La prière pour les morts

Entendez-vous jamais, lors d’un décès, qu’il est du devoir des vivants de prier pour l’âme du défunt ? Dans les messages de consolation, on trouve très souvent des paroles comme « Qu’il repose en paix » ou « Paix à son âme ». Certaines communautés consacrent un jour spécial chaque année à la prière pour les morts. La Commémoration de tous les fidèles Défunts, appelée aussi jour des Morts, est une célébration catholique qui a lieu chaque année le 2 novembre, le lendemain du jour de la Toussaint. Que ce soit chez les catholiques, les orthodoxes, les musulmans, les bouddhistes, les hindous ou certains protestants, il est recommandé de prier pour des morts.

Dans le catholicisme, les pratiques de prier, d’allumer des cierges et de payer des messes pour les morts sont liées à la croyance au Purgatoire. Selon le catéchisme de l’Église catholique :

« Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés […] Le recours à la communion des saints permet au pécheur contrit d’être plus tôt et plus efficacement purifié des peines du péché […] Puisque les fidèles défunts sont aussi membres de la même communion des saints, nous pouvons les aider en obtenant pour eux des indulgences, de sorte qu’ils soient acquittés des peines temporelles dues pour leurs péchés. » (¶ 1030, 1031, 1475, 1479)

Les Églises orthodoxes n’acceptent pas l’idée d’un lieu de tourment appelé « Purgatoire », mais elles recommandent les mêmes moyens que l’Église catholique (la prière, l’Eucharistie, les œuvres de charité, etc.) pour libérer les âmes d’un « lieu de ténèbres et de tristesse » où elles sont purifiées de leurs péchés. Pareillement, les musulmans ne parlent pas de Purgatoire, mais ils prient pour les morts qui n’ont peut-être pas été assez justes pour accéder au paradis, afin de faire pencher la balance en leur faveur.

Que faut-il penser de la prière pour les morts ? S’agit-il d’un devoir ? Et les formules telles que « Paix à son âme », sont-elles utiles ou bien relèvent-elles du vœu pieux ? Pouvons-nous aider, après leur mort, ceux que nous avons aimés dans cette vie ?

En fait, cette pratique pose de sérieux problèmes.

De faux espoirs

Dans l’histoire de l’homme riche et Lazare que Jésus raconte en Luc 16.19-31, il nous donne un aperçu de l’état de ceux qui sont déjà morts et qui attendent le Jugement dernier. (Nous savons que le Jugement dernier n’avait pas encore eu lieu dans le récit, car l’homme riche s’inquiétait pour ses cinq frères et voulait qu’ils se repentent, avant qu’il ne soit trop tard, afin de ne pas le rejoindre dans le tourment.) Étant dans le séjour des morts, l’homme riche souffrait déjà, et Lazare, dans « le sein d’Abraham », était déjà consolé des souffrances qu’il avait endurées pendant sa vie. Dieu, qui ne fait pas d’erreurs, avait mis chacun dans les conditions appropriées pour attendre la résurrection, et ces âmes ne changeraient pas de place, quel que soit le temps qui passerait sur la terre. Abraham expliqua à l’homme riche : « D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire » (Luc 16.26). Jésus ne parla d’aucun lieu temporaire de châtiment ou de purification, d’où une personne sortirait tôt ou tard.

Craintes inutiles

Alors que la croyance au Purgatoire et la pratique de la prière pour les morts encouragent des espoirs sans fondement chez les uns, elles suscitent des craintes inutiles chez les autres. Si l’immense majorité de chrétiens fidèles, « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu », doit, après la mort, passer un temps plus ou moins long dans le tourment, alors la peur, sinon la terreur, sera inévitable. Pourtant, la Bible dit que Jésus nous délivre de la crainte de la mort.

« Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin de détruire, par la mort, celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et de délivrer ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude. » (Hébreux 2.14,15)

Comment être libres de la peur, sachant que nous allons directement dans les flammes du tourment pour une durée inconnue – des années ou même des siècles ? ! La Bible, par contre, promet à ceux qui meurent en Christ quelque chose de mieux après cette vie :

« Et j’entendis du ciel une voix qui disait : Écris : Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. » (Apocalypse 14.13)

Dénigrement de l’œuvre du Christ

Enseigner que les morts en Christ ont encore besoin de nos prières est une façon de refuser à l’œuvre du Christ toute sa vraie valeur. C’est nier l’efficacité de son sang pour la purification des pécheurs. Il est vrai que même un chrétien fidèle n’est pas assez juste, par sa propre justice personnelle, d’accéder à la présence du Dieu trois fois saint. Comme Ésaïe 64.5 le dit : « Nous sommes tous comme des impurs, et toute notre justice est comme un vêtement souillé. » Même le chrétien sincère et dévoué lutte avec ses faiblesses et se reconnaît chaque jour endetté envers la grâce divine. Mais gloire à Dieu ! Cette grâce est disponible et parfaitement efficace.

« Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. […] Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. » (1 Jean 1.7,9)

La doctrine catholique qualifie différents péchés

de « mortels » (graves) et « véniels » (moins graves) et prétend que ce sont les péchés véniels qui sont expiés dans le Purgatoire. Ceux qui sont coupables de péchés mortels iraient directement en enfer. Mais la Bible n’emploie pas les termes mortel et véniel, et elle ne contient aucune liste de péchés rangés selon le caractère sérieux de tel ou tel acte. Elle nous informe que le salaire du péché (tout péché), c’est la mort (Romains 6.23), et que le sang de Jésus purifie de tout péché celui qui est sauvé.

L’apôtre Paul fait le contraste entre la misère de la personne qui n’est pas pardonnée et le bonheur de ceux qui sont en Christ :

« Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! […] Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » (Romains 7.24,25 ; 8.1)

L’Épître aux Hébreux aussi insiste sur la perfection de ce que Jésus, notre souverain sacrificateur, a fait pour résoudre notre problème de péché :

« Car, par une seule offrande il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. C’est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi […] : Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. » (Hébreux 10.14-17)

Aucune autre œuvre n’est nécessaire après notre mort pour que Dieu nous accepte. S’il ne se souvient plus de nos péchés, pourrait-il s’attendre à ce que nous payions le prix de ces péchés au Purgatoire ? Une seule de ces deux choses peut arriver : soit le châtiment, soit le pardon, mais non pas tous les deux.

Conflit avec le principe de la responsabilité individuelle

La Bible enseigne de plusieurs manières que chacun de nous sera jugé selon ses propres choix, sa propre vie. Déjà dans l’Ancien Testament, on trouve ce principe :

« L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » (Ézéchiel 18.20)

Le Nouveau Testament le dit plus succinctement : « Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (Romains 14.12). Nous pouvons essayer d’influencer les autres pour le bien, mais nous ne pouvons pas obéir à Dieu à leur place.

Beaucoup ont l’idée erronée que nous sommes tous condamnés par le péché de nos premiers parents, qui ont vécu très longtemps avant nous. Pourquoi alors, se disent-ils, ne serions-nous pas épargnés du châtiment grâce à la piété de ceux qui nous survivent sur la terre ? En réalité, personne n’est souillé devant Dieu par les péchés de ses ancêtres. Quand l’apôtre Paul voulait prouver dans l’Épître aux Romains que tous ont besoin du salut, il ne dit pas que tous héritent le péché – il énuméra plutôt les péchés que commettaient les païens et les péchés que commettaient les Juifs, avant de conclure : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3.23). Il est vrai que nous subissons certaines conséquences des actes de ceux qui nous ont précédés sur la terre, y compris Adam et Ève, mais une conséquence n’est pas la même chose que la culpabilité. Nous nous rendons coupables quand nous commettons personnellement du péché.

Le fait que nous avons tous péché nous aide à comprendre pourquoi Jésus est la seule personne dont la justice pourrait nous sauver. En effet, il n’a commis aucun péché (2 Corinthiens 5.21; Hébreux 4.14,15). Il n’avait pas, comme toute autre personne, sa propre dette à payer ; il n’avait pas mérité « le salaire du péché [qui est] la mort » (Romains 6.23). Jésus, et Jésus seul, est spirituellement riche et capable de nous venir en aide. Mais personne ne peut accepter son offre de la grâce à ma place. Personne ne peut s’engager comme disciple de Jésus à ma place. Personne ne peut persévérer en Christ à ma place. Je rendrai compte à Dieu pour moi-même.

La date limite

Nous ne pouvons pas obéir à Dieu pour ceux que nous aimons ; nous ne pouvons que faire de notre mieux pour les influencer dans le bon sens. Mais il arrive un moment où il est trop tard pour nous de les influencer et trop tard pour eux de se laisser influencer par nos paroles, nos exemples et notre amour. Ce moment, c’est la mort. Hébreux 9.27 nous avertit : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. »

Le jugement en question sera basé entièrement sur les décisions que nous prenons et les actes que nous posons pendant que nous sommes dans notre corps physique, c’est-à-dire avant notre mort. Notre justification dépendra de la foi obéissante que nous aurons exprimée personnellement durant notre vie sur terre.

« Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. » (2 Corinthiens 5.10)

Si, après ma mort, mes enfants, ma veuve ou mes frères en Christ font des prières en ma faveur ou posent des actes de charité à mon nom, cela ne pourra pas figurer dans ma récompense dans l’au-delà. Ce que je recevrai dépendra de ce que j’aurai fait de mon vivant.

Soutien biblique ?

N’y a-t-il aucun passage biblique qui soutienne la doctrine du purgatoire et la pratique de prier pour les morts ? Certains textes sont proposés, mais, quand on les regarde de près, ils ne fournissent pas les preuves souhaitées.

1 Corinthiens 3.15 – le Purgatoire ?

Un passage de choix aux yeux des catholiques se trouve en 1 Corinthiens 3.15 : « Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. » On nous dit que Paul enseigne ici que la personne dont il parle est sauvée, mais que sa vie et son caractère doivent être purifiés de ce qui est indigne ; cette purification s’accomplirait au moyen des flammes du Purgatoire.

Comme c’est généralement le cas lorsqu’on cherche à comprendre un verset biblique, il est nécessaire de tenir compte du contexte. Prenez donc le temps de commencer votre lecture à partir du verset 4 et de lire jusqu’au verset 17. Vous verrez que l’apôtre ne traite pas le sujet de la vie et du caractère d’un individu qui se sont construits au long de son séjour sur terre. Paul parle d’avoir semé la Parole de Dieu à Corinthe, une semence qui a été arrosée par la suite grâce aux efforts d’Apollos. Il se réfère à l’Église comme le champ de Dieu, et puis il change de métaphore pour l’appeler un édifice. Paul lui-même commença cette œuvre à Corinthe ; il en avait posé le fondement, et d’autres construisaient dessus. Mais ils avaient besoin de faire du bon travail afin que ce qu’ils accomplissaient dans l’œuvre du Seigneur soit aussi durable que possible. Il dit que si les efforts d’un évangéliste tel qu’Apollos ou Paul, ou de n’importe quel chrétien, d’ailleurs, contribuaient à l’œuvre, la qualité de son travail serait évidente pour tous à la fin, « car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun » (v. 13). Le feu représente soit le Jugement dernier soit les épreuves telles que la persécution, parce que dans les deux cas on verra, parmi les âmes que nous conduisons au Seigneur, les personnes qui auront été animées d’une foi sincère et solide.

Notre propre salut ne dépend ni de l’obéissance, ni de la persévérance, ni du salut final de ceux que nous essayons d’évangéliser, mais, si nous arrivons à amener d’autres âmes au ciel avec nous, nous aurons une récompense. Lorsque Paul dit : « Si l’œuvre de quelqu’un est consumée », il se réfère aux gens qui ont été gagnés au Christ par nos efforts, mais qui ne restent pas fidèles et finissent par perdre leur salut (voir Chemin de Vérité, Vol. 10, No. 5). Dans un tel cas, le chrétien qui les avait évangélisés « perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu » (v. 15). C’est l’image d’une personne qui s’échappe d’une maison qui a pris feu, mais sans pouvoir récupérer les choses de valeur qui s’y trouvaient. Ce passage n’a rien à voir avec un chrétien qui serait tourmenté au Purgatoire afin d’expier ses « péchés véniels » ou d’apprendre ce qu’il n’a pas appris sur terre et devenir ainsi suffisamment pur pour entrer au paradis.

2 Maccabées 12.39-46 – La prière pour les morts ?

Dans le livre de 2 Maccabées, on lit qu’à la suite d’une bataille entre les Juifs et les ennemis qui occupaient leur pays aux années 160 av. J.‑C., le général juif, Judas Maccabée, et ses hommes trouvèrent sur les cadavres de leurs frères juifs qui avaient péri dans le combat des objets associés à l’idolâtrie. Selon les versets 43,44 :

« Puis, ayant fait une collecte d’environ 2 000 drachmes, il l’envoya à Jérusalem afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement d’après le concept de la résurrection. Car, s’il n’avait pas espéré que les soldats tombés dussent ressusciter, il était superflu et sot de prier pour les morts. » (2 Macc. 12.43,44)

Le premier problème que nous constatons à l’égard de ce texte est qu’il provient de l’Apocryphe, une collection de livres que l’on trouve dans les éditions de la Bible dites catholiques, mais qui est absente des autres éditions. Le mot « apocryphe » est dérivé d’un mot grec qui signifiait à l’origine « caché », mais qui, avant la fin du deuxième siècle, avait revêtu le sens de « douteux, suspect, ou contrefait ». L’Église catholique appelle ces livres « deutérocanoniques », ce qui signifie « appartenant à la deuxième liste » et qui suggère quand même que ces livres ne sont pas au même niveau que les autres livres dans la Bible. Alors, ces livres, qui contiennent, il faut le reconnaître, des renseignements utiles et des passages édifiants, pourquoi ne sont-ils pas inclus dans toutes les Bibles ?

Premièrement, les Juifs ne les ont pas reconnus comme faisant partie de la révélation de Dieu. Ceci est important, car l’apôtre Paul écrit en Romains 3.1,2 : « Quel est donc l’avantage des Juifs, ou quelle est l’utilité de la circoncision ? Il est grand de toute manière, et tout d’abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés. » Les Juifs, qui avaient l’honneur d’être les gardiens des Écritures venues de Dieu, ne considéraient pas les livres de l’Apocryphe comme y faisant partie.

Cela explique ce fait curieux : ni Jésus ni ses apôtres n’ont jamais cité l’un des livres « deutérocanoniques », alors qu’ils tiraient des citations de pratiquement tous les autres livres de l’Ancien Testament (ou au moins y faisaient des allusions nettes). Ces autres livres reconnus comme étant la Parole de Dieu faisaient autorité, ce qui n’était pas le cas de l’Apocryphe.

De plus, aucun des livres en question ne prétend être inspiré. Le livre de 2 Maccabées fait même comprendre qu’il ne l’est pas. Vers la fin de sa composition, l’auteur écrit :

« Je vais arrêter ici mon récit. S’il est bien composé et intéressant, alors j’ai atteint mon but ; s’il est imparfait et sans grande valeur, j’ai tout de même fait ce que j’ai pu. » (2 Macc. 15.37,38)

Ce n’est pas ainsi que l’on s’exprime quand on croit avoir été guidé par l’Esprit de Dieu pour écrire les paroles de Dieu lui-même (cf. 1 Cor. 14.37; 1 Th. 2.13). Il est clair qu’un passage d’un tel livre ne constitue pas une preuve biblique.

Un deuxième problème concernant ce texte, c’est que 2 Maccabées 12 contredit la doctrine catholique qui précise que l’on prie seulement pour les péchés véniels, car ceux qui meurent dans le péché mortel sont censés partir directement en enfer. Or, les soldats dont il est question dans ce passage avaient commis l’idolâtrie, un péché mortel. La prière n’aurait servi à rien.

1 Jean 5.16,17 – Le péché mortel ?

Nous avons parlé plus haut de la doctrine catholique qui crée une distinction entre les péchés « mortels » et les péchés « véniels ». Voici un passage qui paraît, à première vue, appuyer cette conception :

« Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, il la donnera à ceux qui commettent un péché qui ne mène point à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort ; ce n’est pas pour ce péché-là que je dis de prier. Toute désobéissance à la loi est un péché, mais il y a tel péché qui ne mène pas à la mort. » (1 Jean 5.16,17)

Si un « péché qui conduit à la mort » était égal au péché mortel et un « péché qui ne conduit pas à la mort » était un synonyme de péché véniel, le sens du passage serait : « Si quelqu’un voit son frère commettre un péché véniel, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère[…] Il y a un péché mortel ; ce n’est pas pour ce péché-là que je dis de prier. » Mais cela ne correspond pas à la position catholique. Il n’est pas dit que, si vous voyez quelqu’un commettre un péché véniel, vous pouvez prier pour lui, mais que s’il commet un péché mortel, vous ne devriez pas prier pour lui. Vous pouvez prier qu’une personne qui commet n’importe quel péché puisse revenir à la raison et se repentir. Et si elle se repent, vous pouvez certainement prier Dieu de lui pardonner.

Alors, à quoi se réfère l’apôtre quand il parle de péché « à la mort » ? Il a déjà écrit en 1 Jean 1.9 que Dieu pardonnera tout péché qu’un frère pénitent confessera. S’il y a donc un péché que Dieu ne pardonne pas, il semble raisonnable de conclure qu’il s’agit d’un péché que le chrétien refuse de reconnaître et dont il ne se détourne pas. Il serait inutile de prier Dieu de pardonner à un tel frère.

Conclusion

Non seulement la doctrine du Purgatoire et la pratique de prier pour les morts ne s’harmonisent pas avec des enseignements clairs de la Parole de Dieu, mais elles n’ont aucun soutien dans la Bible. Absolument aucun exemple biblique ne nous montre les chrétiens du temps des apôtres en train de prier pour les morts, que les défunts soient chrétiens ou pas. Aucune épître ne contient de recommandation de faire de telles prières et aucun passage ne suggère l’existence du Purgatoire. N’allons pas au-delà de ce qui est écrit (1 Cor. 4.6) pour offrir de faux espoirs ou créer de la peur inutile. Au contraire, faisons tout pour être trouvés en Christ, des serviteurs fidèles de Jésus, lors de son retour.

B. B.
(Dans Vol. 19, No. 3)

Cherchez les choses d’en haut

La vie chrétienne est remplie de bénédictions que l’on reçoit déjà dans cette vie sur la terre. Nous avons la paix avec Dieu et l’assurance de son amour pour nous ; nous avons accès auprès de Dieu par la prière grâce à notre médiateur, Jésus-Christ ; nous avons une famille spirituelle, l’Église ; nous avons l’Esprit de Dieu lui-même qui habite en nous ; nous avons une mission importante à laquelle nous pouvons consacrer nos efforts, qui est l’évangélisation du monde entier ; nous avons appris la joie de servir les autres et les secourir dans leurs difficultés, à la gloire de notre Seigneur ; nous avons la Parole de Dieu pour nous guider, nous fortifier, nous consoler et nous enseigner.

Mais cette vie comporte en même temps sa part de souffrances et douleurs, de déceptions et découragements, de moments de solitude ou même d’abandon, de pertes et d’injustices. Le chrétien n’en est pas épargné. Au contraire, il peut être l’objet de raillerie, de mépris ou même de persécution violente pour la simple raison qu’il est chrétien.

L’apôtre Paul, souvent prisonnier à cause de sa prédication, raconte quelques-unes de ses épreuves :

« Souvent en danger de mort, cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé… J’ai été… en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens,… en péril parmi les faux frères. J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité. Et, sans parler d’autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises. » (2 Corinthiens 11.23-28)

Ce n’est donc pas surprenant que Paul dit ailleurs : « Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Corinthiens 15.19). Mais ce n’est pas dans cette vie seulement que le chrétien espère, et cette espérance en Christ – cette attente d’une récompense éternelle – fait qu’au lieu d’être réellement les plus malheureux des hommes, nous sommes les plus bénis. Paul, bien que prisonnier, dit au roi Agrippa : « Plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez tels que je suis, à l’exception de ces liens ! » (Actes 26.29).

En parlant des patriarches Abraham, Isaac et Jacob, la Bible dit qu’ils ont reconnu « qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie. S’ils avaient eu en vue celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste » (Hébreux 11.13-16). La patrie céleste est sans aucun doute meilleure que n’importe quel pays sur la terre, y compris le pays de Canaan que Dieu promit à Abraham et ses descendants, y compris la France, le Canada, les États-Unis ou n’importe quel autre pays vers lequel de nombreuses personnes cherchent à émigrer. Mais qu’est-ce qui le rend si attrayant qu’on accepterait de payer n’importe quel prix pour l’atteindre ? Qu’est qui nous attend au ciel ?

Une récompense éternelle

Persévérer dans la fidélité n’est pas facile, mais le Seigneur nous rassure de plusieurs manières que nos efforts seront pleinement récompensés.

D’abord nous connaîtrons la joie de l’entendre nous dire des mots d’approbation et d’accueil : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître… Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » (Matthieu 25.21,34). Quelle joie de savoir que nous avons fait plaisir au Maître que nous aimons !

Tel un athlète victorieux qui, après des années de discipline, d’effort laborieux et de sacrifices, se voit honoré d’une médaille d’or (ou, comme au temps des premiers Jeux olympiques, par une couronne d’olivier), le chrétien fidèle attend sa couronne. Vers la fin de sa vie, l’apôtre Paul dit :

« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. » (2 Timothée 4.7,8)

Cette récompense est souvent décrite comme un trésor, un héritage. Des hommes passent toute leur vie à chercher des richesses dans ce monde, des richesses incertaines qu’ils perdent inévitablement lorsqu’ils meurent (et qu’ils perdent très souvent bien avant de mourir). Mais les biens célestes qui nous sont proposés sont tellement supérieurs à ces trésors terrestres, qu’il nous est difficile de les imaginer. Il fut dit aux chrétiens persécutés : « Vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours. N’abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération » (Hébreux 10.34,35). « Dieu… nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux » (1 Pierre 1.3,4).

Jésus nous exhorte en Matthieu 6.19-21 :

« Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où les vers et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. »

(Remarquez que là où se trouve notre trésor, et là où devrait se trouver notre cœur, c’est au ciel, ce qui semble bien être en contradiction avec la doctrine de certains qui disent que les justes vivront éternellement sur une terre transformée en paradis.)

Un corps glorifié, immortel, incorruptible

Non seulement nous aurons un héritage merveilleux dans notre pays promis, le ciel, mais nous y vivrons dans des corps merveilleux.

« Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses. » (Philippiens 3.20,21)

Depuis que le péché est entré dans le monde, le corps de l’homme est sujet à la mort. Nos corps sont atteints de maladies, ils sont affaiblis et même déformés par l’âge, et ils finissent par pourrir dans la tombe. Comme Job le dit, ils « deviennent la pâture des vers » (Job 21.26). Malgré les bénédictions dont nous jouissons déjà en tant que sauvés, bénédictions que nous avons commencé à énumérer au début de cet article, « nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps » (Romains 8.23). Au ciel chacun de nous aura un nouveau corps et sera libéré de tout ce qui nous fait souffrir dans nos corps actuels.

« Le corps est semé corruptible, il ressuscite incorruptible ; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ; il est semé infirme, il ressuscite plein de force ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel… Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité. Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. » (1 Corinthiens 15.42-44,50-53)

Jésus nous promet que les sauvés « ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection » (Luc 20.36).

Le repos

Êtes-vous jamais fatigué de la vie ? Fatigué par l’effort continuel qu’il faut juste pour survivre sur le plan matériel ? Fatigué de la lutte continuelle que vous devez mener sur le plan spirituel dans un monde où Satan vous assaille de tous côtés ? Fatigué de pleurer la perte de vos bien-aimés ? Fatigué de voir jour après jour toute sorte d’injustice et de péché ? Fatigué de la « vanité » de la plupart de ce qui se passe « sous le soleil » ? Qu’est-ce qu’il est réconfortant de savoir que le repos nous attend au ciel !

« Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres. » (Hébreux 4.9,10)

La voix du ciel dit en Apocalypse 14.13 : « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les accompagnent. » Le contraste avec les âmes perdues est terrible, car il est écrit à leur sujet : « La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit » (Apocalypse 14.11).

Ceux qui sont persécutés pour Jésus auront du repos (2 Thessaloniciens 1.6-8). Ceux qui sont affligés seront consolés (Matthieu 5.4). Ceux qui sont éprouvés n’auront plus d’épreuves à supporter, car ces épreuves ne sont que « pour un peu de temps » (1 Pierre 1.6). Nous aurons fini avec tout ce qui fait souffrir dans ce monde.

« Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. Car l’agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » (Apocalypse 7.16,17)

La ressemblance au Seigneur

1 Jean 3.2,3 contient une promesse étonnante :

« Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsqu’il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur. »

La gloire qui nous attend est si merveilleuse que nous ne pouvons pas la saisir, et elle ne peut probablement pas être clairement exprimée en paroles humaines. Notre souhait le plus profond en tant que chrétiens est de ressembler à notre Seigneur, non pas en autorité, puissance ou omniscience, mais en sainteté, pureté et amour. Celui qui désire ardemment cette ressemblance fait déjà des efforts pour imiter l’objet de son admiration. On ne réussit jamais totalement dans cette vie, mais on s’y donne avec persévérance. Quelle joie de savoir qu’au ciel nous aurons réellement fini avec la tentation et le péché. Dieu « peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l’allégresse » (Jude 24).

Cet aspect de notre espérance céleste s’exprime bien dans le cantique « Grandis en moi » :

Grandis en moi, Seigneur, et que je diminue,
C’est là tout mon souhait.
Hâte l’œuvre en mon cœur, car j’attends ta venue ;
Bientôt tu reviendras, glorieux, sur la nue,
Et je veux être prêt.

Prêt à te rencontrer, Mon Sauveur adorable,
Parfait en sainteté.
Oh ! quel ravissement, quelle joie ineffable,
Quand ton disciple enfin te sera fait semblable,
Contemplant ta beauté.

La communion avec les saints de tous les âges

On pose parfois la question de savoir si nous pourrons nous reconnaître les uns les autres au ciel. La Bible semble répondre par l’affirmative. Jésus dit en Matthieu 8.11 : « Je vous déclare que plusieurs viendront de l’orient et de l’occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. » À quoi bon une telle promesse si ceux qui en bénéficieront ne pourront pas savoir qu’ils se trouvent effectivement en présence de ces grands patriarches ?

À la transfiguration de Jésus, les apôtres ont reconnu Moïse et Élie, car « Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie » (Matthieu 17.4). Or, ces deux hommes étaient morts depuis des siècles, et Pierre, Jean et Jacques ne les avaient pas connus en personne. Si donc il sera possible de reconnaître des individus que nous n’avons pas connus personnellement sur terre, n’est-il pas sous-entendu que nous reconnaîtrons ceux que nous avons connus pendant notre vie ?

Onésime était un esclave qui s’est enfui de son maître, un chrétien du nom de Philémon. Arrivé à Rome, Onésime rencontra Paul et devint, lui aussi, chrétien. L’apôtre renvoya Onésime auprès de Philémon, en lui remettant l’épître qui porte son nom. Il écrit concernant Onésime : « Peut-être a-t-il été séparé de toi pour un temps, afin que tu le recouvres pour l’éternité, non plus comme un esclave, mais comme supérieur à un esclave, comme un frère bien-aimé » (Philémon 15,16). Cette nouvelle relation fraternelle entre Philémon et Onésime devait évidemment se poursuivre au ciel.

Selon Hébreux 12.22,23, en s’approchant de la Jérusalem céleste, on s’approche non seulement de Dieu, de Jésus et des anges, mais aussi de « l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux » (l’Église glorifiée) et « des esprits des justes parvenus à la perfection » (probablement ceux qui, sous la première alliance, sont morts dans la fidélité).

Ce sera une grande joie que de s’associer avec ceux qui ont aimé et fidèlement servi Dieu au cours de l’histoire, que ce soit de grands personnages de la Bible, des personnes que nous avons déjà connues et aimées dans nos familles et nos assemblées ou bien d’autres que nous découvrirons dans l’au-delà. Par contre, on ne peut éviter la conclusion que l’enfer sera encore plus horrible parce qu’on y passera l’éternité avec des êtres méchants, égoïstes et rebelles envers Dieu.

La présence de Dieu

Il est réconfortant de penser que nous retrouverons au ciel nos bien-aimés « un instant disparus », mais ce qui devrait nous attirer le plus, c’est la joie de nous trouver en présence de notre Seigneur. Avant de remonter au ciel, Jésus dit à ses disciples : « Lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi » (Jean 14.3). Il dit aussi à Dieu : « Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi » (Jean 17.24).

L’apôtre Paul dit plus d’une fois qu’il préférait mourir que de vivre sur terre, car il voulait tellement être auprès du Seigneur (Philippiens 1.21-23; 2 Corinthiens 5.8). Et il nous exhorte tous : « Cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre » (Colossiens 3.1,2). Nous devrions cultiver un cœur pour Dieu comme celui de David, qui dit : « Je demande à l’Éternel une chose, que je désire ardemment : je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l’Éternel, pour contempler la magnificence de l’Éternel » (Psaume 27.4). « Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant : quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? » (Psaume 42.2,3). Trop souvent nous ne sommes pas motivés par l’idée du ciel parce que l’amour de ce monde nous habite plus que l’amour de Dieu. Plus nous aimons Dieu lui-même, plus nous aurons hâte de le voir et de l’adorer dans toute sa splendeur.

Conclusion

Partout au monde on trouve que les gens évitent de mal parler des morts, quel que soit leur comportement de leur vivant. Mais on va plus loin : lors des funérailles, on parle comme si TOUS sont destinés au ciel. L’espérance d’une demeure au ciel est une belle chose, mais tous n’y ont pas droit. Jésus dit : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! N’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7.21). Quant à « ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus, ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force » (2 Thessaloniciens 1.8,9).

Si vous n’avez pas encore obéi à l’Évangile par la foi, la repentance et le baptême, ou si vous ne vivez pas dans la fidélité au Seigneur, n’attendez plus. « Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard » (Hébreux 4.1). Faites en sorte que vous puissiez réellement dire, comme l’apôtre Paul : « Nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur » (2 Corinthiens 5.8).

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 4)

N’allez pas en enfer !

Le Seigneur Jésus a souvent exhorté les hommes à mesurer les conséquences éternelles de leurs choix.

« Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme ? ou que donnerait un homme en échange de son âme ? » (Matthieu 16.26)

« Si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés. » (Jean 8.24)

« Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. » (Luc 13.3)

« Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux. » (Matt. 10.32,33)

« Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » (Marc 16.16)

« Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde… Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » (Matthieu 25.31-34,41)

Jésus rappelait toujours à ces auditeurs qu’il y aurait un jour de jugement où serait prononcé le sort éternel de chaque personne. Considérez combien de ses paraboles se portent sur le thème du jugement dernier : Matt. 7.17-19 (l’arbre qui porte de mauvais fruits) ; 13.24-30 (l’ivraie) ; 13.47-49 (le filet) ; 18.21-35 (le serviteur impitoyable) ; 24.45-51 (le serviteur infidèle) ; 25.1-13 (les dix vierges) ; 25.14-30 (les talents) ; etc. Rien n’est plus urgent que de se préparer pour ce jour.

Pour ceux qui font la volonté de Dieu, Jésus promet une place dans le royaume des cieux, la miséricorde, la consolation, le privilège de voir Dieu, une « grande récompense dans les cieux », et bien sûr, la vie éternelle (Matt. 5.3-12; 7.14,21; Jean 3.16; 14.2,3; etc.). Ceux qui n’auront pas fait la volonté de Dieu seront exclus, privés de toutes ces bonnes choses, rejetés par le Dieu à qui ils ne se sont pas soumis.

Jésus dit à ceux qui n’avaient pas cru en lui :

« Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et que vous, étant dehors, vous commencerez à frapper à la porte, en disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Il vous répondra : Je ne sais d’où vous êtes. Alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues. Et il répondra : Je vous le dis, je ne sais d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers de l’iniquité. C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. » (Luc 13.25-28)

Mais Jésus ne présente pas le sort des condamnés comme étant le simple fait de se voir exclure du « festin ». Il a souvent parlé du châtiment (Matt. 25.46), des ténèbres du dehors où il y aura des pleurs et des grincements des dents (Matt. 8.12; 22.13; 25.30), d’une fournaise et du feu éternel (Matt. 13.42,50; 25.41; etc.). En Marc 9, en parlant du danger des « occasions de chute » (c’est-à-dire les choses qui nous feraient tomber dans le péché), il dit :

« Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un œil, que d’avoir les deux yeux et d’être jeté dans la géhenne, où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. » (Marc 9.47,48)

Une dizaine de fois, Jésus se réfère à un endroit appelé la géhenne comme étant la destination des hommes perdus.

Comme Charles White écrit :

« Devant l’hypocrisie des Pharisiens, son indignation est telle qu’il les interroge avec véhémence : “Serpents, race de vipères ! Comment fuirez-vous la condamnation de la géhenne ?” » (Matt. 23.33). Le mot traduit par « géhenne » est le mot grec gehenna, référence à la vallée de Hinnom et donc sans aucun doute à la décharge publique de Jérusalem. Mais ceci ne doit pas nous empêcher de croire que Jésus désigne un endroit réel. »

White continue en citant Stanley C. Baldwin :

« Que gehenna soit une décharge publique explique pourquoi Jésus la décrivit comme un endroit où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint jamais. On jetait continuellement sur les déchets brûlants des carcasses d’animaux et toutes sortes d’autres détritus. Le feu perpétuel, la fumée âcre, la puanteur de la chair en décomposition, les carcasses grouillantes d’asticots — tout cela forme pour nous l’image entre toutes la plus immonde imaginable. Quelle doit être l’horreur de la géhenne pour que Jésus choisisse de la décrire de cette façon ? » (Charles White, Le sang d’Abel)

Dieu veut que tous soient sauvés

Il est très important de comprendre que Dieu ne veut absolument pas que vous alliez dans ce lieu horrible qu’est l’enfer. Non seulement il nous donne de nombreux avertissements dans sa Parole pour que chacun se prépare au jour du jugement, mais il a fait ce que nous ne pouvions pas faire : par la mort de son Fils unique, il a payé le prix de nos péchés, ces péchés qui souillent chaque personne responsable de ses actes.

« Car nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de convoitises et de plaisirs, vivant dans la méchanceté et dans l’envie, digne d’être haïs, et nous haïssant les uns les autres. Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle. » (Tite 3.3-7)

« Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Romains 5.8)

Non, Dieu ne veut pas qu’on aille en enfer. Au contraire, il plaide avec nous de ne pas y aller, car le choix nous appartient. Comme il dit aux Israélites par la bouche du prophète Ézéchiel :

« Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché ; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » (Ézé. 18.31,32)

On retrouve le même sentiment dans le Nouveau Testament : le Seigneur « use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3.9). Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2.4). Jésus a même versé des larmes sur les habitants de Jérusalem à cause leur incrédulité (Luc 19.41,42). Il les aimait malgré leur rébellion meurtrière :

« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Luc 13.34)

Les conditions pour en être sauvé

La condamnation de Jérusalem n’était pas due à la haine et la cruauté du Seigneur. Au contraire, c’est Jérusalem qui « n’a pas voulu » accepter le salut que Jésus annonçait.

Aujourd’hui Dieu invite les hommes à se sauver des flammes de l’enfer : « Il n’y a aucune différence, en effet, entre le Juif et le Grec, puisqu’ils ont tous un même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l’invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Romains 10.12,13). Si vous croyez au Fils de Dieu, si vous vous détournez de vos péchés, si vous dites aux autres que vous croyez en Jésus, et si vous vous faites baptiser (immerger) en Christ pour le pardon de vos péchés, vous serez désormais sur le chemin du ciel plutôt que celui qui mène à l’enfer. « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

Pourquoi certains rejettent l’idée de l’enfer

Beaucoup de gens ne croient pas à l’enfer, ou ne croient pas que ce sera le lieu de tourment éternel décrit dans les passages cités plus haut.

L’idée que l’homme n’a pas d’âme

Certains n’y croient pas à cause de leur conception de la nature de l’homme. Ils ne croient pas qu’il y ait une partie de l’homme qui continue d’exister après la mort. Qu’on l’appelle esprit ou âme, ils l’interprètent comme le souffle ou le principe de vie, ce qui anime tous les êtres sur terre, y compris les animaux. Pour eux, qu’on parle de la mort d’un homme ou la mort d’un poulet, c’est la même chose qui se passe. Le corps pourrit ; l’homme cesse d’exister quand il meurt.

Les sadducéens au temps de Jésus étaient de cet avis. Ils ne croyaient pas à une existence après la mort. « Car les sadducéens disent qu’il n’y a point de résurrection, et qu’il n’existe ni ange ni esprit, tandis que les pharisiens affirment les deux choses » (Actes 23.8). Un jour quelques sadducéens posèrent une question à Jésus concernant une femme qui avait eu sept maris au cours de sa vie sans faire d’enfants avec aucun d’eux. La question était : « À la résurrection, duquel de ces hommes sera-t-elle la femme ? Car tous l’ont eue. » Les sadducéens pensaient apparemment qu’une résurrection des morts créerait trop de problèmes à résoudre. Jésus leur dit :

« Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu… Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ? Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants. » (Matthieu 22.29-32)

Dans le passage parallèle dans l’Évangile de Luc, Jésus ajoute : « car pour lui tous sont vivants » (Luc 20.38). Dieu avait prononcé ces mots concernant Abraham, Isaac et Jacob des centaines d’années après leurs morts, et pourtant, au lieu de dire, « J’étais leur Dieu », il dit à Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. » Ils n’avaient pas cessé d’exister. Ils se trouvaient dans le séjour des morts, et Dieu les voyait toujours.

Peut-être que les sadducéens avaient basé leur raisonnement sur des passages de l’Ancien Testament, tel qu’Ecclésiaste 3.19,21 :

« Car le sort des fils de l’homme et celui de la bête sont pour eux un même sort ; comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre… qui sait si le souffle des fils de l’homme monte en haut, et si le souffle de la bête descend en bas dans la terre ? »

Malgré la conclusion du livre qui assure le lecteur que Dieu, après tout, « amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Eccl. 12.16), ceux qui vivaient avant le temps de Jésus avaient moins de renseignements de la part de Dieu concernant ce qui arrive après la mort. Mais Jésus a enlevé les doutes qui pouvaient rester. Selon l’apôtre Paul, Dieu nous a appelés « selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels, et qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Tim. 1.9,10).

D’autres personnes se basent sur le sens des mots grecs ou hébreux pour « esprit » et « âme » pour dire que l’homme cesse d’exister lors de sa mort physique. En effet, ces mots signifient souvent « souffle » ou se réfèrent simplement à une personne. Il est vrai que le mot traduit « esprit » signifie parfois souffle, mais essayez de remplacer le mot « esprit » par « souffle » dans les passages suivants : « qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit (le souffle ??) soit sauvé au jour du Seigneur Jésus » (1 Cor. 5.5) ; « … purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit (du souffle ??) en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu » (2 Cor. 7.1) ; « Frères, que la grâce de notre seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! (avec votre souffle ??) » (Gal. 6.18). Pareillement, les mots traduits par « âme » peuvent désigner une personne tout entière, comme dans Actes 2.41, 43; 1 Pierre 3.20. Mais il est clair qu’ils n’ont pas toujours ce sens. Quand Élie a ressuscité le fils de la veuve qui le logeait, il pria : « Éternel, mon Dieu, je t’en prie, que l’âme de cet enfant revienne au-dedans de lui ! » (1 Rois 17.21). Son âme avait quitté son corps, mais elle existait toujours. Et il est évident que le mot « âme » ne se réfère pas simplement à l’enfant en tant que personne. En Matthieu 10.28 Jésus dit : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » Si l’âme signifie simplement la vie animale, comment pourrait-on tuer le corps sans tuer l’âme ? Il faut donc toujours regarder le contexte pour déterminer le sens d’un mot. Dans tous les cas, il est clair que l’homme n’est pas simplement un être physique, comme les animaux ; il a aussi une partie spirituelle, « l’homme intérieur » selon 2 Corinthiens 4.16–5.1, qui est invisible. Or, « les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. »

L’idée du châtiment par « désintégration »

D’autres personnes ne s’opposent pas forcément à l’idée que l’être humain est doté d’une âme mais rejettent l’idée que cette âme pourrait subir un châtiment éternel.

Il y en a qui pensent que les mots « faire périr » ou « détruire » signifient toujours « anéantir ». Quand ils lisent qu’il faut craindre « Celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne » (Matt. 10.28), ils tirent la conclusion qu’une personne est consumée en quelque sorte dans le feu de l’enfer et finit par ne plus exister. Mais le mot grec apollumi traduit « périr » dans ce verset est traduit « perdre » en Luc 15.4,6 et 24 en parlant de la brebis, la pièce d’argent et le fils prodigue : tous les trois ont été retrouvés – ils n’avaient pas cessé d’exister. Ce même mot est employé pour parler de nourriture qui « périt » (Jean 6.27), des outres « perdues » ou « ruinées » parce qu’éclatées (Luc 5.37), et des marins en danger de se noyer (périr) (Matt. 8.25). Le sens n’est jamais « anéantir ». Les démons que Jésus chassait lui demandaient tantôt s’il est venu pour les « perdre » (apollumi) (Marc 1.24), tantôt s’il est venu les « tourmenter » (kolasis) (Matt. 8.29). Ils pensaient au même sort, et ce n’était pas l’anéantissement.

Plusieurs passages seraient difficiles à concilier avec l’idée que la personne condamnée à l’enfer est simplement anéantie ou volatilisée. Après avoir dit que ceux qui avaient violé la loi de Moïse pouvaient être condamnés à la mort, l’auteur de l’Épître aux Hébreux demande : « De quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu ? » (Héb. 10.29). Il y a donc un châtiment pire que la mort.

Jésus dit en Matthieu 26.24 concernant celui qui le trahissait : « Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né. » S’il n’était pas né, il aurait été inexistant. Mais l’inexistence serait préférable au sort qui attendait Judas.

Plusieurs passages affirment clairement que certaines personnes seront châtiées plus sévèrement que d’autres (Matt. 10.15; 11.22-24; Luc 12.46-48). Comment peut-il y avoir de degrés d’anéantissement ?

Qu’il soit plus sévère ou moins sévère, le châtiment des réprouvés est décrit par le même mot que celui qui décrit le bonheur des justes : tous les deux seront « éternels » (Matthieu 25.46).

Enfin, tandis que la Bible dit « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur… afin qu’ils se reposent de leurs travaux » (Apoc. 14.13), voici la description du sort de celui qui n’est pas sauvé par Jésus : « Il sera tourmenté dans le feu et le soufre… et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit » (Apoc. 14.10,11). Apocalypse 20.10 dit que le diable sera « jeté dans l’étang de feu et de soufre » où il sera « tourmenté jour et nuit, aux siècles des siècles ». Les hommes et les femmes qui se seront laissés séduire par Satan partageront ce sort. Le Juge leur dira : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu 25.41).

Le besoin de prêcher sur l’enfer

Que cette doctrine nous plaise ou pas importe très peu. Nous avons besoin de l’enseigner pour plusieurs raisons. D’abord, parce que, étant donné que le Fils de Dieu lui-même l’a enseignée, elle doit être vraie. Les apôtres inspirés l’ont enseignée également. La réalité du châtiment éternel qui attend les hommes perdus nous fait apprécier davantage le salut que Jésus nous donne. On néglige trop souvent la bonne nouvelle quand on ne saisit pas la mauvaise nouvelle de notre condition en tant que pécheurs. La doctrine de l’enfer motive très souvent à l’obéissance à la loi de Dieu. Il peut être vrai que l’amour soit une motivation plus noble que la crainte de la punition, mais Jésus lui-même n’a pas hésité de motiver les hommes en leur parlant du jugement à venir. Cette doctrine doit nous donner plus de zèle et de l’urgence dans la prédication de l’Évangile. « Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes » (2 Cor. 5.11).

Conclusion

Pour être honnête, beaucoup ne rejettent pas la doctrine de l’enfer parce qu’elle n’est pas biblique. C’est plutôt parce que la simple idée leur paraît trop injuste et contraire à la nature d’un Dieu qui aime ses créatures. Mais le Dieu d’amour est aussi un Dieu de justice. Sa parole nous dit : « Considère la bonté ET la sévérité de Dieu » (Rom. 11.22). Ces deux qualités se confondent dans la croix de Christ, là où Dieu a puni nos péchés et « prouvé son amour envers nous » (Rom. 5.8). Quelle tragédie que tant de personnes auront à subir la punition dans l’enfer alors que Jésus l’a déjà subie pour eux au Calvaire !

S’il nous semble que le châtiment de l’enfer est trop grand par rapport à la faute, il se peut que nous ne saisissions ni la sainteté et la justice de Dieu, ni la gravité du péché et le bien-fondé de sa colère. Quoi qu’il en soit, acceptez que Dieu sait mieux que les hommes ce qui est juste, et saisissez le salut qu’il vous offre avant que ce ne soit trop tard.

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 1)

Attitudes envers la mort

Il n’y a pas de réalité plus universelle que la mort. Nous devons faire face à la mort de personnes qui nous sont très chères, et chacun de nous doit faire face à la certitude de sa propre mort. Dans certaines cultures on évite à tout prix d’en parler ou d’y penser. C’est un sujet qui met beaucoup de gens mal à l’aise. La mort provoque souvent la peur, le désespoir, la tristesse profonde et un sens de futilité. Même ceux dont l’existence sur terre est devenue très pénible à cause de la douleur, la solitude, ou d’autres circonstances difficiles souhaitent rarement que la mort vienne plus vite. Ils s’accrochent à la vie de façon tenace. Et quand la mort frappe nos bien-aimés, on réagit tantôt avec des pleurs et d’autres manifestations de détresse émotionnelle, tantôt dans l’engourdissement, tantôt dans la colère ou l’indignation.

Sur le plan émotionnel, le chrétien peut ressentir dans un premier temps les mêmes émotions que quiconque lorsque la mort le menace ou lui arrache, surtout de façon inattendue, une personne qu’il aime. Mais quand sa foi aura repris le dessus, quelle sera son attitude à l’égard de la mort ? Jésus-Christ a-t-il changé de façon fondamentale notre manière de penser et même de réagir émotionnellement à cette réalité universelle qu’est la mort ?

Sa résurrection a tout changé

L’apôtre Paul affirma que « notre Sauveur Jésus-Christ… a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Timothée 1.10). Le Christ a détruit, ou aboli, la mort, non en faisant que les hommes ne meurent plus, mais en démontrant que la mort n’est pas l’état final de l’homme. La résurrection de Jésus garantit la nôtre (1 Corinthiens 15.20-22). Jésus s’est montré plus puissant que la mort, et il nous dit que « l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement » (Jean 5.28,29).

Ceux qui vécurent sous l’Ancien Testament n’avaient pas cette conception claire et certaine de la vie après la mort. La souffrance de Job était aggravée par son ignorance sur ce point. Il dit :

« Un arbre a de l’espérance : quand on le coupe, il repousse, il produit encore des rejetons ; quand sa racine a vieilli dans la terre, quand son tronc meurt dans la poussière, il reverdit à l’approche de l’eau, il pousse des branches comme une jeune plante. Mais l’homme meurt, et il perd sa force ; l’homme expire, et où est-il ? Les eaux des lacs s’évanouissent, les fleuves tarissent et se dessèchent ; ainsi l’homme se couche et ne se relèvera plus, il ne se réveillera pas tant que les cieux subsisteront, il ne sortira pas de son sommeil… Si l’homme une fois mort pouvait revivre, j’aurais de l’espoir tout le temps de mes souffrances, jusqu’à ce que mon état vînt à changer. » (Job 14.7-12,14)

Job dit que l’homme n’est pas comme l’arbre qu’on abat et qui peut éventuellement repousser. Il ne croyait ni à la résurrection ni à la réincarnation. Il ne croyait pas non plus que l’homme cesse d’exister lorsqu’il meurt, mais que son existence triste dans le séjour des morts, un monde d’ombres, ne permettrait pas la sorte d’activité qui glorifie Dieu (voir Ésaïe 38.18,19). Dieu n’avait pas clairement révélé au temps de Job l’idée de la résurrection, telle que nous la connaissons dans le Nouveau Testament. L’idée s’éclaircissait quand même au cours des siècles de l’histoire juive (Daniel 12.2,3), et au premier siècle beaucoup de Juifs, tels les pharisiens, croyaient fermement à la résurrection des morts (Actes 23.8; Jean 11.23,24). Les sadducéens contestaient cette idée (Luc 20.27-38), mais l’Évangile et la résurrection de Jésus lui-même ont mis fin à ce débat pour toujours : Jésus notre Seigneur « a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Tim. 1.10).

Il est clair que le chrétien est très béni par la victoire de Jésus sur la mort. En parlant de notre résurrection future, l’apôtre Paul écrit en 1 Corinthiens 15.54-57 :

« Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire. Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! »

Puisqu’il en est ainsi, il y a certaines réactions à la mort qui sont très répandues parmi les gens du monde, mais qui ne sont pas très raisonnables chez le chrétien.

Ed Ritchie exprime cette idée dans le cantique « Seigneur, dans ma souffrance », où le chrétien s’adresse à lui-même en ces termes :

« Âme faible et craintive,
Pourquoi donc te troubler ?
Quand tu n’es plus captive,
Comment peux-tu trembler ?
Laisse aux enfants du monde
Les soucis et les pleurs. »

Voyons donc trois attitudes ou comportements qui n’ont plus vraiment de place en nous qui sommes en Jésus-Christ.

Ne pas craindre

Avant la mort et la résurrection de Jésus, Satan avait comme arme « la puissance de la mort », mais Jésus est venu dans le monde afin « qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude » (Hébreux 2.14,15). La peur de mourir opprime les hommes, mais elle les fait tomber dans de nombreux péchés, aussi. Parce qu’on a peur de mourir, on se tait quand il faudrait élever la voix pour s’opposer à l’injustice ; on reste au loin quand la compassion devrait motiver à s’approcher pour servir les malades, les prisonniers, ou ceux qui se trouvent en divers dangers. Parce qu’on a peur de la mort, on a recours aux praticiens occultes – les marabouts en Afrique de l’ouest, les guérisseurs païens en divers pays, les houngans en Haïti – et l’on commet ainsi une grave infidélité contre Dieu. Par peur de la mort, on renie son Seigneur, comme l’apôtre Pierre l’a fait (Luc 22.54-62). Toutes sortes de tentations perdent leur force quand l’homme n’a plus peur de la mort.

D’où vient cette crainte de la mort ? Peut-être qu’on a peur de l’inconnu ; peut-être qu’on a peur de perdre ce qu’on aime : ses conforts, ses proches, son activité dans le monde, les choses pour lesquelles on a tant lutté pendant sa vie ; peut-être qu’on a peur de la condamnation au dernier jugement. Le chrétien fidèle sait que, grâce au Seigneur Jésus, il a la promesse de la vie éternelle avec Dieu. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Romains 8.1). Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement (sous la condamnation), mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5.24). Si nous croyons vraiment à cette bonne nouvelle que nous prêchons, nous pourrons avoir l’attitude exprimée par l’apôtre Paul : « Christ est ma vie, et la mort m’est un gain. Mais s’il est utile pour mon œuvre que je vive dans la chair, je ne saurais dire ce que je dois préférer. Je suis pressé des deux côtés ; j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur ; mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair » (Philippiens 1.21-24). Paul n’avait peur ni de ce que la vie lui réservait, ni de la mort. Mais à cause de sa foi aux promesses de Dieu, il était convaincu que la mort était préférable. Au lieu de l’éviter à tout prix, il était prêt à accueillir la mort avec joie quand le Seigneur déciderait que le moment était venu.

Dans un autre passage, il exprime la même confiance, celle que tout chrétien fidèle devrait démontrer dans sa vie :

« Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre (notre corps) est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste… Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons qu’en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur. » (2 Corinthiens 5.1,2,6)

Ne pas s’affliger comme les autres

Quand une personne que nous avons aimée vient à mourir, il est normal de ressentir de la tristesse, car nous éprouvons une sorte de perte. Même si nous ne connaissions pas intimement le défunt, la douleur que nous lisons dans les visages de ses proches peut nous toucher et faire couler quelques larmes. Quand Jésus se trouvait devant le tombeau de son ami Lazare, bien qu’il sache fort bien qu’il allait ressusciter Lazare quelques instants après, le Seigneur pleura (Jean 11.35). C’était normal : Jésus était plein de compassion. Quand Étienne, le premier martyr chrétien, fut lapidé à mort, la Bible dit que « des hommes pieux ensevelirent Étienne, et le pleurèrent à grand bruit » (Actes 8.2). C’était un homme de bien, et il avait été tué par une foule en furie pour avoir eu le courage de dire la vérité. Il était normal d’avoir un sentiment navré et amer devant une telle injustice, devant la mort gratuite d’un tel homme.

Malgré la tristesse naturelle que nous ne voulons pas rejeter, il devrait y avoir une différence profonde entre la réaction des chrétiens à l’égard de la mort de l’un des leurs et la réaction des non-chrétiens face à la mort. Paul dit en 1 Thessaloniciens 4.13 : « Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont pas d’espérance. » Après avoir rassuré ses lecteurs qu’au retour de Jésus-Christ les morts ressusciteront et que nous serons toujours avec le Seigneur, il ajoute : « Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles » (1 Thessaloniciens 4.18). La mort ne représente pour nous chrétiens qu’une séparation temporaire de nos bien-aimés en Christ. En plus, nous trouvons du réconfort dans la confiance que ceux qui nous ont devancés ne souffrent pas ; au contraire, ils sont bénis : « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent » (Apocalypse 14.13).

Tout comme notre espérance chrétienne vainc la peur, elle adoucit la tristesse.

Ne pas se fâcher

Une autre réaction à la mort qui ne devrait pas caractériser le chrétien, c’est la colère contre Dieu. Il est vrai qu’il y a des situations où Dieu fait ou permet des choses que nous ne comprenons pas, des choses qui suscitent en nous une forte douleur émotionnelle. Nous lui avons prié d’épargner la vie de notre enfant, mais l’enfant est quand même décédé. Un désastre, tel qu’une inondation ou un tremblement de terre, ou bien une guerre, a provoqué la mort de quelques dizaines de milliers de personnes, et nous nous demandons pourquoi Dieu n’est pas intervenu pour les sauver. Un conducteur soûl provoque un accident dans lequel un chrétien fidèle perd la vie, tandis que celui qui était en faute en sort indemne. Celui qui ne « mérite » pas la mort est fauché par elle ; quant à celui qui ne mérite pas de vivre ou qui n’a plus vraiment envie de vivre, il survit. Certaines personnes qui sont touchées par ces situations qui nous semblent tellement injustes se rebellent contre Dieu. Elles se fâchent contre lui et l’accusent. Une femme m’a dit tout récemment qu’elle avait perdu son père quand il n’avait que 39 ans et qu’elle était encore petite (trois ans). On lui avait dit que le Seigneur avait « pris » son papa, ce qui l’avait rendue amère envers Dieu pendant des années. Elle me disait qu’on pouvait dire que le défunt était « avec le Seigneur » mais qu’on ne devait jamais dire que le Seigneur « avait pris » la personne. Elle peut très bien avoir raison de ne pas employer certains termes avec de jeunes enfants qui, bien sûr, ne sont pas en mesure de comprendre comme des adultes. Mais une grande personne devrait reconnaître ce que dit le Créateur et le Souverain de l’univers : « Sachez donc que c’est moi qui suis Dieu, et qu’il n’y a point de dieu près de moi ; je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris, et personne ne délivre de ma main » (Deutéronome 32.39).

Gardons-nous de condamner les décisions de l’Omniscient. Nous ne savons pas ce qu’il sait. Qu’il condamne ou qu’il pardonne, qu’il bénisse ou qu’il envoie l’épreuve, nous ne sommes pas qualifiés pour lui dire qu’il a mal fait. Sa Parole nous rappelle : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55.8,9). Non seulement Dieu est omniscient, mais il est le Créateur de toutes choses et de plein droit le Maître incontesté de l’univers. Plus que quiconque, nous les chrétiens devrions accepter son autorité et nous soumettre humblement à ses décisions. Dans un autre numéro nous avons paraphrasé ce que Dieu dit à Job, qui dans sa souffrance avait dit des choses très osées : « Job, le fait que tu souffres ne te donne pas le droit de me blâmer, et ne te dispense pas du devoir de t’approcher de moi dans l’humilité et la soumission. Je n’ai aucun besoin de me justifier devant un être humain, et je ne te donnerai pas d’explications simplement parce que tu en as réclamées. » La Bible dit en Actes 13.36 : « David, après avoir en son temps servi au dessein de Dieu, est mort [et] a été réuni à ses pères. » C’est Dieu qui décide quand une personne a fini de servir à son dessein et peut s’en aller pour recevoir sa récompense éternelle.

Mais ce n’est pas simplement parce que nous reconnaissons l’autorité de Dieu que nous pouvons accepter ses décisions concernant la vie et la mort ; nous avons, en plus, l’assurance de sa justice et de son amour. En Romains 5.8 Paul dit : « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » Quoiqu’il arrive dans notre vie, nous pouvons être certains d’une chose : Dieu nous aime. Quand le malheur frappe, on est tenté de dire : « Pourquoi Dieu ne m’aime-t-il pas ? S’il m’aimait, il ne permettrait pas une telle tragédie dans ma vie. » Il se peut que nous ne comprenions jamais pourquoi tel événement douloureux s’est produit, mais une chose est sûre : si Dieu ne nous aimait pas, il n’aurait jamais envoyé son Fils unique pour qu’on le maltraite et l’humilie, pour qu’il souffre et meure sur une croix à notre place. Un tel amour est insondable et indéniable.

Dieu a le droit d’appeler en jugement n’importe qui à n’importe quel moment. Il n’agit pas injustement quand il le fait. Supposez que Dieu « fait mourir » un jeune chrétien qui avait devant lui, à nos yeux, toute une vie de joie et de service à rendre dans l’Église. Nous pouvons être sûrs que ce jeune ne se lamentera pas dans l’au-delà de tout ce qu’il n’a pas eu l’occasion de vivre ici sur la terre. Comme Paul l’a dit : « J’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur » (Phil. 1.23).

Pèlerins sur cette terre

Une idée qui revient souvent dans la Parole de Dieu est que nous sommes de passage dans ce monde et que nous ne devons pas trop nous y attacher. « Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme » (1 Pierre 2.11). « Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir » (Hébreux 13.14). « Ils ne pensent qu’aux choses de la terre. Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ » (Philippiens 3.19,20). « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel… Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Matthieu 6.19-21). Nous rappeler que nous sommes là pour peu de temps nous aide à fixer les yeux sur notre destination finale et à supporter les difficultés et les privations de cette vie, sachant que « les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (Romains 8.18).

Conclusion

Parfois, on entend quelqu’un parler d’une situation où une vie a été en danger. Si la personne n’est pas morte, même si elle a été blessée ou doit se contenter d’une santé qui sera toujours fragile, on se console en disant qu’elle a pu « éviter le pire ». Certes, il y a dans une telle situation de quoi remercier Dieu. En même temps, le chrétien devrait reconnaître que la mort n’est pas du tout « le pire » qui puisse arriver ; au contraire, elle permet au fidèle d’entrer dans un bonheur parfait et éternel. Le pire, c’est le fait de mourir dans un état de rébellion contre son Dieu. Ce n’est que dans le cas où il vit dans l’infidélité que le chrétien devrait craindre la mort. Ce n’est donc pas la mort qui est l’ennemi ; c’est le péché.

La réalité de la mort tout autour de nous devrait nous amener à vivre de telle manière que nous soyons prêts pour le jugement. La philosophie du monde est « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (1 Cor. 15.32). La philosophie des chrétiens est que la mort est pour eux un gain, mais elle leur rappelle aussi l’urgence de la mission que Dieu leur confie tant qu’ils sont sur la terre :

« Nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. C’est pour cela aussi que nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes » (2 Corinthiens 5.8-11)

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 1)

Funérailles chrétiennes

Différentes cultures ont différentes façons de faire quand une personne meurt. Certaines pratiques sont moralement neutres : ce sont simplement des manières d’honorer la mémoire du disparu ou de consoler les endeuillés. D’autres pratiques sont contraires à la foi chrétienne. Quelle que soit votre culture, vous devriez discerner les activités dont l’enfant de Dieu devrait s’abstenir. Il serait bien de réfléchir dans nos assemblées pour identifier les pratiques funéraires qui conviennent au peuple de Dieu et celles qu’il serait mieux de rejeter.

Parmi les païens, par exemple, certains peuples ont l’habitude d’interroger le mort pour déterminer la cause de son décès, une pratique qui était formellement défendue dans la loi de Moïse (Deut. 18.10-14; Ésaïe 8.19). D’autres cherchent à protéger les proches du défunt des esprits maléfiques au moyen de cérémonies de purification au lieu de les confier au Dieu tout-puissant. Bref, il y a de nombreuses pratiques à examiner à la lumière des Écritures.

Une fausse conception qui a été très répandue à travers l’histoire, c’est l’idée que les vivants peuvent influencer le sort de ceux qui sont morts. Ainsi on fait prononcer des messes, on offre des prières pour la paix de l’âme, et on fait brûler des cierges. Mais en fait, la Bible dit clairement que chacun recevra « selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps » (2 Cor. 5.10), et que « chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (Rom. 14.12). Après ma mort, mon sort éternel est scellé, et mes parents et amis ne peuvent rien faire pour le changer.

En fait, les funérailles se font, non pour les morts, mais pour les vivants – afin de les amener à réfléchir à leur propre besoin de se préparer pour la mort (Eccl. 7.2), et pour montrer de la solidarité et réconforter ceux qui pleurent (1 Cor. 12.26). Au lieu donc de se conformer aveuglément à des coutumes qui augmentent les soucis de ceux qui souffrent déjà de la perte de leur bien-aimé, les chrétiens devraient chercher à servir dans la simplicité et l’amour ceux qui sont en deuil.

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 1)