Adorer en esprit et en vérité

Il y a des gens qui savent que Dieu existe, mais qui ne cherchent pas à l’adorer. Soit ils ne ressentent pas leur besoin d’être en communion avec lui ou de recevoir son aide pour les problèmes de la vie, soit ils manquent de gratitude pour les bienfaits qu’ils reçoivent de lui chaque jour, soit ils ne se disent pas, en réfléchissant à la grandeur de Dieu : « Il est beau de célébrer notre Dieu, il est doux, il est bienséant de le louer » (Psaume 147.1). Cet article ne s’adresse pas à de telles personnes. Il s’adresse plutôt à ceux qui remplissent déjà les nombreux lieux d’adoration à travers le monde parce qu’ils le trouvent tout à fait normal d’offrir un culte à leur Créateur. Non seulement ils désirent donner à Dieu la louange dont il est digne, mais ils veulent s’associer à d’autres croyants pour le faire.

Ils ont raison d’éprouver ce désir, car Dieu veut que les hommes l’adorent. Par contre, il ne veut pas qu’on l’adore n’importe comment. Caïn et Abel, les premiers adorateurs mentionnés dans la Bible, ont tous les deux offert des sacrifices à Dieu, mais l’adoration de Caïn ne lui a pas été acceptable. « L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande ; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande » (Gen. 4.4,5). Par le prophète Malachie Dieu dit aux descendants des Juifs revenus de l’exil en Babylonie : « Lequel de vous fermera les portes [du temple], pour que vous n’allumiez pas en vain le feu sur mon autel ? Je ne prends aucun plaisir en vous, dit l’Éternel des armées, et les offrandes de votre main ne me sont point agréables » (Mal. 1.10). Jésus dit au sujet de certains Juifs en Matthieu 15.9 : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. » Il y a certainement différentes raisons pour lesquelles Dieu a rejeté l’adoration de toutes ces personnes, mais ces exemples suffisent pour démontrer qu’il n’est pas vrai que tous les cultes sont bons puisqu’on adore tous le même Dieu.

Le fait que Dieu n’accepte pas n’importe quelle adoration est souligné par les paroles célèbres de Jésus en Jean 4.23,24 : « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » Ces versets sont bien connus, mais pas forcément bien compris.

Adorer

Qu’est-ce que nous voulons dire par le mot « adorer » ? Celui qui adore s’humilie devant l’objet de son adoration. L’adoration n’est pas un dialogue entre des égaux. Dieu est Dieu, et nous sommes des humains. Dieu est esprit pur, mais nous sommes revêtus de chair et os. Dieu est le Créateur, nous sommes ses créatures. Dieu sait tout, mais nous sommes ignorants de tout sauf de ce que Dieu a révélé dans la nature et dans sa Parole. Dieu est juste, alors que nous sommes pécheurs. Dieu est sans commencement ni fin ; en comparaison avec lui, le plus âgé d’entre nous n’existe que depuis un instant. Nous devons être conscients de la grandeur et la supériorité du Dieu Très-Haut par rapport à nous-mêmes.

On peut, dans un sens, glorifier ou adorer Dieu par toute sa façon de vivre. C’est ainsi que Romains 12.1 exhorte à « offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable ». Mais la Bible parle aussi de l’adoration comme étant une chose que l’on peut faire dans un lieu précis et à un moment précis. Abraham dit à ses serviteurs en Genèse 22.5 : « Restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. » Abraham ne parlait pas de sa vie en général, mais d’une activité qu’il a appelée « adorer », une activité dans laquelle il n’était pas engagé au moment où il parlait. En Actes 8.27,28, l’auteur nous dit que l’eunuque éthiopien était « venu à Jérusalem pour adorer, et s’en retournait ». Voilà le sens habituel du mot. C’est principalement dans ce sens, le sens habituel, que nous employons le mot « adorer » dans cette étude. Retenons, cependant, que même si « adorer » se réfère à des actes précis et extérieurs que nous accomplissons, pour constituer une adoration valable, ces actes doivent être accomplis avec l’attitude qui convient.

Quand on parle d’adoration, il s’agit à la fois donc d’une attitude et d’un ensemble d’actions par lesquelles nous rendons honneur à Dieu, nous lui offrons des louanges et nous exprimons notre émerveillement devant sa grandeur. Nous voulons que notre attitude et nos actes d’adoration plaisent à celui que nous adorons. Hébreux 12.28 nous rappelle : « C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte. » Cela semble évident, mais en réalité, on est très souvent tenté de donner la priorité aux préférences humaines. On se demande par quels moyens on peut attirer du monde, impressionner les visiteurs, éviter que les moins spirituels soient ennuyés, etc. On crée parfois des spectacles qui rivalisent ceux des artistes professionnels ou des cours royales. Ou bien on cultive une ambiance de fête. Mais dans tout cela, on oublie facilement que l’auditoire est composé de Dieu seul. Les hommes ne sont pas les vrais spectateurs d’un culte – ils devraient être les adorateurs.

Certes, un culte offert à Dieu peut, et devrait, apporter quelque chose de positif aux adorateurs. Cela fait partie même des instructions que l’apôtre Paul donna à l’Église : « Que faire donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l’édification » (1 Cor. 14.26). Mais l’objet premier est de glorifier Dieu, et c’est Dieu seul qui décide ce qui le glorifie, ce qui lui plaît.

En esprit

Tout au long de la Bible, l’accent est mis sur l’homme intérieur aussi bien que sur ses actes extérieurs. Sous l’Ancien Testament, Dieu était rigoureux en ce qui concerne l’obéissance à ses ordonnances concernant l’adoration, jusque dans les moindres détails, mais il recherchait aussi une adoration qui venait du cœur. Jésus dit que le plus grand commandement de toute la loi était : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée » (Matt. 22.37).

Ailleurs dans le Nouveau Testament nous retrouvons l’idée de « en esprit et en vérité » exprimée en d’autres termes. Par exemple, en 1 Timothée 1.18,19 Paul exhorte l’évangéliste à combattre « le bon combat, en gardant la foi et une bonne conscience ». « La foi » ici se réfère aux croyances chrétiennes, la vérité ou la foi révélée dans les Écritures. « La bonne conscience » a trait à la sincérité et la bonne moralité. En Romains 1.9 Paul dit : « Je sers [Dieu] en mon esprit dans l’Évangile de son Fils. » Le dévouement à Dieu doit venir de l’homme intérieur, c’est-à-dire dans la sincérité, du fond du cœur, et il doit s’exprimer selon les ordonnances de l’Évangile, c’est-à-dire de la vérité révélée par Dieu.

Ajoutons que l’adoration de Dieu demande un effort mental. Il est très facile de se laisser distraire, de chanter ou prononcer de bonnes paroles tout en pensant à autre chose. Notre esprit peut être ailleurs, même si notre corps se trouve au milieu de l’assemblée en train de faire des gestes de piété. Adorer comme il faut exige que l’on se discipline et que l’on se concentre.

En vérité

Il faut adorer en esprit, mais il faut aussi adorer en vérité, ce qui veut dire qu’on adore Dieu selon des critères objectifs, en conformité à la révélation de sa volonté, en suivant sa Parole qui, d’après Jean 17.17, est la vérité. Les hommes de nos jours insistent beaucoup sur l’importance de la sincérité, mais beaucoup ne croient pas que Dieu tienne vraiment compte des actes qui composent un culte ; ils pensent que c’est seulement l’intention que Dieu considère. Réfléchissons donc à l’importance de ce que l’Église fait ou omet de faire quand elle se réunit pour adorer Dieu.

Ce n’est pas en suivant des commandements d’hommes qu’on peut plaire à Dieu. Comme nous l’avons déjà dit, le but d’un culte est de plaire à celui qu’on adore. Mais on ne peut savoir ce qui plaît à notre Dieu s’il ne nous dit pas lui-même ce qui lui plaît. Comme le dit Ésaïe 55.8 : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies. » (Ainsi, il importe peu si je le trouve normal, par exemple, que les femmes n’aient pas le droit de prêcher dans l’Église ou conduire les hommes dans un culte.1Voir aussi « Il n’y a plus ni homme ni femme » En effet, après avoir dit : « Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler », l’apôtre Paul ajoute : « Si quelqu’un croit être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » – 1 Cor. 14.34,37.) Il ne faut pas se référer à ses opinions ou ses préférences personnelles pour décider de la manière dont on adorera Dieu. Il faut se référer aux instructions de Dieu, à sa Parole, à la vérité. Dieu, en effet, a toujours fait savoir aux hommes ce qui est capable de lui plaire.

Quand Dieu révélait sa Loi au peuple d’Israël, il leur a fait savoir clairement que c’est lui qui déterminait la sorte de culte qu’on devait lui offrir. Il dit par Moïse en Deutéronome 12.8 : « Vous n’agirez donc pas comme nous le faisons maintenant ici, où chacun fait ce qui lui semble bon. » Il ajoute que son peuple ne devait pas se référer aux pratiques des autres pour savoir comment adorer Dieu :

« Le Seigneur votre Dieu éliminera, à votre approche, les nations établies dans le territoire où vous pénétrerez ; vous pourrez ainsi les déposséder et vous installer dans leur pays. Lorsqu’elles auront été exterminées devant vous, ayez grand soin de ne pas vous laisser prendre au piège de leur exemple. Ne vous intéressez pas à leurs dieux, ne vous préoccupez pas de la façon dont elles les adoraient, avec l’intention d’adopter leurs pratiques. Ne les imitez pas pour adorer le Seigneur votre Dieu ; en effet, dans leurs cultes, ces nations commettent toutes sortes d’actes que le Seigneur déteste et condamne. » (Deutéronome 12.29-31, FC)

Au lieu de se référer à leur propre goût en faisant ce qui leur semblait bon, au lieu de s’inspirer de ce que leurs voisins religieux faisaient dans leurs cultes, les Israélites devaient se contenter de suivre scrupuleusement les instructions que Dieu leur donnait dans sa Parole. « Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne ; vous n’y ajouterez rien et vous n’en retrancherez rien » (Deutéronome 12.32).

Bien que nous nous instruisions ici de principes que Dieu communiqua aux Israélites, il est très important de reconnaître que les chrétiens ne vivent pas sous la Loi de Moïse, mais sous la nouvelle alliance.2Voir aussi « Pourquoi une nouvelle loi et à quoi sert l’ancienne aujourd’hui » L’auteur de l’Épître aux Hébreux dit : « La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre » (Héb. 9.1). Quelques versets plus loin il poursuit en disant que c’étaient « des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réformation » (Héb. 9.10). L’ancienne Loi fut clouée à la croix (Col. 2.14-17 ; Éph. 2.14-16). Ainsi, Paul dit aux Galates qu’ils n’avaient pas droit de choisir des éléments de l’ancienne Loi comme pratiques religieuses à suivre dans l’Église.

« Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est tenu de pratiquer la loi tout entière. Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce. » (Gal. 5.3,4)

Aujourd’hui, nous qui sommes chrétiens, nous servons Dieu sous une nouvelle alliance. La Loi de Moïse n’est plus en vigueur ; nous vivons sous la loi de Christ (1 Corinthiens 9.21). Mais il ne faut pas supposer que Christ nous a laissés sans direction en ce qui concerne son culte. Nous ne revenons pas en arrière, à une époque où « chacun fait ce qui lui semble bon ». Au contraire, Dieu nous a montré dans le Nouveau Testament un modèle à suivre, et comme il a dit à Moïse, il nous dit, à nous aussi : « Aie soin de faire tout d’après le modèle qui a été montré » (Héb. 8.5). Les premiers chrétiens étaient enseignés par des hommes inspirés de Dieu, les apôtres de Jésus-Christ, qui leur montraient de quelle manière ils devaient servir le Seigneur. Nous voyons à travers l’étude du Nouveau Testament ce que les premiers chrétiens faisaient quand ils se réunissaient en tant qu’Église. Nous voyons de quelle manière on leur disait d’adorer. L’Église du premier siècle nous sert donc de modèle à suivre. Ce sont les paroles de Christ et de ses apôtres que nous devons garder si nous voulons plaire à celui que nous adorons. Que ce soit en matière d’adoration, de vie quotidienne, de doctrine ou de l’organisation de l’Église, nous avons le devoir d’apprendre ce que le Christ et ses apôtres enseignaient, et puis de suivre cet enseignement sans rien ajouter ni retrancher. « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils » (2 Jean 9).

Les éléments du culte

Au total cinq éléments du culte sont présentés dans le Nouveau Testament.3Voir aussi « Dieu acceptera-t-il mon adoration ? » à EditionsCEB.com

Commençons par la prière. Elle s’adresse à Dieu seul, et se fait au nom de Jésus-Christ, seul médiateur entre Dieu et les hommes (Col. 3.17; Éph. 5.20; 1 Tim. 2.5). Elle n’est pas constituée d’une « vaine répétition » de mots et de phrases que l’on ne comprend pas ou auxquels on ne pense pas ; elle doit venir du cœur (Matt. 6.7,8). Notre Dieu est grand et majestueux, et nous devons donc le prier avec un ton de respect profond. La Bible dit aussi que « Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix », et son culte doit se faire « avec bienséance et avec ordre » (1 Corinthiens 14.33,40). Quand nous prions en groupe, tous ne doivent pas parler à haute voix en même temps. Un frère prend la parole pour parler à Dieu au nom de toute l’assemblée. Les autres suivent la prière dans leur cœur et expriment leur assentiment en disant « Amen » (1 Cor. 14.16,17).

Un deuxième élément du culte selon le Nouveau Testament est la Sainte Cène, ou la Communion.4Voir aussi « Le repas du Seigneur » Il s’agit d’un repas sacré et symbolique qui se fait en mémoire de Christ. Chaque dimanche, et seulement les dimanches (Ac. 2.42; 20.7; 1 Cor. 16.1,2), tous les baptisés fidèles prennent ensemble du pain, qui représente le corps du Seigneur Jésus, et du vin, ou jus de raisin, qui représente son sang qui a été versé sur la croix pour nos péchés (1 Cor. 11.23-25). Le pain que l’on prend ne contient pas de levure ; le levain, étant symbole de l’impureté, était défendu aux Juifs pendant la fête de Pâque qui se déroulait au moment où Jésus a institué la Sainte Cène (Luc 22.14-20 ; Deut. 16.1-8). Notons que Jésus et les apôtres n’ont jamais ordonné de s’abstenir de ce repas à cause de l’absence d’un pasteur ou d’un prêtre. N’importe quel groupe de chrétiens, que tel ou tel membre soit présent ou pas, devrait l’observer fidèlement chaque dimanche, comme Jésus l’a demandé quand il a dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (1 Corinthiens 11.24).

Les premiers chrétiens consacraient aussi une partie du temps de leur culte à l’écoute de la Parole de Dieu. Que ce soit de simples lectures bibliques ou des sermons, l’Église se nourrissait de l’enseignement de Jésus et de ses apôtres, ainsi que des Écritures de l’Ancien Testament (Ac. 2.42 ; 20.7 ; 1 Tim. 4.13). Il n’y a pas un seul style approuvé pour la prédication et l’enseignement, mais il faut que ceux qui prêchent présentent fidèlement ce que la Bible dit. Les auditeurs doivent suivre l’exemple des Béréens, dont la Bible dit :

« Ils recevaient la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact. » (Actes 17.11)

Une quatrième manière par laquelle Dieu nous demande de lui rendre honneur est par les cantiques que nous chantons. « Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce » (Colossiens 3.16). Nous ne sommes pas des spectateurs mais des participants. Peu importe si je n’ai pas la plus belle voix, Dieu met l’accent sur les paroles que je chante et l’amour qui est dans mon cœur. Il n’a pas demandé des instruments de musique dans son culte. La musique de l’Église est purement vocale.5Voir aussi « La musique dans le culte »

Le cinquième élément du culte est la collecte, la mise en commun des dons volontaires apportés par les adorateurs.6Voir aussi « Le financement de l’œuvre de l’Église »

« Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons. » (1 Corinthiens 16.1,2)

Ces dons se font de façon discrète, et ils se font librement, car Dieu aime celui qui donne avec joie (2 Cor. 9.7).

La Bible n’impose pas un ordre précis pour l’accomplissement de ces actes d’adoration, mais ce sont les seuls actes que la Bible a autorisés pour le culte chrétien.

Conclusion

Les premiers chrétiens pratiquaient donc un culte empreint de simplicité, la sorte de culte que l’on peut rendre à Dieu n’importe où, que l’on soit riche ou pauvre, que l’on soit à deux ou à trois ou dans une assemblée de plusieurs milliers de personnes. Que ceux qui fréquentent les lieux de prière aujourd’hui et qui offrent leur adoration à Dieu considèrent ce qu’ils font. Qu’ils s’assurent que leur culte vient du cœur et qu’il est bien conforme à ce qui est enseigné et autorisé par Dieu dans le Nouveau Testament.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 4)


De plus amples renseignements sont disponibles dans les articles suivantes :

1« Il n’y a plus ni homme ni femme »

2« Pourquoi une nouvelle loi et à quoi sert l’ancienne aujourd’hui »

3« Dieu acceptera-t-il mon adoration ? » (à EditionsCEB.com)

4« Le repas du Seigneur »

5« La musique dans le culte »

6« Le financement de l’œuvre de l’Église »

Où l’Église doit-elle se réunir?

Sous l’Ancien Testament, le lieu où l’on adorait Dieu était très important. Moïse ordonna aux Israélites :

« Vous irez au lieu que l’Éternel, votre Dieu, choisira parmi toutes vos tribus pour y placer son nom […] C’est là que vous présenterez tout ce que je vous ordonne, vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes, vos prémices […] C’est là que vous vous réjouirez devant l’Éternel, votre Dieu […] Garde-toi d’offrir tes holocaustes dans tous les lieux que tu verras ; mais tu offriras tes holocaustes au lieu que l’Éternel choisira. » (Deutéronome 12.5,11-14)

Le lieu d’adoration était donc très important sous la loi de Moïse, mais Jésus dit à la femme samaritaine que les choses étaient sur le point de changer :

« Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne [en Samarie] ni à Jérusalem que vous adorerez le Père […] Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. » (Jean 4.21,23)

Ce que nous faisons et notre manière de le faire, voilà ce qui est plus important aux yeux de Dieu.

Il faut, néanmoins, adorer quelque part. Alors, quand il s’agit de lieux de culte, il y a deux attitudes opposées qui, toutes les deux, risquent de faire du mal à l’œuvre du Seigneur. La première est une sorte d’indifférence totale en ce qui concerne quelque chose qui pourrait faciliter grandement l’évangélisation et l’édification de l’Église. La deuxième est un souci exagéré, voire même une obsession, avec ce qui ne figure nullement dans les conseils inspirés que nous trouvons dans les pages du Nouveau Testament concernant la vie et le travail de l’Église.

Un aperçu historique

Si l’Église obéit à la recommandation biblique de s’assembler (Héb. 10.25), elle doit évidemment, comme nous venons de le constater, s’assembler quelque part. Dans certains climats, il est possible que ce lieu soit en plein air (au moins quand il ne pleut pas), sous un arbre, par exemple. Dans d’autres régions du monde, le froid et la neige exigent forcément une sorte d’abri.

Le Nouveau Testament ne nous fournit pas beaucoup de détails concernant les endroits où les assemblées se réunissaient au premier siècle. Tout au début, l’Église de Jérusalem se réunissait au temple juif (Actes 2.46). Il faut comprendre que la grande majorité des Juifs n’avaient pas droit d’entrer dans le bâtiment propre du temple – ce droit était réservé aux Lévites et aux sacrificateurs en fonction. Les adorateurs « ordinaires » se retrouvaient dans la cour du temple qui était composée de grandes places et de « portiques », ou galeries dont les toits étaient soutenus par de magnifiques colonnes. Plus tard nous trouvons des chrétiens réunis dans les maisons de certains membres (Actes 12.12; 1 Cor. 16.19; Philémon 2; etc.). Avant le jour de Pentecôte, les disciples s’assemblaient dans une grande « chambre haute » qui semble avoir été soit empruntée soit louée (Actes 1.12-15; Luc 22.7-14), et les chrétiens de Troas disposaient, eux aussi, d’une chambre haute pour leurs réunions (Actes 20.7-10).

L’histoire nous apprend que plus tard les chrétiens de Rome se retrouvaient dans les catacombes, un réseau de tunnels et de chambres qui constituait un cimetière souterrain. La raison pour un tel lieu de culte était la persécution subie par l’Église – de petits groupes pouvaient s’y réunir en cachette ; on dit que les païens, qui craignaient les esprits des morts, ne fréquentaient pas de tels lieux. Ce n’est que des siècles plus tard, quand la persécution avait pris fin, que des Églises commencèrent à construire des édifices magnifiques dans le but de glorifier Dieu et inspirer les adorateurs par leur beauté artistique. Entre les catacombes et les cathédrales, une grande variété de lieux de prière ont été construits selon les cultures, les climats et les moyens des assemblées.

Quelle valeur attacher aux édifices ?

Ce qui est certain, c’est que la validité d’une assemblée aux yeux de Dieu ne dépend pas du lieu de culte dont elle est dotée ; ce n’est donc pas un lieu de culte qui devrait déterminer le respect que les hommes accordent à une assemblée. L’importance exagérée que le lieu de culte revêt dans la pensée de beaucoup d’hommes risque de fausser l’image que l’on a d’une communauté chrétienne. Une Église qui est en total accord avec la volonté de Dieu et qui enseigne fidèlement sa Parole peut être rejetée d’office par certaines personnes pour la simple raison qu’elle se réunit dans une maison privée, dans une salle de classe, ou dans un autre local très modeste. C’est une grave erreur que de baser une décision dont les conséquences sont éternelles sur un facteur qui n’a aucune importance spirituelle. Certaines personnes se laissent impressionner et attirer par la grandeur, le confort ou la beauté d’un édifice et ne tiennent même pas compte du fait que ce qui se passe dans cet édifice est contraire à la Parole de Dieu. C’est un piège qui peut coûter la vie éternelle.

Est-ce donc une erreur pour une assemblée de chrétiens de construire un local pour y rendre son culte à Dieu, pour s’y réunir afin d’étudier la Bible et jouir de la communion fraternelle ? Non, ce n’est pas ce que nous disons. Un bâtiment est un outil, autorisé par le commandement de nous assembler (Hébreux 10.25, etc.).

Mais il faut garder une bonne conception des édifices. Un bâtiment, que ce soit une jolie chapelle, une cathédrale, ou une simple construction de bois, ne sauve personne. Romains 1.16 nous dit que c’est l’Évangile qui est « la puissance de Dieu pour le salut ». En plus, le bâtiment n’est pas un moyen d’évangéliser : la Bonne Nouvelle du salut se répand aux autres grâce à des hommes et des femmes qui ont cru et qui ont été transformés par ce message. Certains appellent le bâtiment où l’on prie « la maison de Dieu » ou « le temple » de Dieu, mais Dieu n’y habite pas. Il habite en nous les chrétiens. Paul dit en 1 Corinthiens 3.16 : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » Un joli lieu de culte n’assure pas la survie de l’Église : si les membres vivent dans l’immoralité, s’ils tombent dans de fausses doctrines, ou s’ils manquent d’amour les uns pour les autres, l’assemblée sera rejetée par Dieu, ou abandonnée par les hommes, ou les deux. Enfin, ces bâtiments, auxquels on attache tant de valeur, seront détruits le jour où le Seigneur reviendra. L’apôtre Pierre dit :

« Le jour du Seigneur viendra comme un voleur. En ce jour, le ciel disparaîtra avec un bruit effrayant, les corps célestes seront détruits par le feu, la terre avec tout ce qu’elle contient cessera d’exister. Puisque tout va être détruit de cette façon, vous comprenez bien quel doit être votre comportement ! Vous devez avoir une conduite sainte et marquée par l’attachement à Dieu. » (2 Pierre 3.10,11, FC)

Évidemment, les choses physiques que nous pouvons voir de nos yeux et toucher de nos mains ne sont pas l’essentiel pour Dieu.

Les avantages d’un lieu de culte

N’y a-t-il pas des avantages à un lieu permanent pour une assemblée locale (un lieu loué ou acquis par l’Église) par rapport à la maison d’un membre, une salle de classe dans une école ou une salle publique qu’on louerait juste pour le culte du dimanche ? Il y en a plusieurs :

1. La flexibilité. Un lieu qui est en tout moment à la disposition de l’Église permet de programmer des activités quand on le veut, même à la dernière minute. Que ce soit un culte, une étude biblique, une réunion de prière, une séance d’évangélisation, un repas fraternel, une activité spéciale pour les jeunes ou les femmes, ou même un rendez-vous pour n’importe quel entretien spirituel, le local de l’Église est un lieu approprié et disponible.

2. La tranquillité. Quand on fait le culte dans le domicile d’un membre de l’Église, il y a parfois des activités domestiques qui se passent en même temps que l’adoration et qui constituent une distraction. Il peut y avoir des personnes qui font partie du foyer, mais qui ne sont pas membres de l’Église et qui s’entêtent à faire autre chose en même temps que l’assemblée essaie d’adorer Dieu : celle-ci fait son linge, ou son ménage ou sa cuisine (et parfois gêne les autres avec la fumée) ; celui-là joue la radio trop fort ; ceux-ci parlent haut et fort tout près de l’entrée de la salle. Si le culte se fait dans une cour commune, les distractions se multiplient en fonction du nombre de personnes dans la cour.

3. La légalité. Dans certains pays ou certaines villes, il existe des lois qui interdisent d’organiser des assemblées religieuses dans les maisons privées.

4. La respectabilité. Cet argument doit être admis, mais dans une mesure plus limitée : il est vrai que les préjugés dans certains milieux font qu’une Église qui ne se réunit pas dans une chapelle assez traditionnelle peut être mal vue. Ceux du dehors peuvent avoir l’idée que l’assemblée n’est pas « sérieuse ». Ils se disent qu’il s’agit simplement d’un effort d’escroquer les autres, comme une entreprise qui s’ouvre et se ferme subitement sans honorer ses engagements ou sans rembourser l’argent des clients qui n’ont pas eu satisfaction. Par contre, l’Église ne doit pas tomber dans le piège d’être l’esclave des attentes des non-chrétiens, des attentes qui n’ont rien à voir avec ce que Dieu veut pour son Église. Ce n’est pas à ceux qui ne sont même pas dans l’Église de déterminer les priorités de l’Église dans l’emploi de ses ressources.

Quand il s’agit d’un lieu que l’assemblée achète plutôt que de louer, il y a potentiellement un cinquième avantage et aussi quelques dangers :

5. La stabilité. Chaque fois qu’une assemblée change son lieu de réunion, elle perd généralement quelques visiteurs réguliers ou même des membres. Quand on est locataire ou qu’on s’arrange avec une école ou une famille dans l’Église pour l’emploi d’un espace, on n’a pas de garantie. Le propriétaire peut annuler ou ne pas renouveler le bail ; l’école peut changer de directeur ou de politique en ce qui concerne l’utilisation de ses salles ; la famille chrétienne peut déménager ou rechuter. La famille hôte peut s’engager dans des comportements qui déshonorent l’assemblée, ou profiter de la dépendance de l’Église en ce qui concerne le lieu d’adoration pour dominer sur les autres ou imposer sa volonté quand l’assemblée prend des décisions – ce qui pousse l’assemblée à vouloir changer de lieu. Quelle que soit la raison pour le déménagement de l’assemblée, il y a le danger de perdre certaines personnes.

Quelques dangers d’un lieu de culte

1. Le lieu que l’assemblée s’acquiert peut se trouver loin de là où habitent la plupart des membres actuels ou de ceux qu’on arrive à convertir. Les parcelles à la périphérie d’une ville sont souvent plus abordables, mais elles sont aussi moins accessibles. S’il y a déjà des assemblées dans quelques quartiers bien établis de la ville, il peut être très sage d’en établir aussi dans les quartiers en construction qui sont plus retirés du centre. Les nouveaux habitants trouveront une assemblée pour y prier. Mais si la première assemblée dans une ville s’implante tout à fait à l’extrémité sud de la ville, elle peut avoir du mal à attirer des gens du centre ou du côté nord, surtout là où beaucoup de la population ne disposent pas de leurs propres moyens de transport.

2. Le local peut se trouver dans un quartier trop bruyant, trop dangereux ou trop sale. Soit il est entouré de beaucoup de sources de distraction, soit le milieu décourage les visiteurs. Si l’assemblée est propriétaire du local, elle peut se sentir forcée d’y rester malgré le fait qu’un autre quartier serait nettement mieux pour ses activités. Elle devient prisonnière de son lieu de culte.

3. Si le bâtiment est construit ou acheté par des fonds venant d’ailleurs, disons d’une autre assemblée qui se trouve à l’étranger, il est fort possible que le coût de l’entretien du bâtiment soit au-delà des moyens de l’assemblée qui a bénéficié de la largesse des autres. Ce qui a été prévu comme une aide peut finir par devenir une charge difficile à porter. Il est souvent avantageux d’exercer de la patience à cet égard. Quand on s’applique à cultiver l’engagement, la foi et la générosité des membres d’une assemblée, ils apprennent à donner suffisamment pour satisfaire aux besoins de l’œuvre, y compris le besoin de construire et d’entretenir un lieu permanent pour ses réunions. Même si une aide d’ailleurs pour compléter les efforts locaux est la bienvenue, la responsabilité principale repose sur l’Église locale. Quand nous cherchons la facilité, voulant que d’autres personnes nous fassent cadeau d’un lieu de culte pour lequel nous n’avons pas sacrifié, nous n’apprenons pas les leçons spirituelles dont nous avons besoin. Que ce soit une question de force physique ou spirituelle, c’est par le travail et l’effort que l’on devient plus fort. L’aide accordée avec les meilleures intentions fait parfois plus de mal que de bien, surtout si elle est trop généreuse ou si elle est accordée sans que les bénéficiaires fassent des efforts selon leurs capacités.

Il est important de reconnaître que ce qui précède ne s’applique pas seulement dans des milieux pauvres. Il y a de très nombreux exemples d’assemblées qui ont bénéficié d’aides importantes pour construire leurs lieux de culte, et qui n’ont jamais appris à donner selon leurs moyens. Que ce soit dans des pays riches, tels que l’Allemagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et d’autres, ou dans les pays très pauvres, des assemblées où les membres gagnaient des salaires comme ceux de leurs compatriotes ont perdu leurs locaux parce qu’elles n’arrivaient pas à payer les impôts fonciers ou ont permis à ces locaux de tomber en ruine par manque d’entretien. Les membres n’avaient pas investi leur propre argent pour les construire, et par conséquent, ils n’étaient pas prêts à dépenser ce qui était nécessaire pour les conserver. Ils considéraient que c’était le devoir d’autrui de leur fournir un lieu de culte. Même si une telle aide peut être utile ou appréciée, il est important de comprendre que rien dans la Bible n’indique que les apôtres et les évangélistes au premier siècle fournissaient les fonds pour louer ou acheter des lieux de culte pour les assemblées qu’ils établissaient. Aucun passage n’enseigne qu’il est le devoir d’une assemblée de fournir un lieu de réunion pour une autre assemblée.

Un bâtiment produit-il la croissance ?

Nous avons admis qu’un lieu de culte peut être très utile pour une assemblée et constituer une aide dans son travail d’évangélisation. Il y a peu de gens qui diraient le contraire. Mais nombreux sont ceux qui exagèrent l’importance du local. Le dirigeant d’une Église en Côte d’Ivoire me parlait un jour du grand édifice que son assemblée construisait depuis plusieurs années. J’ai été fort surpris de l’entendre dire : « C’est ce bâtiment qui va évangéliser pour nous. » Je me suis demandé si ce bâtiment serait capable de produire la foi dans le cœur des hommes, car la Bible dit : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10.17). J’ai pensé aux chapelles et aux cathédrales que j’avais vues en Europe qui étaient beaucoup plus magnifiques que ce que son assemblée construisait ; pourtant ces édifices n’étaient plus fréquentés. J’ai pensé à un joli lieu de culte que des Américains avaient construit quelques années auparavant pour une assemblée baptiste dans une autre ville ivoirienne : ce « temple », beau et spacieux, ne recevait pourtant qu’une poignée de fidèles. Je pensais aux villageois qui avaient encouragé les chrétiens à construire, en disant : « Quand vous aurez construit votre église, nous serons avec vous, car nous voyons que vous prêchez la vérité. » Le bâtiment fut construit, mais ces gens-là n’ont jamais rejoint ceux qui y adoraient. Si la vérité ne pouvait pas les gagner sans bâtiment, c’est qu’ils n’aimaient pas vraiment la vérité.

Pareillement, certains frères se plaignent qu’ils convertissent des gens, mais que ces convertis ne restent pas longtemps parce que le lieu de culte n’est pas satisfaisant. Jésus dit en Matthieu 10.37-39 :

« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. »

Le problème n’est probablement pas le lieu de culte, mais plutôt le fait que ces « convertis » n’avaient pas la sorte d’engagement que Jésus demande ; ils n’avaient pas « calculé la dépense » (Luc 14.28-30) ; ils n’étaient pas dignes d’être ses disciples. L’Église au premier siècle ne disposait pas de lieux de culte comme ceux auxquels on pense de nos jours ; en plus, elle était persécutée avec furie. Et pourtant, elle grandissait et remplissait le monde de sa doctrine.

Ce qui contribue réellement à la croissance

L’Évangile que nous devons prêcher et le cœur de celui qui l’écoute sont les deux éléments les plus importants dans la conversion. Certaines personnes ne se convertissent pas ou ne restent pas fidèles parce qu’elles n’ont pas le cœur « honnête et bon », comme Jésus nous l’enseigne dans la parabole des sols (Luc 8.5-15). Si nous cherchons, après ces deux éléments, des facteurs secondaires, soyons assez honnêtes pour reconnaître que le lieu de culte est relativement bas sur la liste. Beaucoup plus nécessaires sont le zèle et la fidélité dans l’enseignement de la Parole de Dieu, l’amour sincère les uns pour les autres et pour ceux du dehors, des vies dans la communauté qui s’harmonisent avec notre prédication, et un accueil chaleureux pour tous – qu’ils soient riches ou pauvres, autochtones ou étrangers. Est-ce que des visiteurs ou de nouveaux convertis trouvent des gens qui sont plutôt moroses, qui se plaignent de ce qu’on ne les aide pas, et qui se comparent défavorablement aux autres groupes religieux ? Ou bien, ces visiteurs et nouveaux chrétiens découvrent-ils des personnes qui sont heureuses d’appartenir à l’Église que Jésus a créée, de faire partie d’une vraie famille spirituelle, de posséder la vérité qui sauve leurs âmes, et de pouvoir consacrer leurs vies et leurs biens à la gloire de Dieu ? Si ces visiteurs découvrent un peuple avec une telle joie, avec ou sans bâtiment, ils seront attirés.

Mettons donc l’accent là où la Parole de Dieu le met :

« Exhorte de même les jeunes gens à être modérés, te montrant toi-même à tous égards un modèle de bonnes œuvres, et donnant un enseignement pur, digne, une parole saine, irréprochable, afin que l’adversaire soit confus, n’ayant aucun mal à dire de nous. » (Tite 2.6-8)

« Alors le proconsul crut […] étant frappé de la doctrine du Seigneur. » (Actes 13.12)

« Faites tout sans murmure ni plainte. Ne soyez pas de perpétuels mécontents ou hésitants. Mettez-vous en garde contre un esprit de contestation et de doute. Alors personne ne saura vous trouver en faute, vous pourrez vous présenter en hommes irréprochables, nets de toute fausseté, en authentiques enfants de Dieu au sein d’une humanité dégénérée et corrompue. En cette époque perverse et dépravée, brillez comme des foyers de lumière au milieu d’un monde enténébré. » (Philippiens 2.14,15, Parole vivante)

« À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13.35)

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 2)

Le jour du Seigneur

Après avoir examiné la question du sabbat, nous abordons la question suivante :

Pourquoi les chrétiens se réunissent-ils le dimanche ?

Toutefois, avant d’entamer le sujet, il faut clarifier un point important : la question du sabbat et la question du dimanche sont deux questions différentes.

Dans la Bible, le dimanche n’est jamais appelé le sabbat. On entend dire parfois que le dimanche est le sabbat chrétien. Cette affirmation n’est pas fondée. Je crois qu’elle relève plutôt de l’effet de style que de la théologie. Le sabbat était le dernier jour de la semaine juive. Il commençait le vendredi soir au coucher du soleil et finissait le samedi soir au coucher du soleil. Durant cet intervalle, toute activité devait cesser sous peine d’exclusion ou de mort (Exode 31.14). Nous avons vu toutes les interdictions et les prescriptions qui régissaient ce septième jour. Nous avons vu également comment le jour du sabbat est absorbé en Christ, en qui il s’accomplit. Il faisait partie de ce que Paul appelle « l’ombre des choses à venir » – l’ombre qui fait place à la réalité, c’est-à-dire à Christ (Colossiens 2.16,17).

Or, en se réunissant le dimanche, les chrétiens ne changent pas le jour du sabbat. Ils ne le transfèrent pas à un autre jour. Il n’y eut qu’un seul sabbat, et ce fut le septième jour du calendrier juif, correspondant à notre samedi. Ce jour, avec toutes ses restrictions, est effacé. Le dimanche est le premier jour de la semaine. Il n’a rien à voir avec le sabbat.

Quelle importance, quelle signification les premières communautés chrétiennes attachaient-elles à ce premier jour de la semaine ? C’est ce que nous allons voir présentement.

La résurrection

Plusieurs événements importants, mémorables, se sont produits le premier jour de la semaine. Notons tout d’abord le plus marquant : la résurrection du Seigneur. L’Évangile de Matthieu rapporte qu’« après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie allèrent voir le sépulcre » (Matt. 28.1). L’Évangile de Jean témoigne du même fait (20.1). Marc déclare clairement, ainsi que Luc (24.1,2) : « Jésus, ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d’abord à Marie Madeleine » (Marc 16.9). « Elle alla en porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui… ils ne la crurent pas » (Marc 16.9-11). Alors Jésus apparaîtra personnellement à ses disciples. Voici comment l’apôtre Jean nous décrit cet événement dont il a été témoin, cet événement qui va tous les transformer :

« Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, par la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, et debout au milieu d’eux, il dit : Que la paix soit avec vous ! » (Jean 20.19)

Mais « Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux » (Jean 20.24), et Jésus apparaîtra aussi à Thomas lorsqu’il se trouvera réuni avec les douze dans cette même maison où il leur était apparu la première fois. Jean nous précise que cette seconde apparition se fit « huit jours après » (Jean 20.26), c’est-à-dire de nouveau le premier jour de la semaine.

Je n’affirme pas que Jésus entendait par là faire du premier jour de la semaine un jour spécial de célébration de sa résurrection (quoique cette hypothèse ne soit pas dénuée de raison). Les Écritures ne nous disent pas s’il a donné un commandement spécifique à ce sujet. Mais cela explique naturellement la pratique que les apôtres inspirés ont évidemment enseigné aux Églises de garder, car ce jour-là revêtait un caractère particulièrement solennel.

Établissement de l’Église

Il faut signaler un autre événement marquant qui se produisit un dimanche. Il s’agit de l’établissement de l’Église qui eut lieu lors de la fête de la Pentecôte juive à Jérusalem sept semaines après la résurrection du Seigneur. Cette fête tombait en effet toujours le premier jour de la semaine (Lév. 23.11-15). Ce jour-là, l’Esprit de Dieu promis par le Christ (Jn. 14.25,26; Ac. 1.8) descendit sur les apôtres qui furent revêtus de sa puissance (Actes 2). Pour la première fois l’Évangile fut annoncé avec son message de salut au nom de Christ. Ce fut en ce jour de la Pentecôte que l’Église fut définitivement établie, que 3000 personnes furent baptisées au nom de Jésus-Christ…

La pratique des premiers chrétiens

Des passages tels que Hébreux 10.25 et 1 Corinthiens 11.17-29 nous montrent qu’à la suite du commencement de l’Église les chrétiens se réunissaient régulièrement. Y a-t-il des indications quant au jour de ces réunions ? Oui.

En Actes 20 l’apôtre Paul se trouve en Macédoine et se dirige vers l’Asie Mineure, plus précisément vers la ville de Troas. Plusieurs de ses compagnons qui avaient pris les devants s’y trouvent déjà. Luc, l’évangéliste, qui accompagne l’apôtre, écrit ceci : « Nous nous sommes embarqués à Philippes, et au bout de cinq jours nous les avons rejoints à Troas, où nous avons passé sept jours. Le premier jour de la semaine, nous étions assemblés pour rompre le pain » (Actes 20.6,7). On sait que l’expression rompre le pain désignait le repas du Seigneur, la Sainte Cène, dans les milieux chrétiens (1 Cor. 10.16; Actes 2.42). Le délai de sept jours que l’apôtre s’accorda à Troas s’explique parfaitement : il tenait à être présent le dimanche pour participer au saint repas avec ses frères de l’Église de Troas. Il est fort probable que ce fut pour cette même raison que l’apôtre tint à passer sept jours parmi les chrétiens de la ville de Tyr (Actes 21.4) et que ceux de la ville de Pouzzoles en Italie le « prièrent de rester sept jours avec eux » (Ac. 28.14).

C’est encore le premier jour de la semaine que l’apôtre Paul recommande aux Églises de la Galatie ainsi qu’à celle de Corinthe de faire une collecte en faveur de l’Église de Jérusalem (1 Cor. 16.1,2). Le fait qu’il a indiqué précisément le premier jour de la semaine n’est-ce pas un autre signe que ce jour avait une signification particulière au cœur des chrétiens ? C’était d’ailleurs tout à fait pratique de réunir leurs dons quand ils venaient ensemble déjà pour manger le repas du Seigneur.

Selon Apocalypse 1.10, ce jour est désigné par la très belle expression : « Le jour du Seigneur » autrement dit : « Le jour du Christ ». On la retrouve dans les écrits des chrétiens les plus anciens, des deux premiers siècles du christianisme (La Didaché, Ignace, Barnabas, Justin, etc.). Ces écrits témoignent sans aucune équivoque que l’Église primitive observait le premier jour de la semaine pour la célébration de son culte.

En fait, lorsque Constantin le Grand décrète au 4e siècle que le dimanche sera jour férié légal, il ne dérange en aucune façon les habitudes des chrétiens. Quelles qu’aient pu être ses intentions en prenant cette initiative, il ne fit que ratifier et légaliser une pratique déjà fermement établie depuis le premier siècle.

adapté d’un article par Richard ANDREJEWSKI
(Dans Vol. 11, No. 1)

Les fêtes religieuses

Les hommes ont toujours éprouvé ce désir naturel de se réjouir. Ainsi, à travers les âges, ils ont toujours eu des moments de réjouissance populaire : les fêtes. Cette tendance se retrouve aussi bien dans l’histoire profane que dans l’histoire biblique.

Mais compte tenu du fait que les fêtes dites religieuses pullulent aujourd’hui, il nous apparaît plus que nécessaire de nous poser des questions : Est-il biblique de célébrer des fêtes religieuses aujourd’hui ? Pour répondre à cette interrogation, nous essayerons d’examiner toutes les fêtes religieuses une à une pour voir les conditions dans lesquelles elles ont été instituées et surtout s’il faut toujours leur accorder de l’importance.

I. Les fêtes juives

1) La Pâque
(Exode 12.1-28; Lévitique 23.4-7)

Le nom signifie « passé par-dessus ». La fête a lieu pendant huit jours entiers, c’est-à-dire à partir du 14e jour du 1er mois de l’année jusqu’au 21e jour selon le calendrier juif.

Mais déjà au 10e jour, l’on doit prendre un agneau ou un chevreau mâle, sans défaut, ayant un an, pour l’immoler le 14e jour. On met son sang sur les portes de la maison. L’agneau est rôti au feu et mangé la nuit même avec des pains sans levain et des herbes amères. Pendant le dîner, l’on doit manger précipitamment tout en ayant les reins ceints, les souliers aux pieds et le bâton à la main. L’on ne doit pas conserver de la viande pour la manger le lendemain matin. Pendant le reste des sept jours (du 15 au 21) l’on doit manger uniquement des pains sans levain. Cette fête commémore la délivrance du peuple juif de l’Égypte (voir Deutéronome 16.1-3). Il n’y a pas plusieurs pâques dans la Bible. C’est la seule dont la Bible parle. Elle n’est plus en vigueur, comme toutes les autres fêtes que nous verrons d’ailleurs (je donnerai la raison sur d’autres pages). De plus, ceux qui voudraient l’observer doivent respecter scrupuleusement les règles ci-dessus énumérées concernant sa célébration.

2) La Pentecôte ou fête des Prémices
(1res récoltes) Elle est aussi appelée « fêtes des Semaines » (Nombres 28.26).

Pendant la moisson, l’on apporte une gerbe des prémices au sacrificateur qui l’agitera le lendemain du sabbat. Le même jour, on offre en holocauste à l’Éternel un agneau d’un an, sans défaut. On y ajoute 2/10 de fleur de farine pétrie à l’huile, puis on fait une libation de 1/4 de hin de vin (Lévitique 23.10-14).

Sept semaines après cette cérémonie, on passe à la fête proprement dite (Deutéronome 16.9,10) : on apporte deux pains faits de 2/10 de fleur de farine cuits avec du levain pour être agités ; ensuite on offre en holocauste sept agneaux d’un an, un jeune taureau, deux béliers. On y ajoute l’offrande et la libation ordinaires, puis on offre un bouc en sacrifice d’expiation et deux agneaux d’un an en sacrifice d’actions de grâces (voir Lévitique 23.15-21).

C’est l’Éternel qui choisissait le lieu où cette fête devait être célébrée. Elle n’avait lieu donc qu’à Jérusalem selon l’indication du Seigneur (Deutéronome 12.11,12; 1 Rois 8.1,29,30).

3) La fête des Tabernacles
Lévitique 23.33-36; Deutéronome 16.13-17)

C’est la fête de la moisson à la fin des récoltes. Elle dure une semaine entière (7 jours) : elle commence le 15e jour du 7e mois. Pendant ces jours, l’on offre à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu, on se réjouit et on fait des dons selon sa prospérité (Deutéronome 16.17). Mais il n’est pas question de vente aux enchères comme dans certaines Églises. Pendant ces sept jours, l’on doit demeurer sous des tentes (Lévitique 23.42).

4) La fête des Trompettes
(Nombres 29.1-6; Lévitique 23.24)

C’est un jour de repos publié au son des trompettes. Ce jour, l’on offre à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu : on offre en holocauste un jeune taureau, un bélier, sept agneaux d’un an sans défaut. On y ajoute une offrande de fleur de farine pétrie à l’huile : 3/10 pour le taureau, 2/10 pour le bélier et 1/10 pour chacun des agneaux. Beaucoup d’autres sacrifices sont encore faits. Cette fête a lieu le 1er jour du 7e mois.

5) Le jour des Expiations
(Lévitique 23.26-31; Exode 30.10; Hébreux 9.7-28)

C’était un jour où les Juifs s’humiliaient pour le pardon de leurs péchés. Le souverain sacrificateur apporte du sang dans la partie du tabernacle appelée le saint des saints pour l’expiation de ses péchés et ceux du peuple. Cela a lieu une fois par année, au 10e jour du 7e mois.

6) La fête des Purim
(Esther 9.17-22)

Elle a lieu le 14e jour du mois d’Adar (12e mois). C’est un jour de réjouissance pendant lequel on distribue des dons aux indigents, où l’on pratique la générosité. Cette fête fut instituée pour commémorer la délivrance des Juifs au temps d’Esther.

7) La fête de la Dédicace
(Jean 10.22)

Elle fut instituée en 164 av. J.-C. par Judas Maccabée et ses frères en souvenir de la purification du temple après les trois ans d’occupation syrienne.

8) Le sabbat
(Deutéronome 5.12-15; Lévitique 23.1-3)

Il a lieu chaque samedi. C’est un jour solennel pendant lequel aucun ouvrage n’est permis : chacun dot rester à sa place ; l’on ne doit pas faire de feux ; ce qu’on doit manger est préparé le vendredi… Ce jour devait rappeler aux Israélites leurs années d’esclavage en Égypte, et le fait que Dieu les en avait délivrés, lui qui s’est reposé le 7e jour après avoir créé toutes choses.

Ce sont là les fêtes dont la Bible parle. Toutes les autres que nous verrons maintenant ne sont que des ordonnances d’hommes. Mais comme je le disais, même ces fêtes qui étaient observées par les Juifs sous l’Ancien Testament ne sont plus en vigueur aujourd’hui. Et ceux qui veulent les observer à tout prix les dénaturent puisqu’ils ne respectent pas les conditions de leur célébration que nous venons de résumer.

II. Les fêtes non bibliques

1) La Noël
« anniversaire de Jésus »

Selon une tradition très répandue, Jésus serait né le 25 décembre, ce qui est douteux quand on sait que dans ce mois il fait un mauvais temps en Palestine (c’est l’hiver) et les bergers n’avaient pas l’habitude de veiller dehors. Or, à la naissance de Jésus, les bergers veillaient dans les champs avec leurs troupeaux (Luc 2.8-11).

De plus, nulle part dans la Bible, il n’est fait mention de la commémoration du jour anniversaire de Jésus. C’est la preuve évidente que les premiers chrétiens n’ont pas observé Noël. Certes les hommes fêtent leurs anniversaires de naissance, et il apparaît tout à fait logique de fêter l’anniversaire de celui qui est notre Sauveur. Mais si le Seigneur lui-même n’a pas cru bon d’instituer une telle fête, ce n’est pas à nous de le faire. Rappelons-nous que nous ne devons rien ajouter au message biblique, car « quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9 ; lire aussi Apocalypse 22.18,19; Galates 1.6-9).

2) L’Assomption

D’après la tradition, Marie mère de Jésus serait montée au ciel après sa mort. L’Assomption commémorerait donc cette mystérieuse montée. Mais lisez toute la Bible ; vous serez peut-être surpris de constater que ni cette fête ni l’événement qu’elle est censée commémorer n’y est mentionné. Ce n’est qu’une autre invention de l’imagination « fertile » des hommes.

3) L’Ascension

Contrairement à l’Assomption, l’Ascension est un événement réel. C’est la montée du Christ au ciel (Actes 1.9). Mais dans la Bible, aucune fête ne fut instituée en mémoire de cette montée. On ne trouve aucun exemple dans la Bible qui suggère que les apôtres et les premiers chrétiens ont observé cette fête.

4) La fête des Rameaux

Les gens pensent que la Bible ordonne de célébrer la fête des Rameaux. Mais il n’en est rien. Tenez ! Un jour, Jésus entrait à Jérusalem sur un ânon. Ce fut un jour de réjouissance : la plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupaient des branches d’arbres et en jonchèrent la route et tous criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Ce fut un événement unique qui ne fut pas commémoré par les apôtres et les premiers chrétiens (lire Marc 11.1-10). D’ailleurs, comment cela pouvait-il se faire quand on sait que Christ est monté au ciel ? Qui pourrait monter sur l’ânon et devant qui pourrait-on étendre les vêtements ? À qui pourrait-on dire : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » ? Autant de choses qui montrent encore que cette fête n’est qu’une institution humaine.

Les hommes ont institué de leur propre chef beaucoup d’autres fêtes que je ne pourrai citer ici (Toussaint, fête en l’honneur de Jean-Baptiste…). Sachons toutefois que nous ne devons pas observer ces traditions aux dépens de la Parole de Dieu.

III. Pourquoi les fêtes juives ne sont-elles plus en vigueur ?

Les fêtes juives sont les seules dont la Bible parle. Toutes les autres qui sont inventées par les hommes sont à écarter. Mais je soutenais tantôt que même les fêtes juives ne doivent plus être célébrées, car elles ne sont plus en vigueur. Je vais m’expliquer.

Toutes ces fêtes faisaient partie de la loi, et cette loi a été abolie sur la croix : « …ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions… » (Éphésiens 2.15). [L’expression « la loi » désigne d’abord l’ensemble des commandements de Dieu pour Israël, en particulier ceux que Moïse communiqua à ce peuple au Sinaï (Exode 20). Par extension, la loi vint à désigner parfois les livres où sont consignés ces commandements, c’est-à-dire essentiellement les cinq premiers livres de la Bible. L’expression, « la loi » est alors synonyme de « les livres de Moïse ». En un sens encore plus large, elle désigne l’ensemble de l’Ancien Testament. C’est dans ce dernier sens qu’il faut comprendre ce terme dans cette leçon.] L’apôtre Paul disait donc aux Colossiens : « Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats : c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ » (Colossiens 2.16,17). Le même Paul était exaspéré de constater que les Galates observaient toujours les fêtes juives : « Vous observez les jours, les mois, les temps, les années ! Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous » (lire Galates 4.9-11).

D’ailleurs, la Bible dit qu’il ne faut pas extraire des ordonnances de la loi pour les pratiquer ; autrement l’on est tenu d’observer toute la loi (cf. Galates 3.10; 5.2,3), à savoir, faire des sacrifices d’animaux et observer les restrictions alimentaires (telles que la souris, le serpent, le porc, le lièvre, le hibou… qui ne devaient pas être mangés sous l’Ancien Testament : lire Lévitique 11).

Or, tous ceux qui continuent de célébrer les fêtes juives n’observent pas les autres consignes de l’Ancien Testament. Pis, ils n’observent mêmes pas toutes ces fêtes. Ils relèvent des Écritures quelques-unes (sûrement celles qui leur plaisent) pour les célébrer. Ils sont donc transgresseurs de la loi « car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous » (Jacques 2.10). De toute façon, Galates 5.4 soutient que ceux qui veulent pratiquer la loi sont « séparés de Christ », « déchus de la grâce ». La loi n’est cependant pas contre les promesses de Dieu. Elle était comme un surveillant, un guide qui devait conduire le peuple vers le Christ Jésus. Jésus étant venu, « nous ne sommes plus sous ce pédagogue » (Galates 3.24,25).

IV. Pourquoi Jésus a-t-il observé les fêtes juives ?

Quelqu’un dira : Pourquoi Jésus a-t-il donc observé toutes les fêtes juives s’il est vrai qu’elles ne doivent plus être célébrées (Luc 2.41,42; 22.7,8; Jean 4.4,5; 5.1; 7.2) ?

D’abord c’est parce que Jésus était juif. Or, ceux qui observent ces fêtes actuellement ne sont pas tous des Juifs. De plus, Jésus est né sous la loi (Galates 4.4). Il fut donc soumis à cette loi. Il est venu inaugurer une nouvelle alliance, un nouveau testament. Mais ce testament n’est entré en vigueur qu’après sa mort, car « là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée » pour que ce testament soit en vigueur (Hébreux 9.16). Les fêtes juives devaient donc être célébrées jusqu’à la mort de Jésus.

La seule fête instituée par Jésus et observée par les premiers chrétiens, c’est la sainte cène qui commémore sa mort sur la croix. Elle consiste en la prise par les chrétiens, c’est-à-dire ceux qui sont baptisés, du pain sans levain (symbole du corps de Jésus) et du jus de raisin (symbole de son sang expiatoire). Elle a lieu chaque premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche (lire Luc 22.14-20; 1 Corinthiens 11.23-26; Actes 20.7).

Voyez-vous, les hommes ont l’imagination très fertile, et ils essayent d’imposer leurs convictions, les faire accepter comme si elles étaient bibliques. Heureusement que la Bible est là pour réfuter tous ces contradicteurs. Examinons tous d’une manière objective, sans parti pris les Écritures pour voir ce qu’elles disent des fêtes religieuses. Si la Bible confirme ces propos, soyons assez humbles pour les accepter. Car au dernier jour, c’est la Bible, la Parole de Dieu, qui nous jugera.

M’BLA Kouassi Séraphin
(Dans Vol. 6, No. 3)

La dîme

La dîme est un sujet qui est partout mal compris, même dans l’Église du Seigneur. Il s’agit tout simplement de la pratique de garder pour Dieu la dixième part de ce qu’on gagne. Dans l’Ancien Testament, cette pratique était la base, le point de départ en ce qui concerne les dons matériels offerts à Dieu. Nous la voyons pour la première fois, non pas dans la loi de Moïse, mais 400 ans plus tôt, au temps d’Abraham. En Genèse 14, Abraham avait pris 318 de ses serviteurs pour se battre contre des soldats de Mésopotamie et sauver son neveu Lot et les autres habitants de Sodome qui avaient été pris captifs. Quand Abraham revenait avec Lot, les autres captifs qu’il avait délivrés et beaucoup de butin, Melchisédek, « sacrificateur du Dieu Très-Haut », est allé à sa rencontre. Il bénit Abraham, et Abraham lui a donné la dîme de tout le butin. Plus tard, quand Jacob, petit-fils d’Abraham, quittait le pays de Canaan pour séjourner chez son oncle Laban, il a fait cette promesse en Genèse 28.20-22 : « Si Dieu est avec moi et me garde pendant ce voyage que je fais, s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne en paix à la maison de mon père, alors l’Éternel sera mon Dieu ; cette pierre, que j’ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu, et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras. » Dans ces deux cas, Abraham et Jacob ne semblent pas avoir reçu de commandement de donner la dîme, mais il est possible qu’ils suivaient une pratique ou un principe qui leur était déjà connu.

Plus tard, quand Dieu donna la loi par Moïse, il en a fait un commandement direct. En fait, il a ordonné trois dîmes. La première, appelée la dîme de l’Éternel, est ordonné en Lévitique 27.30,32. Elle devait être remise aux Lévites, qui étaient chargés d’assister les sacrificateurs dans le service de Dieu. La deuxième dîme est décrite en Deutéronome 14.22-27 ; elle est parfois appelée la dîme festin parce qu’on devait la transporter au temple et la manger là devant l’Éternel comme élément d’une fête de réjouissance et de reconnaissance à Dieu. Tous les trois ans, il y avait une troisième dîme que l’on devait apporter pour les Lévites encore, mais surtout pour les pauvres, les étrangers, et les orphelins (Deutéronome 14.28,29). D’une part il est vrai que la dîme était une obligation pour les Israélites, un commandement direct. D’autre part, on ne trouve pas de police établie pour veiller à ce que chacun paie sa dîme. Aucune punition n’était appliquée par les hommes à la personne qui négligeait de payer (sauf le fait d’exiger 12 % au lieu de 10 % de la personne qui avait manqué de donner la dîme quand elle devait le faire). Sinon, c’est Dieu lui-même qui bénirait celui qui donnerait la dîme, et qui ne ferait pas prospérer celui qui ne la donnait pas.

À nous les chrétiens, Dieu n’a pas donné un commandement qui prescrit de donner forcément la dîme. Malgré les pratiques des dénominations, dans l’Église du Christ nous ne nous permettons pas d’enseigner le contraire. Il n’y a pas un verset dans le Nouveau Testament qui dit clairement que le chrétien a l’obligation de verser la dîme à l’Église. Malheureusement, au lieu de dire que l’on n’est pas obligé par une loi à donner la dîme, certains membres de l’Église affirment parfois que l’on ne doit pas donner la dîme. Et même si l’on reconnaît que l’on peut donner la dîme ou même plus que la dîme, il n’y a pas beaucoup qui le font. En fait, dans de nombreuses assemblées locales, on constate que la collecte ne représente qu’au maximum entre 3 % et 4 % de ce que les membres gagnent, ou souvent moins que cela. Dans les assemblées rurales où il y a une période de l’année où les revenus sont nettement plus élevés (la moisson ou la traite), les montants qui entrent dans la caisse de l’Église sont généralement pareils à ce qui est donné pendant le reste de l’année. En ville comme à la campagne, on est très loin de donner « plus que la dîme ».

Évidemment si chacun donnait au moins 10 % de ce que Dieu lui confiait, l’Église aurait beaucoup plus d’argent pour soutenir des évangélistes dans les assemblées qui existent déjà et pour envoyer des évangélistes ailleurs dans le but de créer des assemblées là où il n’y en a pas encore. Les Églises pourraient construire des lieux de culte convenables. Elles pourraient faire plus de bonnes œuvres en faveur des plus nécessiteux. Elles pourraient faire beaucoup plus pour avancer la cause de Christ et glorifier Dieu. Voilà autant de bonnes raisons qui devraient pousser chaque chrétien à se résoudre à contribuer à l’Église un minimum de 10 % de ce qu’il gagne.

Alors pourquoi tant de chrétiens n’acceptent-ils pas de donner volontairement la dîme ?

1. Certains citent comme raison le fait que la dîme n’est pas une loi pour le chrétien. Il est vrai que la loi de Moïse n’est plus en vigueur (Galates 3.21-25; 2 Corinthiens 3.7-11; Hébreux 8.6-13; etc.), et le Nouveau Testament n’a pas introduit « une dîme chrétienne ». La dîme n’est plus une obligation légale. Pourtant, ce n’est pas là un argument contre la pratique de donner la dîme volontairement. Nous faisons d’autres choses que nous ne sommes pas légalement obligés de faire, pourvu que nous reconnaissions leur utilité pour notre vie spirituelle ou pour l’œuvre de Dieu. Il n’est pas précisé dans la Bible qu’une assemblée doit se réunir pour l’étude biblique le mercredi soir ou pour la prière le vendredi soir, mais beaucoup d’Églises organisent de telles réunions pour l’édification de leurs membres. Le Nouveau Testament n’a nulle part ordonné de jeûner. Ce n’est pas une obligation. Mais de nombreux chrétiens jeûnent parce qu’ils reconnaissent que c’est utile.

Quand nous sommes motivés par l’amour, nous ne cherchons pas à faire le minimum qui nous est imposé. Nous ne demandons pas : « Combien dois-je donner ? » mais plutôt : « Combien puis-je donner ? »

2. D’autres disent qu’ils ne donnent pas la dîme parce que c’est une pratique des dénominations, c’est-à-dire des Églises d’origine humaine. Il est vrai que notre modèle doit être l’Église du Nouveau Testament et non pas les dénominations. Mais ce n’est pas parce qu’une personne ou une Église croit à une erreur que tout ce qu’elle fait ou croit est contraire à la vérité. Ce n’est pas une erreur que d’encourager les hommes à donner au moins 10 % de leurs revenus à Dieu. L’erreur c’est d’introduire la contrainte, de vouloir forcer les gens à donner la dîme. Dieu n’a pas dit : « Ne donnez pas 10 %. » Il a dit « Ne donnez pas par contrainte » (2 Corinthiens 9.7).

3. D’autres encore disent : « Je ne donne pas la dîme parce que je n’aurais pas assez pour satisfaire à mes besoins et accomplir mes responsabilités. » On se dit que déjà on n’arrive pas à joindre les deux bouts ; comment ferait-on si l’on enlevait 10 % de son maigre salaire pour le donner à Dieu ? On peut facilement comprendre ce souci quand on dresse une liste de ses dépenses légitimes : loyer, factures de courant et d’eau, nourriture, savon, scolarité des enfants, aide aux parents âgés, habillement pour toute sa famille, économie pour les urgences (médicaments, funérailles, autres imprévus), transport, diverses cotisations au travail ou aux associations auxquelles on appartient, remboursement de dettes, etc. Même quand son salaire est assez élevé, on peut être financièrement serré. Salomon dit : « Quand le bien abonde, ceux qui le mangent abondent ; et quel avantage en revient-il à son possesseur, sinon qu’il le voit de ses yeux ? » (Ecclésiaste 5.10). Celui qui a un bon salaire a souvent plus de personnes à sa charge.

Après s’être occupé de toutes ces dépenses nécessaires, le chrétien trouve souvent qu’il ne reste rien pour Dieu. Pour calmer sa conscience, il trouvera quelques jetons pour mettre dans la collecte chaque dimanche, mais il ne voit pas comment il peut accorder un pourcentage fixe de son salaire à Dieu quand tout est déjà consacré aux autres besoins.

Ceux qui raisonnent de cette manière ont besoin de reconnaître deux principes fondamentaux de la Parole de Dieu :

(A) Il faut donner la part de Dieu avant de s’occuper de soi-même (Lévitique 23.10-14). Tout appartient à Dieu ; tout ce que nous avons lui appartient (Lévitique 25.23; Psaume 50.10-12; Aggée 2.8; 1 Chronique 29.11-14), mais il nous le confie et nous demande de le gérer selon sa volonté (1 Corinthiens 4.2; Luc 16.12). Pour nous rappeler cette réalité, Dieu ordonnait à son peuple de lui apporter les prémices, la première partie de leurs récoltes (Exode 23.19; 34.26; Deutéronome 26.1-11; Proverbes 3.9,10). Dieu est au-dessus de tout et il mérite ce qui est meilleur ; on ne lui offre ni les miettes ni ce qui est de qualité inférieure (Malachie 1.6-9,14). L’offrande à Dieu doit être la première chose sur notre liste de dépenses à faire.

(B) Dieu promet subvenir à tous nos besoins si nous montrons notre confiance en lui par nos dons. Il ne dit pas que nous serons forcément riches, mais nous aurons le nécessaire pour la vie et même plus afin d’abonder en bonnes œuvres.

« Honore l’Éternel avec tes biens, et avec les prémices de tout ton revenu : alors tes greniers seront remplis d’abondance, et tes cuves regorgeront de moût. » (Proverbes 3.9,10)

« Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison ; mettez-moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Éternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pour vous les écluses des cieux, si je ne répands sur vous la bénédiction en abondance. Pour vous je menacerai celui qui dévore, et il ne vous détruira pas les fruits de la terre, et la vigne ne sera pas stérile dans vos campagnes, dit l’Éternel des armées. Toutes les nations vous diront heureux. » (Malachie 3.10-12)

« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matthieu 6.33)

« Donnez, et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » (Luc 6.38)

« J’ai été comblé de biens, en recevant par Épaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable. Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ. » (Philippiens 4.18,19)

« Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment… Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu’il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux indigents, sa justice subsiste à jamais. Celui qui fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités. » 2 Corinthiens 9.6,8-11)

Si nous ne donnons pas 10 % parce que nous craignons ne pas avoir assez pour nos besoins, il faut dire que nous ne croyons tout simplement pas aux promesses de Dieu. Où est donc notre foi ? Et pourtant les témoignages abondent pour attester que Dieu a tous les moyens pour nous bénir matériellement quand nous montrons notre confiance en lui de cette manière. Les Juifs, qu’ils soient riches ou pauvres, donnaient bien au-delà de 10 % de leurs revenus à Dieu, et il s’occupait d’eux. Des membres des dénominations donnent la dîme, bien que ce soit souvent par contrainte ; ils ne sont pas pour cela plus appauvris que leurs prochains. Pourquoi douter de la fidélité de Dieu ?

Si vous donnez déjà 10 % à Dieu, vous savez sûrement que Dieu vous bénit. Mais au lieu de vous contenter de la dîme comme si vous aviez accompli une exigence légale, pourquoi ne pas chercher à faire encore mieux ? Prenez 10 % comme un minimum et non pas un maximum à donner à Dieu.

Conclusion

Une Église du Christ n’introduira jamais un élément de contrainte pour obliger qui que ce soit à donner la dîme. Nous n’essayerons pas de forcer quelqu’un à faire ce qu’il n’a pas assez d’amour ou de foi pour faire. Mais nous avons besoin de nous mettre sérieusement au défi les uns les autres pour donner plus à notre Dieu. Cherchons à lui donner de façon qu’il soit honoré.

Prions Dieu de nous aider à grandir là où nous sommes faibles. Que ce soit l’amour ou la foi qui nous manque, qu’il nous pardonne et qu’il nous fortifie.

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 2)

Le financement de l’œuvre de l’Eglise

On n’a pas besoin de dire qu’il est presque impossible de vivre dans le monde aujourd’hui sans argent. C’est une évidence. Mais l’argent n’est pas seulement très important pour la vie des individus, il est aussi important pour certaines activités religieuses. Par exemple, une assemblée a généralement besoin de se pourvoir un lieu pour ses réunions. Ou bien elle loue un local ou bien elle paie ou construit son propre lieu de culte. L’Église est appelée à faire de bonnes œuvres en assistant les plus nécessiteux et ceux qui souffrent. L’Église a la tâche de propager la Parole de Dieu – quand l’argent est disponible, elle a la possibilité de faire travailler des évangélistes à plein temps, à distribuer de la littérature chrétienne, ou à employer les médias de masse. D’autres besoins qui nécessitent de l’argent pourraient être ajoutés à cette liste.

Mais où doit-on trouver ces fonds pour l’œuvre de l’Église ? Comment faut-il financer les activités religieuses ? Si nous considérons les groupes religieux qui nous entourent, nous constaterons plusieurs méthodes. Certains groupes imposent un taux annuel que chaque homme ou chaque femme doit payer. Les membres doivent aussi payer de l’argent s’ils désirent certains offices spirituels, tels que le baptême ou des prières spéciales. D’autres Églises organisent ce qu’elles appellent une fête des moissons, où l’on propose divers articles en vente aux enchères et ceux qui assistent acceptent de payer des prix exagérés, sachant que l’argent doit servir aux activités de l’Église. D’autres imposent des cotisations, d’autres vendent des objets qui sont censés avoir un pouvoir spirituel, d’autres font des collectes plusieurs fois chaque semaine, et d’autres encore s’engagent dans des activités qui peuvent leur rapporter de l’argent, telles que l’agriculture. Beaucoup insistent sur la dîme et enseignent à leurs membres qu’ils ont l’obligation de donner à l’Église 10% de ce qu’ils gagnent.

Est-ce que la Bible dit comment l’œuvre de Dieu doit être financée ? Oui. En fait, la Bible nous dit beaucoup à ce sujet.

En lisant le Nouveau Testament, la première chose que nous constatons concernant le financement de l’Église, c’est qu’il y avait une seule méthode employée : les offrandes, c’est-à-dire les dons volontaires des membres.

Quand on dit « volontaires », il faut entendre ce qui est donné sans contrainte. Deux Corinthiens 9.7 dit clairement : « Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. » Il faut donc donner librement, parce qu’on veut donner. On doit décider soi-même combien on va donner. Quand nous donnons parce qu’on nous a imposé de donner une certaine somme, cela devient une sorte d’impôt, et pratiquement personne n’aime payer des impôts. On les paie parce qu’il le faut, mais ce n’est généralement pas avec joie. Quand on fait un cadeau à quelqu’un qu’on aime parce qu’on veut lui faire plaisir, là c’est autre chose. Dans ce cas on découvre, comme Jésus l’a dit en Actes 20.35, qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».

Au commencement de l’Église de Jérusalem, l’attitude des chrétiens envers leurs biens leur permettait d’être très généreux : « Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux » (Actes 4.32). On parle de ceux qui allaient jusqu’à vendre des champs et des maisons afin de subvenir aux besoins des plus pauvres. Mais il ne faut pas penser que cela leur avait été imposé comme dans certains pays communistes. Le chapitre suivant nous parle d’un couple nommé Ananias et Saphira, qui a vendu une propriété, mais a menti concernant le prix de vente. Ils ont retenu une partie de l’argent, ce qu’ils avaient le droit de faire, mais ils voulaient qu’on pense qu’ils avaient été aussi généreux que les autres. Les paroles que l’apôtre Pierre a adressées à Ananias montrent qu’il n’y avait pas de contrainte en ce qui concernait les dons : « S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition ? […] Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu » (Actes 5.4).

Le petit livre de Philémon souligne aussi que ce que nous faisons pour Dieu doit être fait de bon cœur, volontairement. Voici la mise en scène. Philémon, un chrétien de la ville de Colosse et ami proche de l’apôtre Paul, avait un esclave nommé Onésime. Ce dernier, ayant peut-être volé son maître, s’était évadé et s’est enfui à la ville de Rome. À Rome, il est entré en contact avec Paul, qui y était emprisonné à cause de sa prédication. Paul lui a annoncé la Bonne Nouvelle de Jésus, et Onésime s’est converti. Par la suite, Onésime s’est rendu très utile à Paul, qui n’avait pas la liberté de se déplacer. Mais au lieu de garder Onésime auprès de lui pour qu’il continue de lui rendre service, Paul l’a renvoyé à Philémon, avec une lettre, en lui demandant de pardonner à son ancien esclave et de le recevoir maintenant comme un frère en Christ. Aux versets 13 et 14 Paul écrit : « J’aurais désiré le retenir auprès de moi, pour qu’il me servît à ta place, pendant que je suis dans les chaînes pour l’Évangile. Toutefois, je n’ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait ne soit pas comme forcé, mais qu’il soit volontaire. » Ce que nous faisons de bien perd sa valeur si nous le faisons parce qu’on nous force à le faire.

Tout ceci n’est pas pour dire qu’il n’y a pas d’obligation de donner à Dieu, mais l’obligation est d’ordre moral. La contrainte vient de notre conscience et non de la politique de ceux qui nous conduisent. Considérez les paroles de Paul en 2 Corinthiens 8.8,9 qui font leur appel à l’exemple de Jésus lui-même. Après avoir cité l’exemple de la générosité des Églises de la Macédoine pour exhorter celle de Corinthe à bien participer à une œuvre de bienfaisance, l’apôtre écrit : « Je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver, par le zèle des autres, la sincérité de votre charité. Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis. »

Concernant ce même effort bénévole, Paul écrit en Romains 15.26,27 : « Car la Macédoine et l’Achaïe ont bien voulu s’imposer une contribution en faveur des pauvres parmi les saints de Jérusalem. Elles l’ont bien voulu, et elles le leur devaient ; car si les païens ont eu part à leurs avantages spirituels, ils doivent aussi les assister dans les choses temporelles. » On voit clairement dans ces versets qu’il y avait la libre volonté de donner et en même temps la reconnaissance d’une obligation morale de donner.

En envoyant ses apôtres pour prêcher, Jésus leur a dit en Matthieu 10.8 : « Vous avez reçu gratuitement ; donnez gratuitement. » Quand le chrétien considère tout ce que Dieu lui a donné et continue de lui donner dans sa grâce, il devrait vouloir donner en retour avec joie et reconnaissance. S’il ne peut pas le faire avec un tel esprit, Dieu ne veut pas de son offrande.

On devrait réexaminer plusieurs pratiques dans les Églises à la lumière de cette insistance biblique sur l’importance de donner sans contrainte. Quand les membres de l’Église doivent faire marquer dans un carnet qu’ils ont donné ce qui est exigé, quand on va chez les membres à domicile pour réclamer une dîme ou une cotisation qu’ils n’ont pas données d’eux-mêmes, quand on déduit une contribution automatiquement du bulletin de salaire de ceux qui travaillent pour l’Église ou ses ministères telles que les écoles primaires et secondaires – quand on fait ces choses, on introduit la contrainte, on enlève la joie et on transforme des dons d’amour en impôt.

Un autre principe concernant le financement de l’Église est le jour pour les collectes. Les Écritures précisent que ces dons volontaires sont réunis le premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche. « Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons » (1 Corinthiens 16.1,2). Puisque le jour où toute l’Église se réunissait pour prendre la Sainte Cène était le dimanche (Actes 20.7), c’était l’occasion naturelle pour faire la collecte en même temps. Aucun autre jour de la semaine n’est mentionné dans le Nouveau Testament pour réunir les dons des membres. S’ils savent qu’il n’y aura pas de collecte le mercredi quand ils viennent ensemble pour étudier la Bible, ou le vendredi quand ils se réunissent pour la prière, ils apporteront le dimanche tout ce qu’ils ont à donner pour la semaine. Inutile donc de faire des collectes à chaque réunion.

Cela ne veut pas dire que le chrétien ne peut pas faire un don à un nécessiteux ou faire une bonne œuvre quelconque un autre jour de la semaine. Sur le plan individuel, « pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi » (Galates 6.10).

Combien fallait-il que chacun contribue à l’œuvre de Dieu ? Le principe qu’on trouve partout dans le Nouveau Testament est que chacun donne selon ses moyens, ou selon sa prospérité. Nous avons déjà lu que Paul dit en 1 Corinthiens 16.2 que chacun doit mettre à part « ce qu’il pourra, selon sa prospérité ». En Actes 11, les chrétiens à Antioche ont appris qu’une famine allait se produire et peser beaucoup sur les habitants de la Judée. Le verset 29 dit : « Les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. »

Ce principe est contre l’idée d’imposer dans l’Église des cotisations où chaque homme doit payer la même somme. Tous n’ont ni les mêmes revenus ni les mêmes charges. Tous ne devraient pas donner la même chose.

Dire que l’on doit donner selon sa prospérité ne veut pas dire que certains sont exclus du devoir de donner à Dieu. Même les pauvres montraient leur foi et leur amour par leur façon de donner. Les Macédoniens étaient très pauvres, mais ils donnaient avec libéralité, c’est-à-dire avec générosité – ils donnaient beaucoup.

« Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s’est manifestée dans les Églises de la Macédoine. Au milieu de beaucoup de tribulations qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part. Ils ont, je l’atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au-delà de leurs moyens […] Et non seulement ils ont contribué comme nous l’espérions, mais ils se sont d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur » (2 Corinthiens 8.1-3,5).

L’histoire de la pauvre veuve en Luc 21.1-4 montre aussi que les pauvres ne sont pas exclus de cette question d’offrandes à Dieu. Cette femme n’a donné que deux petites pièces d’argent, mais c’était tout ce qu’elle avait pour vivre. Le Seigneur le savait, et il l’a louée pour le sacrifice qu’elle a fait.

Quand on parle de donner selon nos moyens, l’expression « nos moyens » ne se réfère pas à ce qui nous reste après avoir fait ce que nous voulons faire. « Nos moyens » veut dire tout ce que Dieu nous donne. Or, nous devons donner à Dieu, Celui de qui nous avons tout reçu, avant de commencer à satisfaire à nos besoins personnels. Dans l’Ancien Testament, Dieu avait donné cet ordre à son peuple : « Vous ne mangerez ni pain, ni épis rôtis ou broyés, jusqu’au jour même où vous apporterez l’offrande à votre Dieu. C’est une loi perpétuelle pour vos descendants, dans tous les lieux où vous habiterez » (Lévitique 23.14). Même chez les païens on reconnaît qu’il faut honorer son dieu avant de se servir soi-même. Ainsi, ils ne mangent pas d’ignames, par exemple, sans avoir observé leur fête des ignames. Si les Juifs et les païens ont assez de respect pour leurs dieux pour les mettre en premier lieu, nous les chrétiens devrions pouvoir faire autant. Donner selon nos moyens veut dire donner selon ce que Dieu nous a donné et non selon ce qui nous reste à la fin.

Mais combien de nos moyens faut-il donner ? La loi mosaïque ordonnait en Lévitique 27.30,32 de donner la dîme, ou 10% de tous ses revenus. Cette loi n’a pas été reprise dans le Nouveau Testament, qui nous parle de donner avec générosité : « Que celui qui donne le fasse avec libéralité » (Romains 12.8). (Ne confondons pas librement, qui veut dire sans contrainte, et libéralement, qui veut dire généreusement.) « N’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir » (Hébreux 13.16). Pour le chrétien il n’y a pas de taux fixe, tel que la dîme, mais chacun doit s’examiner pour voir s’il est vraiment généreux avec Dieu. La dîme peut servir de point de repère pour s’évaluer. Par exemple, on pourrait se dire que, si Dieu exigeait un minimum de 10% de ses serviteurs dans le passé, donner 3 ou 4% de nos revenus aujourd’hui ne serait probablement pas généreux à ses yeux. Si TOUS les Juifs devaient forcément donner la dîme, quelle que soit leur position sociale, je ne pourrais pas dire que pour moi il n’est pas possible de donner autant. C’est une question de foi et de volonté. Il ne faut pas faire de la dîme une loi pour l’Église, mais la dîme peut me servir personnellement de point de départ en ce qui concerne mes dons. Dans l’amour que j’ai pour Dieu, j’essaierai de donner le plus possible.

Enfin, pour la gérance de l’argent qui est collecté, il faut que ce soit fait avec intégrité et transparence. Paul a parlé des précautions prises avec l’argent donné pour aider les pauvres de la Judée. Il dit : « Nous agissons ainsi, afin que personne ne nous blâme au sujet de cette abondante collecte, à laquelle nous donnons nos soins ; car nous recherchons ce qui est bien, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes » (2 Corinthiens 8.20,21). Les assemblées locales étant autonomes, chacune doit gérer ce qui est donné. Les membres devraient savoir comment l’argent est utilisé. Tous devraient reconnaître que ce qui est dans la caisse de l’Église appartient à Dieu lui-même et doit être employé de manière à le glorifier.

Le plan de Dieu pour financer son œuvre est donc très simple et très beau. Chaque dimanche, chaque chrétien donne volontairement tout ce qu’il peut, selon sa foi, son amour pour le Seigneur, et sa reconnaissance pour la grâce de Dieu, « car Dieu aime celui qui donne avec joie ».

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 1)

La musique dans le culte

AVANT-PROPOS

On s’interroge souvent sur les raisons pour lesquelles les Églises du Christ n’utilisent pas d’instruments de musique dans le culte. C’est peut-être l’une des choses les plus frappantes pour le visiteur qui assiste pour la première fois à nos réunions, que de constater l’absence d’orgue, de piano, de guitare, de tam-tam, ou d’autres instruments d’accompagnement du culte. Cet étonnement est assez naturel si l’on considère que l’usage en est presque universel.

Par la voie de cet article, nous croyons utile de répondre à la question posée, en nous rapportant aux paroles de l’apôtre Pierre, qui nous dit : « Soyez toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » (1 Pierre 3.15).

Signalons immédiatement que ce n’est ni par goût personnel ni par mesure d’économie que nous nous abstenons d’employer des instruments de musique dans l’exercice du culte que nous rendons à Dieu, mais que c’est par principe de foi.


Qu’a autorisé Dieu dans le culte chrétien, quant à l’adoration sous forme de cantiques ? Écoutons le Saint-Esprit quand il dit : « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur » (Éphésiens 5.19). Écoutons la même expression de pensée dans l’Épître aux Colossiens : « Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce » (Colossiens 3.16).

Notons en particulier que l’Esprit Saint nous recommande expressément de nous « entretenir », c’est-à-dire, nous « instruire » et de nous « exhorter » mutuellement par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, et de chanter à Dieu sous l’inspiration de la grâce. Il s’avère que Dieu autorise, pour sa louange, l’usage de nos voix et de « nos cœurs », en chantant, en récitant les psaumes, etc.

La musique que Dieu agrée pour le culte qu’on lui rend se « joue » uniquement par les « cordes » de nos cœurs et s’élève jusqu’à lui par nos voix. Il n’est nulle part question dans le Nouveau Testament que ce culte lui soit rendu avec l’addition ou par le moyen d’instruments quelconques.

Telle est la voie indiquée par Dieu. Et puisque c’est Dieu que nous voulons adorer et exalter, et puisque c’est à lui que nous voulons plaire, obéissons attentivement à ses instructions.

En parlant de culte, nous faisons uniquement allusion à celui pratiqué sous l’ère chrétienne et non à celui pratiqué sous l’ère patriarcale ou mosaïque. Nous savons, en effet, que sous la loi de Moïse la musique instrumentale était non seulement tolérée, mais commandée par le livre des Chroniques dans les termes suivants : « Il fit placer les Lévites dans la maison de l’Éternel avec des cymbales, des luths et des harpes, selon l’ordre de David, de Gad le voyant du roi, et de Nathan le prophète ; car c’était un ordre de l’Éternel, transmis par ses prophètes » (1 Chroniques 29.25). Mais il faut cependant remarquer qu’à l’époque indiquée l’exercice du culte comprenait également des sacrifices d’animaux qui ne seraient assurément plus tolérés de nos jours.

De même, si un homme se présentait à notre lieu de culte avec un agneau sans défaut, afin de l’offrir en sacrifice à Dieu, lui serait-il permis de le faire sous prétexte que David offrait de tels sacrifices et qu’ils étaient à cette époque agréables à Dieu ? Que répondrions-nous ? Simplement que nous ne vivons plus actuellement sous la loi qui commandait des sacrifices d’animaux.

L’apôtre Paul a averti les chrétiens de Galatie que s’ils cherchaient leur justification dans la loi de Moïse, ils seraient « déchus de la grâce » et « séparés de Christ. » Dans le même contexte, il leur dit que s’ils cherchaient leur justification dans une partie de la loi, ils étaient tenus logiquement de l’observer tout entière (Galates 5.4,3; voir aussi Jacques 2.10).

Il faut donc s’en reporter à Jésus plutôt qu’à Moïse pour l’observance justifiée des pratiques auxquelles doivent obéir ceux qui s’appellent des chrétiens. Paul nous exhorte : « Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père » (Colossiens 3.17). Ainsi tout ce que nous faisons en tant que chrétiens doit s’accomplir, non au nom de Moïse, mais « au nom du Seigneur Jésus ». Cette expression « au nom de » implique l’autorité dont elle est revêtue. Par exemple, « au nom du roi » implique l’autorité royale comme base de directive. Faire quelque chose au nom du Seigneur signifie le faire par son autorité. Or, nous ne pouvons pas employer les instruments de musique dans le culte pour la bonne raison qu’il ne les a jamais autorisés.

Et ceux qui les emploient sans l’autorité divine doivent tenir compte de l’avertissement de l’apôtre Jean : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9). Or, aller plus loin que la doctrine (ou l’enseignement) du Christ, c’est faire ce qu’il n’a pas autorisé, et c’est le cas lorsqu’on se sert d’instruments de musique dans le culte. Il ne s’agit pas là d’une opinion ou d’une théorie humaine, mais bien d’un principe enseigné dans l’Écriture Sainte.

Il ne faut pas se tromper sur l’importance d’un ordre ou d’une directive émanant de Dieu. Il est clair que Dieu exige toujours que nous observions scrupuleusement sa parole. Comparons les avertissements de l’Ancien Testament avec ceux du Nouveau Testament. Dans le premier cas, Dieu dit : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris et vous n’en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l’Éternel votre Dieu, tels que je vous les prescris » (Deutéronome 4.2). Dans le Nouveau Testament il est tout aussi sévère quant à ceux qui modifient sa parole (voir Apocalypse 22.18,19).

Considérons le cas de Moïse qui, pour avoir frappé un rocher afin qu’il en sorte de l’eau, au lieu de simplement lui parler comme Dieu lui avait ordonné de faire, perdit son droit d’entrer en Terre Promise (Nombres 20.8-12). Et pourtant, Dieu lui avait ordonné auparavant de frapper un rocher (Exode 17.6). Il faut donc faire attention à ne rien faire que Dieu n’ait pas autorisé.

Sur le point de quitter ses apôtres et de retourner chez son Père, le Christ comprenait et prévoyait qu’ils auraient besoin de directives infaillibles, bien qu’il les eût personnellement instruits pendant plus de trois ans. C’est pourquoi il leur dit : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir » (Jean 14.16,17). Il leur dit encore : « Mais le consolateur, l’Esprit de vérité, vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir » (Jean 16.13). L’Esprit Saint descendit sur les apôtres au jour de la Pentecôte suivant la résurrection du Christ (Actes 2.1-4). Comme prévu et annoncé il vint sur eux pour les diriger dans toute la vérité. Les apôtres ont reçu et annoncé dans l’Évangile cette vérité qui sauve (1 Pierre 1.22-25). Il est à remarquer pourtant que l’Esprit n’a pas indiqué aux apôtres d’employer la musique instrumentale en les dirigeant « dans toute la vérité ».

Il s’en suit forcément que l’emploi d’instruments de musique ne fait aucunement partie de la « vérité » transmise par les apôtres.

Écoutons l’avertissement biblique contre la tendance qui prévaut d’élever nos propres désirs jusqu’à ne plus supporter la saine doctrine qui est l’Évangile de Christ (2 Timothée 4.3,4).

Des objections

Certaines objections sont soulevées contre cette pratique, pourtant apostolique, d’exclure les instruments de musique du culte chrétien.

1. « La Bible ne défend pas de se servir d’instruments de musique dans le culte chrétien. »

Répondons qu’il n’est pas nécessaire que Dieu défende spécifiquement tout ce qu’il ne veut pas, et méditons l’exemple ci-après. Dans le livre du Lévitique, nous lisons que Nadab et Abihu, fils d’Aaron « apportèrent devant l’Éternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné », au lieu du feu qu’il autorisait. À cause de cette substitution, que Dieu compta comme désobéissance volontaire, « le feu sortit de devant l’Éternel et les consuma : ils moururent devant l’Éternel » (Lévitique 10.1,2). Il est vrai que Dieu n’avait pas dit explicitement de ne pas utiliser le feu que ces deux sacrificateurs ont employé pour brûler le parfum. Mais il n’est pas nécessaire que Dieu défende spécifiquement tout ce qu’il ne veut pas qu’on fasse. Un ordre positif et explicite exclut d’office tout ce qui n’est pas compris dans un tel ordre. La parole de Dieu est en même temps exclusive et inclusive : elle inclut tout ce qui est commandé et elle exclut tout ce qui ne l’est pas.

Voyons un autre exemple : lorsque Dieu dit à Noé de construire l’arche, il lui dit de la construire en bois de gopher (Genèse 6.14). Dieu ne lui a pas dit : « Tu ne te serviras pas de bois de sapin, ou de chêne. » En spécifiant « bois de gopher », toutes autres espèces de bois étaient automatiquement exclues, sans que Dieu fût tenu à les citer par leur nom.

Le même principe doit s’appliquer aux instruments de musique. Il y a deux sortes de musique : la musique vocale et la musique instrumentale.

Le Seigneur ayant spécifié la musique vocale, il n’était pas nécessaire de défendre explicitement tout autre genre de musique. Le commandement de chanter précise ce que Dieu veut et exclut la musique instrumentale tout comme dans la Sainte Cène, l’ordre spécifiant le pain et le fruit de la vigne élimine tout autre aliment de la table du Seigneur. La substitution ou l’addition de lait, de viande, de pommes de terre, d’eau, etc., serait une désobéissance à l’ordre. Puisque nous admettons tous que Dieu exclut d’une manière positive et définitive tout autre aliment de cette partie du culte sans l’interdire explicitement, pourquoi ne pas faire application du même principe en ce qui concerne la musique instrumentale dans le culte ? Le commandement positif et explicite de chanter est une exclusion de tout autre genre de musique.

2. On peut nous objecter que « le Nouveau Testament nous exhorte à adorer Dieu par des Psaumes, et le 150e, parmi d’autres, recommandant qu’on l’adore avec toutes sortes d’instruments ; nous pouvons donc le faire. »

Cette objection contre notre thèse perd sa force lorsque l’on considère à nouveau les textes des Écritures précités. En effet, il ne faut pas perdre de vue que les Psaumes issus de l’Ancien Testament recommandent aussi aux adorateurs d’autres actes de culte tels que les holocaustes (Psaumes 66.13-15), actes qui ont été abolis.

En effet, les Psaumes et de telles prescriptions font partie de l’Ancienne Alliance, qui fut remplacée par la Nouvelle (Hébreux 8.7).

L’usage recommandé par le Nouveau Testament pour les Psaumes nous autorise à les chanter ou à les réciter, mais n’autorise pas l’emploi d’instruments de musique.

3. « Il est loisible d’avoir des instruments de musique chez soi ; pourquoi donc ne pas les avoir dans l’Église ? »

Chez soi, tout ce qui est moralement juste est permis, mais dans l’Église rien n’est permis qui ne soit autorisé par le Nouveau Testament. Ce qui est moralement acceptable chez soi n’est pas nécessairement permis dans le culte. Par exemple, il est moralement permis de se laver les mains avant le repas, mais ce ne sera pas là un acte de culte.

4. « Il n’y a pas de différence entre l’emploi d’instruments de musique, et l’emploi d’un baptistère ou d’un recueil de cantiques ; ils sont l’un et l’autre tout simplement des aides dans le service de Dieu. »

Il est vrai qu’un baptistère et un recueil de cantiques sont des aides, mais l’instrument de musique est une addition. L’acte accompli dans un baptistère est l’acte ordonné par Dieu tandis que l’acte exécuté quand on joue d’un instrument de musique est un acte que Dieu n’a pas ordonné. Se servir d’un livre de cantiques en chantant constitue un acte que Dieu a ordonné (ni plus ni moins), mais chanter n’est pas jouer : ce sont deux actes bien différents. Chacun peut exister sans l’autre. Dieu a ordonné l’un dans le culte mais pas l’autre.

Des instruments dans l’Église

Il n’y a pas eu d’instruments de musique dans le culte chrétien pendant plus de 600 ans après la mort du Christ – 600 ans après l’établissement de l’Église du Seigneur. Citons L’American Encyclopedia : « Le Pape Vitalien a, pour la première fois, introduit les orgues dans quelques églises d’Europe occidentale vers l’an 670. Mais le plus ancien rapport digne de confiance est celui d’un orgue envoyé comme cadeau par l’empereur grec Constantin Copronymu, à Pépin, roi des Francs, en 755 » (Tome XII, page 688).

Citons aussi la Schaff-Herzog Encyclopedia : « Dans l’Église grecque l’orgue n’est jamais entré en usage. Mais après le 8e siècle il est devenu de plus en plus courant dans l’Église latine : pas toutefois, sans opposition du côté des moines… » (Tome 3, page 702). L’Église orthodoxe, quoique ne suivant pas les ordonnances bibliques en bien des points, a conservé néanmoins l’exemple biblique dans le baptême par immersion et dans la musique a capella, c’est-à-dire sans instrument.

Le fait d’exclure les instruments de musique dans leur culte n’est pas une « idée fixe » suivie uniquement par les Églises du Christ. C’est plutôt un point de conviction commun à plusieurs chefs religieux des plus éminents et érudits. Écoutons ce que quelques-uns d’entre eux disent à ce sujet.

Martin Luther rejeta l’emploi de l’orgue en disant : « L’orgue dans le culte à Dieu est un insigne de Baal. »

Jean Calvin disait de l’orgue dans le culte : « Les instruments de musique pour célébrer les louanges de Dieu ne sont pas plus appropriés que de brûler de l’encens, d’allumer des lampes ou de restaurer les autres ombres de la loi. Les hommes qui aiment la pompe extérieure peuvent se réjouir dans ce bruit mais la simplicité que Dieu nous recommande par les apôtres lui est de beaucoup plus agréable… La voix humaine… surpasse assurément tous les instruments de musique » (Dans son commentaire du 23e Psaume).

John Wesley dit : « Je n’ai point d’objection contre les instruments de musique dans nos églises, pourvu qu’ils ne soient ni vus, ni entendus » (Adam Clarke’s Commentary, Tome 4, page 684).

Adam Clarke est compté parmi les plus éminents commentateurs bibliques au monde. Il fut contemporain de John Wesley. Concernant les orgues dans le culte, il dit : « Je suis un vieil homme et un vieux prédicateur : et je déclare que je n’ai jamais pu constater qu’ils aient été producteurs d’un bien quelconque dans l’adoration de Dieu : et j’ai des raisons de croire qu’ils ont été producteurs de beaucoup de mal. La musique en tant que science, je l’estime et l’admire, mais les instruments de musique dans la maison de Dieu je les ai en abomination et je les déteste ; c’est l’abus de la musique et je joins ma protestation contre toutes corruptions pareilles dans le culte de l’Auteur du Christianisme » (Adam Clarke’s Commentary, page 684).

Ce qu’ont pensé ces hommes ne prouve pas qu’on ne doit pas se servir d’instruments de musique dans le culte chrétien : seul l’enseignement du Christ et de ses apôtres peut établir cette interdiction. Mais ces hommes sont cités pour démontrer que de tels instruments dans le culte ont été rejetés par beaucoup parmi les plus grands chefs religieux.

Résumons donc en disant au sujet de la musique instrumentale que ni le Christ, ni le Saint-Esprit, ni les apôtres ne l’ont jamais autorisée. Aucune assemblée apostolique ne l’a employée. Prenant le Nouveau Testament comme notre seule règle de foi et de pratique en matière du culte chrétien, et voulant demeurer dans l’enseignement apostolique, nous nous voyons dans l’obligation absolue d’exclure les instruments de musique de notre culte.

Auteur inconnu
(Dans Vol. 4, No. 4)

Il n’y a plus ni homme ni femme

Les hommes sont-ils plus importants pour Dieu que les femmes ? Les aime-t-il davantage ? Les considère-t-il comme ses seuls serviteurs ? Loin de là !

Dans l’Épître aux Galates, l’apôtre Paul parle du salut de ceux qui croient en Christ. Il nous dit que ce salut ne dépend pas du tout de la loi de Moïse, qui devait conduire les hommes à la foi en Christ. C’est par cette foi que nous devenons tous enfants de Dieu. « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ » (3.26-28). Selon l’ancienne loi, tous n’avaient pas le même accès auprès de Dieu. Seul le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très saint du temple. Les autres sacrificateurs et les lévites entraient dans le lieu saint. Les hommes juifs entraient dans la cour la plus proche de la maison de Dieu. La cour des femmes était plus éloignée. La cour réservée aux non-Juifs était encore plus éloignée. Les distinctions entre les catégories de personnes se voyaient dans d’autres lois aussi : les sacrifices exigés, les peines administrées pour certaines fautes, le degré de responsabilité pour les engagements, etc. Mais le salut par la foi en Christ est sans distinction de ce genre. Il est devenu clair que, malgré les cérémonies incorporées dans la loi de Moïse, Dieu a le même amour pour chaque être humain. Tous ont la même grande valeur à ses yeux.

Tous reçoivent le pardon de la même manière. Ayant entendu l’Évangile, tous sont invités à croire que Jésus est le Fils de Dieu. Sans le fondement de cette foi, personne ne pourrait plaire à Dieu (Hébreux 11.6; Jean 3.36; 8.24). Ayant tous péché, tous ont besoin de se repentir, c’est-à-dire, de prendre la ferme résolution d’abandonner toute désobéissance à la volonté de Dieu (Actes 17.30,31; Luc 13.1-3; Actes 3.19). Tous ont la responsabilité de déclarer ouvertement leur foi en Christ, de le confesser (Romains 10.9,10). Jésus dit en Matthieu 10.32,33 : « Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux. » À ceux qui avaient cru et qui s’étaient repentis, l’ordre fut donné : « Que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38). Quand ils eurent cru, « hommes et femmes se firent baptiser » (Actes 8.12). Ayant obéi tous au même Évangile, ayant tous été ajoutés au même corps de Christ, les hommes et les femmes deviennent tous héritiers des mêmes richesses célestes (Galates 3.29). Ils reçoivent aussi le même Saint-Esprit (1 Corinthiens 12.13).

Non seulement Dieu attache autant de valeur et de dignité aux femmes qu’aux hommes, mais il exige des hommes ce même respect pour la femme. En 1 Pierre 3.7 il dit aux maris d’honorer leurs femmes, « comme devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie. Qu’il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire obstacle à vos prières ». Paul dit aux hommes de l’Église d’Éphèse d’aimer leurs femmes comme Christ a aimé l’Église, de les aimer comme leurs propres corps (Éphésiens 5.25,28). Il recommande à l’Église de Rome de recevoir une sœur nommée Phœbé « d’une manière digne des saints ». (Romains 16.1,2). Ainsi, de plusieurs manières la Bible nous apprend de ne pas mépriser une personne tout simplement parce qu’elle est du sexe féminin. Dans de nombreux pays, l’influence de la Parole de Dieu a exalté les femmes et leur a donné une position d’honneur qui était inconnue auparavant. Au lieu de la considérer comme un être inférieur à exploiter, la Bible nous apprend que la femme est précieuse aux yeux de Dieu puisqu’elle aussi porte l’image de Dieu. Jésus est mort pour elle aussi. Elle aussi pourra jouir de la présence glorieuse de Dieu dans l’éternité. Elle aussi peut rendre service au Seigneur dans son Église.

Reconnaissons tous, donc, la valeur de la femme, luttons pour son salut, et encourageons-la à mettre ses nombreux dons au service de Dieu.


Des rôles pour les femmes dans l’avancement de l’œuvre de Dieu

De nombreux prédicateurs ont exprimé la conviction que l’œuvre de l’Église ne peut réussir nulle part sans le soutien de femmes chrétiennes. Loin d’être superflues dans le travail de l’Église, les femmes y sont indispensables. Dans bien des cas, la survie d’une assemblée peut s’attribuer directement à la fidélité et au zèle de ses femmes.

Les femmes ont toujours joué un rôle important. Selon Luc 8.1-3, plusieurs femmes accompagnaient Jésus et ses disciples de ville en ville et de village en village et l’assistaient de leurs biens. Paul a plusieurs fois fait mention de sœurs en Christ qui lui rendaient service dans ses labeurs. De Syntyche et Évodie, il écrit : « Elles ont combattu pour l’Évangile avec moi » (Philippiens 4.2,3). Il dit que toutes les Églises des païens étaient reconnaissantes envers non seulement Aquilas, mais aussi sa femme Prisca pour le service qu’ils avaient rendu (Romains 16.3,4).

Voyons donc quelques domaines où les femmes peuvent se rendre très utiles.

1. L’évangélisation. L’évangélisation, c’est le fait de partager avec d’autres personnes la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Pour évangéliser on n’a pas forcément besoin de prêcher aux grandes foules comme le faisaient Pierre et Paul. On peut étudier la Bible avec des individus en privé. On peut distribuer des brochures ou proposer des cours bibliques. On peut inviter ses amis et connaissances à assister à une réunion de l’Église ou une séance d’évangélisation. Les femmes peuvent faire toutes ces choses et aider à gagner des âmes.

2. L’enseignement. De nombreuses sœurs en Christ ont une connaissance profonde de la Parole de Dieu et la vie chrétienne. Elles peuvent enseigner. Le Nouveau Testament dit en Tite 2.3-5, par exemple, que les femmes âgées « doivent donner de bonnes instructions, dans le but d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants, à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. » Il est évident que la mère et la grand-mère de Timothée, dont le père était grec et ne connaissait pas Dieu, lui avaient enseigné la Parole de Dieu. S’adressant à Timothée Paul dit qu’il garde « le souvenir de la foi sincère qui est en toi, qui habita d’abord dans ton aïeule Loïs et dans ta mère Eunice » (2 Timothée 1.5). Les femmes chrétiennes enseignent non seulement leurs propres enfants, mais aussi ceux des autres. Elles organisent très souvent des classes bibliques pour les enfants dans les assemblées et dans les quartiers, contribuant d’une manière importante au bien-être de l’Église dans les générations à venir.

3. La bienfaisance. Le livre des Actes nous parle d’une femme chrétienne appelée Tabitha, ou Dorcas, qui « faisait beaucoup de bonnes œuvres et d’aumônes ». Lorsqu’elle est morte et que Pierre est arrivé sur la scène, « toutes les veuves l’entourèrent en pleurant, et lui montrèrent les tuniques et les vêtements que faisait Dorcas pendant qu’elle était avec elles » (Actes 9.36,39). L’Église a toujours besoin de femmes comme Dorcas qui consacrent leur temps et leurs talents pour aider les autres à la gloire de Dieu. Certaines sœurs viennent au secours des malades, non seulement par les soins, mais aussi en préparant de la nourriture, en faisant le ménage ou la lessive et en s’occupant des enfants. D’autres se servent de leurs moyens pour aider les plus pauvres dans leurs besoins. D’autres s’organisent pour aider les vieilles personnes dans leurs assemblées à faire des tâches difficiles : elles ramassent des fagots pour le feu de la cuisine ou donnent un coup de main au champ. Toutes ces choses glorifient notre Dieu.

4. L’encouragement. La Bible nous dit de « nous exhorter réciproquement » (Hébreux 10.25), de « consoler ceux qui sont abattus, de supporter les faibles » (1 Thessaloniciens 5.14). Tout le monde a parfois besoin d’un mot d’encouragement, et ce mot peut être offert par une sœur aussi bien que par un frère. Une sœur peut mettre à l’aise un visiteur à l’Église par son accueil chaleureux. Une sœur peut rendre visite à un membre de l’Église qui faiblit et l’encourager à revenir au Seigneur. Une sœur peut aller auprès d’une personne en deuil pour la consoler. Une sœur peut se faire amie d’une nouvelle baptisée pour l’aider dans la vie chrétienne. Elle peut offrir des mots d’encouragement à un jeune homme et l’influencer à consacrer sa vie au Seigneur en tant qu’évangéliste.

5. Les dons financiers. Tous les chrétiens sont appelés à soutenir l’œuvre de l’Église par leurs dons (1 Corinthiens 16.1,2; Actes 20.35; Galates 6.6; etc.). Beaucoup de femmes ont leurs propres moyens financiers grâce à un emploi, un petit commerce, ou d’autres activités. L’argent gagné permet de servir le Seigneur par une participation généreuse à la collecte de chaque dimanche. En plus de cette participation, certaines femmes achètent et offrent à l’Église du matériel tel que des livres de cantiques, des bancs, etc.

6. L’hospitalité. Quand il y a des visiteurs d’ailleurs, surtout ceux qui viennent assister dans l’œuvre du Seigneur, les femmes sont souvent impliquées dans les devoirs de l’hospitalité. Elles préparent les repas, chauffent l’eau pour les bains, apprêtent la chambre et s’occupent de la plupart des besoins de l’hôte. Si elles le font de bon cœur et de manière gracieuse, c’est encore un grand service qu’elles rendent pour la gloire de Dieu.

7. L’intercession. 1 Timothée 5 parle d’un groupe de veuves dans l’Église qui étaient spécialement consacrées à un ministère de prière. Une telle femme « persévère nuit et jour dans les supplications et les prières » (1 Timothée 5.5). Que ce soit une occupation « à plein temps » ou pas, la prière est puissante et en la faisant une femme juste peut accomplir beaucoup de bien. Elle peut consacrer du temps régulièrement à la prière pour son assemblée et pour les membres individuels qui la composent, pour sa famille, pour ceux qui prêchent ailleurs, bref pour un nombre infini de sujets.

8. Diverses tâches. On ne finira pas d’énumérer tous les services que les femmes peuvent rendre dans l’Église. On n’a pas encore cité la préparation de plats pour des repas en commun à l’Église, le nettoyage et l’embellissement du lieu de culte, la garde de l’argent de l’Église, la correspondance de l’Église, et un tas d’autres services.

Les femmes représentent un grand réservoir de talent et d’énergie que Dieu a donné à son Église. En vérité, leurs efforts sont indispensables !


QUELQUES LIMITES

Ayant constaté que les femmes sont très importantes pour Dieu et qu’elles ont beaucoup à faire dans son œuvre, il est important de dire que Dieu a fixé certaines limites aux activités des femmes dans l’Église. Ces limites concernent l’adoration publique et la direction de l’Église.

1. Il n’est pas permis aux femmes de prendre la parole lors des réunions de l’assemblée entière. 1 Corinthiens 14.33-35 nous dit : « Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison ; car il est malséant à une femme de parler dans l’Église. »

Le contexte de 1 Corinthiens 14 montre clairement qu’il s’agit bien d’une réunion pour l’adoration de Dieu et l’édification de toute l’assemblée. « Dans l’Église j’aime mieux dire cinq mots avec mon intelligence… » (v. 19). « Si donc, dans une assemblée de l’Église entière, tous parlent en langues… » (v. 23). « Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique… » (v. 26). La règle concernant le silence de la femme ne s’applique pas à tout entretien religieux, puisque ce qui n’était pas permis à l’Église était bien permis ailleurs, par exemple, à la maison entre la femme et son mari. On a la nette impression en Actes 18.24-26 qu’une femme nommée Priscille, en s’associant à son mari, a même aidé à enseigner un homme. Mais c’était en privé. Elle n’a pas pris la parole dans l’Église.

Dans le culte, la femme ne doit ni enseigner ni même conduire les autres dans la prière. En 1 Timothée 2.8 Paul dit : « Je veux donc que les hommes prient en tout lieu. » La langue grecque a deux mots qui sont traduits par « homme ». Anthropos signifie les êtres humains en général, qu’ils soient hommes ou femmes. Aner signifie ceux du sexe masculin, les hommes mis en contraste avec les femmes. C’est le mot aner qui est employé en 1 Timothée 2.8. Ce sont les hommes, et non les femmes, qui doivent diriger les prières en tout lieu de culte.

2. Il n’est pas permis aux femmes de prendre de l’autorité sur l’homme. Paul poursuit en 1 Timothée 2.11,12 en disant : « Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. » L’apôtre continue en citant deux raisons pour cette loi de Dieu : (1) La femme fut créée après l’homme, pour être son aide et non pas son chef ; et (2) La soumission fait partie aussi des conséquences du fait que la femme commit du péché la première dans le jardin d’Éden. Ce n’est pas parce que la femme serait moins intelligente ou moins capable de parler en public. Mais Dieu ne lui a pas donné le rôle de leadership dans l’Église. (Jésus est soumis à son Père, mais cela ne veut pas dire qu’il lui est inférieur.)

À cause de ce rôle de soumission, une femme ne peut pas bibliquement occuper la position de pasteur (ancien ou évêque). Ainsi, pour recevoir cette charge il faut être « un homme irréprochable, mari d’une seule femme » (Tite 1.6; voir aussi 1 Timothée 3.2). Paul aurait pu dire qu’il faut être « une personne mariée », mais il pense uniquement aux hommes pour ce poste.

Objections :

Certains s’opposent à cet enseignement en disant qu’il s’agit d’un problème particulier de l’assemblée de Corinthe où les femmes abusaient de la liberté chrétienne. Cependant, Paul dit que ce principe du silence des femmes était la pratique « dans toutes les Églises des saints ». Ses instructions correspondent aussi à celles qu’il recommande à Timothée, qui se trouvait à Éphèse.

D’autres prétendent qu’il s’agit d’un problème de culture. À l’époque de Paul, les mœurs empêchaient une femme de parler en public. Mais Paul ne fait pas appel à la culture. Pour lui les raisons pour ces limites remontent jusqu’au temps d’Adam et Ève.

D’autres encore citent le fait qu’il y avait des femmes inspirées qui étaient prophétesses (Actes 21.9; 1 Cor. 11.5). Comment pourraient-elles donc exercer leur ministère ? Si elles n’avaient pas le droit d’enseigner les hommes, évidemment leurs messages s’adresseraient à d’autres femmes et ne seraient pas livrés dans la grande assemblée en présence des hommes. (Voir Tite 2.3-5)

Comme Paul le dit, après avoir donné cet enseignement au sujet des femmes, « si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Corinthiens 14.37). Acceptons la volonté de Dieu sur ce point, et reconnaissons que cette seule restriction n’empêche pas nos sœurs de servir le Seigneur de nombreuses manières. « Ainsi le corps n’est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres. Si le pied disait : Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps, – ne serait-il pas du corps pour cela ? » (1 Corinthiens 12.14,15). On n’a pas besoin de minimiser l’importance de son rôle dans l’Église. Le rôle de chacun est important pour la vie d’une assemblée, y compris celui joué par les femmes. Ainsi donc, « comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun mette au service des autres le don qu’il a reçu » (1 Pierre 4.10).

B. B.
(Dans Vol. 3, No. 4)

La grâce s’en occupera-t-elle?

Il y a quelques années je connaissais un ancien de l’Église qui était franchement inexcusable. C’était un homme instruit, très doué dans sa profession. On lui faisait appel de partout ; on l’engageait pour des projets que lui seul était capable de réaliser. Il gagnait un salaire extraordinaire. Voilà pourquoi j’ai été si étonné le jour où, par hasard, j’ai appris qu’il ne donnait à Dieu que $10 (entre 7 et 10 euros ou entre 4500 et 6500 francs CFA) par semaine.

Étant l’un de ses amis, je l’ai rencontré chez lui pour parler de ce qui me semblait être de l’avarice. J’ai présenté des excuses pour l’avoir découvert, et je lui ai dit que je supposais qu’il faisait du bien ailleurs avec son argent. Mais je l’ai informé que dix dollars était une somme chiche, et un mauvais exemple au troupeau (si jamais la chose venait à jour). Il m’a écouté patiemment, puis il a confessé qu’en effet il ne donnait pas comme il fallait (il ne contribuait à aucune bonne cause quelconque) et que l’avarice avait toujours été l’une de ses faiblesses. « Mais David », ajouta-t-il, « à mon avis, je suis sauvé par la grâce, et la grâce de Dieu devra tout simplement couvrir de tels défauts. »

Un autre homme abandonna sa femme pour en prendre une autre. Il expliqua plus tard : « Nous avons tous des péchés. Je ferai confiance au Seigneur de me sauver par sa grâce. »

Il y a toujours eu deux fausses idées concernant la grâce : (1) Certains n’y croient pas, donc, ils pensent que ce n’est pas spirituel de prétendre être sauvé. (2) D’autres en abusent et se servent de la grâce comme excuse pour continuer dans le péché. Les deux idées sont erronées, dangereusement erronées.

La grâce n’est pas une « indulgence » qui permet à une personne de demeurer dans le péché :

« Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. » (Romains 6.1-4)

La grâce devait nous libérer du péché, mais ce pardon « nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété » (Tite 2.12). Nous excuser dans le péché c’est essayer d’accepter le pardon sans la repentance. Dans de tels cas, la grâce n’est pas la grâce. C’est se tromper soi-même. Vous vous séduisez vous-même si vous excusez votre péché – la chose même que Christ est venu enlever. C’est de la trahison et de l’infidélité à l’égard de l’alliance.

Oui, Dieu est bon, Dieu est bienveillant et il nous sauve par sa grâce. Mais le même Dieu dit à tous ceux qui sont sauvés : « Recherchez… la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Hébreux 12.14). Si vous refusez de vous repentir d’un péché, Dieu refusera de le pardonner (1 Jean 5.16).

David LUSK
(Dans Vol. 3, No. 2)

L’assistance est-elle vraiment importante ?

On pourrait demander en toute sincérité : « L’assistance au culte est-elle vraiment importante ? Nous sommes parfois fatigués, occupés, et préoccupés par beaucoup de choses. Si le culte est si important, comme on le dit, je ferai l’effort nécessaire pour y participer, mais il faut me rappeler de temps en temps son importance réelle. »

C’est important pour le Seigneur. Il n’abandonne jamais l’assemblée des chrétiens et il demande aux autres de faire autant (Matthieu 18.20; Hébreux 10.25).

C’est important pour votre famille. Votre foi et votre exemple parlent avec plus de force que 10 millions de paroles. Il n’est pas probable que vos enfants apprennent à aimer l’Église plus que vous l’aimez. Vos actions comme modèle pour les autres sont d’une importance suprême.

C’est important pour vos voisins. Le message de ce que nous faisons passe avant et peut rendre nul le message de ce que nous disons. Le premier test que les autres appliquent à votre foi est : « Sa vie est-elle conforme à ce qu’il prétend croire ? »

C’est important pour l’Église. Chaque aspect de l’œuvre de l’Église souffre quand les chrétiens négligent le privilège d’adoration. Aucun sermon ne peut surmonter l’effet de votre place vide.

C’est important pour ceux qui conduisent l’assemblée. Ces hommes portent un fardeau lourd en essayant d’encourager l’Église et de la garder fidèle. Le manque de fidélité peut être pour ces hommes une source de découragement et de confusion. Votre fidélité fait une différence énorme et les aide à porter leur charge – plus qu’on ne puisse le dire.

C’est important pour votre développement spirituel. Les chrétiens sont des disciples, ce qui signifie ceux qui suivent et apprennent, des élèves. Tout comme le fait de s’absenter à l’école publique produit l’échec, ainsi il empêche le progrès et le succès spirituels.

C’est important pour Dieu. Il est certain que celui qui nous a tant aimés qu’il a donné son Fils est sensible au degré d’amour que vous manifestez pour lui.

Votre assistance fidèle est très importante. Je vous prie de ne pas négliger cet aspect de vote christianisme qui joue un si grand rôle dans le bien-être de votre âme et le bien-être spirituel des autres.

 Owen COSGROVE
(Dans Vol. 2, No. 4)