L’imposition des mains

L’auteur de l’Épître aux Hébreux exhorte ses lecteurs à croître dans leur connaissance de la vérité, en passant du « lait » de la Parole de Dieu, approprié aux besoins des petits « enfants » dans la foi, à la « nourriture solide » qui convient aux chrétiens spirituellement mûrs. Il dit ensuite :

« C’est pourquoi, laissant les [premiers] éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait [un enseignement d’adulte – FC], sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l’imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel. » (Hébreux 6.1,2)

L’auteur énumère ainsi certains enseignements fondamentaux qu’un croyant devrait apprendre assez tôt dans sa vie chrétienne. Cela ne veut pas dire que tout le monde ait compris la vérité biblique concernant chacun de ces sujets. Il y a, par exemple, beaucoup de confusion concernant le baptême : sa forme, son but, qui peut l’administrer, qui peut le recevoir, etc. Certains ont besoin d’étudier les nombreux passages bibliques qui éclaircissent cette étape dans le plan du salut. Un autre sujet cité par l’auteur comme étant une doctrine de base, c’est l’imposition des mains. Puisqu’il s’agit d’enseignements qui sont comparés au lait (facile à digérer même par les nouveau-nés), nous supposons que ce sujet, bien qu’important, n’est pas excessivement compliqué, profond ou mystérieux. Et pourtant, comme le sujet du baptême, celui de l’imposition des mains est souvent mal compris.

Quatre sens

L’imposition des mains semble avoir quatre sens différents dans le Nouveau Testament ; on arrive assez facilement à déterminer la signification du geste dans un passage donné quand on en considère le contexte. À la base, c’est une action qui symbolise la transmission de quelque chose d’une personne à une autre. Quelque chose passe, comme si c’était à travers le contacte des mains posées sur la tête ou l’épaule, de la personne qui impose les mains à la personne à qui on les impose.

Sous la loi de Moïse, une cérémonie accomplie le jour des expiations exigeait que le souverain sacrificateur pose les mains sur le bouc expiatoire pour lui « transmettre » les péchés du peuple :

« Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d’Israël et toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché. Il les mettra sur la tête du bouc, puis il le chassera dans le désert, à l’aide d’un homme qui aura cette charge. Le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une terre désolée ; il sera chassé dans le désert. » (Lévitique 16.21,22)

Évidemment, les péchés du peuple ne passaient pas littéralement par les mains du prêtre pour entrer dans le bouc. Ce geste servait, néanmoins, à illustrer l’importance d’éloigner des Israélites (par leur repentance et par le pardon de Dieu) le péché, qui était une offense aux yeux du Dieu très saint et qui aurait nécessité qu’ils soient bannis de sa présence.

Dans le Nouveau Testament, comme nous l’avons dit, ce geste est employé dans quatre sortes de situations :

1) En signe de bénédiction :

« On amena [à Jésus] des petits enfants, afin qu’il les touche. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient. Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent… Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains. » (Marc 10.13,14,16)

2) Des guérisons miraculeuses : Plusieurs fois dans le ministère de Jésus, nous le voyons imposer les mains aux malades quand il les guérit. En Luc 13, par exemple, nous lisons qu’un jour Jésus enseignait dans une synagogue,

« Et voici, il y avait là une femme possédée d’un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était courbée, et ne pouvait aucunement se redresser. Lorsqu’il la vit, Jésus lui adressa la parole, et lui dit : Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il lui imposa les mains. À l’instant elle se redressa, et glorifia Dieu. » (Luc 13.11-13)

D’autres passages indiquent que Jésus avait l’habitude de toucher ainsi les personnes qu’il guérissait (Marc 6.5; Luc 4.40), bien qu’il y ait également plusieurs situations où il guérissait à distance ou avec une simple parole (Marc 9.25,26; 10.51-53; Luc 7.1-6; 17.11-14). Les apôtres, aussi, ayant le don de guérison, l’exerçaient parfois en imposant les mains aux malades (Marc 16.18; Actes 28.8; voir aussi Actes 9.12,17,18).

3) La communication des dons miraculeux : En Actes 8 nous avons un récit qui nous révèle une autre situation où l’imposition des mains jouait un rôle. La première partie du chapitre raconte la prédication de Philippe, l’évangéliste, dans la ville de Samarie et la conversion de beaucoup de Samaritains, y compris un magicien du nom de Simon. Quand la nouvelle des conversions à Samarie parvint aux oreilles des apôtres, ils envoyèrent Pierre et Jean, qui prièrent (v. 15) et imposèrent les mains (v. 17) aux Samaritains afin qu’ils reçoivent le Saint-Esprit.

« Lorsque Simon vit que le Saint-Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l’argent, en disant : Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j’imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit. » (Actes 8.18,19)

En disant que le Saint-Esprit était donné, Luc se réfère apparemment aux dons miraculeux accordés par l’Esprit. Simon a pu voir quelque chose d’impressionnant, comme ce qui est décrit en Actes 19.6 : « Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient. »

Soulignons que le texte dit que le Saint-Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres ; il est évident que Philippe, qui faisait lui-même des miracles, n’a pas imposé les mains aux autres pour qu’ils reçoivent ces pouvoirs. N’étant pas apôtre, il n’avait pas cette possibilité. Notons aussi que Simon n’a pas offert de l’argent aux apôtres pour qu’ils lui donnent le pouvoir de faire des miracles. Ils accordaient cette capacité déjà à plusieurs, et le faisaient sans demander de l’argent. Simon voulait quelque chose de plus. Il voulait le pouvoir de communiquer les dons aux autres par l’imposition de ses mains. Cette possibilité n’était pas donnée automatiquement par le fait de recevoir soi-même des pouvoirs miraculeux. On pouvait faire des miracles, comme Philippe en faisait, sans être en mesure de communiquer ce pouvoir aux autres.

L’imposition des mains dans ces deuxième et troisième sens n’a plus lieu depuis la mort des apôtres et des personnes qui avaient reçu le don de guérison par l’imposition des mains des apôtres. Dieu continue d’agir puissamment dans ce monde, mais il n’accorde plus à certaines personnes ces dons miraculeux de l’Esprit, car ils ont déjà servi leur but dans son plan (1 Cor. 13.8-10; Héb. 2.3,4; Mc. 16.20; etc.).

4) Le quatrième sens de l’imposition des mains dans le Nouveau Testament se rapporte à l’idée de confier à quelqu’un une charge, de le désigner formellement ou publiquement pour un rôle à jouer ou un devoir à accomplir. En Actes 13.1-3 les chrétiens à Antioche, reconnaissant la charge que Dieu avait donnée à Saul (Paul) et Barnabas, leur imposèrent les mains quand ces derniers devaient partir pour leur premier voyage missionnaire. En 1 Timothée 4.14, Paul dit au jeune prédicateur de ne pas négliger le don qu’il avait reçu avec l’imposition des mains des anciens. (Selon 2 Timothée 1.6, ce fut par l’imposition des mains de l’apôtre Paul que Timothée avait reçu ce don de Dieu. Paul lui avait imposé les mains dans le troisième sens – pour lui communiquer un don miraculeux, mais à la même occasion les anciens lui imposèrent les mains dans le quatrième sens – pour lui confier une responsabilité à accomplir en se servant du don qu’il venait de recevoir.) En 1 Timothée 5.22, Paul lui dit de ne pas lui-même imposer les mains à quelqu’un (lui confier une responsabilité importante) avec précipitation, avant que le caractère de la personne soit prouvé ; sinon, il partagerait la faute si la personne se servait de sa position pour mal faire. En Actes 6 le troisième et le quatrième sens de ce geste étaient tous les deux présents lorsque les apôtres demandèrent à l’Église de Jérusalem de choisir six hommes qu’ils pourraient charger de la tâche d’organiser la distribution quotidienne de nourriture aux veuves. L’Église a choisi des hommes qu’elle présenta aux apôtres, « qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains », évidemment pour leur confier formellement le travail pour lequel ils avaient été désignés (Actes 6.5,6). Mais par la suite, nous voyons que ces hommes, après l’imposition des mains des apôtres, avaient également reçu des pouvoirs miraculeux (Actes 6.8; 8.5-7). Étienne et Philippe étaient, en effet, les premiers chrétiens à part les apôtres à qui le Nouveau Testament attribue des miracles.

Ordination ?

Beaucoup de groupes religieux ont déformé cette idée de confier formellement une charge ou une responsabilité, de déléguer à quelqu’un l’autorité de diriger un aspect de l’œuvre de Dieu, ou de mettre quelqu’un à part pour jouer un rôle particulier. Chez les catholiques, cette pratique de l’Église primitive est la base de ce qu’ils appellent le sacrement de l’Ordre. Sans être passé par la cérémonie où l’on recevrait ce « sacrement », une personne n’a normalement pas le droit de baptiser, de bénir le pain et le vin de la communion, et d’accomplir plusieurs autres services dans l’Église. Selon le Catéchisme catholique, « l’acte sacramentel qui intègre dans l’ordre des évêques, des presbytres (prêtres) et des diacres… va au-delà d’une simple élection, désignation ou institution par la communauté, car elle confère un don du Saint-Esprit permettant d’exercer un « pouvoir sacré » qui ne peut venir que du Christ Lui-même, par son Église. » Selon cette croyance, les évêques « tiennent la place du Christ lui-même » et sont les « successeurs légitimes des apôtres » (Catéchisme, pp. 332,333).

Ce ne sont pas seulement les catholiques qui augmentent beaucoup la signification de l’imposition des mains de cette manière. Les protestants, aussi, parlent généralement de l’ordination et de pasteurs « ordonnés » (mis en contraste avec de simples prédicateurs ou des dirigeants « laïcs »). Chez les mormons il est question de détenir « la prêtrise d’Aaron » et « la prêtrise de Melchisédek », qui auraient été transmises aux fondateurs de leur communauté par l’imposition des mains de Jean-Baptiste et des apôtres Pierre, Jacques, et Jean, revenus sur terre à cet effet. Depuis presque deux cents ans, une succession sans interruption aurait permis de conserver dans l’Église mormone « l’autorité d’agir dans les choses de Dieu ». Un baptême, par exemple, ne serait valable qu’à condition d’être administré par un homme à qui l’on aurait transmis ces prêtrises par l’imposition des mains.

Même parmi ceux qui cherchent à pratiquer le christianisme du premier siècle, on trouve parfois qu’on a été influencé par la conception qu’il faut une sorte de « droit par succession » pour que certains actes soient légitimes. Un frère a écrit : « Tout groupe de chrétiens réuni par la prédication d’un frère préparé, ordonné et envoyé par une ancienne Église du Seigneur à un lieu où il n’y avait pas eu d’Église du Christ au préalable, constitue une assemblée locale biblique… Une telle Église… doit se laisser diriger par… la doctrine de Christ, au moyen des enseignements des ministres préparés pour le ministère. » En d’autres termes, des gens qui découvrent, à travers leurs recherches sincères dans la Parole du Seigneur, ce qu’il faut faire pour devenir chrétien et adorer Dieu conformément à sa Parole, ne pourraient pas le faire sans l’intervention d’un ministre « ordonné ». Les conséquences logiques de cette doctrine sont énormes. En effet, une fois que les hommes abandonnaient la foi biblique et perdaient ainsi leur relation avec Dieu (1 Timothée 4.1-3; 2 Pierre 2.1,2; 2 Jean 9), les générations suivantes n’auraient plus la possibilité de recevoir le baptême ou la communion ou de servir Dieu valablement. La Bible ne pourrait plus être considérée comme une semence vivante (Luc 8.11; 1 Pierre 1.23-25; etc.), capable de porter du fruit dans les cœurs honnêtes et de produire une nouvelle naissance pour le salut ; elle ne serait qu’une lettre morte jusqu’à ce qu’un homme ayant une autorité reconnue se présente pour permettre aux croyants de mettre en pratique ce que dit la Bible.

Une tradition des hommes

En Marc 7.1-13, Jésus accuse les Juifs d’annuler les commandements de Dieu au profit de leur tradition. La même sorte de problème se présente aujourd’hui, et la question de l’ordination en fournit un exemple. Nous savons que Jésus et ses apôtres ont enseigné la nécessité du baptême. Jésus a dit avant de retourner au ciel : « Allez, faites de toutes les nations mes disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Matthieu 28.19). Ou encore : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.15,16). Mais aucun passage biblique n’enseigne que seuls certains chrétiens ont le droit de baptiser ceux qui ont cru. L’accent est mis sur la foi et la repentance de la personne qui reçoit le baptême. Rien n’est dit au sujet des qualifications de la personne qui plonge le nouveau disciple dans l’eau du baptême. Nulle part dans la Bible on ne trouve l’expression « pasteur ordonné », et les détails que nous avons vus concernant l’imposition des mains sont bien insuffisants pour justifier la création d’un clergé ou l’idée de l’ordination telle qu’elle est enseignée dans les dénominations de nos jours. Pourtant, j’ai connu des communautés où des personnes dans des villages jouaient un rôle actif dans l’Église depuis dix ans, mais elles n’avaient pas reçu le baptême tout simplement parce que le « pasteur titulaire » n’était pas venu baptiser les nouvelles personnes. La Parole de Dieu dit clairement que les hommes doivent se faire baptiser, mais afin de respecter un commandement d’hommes, une tradition d’Église, on n’osait pas baptiser ces gens. Les hommes annulent ainsi le commandement de Dieu.

Le problème de Diotrèphe

Parfois le problème est lié à la tradition, mais il faut reconnaître qu’il y a aussi des cas où des hommes se réservent le droit de faire certaines choses dans l’Église parce qu’ils cherchent à créer une sorte d’empire personnel. Ils font penser à un homme mentionné dans la Troisième Épître de Jean :

« J’ai écrit quelques mots à l’Église ; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit pas… Il ne reçoit pas les frères, et ceux qui voudraient le faire, il les en empêche et les chasse de l’Église. » (3 Jean 9,10)

Souvent, un homme cherchera non seulement à dominer sur une assemblée locale, mais sur toutes les assemblées dans son district ou son pays. Certains le font en s’attribuant une autorité en matière d’argent. Soit on oblige chaque assemblée locale à envoyer ses collectes à un siège central qui en fait la distribution, soit on cherche à jouer un rôle d’entonnoir pour les fonds qui viendraient d’ailleurs pour aider l’œuvre de Dieu dans ce pays. D’autres essaient de développer un monopole sur l’autorité d’agir dans l’Église ; ils enseignent ainsi que « l’ordination » est nécessaire. Parfois un homme prétend qu’il est le seul à détenir le droit d’« ordonner » d’autres frères au ministère pour la simple raison qu’il fut le premier membre de l’Église dans le pays ou la région. D’autres se basent sur des visions divines qu’ils prétendent avoir vues. Quoi qu’il en soit, le désir de contrôler l’Église de cette manière n’est pas sain, et la pratique n’est pas basée sur un enseignement biblique.

La sauvegarde de la vérité

Pour justifier les pouvoirs que l’on donne à certains hommes grâce à ce système d’ordination, on fait appel parfois au besoin d’éviter le désordre et de maintenir la pureté doctrinale. Malheureusement, on rencontre de nombreux cas dans l’histoire du christianisme où c’étaient les dirigeants, ceux qui étaient « ordonnés », qui introduisirent les erreurs et les éloignements du modèle biblique. Cela s’accorde avec la prophétie de Paul en Actes 20.17,18,29,30. Pour sauvegarder la vérité, il faut compter sur l’étude et l’enseignement assidus de la Parole divine et non sur les hommes faillibles et leurs décrets. Il faut toujours cultiver l’attitude des Béréens, qui « examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Actes 17.11).

Conclusion

L’imposition des mains, a-t-elle une place dans l’Église aujourd’hui ? Comme nous venons de le voir, des hommes ont abusé de l’idée biblique de l’imposition des mains, surtout en essayant de se réserver des droits qui devraient appartenir à tout homme fidèle dans l’Église : le droit d’évangéliser, de baptiser, de servir la communion, etc. Est-ce pour cela que la pratique d’imposer les mains doit être bannie ? Pas si l’on reconnaît que de nos jours on n’imposerait pas les mains comme pour exercer un don miraculeux ou pour communiquer de tels dons aux autres. Si l’on retient ce geste comme un moyen solennel de faire ressentir l’importance de prendre au sérieux une responsabilité confiée ou de désigner publiquement quelqu’un pour un rôle particulier, on peut certainement s’en servir. Prenons soin seulement de ne pas aller au-delà de ce qui est écrit (1 Corinthiens 4.6).

B. B.
(Dans Vol. 9, No. 5)

 

Les prophètes modernes

Nous reconnaissons tous qu’il y a, malheureusement, des gens qui se servent de la religion et du nom de Dieu pour escroquer les autres et s’enrichir. Très souvent, ces gens créent de nouvelles religions. Chacun se lève pour dire : « Dieu m’a parlé. Il m’a dit de créer une Église. Il m’a dit de prêcher tel ou tel nouveau message de sa part. » Et le nombre de religions s’accroît ainsi chaque jour. Mais tout ceci n’est pas nouveau. Déjà en 1 Timothée 6.5 l’apôtre Paul a parlé de ceux qui croient que la piété est une source de gain.

Ce qui est grave dans tout cela est que les hommes perdent plus que de l’argent quand ils suivent les faux prophètes. Ils perdent leur âme, leur récompense éternelle. Ainsi Paul écrit aux Colossiens : « Qu’aucun homme, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu’il s’abandonne à ses visions et qu’il est enflé d’un vain orgueil par ses pensées charnelles » (Col. 2.18). L’apôtre Jean, aussi, a mis ses frères en garde : « Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils » (2 Jean 8,9).

Même Jésus a donné plusieurs avertissements contre les faux prophètes. En Matthieu 24.24, par exemple, il nous a dit : « Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. »

Comment les élus pourraient-ils éviter d’être séduits face à ces grands miracles ? Comment pouvons-nous discerner le vrai du faux ? Je voudrais vous suggérer trois choses pour vous aider à ne pas être séduits par ceux qui se disent prophètes de Dieu, mais qui ne le sont pas.

Appliquer les tests que Dieu donna aux Israélites

La première mesure à prendre pour éviter le piège dont nous parlons est d’appliquer les tests que Dieu a donnés au peuple d’Israël pour ce qui concerne les prophètes.

En Deutéronome 18.20-22, par exemple, le Seigneur a assuré son peuple que si ce qu’un prophète prédit ne se réalise pas, ce prophète ne vient pas de Dieu. Écoutez ce que dit l’Éternel : « Mais le prophète qui aura l’audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point commandé de dire, ou qui parlera au nom d’autres dieux, ce prophète-là sera puni de mort. Peut-être diras-tu dans ton cœur : Comment connaîtrons-nous la parole que l’Éternel n’aura point dite ? Quand ce que dira le prophète n’aura pas lieu et n’arrivera pas, ce sera une parole que l’Éternel n’aura point dite. C’est par audace que le prophète l’aura dite : n’aie pas peur de lui. » Remarquez qu’il ne suffit pas d’avoir « une bonne moyenne » ou de faire plusieurs prédictions justes. Celui ou celle qui parle véritablement de la part de Dieu ne fait jamais de prédictions qui s’avèrent fausses, et il ne promet pas de faire des prodiges qu’il n’arrive pas à réaliser par la suite. Remarquez également que pour être un vrai prophète il ne suffit pas de parler au nom du vrai Dieu. Le verset que nous venons de lire ordonnait que les Israélites punissent de mort et la personne qui prétendait parler pour Dieu sans que Dieu lui parle, et la personne qui parlait au nom d’un autre dieu.

Un deuxième test que Dieu recommande aux Israélites pour leur permettre de reconnaître les faux prophètes est le suivant : si ce que le prophète dit contredit ce que la Parole de Dieu a déjà révélé, ce prophète ne vient pas de Dieu. Écoutez la parole de Dieu en Deutéronome 13.1-5 : « S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé en disant : Allons après d’autres dieux, – des dieux que tu ne connais point – et servons-les ! tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c’est l’Éternel, votre Dieu qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme…Ce prophète ou ce songeur sera puni de mort. » Dieu, en effet, avait déjà dit qu’Israël ne devait pas servir d’autres dieux en plus de lui. Il n’en serait pas chez eux comme chez les autres peuples qui adoraient plusieurs dieux à la fois. Dieu avait fait connaître clairement sa volonté sur ce point. Même si par la suite un prophète se levait et faisait de vrais miracles, du moment où il contredisait un enseignement clair que Dieu avait déjà donné, il ne fallait pas le suivre.

1 Rois 13 nous parle d’un homme qui a appris trop tard que Dieu ne se contredit pas. Il s’agit d’un homme de Dieu, ou prophète, que l’Éternel a envoyé pour prêcher contre l’autel idolâtre que le roi Jéroboam avait dressé à Béthel. Avant qu’il ne parte, cet homme avait reçu des instructions claires de la part de Dieu. Comme il l’a dit lui-même : « Il m’a été dit, par la parole de l’Éternel : Tu n’y mangeras point de pain et tu n’y boiras point d’eau, et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé » (1 Rois 13.17). Il a donc refusé une invitation de manger à Béthel, et il est reparti par un autre chemin après avoir prêché. Mais un vieux prophète est allé à la rencontre du jeune homme de Dieu. Selon 1 Rois 13.18, « il lui dit : Moi aussi, je suis prophète comme toi ; et un ange m’a parlé de la part de l’Éternel, et m’a dit : Ramène-le avec toi dans ta maison, et qu’il mange du pain et boive de l’eau. Il lui mentait ». Le jeune homme de Dieu a commis l’erreur de suivre le vieux prophète et de manger chez lui. Et à cause de cette désobéissance, Dieu envoya un lion qui a tué le jeune homme. Ce dernier devait savoir que Dieu ne se contredit pas. Il savait fort bien ce que Dieu lui avait déjà ordonné. Le vieux prophète prétendait que Dieu lui avait parlé, mais puisque le message était en conflit avec ce que Dieu avait déjà dit, ce deuxième message ne pouvait en aucun cas être une parole de l’Éternel.

Nous devons appliquer cette histoire à nous-mêmes en reconnaissant qu’un vrai prophète ne pourrait jamais contredire les vérités claires qui sont révélées dans le Nouveau Testament. Par exemple, la Bible dit clairement qu’il y a une seule Église d’origine divine. En Matthieu 16.18 Jésus dit : « Je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Jésus ne dit pas « mes Églises », mais « mon Église », au singulier. En Éphésiens 4.4 l’apôtre Paul écrit : « Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation. » Il avait déjà identifié ce seul corps au chapitre 1.22,23 de la même épître, où il dit que Dieu a donné Jésus « pour chef suprême à l’Église, qui est son corps ». Selon la Parole de Dieu, il n’y a donc qu’une seule Église. Quand un soi-disant prophète de nos jours se lève pour dire : « Dieu m’a dit de créer une Église qui prêchera tel ou tel message ou qui rendra tel ou tel service aux hommes », vous pouvez être certain que Dieu n’a point parlé à cet homme.

La Bible dit clairement que le baptême est nécessaire au salut. Actes 2.38 dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés. » Actes 22.16 dit : « Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés. » Romains 6.1-6 nous enseigne que nous mourons au péché dans le baptême, où nous sommes unis à la mort du Christ. Puis au verset 7 il nous est affirmé : « Celui qui est mort est libre du péché. » Si donc on n’est pas encore mort avec Christ dans le baptême, on n’est pas encore libre du péché, on est toujours sous la condamnation. Quand quelqu’un prétend parler par l’Esprit de Dieu, mais que cette personne dit qu’il suffit de croire en Jésus pour être sauvé et que le baptême n’a rien à voir avec le salut, vous pouvez être certain que cette personne ne parle pas par l’Esprit de Dieu.

La Bible nous enseigne que l’ancienne alliance, contenue dans l’Ancien Testament, n’est plus en vigueur, ayant été remplacée par la nouvelle alliance inaugurée avec le sang de Christ. Hébreux 8.6,7 et 13 nous disent : « Mais maintenant, (Jésus) a obtenu un ministère d’autant supérieur qu’il est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde…En disant : une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne. » Selon Colossiens 2.14, c’est lors de la mort de Jésus que l’Ancien Testament a cessé de gouverner la vie des hommes : « Il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix. » De nombreux passages bibliques répètent et expliquent davantage ce principe. Ainsi, vous pouvez savoir que lorsqu’un soi-disant prophète se base sur l’ancienne loi, la loi de Moïse, pour enseigner aux hommes qu’il ne faut pas manger du porc, ou qu’il faut brûler de l’encens pour Dieu, ou jouer des instruments et danser dans son culte, ou observer une fête juive comme la fête de Pentecôte, ou garder le sabbat ou de nombreuses autres pratiques qui sont tirées de la loi de Moïse mais qui ne sont pas enseignées dans le Nouveau Testament, vous pouvez savoir que la personne qui enseigne ces choses n’est pas guidée par Dieu.

Le devoir de vérifier

Vouloir vérifier ce qu’on nous enseigne n’est pas être incrédule envers la Parole de Dieu, c’est une démarche que Dieu approuve, un devoir et une preuve de sagesse. 1 Jean 4.1 dit : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. » Comment pouvons-nous les éprouver ? En examinant leurs enseignements à la lumière de la Bible.

Certains de ces prophètes modernes aiment se faire appeler « apôtres ». Mais il ne suffit pas de se dire « apôtre » ou d’être appelé ainsi par d’autres hommes. En Apocalypse 2.2 le Seigneur Jésus a félicité l’Église dans la ville d’Éphèse en ces termes : « Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs. »

Ne soyons pas naïfs et crédules au point de nous laisser tromper par toute personne qui croit ou qui prétend avoir entendu la voix de Dieu. Appliquons les tests que Dieu a donnés à son peuple Israël pour reconnaître les faux prophètes. Si nous voyons des miracles ou prédictions ratés, ou si nous voyons des conflits entre la Parole de Dieu et le message du prophète, sachons qu’il n’est pas de Dieu.

Ne pas s’attendre à de vrais prophètes

Nous ne devons même pas nous attendre à de nouvelles révélations de la part de Dieu. Pourquoi ? Parce que Dieu a déjà donné une révélation parfaite de sa volonté. Il l’a fait au temps des apôtres au premier siècle. En Jean 16.13 Jésus a fait une promesse à ses apôtres : « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de Vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. » Selon Jésus, le Saint-Esprit conduirait les apôtres dans toute la vérité. Jésus est fidèle à ses promesses, et il a certainement tenu la promesse qu’il a faite ici. Toute la vérité dont l’homme a besoin pour être sauvé et mener une vie agréable à Dieu a été révélée du vivant de ces hommes qui ont suivi Jésus.

C’est ainsi que l’apôtre Paul pouvait dire aux anciens de l’Église d’Éphèse en Actes 20.27 : « Je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher. » Ce message était capable de sauver les hommes. Romains 1.16 dit que l’Évangile était « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ».

Un autre Évangile, un Évangile modifié par les hommes, n’aurait plus ce pouvoir de sauver. On voit clairement dans les propos de Paul en 1 Corinthiens 15.1,2 que si l’on changeait l’Évangile, il ne sauverait plus : « Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. » En Galates une malédiction est prononcée sur quiconque annoncerait un Évangile s’écartant de celui que les apôtres prêchaient. Peu importe si cet Évangile modifié est accompagné de miracles. Paul dit en Galates 1.8 : « Quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ! » (c’est-à-dire, maudit).

Non seulement on n’a pas besoin de prophète moderne pour apporter un changement quelconque à l’Évangile prêché par les apôtres, on n’en a pas besoin pour nous transmettre de nouveau par inspiration ce qui a été enseigné au premier siècle. L’Évangile n’a jamais été enlevé de la terre, de sorte que Dieu ait besoin de susciter d’autres personnes pour l’écrire de nouveau. Dieu a promis de veiller sur sa parole pour la préserver, et il n’a pas besoin de révéler le même message pour une nouvelle génération. Jésus lui-même dit en Matthieu 24.35 : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » La même vérité est affirmée en 1 Pierre 1.23-25 : « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. Car toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche, et la fleur tombe, mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile. »

Puisque la foi chrétienne a été révélée dans sa totalité au temps des apôtres, et puisque Dieu fait que sa Parole demeure pour toujours, Jude a pu exhorter les chrétiens, dans le troisième verset de son épître, à « combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes ».

Ne pas admettre d’exception pour « les petites prophéties »

En disant qu’il n’y a pas besoin de nouvelles révélations, ne faisons pas d’exception pour ce qu’on pourrait appeler les « petites prophéties », ou les révélations qui ne semblent pas présenter de danger de fausse doctrine.

Qu’est-ce qu’on veut dire par « petites prophéties » ? Certains prétendent que Dieu leur parle tous les jours, non pas pour leur faire connaître de nouvelles vérités éternelles, mais pour les guider ou pour leur permettre de mieux convaincre les hommes du péché. Selon certaines personnes Dieu leur donne souvent des messages tel que : « La personne qui est devant toi va accepter l’Évangile », ou : « Quelqu’un dans cette foule a mal au ventre », ou : « Il y a un frère dans l’Église qui a beaucoup perdu à la loterie. » On associe parfois ce genre de prophétie à ce qui est décrit en 1 Corinthiens 14.24,25, où Paul dit : « Si tous prophétisent, et qu’il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous, les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous. » N’oublions pas, cependant, que le passage que nous venons d’entendre se trouve dans le même contexte que les versets où Paul dit que ces dons miraculeux étaient temporaires, destinés à disparaître quand la révélation parfaite serait donnée. C’est de ce don de prophétie que Paul parlait quand il dit en 1 Corinthiens 13.8 que « les prophéties prendront fin ». Prophétiser, c’est parler de la part de Dieu par inspiration. Un prophète n’obtient pas son message par une étude des Écritures ; il le reçoit directement de Dieu. Il n’y a pas un grand don et un petit don de prophétie, selon la nature des messages. Il n’y a pas une sorte de prophétie qui a pris fin et une autre sorte qui doit continuer.

Quand on pense que Dieu continue, voire qu’il doit continuer de s’exprimer par des prophètes vivants, on s’expose à deux grands dangers. D’abord on minimise le pouvoir de la Parole écrite de Dieu de toucher les cœurs. La même réaction décrite en 1 Corinthiens 14, où l’homme est convaincu et jugé et sent que les secrets de son cœur sont, dévoilés peut être produite par la simple prédication de la vraie Parole de Dieu, telle que nous la trouvons dans la Bible. Hébreux. 4.12 nous le dit : « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. » En Néhémie 8.9 nous voyons qu’une simple lecture de la loi de Dieu avait convaincu le peuple d’Israël de leurs péchés au point qu’ils coulent des larmes. « Tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi. » Il n’est pas rare que quelqu’un dise à l’un de nous qui prêchons la Bible : « On dirait que tu as vu tout ce qui se passe dans ma vie », ou : « Pourquoi as-tu fait un sermon pour moi seul ? », tandis qu’en fait, le prédicateur n’était pas au courant des problèmes privés de ses auditeurs. Il ne faisait que proclamer le conseil de Dieu contenu dans la Bible. Le Saint-Esprit convainc les hommes en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement, comme Jésus l’a dit en Jean 16.8-11, mais le Saint-Esprit le fait au moyen des Écritures qu’il a poussé des hommes à écrire. Ceux qui insistent sur la nécessité des révélations modernes déprécient toujours la Bible, qu’ils l’avouent ou pas. Ils pensent que la Bible est insuffisante.

Le deuxième danger que l’on court quand on pense que Dieu continue de s’exprimer par des prophètes vivants, quand on fait croire qu’il y aura au moins un ou deux, sinon de nombreux prophètes dans chaque assemblée de chrétiens, c’est qu’on encourage les croyants à commettre un très grand péché aux yeux de Dieu : celui de dire au nom de Dieu ce que Dieu n’a pas dit. L’Éternel dit au temps de Jérémie : « J’en veux aux prophètes qui prennent leur propre parole et la donnent pour ma parole » (Jérémie 23.31). Dieu dit en Deutéronome 18.20 : « Le prophète qui aura l’audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point commandé de dire… ce prophète-là sera puni de mort. » En Jérémie 14.14 l’Éternel dit :

« C’est le mensonge que prophétisent en mon nom les prophètes ; je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d’ordre, je ne leur ai point parlé ; ce sont des visions mensongères, de vaines prédictions, des tromperies de leurs cœurs, qu’ils vous prophétisent. »

Les témoignages abondent concernant les prophéties dans les Églises aujourd’hui qui ne sont pas justes, ou que « le prophète » a reçues par des moyens naturels (c’est-à-dire il a vu, ou quelqu’un lui a dit ce qu’il prétend avoir appris par révélation de Dieu). Ils savent au fond d’eux-mêmes que ce sont leurs propres idées qu’ils présentent comme des prophéties. Les idées peuvent être bonnes, mais ceux qui les disent savent qu’ils ne sont pas en train d’exercer un don de prophétie.

Nous n’aimons pas que l’on prenne notre nom pour dire ce que nous n’avons pas dit. Combien plus nous devons nous garder d’agir ainsi à l’égard de Dieu.

Conclusion

Mes amis, 2 Pierre 1.3 dit que « sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété ». 2 Timothée 3.16,17 nous rappelle que toute Écriture est inspirée et nous est donnée « afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre ». Nous avons déjà dans la Bible tout ce dont nous avons besoin pour connaître sa volonté et pour faire son œuvre dans le monde. Les soi-disant prophètes que nous rencontrons n’ont pas leur place dans l’Église aujourd’hui. Ils n’ont pas de tâche à faire, si ce n’est de mettre à l’épreuve notre amour pour la vérité.

Ne soyez donc pas séduits par ceux qui se disent prophètes. Et ne recherchez pas un don qui, dans le plan de Dieu, n’a plus besoin d’exister.

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 1)

Parler en langues

Très souvent quand les hommes reconnaissent la valeur d’une chose, des malhonnêtes cherchent à produire des contrefaçons. Ainsi nous avons des billets de banque, mais nous devons nous méfier des faux billets. Il y a des montres suisses qui coûtent cher mais qui durent longtemps, et puis il y a des imitations qui ne marchent plus au bout de six mois. Il y a des chaînettes et des boucles d’oreille faits d’or pur ; mais si l’on ne s’y connaît pas, on peut acheter ce qui est fait d’un métal sans valeur mais que l’on a recouvert d’une très fine couche d’or, de l’or plaqué.

Dans le domaine spirituel aussi il y a des contrefaçons produites par Satan. Il y a ce qui est vrai, mais Satan a toujours essayé de tromper les hommes par ce qui est faux. Jésus a choisi ses apôtres et leur a délégué de l’autorité. Paul nous avertit qu’il y a ceux qui se disent apôtres mais ne le sont pas (2 Corinthiens 11.13-15). Dieu a révélé aux hommes son Évangile, la bonne nouvelle qui sauve du péché. Mais en Galates 1.8 Paul met les hommes en garde contre ceux qui prêchent un autre Évangile. La Bible nous parle des miracles qui étaient faits par la puissance de Dieu, mais elle nous parle à maintes reprises de faux miracles, réalisés par la puissance de Satan pour séduire les hommes (2 Thessaloniciens 2.9-12; Matthieu 24.24).

Un miracle que la Bible décrit et dont il existe aujourd’hui une contrefaçon est ce qu’on appelle « parler en langues ». Il est donc nécessaire d’apprendre à distinguer le vrai parler en langues du faux.

Qu’est-ce que c’est que parler en langues ?

Il s’agit de parler miraculeusement de vraies langues humaines que l’on n’a pas apprises.

Le récit d’Actes 2

Ceci est évident dans le seul passage de la Bible qui contient une description de ce phénomène, Actes chapitre 2. Dans ce chapitre nous voyons les apôtres réunis à Jérusalem quelque dix jours après la résurrection de Jésus. C’était le jour de la Pentecôte, une fête juive. À cause de cela, la ville était remplie de pèlerins. « Il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel » (verset 5). En effet, des millions de Juifs au premier siècle vivaient parmi les païens en dehors de la Palestine, mais chaque année beaucoup d’entre eux faisaient le voyage à Jérusalem pour célébrer les fêtes ordonnées dans la loi de Moïse.

Voici donc ce qui arriva ce jour de la Pentecôte décrit en Actes 2 :

« Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » (versets 2-4)

Les versets suivants nous parlent des hommes qui étaient venus de toutes les nations, et précisent que « chacun les entendait parler dans sa propre langue. »

Nous apprenons au verset 7 que ceux qui parlaient étaient tous de la Galilée, la petite région de la Palestine où Jésus avait grandi et exercé son ministère la plupart du temps. En plus, les témoins de cet événement à Jérusalem reconnaissaient que les apôtres étaient Galiléens.

Devant ces faits, il y eut deux réactions opposées dans la foule : les uns « étaient tous dans l’étonnement, et, ne sachant que penser, ils se disaient les uns aux autres : Que veut dire ceci ? Mais d’autres se moquaient, et disaient : Ils sont pleins de vin doux » (versets 12,13).

L’explication la plus naturelle de ces deux réactions est que ceux qui comprenaient ces différentes langues, étant venus des pays où l’on les parlait, s’étonnaient. Ceux, par contre, qui ne comprenaient pas ces langues, étant originaires de la Palestine, pensaient que les apôtres parlaient tout simplement de façon inintelligible, comme des ivrognes.

La discussion en 1 Corinthiens 14

La description que nous venons de voir est en parfaite harmonie avec ce que Paul a écrit en 1 Corinthiens 14. Dans ce chapitre où Paul parle longuement du don miraculeux de parler en langues, il affirme aux versets 10 et 11 que toutes les langues du monde sont intelligibles pour ceux qui les parlent. Il est aussi significatif que les langues parlées par ceux qui avaient ce don pouvaient être interprétées (verset 13). Or, on ne peut pas « interpréter » du non-sens.

Quand on parlait en langues, il s’agissait donc du pouvoir de parler miraculeusement de vraies langues humaines que l’on n’avait pas apprises.

Une langue de prière ?

D’aucuns disent qu’en 1 Corinthiens 14 il ne s’agit pas de la même chose qu’en Actes 2. Ils disent que Paul se réfère à une langue spéciale de prière. Ils disent cela parce que Paul parle de « prier en langue » (verset 14) et de « rendre grâces par l’Esprit » (verset 16). En plus, le verset 2 dit que « celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend ». Ces versets ne sont pas, pourtant, en conflit avec la description en Actes 2. En Actes 2, comme en 1 Corinthiens 14, le sujet dont on parlait en langues était « les merveilles de Dieu » (Actes 2.11). On louait Dieu. Quand on prie ou loue Dieu, ceux qui écoutent peuvent très bien en être édifiés (1 Cor. 14.16,17). Mais de la manière que cela se pratiquait à Corinthe, et que Paul reproche tout au long du chapitre 14, les assistants ne comprenaient pas ce qui était dit en langues, et on n’interprétait pas. C’est pour cela que Paul dit que la personne ne parle qu’à Dieu, celui qui comprend toutes les langues. S’ils ne comprenaient pas, ce n’est pas parce que c’était une soi-disante langue de prière.

(Il est malheureux que certaines versions de la Bible, dans un effort de rendre le texte en 1 Corinthiens 14 plus clair, ont ajouté le mot « inconnues », ou ce qui est pire, « incompréhensibles », à l’expression « parler en langues ». En réalité, l’expression employée par Paul en 1 Corinthiens est exactement la même que celle employée par Luc en Actes 2, et elle ne contient pas les mots « incompréhensibles » ou « inconnues ».)

À quoi servait-il de parler en langues ?

La preuve de la présence de l’Esprit ?

Beaucoup affirment de nos jours que le don de parler en langues est toujours la première preuve qui permet de savoir qu’une personne a reçu le Saint-Esprit. De nombreux croyants sincères s’affligent à la pensée qu’ils ne sont pas remplis de l’Esprit parce qu’ils n’ont pas eu cette expérience.

Aucun passage de la Bible n’affirme cette idée. La première lettre de Paul aux Corinthiens nous montre même le contraire. Paul dit clairement en 1 Cor. 12.13 que tous les membres de l’Église de Corinthe avaient reçu le Saint-Esprit. « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. » Par contre, il enseignait que tous ne recevaient pas le même don.

« Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit…à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. » (1 Corinthiens 12.7-11)

La fin du chapitre rend très clair que tout chrétien ne devait pas s’attendre à parler en langues, pas plus que tout chrétien ne devait s’attendre à être apôtre. Après avoir réaffirmé que la diversité en ce qui concerne les fonctions et les dons spirituels dans l’Église était voulue par Dieu, Paul pose une série de questions auxquelles la réponse est toujours « non ». « Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils le don de guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ? » (1 Corinthiens 12.29,30).

Dans l’Église tous avaient le Saint-Esprit, mais tous ne parlaient pas en langues. Ce don n’était pas « la preuve » que l’on avait reçu l’Esprit. L’absence de ce don n’était pas une preuve que l’on n’avait pas l’Esprit.

Une confirmation du témoignage des apôtres

La Bible elle-même nous dit la raison d’être de ce don : C’était l’un des miracles qui servaient à appuyer le témoignage ou confirmer la parole des apôtres. Avant de remonter au ciel, Jésus avait promis aux apôtres qu’ils feraient plusieurs sortes de miracles, y compris le fait de parler « de nouvelles langues ». Après son ascension, « ils s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l’accompagnaient » (Marc 16.20).

Un autre passage soutient la même idée :

« Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu (les apôtres), Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Hébreux 2.3,4)

Le texte en 1 Corinthiens dit aussi que « les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants » (1 Corinthiens 14.22).

[Cette précision confirme encore ce que nous avons dit concernant la définition du parler en langues. Certains disent que les hommes ne peuvent pas comprendre la personne qui parle en langues parce qu’elle parle une langue céleste, une langue qui est inintelligible aux hommes. Mais parler de façon incompréhensible ne pourrait pas convaincre une personne non croyante de quoi que ce soit. Elle ne serait convaincue que s’il était évident qu’un vrai miracle se produisait. Pour être convaincu de cela, il faudrait que celui qui écoute comprenne la langue qui est parlée, et il faudrait qu’il sache que la personne qui parle n’a jamais appris cette langue.

Certains se basent sur 1 Corinthiens 13.1-3 pour soutenir l’idée qu’on parlait la langue des anges, ou une langue céleste. Pour comprendre ce passage, il faut remarquer que dans tous les exemples que Paul emploie dans ces trois versets il prend un extrême. Il parle de connaître tous les mystères, d’avoir toute la connaissance et toute la foi, même jusqu’à pouvoir transporter des montagnes. Ce n’est pas que quelqu’un dans la Bible ou de nos jours était omniscient comme Dieu ou a pu transporter miraculeusement une montagne par sa foi. De même, Paul n’est pas en train de dire que quelques-uns parlaient la langue des anges. Au contraire, on parlait des langues humaines. L’idée de Paul est que même si l’on avait ce don à un degré que l’on n’avait jamais vu, c’est-à-dire au point de pouvoir parler les langues des anges, ce serait sans valeur si l’on n’avait pas l’amour.]

Existe-t-il toujours ?

La Bible déclare que ce don, comme les autres dons miraculeux, devait cesser. « La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra » (1 Corinthiens 13.8-10). Pour comprendre ce passage correctement, il faut noter que Paul n’a pas dit que ces choses cesseraient quand « Celui qui est parfait » serait venu, comme s’il parlait du retour de Jésus à la fin du monde. Il parle plutôt de « ce qui est parfait », employant des mots qui conviennent à une chose et non une personne. Remarquons que le sens du mot « parfait » dans ce contexte n’est pas « sans faute » mais « complet ». Paul dit que ce qui était partiel serait remplacé par ce qui était parfait, ou complet. Ce qui était partiel, c’était des révélations ou paroles reçues miraculeusement, directement de Dieu. Quand une révélation complète serait donnée, il n’y en aurait plus besoin. « Ce qui est parfait » est la révélation complète de la volonté de Dieu. Elle nous est donnée depuis la fin du premier siècle quand le Nouveau Testament a été achevé.

Si les dons devaient cesser, c’est qu’ils ne seraient plus nécessaires. La parole de Dieu que nous avons, en effet, suffit pour convaincre ceux qui ont un cœur honnête. Selon Hébreux 2.3,4, elle a déjà été confirmée par Dieu. Elle est capable de produire en nous la foi en Jésus-Christ.

« Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. » (Romains 10.17)

« Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. » (Jean 20.30,31)

Selon les exemples bibliques, le moyen par lequel on recevait le don du parler en langues n’est plus disponible. Les divers dons miraculeux, y compris le don de parler en langues, furent donnés par imposition des mains d’un apôtre. Cela ressort clairement dans des passages tels que Actes 8.18,19; Actes 6.8 et 8.6,7 avec Actes 6.5,6; 2 Timothée 1.6; et Actes 19.6. (La seule exception à cette règle est la famille de Corneille qui en Actes 10 reçut le Saint-Esprit avec des manifestations miraculeuses sans même être baptisée. Actes 11 montre que cela arriva pour que les chrétiens juifs soient persuadés que Dieu voulait les non-juifs aussi dans l’Église.)

Pour être apôtre il fallait être témoin oculaire de la résurrection du Christ et choisi par le Seigneur lui-même. (Voir Actes 1.21-24; 1 Corinthiens 9.1). Or, les apôtres, par qui les dons miraculeux étaient communiqués, ne sont plus parmi nous. Certes, Dieu est capable de donner ces pouvoirs à quelqu’un d’une autre manière que celle qui nous est présentée dans la Bible. Mais cela ne veut pas dire qu’il choisit de le faire.

Que penser du parler en langues moderne ?

Il est certain que beaucoup de cas où l’on prétend parler en langues ne sont pas miraculeux. Au lieu de le faire par le pouvoir du Saint-Esprit, de nombreuses personnes ont « appris » à « parler en langues » en imitant consciemment d’autres personnes. Dans certains milieux pentecôtistes on donne des « conseils » à ceux qui voudraient parler en langues. Cela n’est jamais le cas dans les récits bibliques.

Dans tous les cas que l’on a essayé de vérifier, ceux qui parlaient en langues ne parlaient pas de vraies langues, mais du non-sens. Par exemple, un psychologue nommé John Kildahl passa 10 ans à étudier et même enregistrer sur cassette des personnes de diverses religions partout dans le monde, sans trouver un seul cas légitime. D’autres psychologues et linguistes ont eu des résultats identiques dans leurs études.

Les témoignages qu’on entend pour soutenir que quelqu’un a parlé miraculeusement en telle ou telle langue sont presque toujours donnés par des personnes qui ne comprennent pas elles-mêmes les langues qu’elles prétendent avoir entendues.

Quand l’un des premiers pentecôtistes, A. G. Garr, est allé en Inde comme missionnaire, il comptait se servir de son « don » pour prêcher à la population. Les gens n’ont rien compris de ce qu’il disait, et il abandonna l’effort. Il partit à Hong Kong où il fut obligé d’apprendre la langue chinoise de la manière traditionnelle. De nos jours les missionnaires qui prétendent parler en langues sont aussi obligés d’étudier le français ou les langues locales, ou bien de se servir d’interprètes.

La même chose se passe en ce qui concerne ceux qui prétendent avoir le don d’interpréter des langues. John Kildahl a plusieurs fois présenté des cassettes enregistrées qu’il avait faites de personnes qui prétendaient parler en langues à différentes personnes disant avoir le don d’interprétation. Il n’a jamais trouvé deux « interprètes » qui s’accordaient sur le sens du même message « en langues ». Par exemple, une personne dit que celui qui parle en langue doit choisir entre deux emplois et demande à Dieu de l’aider à choisir. Une autre personne écoutant la même cassette dit que celui qui parle est en train de remercier Dieu de l’avoir guéri d’une maladie grave.

Un célèbre chanteur américain nommé Pat Boone a écrit un livre intitulé A New Song pour expliquer son expérience du Saint-Esprit. En parlant du jour où sa femme a « parlé en langues », il dit : « Ma femme louait le Seigneur – en latin. Je savais qu’elle n’avait jamais étudié le latin, même pas un seul jour… Pourtant maintenant elle disait distinctement “Ava Diem ! Ava Diem ! Ava Diem !” ou “Louez Dieu !” dans une langue qu’elle n’avait jamais apprise…Nous savions qu’elle venait de vivre un miracle. Le Saint-Esprit avait donné à Shirley une phrase qu’il savait que je pourrais interpréter, et pour notre foi et édification mutuelles. » Ava est un mot latin, mais il signifie « grand-mère » ! Peut-être qu’il voulait dire « ave », mais ave est une salutation et signifie « salut » ou « au revoir ». Diem signifie « jour ». « Louez Dieu » en latin serait « lauda (ou laudate) Deum ».

Le fils d’un missionnaire, élevé en Afrique, parlait une ethnie africaine. Dans une réunion où l’on parlait en langues, il récita le Notre Père dans cette ethnie. Celui qui « interprétait » dit aux autres qu’il avait dit que Jésus reviendrait très bientôt.

Même si l’on trouvait des cas miraculeux, ils ne seraient pas forcément de Dieu. Des miracles mensongers existent. Il faut toujours examiner le message qu’une personne cherche à confirmer par ses miracles (Deut. 13.1-5). En effet, de nombreux groupes qui se contredisent pratiquent le même parler en langues. Les Assemblées de Dieu, qui croient à la doctrine de la Trinité, et l’Église Pentecôtiste, qui nie cette doctrine et dit qu’un baptême fait au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit n’est pas valable, ont le même « don ». Le renouveau catholique qui encourage la prière à la vierge Marie et des protestants qui considèrent cela comme une idolâtrie parlent en langues de la même manière. On trouve le même phénomène dans des Églises Baptistes qui acceptent la Bible comme le seul livre inspiré, et l’Église Unitaire qui ne reconnaît aucun livre comme inspiré. (Même dans l’Église de Satan qui existe aux USA on parle en langues.) Évidemment Dieu, qui n’est pas l’auteur de la confusion, ne peut pas être en train d’appuyer le témoignage de toutes ces religions contradictoires. Cependant, confirmer la parole était bien le but du vrai parler en langues.

Quelle que soit la source de ce qu’on appelle parler en langues de nos jours, que ce soit l’esprit de l’homme lui-même ou un esprit trompeur, ce n’est pas l’Esprit de Dieu.

Conclusion

Jésus nous a mis en garde contre la soif de voir des miracles. En Matthieu 16.4 il dit : « Une génération méchante et adultère demande un miracle. » En 2 Thess. 2.9-12 Paul dit que Dieu permettra des signes et des prodiges mensongers et une puissance d’égarement pour ceux qui n’ont pas l’amour de la vérité. 1 Corinthiens 1.22 parle de Juifs qui, cherchant des miracles, finissent par ne pas saisir la bonne nouvelle qui pourrait les sauver.

Un don miraculeux n’a jamais sauvé une âme. Jacques 1.21 nous dit par contre de recevoir avec douceur la parole qui a été plantée en nous et qui peut sauver nos âmes. Oui, il y a beaucoup de contrefaçons dans le monde, même en ce qui concerne les choses spirituelles. Mais si nous recherchons, non pas les dons miraculeux qui étaient destinés à disparaître, mais plutôt la vérité de l’Évangile de Jésus-Christ, nous ne serons pas déçus.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 5)

La guérison divine

Je vais vous donner quelques extraits d’une lettre d’une femme qui est vivement intéressée par tout ce qui concerne la foi. Depuis dix ans, elle est la proie d’une maladie très douloureuse. Pendant plusieurs années elle a assisté à des réunions dites de « Réveil Pentecôtiste » où l’on impose les mains pour guérir les malades. Au début de sa maladie, on lui imposa les mains à plusieurs reprises, mais sans résultat. Depuis une année elle est en pension chez une dame qui fait partie d’un autre mouvement dont le pasteur est également venu lui imposer les mains avec onction d’huile. Là encore, aucune amélioration de son état.

« Alors » écrit-elle, « cela me fait tellement de peine de m’entendre dire que je ne marche pas avec le Seigneur et que c’est un manque de foi… J’avoue cher monsieur que je me trouble avec tout cela et que les arguments humains me font plus de mal que de bien, car ils ruinent mon âme. Si Dieu n’a pas voulu me guérir à cause de toutes mes désobéissances, malgré les dizaines de fois que j’ai demandé “pardon” et me suis repentie, cela me décourage en pensant à cette foi que je n’ai pas ; et je ne sais comment l’obtenir. »

Dans un autre passage de sa lettre, elle nous dit avoir vu à maintes reprises un pasteur imposer les mains à un jeune garçon aveugle de naissance, en lui disant : au nom de Jésus je te déclare guéri ! Le garçon est toujours aveugle. La lettre tout entière exprime un sentiment d’incompréhension, de révolte parfois, et surtout un grand déchirement de l’âme qui se sent abandonnée, coupable et méprisée par Dieu. Malgré les prières répétées, malgré les supplications et les larmes, Dieu ne consent pas à guérir. Que penser de cela ?

Mes amis, après avoir lu cette lettre, j’ai eu le sentiment à la fois navré et amer que l’on éprouve devant un gâchis. Car voici une personne, parmi tant d’autres, dont la foi en Dieu est indéniable, que l’on a induite en erreur et qui est peut-être sur le point de désespérer de Dieu. Il est même étonnant qu’après ces longues années elle n’ait pas perdu la foi comme c’est, hélas, souvent le cas dans des situations semblables.

Votre foi n’est pas en cause

À cette personne, à vous Madame, et à tous ceux qui se trouvent dans la même perplexité, je veux dire tout d’abord que votre foi n’est pas en cause. Qui vous a donné la conviction que la maladie qui s’attache à vous est le signe d’une carence de votre foi ? !

Si l’on examine les différentes guérisons opérées par le Christ et par ses apôtres, on s’aperçoit que la foi du malade n’était pas toujours sollicitée. Le chapitre 3 du livre des Actes nous en donne un exemple clair et typique. Il s’agit d’un homme boiteux de naissance que l’on plaçait tous les jours à la porte du temple juif à Jérusalem. Il vivait des aumônes du peuple. Pierre et Jean s’approchent et s’arrêtent devant lui.

« Regarde-nous », lui disent-ils. « Et il les regardait attentivement s’attendant à recevoir d’eux quelque chose. » (L’idée d’une guérison ne lui avait même pas effleuré l’esprit.) « Alors Pierre lui dit : Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Et, le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu. » (Actes 3.4-8)

Nous constatons que si la foi a joué un rôle dans cette guérison complète, c’était la foi des apôtres et non celle de l’homme guéri. Il en est de même de la plupart des miracles opérés par Jésus, comme par exemple la guérison de l’aveugle de naissance (Jean 9) ou de Malchus dont l’oreille droite avait été emportée (Luc 22.49-51), et que dire des morts qu’il a ressuscités ?

Il arriva même que Jésus guérit à distance, comme il le fit pour le centenier romain dont le serviteur était gravement malade (Matthieu 8.5-13). Ce dernier ne se rendit compte de rien. Il sut seulement qu’il était guéri.

Ceux qui aujourd’hui prétendent détenir des pouvoirs divins miraculeux, ne pourraient-ils, ne devraient-ils pas agir de la même manière en guérissant à distance un malade pour lequel d’autres chrétiens prient instamment, même si ce malade n’a pas nécessairement la foi ? Ces guérisseurs ne devraient-ils pas être aussi généreux que Pierre et être capables de dire comme lui : « Ce que j’ai, je te le donne ! » ?

Mais ces choses ne se passent jamais ainsi. On trouve plus prudent de faire courir le risque au malade. S’il n’est pas guéri, c’est que sa foi est faible. On ne met jamais en doute la qualité de celui qui impose les mains et qui crie : sois guéri au nom de Jésus-Christ !

(Je ne veux pas ici mettre systématiquement en doute la sincérité de tous ces guérisseurs. Beaucoup croient de tout leur cœur. C’est indéniable. Mais il n’empêche qu’ils soient sincèrement dans l’erreur.)

Deux choses qu’il faut constater

Lorsqu’on examine de près ces « miracles modernes », on constate deux choses :

1- Tout d’abord ils ne sont pas plus étonnants que les résultats enregistrés par la psychiatrie et le traitement médical par hypnose, tant il est vrai que la majorité des troubles organiques ont leur origine dans l’esprit. Ainsi, il est notoire que les sentiments négatifs, tels la haine et la jalousie, les soucis, la peur, les contrariétés, les frustrations continuelles, sont cause de nombreuses maladies, depuis les ulcères stomacaux et intestinaux, jusqu’à certaines formes de tuberculose en passant par les maladies de cœur et diverses paralysies.

2- Lorsqu’on les examine à la lumière des miracles rapportés dans la Bible, il leur manque ce cachet d’authenticité, ce caractère net et sans bavures que même les ennemis du Christ ne pouvaient contester. La chose se passait « aussitôt » « au même instant ». Et la guérison était totale. En outre, les miracles étaient non seulement d’une grande variété, mais, ce qui est important, ils ne se produisaient pas dans l’atmosphère enfiévrée d’une foule conditionnée qui sert de cadre à la plupart des séances de « guérisons miraculeuses modernes ». Je pense aux aveugles que Jésus guérit, aux lépreux, aux paralytiques et aux estropiés ; à l’évangéliste Philippe que l’Esprit transporta instantanément d’un lieu à un autre (Actes 8.39,40).

Je pense à la guérison des apoplectiques, à la multiplication des pains. Je pense aussi à la résurrection de plusieurs morts par Jésus et par les apôtres. L’un des morts était dans le tombeau depuis quatre jours (Marc 5.41,42; Luc 7.21; Jean 11.43; Actes 9.40; 20.9).

Ces quelques exemples suffisent à nous montrer que les soi-disant miracles modernes n’ont rien de commun avec les miracles opérés par les véritables messagers de Dieu. Si l’on prétend aujourd’hui pouvoir guérir une maladie de cœur ou un ulcère au nom de Christ, on peut, par ce même pouvoir, ressusciter des morts. Tout le monde pouvait constater que la puissance que Jésus et ses apôtres déclaraient détenir de Dieu était réelle. Ils en faisaient la démonstration. Mais aujourd’hui on le constate, il ne se passe rien de semblable, rien en tout cas qui soit au-dessus de tout soupçon ; rien qui soit aussi irréfutable et objectivement public que les prodiges opérés par le Christ et ses apôtres.

Le but des miracles

Quel était le but de ces manifestations miraculeuses au premier siècle ? Le Nouveau Testament nous apprend que leur but essentiel était de confirmer le message de l’Évangile. Il fallait que le monde sache que les messagers de l’Évangile étaient vraiment des envoyés de Dieu et que leur message était par conséquent d’origine divine. La révélation était dans sa phase première. Elle se fit d’abord d’une manière orale par la bouche des apôtres, Dieu étant avec eux confirmant leur message. Nous l’avons à présent sous la forme d’un document écrit qui s’appelle à juste titre « la Parole de Dieu » et qui suffit à produire la foi. « Ces choses sont écrites afin que vous croyiez… » dit l’apôtre Jean (Jean 20.30,31).

Cette période vit également la naissance de l’Église. Elle fut établie et « lancée » en quelque sorte avec l’aide miraculeuse de Dieu (Actes 2). C’est ainsi que le monde fut créé par une série de miracles. C’est la loi naturelle qui assura par la suite sa continuité. Il en est de même de l’Église. Elle fut inaugurée par un miracle (Actes chapitre 2). Elle continue d’exister et de se reproduire non avec l’aide des miracles, mais avec la Parole de Dieu qui est sa semence.

L’Épître aux Hébreux évoque cette phase primaire de la révélation par ces mots :

« Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, » (Comment ce message fut-il confirmé ?) « Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Hébreux 2.3,4)

À l’époque où fut rédigée la lettre « aux Hébreux » ces manifestations miraculeuses n’avaient donc plus cours. Elle fait en effet allusion aux choses qui se passaient au commencement, au temps où Dieu appuyait le message des témoins du Seigneur par sa puissance miraculeuse. Notre rôle est à présent de croire à leur témoignage. C’est le fondement même de la foi : la foi de celui qui croit sans avoir vu (2 Corinthiens 5.7; Romains 10.17; Jean 20.28,29).

Dieu guérit toujours

Ceci signifie-t-il que Dieu ne guérit plus aujourd’hui, qu’il est vain d’attendre de lui ce qu’il accordait autrefois à tant de malheureux ? Mes amis, loin de nous cette pensée. Il ne faut pas limiter la puissance de Dieu. Si sa manière d’intervenir dans les affaires des hommes varie, comme nous le montre l’histoire biblique, il est toujours présent. Il est toujours amour. Il désire toujours que nous soyons sauvés.

Par la prière Dieu peut toujours guérir. Il ne faut pas perdre confiance dans la prière… Je me suis élevé ici contre ceux qui font de la publicité pour leurs séances d’imposition de mains, lesquelles font plus de mal que de bien en donnant de fausses espérances.

Que ta volonté soit faite

Il y a un autre point sur lequel je dois insister, c’est que la prière n’est pas un moyen infaillible d’obtenir la guérison, même si elle est dite avec foi et maintes fois répétée. Ce n’est pas une manière de forcer la main de Dieu. Elle est avant tout, dans ce cas, une pétition soumise à sa volonté. « Que ta volonté soit faite » avait dit Jésus, « et non la mienne. » Telle doit être également notre attitude dans la prière.

Même au temps des apôtres, certains malades ne furent pas secourus d’une manière miraculeuse. Paul dit par exemple qu’il a « laissé Trophime malade à Milet » (2 Timothée 4.20). Épaphrodite, un autre compagnon de voyage de l’apôtre Paul tomba également malade. Il était près de la mort. « Mais Dieu a eu pitié de lui » écrit l’apôtre, « et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’eusse pas tristesse sur tristesse » (Philippiens 2.25-27).

L’élément miraculeux n’est pas intervenu dans ces cas-là, parmi d’autres sans doute. La guérison a eu lieu quand même, mais selon le cours normal des choses. Nous pourrions également évoquer la maladie de l’apôtre Paul que Dieu ne guérit pas malgré d’instantes prières. Il lui fallut continuer de vivre avec « son écharde dans la chair » (2 Corinthiens 12.7).

C’est Dieu qui guérit

Dans la maladie, nous devons nous en remettre à Dieu avec la confiance qu’il peut guérir s’il le veut. Nous pourrions ici citer de nombreux cas où Dieu a guéri ce que les hommes avaient jugé inguérissable. Le médecin chrétien lui-même sait bien qu’il ne peut que panser les plaies. C’est Dieu qui guérit.

Mes amis, la vieillesse vient souvent accompagnée de maux de toutes sortes. Elle est elle-même une maladie. Notre correspondante écrit à cet égard : « Ce n’est pas avec des impositions de mains et onctions d’huile que des ministres du 20e siècle vont rajeunir mon squelette. » C’est vrai. Il faut que la vie suive son cours jusqu’au terme. Mais ce qui compte avant tout, ce n’est pas tellement la guérison du corps, mais celle de l’homme intérieur, c’est-à-dire l’âme. Par la foi en Christ, le repentir et le baptême en son nom pour la rémission des péchés (Actes 2.38), Dieu opère en nous un changement, une transformation. « Si quelqu’un est en Christ », s’exclame l’apôtre Paul, « il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées. Voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5.17).

Voilà le bien suprême à rechercher ; même si comme Paul nous devons vivre avec un corps diminué par la souffrance, ce qui compte, c’est la nouvelle nature que Dieu peut créer en nous (Galates 6.15). Il faut alors faire nôtres ces paroles que Dieu adressa à l’apôtre au sein de sa souffrance : « Ma grâce te suffit » (2 Corinthiens 12.9).

Richard ANDREJEWSKI
(Dans Vol. 5, No. 4)

Les miracles sont-ils nécessaires

Dans les Églises du Christ, nous parlons de l’importance de restaurer l’Église telle qu’elle nous est décrite dans les pages du Nouveau Testament. Nous cherchons à enseigner uniquement ce qui était enseigné dans l’Église au temps des apôtres. Nous voulons rendre à Dieu un culte qui soit conforme au modèle laissé par les premiers chrétiens. Et nous croyons que même l’organisation de l’Église doit être identique à celle qui est révélée dans la Bible.

Certains, qui sont habitués à voir l’accent mis sur les miracles dans les Églises modernes, s’étonnent de ce que nous ne cherchons pas à restaurer cet élément de la vie de l’Église primitive. En effet, personne ne peut nier que le livre des Actes contient de nombreuses références aux miracles opérés parmi les chrétiens. Ces miracles, ne sont-ils pas nécessaires à une restauration authentique de l’Église du premier siècle ?

Avant d’entamer une réponse, notons que dans la Bible le mot « miracle » a un sens plus restreint que pour beaucoup de lecteurs. Nous ne parlons pas ici de ce qu’on appelle parfois « les petits miracles », ni des œuvres providentielles, mais néanmoins merveilleuses que Dieu fait tous les jours. Dans cet article il s’agit plutôt des « grands miracles » dont nous lisons dans la Bible, les miracles puissants et instantanés attribués aux apôtres et à certains autres chrétiens.

Pour déterminer si les miracles sont toujours nécessaires, il faut définir le rôle des miracles dans l’Église du premier siècle. À quoi servaient-ils ? Plusieurs passages montrent que les miracles étaient des « signes » pour confirmer que l’Évangile était la Parole de Dieu et que les apôtres servaient de porte-parole du Seigneur. Dieu appuyait le témoignage porté par ces hommes. « Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté » (Hébreux 2.3,4). « Et ils s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l’accompagnaient » (Marc 16.20).

Bien des maux furent soulagés par les miracles de Jésus et de ses apôtres. Certainement, la compassion les motivait souvent à faire des miracles. Cependant, la raison fondamentale pour les miracles était de prouver la divinité du Christ et la véracité de ses messagers. Après tout, Dieu est capable d’ôter de la terre toute souffrance et toute maladie d’un seul coup. Bien qu’il soit compatissant, ce n’était pas selon son dessein de faire ainsi. Il visait premièrement la foi, et non la guérison en elle-même.

Ajoutons qu’il n’est pas nécessaire de voir les miracles personnellement pour en être convaincu. En lisant les récits des miracles contenus dans la Bible, nous recevons le même bienfait que les témoins oculaires : la foi. « Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom » (Jean 20.30,31).

Les miracles du premier siècle prouvaient l’inspiration de l’Évangile de Christ. Cet Évangile, dont l’origine divine fut confirmée au premier siècle, est conservé pour nous aujourd’hui dans l’Écriture. Il n’a pas besoin d’être révélé et confirmé de nouveau puisque la foi chrétienne « a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). En lisant ou en écoutant l’enseignement biblique aujourd’hui, on peut être convaincu sans voir des miracles, car « la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10.17).

Dans l’histoire du mauvais riche et du pauvre Lazare, le riche (se trouvant comme Lazare dans le séjour des morts) demande au père Abraham d’envoyer Lazare auprès de ses frères pour les persuader de se repentir. Il pense qu’un tel miracle persuadera ces hommes au cœur dur : « Si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait » (Luc 16.30,31). En disant « Moïse et les prophètes », Abraham se réfère à leurs écrits, puisque Moïse et les prophètes étaient morts depuis des siècles lorsque Jésus racontait cette histoire. Les générations qui ont vécu bien après le temps de Moïse furent obligées d’accepter la loi de Moïse comme authentique, bien qu’elles n’aient pas vu personnellement tous les signes par lesquels Dieu confirma qu’il était son prophète. Ce fait fut établi une fois pour toutes du vivant de Moïse. De même, l’inspiration de l’Évangile fut établie au temps des apôtres. Dieu s’attend à ce que les hommes écoutent sa Parole dans le Nouveau Testament, sans demander des preuves supplémentaires.


Répondons ensuite à des arguments qui sont souvent avancés pour soutenir que les miracles sont nécessaires de nos jours.

1. « Aux temps apostoliques le Saint-Esprit accordait à certains hommes des dons miraculeux. Si le même Esprit est présent aujourd’hui, il accordera les mêmes dons. »

Ce raisonnement est erroné. Le même Père céleste existe aujourd’hui comme toujours, mais il n’est plus en train de créer le monde. Il a fini de créer, mais il n’est pas inactif ; il soutient le monde actuellement par sa même puissance. Nous avons le même Seigneur Jésus que les hommes ont connu au premier siècle, mais il ne mourra plus. Il est mort sur la croix une fois pour toutes. Maintenant il règne et il intercède pour les siens auprès de Dieu. Et le même Esprit Saint vit dans l’Église aujourd’hui, mais il a fini de transmettre la foi chrétienne. Il a fait cela une fois pour toutes. Il n’est pas pour cela « à la retraite » ; il demeure dans les chrétiens pour les fortifier et les aider à vivre dans la sainteté.

La nature de Dieu ne change pas. Il est le même hier, aujourd’hui et éternellement. Mais cela ne veut pas dire qu’il soit obligé de répéter dans chaque génération ce qu’il a fait dans le passé. Il a achevé certains aspects de son œuvre et certaines manifestations de son pouvoir ont déjà servi leur but.

2. « Il faut les miracles pour convaincre les Thomas modernes. Comme Dieu veut que tous soient sauvés, il accordera des miracles pour ceux qui ne sont pas persuadés sans voir. Pour eux la vérité de l’Évangile n’est pas encore prouvée. »

En Jean 11.47,48 et 12.9-11 nous voyons que les principaux sacrificateurs et les pharisiens reconnaissaient les miracles de Jésus. Ils savaient même que Jésus avait ressuscité Lazare d’entre les morts. Ils avaient vu les preuves et elles étaient suffisantes pour convaincre un homme à l’esprit ouvert. Mais au lieu de croire en lui, ces chefs religieux cherchaient un moyen pour arrêter Jésus ou même le faire mourir. Que certains refusent de croire en un fait ne diminue pas la qualité des preuves en sa faveur. Les preuves de l’Évangile sont là, et on peut les examiner.

Ceux qui continuent de nier ce qui a été suffisamment démontré ont généralement d’autres motifs que l’amour de la vérité, et Dieu ne se plie pas devant leurs exigences. Au contraire, il permet aux ouvriers de Satan de faire des miracles pour égarer ceux qui s’intéressent plus aux miracles qu’à la vérité (2 Thessaloniciens 2.9-12).

La vérité de l’Évangile fut prouvée pour tous (qu’ils le reconnaissent ou pas) par la résurrection de Jésus. « Il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts… » (Actes 17.31). Les miracles des apôtres prouvaient, non pas la divinité du Christ, mais l’autorité de ses porte-parole. Y aura-t-il des miracles pour les Thomas modernes ? Non. Dieu considère que sa parole est suffisante pour produire la foi en son Fils (Jean 20.30,31; Romains 10.17).

3. « Les miracles sont nécessaires pour discerner le vrai du faux. »

Un regard autour de nous montre que cela n’est pas vrai. La multiplicité d’Églises montre que les miracles ne permettent pas de savoir qui est dans la vérité. Des groupes aussi divers que les Assemblées de Dieu, l’Église du Christianisme Céleste, l’Église Papa Nouveau, le Renouveau Catholique, et des dizaines d’autres prétendent tous faire des miracles par la puissance de Dieu, mais leurs messages sont éperdument contradictoires.

C’est la Bible seule qui peut nous permettre de distinguer entre l’erreur et la vérité. Satan se sert souvent des miracles pour tromper les hommes (2 Thessaloniciens 2.8-10; Matthieu 24.24; 2 Corinthiens 11.13-15).

4. « Sans miracles, l’œuvre ne sera ni solide ni durable. »

Ce qui est nécessaire pour un travail solide et durable est plutôt des cœurs bons et honnêtes pour recevoir la bonne nouvelle (Luc 8.11-15). Jésus se méfiait des hommes qui étaient attirés surtout par le miraculeux, et il les exhortait à chercher avant tout la parole (Jean 6.26,27).

Les Hébreux avaient témoigné des miracles, mais ils risquaient d’abandonner la foi et négliger leur salut (Hébreux. 2.1-4), raison pour laquelle l’Épître aux Hébreux leur fut envoyée. Les miracles sont-ils nécessaires à une restauration de l’Église du Nouveau Testament ? Non. C’est la Parole de Dieu, enseignée fidèlement, qui crée chez les hommes la foi en Christ, et qui les dirige en tant que chrétiens dans les voies qui plaisent à Dieu.

B. B.
(Dans Vol. 2, No. 2)