Qui est mon frère ?

Il y a de nombreuses années, je suis allé pour ma première fois dans l’extrême ouest de la Côte d’Ivoire pour évangéliser. Un ami m’avait demandé de l’accompagner dans son village natal pour y annoncer la Parole. Nous sommes arrivés dans le village, et après un accueil chaleureux, on m’a montré ma case pour que je me repose un peu. J’étais donc couché quand mon ami a frappé à la porte en me disant que mes frères étaient venus me voir ! Quels frères ? Je ne connaissais personne dans toute la région, et il n’y avait pas d’Église dans le village. J’étais perplexe. Je suis donc sorti pour découvrir mes « frères ». C’étaient des hommes libériens qui vivaient là et qui, ayant entendu qu’un Américain était arrivé, voulaient causer avec moi. Après, j’ai demandé à mon ami pourquoi il avait dit que ces hommes étaient mes frères. Il a répondu : « Ce sont des Libériens, donc ils parlent anglais. Vous êtes Américain, et vous parlez anglais. Ça fait que vous êtes frères, non ? »

Il est sûr que le mot frère peut être employé de plusieurs manières. Paul dit en Actes 17.26 que tous les hommes sont sortis d’un seul sang – nous sommes tous descendus d’Adam et Ève et sommes donc tous, dans un sens très large, frères et sœurs. Dans ce sens tout être humain est mon frère. Ananias a appelé Saul de Tarse « mon frère » parce qu’ils étaient tous deux de la nation juive (Actes 9.17) ; dans ce sens, tous mes compatriotes sont mes frères. Parfois on emploie le mot frère pour parler de ceux qui nous sont parentés de manière biologique, surtout si nous sommes enfants d’un même père ou d’une même mère. Et puis l’on constate que le mot frère est employé plus que tout autre pour parler des chrétiens, de ceux qui font partie de la même famille spirituelle en Christ. C’est dans ce sens que Pierre emploie le mot quand il écrit en 1 Pierre 2.17 pour encourager un attachement particulier entre chrétiens : « Honorez tout le monde ; aimez les frères. »

Pour mieux comprendre à qui il devait de l’amour, un homme demanda à Jésus : « Qui est mon prochain ? » De même, il nous serait utile de poser la question : « Qui est mon frère en Christ ? » Ce n’est pas que nous avons l’intention de maltraiter ou de mépriser ceux qui ne sont pas nos frères spirituels ; Pierre a bien dit d’honorer tout le monde. Mais nous sommes appelés à une communion profonde avec nos frères et sœurs, et cette communion est fondée sur la relation que nous avons avec Dieu. Les apôtres prêchaient l’Évangile pour que les autres soient en communion avec Dieu et donc avec eux.

« Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. » (1 Jean 1.3)

Par contre, quelqu’un qui n’est pas encore chrétien n’est pas encore en communion avec Dieu et donc pas encore en communion avec le peuple de Dieu. En Éphésiens 2.12 Paul décrit des non-chrétiens comme étant « sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde ». Cela peut paraître dur, mais ceux qui ne sont pas nés dans la famille (ou n’ont pas été adoptés par le père) ne sont pas de la famille. Ils sont parfois « amis » de la famille, mais ils n’hériteront pas avec les enfants légitimes. Il est donc important de pouvoir faire la part des choses et savoir qui sont nos frères. Autrement, nous risquons de laisser dans l’ignorance des personnes qui ont besoin de comprendre leur vraie condition devant Dieu et de savoir ce qu’ils ont besoin de faire pour être réellement en communion avec lui.

Choses qui ne suffisent pas

Commençons par considérer des choses qui ne suffisent pas pour faire de quelqu’un un frère en Christ.

Mener une bonne vie morale

Corneille était un homme admirable qui menait une vie exemplaire. La Bible le décrit en ces termes :

« Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne. Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement. » (Actes 10.1,2)

N’importe quel chrétien aurait eu du respect pour un tel homme. Même Dieu n’était pas indifférent à l’égard de ses œuvres, car il envoya un ange qui lui dit : « Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s’en est souvenu » (Actes 10.4). Mais Corneille n’était pas encore enfant de Dieu ; il n’était pas encore sauvé. Il avait besoin d’entendre et d’obéir à l’Évangile, car l’ange lui dit en plus : « Envoie à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre, qui te dira des choses par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison » (Actes 11.13,14). Reconnaître que quelqu’un n’est pas sauvé ne veut pas dire qu’on se croit meilleur que cette personne. Mais même une personne aussi pieuse et généreuse que Corneille a besoin d’être en Christ pour avoir le pardon de ses péchés.

Avoir du zèle pour Dieu

Ce n’est pas parce qu’un homme est animé d’un zèle sincère pour Dieu qu’il serait mon frère en Christ. Il y a des gens qui font preuve d’un très grand courage en prêchant des vérités concernant Dieu à des auditeurs hostiles. Il y a des gens qui font de très grands sacrifices pour servir, par amour pour Dieu, les pauvres, les malades et les malheureux. Il y a des gens qui acceptent le martyre au lieu de renier leur foi. J’ai beaucoup d’estime pour toutes ces personnes, mais il faut reconnaître qu’elles ne sont pas forcément des enfants de Dieu.

L’apôtre Paul écrivit concernant les Juifs qui n’acceptaient pas la bonne nouvelle :

« Frères, ce que je désire de tout mon cœur et que je demande à Dieu pour les Juifs, c’est qu’ils soient sauvés. Certes, je peux témoigner en leur faveur qu’ils sont pleins de zèle pour Dieu, mais leur zèle n’est pas éclairé par la connaissance. En effet, ils n’ont pas compris comment Dieu rend les hommes justes devant lui et ils ont cherché à établir leur propre façon de l’être. Ainsi, ils ne se sont pas soumis à l’œuvre salutaire de Dieu. » (Romains 10.1-3, FC)

Certes, le manque de zèle ne plaît pas à Dieu (Apoc. 3.14-19), mais il ne suffit pas d’être plein de zèle pour être sauvé.

Employer le nom de Christ

Il est même possible qu’une personne invoque le nom de Christ et reconnaisse Jésus comme Sauveur, sans être un enfant de Dieu (et donc un frère en Christ). C’est Jésus lui-même qui nous a signifié cette possibilité : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7.21). Cela donne à réfléchir, n’est-ce pas ? On peut considérer Jésus comme son Sauveur sans pour autant accomplir la volonté de Dieu et avoir accès au royaume des cieux.

Jésus poursuit cette pensée en ajoutant que certaines personnes auront même fait des miracles au nom de Jésus sans avoir jamais été les siens :

« Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. » (Matt. 7.22,23)

Ce texte ne donne pas l’impression que ces personnes étaient des hypocrites qui faisaient semblant de vouloir servir Dieu. Ils avaient l’air surpris de ne pas pouvoir entrer au paradis. Ils étaient des gens religieux, des gens qui se considéraient certainement chrétiens, mais ils avaient manqué quelque part de faire la volonté de Dieu qui nous est exposée dans sa Parole. Ils n’étaient pas sauvés.

Ce qu’il faut pour être frère

Que faut-il faire alors pour être enfant de Dieu et donc frère en Christ ? C’est la Parole de Dieu seule qui donne la réponse à cette question, et la réponse n’est pas compliquée.

1. Croire en Jésus

Le Christ a donné sa vie « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3.16). À ceux qui croient, la Bible dit : « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ » (Galates 3.26). Mais à l’égard des autres qui ont quand même entendu la Bonne Nouvelle, « la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent » (Hébreux 4.2). La Bible ne dit nulle part que l’homme est sauvé par « la foi seule », mais la foi en Jésus-Christ comme Fils de Dieu est absolument nécessaire.

2. Se repentir du péché

Si nous désirons le pardon de nos péchés, si nous regrettons d’avoir désobéi à Dieu, nous serons prêts à nous détourner du mal. La décision de se repentir du péché portera du fruit – un changement de comportement. Renoncer à tout péché dans sa vie n’est pas facile ; on doit s’asseoir pour « calculer la dépense » (Luc 14.27-30) avant de s’engager. Mais difficile ou pas, il faut passer par la repentance pour arriver au pardon. « Dieu annonce maintenant à tous les hommes en tous lieux qu’ils aient à se repentir » (Actes 17.30). La repentance est nécessaire. Mais ce n’est pas au moment du repentir que le pécheur est pardonné.

3. Confesser sa foi en Jésus

Une foi qui reste cachée dans le cœur n’est pas ce que le Seigneur demande. Il veut que cette conviction soit annoncée aux autres.

« Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut. » (Romains 10.9,10)

Confesser sa foi (dire aux autres que l’on croit en Jésus) est nécessaire pour devenir chrétien (Actes 8.36-38). Jésus lui-même a dit : « Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 10.32,33). Par contre, il ne faut pas se contenter d’honorer Jésus de sa bouche, car il a dit aussi : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6.46). La confession de foi est nécessaire, mais elle ne suffit pas.

4. Se faire baptiser

Jésus a commandé aux hommes d’être baptisés aussi pour recevoir le salut : « Allez par tout le monde et prêchez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.15,16). Les apôtres n’ont donc pas manqué de préciser dans leur prédication que le baptême est nécessaire pour le pardon des péchés : « Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38).

Le baptême, c’est l’immersion (l’ensevelissement) du croyant dans l’eau (Actes 8.36-39) à l’image de la mort, l’enterrement et la résurrection de Jésus-Christ (Romains 6.2-4). Ce n’est pas par le baptême seul qu’on est sauvé. Pourtant, la personne qui a cru en Jésus-Christ, qui s’est repentie de ses péchés et qui a confessé sa foi reçoit dans le baptême le pardon – « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

La Bible nous dit que « toute bénédiction spirituelle » est « en Christ » (Éphésiens 1.3). C’est par le baptême que le croyant pénitent entre en Christ. « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? » (Romains 6.3). « Ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui » (Colossiens 2.12). « Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3.27). Celui qui n’est pas encore baptisé en Christ ne peut pas, quelles que soient ses qualités, être mon frère en Christ.

La foi est, bien sûr, la condition de base pour recevoir le salut, mais le baptême est le moment critique où Dieu « nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour » (Colossiens 1.13). C’est le point où nous sommes ajoutés à l’Église, qui est la famille de Dieu, le corps de Christ : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps » (1 Corinthiens 12.13).

Rappelons-nous que nous n’avons pas droit de prendre des termes bibliques et leur donner un autre sens que celui voulu par l’auteur inspiré. Quand Jésus, Pierre, Paul ou d’autres parlaient dans les Écritures de l’acte du baptême, il ne s’agissait pas de toutes les cérémonies que les hommes ont l’habitude d’appeler « baptême ». Cela n’avait rien à voir avec le fait de mettre quelques gouttes d’eau sur la tête d’une personne, qu’elle soit nouveau-née ou adulte. Le mot grec traduit par « baptême » signifie toujours immersion et jamais aspersion. Voilà pourquoi Jésus, en Matthieu 3.13-17, et l’eunuque éthiopien en Actes 8.35-39, descendirent dans l’eau pour être baptisés et sortirent de l’eau après leur baptême.

Le baptême biblique n’est pas le symbole extérieur d’une grâce intérieure qu’un individu a déjà reçue. Ce n’est pas simplement un commandement de Jésus auquel il faut obéir après avoir été sauvé. Si l’on se croit sauvé avant de se faire baptiser, on ne comprend pas le sens biblique du baptême, car la Bible dit de se faire baptiser « pour le pardon des péchés » (Actes 2.38).

En Actes 19.1-5, l’apôtre Paul rencontra des disciples qui avaient été immergés, mais le sens de leur baptême ne correspondait pas au sens du baptême que Jésus avait ordonné. Ils avaient reçu le baptême de Jean-Baptiste. Paul ne leur dit pas : « Ne vous inquiétez pas. Vous avez la foi, et le baptême que vous avez eu est suffisant, même s’il n’était pas exactement conforme à l’Évangile. » Non. Comme Aquilas et Priscille avaient fait pour Apollos en Actes 18.24-27, Paul leur exposa « plus exactement la voie de Dieu » et les baptisa.

Une guerre entre le cœur et la tête

Certains chrétiens comprennent depuis longtemps l’enseignement biblique sur le rôle du baptême dans le plan du salut, mais aujourd’hui ils ne veulent pas qu’on dise clairement que ceux qui ne sont pas baptisés bibliquement en Christ ne sont pas nos frères en Christ. Parfois ils disent que les autres ne comprennent pas de la même manière que nous, mais que ce n’est pas pour cela qu’on ne doit pas les accepter comme frères. Ils admirent leurs bonnes qualités et ont envie d’être en communion avec toutes ces personnes sincères et pleines de foi qui n’ont jamais été baptisées bibliquement. Ou peut-être qu’ils vivent là où il y a très peu de gens qui partagent vraiment la même foi, et donc ils cherchent la fraternité auprès de ceux qui reconnaissent au moins que Jésus est le Fils de Dieu.

On peut comprendre le désir d’accepter et d’être accepté. On veut être des artisans de paix et ne pas construire de barrières. On veut garder l’humilité. Mais il faut reconnaître que le conflit est, en fin de compte, entre nos émotions et la vérité de la Parole de Dieu, et dans ce conflit, c’est la vérité qui doit prendre le dessus. La Bible est très claire sur les conditions à remplir pour être sauvé. Si nous refusons de reconnaître ce qu’elle dit sur ce sujet si fondamental, nous minons la confiance en la Parole de Dieu comme guide. Nous faisons croire que la Bible ne peut pas être comprise de toute façon, alors qu’en fait le vrai problème vient des hommes, qui s’accrochent à leurs traditions, leurs émotions ou leurs raisonnements humains.

Si au niveau de notre assemblée locale, on s’abstient de poser des questions sur le baptême d’une personne qui vient d’une autre communauté et qui veut devenir membre de notre assemblée, si nous avons peur de l’offenser ou le frustrer et préférons l’accepter quelle que soit la sorte de baptême qu’elle a reçue, nous faisons du tort à cette nouvelle personne et à l’Église. Nous avons le devoir de « proclamer la vérité avec amour » (Éphésiens 4.15).

Quand j’étais adolescent, j’ai connu une jeune femme qui avait été « baptisée » comme bébé, mais qui a commencé à fréquenter l’Église du Christ. Elle a beaucoup aimé l’enseignement et l’ambiance. Elle a été bien reçue par les autres jeunes, et elle se sentait vraiment en famille. Mais après plusieurs mois, un membre de l’Église l’a prise à part pour lui dire : « Anne, tu sais que nous t’aimons tous énormément. Mais il faut que tu comprennes que tu n’es pas membre de la famille. Nous voulons que tu sois notre sœur, mais tu n’as pas encore obéi à l’Évangile. » Anne m’a dit qu’elle est rentrée chez elle cette nuit-là, et elle a pleuré à chaudes larmes. Mais quand elle s’est calmée, elle s’est rendu compte que ce membre lui avait simplement dit la vérité. Elle avait déjà entendu le plan de salut et savait que son baptême n’était pas conforme à l’enseignement de la Bible. Alors, elle n’a plus attendu pour se faire immerger pour le pardon de ses péchés, et une joie durable a pris la place de ses larmes.

Conclusion

Une campagne de sensibilisation il y a quelques années disait : « Les amis ne laissent pas leurs amis conduire en état d’ivresse. » Nous pourrions dire aussi que les vrais amis ne laissent pas leurs amis continuer à croire qu’ils sont frères quand ils ne le sont pas, mais pourraient le devenir.

Jésus parlait un jour avec un pharisien qui n’était pas comme les autres. Il lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu » (Marc 12.34). Il y a toujours des gens comme cela, des gens qui aiment Dieu et qui comprennent des vérités très fondamentales que certains chrétiens n’ont pas encore saisies. Mais être « non loin du royaume » ne suffit pas. Ayons le courage et l’amour nécessaires pour montrer à de telles personnes ce qui leur manque encore.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 5)

Le « plein Évangile »

Les Églises Pentecôtistes et le mouvement charismatique emploient souvent l’expression « plein évangile ». Ils entendent par là, non seulement le salut du péché, mais « la guérison pour le corps et le baptême du Saint-Esprit avec comme preuve initiale le parler en d’autres langues selon que l’Esprit donne de s’exprimer » (Constitution de la Communauté Pentecôtiste de l’Amérique du Nord). Le Nouveau Testament enseigne que ni la guérison du corps ni le don de parler en langues n’est promis à tout chrétien fidèle, mais ce n’est pas là le sujet de notre étude. Nous voulons simplement tirer l’attention sur le terme « plein évangile » et suggérer que beaucoup prêchent bien un « évangile partiel ». Ils annoncent, il est vrai, que Jésus le Fils de Dieu est mort pour nos péchés, qu’il est ressuscité d’entre les morts, et que la vie spirituelle se trouve en lui seul. Mais quand il s’agit des conditions à remplir pour recevoir le salut en Christ, leur message est malheureusement incomplet.

Beaucoup croient qu’ils ont évangélisé quelqu’un quand ils ont dit à la personne que Jésus l’aime et qu’il pardonne. Ils citent les paroles de Paul et Silas au geôlier philippien : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » (Actes 16.31). Ils suggèrent de prier le Seigneur et de « l’accepter comme Seigneur et Sauveur ». Ils pensent qu’ils ont alors dit l’essentiel, et ils assurent la personne qu’elle est maintenant enfant de Dieu. Mais Paul et Silas ne se sont pas tus après avoir dit de croire en Jésus. En effet, les versets suivants en Actes disent : « Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. » En Actes 8 Philippe parlait avec l’eunuque éthiopien. Le verset 35 dit simplement qu’il « lui annonça la bonne nouvelle de Jésus », mais le verset suivant nous dit : « Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. L’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » Comment savait-il qu’il avait besoin d’être baptisé ? Évidemment, quand on annonce la bonne nouvelle, on parle du baptême, l’une des conditions du salut. Jésus n’avait-il pas dit : « Prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira ET qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.15,16). Prêchons toujours le « plein » Évangile.

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 6)

L’évangélisation

Un devoir de tout chrétien

Après avoir accompli sa mission sur la terre en offrant sa propre vie comme sacrifice pour les péchés des hommes, Jésus-Christ confia à ses disciples une autre mission tout aussi nécessaire pour le salut du monde : « Il leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.15,16). Cette responsabilité d’annoncer l’Évangile au monde entier se transmet forcément à tous ceux qui obéissent à la parole et deviennent des disciples de Jésus. En effet, le Seigneur dit à ses apôtres à l’égard de ceux qui seraient baptisés : « Enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Matthieu 28.20).

En lisant le Nouveau Testament, nous voyons facilement que les premiers chrétiens comprenaient bien que le travail de répandre le message du salut en Christ n’appartenait pas aux seuls apôtres et dirigeants des assemblées locales. En Actes 8.1,4 par exemple, il est dit qu’après le meurtre d’Étienne, il y eut « une grande persécution contre l’Église de Jérusalem ; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie… Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la parole. » Remarquez que dans ce passage ceux qui annonçaient la parole n’étaient pas les apôtres, car ces derniers étaient restés à Jérusalem. Les membres « ordinaires » de l’Église avaient compris qu’ils avaient, eux aussi, le devoir et le privilège de prêcher l’Évangile à tous ceux qu’ils rencontraient.

La connaissance est presque toujours accompagnée de responsabilité. Supposez qu’une personne est blessée dans un accident : sa douleur est atroce et sa vie est en danger. Un médecin est présent ; il a la formation et l’expérience nécessaires pour apporter les soins qui sauveraient la vie de la victime. Que dirait-on si ce médecin affirmait que ce n’était pas son problème et ne voulait pas secourir celui qui avait tant besoin de son aide ? Tout chrétien connaît des personnes qui sont perdues et séparées de Dieu à cause de leurs péchés, destinées au châtiment éternel. Tout chrétien sait que Jésus est le Sauveur, le seul Sauveur, et que son sang est le seul remède au péché. Toute personne qui a été sauvée par Jésus sait ce qu’elle a fait pour que ses péchés soient lavés par le sang précieux du Christ. Comme le médecin face à la victime d’un accident grave, le chrétien a une connaissance qui lui donne, qu’il le veuille ou non, la responsabilité de venir en aide à ceux qui se perdent à cause du péché. Il n’a pas le droit de rester indifférent. Il faut qu’il se laisse pousser par l’amour pour annoncer à son tour la bonne nouvelle du pardon et de la vie éternelle que quelqu’un a un jour eu la bonté de lui annoncer. Inutile de se dire que ce travail appartient aux « professionnels », c’est-à-dire aux évangélistes et aux anciens de l’Église. Jésus dit qu’il est venu pour « chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19.10) ; il veut que ses disciples lui ressemblent (Luc 6.40; Philippiens 2.5; 1 Pierre 2.21; 1 Jean 2.6).

D’autres Évangiles

En annonçant l’Évangile, il est très important de s’assurer qu’on prêche le message qu’il faut. Les chrétiens en Galatie au premier siècle commencèrent d’accepter un évangile modifié qui, selon l’apôtre Paul, n’était plus l’Évangile. Il les avertit en ces termes : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit maudit ! » (Galates 1.8).

Les faux enseignants en Galatie altéraient l’Évangile en changeant les conditions du salut en Christ. Certains de nos jours altèrent l’Évangile, eux aussi, par le fait de modifier les conditions du salut détaillées dans le Nouveau Testament. D’autres changent le sujet même de l’Évangile. Selon 1 Corinthiens 15.1-4, les faits que les apôtres annonçaient avant tout étaient les suivants : « Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; il a été enseveli, et il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. » Dieu a, « au moyen de la bonne nouvelle, révélé la vie éternelle » (2 Timothée 1.10). Voilà pourquoi la Bible l’appelle « l’évangile de votre salut » (Éphésiens 1.13). Au lieu de mettre l’accent sur le salut du péché, la réconciliation avec Dieu, et la promesse de la vie éternelle, beaucoup aujourd’hui prêchent un « évangile de prospérité matérielle ». Ils mettent l’accent sur le fait que Dieu est capable de bénir ses enfants sur le plan matériel. Cela est vrai (bien que ce ne soit pas l’Évangile). Mais ils vont au-delà, et ils promettent au nom de Dieu ce que Dieu n’a pas promis. Ils ne reconnaissent pas, d’ailleurs, que les promesses du vrai Évangile valent infiniment mieux que la prospérité sur la terre. Comme Jésus l’a dit : « Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme ? » (Matthieu 16.26). « Les choses visibles sont passagères, mais les choses invisibles sont éternelles » (2 Corinthiens 4.18). « Le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2.17). D’autres mettent au premier plan la guérison et d’autres miracles, mais le message de l’Évangile n’est pas « Jésus guérit » ; ces gens, peut-être sans le savoir, se sont mis à prêcher « un autre Évangile ». D’autres insistent sur les atouts de leur Église, tels que la bonne musique, l’ambiance de fête, un bel édifice, le rang respectable des membres de leur communauté, ou d’autres considérations mondaines. En « évangélisant » de cette manière, ils ne suivent pas l’exemple de Paul. Il écrivit en 2 Corinthiens 4.5 : « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est Jésus-Christ que nous prêchons. »

Quelques attitudes à adopter

Il est toujours possible, n’est-ce pas, de prononcer un message vrai et bénéfique, mais de le faire avec une attitude qui fait que les auditeurs le rejettent. Cela est particulièrement le cas quand il s’agit d’un message qui déclare que les hommes sont tous des pécheurs qui méritent la colère et le châtiment de Dieu (Romains 1.18; 3.23). Il convient donc de veiller sur nos attitudes quand nous prêchons l’Évangile. Considérez les passages suivants :

« Sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque demande raison de l’espérance qui est en vous. » (1 Pierre 3.15)

« … professant la vérité dans la charité » (Éphésiens 4.15)

« Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. » (Galates 6.1)

« Or, un serviteur du Seigneur ne doit pas se quereller. Il doit être aimable envers tous, capable d’enseigner et patient, il doit instruire avec douceur ses contradicteurs : Dieu leur donnera peut-être l’occasion de changer de comportement et de parvenir à connaître la vérité. » (2 Timothée 2.24,25)

Tout en étant doux et humbles, conscients de nos propres faiblesses et péchés, nous devons enseigner avec confiance à la vérité de la parole de Dieu que nous apportons. Paul dit : « Je n’ai point honte de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1.16). Nous sommes pleinement convaincus que la parole de Dieu est vraie et qu’elle est capable de toucher les cœurs des hommes et de produire la foi et sauver l’âme. En plus, nous savons que le Seigneur est avec nous (Matthieu 28.20) quand nous sommes en train d’accomplir la mission qu’il nous a confiée. Nous avons donc du courage. Paul dit à Timothée : « Ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur » (2 Timothée 1.7,8). Quand les chefs des Juifs « virent l’assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés, sachant que c’étaient des hommes du peuple sans instruction ; et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus » (Actes 4.13).

Non seulement nous devons être caractérisés par l’humilité personnelle et la confiance complète au message que nous prêchons ; nous devons aussi être motivés par l’amour sincère pour nos auditeurs. L’apôtre Paul en était un très bon exemple. Malgré le fait que ses frères juifs l’avaient souvent persécuté et avaient même cherché à le faire mourir, il dit : « J’éprouve une grande tristesse, et j’ai dans le cœur un chagrin continuel. Car je voudrais moi-même être maudit et séparé de Christ pour mes frères, mes parents selon la chair… Le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c’est qu’ils soient sauvés » (Romains 9.2,3; 10.1). Dieu lui-même « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2.4). Nous devrions en vouloir autant.

À qui dois-je annoncer l’Évangile ?

Toute personne responsable de ses actes a besoin de l’Évangile, « car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3.23). Dieu ne nous demande pas de trier les personnes que nous évangélisons. Ce n’est pas à nous de décider d’avance que telle ou telle personne n’acceptera pas le message. Nous ne connaissons pas le cœur d’autrui. Ce n’est jamais une faute que de vouloir partager avec quelqu’un le message qui peut lui sauver l’âme, mais c’est un péché grave de se taire quand Dieu nous dit de parler (Actes 4.19,20). Dieu dit au prophète Ézéchiel qu’il était comme une sentinelle chargée d’avertir le peuple d’un danger. Si le peuple ne prêtait pas attention à l’avertissement et ne se préparait pas en conséquence, ce peuple périrait, mais la sentinelle aurait fait son devoir. Si, par contre, la sentinelle voyait venir le danger et n’en disait rien, le peuple périrait tout de même, mais Dieu la tiendrait responsable de la mort de ces gens.

Personne n’est donc à exclure, mais il y a autour de chacun de nous beaucoup de personnes ayant besoin de la parole de Dieu et par qui nous pouvons commencer. Il suffit souvent de demander à ces personnes, qui nous connaissent déjà, si elles accepteraient d’étudier la Bible avec nous. J’ai fait l’expérience moi-même avec celui qui me vendait du pain chaque jour, le technicien qui réparait mon ordinateur, des visiteurs dans mon assemblée locale, la serveuse dans un restaurant où j’ai mangé, l’employé dans le service où je payais des photocopies, mon plombier, un élève qui voulait perfectionner son anglais, le père d’un membre de l’Église, et bien d’autres. Toutes ces personnes n’ont pas seulement accepté que je leur partage l’Évangile ; elles ont toutes fini par obéir à la bonne nouvelle. Il y a beaucoup de personnes qui suivent Jésus aujourd’hui parce qu’un chrétien qu’elles ne connaissaient pas a frappé un jour à leurs portes et leur a parlé du Seigneur. Peu importe si d’autres ont claqué la porte dès qu’ils s’apercevaient qu’on voulait leur parler de la Bible ; au moins ceux qui ont écouté sont maintenant sauvés, et ils ne le seraient pas si un chrétien n’avait pas eu l’amour et le courage de se présenter chez eux.

Par où commencer ?

Le point de départ dans l’enseignement dépend souvent de ce que l’élève comprend déjà. Parfois il faut prendre du temps pour poser un fondement. Certaines personnes ont besoin qu’on leur parle d’abord de Dieu et de sa nature. D’autres connaissent déjà les arguments qui prouvent l’existence de Dieu, mais ils ont besoin de comprendre que Dieu nous parle à travers sa parole inspirée, la Bible. Beaucoup reconnaissent l’autorité de la Bible, mais ils ne comprennent pas la relation entre l’Ancien Testament, qui n’est plus en vigueur, et le Nouveau Testament. Les gens ont généralement besoin qu’on leur parle de ce qu’est le péché aux yeux de Dieu et de ses conséquences. Il est très important de faire comprendre que l’homme ne peut pas se sauver lui-même de ses péchés, raison pour laquelle Dieu, dans son grand amour, a envoyé son Fils pour mourir à notre place. Il faut expliquer également que seule la personne qui croit en Jésus comme Fils de Dieu et le déclare ouvertement peut bénéficier de son sacrifice sur la croix. Il ne faut pas sauter l’étape de la repentance : si une personne n’est pas prête à se détourner de ses péchés, elle n’aura pas le pardon. Enfin, il faut enseigner le sens, la forme et le but du baptême, par lequel le pécheur entre en contact avec le sang de Christ. Par la suite, on parlera de l’Église que Jésus a bâtie, de son culte, de l’importance de jouer un rôle actif dans l’assemblée comme un membre du corps de Christ.

Certaines personnes fréquentent des Églises depuis leur jeunesse, et elles comprennent la plupart de ces idées. En prenant le temps de parler avec elles, vous découvrirez ce qu’ils ignorent dans la parole de Dieu. Il n’est pas rare que les gens qui croient en Jésus et fréquentent des Églises vous encouragent de ne pas perdre du temps avec eux, mais d’aller évangéliser ceux qui ne connaissent pas du tout le Seigneur. Cette attitude se comprend, mais il faut se rappeler aussi le cas d’Apollos. « Un Juif nommé Apollos, originaire d’Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Écritures, vint à Éphèse. Il était instruit dans la voie du Seigneur, et, fervent d’esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu’il ne connût que le baptême de Jean. Il se mit à parler librement dans la synagogue. Aquilas et Priscille, l’ayant entendu, le prirent avec eux, et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu » (Actes 18.24-26). Cet homme avait beaucoup de qualités et connaissait beaucoup de vérités concernant Jésus. Il connaissait bien les Écritures. Mais il y avait une insuffisance grave dans ses connaissances : il ne connaissait rien du baptême que Jésus avait ordonné quand il confia aux disciples la mission d’évangéliser le monde. Apollos enseignait le baptême que Jean-Baptiste avait pratiqué, un baptême qui préparait les gens à recevoir Jésus, mais qui n’était plus en vigueur. Il s’agissait bien d’une immersion dans l’eau, mais ce baptême n’avait pas la même signification que celui qui doit se faire au nom de Jésus. Apollos et sa femme Priscille, ces deux chrétiens qui avaient travaillé avec l’apôtre Paul, ont tout de suite reconnu l’erreur d’Apollos, cette lacune dans sa connaissance de la bonne nouvelle. Au lieu de raisonner qu’après tout, Apollos connaissait déjà le Seigneur et les Écritures et qu’il valait mieux passer leur temps à parler avec ceux qui n’avaient pas encore entendu parler de Jésus, ce couple l’a pris à part pour parler. Ils « lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu ». C’est aussi de l’évangélisation.

Conseils divers

Évitez de dire : « Moi, je pense… », « Dans notre Église nous croyons… », « Mon prédicateur a dit… », etc. Les opinions personnelles ne sauvent pas. Les hommes ont besoin de savoir ce que la Bible enseigne et non pas ce que vous pensez. Dites plutôt : « Jésus a dit… », « L’apôtre Pierre enseigne… », « Selon l’Épître aux Éphésiens… » ou « Voyons ensemble ce que la Bible nous dit à ce sujet en Jacques, chapitre 2 ».

Il n’y a pas besoin de condamner des personnes ou de citer le nom de tel ou tel groupe religieux pour le condamner. Il est important d’exposer des erreurs – de faux enseignements ou des pratiques qui ne sont pas autorisées par la parole de Dieu (1 Timothée 4.6). Mais on peut signaler que telle doctrine est fausse sans dire que telle Église est mauvaise parce qu’elle l’enseigne. La personne qui vous écoute sera capable de tirer ses propres conclusions.

Sachez qu’il n’y a pas de mal à dire quand on ne sait pas : « Je ne sais pas. Mais j’essaierai de vous trouver la réponse biblique dès que possible. »

Ne vous découragez pas quand les gens ne réagissent pas de la manière que vous espérez. Continuez de les aimer, de prier pour eux, et d’annoncer la bonne nouvelle à ceux qui écouteront. Et ne considérez pas la réaction de ceux qui refusent d’écouter comme un rejet de votre personne. Si vous avez présenté fidèlement la parole du Seigneur, c’est le Seigneur qu’ils rejettent. Jésus dit : « Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé » (Matthieu 10.40).

N’oubliez pas la suite du baptême. Si quelqu’un à qui vous avez prêché la parole l’accepte et se fait baptiser, reconnaissez que le travail n’est pas fini. Jésus a dit de faire des disciples, de les baptiser, ET de leur enseigner tout ce qu’il a prescrit (Matthieu 28.19,20). Prenez le temps de leur enseigner au sujet de la vie chrétienne et de l’Église du Nouveau Testament.

Examinez-vous pour savoir si vous avez obéi à l’Évangile tel qu’il est enseigné dans le Nouveau Testament (2 Corinthiens 13.5). Si vous n’avez pas encore été immergé pour le pardon de vos péchés, ne renoncez pas à l’évangélisation – faites-vous baptiser !

Conclusion

Dans un monde qui ne croit pas qu’il y ait des vérités objectives et universelles, qui pense que toutes les religions sont bonnes (ou qu’elles sont toutes mauvaises), qui n’accepte pas que ses actions ou ses valeurs soient traitées de condamnables devant Dieu, l’idée même de l’évangélisation est inacceptable. Dans la société occidentale, on essaie de plus en plus de faire taire la voix des chrétiens. Dans le monde musulman, le fait de persuader quelqu’un de devenir chrétien est souvent traité d’acte criminel. Mais les choses n’étaient pas très différentes au premier siècle – la prédication de l’Évangile était « scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1 Corinthiens 1.23). Pour celui qui pense comme Jésus, par contre, il n’y a rien de plus utile, de plus noble et de plus urgent que d’annoncer dans l’amour sincère le message de vie éternelle en Jésus.

B. B.
(dans Vol. 12, No. 6)


Voir aussi Le « plein Évangile ».