ne prouve pas qu’on ne doit pas se servir d’instruments de musique dans le culte chrétien : seul l’enseignement du Christ et de ses apôtres peut établir cette interdiction. Mais ces hommes sont cités pour démontrer que de tels instruments dans le culte ont été rejetés par beaucoup parmi les plus grands chefs religieux.

Résumons donc en disant au sujet de la musique instrumentale que ni le Christ, ni le Saint-Esprit, ni les apôtres ne l’ont jamais autorisée. Aucune assemblée apostolique ne l’a employée. Prenant le Nouveau Testament comme notre seule règle de foi et de pratique en matière du culte chrétien, et voulant demeurer dans l’enseignement apostolique, nous nous voyons dans l’obligation absolue d’exclure les instruments de musique de notre culte.

Auteur inconnu
(Dans Vol. 4, No. 4)