L’enfant prêté par Dieu

En plus de ceux qui sont sans enfant à cause de la stérilité (voir «Une place et un nom préférables à des fils et à des filles»), certains se trouvent dans une condition pareille parce que leurs enfants sont décédés. Eux aussi ont besoin d’accepter la volonté de Dieu et garder leur confiance en lui. Car après tout, nous ne sommes que de passage sur la terre, comme le dit si bien cet auteur inconnu :


L’enfant prêté par Dieu

« Je vous prêterai, pour un peu de temps, un enfant qui m’appartiendra » dit Dieu,

« Pour que vous l’aimiez tant qu’il vivra, et le pleuriez quand il sera mort.

Cela sera peut-être pour six ans ou sept, ou bien pour quarante-deux ou quarante-trois ;

Mais accepterez-vous, jusqu’à ce que je le rappelle, d’en prendre soin pour moi ?

Il viendra avec son charme pour égayer vos cœurs,

Et (si son séjour est bref) vous aurez ses doux souvenirs pour soulager votre douleur.

Je ne peux pas promettre qu’il restera,

Car, de la terre l’esprit de chacun me revient.

Mais tant qu’il sera de ce monde, vous devrez le guider dans le bon chemin.

Par les paroles de vos bouches et par votre vie.

Vous l’enseignerez : c’est une lourde charge que je vous confie.

Alors, lui donnerez-vous tout votre amour ?

Penserez-vous que le labeur n’a pas été pour rien ?

Et refuserez-vous de me haïr quand je viendrai pour reprendre cet enfant qui aura toujours été le mien ? »

J’ai cru les entendre dire : « Que ta volonté soit faite, cher Seigneur.

Pour toutes les joies que cet enfant apportera nous courrons le risque de la douleur.

Nous l’abriterons avec tendresse, et nous l’aimerons aussi longtemps qu’il vivra.

Et pour le bonheur que nous aurons connu, jamais, jamais nous ne serons ingrats.

Mais si tes anges viennent le chercher beaucoup plus tôt que nous aurions pensé,

Nous accepterons courageusement l’amère douleur, et notre cœur connaîtra, malgré tout, ta paix. »

Auteur inconnu
(Dans Vol. 8, No. 6)

«Une place et un nom préférables à des fils et à des filles»

Le désir de faire des enfants

Cela fait plusieurs années maintenant, mais je me la rappelle clairement, même aujourd’hui – la voix peinée d’un frère en Christ qui s’apprêtait à abandonner son épouse stérile afin de se lier à une autre femme. Conscient de la culpabilité de l’acte qu’il posait, mais excessivement frustré par son épreuve, il s’exclama : « D’abord, je suis pauvre ; et en plus, je n’ai pas d’enfants. Je ne peux plus le supporter ! »

Pourquoi vouloir des enfants à ce point-là ? Les raisons sont nombreuses. Les enfants apportent souvent une joie profonde. Leur beauté, leur innocence, leurs rires, leur amour sans façon, leur besoin d’être aimés et protégés, et beaucoup d’autres traits nous attirent et suscitent en nous des sentiments de tendresse et de générosité. Nous voulons des enfants pour les aimer, et cela est bon et normal, et presque universel. Selon les croyances et les valeurs de la société dont nous faisons partie, d’autres facteurs peuvent renforcer le désir de faire des enfants. La femme qui n’est pas capable de prendre grossesse et porter à terme un enfant peut être peinée autant pour son mari que pour elle-même, car elle veut lui donner le plaisir d’être un père. Malgré ses assurances au contraire, elle peut croire qu’il l’aimerait davantage si elle arrivait à lui donner des enfants. Quand la faute est chez l’homme, il peut avoir le sentiment que sa masculinité est mise en cause, et que, compte tenu de son infertilité, il est « moins homme ». Le fort désir de petits-enfants chez les parents d’un couple frappé par la stérilité représente une pression supplémentaire, surtout si les « grands-parents en attente » n’ont pas d’autres enfants qui puissent satisfaire leur désir de petits-enfants. (Si, par contre, le frère de celui qui n’arrive pas à leur donner des petits-enfants en fait, le problème de favoritisme et de jalousie risque de se poser.) Dans les sociétés plus traditionnelles, on veut des enfants aussi pour qu’ils aident aux travaux champêtres.

Certains veulent des enfants pour ne pas être isolés et sans soutien dans leur vieillesse. D’autres s’attachent à des croyances selon lesquelles les descendants sur terre servent les ancêtres déjà disparus. Avec de telles idées, il ne faut absolument pas que la lignée s’arrête, car le bonheur dans l’au-delà dépend de ceux qui resteront. D’autres encore craignent surtout le mépris et la moquerie de leurs voisins.

Les tentations suscitées par la stérilité

L’absence d’enfants dans un foyer où ils sont très voulus fait souffrir sur le plan émotionnel d’un désir profond qui n’est jamais satisfait, surtout si des grossesses qui offrent de l’espoir se terminent à chaque fois par de fausses couches. On lutte avec des sentiments d’insécurité, d’échec, ou même de culpabilité. La fête des Mères ou la fête des Pères, la fierté d’un(e) ami(e) à l’égard de son propre enfant, et même les questions bien intentionnées de la part des connaissances qui veulent savoir quand le couple compte faire un enfant – toutes sortes de situations innocentes finissent par réveiller la douleur des couples sans enfants.

Cet état des choses constitue une sérieuse épreuve de la foi de ces couples. Satan se sert souvent de la situation pour les faire tomber dans le péché. Nous avons déjà évoqué le cas d’un frère qui a délaissé sa femme afin de trouver une autre qui pourrait lui donner un enfant. Parfois, les parents du mari d’une femme stérile mettent une pression sur lui afin de renvoyer son épouse, ou (au moins en Afrique) d’en prendre une deuxième. Pareillement, les parents d’une femme dont le mari ne peut pas la rendre enceinte essaient souvent de pousser leur fille à trouver un autre mari. Encore, certains célibataires, voulant à tout prix avoir des enfants, mais n’ayant pas encore eu la possibilité de se marier, trouvent préférable de faire des enfants dans la fornication que de ne pas en faire du tout.

En plus des tentations au divorce, au péché sexuel, ou à la polygamie, il y a d’autres dangers. L’Ancien Testament mentionne souvent un faux dieu adoré par les voisins des Israélites, un dieu du nom de Baal. C’était un « dieu de fertilité », censé offrir de bonnes récoltes, la multiplication du bétail, et bien sûr, des enfants. Les Israélites se rendaient trop souvent infidèles envers l’Éternel par la participation au culte de Baal et de ses « femmes », Ashérah, Astarté, et d’autres. Les religions païennes de nos jours séduisent les hommes par la même sorte de promesses. Si l’on n’arrive pas à faire des enfants, il est recommandé par certains d’adorer les esprits du marigot, de se procurer une statuette magique, ou de consulter tel ou tel charlatan.

Certains n’oseraient jamais se rendre auprès d’un praticien idolâtre pour obtenir des enfants, mais ils mettent leur confiance en des soi-disant « prophètes » que l’on retrouve dans des Églises renommées pour les miracles. Puisque ces personnes emploient le nom de Jésus, ceux qui sont spirituellement imprudents les suivent dans l’espoir d’une solution au problème de l’infertilité, sans contrôler l’enseignement et sans reconnaître qu’il y a « des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses serviteurs aussi se déguisent en ministres de justice » (2 Cor. 11.13-15). Ils se laissent ainsi séduire par les fausses doctrines de ces faux prophètes, et ils sont perdus.

Enfin, d’autres sont vaincus par l’amertume envers Dieu, qui n’exauce pas leurs prières de la manière qu’ils veulent. Ils ne peuvent pas comprendre pourquoi, malgré leurs efforts de lui être fidèles, Dieu ne leur donne pas d’enfants, alors qu’il en donne plusieurs à des non-croyants qui sont parfois négligents ou même brutaux envers ces chers petits êtres que Dieu leur a confiés. Ces personnes découragées et scandalisées considèrent que Dieu est injuste, capricieux ou méchant, et ils ne veulent plus le servir.

Compte tenu de la gravité de l’épreuve spirituelle et du fait que le taux d’infertilité atteint selon le pays ou la région entre 10 % et 40 % des couples, ce problème mérite bien notre réflexion.

Conseils pour ceux qui n’ont pas d’enfants

1. Reconnaissez que c’est Dieu qui donne les enfants.

« Des fils sont un héritage de l’Éternel » (Psaume 127.3). Tellement Rachel, la femme du patriarche Jacob, voulait-elle être mère, elle s’écria un jour à son mari : « Donne-moi des enfants, ou je meurs ! » (Gen. 30.1). Jacob répondit qu’il n’était pas « à la place de Dieu ». En effet, c’est Dieu qui décide, finalement, de donner ou de ne pas donner des enfants, et c’est à lui qu’il faut les demander. Nous lisons en Genèse 25.21 : « Isaac implora l’Éternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Éternel l’exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte. » Le premier livre de Samuel commence par l’histoire d’une autre femme stérile, Anne, épouse d’Elkana. Anne avait une coépouse, Peninna, qui avait des enfants et prenait plaisir sans cesse à vexer Anne et l’humilier de n’avoir pas d’enfant. Dans « l’excès de sa douleur et de son chagrin », Anne pria longtemps pour demander un fils et « répandait son âme devant l’Éternel » (1 Sam. 1.10-16). Dieu écouta sa prière et lui donna un fils, qu’elle nomma Samuel, qui veut dire « demandé à l’Éternel ».

Quels que soient nos problèmes, nous devons apprendre à les confier tous à Dieu. « Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâce. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Phil. 4.6,7). Quand nous confions une affaire au Seigneur, il va sans dire que nous renonçons à tout recours à d’autres puissances spirituelles. Les animistes attribuent parfois leurs enfants aux eaux qu’ils ont adorées ou aux objets magiques qu’ils ont acquis. Mais le chrétien regarde vers Dieu qui seul donne la vie.

En reconnaissant que c’est Dieu qui donne des enfants, nous acceptons aussi que Dieu ait le droit de refuser les enfants à quelqu’un. Quand nous prions, nous demandons toujours selon sa volonté (1 Jean 5.14). Comme Jésus, nous disons : « Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne » (Luc 22.42). Il y a des fois où, dans sa souveraineté et son omniscience, Dieu permet à ses enfants de souffrir. Nous devons, dans de tels cas, supporter la souffrance et continuer de faire ce qui est bien (1 Pierre 2.20). Dieu connaît les projets qu’il a formés sur nous (Jér. 29.11), et il se peut que les enfants ne soient pas la bénédiction que nous pensons (voir 1 Cor. 7.26-31). Peut-être qu’il veut cultiver en nous la compassion, pour que nous ayons de la sympathie pour d’autres qui souffrent de l’infertilité (voir 2 Cor. 1.3,4). Il se peut que Dieu ne nous accorde pas nos propres enfants parce qu’il veut que nous soyons pleinement disponibles pour nous occuper des orphelins ou des enfants négligés. Il est possible que Dieu soit en train d’éprouver notre fidélité ou notre soumission envers lui en nous faisant attendre ou en nous refusant ce que nous désirons. Quand vous êtes tenté d’être infidèle envers Dieu dans votre désir d’avoir des enfants, souvenez-vous des paroles du Christ : « Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Matthieu 10.37). Soyons soumis, acceptons sa volonté, et faisons-lui confiance. Notre Père divin sait mieux que nous ce qu’il convient de nous accorder.

2. Apprenez à compter sur Dieu pour vos besoins.

« Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » (1 Pierre 5.7)

« Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. C’est donc avec assurance que nous pouvons dire : Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien. » (Héb. 13.5,6)

« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matt. 6.33)

Ne soyez pas angoissé concernant votre avenir simplement parce que vous n’avez pas d’enfants. Croyez aux promesses de votre Dieu. Vous n’avez pas besoin de savoir d’avance par quel moyen il pourvoira à vos besoins. Sachez seulement qu’il a tous les moyens. Que vous ayez des enfants ou pas, il veut que votre confiance soit placée, non pas en vos enfants ou vos économies ou la caisse de prévoyance sociale, mais en lui. Cela ne signifie pas que les enfants ne doivent pas subvenir aux besoins de leurs parents âgés ou que le chrétien ne devrait pas contribuer à la caisse de prévoyance. Mais nous ne devons ni vivre dans l’inquiétude ni douter du pouvoir de notre Dieu de prendre soin de nous. Les enfants sur lesquels nous comptons peuvent mourir avant nous, la banque où nous mettons nos économies peut faire faillite, et les gouvernements sont parfois incapables de payer les fonctionnaires et les retraités. Seul l’Éternel est un rocher solide sur lequel on peut compter au milieu de tous les problèmes de la vie. Qu’il soit votre seul appui.

3. Mettez l’accent sur l’éternité.

« J’estime que ce que nous souffrons dans le temps présent ne peut pas se comparer à la gloire que Dieu nous révélera. » (Romains 8.18)

« Car nous portons notre attention non pas sur ce qui est visible, mais sur ce qui est invisible. Ce qui est visible ne dure que peu de temps, mais ce qui est invisible dure toujours. » (2 Cor. 4.18)

Il y a toutes sortes de souffrances dans cette vie : la douleur, la maladie et la faim, sans parler des souffrances morales infligées par la méchanceté des autres. Pour certains, la peine d’être privés d’enfants est une grande souffrance. Mais tous ces problèmes perdront leur importance dans l’éternité ; ils font souffrir, mais ils sont passagers. La Parole de Dieu nous encourage souvent à trouver de la force et de la consolation dans l’espérance de la gloire éternelle, cette espérance que nous possédons à cause de Jésus-Christ, notre sauveur.

4. Ne méprisez pas les « grâces plus excellentes » que Dieu accorde.

Quelle que soit la joie qu’apporte un bébé, il y a des bénédictions plus grandes que le fait d’avoir des enfants.

En Ésaïe 56.3-5 Dieu parle d’une situation qui existerait à Jérusalem après le retour des Juifs de leur captivité à Babylone : les eunuques (hommes castrés, peut-être par leurs anciens maîtres babyloniens) seraient découragés par le fait qu’ils ne pouvaient pas procréer et « continuer de vivre » à travers leurs descendants. Leur nom serait perdu en Israël. Voici ce que Dieu leur dit :

« Que l’eunuque ne dise pas : Voici, je suis un arbre sec ! Car ainsi parle l’Éternel aux eunuques qui garderont mes sabbats, qui choisiront ce qui m’est agréable, et qui persévéreront dans mon alliance, je donnerai dans ma maison et dans mes murs une place et un nom préférables à des fils et des filles ; je leur donnerai un nom éternel, qui ne périra pas. »

Le contexte de ce passage et la référence au sabbat montrent que Dieu s’adressait premièrement à des hommes qui vivaient sous l’ancienne alliance et les assurait que sa faveur ne dépendait pas de leur fécondité physique, mais de leur fidélité envers sa parole. Il est certain, néanmoins, que le principe s’applique aux serviteurs de Dieu sous la nouvelle alliance qui sont, eux aussi, dans l’impossibilité de faire des enfants. La place et le nom préférables à des fils et des filles, c’est bien la faveur de Dieu et la vie éternelle avec lui dans le royaume des cieux. Avec de telles promesses, pourquoi se lamenter de ne pas avoir pu « laisser une trace » (en forme d’enfant) sur cette terre qui est destinée, de toute façon, à être consumée par le feu quand le Seigneur reviendra ? Pourquoi tenir forcément à vivre à travers mes enfants quand je vivrai moi-même pour toujours ?

Le chrétien ne devrait pas craindre l’isolement, sachant qu’il a une famille spirituelle, qui est l’Église. Jésus lui-même (qui, à propos, n’a pas eu d’enfants physiques) a dit : « Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, et ma mère » (Marc 3.35). Se référant encore à la famille spirituelle, il dit en Marc 10.29,30 :

« Il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoivent au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. »

Beaucoup de personnes trouvent un sens à leurs activités quotidiennes quand ils pensent au fait qu’ils pourvoient aux besoins de leurs enfants ou leur donnent une éducation pour leur bonheur futur. Mais en tant que chrétiens, appelés à faire du bien à tous les nécessiteux et à partager l’Évangile avec tous ceux qui ont besoin du salut, nous avons un travail noble à faire, que nous ayons des enfants ou pas. Si nous sommes occupés à ces tâches qui honorent notre Sauveur bien-aimé, nos vies sont remplies de sens et de satisfaction.

« Il nous a rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance… nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ, soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 3.6; 5.20)

5. Refaites votre façon de penser au sujet du mariage, des enfants et de ce qui donne une valeur à votre vie.

Rappelez-vous que Dieu a déclaré que ce qu’il avait créé était « très bon » et que l’homme et la femme étaient « une seule chair » AVANT qu’ils n’aient eu des enfants. Ne pensez pas qu’un mariage sans enfants soit un mariage incomplet. Considérez les enfants, non comme une assurance-retraite, mais comme des objets d’amour et une responsabilité devant le Seigneur. N’évaluez pas votre valeur en tant qu’homme ou femme en fonction de votre capacité de vous reproduire, mais en fonction du grand prix que Dieu a payé pour vous racheter : le sang de Jésus-Christ.

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 6)

Voir aussi L’enfant prêté par Dieu.


Une grâce plus excellente

Je n’ai pas fait venir des enfants dans le monde, mais j’ai donné de l’amour à des enfants qui en avaient besoin.

Je n’ai pas physiquement engendré d’enfant, mais par l’évangile j’ai « engendré » plusieurs pour qu’ils aient la vie éternelle.

Je n’ai pas l’espoir que mon enfant réussira dans la vie et s’occupera de moi dans ma vieillesse, mais j’ai la certitude que Celui à qui appartient toutes choses ne m’abandonnera pas.

Je ne suis pas honoré(e) par les gens du monde, mais j’ai la faveur de Dieu à cause de ma fidélité et de sa grâce.

Je ne laisserai pas d’enfants pour marquer mon passage sur cette boule de poussière, mais j’ai une demeure éternelle dans le ciel.

Un bébé ne peut attendre!

Il y a un temps pour anticiper l’arrivée du bébé, un temps pour consulter le docteur ;

Un temps pour remplir les formules de la sécurité sociale, un temps pour acheter de petits vêtements.

Il y a un temps pour s’émerveiller devant le miracle de la naissance, sachant que c’est pour cela que Dieu créa la mère ;

Un temps pour rêver à ce que deviendra l’enfant ;

Un temps pour prier Dieu, pour demander qu’il m’aide à former et diriger l’enfant qui naîtra ;

Un temps pour me préparer en vue de l’instant merveilleux.

Et alors adviendra le temps pour la naissance,

Car un bébé n’attend pas !

Il y a un temps pour le biberon de 4 heures, pour les coliques et pour percer les dents.

Il y a un temps pour une berceuse et un temps pour les veilles et les nuits blanches ;

Un temps pour la patience et pour se sacrifier ;

Un temps pour faire sentir à ce petit être qu’il est venu dans un monde où existent l’amour, la bonté et la constance.

Il y a un temps pour réfléchir, pour me dire : « Ce n’est pas un jouet, c’est un être, une personne, un individu, une âme faite à l’image de Dieu. »

Il y a un temps pour me rappeler qu’il ne m’appartient pas réellement, un temps pour me rendre compte que je ne l’aurai que pendant quelques années ;

Un temps pour promettre et à moi, et à lui, et à Dieu de rester dévouée à ma tâche.

Car un bébé n’attend pas.

Il y a un temps pour le serrer contre mon sein pour lui raconter la douce histoire de ce bébé né à Bethléhem ;

Un temps pour lui faire voir le jardin, la nature et le ciel, pour l’encourager à l’amour et la révérence.

Il y a un temps pour laisser la vaisselle et aller aux balançoires dans le parc du quartier ;

Un temps pour courir ensemble, pour dessiner une image, pour attraper un papillon, pour être là quand il m’appellera.

Il y a un temps pour indiquer le droit chemin, pour lui enseigner la prière,

Pour lui lire la Parole de Dieu.

Car un enfant n’attend pas.

Il y a un temps pour encourager au lieu de gronder, un temps pour sourire au lieu de faire la moue ;

Un temps pour le serrer contre moi et essuyer la larme. Tant pis pour l’assiette cassée !

Il y a un temps pour répondre à ses questions, oui, toutes ses questions ;

Car le temps viendra trop vite où il ne voudra plus de mes réponses.

Il y a un temps pour lui apprendre l’obéissance, pour le faire ranger ses affaires.

Il y a un temps pour lui parler de la beauté du devoir, l’amour de l’étude, la joie de travailler, la nécessité d’accomplir ;

Un temps pour faire le culte en famille, pour l’écouter dire ses prières, pour chanter avec lui un cantique ;

Un temps pour encourager le respect – le respect pour les cheveux blancs, pour sa famille, pour sa patrie, pour ses semblables, pour ses supérieurs ;

Un temps pour former son âme et son cœur.

Car un enfant n’attend pas.

Il y a un temps pour l’envoyer à l’école maternelle, pour souhaiter qu’il se retrouve bientôt dans mes pieds ;

Un temps pour reconnaître que ces jours-là sont finis ;

Un temps pour le prêter à d’autres qui formeront son esprit, et un temps pour lui rappeler que je serai là avec son goûter quand il entrera ;

Un temps pour écouter pendant qu’il me raconte sa journée, et un temps pour me rendre compte que d’autres ont droit maintenant à son attention.

Il y a un temps pour lui parler de l’indépendance, de la responsabilité, de la confiance en soi-même ;

Un temps pour le discipliner, et un temps pour me rappeler que c’est pour lui faire un bien et non point un mal ;

Un temps pour me dire : « Le jour viendra vite, trop vite peut-être, où il faudra le libérer, le laisser prendre son vol. »

Non, un bébé n’attend pas.

Il y a un temps pour le rassurer. Il faut que je trouve le temps pour m’occuper de tous ses besoins, car je l’aurai seulement pendant vingt ans – et encore !

Il y a un temps pour me promettre de ne jamais échanger cette bénédiction qu’est la maternité

Contre une bonne situation, un travail supplémentaire afin d’augmenter nos rentes, ou mille autres choses qui pourraient nuire à son bien.

La maison peut attendre, la vaisselle peut attendre, une nouvelle voiture peut attendre et encore plus la télévision ou une machine à laver.

Mais mon bébé ne peut attendre.

La salle à manger à retapisser – mais cela peut attendre.

Une nouvelle robe pour mon anniversaire – cela aussi.

Mais un bébé n’attend pas.

Le temps viendra où je n’entendrai plus la porte claquer, où je ne trouverai plus ses jouets par terre ;

Plus de querelles d’enfants, plus de mains grasses nettoyées sur la serviette, plus d’empreintes sur le mur.

Et que Dieu me donne le temps alors de regarder en arrière sans regrets.

J’aurai un jour le temps de m’offrir davantage à ceux qui ne sont pas de ma famille ;

Pour visiter les malades, pour encourager les autres, pour écrire mes lettres ;

Un temps pour être « libre ».

Mais pour l’instant il faut que bien des choses attendent.

Car un enfant n’attend pas.

Alors que je regarde en arrière et que je me dise : « Que de bonnes années, que de joie, que de plaisir et de bénédictions ! »

Que je voie entrer dans le monde un homme intègre, un serviteur de Dieu ;

Une jeune femme pure et sincère, une servante dans l’Église et devant l’humanité.

Dieu, accorde-moi assez de bon sens pour voir qu’aujourd’hui est mon jour avec mes enfants ;

Pour me rendre compte que chaque moment est une minute précieuse ;

Pour me rappeler qu’aucune autre carrière n’est aussi importante,

Aucune autre tâche aussi urgente,

Aucun autre travail autant béni :

Aide-moi à ne pas le remettre ou le négliger ;

Mais par ton Esprit-Saint donne-moi le plaisir d’accepter mon lot, de l’apprécier,

Et accorde-moi la grâce de savoir que

Mon enfant ne peut attendre.

Hélène YOUNG
traduit du Firm Foundation
(Dans Vol. 8, No. 5)


Voir aussi Élever nos enfants dans le Seigneur.

Élever nos enfants dans le Seigneur

« Mettez dans votre cœur et dans votre âme ces paroles que je vous dis… Vous les enseignerez à vos enfants et vous leur en parlerez quand tu seras dans ta maison quand tu iras en voyage quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. »
(Deutéronome 11.18,19)


En enseignant sur la prière, Jésus dit :

« Tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants. À combien plus forte raison, donc, votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. » (Matthieu 7.11, FC)

En effet, même des parents qui ne sont ni pieux, ni intègres, ni bons envers leurs employés, veulent, en général, donner ce qui est bon à leurs enfants. Ils dépensent assez volontiers pour les nourrir et les habiller, les soigner quand ils sont malades et les inscrire à l’école, sans parler de cadeaux pour leur faire plaisir si les moyens le permettent.

En tant que chrétiens, nous voulons faire autant pour nos enfants, mais nous voulons leur donner quelque chose de plus grande valeur que ces choses-là. Nous voulons leur donner une éducation spirituelle. Nous sommes prêts à tout faire afin que nos enfants grandissent dans la foi en Dieu, qu’ils se gardent purs dans ce monde corrompu, qu’ils connaissent les Écritures et qu’ils deviennent chrétiens fidèles.

Pourquoi l’éducation spirituelle de nos enfants est-elle si importante ?

La Bible nous ordonne d’élever nos enfants dans le Seigneur. Le Nouveau Testament enseigne : « Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur » (Éphésiens 6.4). C’est un devoir solennel qui nous est confié quand nous faisons des enfants. Nous ne pouvons pas forcer nos enfants à devenir chrétiens, mais nous ne devrions pas non plus négliger de les enseigner et les influencer autant que possible pour qu’ils apprennent à connaître et à aimer le Seigneur. La même responsabilité revenait aux parents sous l’Ancien Testament. Moïse avait dit au peuple d’Israël : « Ces commandements, que je vous donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants » (Deutéronome 6.6,7). Il leur avait dit aussi, en Deutéronome 4.9, d’enseigner à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants toutes les choses que Dieu avait faites pour son peuple. Malheureusement, Israël n’a pas pris au sérieux cette responsabilité. La génération de Moïse et de son successeur, Josué, mourut, « et il s’éleva après elle une autre génération, qui ne connaissait point l’Éternel, ni ce qu’il avait fait en faveur d’Israël. Les enfants d’Israël firent alors ce qui déplaît à l’Éternel, et ils servirent les Baals » (Juges 2.10,11). La même chose se produit dans l’Église quand les chrétiens n’enseignent pas ce qu’il faut à leurs enfants ; l’apostasie s’installe.

La jeunesse est le moment le plus favorable pour enseigner nos enfants. Proverbes 22.6 dit : « Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas. » On ne devrait pas prendre ce verset comme une garantie que si nous faisons notre part, nos enfants seront forcément des chrétiens fidèles – chaque personne a la liberté de choix. Néanmoins, les Proverbes présentent des principes qui tiennent vrai dans la plupart des cas.

Les enfants apprennent plus facilement que les adultes. (Témoignez, par exemple, la facilité avec laquelle ils apprennent de nouvelles langues.) Pendant l’enfance ils forment des habitudes qu’ils garderont le reste de leur vie. Leur conscience morale, le respect de l’autorité, la conception de Dieu – le meilleur moment pour cultiver toutes ces choses est pendant la jeunesse. L’Église catholique est réputée avoir souvent prétendu : « Donnez-moi l’enfant jusqu’à l’âge de sept ans, et je l’aurai toute sa vie. » Certes, il y a des exceptions ; mais les croyances et les valeurs de la majorité des hommes sont déterminées pendant leur jeunesse.

Le vrai amour cherche le bien éternel de celui qu’on aime. Certains parents ne disciplinent pas leurs enfants parce qu’ils ne supportent pas de les voir malheureux. Ils ne comprennent pas que le manque de correction pendant la jeunesse produira des conséquences malheureuses pour l’enfant quand il sera adulte.

« Celui qui refuse de frapper son fils ne l’aime pas. Celui qui l’aime n’hésite pas à le punir. » (Proverbes 13.24)

« Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. » (Hébreux 12.11)

Les conséquences négatives d’un manque d’éducation spirituelle et morale ne sont pas limitées à la vie adulte. Votre enfant passera l’éternité quelque part : soit au ciel, soit en enfer. Si nous aimons vraiment nos enfants, nous ferons tout notre possible pour qu’ils connaissent Dieu et sa volonté. Nous ne laisserons pas leur éducation au hasard ou à ceux qui ne sont pas dans la Vérité. Le salut de nos enfants vaut plus que toutes les bonnes écoles, tous les habits de fête, tous les jouets et toute autre chose que nous pourrions leur offrir dans ce monde.

Comment élever nos enfants dans le Seigneur ?

Les deux aspects les plus importants de notre responsabilité envers nos enfants dans le domaine spirituel sont l’exemple de notre vie quotidienne et l’enseignement biblique et moral que nous leur donnons.

1. Le bon exemple

Nous avons tous entendu l’expression « tel père, tel fils ». On remarque généralement que les enfants tendent à reproduire dans leurs vies et le bien et le mal qu’ils ont vu chez leurs parents. Malheureusement, certains parents se contentent de recommander le bien à leurs enfants sans le démontrer. Ils envoient les petits à l’école du dimanche, tandis qu’ils restent à la maison et n’étudient jamais la Bible. Ils défendent aux enfants de fumer ou de boire, tandis qu’ils font eux-mêmes ces choses. Il ne sert à rien de dire aux enfants : « Faites ce que nous disons et non ce que nous faisons. » Les jeunes reconnaissent facilement l’hypocrisie, surtout des adultes qu’ils voient de près tous les jours.

Si nous voulons influencer nos enfants par l’exemple de notre vie, nous devons veiller soigneusement sur nos actes et nos paroles. Nous devons aussi passer du temps avec eux. Certains parents sont si occupés, soit par le travail, soit par leurs propres loisirs, que les enfants ne les connaissent guère et sont plus aptes à apprendre les valeurs dans la rue.

2. L’enseignement

Un bon exemple chrétien est important mais ne suffit pas. Notre vie chrétienne authentique peut « préparer le sol » en sorte que les gens qui nous voient acceptent plus facilement l’Évangile ; mais nos bonnes œuvres ne peuvent pas leur montrer comment venir au Christ et recevoir le salut. La parole doit s’ajouter aux œuvres. Ainsi, non seulement nos enfants ont besoin de nous voir vivre la foi chrétienne, ils doivent aussi entendre la parole de Christ. « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10.17).

Prenez donc le temps nécessaire pour lire la Bible et prier avec vos enfants. Encouragez-les à poser des questions sur Dieu, et répondez à leurs questions avec patience. Accompagnez-les fidèlement aux réunions de l’Église – le culte ainsi que les études bibliques.

Conclusion

Surtout quand nos enfants sont petits, il n’est pas facile de les apprêter et arriver à l’église à l’heure pour les études bibliques, ni de les amener à être sages pendant le culte pour ne pas déranger pas les autres. Il est difficile pour les parents de suivre le culte quand leurs propres enfants ne sont pas tranquilles. Ménager son temps afin de prier et lire la Parole de Dieu en famille n’est pas évident. Mais toutes ces choses sont nécessaires. Pour certains parents qui ont envoyé leurs enfants pour vivre avec d’autres personnes, donner une éducation spirituelle à ces enfants exige de les faire revenir. Cela coûte du temps, de la liberté personnelle et de l’argent. Mais négliger le devoir sacré d’un parent chrétien peut coûter une âme éternelle. À quoi servirait-il de gagner le monde entier et perdre l’âme de son enfant ? Ou, que donnerait-on en échange de l’âme de son enfant (cf. Matthieu 16.26) ?

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 5)


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