Le chrétien a-t-il le droit de jouer à la loterie ? Est-ce un péché que de payer un ticket de loterie ? La Bible parle-t-elle des jeux de hasard ? Voilà des questions qui se posent dans beaucoup d’Églises actuellement.
La Bible nous donne les réponses à ces questions et à toute autre sur la moralité. Par sa Parole, Dieu « nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété » (2 Pierre 1.3). Même lorsqu’elle ne s’adresse pas directement à une question particulière, elle nous donne les principes qui nous permettent d’identifier les comportements qui plaisent à Dieu.
Il est vrai que la loterie est légale, voire organisée par l’état, mais tout ce qui est permis par les lois humaines n’est pas forcément approuvé de Dieu. Les mauvaises pensées, l’orgueil, la cupidité, l’idolâtrie, et bien d’autres péchés ne sont pas des violations des lois civiles, mais ils sont condamnables devant Dieu.
Qu’en est-il donc de la loterie ? Au moins trois principes bibliques militent contre la participation aux jeux de hasard :
1. Il faut se garder de la convoitise.
« Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. » (1 Timothée 6.9,10)
« Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. » (Hébreux 13.5)
Pour le chrétien, ce ne sont pas seulement les actes qui comptent, mais aussi les motifs. Dieu, qui regarde au cœur, s’intéresse non seulement à ce que nous faisons, mais aussi à pourquoi nous le faisons (Matt. 6.1-4). Il veut que nos motifs soient purs.
En toute franchise, personne ne joue à la loterie sans le désir de s’enrichir. (Certes, ce n’est pas parce que l’on veut financer les bonnes œuvres de l’état que l’on achète ces tickets.) Non, ceux qui jouent le font avec le désir de gagner le « gros lot », de devenir « millionnaire », de s’enrichir. Or, la Bible est très claire en disant de nous garder de telles pensées. Ce n’est pas un péché que d’être riche. Si Dieu nous a donné des richesses, nous avons la grande responsabilité de les utiliser selon sa volonté et pour sa gloire (1 Timothée 6.17-19). Mais désirer les richesses, c’est autre chose, et chose dangereuse !
2. Il faut travailler pour se procurer le nécessaire.
« Que celui qui dérobait ne dérobe plus ; mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin. » (Éphésiens 4.28)
« Nous vous exhortons, frères, […] à mettre votre honneur à vivre tranquilles, à vous occuper de vos propres affaires, et à travailler de vos mains, comme nous vous l’avons recommandé, en sorte que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux du dehors, et que vous n’ayez besoin de personne. » (1 Thessaloniciens 4.10-12)
« Car lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément : Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Nous apprenons, cependant, qu’il y en a parmi vous quelques-uns qui ne travaillent pas, mais qui s’occupent de futilités. Nous invitons ces gens-là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ, à manger leur propre pain, en travaillant paisiblement. » (2 Thessaloniciens 3.10-12)
Bien sûr, les chrétiens, comme tout le monde, ont souvent besoin d’argent pour subvenir à des besoins réels. Dieu reconnaît ces besoins matériels. Mais il nous prescrit aussi la manière de les satisfaire : le travail. L’effort que nous fournissons en travaillant est proportionnel à l’argent que nous gagnons en retour. Que ce soit le travail agricole, le secrétariat, ou le commerce, celui qui paie nos produits ou nos services reçoit quelque chose qui est en rapport avec l’argent qu’il nous verse. Tout en nous procurant ce dont nous avons besoin, nous nous rendons utiles aux autres.
L’esprit de la loterie est tout à fait opposé à la position biblique. Ce qui fait marcher la loterie c’est le désir de gagner beaucoup sans effort. On veut recevoir sans donner en retour. Il n’y a aucun rapport entre le prix du ticket et ce qu’on cherche à remporter.
3. Il faut gérer de manière responsable ce que Dieu nous confie.
« Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu. » (1 Pierre 4.10)
« Tout vient de toi, et nous recevons de ta main ce que nous t’offrons. » (1 Chroniques 29.14)
« Ne savez-vous pas que […] vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à grand prix. » (1 Corinthiens 6.19,20)
« Le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. » (Matthieu 25.19)
Tout ce que nous avons appartient en réalité à Dieu. Dans sa grâce il nous confie des biens pour satisfaire à nos besoins et nous permettre d’aider les uns les autres. Au jour du jugement, cependant, il nous demandera de rendre compte de notre gérance. Aurons-nous utilisé l’argent d’une manière responsable ?
La probabilité de gagner sur un ticket de loterie est peut-être d’un sur dix mille. Loin d’être un risque calculé ayant de bonnes chances pour rapporter beaucoup, il s’agit presque d’une certitude que l’on perdra son argent, ou plutôt l’argent de Dieu qu’il nous a confié. Il est vrai que l’on doit souvent prendre des risques afin de gagner de l’argent et que tout investissement représente un risque. Les hommes d’affaires, pourtant, cherchent toujours à réduire le risque de perdre de l’argent et se gardent de mettre leur argent là où il a peu de chances de fructifier. Or, dans la loterie les chances de fructifier son argent sont pratiquement nulles. Il est aussi vrai que pour beaucoup d’hommes, les sommes d’argent dépensées sur la loterie ne sont pas excessives. Jésus dit, cependant : « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes » (Luc 16.10). Montrons-nous des économes fidèles de tout ce que Dieu nous confie.
B. B.
(Dans Vol. 5, No. 6)