Pierre fut-il le premier «Pape»?

Considérez ce que vous connaissez des papes, à la lumière de ces faits concernant l’apôtre Pierre :

  1. Pierre avait une belle-mère et était donc marié (Luc 4.38). Au lieu de délaisser sa femme pour servir le Seigneur, il se fit accompagner par elle (1 Corinthiens 9.5).
  2. Pierre demeura un homme pauvre. Il dit en Actes 3.6 : « Je n’ai ni argent ni or. »
  3. Pierre n’acceptait pas qu’on se prosterne devant lui. Lorsque Corneille voulut se prosterner aux pieds de Pierre, celui-ci « le releva, en disant : Lève-toi ; moi, aussi, je suis un homme » (Actes 10.26).
  4. Les autres apôtres ne regardaient Pierre ni comme infaillible ni comme leur supérieur. Paul écrivit : « Mais quand Pierre vint à Antioche, je me suis opposé à lui en public, parce qu’il était dans l’erreur » (Galates 2.11).

Ce que la Bible ne dit jamais :

  1. La Bible n’emploie pas les termes « Pape », « Pontife », « Évêque de Rome », « Vicaire du Christ ». L’expression « Saint Père » n’est jamais employée pour parler de Pierre ou d’un autre homme.
  2. La Bible ne dit nulle part que Pierre était l’évêque de Rome. Elle ne suggère même pas qu’il y ait jamais mis les pieds. En fait, dans son Épître aux Romains, l’apôtre Paul salue par leurs noms 27 personnes dans l’Église de Rome, mais il ne fait pas mention de Pierre. Ne l’aurait-il pas salué si Pierre se trouvait à Rome et qu’il était même le « chef » de l’Église ? Plus tard, lorsque Paul lui-même se trouvait à Rome, il écrivit plusieurs épîtres. Il y met des salutations de la part de certains frères dans l’Église romaine, mais encore, le nom de Pierre n’y figure pas – chose étrange si réellement Pierre dirigeait l’assemblée de Rome
  3. Aucun passage biblique ne parle de successeurs des apôtres. Les évêques sont mentionnés dans le Nouveau Testament, mais ils ne sont jamais appelés successeurs de qui que ce soit.

B. B.
(Dans Vol. 9, No. 3)


Voir aussi Jésus, seul chef de son Église.

Jésus, seul chef de son Église

Jésus est le fondateur de l’Église dont nous lisons dans la Parole de Dieu. Il est en même temps son chef, ou roi, car l’Église est bien un royaume, un royaume spirituel. La parole du Christ, contenue dans le Nouveau Testament, est la loi qui gouverne l’Église. C’est par elle que le roi fait connaître sa volonté. Comme Jésus dit en Matthieu 28.18 avant de remonter au ciel : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. »

Dans l’histoire du christianisme, les hommes ont toujours tenté de s’approprier l’autorité du Christ, s’attribuant un rôle auquel ils n’ont aucun droit. De la bouche ils honorent l’autorité du Christ, mais dans la pratique ils mettent de côté les enseignements clairs du Christ pour imposer leurs propres conceptions humaines. Qu’ils portent le titre de « Prophète-Pasteur » (Église du Christianisme Céleste), de « Pontife romain » (Église Catholique), ou de Président du Conseil des Apôtres (Église Mormone), ces chefs humains cherchent à jouer un rôle dont on ne trouve aucune trace dans le Nouveau Testament. Selon le catéchisme de l’Église Catholique, le Pape, que le Catholique fidèle est censé considérer comme étant « le doux Christ sur terre », a sur l’Église – et je cite – « en vertu de sa charge de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l’Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu’il peut toujours librement exercer ». (Notez bien que le mot vicaire, du latin vicarius, signifie littéralement « remplaçant ».) D’autres communautés n’emploient pas forcément le même langage, mais leurs dirigeants s’approprient en réalité presque le même degré de pouvoir sur les assemblées.

Au vu de cet état des choses dans les différentes Églises de nos jours, il vaut la peine de revoir les passages qui insistent sur le rôle de Christ dans son Église. Fixer dans notre esprit l’autorité suprême de Jésus-Christ peut nous aider à ne pas mal comprendre les textes qui nous parlent des rôles à jouer par de simples hommes, les rôles d’évêques ou de pasteurs, de diacres, d’évangélistes, etc. Nous éviterons ainsi d’approuver une usurpation du pouvoir de Jésus.

La souveraineté du Christ

Plusieurs images sont employées dans le Nouveau Testament pour enseigner la place de Jésus dans son Église. Il est présenté, par exemple, comme étant la tête du corps de l’Église. Éphésiens 1.20-23 dit que Dieu a déployé sa puissance en Christ, « en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes… Il a tout mis sous ses pieds, et il l’a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous ». La même idée paraît en Colossiens 1.18 : « Il est la tête du corps de l’Église ; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. » Il est évident que c’est la tête qui dirige ou « donne des ordres » au corps. Les membres du corps ne se réunissent pas pour voter ou décider ensemble s’ils veulent faire ce que veut la tête. Aucun membre du corps humain ne prétend remplacer la tête ou diriger les autres membres à sa guise.

D’autres passages bibliques présentent Jésus comme le roi. Il dit lui-même devant Ponce Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde… Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean 18.36,37). Dès le jour de la Pentecôte, la royauté ou la seigneurie de Jésus était un élément constant dans la prédication des apôtres. Pierre conclut son sermon en Actes 2 par ces paroles : « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2.36). Dieu l’a fait Seigneur et Christ, c’est-à-dire celui qui est oint comme roi. Son royaume n’est pas une monarchie constitutionnelle où son pouvoir est sévèrement limité, un royaume où, en réalité, un premier ministre gouverne le pays. Non. Toute autorité a été donnée à Jésus.

Une troisième comparaison qu’emploie le Nouveau Testament pour décrire la relation entre Jésus et son Église concerne le berger et son troupeau. Jésus dit en Jean 10.13-16 : « Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, comme le Père me connaît et comme je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. » « Cette bergerie » était le peuple juif, au milieu duquel Jésus exerçait son ministère terrestre. Les brebis qui n’étaient pas « de cette bergerie » étaient les non-Juifs qui accepteraient l’Évangile. Les « brebis » juives et les « brebis » non-juives forment, selon la parole de Jésus, « un seul troupeau », et il n’y a qu’« un seul berger ». En d’autres termes, il y aurait une seule Église pour tous, Juifs et non-Juifs, et il y aurait un seul berger, ou chef, un seul homme pour guider et diriger l’Église. Cet unique berger est Jésus. Il n’y a pas un berger dans le ciel et un autre qui le représente sur la terre.

Quelques-uns se diront : « Mais les brebis, les simples fidèles, que peuvent-ils faire si des hommes se sont emparés du pouvoir dans l’Église ? Oui, il y a des chefs religieux qui s’attribuent de l’autorité que la Bible ne leur donne pas. Mais les membres ordinaires n’ont aucune possibilité de changer cela. Ils sont obligés de faire ce que décident les chefs. » Mais ce raisonnement n’est pas juste. Toujours en Jean 10 nous lisons au sujet de Jésus : « Les brebis entendent sa voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors. Lorsqu’il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles ; et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront point un étranger ; mais elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers » (Jean 10.3-5). Notre foi doit être basée sur Jésus-Christ, et lui seul. C’est Jésus que l’Église doit suivre. C’est sa voix, qui se fait entendre dans le Nouveau Testament, que nous devons écouter.

N’y a-t-il pas d’autres pasteurs légitimes ?

Jésus est bien le berger ou le pasteur de l’Église, mais la Bible ne parle-t-elle pas d’autres pasteurs légitimes ? Il est vrai que le terme « pasteur » ne se réfère pas uniquement à Jésus dans le Nouveau Testament ; les autres « pasteurs » travaillent sous la direction de Jésus, le vrai propriétaire du troupeau. Aucun d’eux n’occupe la place de Jésus sur la terre. Considérez ces propos de l’apôtre Pierre : « Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée. Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain honteux, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire » (1 Pierre 5.1-4). Il n’est pas nécessaire de préciser que « le souverain pasteur » est Jésus-Christ. Il est également clair que ces autres pasteurs doivent suivre non pas leur volonté, mais celle du souverain pasteur s’ils espèrent recevoir de sa part cette couronne de gloire dont l’apôtre parle.

Et l’apôtre Pierre ?

D’autres objecteront que l’apôtre Pierre avait une place particulière dans l’Église. Ne l’appelle-t-on pas « le Prince des Apôtres » ? N’est-ce pas à lui seul que Jésus dit : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » (Matthieu 16.19) ? En fait, la Bible n’appelle nulle part Pierre « le Prince des Apôtres ». Mais examinons cette question des clefs que Jésus promet donner à Pierre, les clefs de son royaume, son Église. À quoi sert une clef ? À ouvrir ou fermer, à donner ou refuser l’accès. Jésus emploie le mot « clef » de cette façon en Luc 11.52 : « Malheur à vous, docteurs de la loi ! parce que vous avez enlevé la clef de la science ; vous n’êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché d’entrer ceux qui le voulaient. » Comment Pierre s’est-il servi des clefs du royaume pour ouvrir les portes de l’Église ? Le jour de la Pentecôte, c’est Pierre qui a prêché l’Évangile pour la première fois. Il a parlé de la vie, la mort et la résurrection de Jésus. Quand la foule a demandé ce qu’il fallait faire, « Pierre leur dit, » selon Actes 2.38 : « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » Trois mille Juifs ont obéi à cette exhortation, et l’Église du Christ a vu le jour. Plus tard, en Actes 10, ce fut encore Pierre qui a prêché pour la première fois aux non-Juifs. C’était dans la maison de Corneille. En Actes 15.7 Pierre se référa à ce qui était arrivé ce jour-là chez Corneille : « Une grande discussion s’étant engagée, Pierre se leva, et leur dit : Hommes, frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait un choix parmi vous, afin que, par ma bouche, les païens entendissent la parole de l’Évangile et qu’ils crussent. » Pierre a ainsi ouvert les portes du royaume aux Juifs et aux non-Juifs.

Quant au droit de lier et de délier, il s’agit de déclarer obligatoire ou de dispenser d’un devoir. En Matthieu 23.4, Jésus accuse les scribes et pharisiens d’avoir lié de lourds fardeaux et de les avoir mis sur les épaules des hommes. Ils avaient rendu obligatoires toutes sortes de devoirs religieux, qui, en fait, n’étaient que des traditions humaines. Pierre aurait l’autorité de dire aux hommes ce que Dieu exigeait d’eux, et ce qu’ils ne seraient plus obligés de faire. Mais remarquez bien que cette même autorité serait donnée par le Seigneur à tous les apôtres. Il leur dit en Matthieu 18.18 : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Tous les apôtres communiqueraient par inspiration la volonté de Dieu pour les hommes dans l’ère chrétienne. La distinction de Pierre serait le fait d’être le premier à prêcher l’Évangile et les conditions du salut, d’abord aux Juifs, et ensuite aux païens, tout comme il avait été le premier à confesser que Jésus était le Christ, le Fils de Dieu.

Pierre avait-il une plus grande mesure d’autorité que les autres apôtres ? Pierre lui-même n’en dit rien. Nulle part dans la Bible Pierre ne se réfère à lui-même comme étant le chef des apôtres. Et rien ne suggère que les autres voyaient Pierre comme étant leur supérieur. Quelques heures avant l’arrestation de Jésus, et donc bien après la promesse de Jésus de donner les clefs du royaume à Pierre, « il s’éleva parmi les apôtres une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand ? » (Luc 22.24). Les collègues de Pierre n’avaient évidemment pas compris les propos de Jésus comme un signe que Pierre serait le plus grand parmi eux. Et Jésus n’a pas saisi l’occasion pour appuyer la position spéciale de Pierre. Au contraire, il a tout simplement répété son enseignement que celui qui veut être grand doit s’humilier et se rendre serviteur des autres. Ni Pierre ni ses soi-disant successeurs n’ont été chef de l’Église sur terre.

Conclusion

L’Église n’a qu’un seul chef, Jésus-Christ. Il n’y en a pas deux : un dans le ciel et un autre sur la terre. Jésus est la tête du corps ; il est le roi qui règne sur le royaume ; il est le berger qui dirige le troupeau. Il n’accepte pas de rival ; il n’a pas besoin de remplaçant.

B. B.
(Dans Vol. 9, No. 3)


Voir aussi Pierre fut-il le premier «Pape»?.

Selon les hommes…

« Le Pape, évêque de Rome et successeur de S. Pierre,… est fondement de l’unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles. En effet, le Pontife romain a sur l’Église, en vertu de sa charge de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l’Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu’il peut toujours librement exercer. ¶882

« …De cette infaillibilité, le Pontife romain, chef du collège des évêques, jouit du fait même de sa charge quand, en tant que pasteur et docteur suprême de tous les fidèles, et chargé de confirmer ses frères dans la foi, il proclame, par un acte définitif, un point de doctrine touchant la foi et les mœurs. » ¶891

Catéchisme de l’Église Catholique,1992


Quel est le protocole pour celui qui voudrait écrire une lettre au Pape ? « On se sert comme en-tête de la formule Très Saint Père, on écrit à la troisième personne en désignant le pape par les mots Votre Sainteté et l’on termine par les lignes suivantes, sans en changer la disposition :

Prosterné aux pieds de Votre Sainteté et implorant la faveur de sa bénédiction apostolique,
J’ai l’honneur d’être,
Très Saint Père,
avec la plus profonde vénération,
de Votre Sainteté,
le très humble et très obéissant serviteur et fils. »

Le parfait secrétaire, Références Larousse, 1986.