Confessez vos péchés les uns aux autres

Est-il nécessaire au chrétien de confesser ses péchés ? Quand faut-il les confesser, et à qui ? Et que veut dire au juste ce mot « confession » ?

Confesser signifie « avouer, déclarer, dire ». Au fond, confesser, c’est faire connaître quelque chose. Ainsi nous parlons de confesser notre foi en Christ, c’est-à-dire de déclarer devant d’autres personnes ou d’affirmer publiquement que nous croyons en Jésus, que nous le reconnaissons comme Seigneur. Quand il s’agit de la confession de nos péchés, plusieurs idées sont sous-entendues : la personne qui confesse un péché reconnaît que l’acte qu’elle a posé était bien un péché. En principe, elle n’essaie pas de justifier son acte comme s’il n’était pas tellement grave. La personne qui confesse doit regretter le mal qu’elle a fait, et elle doit désirer recevoir le pardon.

Le chrétien confesse ses péchés à Dieu

L’apôtre Jean écrit :

« Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. » (1 Jean 1.7-10)

Ce passage réconforte le chrétien qui fait de son mieux pour plaire à Dieu dans sa vie quotidienne, celui qui « marche dans la lumière ». Même quand nous marchons « dans la lumière », il nous arrive de commettre des péchés. Personne parmi nous ne peut prétendre être sans péché – si nous le pensons, c’est que nous nous séduisons. Mais ce passage nous dit que si nous confessons nos péchés, Dieu nous pardonne et nous purifie. En plus, si nous demeurons des chrétiens fidèles (non pas des chrétiens « parfaits », mais des chrétiens qui marchent dans la lumière), le sang de Jésus nous purifie continuellement de tout péché. Ce n’est pas du tout que nous avons « un permis de pécher » ; mais nous ne devons pas vivre dans la crainte que s’il nous arrivait de commettre un péché sans nous en rendre compte, et de mourir subitement avant de pouvoir le confesser, nous serions éternellement perdus : le sang de Christ nous purifie. Seulement, nous ne devons pas nous entêter volontairement dans un péché, mais plutôt le confesser à Dieu et nous en détourner.

En Actes 8, nous avons un exemple très clair qui montre ce qu’un chrétien doit faire quand il se voit coupable d’avoir péché. Un ancien magicien du nom de Simon s’était converti. Il avait cru à la bonne nouvelle et s’était fait baptiser (Actes 8.13). Quand les apôtres Pierre et Jean arrivèrent dans sa ville, une ville de Samarie, ils imposèrent les mains sur de nouveaux chrétiens et leur communiquèrent des dons miraculeux du Saint-Esprit.

« Lorsque Simon vit que le Saint-Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l’argent, en disant : Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j’imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit. » (Actes 8.18,19)

Comme des chamans ou sorciers font dans certains milieux aujourd’hui, Simon avait sans doute l’intention de récupérer son investissement et même s’enrichir en vendant les dons de l’Esprit. Qu’il ait pu mettre à exécution son plan ou pas, cette pensée était en elle-même un péché, et l’apôtre Pierre l’informa que son cœur n’était pas droit devant Dieu. Voilà donc quelqu’un qui, après son baptême, se trouve à nouveau dans un état de péché. Qu’est-ce que Pierre lui recommanda de faire ? « Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton cœur te soit pardonnée, s’il est possible » (Actes 8.22). Bien que le mot « confesser » ne soit pas utilisé ici, il est évident que Pierre lui dit de reconnaître son péché devant Dieu et de demander pardon.

Faut-il passer par un prêtre ou un pasteur pour obtenir le pardon quand on confesse son péché ? Non. Celui qui nous sert de médiateur, d’avocat, et de sacrificateur, c’est Jésus-Christ.

« Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. » (1 Tim. 2.5,6)

« Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un pèche, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » (1 Jean 2.1)

« Mais Jésus vit pour toujours, et sa tâche de prêtre n’a pas à être transmise à quelqu’un d’autre. C’est pourquoi il peut sauver, maintenant et toujours, ceux qui s’approchent de Dieu par lui, car il est toujours vivant pour prier Dieu en leur faveur. Jésus est donc le grand-prêtre qu’il nous fallait. Il est saint, il n’y a aucun mal et aucun péché en lui, il a été séparé des pécheurs et élevé au-dessus des cieux. » (Héb. 7.24-26, FC)

N’est-il jamais nécessaire de confesser à un homme ?

Quand Dieu est le seul offensé par nos péchés, c’est à lui seul que nous avons à confesser. Il s’agit, par exemple, des péchés qui sont cachés dans nos cœurs mais que Dieu voit. Jésus parle de ce genre de péché en Matthieu 5.28 : « Mais moi, je vous dis que quiconque regard une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » Nous confessons de tels péchés à Dieu et n’avons pas forcément besoin d’en parler à autrui.

Mais tous les péchés ne sont pas cachés. Certains péchés touchent directement d’autres personnes. Il peut ne pas suffire de chercher le pardon de Dieu ; nous devons aussi chercher le pardon de la personne contre laquelle nous avons péché. On peut donc parler de confession privée. Voilà ce qui est sûrement l’un des devoirs les plus négligés chez les chrétiens, malgré le fait que Jésus en a parlé clairement : « Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter ton offrande » (Matt. 5.23,24). Jésus n’a pas dit : « Va te confesser chez un prêtre ». Il dit d’aller voir la personne à qui vous avez fait du tort, de chercher le pardon de cette personne, et puis de revenir vers Dieu.

Il est utile de signaler que si le pécheur a sincèrement et humblement cherché le pardon de celui qu’il a offensé, et que ce dernier a refusé de lui pardonner, Dieu peut toujours pardonner au pécheur. L’offensé qui veut garder rancune ne peut pas prendre le coupable pénitent en otage et lui fermer la porte du ciel. C’est l’offensé qui serait à son tour en faute :

« Prenez garde à vous-même. Si ton frère a péché, reprends-le ; et, s’il se repent, pardonne-lui. Et s’il a péché contre toi sept fois dans un jour et que sept fois il revienne à toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras. » (Luc 17.3,4)

Il y a parfois lieu de faire une confession publique. Jésus dit en Matthieu 18 : « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » L’affaire s’arrête là. Pas besoin d’en parler à d’autres personnes. Jésus continue : « Mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. » Si la personne en faute reconnaît son péché et désire le pardon, il s’agira d’une confession semi-privée, c’est-à-dire devant un petit nombre de témoins. Mais « s’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ». Maintenant le problème est connu de manière publique, et si le frère en faute reconnaît son péché, il faudra une confession publique (Matt. 18.15-17). Il y a d’autres situations où une confession publique est à recommander parce que le péché fut commis de façon publique, ou parce que le coupable a fait du mal à tout un groupe ou une communauté.

La confession peut apporter plus que le pardon

Confesser un péché n’est pas toujours facile, mais il fait souvent du bien. David écrivit il y a trois mille ans :

« Tant que je ne reconnaissais pas ma faute, mes dernières forces s’épuisaient en plaintes quotidiennes. Car de jour et de nuit, Seigneur, tes coups pleuvaient sur moi, et j’étais épuisé comme une plante au plus chaud de l’été. Mais je t’ai avoué ma faute, je ne t’ai pas caché mes torts. Je me suis dit : « Je suis coupable, je dois le reconnaître devant le Seigneur. » Et toi, tu m’as déchargé de ma faute. » (Ps. 32.3-5)

Bien que notre orgueil rende difficile la confession, la paix avec Dieu et la paix intérieure qu’elle nous procure valent bien la peine d’avouer nos péchés. Combien de personnes n’arrivent pas à dormir parce qu’elles sont tourmentées par leurs propres crimes ? Combien vivent dans la peur de la mort parce qu’ils savent que la condamnation les attend au jour du jugement ? Combien semblent être en colère avec tout le monde, quand le vrai problème est une conscience qui les accuse jour et nuit ? Dieu sait déjà tout le mal que nous avons commis – il nous demande de confesser pour notre propre bien, dans ce monde et dans l’au-delà.

Même notre santé physique peut dépendre de la confession de nos péchés, car la maladie est parfois une sorte de châtiment que Dieu envoie pour nous pousser à la repentance.

« Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficacité. » (Jacques 5.16)

Non seulement la confession permet d’obtenir le pardon de Dieu et le soulagement de la conscience, elle peut aussi aider à surmonter le péché. On dit que le premier pas qu’un alcoolique doit prendre est de reconnaître qu’il est bien alcoolique ; il doit faire face au problème qu’il a avec la boisson. Voilà une raison pour être assez précis quand nous prions Dieu de pardonner nos péchés. Au lieu de dire : « Dieu, pardonne tous mes péchés », il est mieux de prier : « Pardonne-moi d’avoir menti à ma femme, d’avoir été jaloux de mon cousin, d’avoir été paresseux au boulot, de m’être emporté sans cause envers mes enfants, etc. » Après s’être examiné et avoir confessé les péchés que l’on voit dans sa vie, on peut aussi demander pardon des torts qu’on a commis sans s’en rendre compte.

Parfois la confession aux hommes n’est pas une obligation pour qu’on obtienne le pardon de Dieu, mais elle est quand même utile. Vous pouvez confesser volontairement en privé à un frère ou une sœur en Christ ou publiquement devant toute votre assemblée locale. Vous pouvez encourager ainsi un autre chrétien qui lutte avec la même sorte de problème et qui découvre qu’il n’est pas seul. Vous pouvez recevoir des conseils utiles de la part de ceux qui arrivent à résister à des tentations comme les vôtres. On hésite souvent à faire savoir qu’on pèche de telle ou telle manière, car on suppose que les autres ne feront que nous condamner. Au contraire, les chrétiens ont généralement trouvé que leur famille spirituelle, l’Église, se montrait à la hauteur et manifestait l’attitude recommandée dans la Parole de Dieu :

« Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. » (Gal. 6.1,2)

Encore, le fait de confesser sa faute devant autrui ou de se consacrer de nouveau de manière publique peut aider la personne qui confesse à tenir à sa résolution, car elle a mis d’autres personnes au courant de sa faiblesse et de sa décision de la surmonter.

L’obtention du pardon par la confession est un privilège du chrétien

Une bonne partie de ce que nous avons dit jusqu’à ce point ne s’applique qu’à une catégorie de personnes : ceux qui ont déjà obéi à l’Évangile. En effet, les instructions bibliques pour ceux qui ne sont pas encore chrétiens ne sont pas les mêmes. Simon le magicien, à qui Pierre dit : « Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton cœur te soit pardonnée » (Actes 8.22), avait déjà cru en Christ et s’était fait baptiser. Lorsque Jean écrivit : « Si nous confessons nos péchés, il est juste est fidèle pour nous les pardonner », il s’adressait à ceux qui marchaient dans la lumière (1 Jn. 1.9), ceux qui étaient enfants de Dieu (3.2), ceux qui étaient passés de la mort à la vie (3.14), ceux qui croyaient au nom du Fils de Dieu (5.13).

Quand il est question d’une personne qui n’est pas encore chrétienne, elle a besoin de faire cinq choses très simples pour obtenir le pardon de Dieu :

  1. Écouter l’Évangile « par lequel vous êtes sauvés » (1 Cor. 15.1-4) ; c’est-à-dire la bonne nouvelle de la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Christ.
  2. Croire que Jésus est le Fils de Dieu (Jean 8.24).
  3. Se repentir de ses péchés (Actes 17.30,31).
  4. Confesser sa foi en Jésus (Rom. 10.9,10). (Remarquez que la confession des péchés n’a jamais été mentionnée dans le Nouveau Testament comme étant une condition du salut pour la personne qui vient à Christ. Je me demande quel pécheur pourrait se souvenir de tous les péchés qu’il a commis avant sa conversion afin de les réciter.)
  5. Se faire baptiser (Marc 16.16; Actes 22.16; Rom. 6.1-7). Étant alors baptisés en Christ, ayant revêtu Christ (Gal. 3.27), on se trouve en Christ, « en qui nous avons, par la foi, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance » (Éph. 3.12). C’est alors seulement qu’on peut s’approcher avec confiance « du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins » (Héb. 4.16).

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 3)


Voir aussi La confession biblique et la confession catholique.

La confession biblique et la confession catholique

« Sans doute le prêtre est un homme pécheur comme les autres. Mais ce n’est pas le prêtre lui-même qui pardonne : c’est Dieu qui donne Son pardon par la bouche du prêtre : le prêtre n’est qu’un intermédiaire – mais un intermédiaire que Jésus a voulu nécessaire. Avouer son péché au prêtre, c’est l’avouer au Christ et à nos frères et, ainsi recevoir le pardon de Dieu. Cacher son péché au prêtre pour le tromper, c’est vouloir cacher son péché à Jésus et à nos frères, ainsi c’est refuser le Pardon de Dieu. » (70 Questions/Réponses, Le P. Billes BABINET ; Mgr Noël KOKORA TEKRY Évêque de Gagnoa a donné l’autorisation de publier)

On nous cite le passage de Jean 20.21-23 pour justifier cette prétention. Après sa résurrection Jésus se présente au milieu des apôtres et leur dit : « La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie… Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » On peut certainement mettre en doute que cette parole que le Christ adressa aux apôtres puisse s’appliquer aux prêtres catholiques, au sujet desquels on ne trouve pas un mot dans le Nouveau Testament, mais il serait peut-être plus utile de considérer de quelle manière les apôtres eux-mêmes ont exercé ce pouvoir. En effet, dans aucun verset de la Bible on ne trouve un apôtre de Christ absoudre un pécheur à la manière des prêtres de nos jours. Qu’ils soient en face d’un païen ou d’un chrétien tombé dans la tentation, les apôtres, en tant que porte-parole de Christ, déclaraient simplement les conditions fixées par le Maître pour que le coupable reçoive le pardon de Dieu : la repentance et le baptême pour celui qui a écouté l’Évangile et cru (Actes 2.38), ou la repentance et la prière pour le chrétien souillé par un péché après son baptême (Actes 8.22).

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 3)


La Sainte Écriture ne nous interdit pas de confesser nos péchés à d’autres personnes si nous le désirons : « Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière du juste a une grande puissance » (Jacques 5.16). Mais cette confession n’est pas obligatoire, sauf pour l’offenseur qui doit confesser ses fautes à celui qu’il a outragé. Pour recevoir cette confession biblique, il n’est pas nécessaire d’être prêtre, mais il suffit d’être chrétien, c’est-à-dire d’être frère ou sœur spirituel du pécheur : « Confessez donc vos péchés les uns autres et priez les uns pour les autres. » Quand on dit : « Que les laïcs se confessent donc aux prêtres », c’est un changement que l’on apporte à la Parole de Dieu, qui déclare : « les uns aux autres ». Si les laïcs doivent se confesser aux prêtres, les prêtres, réciproquement, doivent le faire aux laïcs !

Jusqu’à la fin du 12e siècle de l’ère chrétienne, les prêtres catholiques, continuant la tradition apostolique, ne donnaient pas l’absolution aux pécheurs, mais comme le font encore maintenant les prêtres grecs, ils priaient seulement Dieu de pardonner au pénitent qui se confessait… Mais, aujourd’hui, c’est le prêtre catholique, pécheur lui-même, qui pardonne les péchés au nom de Jésus… Mais où a-t-il puisé ce pouvoir ? Dans toute la Bible, il n’en existe pas la moindre trace.

Écrit par Fausto SALVONI (ancien prêtre catholique, ancien professeur de langues orientales du Grand Séminaire de Milan) dans le livre, Dois-je renoncer à ma soutane ? (disponible également dans le chapitre Jésus-Christ : Médiateur unique de l’édition élargie de son livre Un ancien prêtre vous parle).

(Dans Vol. 14, No. 3)


On peut fouiller la Bible tout entière sans trouver une trace du « sacrement de la confession ». On peut chercher partout dans les écrits du premier millénaire du christianisme sans trouver une autorisation de la pratique ni même une indication qu’une telle pratique existait. En parcourant les écrits de Chrysostome, Athanase, Nestorius, Tertullien, Jérôme, Origène, et même Augustin, on arrive à la conclusion, qu’on le veuille ou pas, que tous ces « Pères de l’Église », qui écrivirent en grand détail au sujet des pratiques et des croyances de leur époque (2e au 5e siècles), vécurent et moururent sans observer ce « sacrement » ni même en entendre parler. Rien ne suggère que, pendant mille ans après la mort de Christ, les chrétiens aient été obligés de se prosterner devant un prêtre et lui confesser secrètement leurs péchés.

Ce n’était qu’au quatrième concile du Latran en l’an 1215, sous la direction d’Innocent III, que le sacrement de la confession fut rendu obligatoire pour tous les catholiques. Le concile décréta qu’au moins une fois par an les catholiques devaient se confesser et chercher l’absolution auprès d’un prêtre. Ce décret fut plus tard confirmé par le concile de Trente, Séance 14, à partir du 25 novembre 1551.

L’histoire montre clairement que « le sacrement de pénitence et de réconciliation », y compris la confession au prêtre, ne fut pas institué par Christ. Il s’agit bien au contraire d’une invention humaine qui ne fut imposée à la communauté catholique qu’aux environs de 1215 apr. J.-C., presque 1200 ans après la mort de Christ.

Greg LITMER,
Catholicism Under the Microscope
(Dans Vol. 14, No. 3)


Voir aussi Confessez vos péchés les uns aux autres.

Gardez-vous des idoles

Qu’est-ce qu’une idole ?

Tout le monde ne comprend pas l’idolâtrie de la même manière. Selon le Petit Larousse, une idole est une « image ou représentation d’une divinité qui est l’objet d’un culte d’adoration ». D’autres dictionnaires parlent également de « figure, statue, objet matériel qu’on suppose habités par la divinité qu’ils représentent et qui sont adorés comme la divinité elle-même ». En d’autres termes, certains considèrent l’idole comme une simple représentation de quelque chose qu’ils adorent ; d’autres considèrent l’idole comme étant habitée ou animée d’un être ou puissance spirituel et donc un objet d’adoration en elle-même.

Bizarrement, on peut avoir une idole dans sa vie sans s’en rendre compte. Selon Éphésiens 5.5, ceux qui sont cupides, c’est-à-dire amoureux de l’argent, ont une idole : « Car, sachez-le bien, aucun… cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. » Jésus parle de la même vérité en Matthieu 6.24 : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon [la richesse]. » Le Seigneur nous enseigne donc que l’argent peut devenir une sorte d’idole, un faux dieu que nous servons, même si nous ne dirions jamais en nous-mêmes que l’argent est notre dieu.

Quelle est l’attitude de Dieu à l’égard de l’idolâtrie ?

Que ce soit une statue devant laquelle on se prosterne ou quelque chose que nous avons trop exalté dans notre cœur et que nous « servons » même inconsciemment, l’attitude de Dieu envers les idoles a toujours été très nette : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » (Exode 20.3).

Mais considérons en particulier son attitude à l’égard des idoles dans le premier sens du mot, celui des images, statues ou objets dont on se sert dans la religion, devant lesquels on se prosterne, fait des prières ou offre divers genres de sacrifices. Le deuxième des dix commandements est catégorique :

« Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux. » (Exode 20.4,5)

Malgré ces commandements si clairs, Israël tomba maintes fois dans le péché de l’idolâtrie, et les prophètes de Dieu appelaient constamment le peuple à se repentir et à servir l’Éternel seul. Voici, par exemple, les propos du prophète Habacuc :

« À quoi sert une image taillée, pour qu’un ouvrier la taille ? À quoi sert une image en fonte et qui enseigne le mensonge, pour que l’ouvrier qui l’a faite place en elle sa confiance, tandis qu’il fabrique des idoles muettes ? Malheur à celui qui dit au bois : Lève-toi ! À une pierre muette : Réveille-toi ! Donnera-t-elle instruction ? Voici, elle est garnie d’or et d’argent, mais il n’y a point en elle un esprit qui l’anime. L’Éternel est dans son saint temple. Que toute la terre fasse silence devant lui ! » (Habacuc 2.18-20)

L’attitude de Dieu envers les idoles n’a pas changé dans le Nouveau Testament. Après avoir parlé du péché commis par les Israélites, l’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Ne devenez pas idolâtres, comme quelques-uns d’eux » (1 Cor. 10.7). Il écrit aux Galates : « Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie… Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu » (Gal. 5.19-21). L’Apocalypse de Jean contient plusieurs références à l’idolâtrie, et elles sont toutes négatives :

« Les autres hommes… ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains, de manière à ne point adorer les démons, et les idoles d’or, d’argent, d’airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher… Mais pour les… idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort… Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge ! » (Apocalypse 9.20; 21.8; 22.15)

Pourquoi Dieu déteste-t-il tellement l’idolâtrie ?

Comme nous l’avons vu en Exode 20.5, Dieu lui-même dit qu’il est un Dieu jaloux. Il ne tolère pas de rivaux. Quand on demanda à Jésus-Christ quel était le premier de tous les commandements, « Jésus répondit : Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force » (Marc 12.29,30). Dieu ne veut pas d’un cœur partagé. Il est vrai que la jalousie est, dans beaucoup de situations, un trait négatif ; il y a, par contre, des relations où elle est très importante, car son absence signifie un manque d’amour. Un homme marié qui ne ressent rien quand il apprend que sa femme commet l’adultère avec un autre homme n’aime tout simplement pas son épouse. Si sa femme est amoureuse d’un autre, et que cela lui est égal, il y a un problème très grave. Dieu est jaloux pour nous parce qu’il nous a créés et qu’il nous aime. Jacques s’adresse en termes très forts à certains qui ne comprennent pas cette réalité :

« Adultères que vous êtes ! Ne savez-vous pas l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. Croyez-vous que l’Écriture parle en vain ? C’est avec jalousie que Dieu chérit l’esprit qu’il a fait habiter en nous. » (Jacques 4.4,5)

Certains insistent sur l’idée qu’ils n’adorent pas le bout de bois ou le bloc de pierre qu’est l’idole – ils n’adorent que Dieu, celui que l’image représente pour eux. Peu importe. Le commandement de Dieu est clair, et il ne comporte pas d’exception pour celui qui pense à l’image d’une certaine manière : « Tu ne te feras point d’image taillée… Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras pas » (Exode 20.4,5). Et si l’on veut bien voir, la première fois que les Israélites désobéirent à ce commandement en faisant la statue d’un veau d’or, il était clair que l’image était pour eux une simple représentation du Dieu qui les avait délivrés de l’esclavage en Égypte.

« Et tous ôtèrent les anneaux d’or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron. Il les reçut de leurs mains, jeta l’or dans un moule, et fit un veau en fonte. Et ils dirent : Israël ! Voici ton dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Égypte. Lorsqu’Aaron vit cela, il bâtit un autel devant lui, et il s’écria : Demain, il y aura fête en l’honneur de l’Éternel ! » (Exode 32.3-5)

Ils traitaient cette statue comme un simple objet visible pour faciliter leur adoration du Dieu invisible. Cela n’empêche pas qu’ils avaient désobéi à l’ordre exprès de Dieu, qui se mit colère face à cette infidélité. Il dit à Moïse, qui se trouvait sur le mont Sinaï : « Va, descends ; car ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Égypte, s’est corrompu. Ils se sont promptement écartés de la voie que je leur avais prescrite » (Exode 32.7,8).

Représenter le Dieu incomparable par l’image d’une créature ne lui fait pas honneur. Au contraire. Le prophète Ésaïe demanda : « À qui voulez-vous comparer Dieu ? Et quelle représentation dresserez-vous de lui ? » (Ésaïe 40.18). L’apôtre Paul dit que les hommes « ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles » (Romains 1.23, Version Colombe). Il avait prêché aux hommes d’Athènes : « Nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’industrie de l’homme » (Actes 17.29). Toute image que l’on ferait pour représenter Dieu constitue, en réalité, une insulte à sa gloire.

Mais ce n’est pas tout. Même si des hommes ont fabriqué des images avec des sentiments pieux dans le but de faciliter l’adoration du Dieu invisible, force est de reconnaître que beaucoup de gens, surtout les moins instruits, se mettent à adorer les images elles-mêmes plutôt que ce qu’elles sont censées représenter. Leur confiance est placée dans les idoles. Les prophètes de Dieu rappelaient donc sans cesse que ces objets, fabriqués par les mains d’homme, étaient impuissants. « Ils reculeront, ils seront confus, ceux qui se confient aux idoles taillées, ceux qui disent aux idoles de fonte : Vous êtes nos dieux ! » (Ésaïe 42.17).

Jérémie dit que les idoles ne sont que mensonge, une œuvre de tromperie (Jérémie 10.1-16). Ce sont les démons qui s’en servent pour tromper les hommes. Oui, qu’on le reconnaisse ou pas, de mauvais esprits se cachent derrière les idoles et sont à l’œuvre par ce moyen pour détourner les hommes de la volonté de Dieu. L’image taillée n’a pas de pouvoir ; si une puissance se manifeste aux adorateurs des idoles, nous savons d’où elle vient :

« Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement. Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons » (1 Corinthiens 10.19,20).

Quelle attitude la Bible recommande-t-elle au chrétien ?

L’enseignement des apôtres à l’égard des idoles était très simple et très clair : les païens devaient rompre totalement avec l’idolâtrie dans toutes ses formes. Ils recommandèrent « qu’on leur écrive de s’abstenir des souillures des idoles » (Actes 15.20). Paul dit aux Corinthiens : « C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie » (1 Cor. 10.14). « Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant… C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai » (2 Cor. 6.16,17). Quant aux chrétiens de Thessalonique, Paul leur écrit : « On raconte à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai » (1 Th. 1.9). Le Nouveau Testament ne recommande jamais que les païens soient sevrés petit à petit de leurs habitudes en ce qui concerne les pratiques idolâtres et l’emploi des images. Non. Il faut une rupture totale au moment de la conversion. Comme les Éphésiens qui ont brûlé leurs livres de magie (Actes 19.19), un païen qui vient à Christ devrait brûler ses fétiches au nom de Jésus et renoncer à tout ce qui est associé aux faux dieux. Il ne faut pas se référer aux manières d’adorer ces anciens dieux pour que la transition à l’adoration du vrai Dieu soit plus facile. Considérez ce que Dieu ordonna aux Israélites quand ils s’installaient dans le pays de Canaan :

« Lorsque l’Éternel, ton Dieu, aura exterminé les nations que tu vas chasser devant toi… garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant… Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même. Tu n’agiras pas ainsi à l’égard de l’Éternel, ton Dieu. » (Deutéronome 12.29-31)

Soyons clairs : celui qui vient à Christ, mais qui s’attache encore aux idoles, n’est pas encore venu à Christ. Jésus le dit lui-même : « Nul ne peut servir deux maîtres. »

Que penser des statues de Jésus, de Marie et des « saints » ?

Contrairement à tout ce que nous venons de lire, l’Église Catholique recommande l’emploi des images dans l’adoration. « De plus, on doit avoir et garder, surtout dans les églises, les images du Christ, de la Vierge Marie Mère de Dieu et des autres saints, et leur rendre l’honneur et la vénération qui leur sont dus… à travers les images que nous baisons, devant lesquelles nous nous découvrons et nous prosternons, c’est le Christ que nous adorons et les saints, dont elles portent la ressemblance, que nous vénérons. C’est ce qui a été défini par les décrets des conciles » (Session 25 du Concile de Trente, article 1823). L’Église Orthodoxe, pour sa part, rejette les statues, mais « vénère » avec beaucoup de zèle les tableaux, ou icônes, qui représentent les mêmes personnages.

L’Église Catholique avance cet argument : « Dieu est Esprit et on ne peut pas le représenter… mais un jour, le Fils de Dieu s’est abaissé jusqu’à se faire homme comme nous : c’est Jésus-Christ (Phil. 2.6-8) – alors nous pouvons le représenter soit par un dessin soit par une statue. C’est la conséquence de l’Incarnation, le mystère du Fils de Dieu, fait homme » (70 Questions – Réponses, écrit par le prêtre Gilles Babinet, et autorisé par Noël KOKORA TEKRY, Évêque de Gagnoa, Côte d’Ivoire).

Quand on nous dit : « C’est différent maintenant », nous voulons demander : « Selon qui ? ». Est-ce que Dieu dans sa Sainte Parole nous dit quelque part qu’il est désormais permis de faire des images et de se prosterner devant elles ? Les apôtres ont-ils jamais fabriqué une statue du Seigneur pour que les premiers chrétiens s’en servent dans leur adoration ? Il n’y a dans la Bible ni commandement, ni enseignement, ni exemple apostolique pour soutenir cette pratique. Or, la Bible dit : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9).

Pour ce qui est des images de Marie, la mère de Jésus, et des « saints », on ne peut pas les justifier en parlant de l’incarnation de Jésus. En tant que Fils de Dieu, Jésus est digne d’être adoré, même si on ne doit pas le faire au moyen des statues. Mais Marie et les « Saints » ne sont pas divins. Ils sont des créatures, et non pas Dieu. On n’a aucun droit de leur vouer un culte quelconque.

Adoration ou vénération ?

L’Église Catholique essaie de créer une distinction entre « adorer » et « vénérer ». On adore Dieu, mais on ne fait que vénérer les images, Marie, les « saints » et les anges. Pour être honnête, il faut dire qu’il s’agit d’un jeu de mots, car on parle des mêmes actes : que ce soit pour Jésus, Marie ou les saints, on se prosterne devant leurs images, on leur adresse des prières et des louanges, on les chante, on allume des cierges (bougies) pour eux, etc. Considérez les propos de cette célèbre prière qu’on recommande de faire à la Vierge Marie et demandez-vous sincèrement en quoi elle ne constitue pas de l’adoration :

« Auguste Reine des cieux et Maîtresse des Anges, vous qui avez reçu de Dieu le pouvoir et la mission d’écraser la tête de Satan, nous vous le demandons humblement, envoyez les légions célestes pour que, sous vos ordres, elles poursuivent les démons, les combattent partout, répriment leur audace et les refoulent dans l’abîme. « Qui est comme Dieu ? »

Ô bonne et tendre Mère, vous serez toujours notre amour et notre espérance.

Ô divine Mère, envoyez les saints Anges pour me défendre et repousser loin de moi le cruel ennemi. Saints Anges et Archanges, défendez-nous, gardez-nous. »

À la lumière des passages que nous avons vus au début de cette étude, la colère du Dieu jaloux, qui exige d’être le seul objet de l’adoration, ne serait-elle pas provoquée par le fait que de telles paroles s’adressent à de simples créatures ? Quel que soit le mot qu’on emploie pour en parler, il est clair qu’il s’agit de l’adoration de ce qui n’est pas Dieu. C’est un cas d’idolâtrie.

Marie s’est décrite simplement comme « la servante du Seigneur » (Luc 1.38). Comment « Saint » Pierre a-t-il réagi quand Corneille tomba à ses pieds et se prosterna ? « Pierre le releva, en disant : Lève-toi, moi aussi, je suis un homme » (Actes 10.26). Comment l’ange puissant de l’Apocalypse réagit-il quand Jean tomba à ses pieds ? « Il me dit : Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu » (Apoc. 19.10). Marie, Pierre et l’ange ne se réjouiraient pas de voir la « vénération » qui leur est offerte aujourd’hui.

Conclusion

Il n’y a qu’un seul Être suprême et incomparable, Créateur et Maître de toutes choses, majestueux et glorieux. « Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire, aux siècles des siècles ! » (1 Tim. 1.17). Lui seul est digne de l’adoration de tout ce qui vit. De plein droit il s’attend à ce que ses créatures l’honorent de manière exclusive. Qu’on serve un autre être à la place de Dieu ou en plus de Dieu, on commet le péché de l’idolâtrie. Les vrais serviteurs de Dieu n’accepteraient jamais l’adoration, car tout leur souhait est que Dieu lui-même reçoive honneur et louange.

Dieu a toujours défendu catégoriquement qu’on se serve des statues et des images dans l’adoration. Soit elles rabaissent Dieu, soit elles détournent la dévotion des hommes de celui qu’il faut adorer. Là aussi, c’est de l’idolâtrie. Ne vous laissez pas séduire par les arguments humains. La volonté de Dieu est claire : « Tu ne te feras pas d’image taillée… tu ne te prosterneras pas devant elles ».

« Petits enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5.21).

B. B.
(Dans Vol. 13 No. 3)


Voir aussi Peut-on prier les « Saints » tant qu’on n’a pas recours aux images ?

Peut-on prier les «Saints» tant qu’on n’a pas recours aux images?

Même si l’on s’abstenait de se prosterner devant leurs images et de leur prodiguer des louanges que Dieu seul a le droit de recevoir, on n’aurait pas raison d’adresser aux « Saints » nos requêtes. Dieu dit dans l’Ancien Testament : « Si quelqu’un s’adresse aux morts et aux esprits, pour se prostituer après eux, je tournerai ma face contre cet homme, je le retrancherai du milieu de son peuple » (Lévitique 20.6). « Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ? » (Ésaïe 8.19). Les « Saints » ne sont-ils pas morts ? (En fait, le mot « saints » dans le Nouveau Testament se réfère tout simplement aux chrétiens. La Bible ne connaît pas de « saints » dans le sens de personnes mortes désignées par l’Église comme ayant mérité par leur justice un rang supérieur et la capacité de dispenser des grâces aux autres hommes.)

Il a été dit que la « vénération » d’un « Saint » est l’acte de dévotion envers un juste que l’on croit plus saint que nous et qui bénéficie de « l’oreille attentive » de Dieu. Nous avons déjà un tel juste, et il s’appelle Jésus. « Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! » (Rom. 8.34). « Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses… ; approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins » (Héb. 4.15,16). Croyez-vous que Jésus, qui nous a tant aimés qu’il accepta de mourir dans l’agonie sur la croix pour nous, serait insensible à nos besoins ? L’oreille de Dieu ne serait-elle pas attentive à Jésus lui-même ? En vérité, que ce soit avec ou sans images, il n’y a aucun besoin de nous adresser à ceux qu’on appelle les « Saints », car déjà « nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste » (1 Jean 2.1).

B. B.
(Dans Vol. 13 No. 3)


Voir aussi Gardez-vous des idoles.

Écriture et tradition

L’article suivant consiste principalement en extraits de Once A Catholic, un livre écrit par Tony Coffey, ancien catholique irlandais. (Toutes les citations bibliques sont tirées de la Bible de Jérusalem.) Notez que ses observations sur la tradition s’appliquent à beaucoup de groupes religieux et non seulement à l’Église catholique.

B. B.


Des changements positifs

Depuis que le Pape Jean XXIII appela l’Église catholique Romaine à ouvrir les fenêtres et laisser entrer de l’air frais, un vent puissant a soufflé à travers cette Église, apportant beaucoup de changements dans une institution considérée comme étant stationnaire. Le temps était arrivé où l’Église immuable se transformerait. Les documents du Deuxième Concile du Vatican surgirent de cet environnement et reflétèrent le nouveau visage du Catholicisme. Les documents furent reçus avec enthousiasme par le monde catholique et avec approbation des autres traditions chrétiennes.

La papauté reçut également un nouveau visage. Dans toute sa longue histoire, la papauté n’a jamais joui d’une si grande visibilité. Le Pape ne reste plus dans les murs du Vatican ; parcourir le globe fait maintenant partie de ses devoirs. Le média accorde à la papauté la condition d’une célébrité. Les aspects honteux ou sinistres de son passé sont quasiment oubliés.

Le renouveau charismatique dans l’Église catholique a aussi contribué à la transformation de son image de marque. Quelles que soient les appréhensions que l’on puisse avoir à l’égard de ce mouvement, il faut reconnaître qu’il a produit des fruits positifs. Pour la toute première fois, les Écritures ont commencé à jouer un rôle indispensable dans la vie de nombreux catholiques.

Un problème fondamental demeure

Bien que les changements dans l’Église catholique aient été nombreux et favorables, le problème le plus fondamental n’a pas encore été résolu : le problème de l’autorité. Faut-il accepter les Écritures seules pour traiter toute question de foi et de pratique, ou bien faut-il, comme le prétend l’Église catholique, que les Écritures soient complétées par la tradition ? Il faut prendre une décision là-dessus, car il est impossible que toutes les deux positions soient correctes. Les siècles de tradition ont donné lieu à des doctrines inconnues de Jésus et ses apôtres.

Les catholiques acceptent l’autorité de leur Église en plus de celle des Écritures. Ils maintiennent que la plénitude de la Vérité n’est pas contenue dans les seules Écritures, mais dans les Écritures plus la tradition. Par « tradition » j’entends l’enseignement de l’Église catholique. Ce sont des enseignements dont l’origine n’est pas la Bible, mais qui ont évolué au cours des siècles et qui ont finalement été définis par l’Église comme dogmes (points fondamentaux de doctrine).

Cette idée se voit clairement dans la citation suivante, tirée de la Catéchisme de l’Église catholique (1992) :

« La Sainte Écriture est la parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit… Quant à la Sainte Tradition, elle porte la parole de Dieu, confiée… aux apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs… Il en résulte que l’Église à laquelle est confiée la transmission et l’interprétation de la Révélation, “ne tire pas de la seule Écriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d’amour et respect.” La charge d’interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise, a été confiée au seul Magistère vivant de l’Église…, c’est-à-dire aux évêques en communion avec le successeur de Pierre, l’évêque de Rome. » (¶81,82,85)

Quant à moi, j’ai pris la décision de reconnaître les Écritures comme seule autorité dans la religion. Ce n’est pas l’Église, mais plutôt ce que dit la Bible qui détermine les limites de mes croyances.

Ceci n’a pas toujours été ma position. Les racines de mon héritage religieux sont bien dans le catholicisme, qui fit venir dans ma vie des bénédictions incontestables. Mais nous avons fini par nous séparer. Je me suis trouvé à un carrefour spirituel, et une décision s’imposait. Devais-je rejeter beaucoup de ce qu’on m’avait enseigné en tant que catholique, des enseignements qui n’étaient pas fondés sur la Bible, et baser ma foi plutôt sur l’Écriture seule ? Le chemin que j’avais besoin d’emprunter était clairement indiqué. « Moi, je suis la lumière du monde – dit Jésus ; Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres… » (Jean 8.12). Si je me fiais totalement à Jésus et ne suivais que ce qu’il disait, comment pourrais-je me tromper ? Je commençai ainsi une nouvelle vie en tant que son disciple. Dès ce jour j’ai eu le désir de partager ma foi avec d’autres personnes. Voilà pourquoi j’écris aujourd’hui.

Faut-il parler des erreurs religieuses ?

Je crains que certains me voient comme n’étant pas au courant du climat œcuménique de notre temps. On considère que l’idée de réfuter les croyances d’autrui appartient au passé reculé. Comment faut-il répondre à une telle attitude ?

En fait, la vie et les enseignements de Jésus, même pendant son ministère, suscitaient de la polémique, mais il ne fuyait pas la controverse. Il était souvent en conflit avec l’établissement religieux ; il réfutait leurs croyances et condamnait leurs pratiques qui étaient fondées sur la tradition et n’avaient aucun rapport avec la parole de Dieu. Jésus avait-il tort de signaler leurs erreurs ? Bien sûr que non.

L’apôtre Paul avait-il tort de défendre l’Évangile qu’il voyait miné par des traditions religieuses ? Il employa un langage si fort pour dénoncer ceux qui prêchaient un autre évangile que beaucoup de personnes de nos jours l’auraient trouvé offensif :

« Eh bien ! si nous-mêmes, si un ange venu du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous avons prêché, qu’il soit anathème ! (maudit). Nous l’avons déjà dit, et aujourd’hui je le répète : si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! » (Galates 1.8,9)

Ce sont bien des paroles très fortes. Mais remercions Dieu pour des hommes comme Paul qui désirent plus défendre le message salvateur de Jésus que jouir de la faveur de l’établissement religieux.

L’attitude de Jésus à l’égard de l’Écriture

En naviguant la vie, nous devons, si nous voulons atteindre notre destination céleste, imiter l’attitude de Jésus à l’égard des Écritures. Jésus dit : « L’Écriture ne peut être récusée » (Jean 10.35). (Le mot récuser signifie, selon Le petit Larousse 2003, « ne pas admettre l’autorité de quelqu’un, la valeur de quelque chose dans une décision ».) Une déclaration si claire devrait décider pour tous les temps la question de l’autorité des Écritures. L’obéissance à ce que dit la Bible n’est pas facultative.

Selon l’éducation que j’avais reçue, je croyais à l’autorité de l’enseignement de l’Église catholique. Mais en lisant les quatre Évangiles, je fus constamment frappé en voyant que Jésus se référait uniquement à l’Écriture et jamais à la tradition quand il enseignait sur la foi et la moralité. C’était très différent de la pratique de l’Église catholique de faire appel aux enseignements des Papes, à leurs décrets et à la tradition, mais rarement à la Bible. J’ai raisonné que si Jésus n’acceptait que les Écritures, je ne pourrais pas me tromper en suivant son exemple.

Je vous prie de lire les exemples qui suivent pour voir comment Jésus traitait quelques-unes des questions les plus importantes de la vie. Dans chaque cas, il renvoie les gens à la parole écrite de Dieu.

Dans le premier des quatre exemples, un expert dans la Loi (juive) posa une question à Jésus. C’était la question la plus importante qu’un homme puisse poser : « Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il écrit ? Comment lis-tu ? » (Luc 10.25,26). Je suis impressionné par le fait qu’il répond à une question concernant la vie éternelle en se référant, non pas à la tradition, mais aux Écritures.

Comment l’Église catholique répondrait-elle à la question que cet homme soumit à Jésus ? Chercherait-on la réponse dans les Écritures, ou bien ferait-on appel à une source additionnelle ? Ce ne serait pas aux Écritures, puisque l’Église catholique ne croit pas que toute la volonté de Dieu soit contenue dans les Écritures seules, mais que l’Écriture doit être complétée par l’enseignement de l’Église. Pourtant, je suis tout à fait persuadé que si l’on posait à Jésus la même question aujourd’hui, il ne dirait pas : « Vous devez écouter l’Église catholique. » Il nous renverrait plutôt aux Écritures, comme il le faisait toujours pendant son ministère sur la terre.

Un deuxième exemple se trouve dans une histoire que Jésus dit au sujet de deux hommes, un riche et un mendiant. Il arriva que tous les deux moururent. Le pauvre alla au paradis, et le riche se trouva aux tourments. Dans sa souffrance ce dernier plaida pour qu’on envoie quelqu’un auprès de sa famille pour l’avertir, de peur que ses frères ne finissent par subir le même sort que lui. Il fut informé que cela n’était pas nécessaire, car Dieu avait déjà pourvu les Écritures pour donner aux hommes la direction spirituelle dont ils avaient besoin. « Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu’ils les écoutent » (Luc 16.29).

Cette histoire contient plusieurs leçons importantes, mais celle qui nous intéresse, c’est que le Seigneur croyait que les Écritures (Moïse et les Prophètes) étaient largement suffisantes pour montrer à l’être humain comment vivre pour Dieu. Jésus nous enseigne que les hommes peuvent éviter d’être perdus s’ils écoutent ce que Dieu nous dit dans les Écritures. Le problème n’est pas que Dieu ait été silencieux ; c’est que nous sommes de mauvais auditeurs.

Notre troisième exemple est tiré du récit de l’entretien de Jésus avec deux disciples sur la route d’Emmaüs, le jour même de sa résurrection. La mort du Christ avait enlevé toute joie et tout espoir du cœur de ces deux hommes. Mais ce soir-là, Jésus se révéla à leurs yeux, « et commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Luc 24.27). Quelle étude biblique merveilleuse cela devait être ! « Ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures ? » (Luc 24.32). Au cours de cette discussion, Jésus aurait cité tous les textes majeurs de l’Ancien Testament qui se référaient à sa venue dans le monde et son œuvre de rédemption pour chacun de nous. Toutes ces grandes doctrines étaient contenues, non pas dans un corps de tradition pareil à celui que l’on retrouve dans l’Église catholique, mais dans les seules Écritures.

Finalement, Jésus dit à ses disciples avant son ascension : « Telles sont bien les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : il faut que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes » (Luc 24.44). On ne peut pas trop insister dessus : Jésus est venu, non pour accomplir la tradition, mais pour accomplir seulement ce qui était écrit dans l’Écriture (Matthieu 7.17). Jésus pouvait se référer aux Écritures pour établir son identité et la nature de sa mission dans le monde. Il pouvait indiquer les écrits de Moïse, Ésaïe, Daniel, David, etc., et dire : « Le voici ; lisez pour vous-même. »

Étudier les prophéties concernant Jésus a convaincu beaucoup de gens que les Écritures sont bien de Dieu. Par exemple, comment les prophètes qui ont vécu des siècles avant la naissance de Jésus pouvaient-ils connaître tant de détails le concernant ? Comment savaient-ils qu’il serait né d’une vierge dans la ville de Bethléem ? Qu’il serait élevé à Nazareth ? Qu’il serait trahi pour trente pièces d’argent ? Comment savaient-ils qu’il serait crucifié entre deux brigands et qu’il ressusciterait d’entre les morts ? Une seule explication est possible : « Ce n’est pas d’une volonté humaine qu’est jamais venue une prophétie, c’est poussés par l’Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pierre 1.21). Ainsi les paroles de l’apôtre Paul : « Toute Écriture est inspirée de Dieu… » (2 Timothée 3.16).

Les enseignements de l’Église catholique ne pourraient jamais être reproduits à partir des Écritures seules, car de son propre aveu, une bonne partie de la croyance catholique est fondée sur la tradition et non sur l’Écriture. C’est un aveu auquel tout catholique devrait prêter très attention, car vous ne seriez jamais catholique si vous suiviez tout simplement les enseignements qui se trouvent dans la Bible.

L’Écriture, non pas la tradition, fait autorité en toute question de doctrine et de moralité. Jésus dit : « L’Écriture ne peut être récusée » (Jean 10.35).

Pourquoi les Juifs rejetèrent-ils Jésus ?

Je me suis souvent demandé pourquoi Jésus fut rejeté par un peuple si religieux qui croyait en Dieu. En plus, ils étudiaient beaucoup sa Parole – ils devaient reconnaître en Jésus le Sauveur promis. Jésus dit aux chefs religieux :

« Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !… Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car c’est de moi qu’il a écrit. » (Jean 5.39,44,46)

Le problème c’est que leur religion se basait en grande partie sur la tradition plutôt que la parole de Dieu. Leurs traditions les aveuglaient et les empêchaient de reconnaître le message très clair de l’Écriture. Jésus n’était pas la sorte de Messie auquel ils s’attendaient. Leur déception n’était pas due à quelque chose que l’Écriture avait dit, mais à ce que disait leur tradition au sujet du Messie. Ainsi, on évaluait Jésus selon la tradition.

La loi du sabbat fut donnée aux Juifs pour commémorer leur délivrance de l’Égypte (Deutéronome 5.15). Ils devaient sanctifier ce jour en s’abstenant de travailler (Exode 20.8-11). Au cours des siècles, les enseignants juifs avaient dressé une longue liste d’activités qu’ils considéraient comme interdites ou permises le jour du sabbat, et on imposait ces règles détaillées au peuple. À cause de cela Jésus accusa les docteurs de la Loi de « charger les gens de fardeaux impossibles à porter » (Luc 11.46). Lorsque Jésus vint et qu’il opéra des miracles le jour du sabbat, les autorités juives le dénoncèrent comme un pécheur, un rebelle à l’égard de la loi de Dieu. Mais Jésus viola-t-il réellement le commandement de Dieu ? Certes non ! Il viola simplement des traditions faites par des hommes.

Un jour de sabbat Jésus guérit un homme aveugle-né. Certains des Juifs dirent alors à son sujet : « Il ne vient pas de Dieu, cet homme-là, puisqu’il n’observe pas le sabbat… Nous, c’est de Moïse que nous sommes disciples. Nous savons, nous, que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est » (Jean 9.16,28,29). L’homme qui avait été guéri leur répondit : « C’est bien là l’étonnant : que vous ne sachiez pas d’où il est, et qu’il m’ait ouvert les yeux… Jamais on n’a ouï dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » (Jean 9.30,32,33). Ils lui répondirent : « De naissance tu n’es que péché et tu nous fais la leçon ! Et ils le jetèrent dehors ! » Excommunié !

Qu’est-ce qui les empêchait de voir que Jésus était de Dieu ? Ils étaient aveuglés par leurs propres traditions de sorte qu’ils ne puissent pas admettre la possibilité qu’ils aient tort. Une fois que l’on abandonne l’Écriture comme règle, on se retrouve sur une pente glissante. Quand on ne reconnaît plus l’autorité de l’Écriture, on a beau l’étudier ; cela ne profite pas.

J’ai vu comment cela se passe, et combien les propos de Jésus sont pertinents pour notre époque. Dans mon travail d’évangéliste, je me suis souvent entretenu sur les Écritures avec des prêtres catholiques. Je me rappelle plusieurs occasions où nous avons discuté des merveilles de la croix du Christ et ce qu’elle représente pour nous – à savoir, que dans sa mort, Jésus a pleinement payé le prix de nos péchés, qu’il a subi la peine que nous avions méritée ; par conséquent, nous sommes libérés : « Il n’y a donc plus maintenant de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains 8.1). Jusqu’à ce point, nous étions toujours d’accord. Puis, je demandais : « Étant donné que la mort de Jésus nous purifie de toute iniquité (1 Jean 1.7; Hébreux 7.25; 10.14; etc.), quel besoin y a-t-il du Purgatoire ? » [Pour les lecteurs qui ne connaissent pas ce mot, voici l’explication fournie dans le Catéchisme de l’Église catholique : « Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est distincte du châtiment des damnés » (¶ 1030, 1031).] Sans exception, la réponse de ces prêtres à ma question était : « Mais l’Église catholique enseigne… » Peu importe l’efficacité des arguments avancés sur la base de ce que la Bible dit, peu importe la clarté des passages bibliques qui enseignent que Jésus nous pardonne pleinement et que l’idée du Purgatoire est une insulte au sacrifice du Christ, la réponse ne variait pas : « Mais l’Église catholique dit… » La même réponse était donnée quand on parlait d’autres pratiques ou doctrines qui étaient absentes de la Bible ou qui contredisaient carrément des enseignements bibliques.

Voyez-vous ce qui se passe ? Bien que les preuves de l’Écriture soient irrésistibles, on les rejette en faveur des traditions qui se basent sur les enseignements des hommes. Ce que Jésus dit au sujet des Juifs de son époque s’applique aussi à l’enseignement catholique : « Les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains. Vous mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes » (Marc 7.7,8).

S’attacher à ce qui ne change pas

Je vois la folie de suivre les enseignements des hommes quand je considère certaines croyances auxquelles les catholiques s’attachaient autrefois. Je me rappelle certaines règles que nous étions tenus à garder sous peine de « péché mortel ». Avant de recevoir la sainte Communion nous devions jeûner à partir de minuit le samedi. Rompre le jeûne et puis recevoir la Communion était un péché. Pareillement, il était strictement interdit de manger de la viande le vendredi. Ces lois ne sont plus en vigueur. Elles ont été faites par des hommes et ont été enlevées par des hommes, ce qui prouve qu’elles n’avaient pas été données par Dieu. Comment une chose pourrait-elle être un péché hier et ne pas être un péché aujourd’hui, or que nous vivons toujours sous la même alliance (Héb. 8.6-13) ?

J’ai quitté l’Église une fois que j’ai été convaincu que les Écritures seules font autorité finale. Ma façon de penser commença à changer lorsque je me suis mis à lire les Écritures. C’était une nouvelle expérience pour moi. Ce que je faisais m’effrayait et me passionnait à la fois. J’avais peur parce que je m’aventurais dans des eaux inconnues et sortais des frontières à l’intérieur desquelles, me disait-on, réside toute vérité, à savoir dans l’enseignement officiel de l’Église. Mais j’étais passionné en découvrant la simplicité d’un retour aux Écritures pour n’être rien qu’un chrétien, membre du corps de Christ. Je voulais m’attacher à quelque chose qui ne change jamais ; l’Écriture m’a fourni le seul message qui est à la fois vrai et immuable.

Tony COFFEY
(Dans Vol. 10, No. 3)