Le Fils de Dieu

De nombreux passages dans le Nouveau Testament se réfèrent à Jésus en employant le nom homme. Par exemple, 1 Timothée 2.5 dit : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme. » En Romains 5.15, Paul parle du « don de la grâce venant d’un seul homme, Jésus-Christ ». Par contre, de nombreux autres passages distinguent Jésus des êtres humains que nous sommes. Le même apôtre Paul écrit en Galates 1.11,12 : « Je vous déclare, frères, que l’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ. »

Fils de l’homme

Le titre que Jésus employait plus que tout autre pour se référer à lui-même était « le Fils de l’homme » (81 fois dans les Évangiles), une expression qui soulignait sans aucun doute son humanité.

La Bible emploie souvent le mot « fils » dans un sens figuré ou spirituel. Elle nous parle, par exemple, de « Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d’exhortation » (Actes 4.36). Évidemment cet homme avait l’habitude de toujours encourager ou exhorter ; cela faisait partie de son caractère. La Bible appelle ceux qui désobéissent à Dieu « les fils de la rébellion » (Éphésiens 5.6) ; ceux qui vivent selon la justice sont appelés « des enfants de la lumière » (1 Thessaloniciens 5.5). Selon ce que nous venons de voir, Jésus indiquait par le titre « le Fils de l’homme » qu’il avait revêtu quelque chose de la nature d’un homme. Comme tout homme, il vivait dans un corps physique – ce qui veut dire qu’il pouvait être fatigué, avoir faim ou soif, être vu et touché physiquement par les hommes, et oui, il pouvait mourir. Il était réellement un homme.

Mais cette expression (le Fils de l’homme) signifiait quelque chose de plus pour un Juif. En effet, le prophète Daniel avait reçu une vision plus de cinq cents ans avant Jésus :

« Je regardais pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme ; il s’avança vers l’ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit. » (Daniel 7.13,14, cf. Marc 14.61,62)

En s’identifiant comme le Fils de l’homme, Jésus annonçait qu’il était un personnage spécial, un personnage dont les prophètes de Dieu avaient parlé et que le peuple avait attendu depuis très longtemps. En plus, il s’identifiait comme celui qui, selon la prophétie, serait revêtu d’une autorité universelle. Malgré son apparence humble, une gloire incroyable l’attendait.

Fils de Dieu

Mais Jésus acceptait un autre titre que nous connaissons tous : Fils de Dieu. Nous lisons dans un passage bien connu que Jésus demanda un jour à ses disciples :

« Qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 16.15-17)

Jean-Baptiste avait déjà dit : « Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu » (Jean 1.34). Les démons que Jésus chassait employaient ce terme, comme nous le voyons en Marc 3.11 : « Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui et s’écriaient : Tu es le Fils de Dieu. » Après l’avoir vu marcher sur l’eau et apaiser le vent, « ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus et dirent : Tu es véritablement le Fils de Dieu » (Matthieu 14.33). Lors du procès de Jésus, il employa le titre « Fils de l’homme ». Considérez la réaction de ses juges : « Tous dirent : Tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur répondit : Vous le dites, je le suis » (Luc 22.70). Après quoi, ils le condamnèrent à mort pour avoir blasphémé.

Enfin, on ne peut pas être chrétien et jouir de la vie éternelle sans accepter la réalité que Jésus est bien le Fils de Dieu. Jean 20.31 : « Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. » Ailleurs dans ses écrits, Jean déclare : « Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu » (1 Jean 4.15). Et encore : « Qui est celui qui a triomphé du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (1 Jean 5.5). C’est ainsi que l’eunuque éthiopien fit « la belle confession », « Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu », avant de recevoir le baptême (Actes 8.37).

Mais que signifie l’expression, « Fils de Dieu » ? Compte tenu de ce que nous avons vu concernant le terme « Fils de l’homme » (ou « fils de » en général), on s’attendrait à ce qu’il désigne celui qui a la nature ou le caractère de Dieu. Le fils de l’homme était un être humain ; le Fils de Dieu ne serait-il pas divin ? L’expression « fils de l’homme » ne suggérait nullement que Jésus était moins qu’un homme ; est-ce que les mots « Fils de Dieu », loin de suggérer qu’il était inférieur à Dieu, nous font comprendre qu’il lui est égal ?

Certains font remarquer qu’Adam était aussi « fils de Dieu » (Luc 3.38), et personne n’en déduit qu’il était égal à Dieu ! Nous-mêmes, nous sommes devenus fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ (Gal 3.26), et chaque chrétien peut appeler Dieu « mon Père », sans se faire égal à Dieu !

Un coup d’œil juste sur quelques passages que nous avons déjà cités où ce titre est attribué à Jésus révèle sans contredit que Jésus n’est pas « Fils de Dieu » dans le même sens qu’Adam, qui est appelé ainsi parce qu’il avait été créé à l’image de Dieu. Pour le chrétien, le fait qu’il est enfant adoptif de Dieu (Rom. 8.15; Éph. 1.5) lui rappelle que Dieu l’aime, qu’il doit imiter Dieu dans son comportement et qu’il peut espérer l’héritage céleste, mais il ne se fait pas d’illusions de grandeur, comme s’il possédait tous les traits de Dieu – une existence depuis l’éternité, la sainteté parfaite, l’omniscience, la puissance divine, le droit de recevoir l’adoration, etc. Mais ceux qui appelaient Jésus « le Fils de Dieu » voulaient dire infiniment plus que ce que l’on entend quand on dit qu’Adam était fils de Dieu ou que tous les chrétiens sont enfants de Dieu.

Comment les Juifs comprenaient-ils le titre « Fils de Dieu », eux qui vivaient dans la même culture et qui étaient bien placés pour reconnaître la portée des paroles du Seigneur ?

« Mais Jésus leur répondit : Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis. À cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu’il violait le sabbat, mais parce qu’il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu. » (Jean 5.17,18)

En plus de cela, la Bible ajoute parfois un mot qui confirme que Jésus est le Fils de Dieu dans un sens qui ne pourrait s’appliquer à aucun autre : c’est le mot « unique » (Jean 1.14; 3.16). Le mot grec dans ces passages est monogenes, formé de monos (unique), et genos (espèce), et qui signifie « le seul de son espèce ». Certaines traductions, s’appuyant sur la traduction latine appelée la Vulgate, ont traduit ce mot par « seul engendré », mais le sens de ce mot n’était pas strictement physique — il parlait simplement de l’unicité du Christ en tant que Fils unique de Dieu. Le fait que Jésus est appelé « Fils unique » le distingue nettement de nous autres « enfants » de Dieu. L’équivalent le plus proche du mot grec monogenes serait l’expression « seul en son genre ».

Quand on l’avait pendu à la croix, des passants se moquaient de Jésus, en disant : « Il s’est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car il a dit : Je suis Fils de Dieu » (Matthieu 27.43). Nous voyons ici un deuxième sens porté par l’expression « Fils de Dieu » : Jésus prétendait jouir d’une relation spéciale avec le Père céleste. En Jean 8.29 il dit : « Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » La veille de sa mort, il pria : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jean 17.24). Jésus avait une relation avec Dieu qui était supérieure à celle de toute autre personne au monde, comme celle d’un fils unique, un fils obéissant et bien-aimé, avec son père.

Avant la fondation du monde

Parlons un peu plus de ce dernier verset. Si nous voulons comprendre la nature de cet « homme » qu’on appelle Jésus, nous devons faire face à ce que la Bible dit à propos de son existence et de son activité avant de venir dans ce monde.

Constatons d’abord que rien dans la Bible ne suggère que vous et moi, nous avons existé quelque part avant d’être conçus dans le ventre de nos mères. Ce n’était pas le cas de Jésus.

« Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. » (Jean 3.13)

« Vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. » (Jean 8.23)

Peu avant sa mort, Jésus pria :

« Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. » (Jean 17.5)

En parlant un jour avec les Juifs, Jésus dit :

« Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour : il l’a vu, et il s’est réjoui. Les Juifs lui dirent : Tu n’as pas encore 50 ans, et tu as vu Abraham ! Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis. Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui ; mais Jésus se cacha, et il sortit du temple. » (Jean 8.56-59)

Les auditeurs de Jésus à cette occasion furent choqués, non seulement de ce que Jésus prétendait avoir connu Abraham, qui avait vécu presque 2000 ans plus tôt, mais aussi parce qu’il s’appliquait à lui-même le nom de Dieu : JE SUIS (voir Exode 3.14). Croire à la réincarnation serait une erreur, mais ces Juifs ont bien compris que Jésus ne prétendait pas avoir connu Abraham dans une vie antérieure. Il s’identifiait au Dieu qui avait parlé avec Moïse. Comme ils croyaient que Jésus n’était qu’un homme, ils voulurent le lapider à mort pour avoir commis un blasphème.

Plusieurs passages parlent du fait que, non seulement Jésus existait avec Dieu avant de venir dans ce monde, mais il a participé activement à la création de toutes choses.

« Dieu, dans ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par qui il a aussi créé le monde. » (Hébreux 1.1,2)

Plus loin dans le même chapitre, l’auteur inclut les mots suivants, qui s’adressent à Jésus :

« Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ; ils périront, mais tu subsistes ; ils vieilliront tous comme un vêtement, tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés ; mais toi, tu restes le même, et tes années ne finiront point. » (v. 10-12)

Les paroles de Paul en Colossiens 1 ne pourraient s’appliquer à aucun simple homme :

« Car en lui [Jésus] ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. » (Colossiens 1.16,17)

Dans la Bible des Témoins de Jéhovah, ils ont modifié le texte de ce passage en ajoutant le mot « autre » pour lui faire dire : « Toutes les autres choses ont été créées par son intermédiaire. » Mais l’original ne contient pas ce mot. Comme Jésus ne pouvait pas se créer lui-même, il est donc évident qu’il ne figure pas parmi les choses qui ont été créées.

Le texte suivant est encore plus explicite.

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. […] Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. » (Jean 1.1-3,14)

Ce dernier passage affirme non seulement que rien n’a été fait sans Jésus, la Parole, mais aussi que « la Parole était Dieu ». Dans ce verset, le mot « Dieu » est employé de deux manières : la Parole était avec Dieu (le Père) et la Parole était Dieu (divin, ayant pleinement la nature ou la qualité de Dieu).

En Philippiens 2.5-11, Paul nous dit qu’avant de prendre la forme d’un serviteur en devenant un homme, Jésus existait en forme de Dieu, mais il ne s’est pas accroché à son égalité avec Dieu. Il s’est dépouillé pour un temps afin de nous sauver de nos péchés.

« Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Phil. 2.5-11)

Les Témoins de Jéhovah, qui rejettent la divinité du Christ, expliquent la préexistence de Jésus en disant qu’il était un archange que Dieu a exalté et à qui il donna le titre honorifique de « Fils de Dieu ». Mais l’Épître aux Hébreux dit clairement que Jésus n’était pas un ange : « Car auquel des anges Dieu a-t‑il jamais dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ? » (Hébreux 1.5). (Le mot « engendré », en parlant de Jésus, ne se réfère pas à sa naissance, mais à sa résurrection, par laquelle son identité fut confirmée aux hommes – voir Actes 13.33 et Romains 1.4.)

Peut-on l’adorer ?

Jésus n’était donc pas un ange ; au contraire, Dieu dit aux anges d’adorer son Fils, qu’il qualifie de Dieu :

« Et lorsqu’il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit : Que tous les anges de Dieu l’adorent ! De plus, il dit des anges : Celui qui fait de ses anges des vents, et de ses serviteurs une flamme de feu. Mais il dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel. » (Hébreux 1.6-8)

[Ajoutons ici un mot d’explication du terme « premier-né » : Lorsque Paul dit en Colossiens 1.15 que Jésus est « le premier-né de toute la création », cette expression ne signifie pas « le premier à être créé parmi toutes les (autres) créatures », mais évoque les idées de prééminence, de privilège, d’autorité et de supériorité. Dieu appelle Israël « mon fils, mon premier-né » (Exode 4.22). Le pharaon, donc, doit faire attention à sa façon de traiter Israël, le fils premier-né de Dieu. Dieu dit à l’égard de David :

« Et moi, je ferai de lui le premier-né,
Le plus élevé des rois de la terre.
 » (Ps. 89.28)

David n’existait certainement pas avant tous les autres rois ; beaucoup de rois avaient existé avant lui. Dans la structure parallèle de ce verset, « le plus élevé des rois » explique « le premier-né ». « Premier-né » dans ce cas veut dire sans nul doute « prééminent », c’est-à- dire supérieur en rang, en dignité, en droits.]

Dans le Nouveau Testament, il y a plusieurs autres exemples de gens qui ont adoré Jésus. Un lépreux en Matthieu 8.2 ; Jaïrus, dont Jésus a ressuscité la fille en Matthieu 9.18 ; la femme cananéenne en Matthieu 15.25 ; l’aveugle-né que Jésus a guéri en Jean 9.35,38 ; les femmes, après la résurrection de Jésus en Matthieu 28.9,17 ; et ses disciples juste avant qu’il soit enlevé aux cieux en Matthieu 28.17. Or, pas une seule fois Jésus n’a dit à ces personnes qu’il ne fallait pas faire cela.

Certains nous font remarquer que le verbe grec proskuneo, employé dans ces versets, signifie « se prosterner », ce qui n’était pas toujours un acte d’adoration. Mais très souvent, le contexte montre clairement qu’il s’agit d’adoration, et le mot est donc souvent traduit par « adorer ». Pierre a refusé que Corneille « se prosterne » devant lui, car il n’était qu’un homme (Actes 10.25,26) ; Jésus a refusé de « se prosterner » devant Satan, car il faut « adorer » (proskuneo) Dieu seul (Matt. 4.9,10) ; un ange a défendu à Jean de tomber à ses pieds, car il n’était qu’un compagnon de service et il faut « adorer » (proskuneo) Dieu seul (Apoc. 19.10). Mais Jésus n’a jamais refusé qu’on se prosterne devant lui. Bien qu’il reconnaisse que Dieu seul a le droit d’être adoré, Jésus acceptait d’être adoré. Il avait ce droit en tant que Fils unique de Dieu.

Jésus est-il Dieu ?

Compte tenu de tout ce que nous avons vu concernant la vérité que Jésus est le Fils de Dieu, serait-il juste de dire que non seulement le Père céleste est Dieu, mais que Jésus-Christ est Dieu, aussi ? En guise de réponse, regardons Jean 20.27,28. L’apôtre Thomas, n’ayant pas été présent lors de la première manifestation du Christ à ses apôtres après sa résurrection, refuse d’y croire sans voir dans le corps du Christ les marques mêmes de sa souffrance. Lorsque Jésus apparaît pour la deuxième fois, cette fois-ci en présence de Thomas, ce dernier est totalement convaincu. Jésus lui dit : « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois. Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! » Thomas appelle Jésus-Christ Dieu, et Jésus l’accepte. Non seulement il l’accepte, mais il bénit Thomas pour avoir reconnu cette vérité. Au verset 29 il lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru. »

B. B.
(dans Vol. 20, No. 3)

La belle confession

Ayant peur des multitudes, les chefs religieux envoyèrent une foule armée pour arrêter Jésus pendant qu’il priait dans le jardin (Jean 18.1-3). Judas l’a identifié par un baiser d’amitié prétendue (Matthieu 26.48,49). Mais ce baiser n’était pas nécessaire. Jésus confessa son identité humaine : « Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s’avança, et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C’est moi… » (Jean 18.4,5). Il s’avança, et ceux qui venaient le prendre reculèrent et tombèrent par terre (Jean 18.6). Ce n’était pas un crime que de s’appeler « Jésus » ou d’être de Nazareth. Mais plus tard ce même jour, Jésus confesserait aussi son identité divine. C’est là « la belle confession » (1 Timothée 6.13).

Jésus fit la belle confession

Devant le sanhédrin Jésus confessa son identité divine en tant que Christ. Les chefs religieux des Juifs tentèrent de condamner Jésus en s’appuyant sur de faux témoins. Mais il les regardait calmement se contredire et faire échouer leur propre faux témoignage : « Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus, pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient point ; car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne s’accordaient pas. Quelques-uns se levèrent, et portèrent un faux témoignage contre lui, disant : Nous l’avons entendu dire : Je détruirai ce temple fait de main d’homme, et en trois jours j’en bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme. Même sur ce point-là leur témoignage ne s’accordait pas » (Marc 14.55-59).

Finalement, le souverain sacrificateur lui dit : « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu » (Matt. 26.63). Il répondit ouvertement : « Tu l’as dit » (Matt. 26.64). Cela suffisait pour le souverain sacrificateur. La cour ne chercha pas à écouter des arguments en faveur de la prétention de Jésus. Elle déclara d’un air triomphal : « Il mérite la mort » (Matt. 26.66). Ils n’ont pas appuyé leur décision sur le témoignage des faux témoins. Ce fut plutôt sa confession courageuse de sa vraie identité comme le Christ, comme le Fils de Dieu, qui fit tomber sur lui leur colère sans bornes.

« Christ » (grec) et « Messie » (hébreu ; Jean 1.41) signifient « l’oint ». On oignait des prophètes (1 Rois 19.16), des prêtres (Exode 28.41) et des rois (1 Samuel 15.1). Jésus est le Christ – « l’oint » – que le Père a oint comme prophète (Actes 3.22-26), comme souverain sacrificateur (Hébreux 4.14-16) et comme roi (Apocalypse 17.14; Colossiens 1.13).

Devant Pilate Jésus confessa son identité divine en tant que Roi. L’Empire romain ne permettait pas aux Juifs d’appliquer la peine de mort. Ainsi donc, leurs chefs conduisirent Jésus au gouverneur romain, Ponce Pilate, pour qu’il le condamne à mort. Jésus dit à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde… Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas. Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jean 18.36,37).

Après que Jésus fut emmené pour être jugé, Judas confessa sa propre culpabilité et l’innocence du Seigneur : « J’ai péché, en livrant le sang innocent » (Matt. 27.4). Pilate dit qu’il ne trouva aucun crime en Jésus (Jean 18.38). Hérode examina Jésus et le renvoya sans le condamner, et Pilate le déclara de nouveau un homme innocent (Luc 23.6-16). La femme de Pilate le conseilla de ne pas s’engager dans l’affaire de « ce juste » (Matt. 27.19). Mais le caractère moral de Pilate n’était pas assez fort pour résister contre la pression de la foule intraitable. Pilate s’est déclaré innocent et déclara Jésus innocent aussi – puis il le livra pour être battu de verges avant de subir la crucifixion (Luc 23.22,23; Matt. 27.24).

Après l’avoir fait battre, Pilate déclara deux fois de plus que Jésus était innocent, essayant toujours d’arrêter son exécution (Jean 19.4,6). Il apprit que Jésus se disait le Fils de Dieu, ce qui augmenta sa frayeur ; il parla encore avec Jésus (Jean 19.7-11). « Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient : Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César. Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors ; et il s’assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé… Il dit aux Juifs : Voici votre roi. Mais ils s’écrièrent : Ôte, ôtecrucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n’avons de roi que César » (Jean 19.12-15). Les grands prêtres haïssaient Jésus plus qu’ils ne haïssaient César, l’empereur romain qui dominait sur eux. Pilate craignait César plus qu’il ne craignait Dieu. « Alors il le leur livra pour être crucifié » (Jean 19.16).

En confessant son identité humaine comme Jésus,
Il fut livré par la foule ;
En confessant son identité divine comme Christ,
Il fut livré par les chefs religieux ;
En confessant son identité divine comme Roi,
Il fut livré par le gouverneur à la croix.

Nous devons faire la belle confession

L’identité divine de Jésus-Christ fut révélée par Dieu le Père. Jésus dit à ses apôtres : « Qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 16.15-17). Comment le Père l’avait-il révélé ? Peut-être que Pierre avait entendu la voix qui « fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matt. 3.17; voir Actes 1.21,22). Jean avait dit : « Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu » (Jean 1.34).

Avant le moment décrit en Matthieu 16, Pierre avait déjà témoigné beaucoup de la vie, des enseignements et des miracles de Jésus. Celui-ci avait changé de l’eau en vin, guéri des malades, chassé des démons, calmé une tempête, nourri les cinq mille et nourri les quatre mille. Pierre l’avait vu ressusciter la fille de Jaïrus (Luc 8.51). Il avait vu Jésus marcher sur la mer de Galilée pendant un orage, et Pierre avait marché brièvement sur l’eau avec Jésus, par sa puissance. « Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa. Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent : Tu es véritablement le Fils de Dieu » (Matt. 14.32,33).

La belle confession est le cœur même de la prédication de l’Évangile. « Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. Je te recommande, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ qui fit une belle confession devant Ponce Pilate, de garder le commandement, et de vivre sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Timothée 6.12-14). Pierre a présenté la conclusion logique à tirer des preuves concernant Jésus : « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2.36). Saul de Tarse obéit à l’Évangile à Damas, et « aussitôt il prêcha dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu… et confondait les Juifs qui habitaient Damas, démontrant que Jésus est le Christ » (Actes 9.20,22; voir Actes 17.2,3).

Simon le magicien « se donnant pour un personnage important… provoquait l’étonnement du peuple de la Samarie » (Actes 8.9). Mais le message d’un prédicateur de l’Évangile n’est pas « soi-même ». « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus » (2 Corinthiens 4.5). « C’est lui que nous annonçons… » (Colossiens 1.28). Les vrais prédicateurs de l’Évangile « se cachent derrière la croix ». Ils partagent l’attitude de Jean : « Il faut qu’il croisse, et que je diminue » (Jean 3.30).

La belle confession nous conduit à un enterrement et une nouvelle vie ! Après avoir confessé son identité divine, Jésus fut crucifié et enterré, puis il est revenu à la vie. La belle confession nous conduit également à un ensevelissement dans l’eau du baptême, suivi d’une vie nouvelle en Christ.

La Bible ne nous enseigne pas à dire avant le baptême : « Je crois que Dieu, à cause de Christ, a pardonné mes péchés. » Cette confession n’est pas celle que le pécheur est appelé à faire. Christ est mort pour les péchés de tout le monde. Mais les péchés d’une personne n’ont pas encore été pardonnés avant le baptême.

Un pécheur qui entend l’Évangile, y croit et se repent doit faire la belle confession. « C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 10.32,33). Le pécheur doit confesser « le Seigneur Jésus » (Romains 10.9). « Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut » (Romains 10.10).

Mais confesser ne suffit pas. Certains croient, mais refusent de confesser (voir Jean 12.42,43). D’autres confessent, mais refusent d’obéir. Jésus demande : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur ! Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6.46). « Ceux qui me disent : Seigneur ! Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 7.21).

Le pécheur qui a cru, qui s’est repenti et qui a confessé doit alors se faire baptiser. Paul rappela aux chrétiens de Rome : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Romains 6.3,4; voir Colossiens 2.12).

« Alors Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce passage, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu. Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque » (Actes 8.35-38). Jésus dit : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.16). « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38). « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16). Un pécheur est sauvé par la foi quand il est baptisé en Christ.

La belle confession est le fondement de l’Église. En Matthieu 16, Jésus continua sa réponse à la belle confession de Pierre : « Et moi, je te dis que tu es Pierre [Petros en grec : une pierre ou un caillou] et que sur cette pierre [petra en grec ; un rocher] je bâtirai mon Église. » Jésus ne promettait pas de bâtir son Église sur l’homme Pierre. Jésus a confessé Pierre tout comme Pierre l’avait confessé (voir Matthieu 10.32). Puis Jésus a ramené la pensée des disciples d’une simple « pierre » dans l’édifice (l’apôtre Pierre) à la confession que Pierre avait faite concernant le Christ, qui est notre « rocher ». Jésus dit qu’il bâtirait son Église « sur cette pierre » – sur la vérité, plus solide qu’un rocher, que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3.11). Pierre est une partie du fondement, avec tous les autres apôtres et prophètes : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire » (Éphésiens 2.20). Pierre comprenait ceci et, comme Paul, s’est référé à Jésus comme « pierre angulaire » (1 Pierre 2.4-6).

Aujourd’hui la belle confession est toujours le fondement de l’Église. Quand des hommes et des femmes confessent Christ et obéissent à l’Évangile dans une ville ou un village quelconque, ils deviennent une partie de l’Église du Christ (Actes 2.41,47; Romains 16.16; Éphésiens 4.4; 1.22,23). Ils deviennent comme des « pierres vivantes » édifiées sur Christ (1 Pierre 2.5).

Avez-vous fait la belle confession ? Avez-vous obéi à l’Évangile de Christ ? Avez-vous été ajouté à son Église ? « C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2.9-11).

Royce FREDERICK
(Dans Vol. 4, No. 1)