Comment discerner la volonté de Dieu pour toi

Des centaines de livres et d’articles dans des revues et sur l’Internet ont des titres tels que « Comment connaître le plan de Dieu pour votre vie », « Des questions à se poser quand la volonté de Dieu n’est pas manifeste », « Cinq moyens pour trouver le chemin que Dieu t’a destiné », « Comment connaître la volonté de Dieu au quotidien », ou « Discerner la volonté de Dieu pour toi ». Il est clair que beaucoup de lecteurs se posent ce genre de question. On veut plaire à Dieu. On veut connaître ce qu’il nous réserve. On est confronté à des choix difficiles dans la vie, et l’on ne veut pas faire fausse route. Comment peut-on effectivement savoir ce qu’il faut faire ?

Que veut dire « La volonté de Dieu » ?

Il est important de reconnaître que, dans la Bible, il y a deux façons de parler de la volonté de Dieu. Certains passages parlent de la volonté révélée de Dieu. Ils se réfèrent à ce que Dieu veut que nous fassions ou que nous soyons. Ils parlent de ce que Dieu attend de nous, ce qu’il exige. Prenons des exemples :

« Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification ; c’est que vous vous absteniez de l’impudicité ; c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu. » (1 Thessaloniciens 4.3-5)

« Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie parmi les hommes, soit au roi comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien. Car c’est la volonté de Dieu qu’en pratiquant le bien vous réduisiez au silence les hommes ignorants et insensés. » (1 Pierre 2.13‑15)

« Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. » (1 Thessaloniciens 5.16-18)

« Il use de patience envers vous, car il ne veut pas qu’un seul périsse ; au contraire il veut que tous arrivent à la repentance. » (2 Pierre 3.9)

« On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien : et ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu. » (Michée 6.8)

Un regard autour de nous, et même sur nos propres vies, révèle que les hommes n’accomplissent souvent pas la volonté de Dieu dans ce sens. Mais sa Parole est remplie de conseils pour nous faire savoir ce qu’il veut que nous fassions. Dieu a révélé sa volonté pour tout être humain dans la sainte Bible. Il a déjà fourni toutes les instructions dont nous avons besoin pour savoir vivre dans la sainteté afin de plaire à notre Créateur. « Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété » (2 Pierre 1.3).

« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner la vérité, réfuter l’erreur, corriger les fautes et former à une juste manière de vivre, afin que l’homme de Dieu soit parfaitement préparé et équipé pour faire toute action bonne. » (2 Timothée 3.16,17, FC)

Non seulement nous devons chercher à apprendre sa volonté (Éphésiens 5.17), mais nous devons nous y soumettre (Colossiens 4.12).

Cependant, d’autres passages bibliques nous parlent de la volonté cachée de Dieu. Il ne s’agit pas là de choses que Dieu attend de nous, mais de choses que Dieu a l’intention de faire ou ne pas faire, de choses qu’il permettra ou ne permettra pas d’arriver. Il s’agit de ses desseins, qu’il n’a généralement pas fait connaître aux hommes et que les hommes n’ont ni le devoir ni la possibilité de découvrir. Divers passages montrent que la volonté de Dieu dans ce sens était cachée même aux hommes inspirés.

Par exemple, Paul demanda aux chrétiens à Rome de prier pour lui « en sorte que j’arrive chez vous avec joie, si c’est la volonté de Dieu, et que je jouisse au milieu de vous de quelque repos » (Romains 15.32). Lorsque Paul quittait les frères à Corinthe, « il prit congé d’eux, en disant : Je reviendrai vers vous, si Dieu le veut » (Actes 18.21). En cela, il manifestait l’attitude recommandée en Jacques 4.13-16 :

« À vous maintenant, qui dites : Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous ferons du commerce et nous gagnerons de l’argent ! Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain ! Car, qu’est-ce que votre vie ? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps et qui ensuite disparaît. Vous devriez dire, au contraire : Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela. Mais maintenant vous vous glorifiez dans vos pensées orgueilleuses. C’est chose mauvaise que d’être orgueilleux de la sorte. »

Il est, effectivement, présomptueux de notre part de prétendre connaître le plan de Dieu pour notre vie. Pourrions-nous être sûrs de son plan quand nous ne savons même pas si nous verrons demain ?

La volonté de Dieu dans ce deuxième sens désigne non seulement son contrôle des circonstances de la vie de chacun de nous, les bénédictions qu’il a l’intention de nous accorder, les épreuves qu’il nous enverra pour tester notre foi et les occasions pour servir qu’il veut nous donner, mais aussi ses décisions concernant le sort de telle ou telle nation (Actes 17.26) et le jour où il jugera le monde entier (Actes 17.31). Comme Jésus dit aux apôtres : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » (Actes 1.7).

Nous pouvons, en certaines choses, influencer la volonté de Dieu par nos supplications, mais nous ne connaissons pas la volonté cachée de Dieu jusqu’au moment où nous pourrions regarder en arrière et comprendre ce qu’il a fait. Quand nous voyons ce qui a manifestement été sa volonté, nous pouvons l’accepter, reconnaître sa sagesse et sa grâce, et puis chercher à le glorifier et obéir à sa volonté révélée dans les circonstances qu’il a choisies pour nous.

Ajoutons qu’entre la volonté révélée de Dieu et la volonté cachée de Dieu, il y a des domaines où Dieu nous laisse la liberté de choisir ce que nous voulons. Par exemple, en 1 Corinthiens 7, où l’apôtre Paul donne des conseils sur le mariage, il ne suggère nulle part que le chrétien doit discerner la volonté de Dieu afin de connaître la bonne personne, celle que Dieu a choisie. Il dit plutôt le contraire :

« Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant ; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier à qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur. » (1 Corinthiens 7.39)

Il y a une ligne de conduite à suivre en faisant le choix (« que ce soit dans le Seigneur »), mais le choix se fait par la personne concernée. Il y a beaucoup de décisions de ce genre dans la vie, où plusieurs options potentielles seraient parfaitement acceptables et ne présenteraient aucun conflit avec la Parole de Dieu.

Nous avons le devoir d’apprendre la volonté révélée de Dieu, mais ceux qui veulent à tout prix connaître sa volonté cachée courent le risque de se rendre coupables et de provoquer sa colère.

Les efforts pour connaître le plan de Dieu

Les païens estiment qu’il est absolument nécessaire de deviner la volonté des esprits et l’influence des puissances spirituelles impersonnelles dans leurs vies. Tandis que la supplication par la prière a un effet sur l’activité de Dieu dans le monde, la divination suggère un désir de forcer les choses, une impatience pour connaître l’avenir et une arrogance qui croit pouvoir contourner la souveraineté de Dieu. La voie chrétienne est une relation personnelle avec Dieu ; la voie païenne est souvent manipulatrice.

Les païens emploient divers moyens pour essayer de prédire l’avenir. Ils interprètent des augures (le vol des oiseaux, la naissance d’un animal déformé, la façon de tomber des animaux égorgés pour l’offrande en sacrifice, etc.), ils pratiquent l’astrologie et consultent l’horoscope, ils emploient les cartes de tarot, ils interrogent les morts. Dieu condamna fermement de telles pratiques dans plusieurs textes, tels que Deutéronome 18.10-12 :

« Qu’on ne trouve chez toi [] personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou dise la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel. »

Une autre méthode répandue pour prédire l’avenir est l’interprétation des songes. Les rois d’autrefois, tels que le Pharaon en Égypte ou le roi babylonien, avaient toujours dans leurs cours royales des magiciens ou des sages pour expliquer les rêves. Il est vrai que dans les pages de la Bible on voit de nombreuses situations où Dieu communiquait au moyen des songes (Matthieu 1.20-25; 27.19; Actes 16.8-10; 18.9-11; Nombres 12.6). Il faut cependant retenir que beaucoup de rêves ne viennent pas de Dieu et leurs messages peuvent être contraires à sa volonté. Les faux prophètes du temps de Jérémie recevaient des visions « de leur cœur » et prophétisaient sans avoir entendu la voix de l’Éternel (Jérémie 23.16). Les songes peuvent être mensongers (Zacharie 10.2). De faux prophètes peuvent proclamer un message contre la volonté de Dieu et pourtant prédire des signes qui se réalisent (Deutéronome 13.1-3). La validité des faiseurs de rêves n’est pas vérifiée simplement par le fait que le rêve se réalise. De puissants êtres spirituels qui s’opposent à Dieu peuvent employer des rêves pour égarer les hommes. Un rêve doit être évalué selon la révélation de la Parole de Dieu. D’ailleurs, la plupart des rêves ne sont que la réflexion des soucis que l’on fait pendant le jour (Ecclésiaste 5.2).

Ce ne sont pas seulement les païens qui cherchent des conseils spirituels pour la vie qui ne se trouvent pas dans la Bible. Ceux qui croient en Christ veulent souvent, eux aussi, des directives personnalisées de la part de Dieu, croyant qu’ils ont besoin de discerner sa volonté pour eux, plutôt que d’écouter ses instructions pour tous les hommes. Certains pensent percevoir une petite voix intérieure, qu’ils prennent pour la voix de Dieu. Peut-être que les premiers « messages » reçus de cette façon étaient rassurants, édifiants et apparemment en harmonie avec la Parole écrite de Dieu. Mais que faire si la voix dans son cœur ou à son oreille offre un message qui s’écarte de l’enseignement de la Bible ? Si l’on a appris à associer au Seigneur la petite voix ou le sentiment dans le cœur, si l’on prend ces idées pour des messages personnels de la part de Dieu, comment ne pourrait-on pas les élever en importance au-dessus de la Bible, ce texte vieux de 2 000 ans qui s’adressa aux autres ? Il est dangereux de se laisser guider d’une telle manière. Considérez cet exemple dans un article par Daniel Kolenda :

« Récemment, un homme vint me trouver ; il voulait recevoir un conseil de ma part concernant une situation très difficile. Cet homme, qui était marié et père de famille, avait décidé de quitter son épouse pour une autre femme. Il ressentait que cette autre femme était son « âme sœur » et il croyait avoir entendu Dieu lui dire de divorcer pour épouser cette autre femme. Lorsqu’il me demanda conseil par rapport à cette situation, je sus immédiatement ce qu’était la volonté de Dieu. Je lui dis sans équivoque que ce n’était absolument pas la volonté de Dieu pour lui de quitter sa femme pour une autre femme et que Dieu ne lui avait certainement jamais dit de faire cela.

« Maintenant, vous vous demandez sûrement : « Comment le saviez-vous ? Aviez-vous entendu une voix audible venant du ciel ou reçu une parole prophétique ? » Non, je n’avais même pas besoin de prier pour cela. Je savais avec certitude qu’il ne s’agissait pas de la volonté de Dieu pour cet homme de quitter sa femme et de commettre un adultère (Matthieu 5.32; 19.9), tout simplement en raison de ce que Dieu nous a déjà révélé dans Sa Parole.

« Dieu a clairement révélé dans sa Parole sa volonté générale valable pour chacun. Si seulement nous l’utilisions comme notre boussole et comme notre guide. »

En réalité, aucun passage de la Bible ne nous recommande de chercher, découvrir ou discerner le plan de Dieu. Le Seigneur peut très bien avoir un plan qui vous concerne. Peut-être qu’il a l’intention de vous bénir, de vous corriger ou de vous utiliser pour servir ou influencer une autre personne. Mais il est fort probable que vous ne le saurez pas jusqu’après les faits. Dieu avait un plan quand les frères de Joseph le vendirent comme esclave, et même quand il fut injustement emprisonné sur la fausse accusation de la femme de son maître égyptien (Genèse 37, 39). C’était de nombreuses années plus tard que Joseph put comprendre et expliquer à ses frères :

« Maintenant, ne vous affligez pas, et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous. » (Genèse 45.5)

Nous ne connaissons pas l’avenir, mais nous n’avons pas besoin de le connaître, car nous connaissons celui qui tient l’avenir dans sa main. Et nous savons qu’il nous aime. Faisons-lui donc confiance.

Comment prendre de bonnes décisions

Admettons que nous ne connaissions pas l’avenir, que nous ne devions pas employer les méthodes de divination, et que nous devions parfois choisir parmi plusieurs options qui semblent acceptables du point de vue de la moralité enseignée dans la Bible. Comment pourrions-nous décider dans ces circonstances ?

Par exemple :

  • Faut-il accepter tel emploi ou tel autre ?
  • Faut-il épouser cette personne ou telle autre ?
  • Devrais-je déménager dans telle ville ?
  • Quelle carrière poursuivre ? Ou bien, devrais-je rester à la maison pour être mère à plein temps pour mes enfants ?
  • Combien d’argent faut-il donner à la charité ?
  • Quel logement devrais-je louer ou acheter ?
  • De quelle assemblée locale de l’Église du Christ devrais-je être membre ?
  • Quand faut-il semer mon champ, ou quelle culture dois-je choisir cette année ?

Nous sommes libres de choisir n’importe quelle option, pourvu qu’elle ne soit ni illégale, ni immorale, ni en conflit avec un enseignement biblique. Mais même dans ce cas-là, toutes les options ne se valent pas forcément du point de vue de la sagesse ou du potentiel pour glorifier Dieu. Nous pouvons quand même sentir le besoin d’aide pour bien choisir. Voici donc quelques suggestions :

Examinez vos mobiles. Pourquoi pensez-vous choisir telle option ? Si vous choisissez tel homme pour mari parce qu’il a de l’argent, alors que sa moralité est douteuse, ou telle femme pour épouse à cause de sa beauté, alors qu’elle n’est pas zélée pour le Seigneur, votre décision risque de ne pas plaire à Dieu et aura sûrement des conséquences négatives. Il y a des considérations au-delà de la légalité d’un acte.

« Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile ; tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. […] Tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’édifie pas. » (1 Corinthiens 6.12; 10.23)

Soyez ouvert aux bons conseils. En 1 Samuel 25, David avait pris la résolution de se venger sur un homme qui lui avait rendu le mal pour le bien. Mais la femme de cet homme a trouvé David avant qu’il n’accomplisse son intention violente. Après l’avoir écoutée, David dit :

« Béni soit l’Éternel, le Dieu d’Israël, qui t’a envoyée aujourd’hui à ma rencontre ! Béni soit ton bon sens, et bénie sois-tu, toi qui m’as empêché en ce jour de répandre le sang, et qui as retenu ma main ! » (1 Samuel 25.32,33)

Ajoutons que les conseils les plus utiles viendront de la part de chrétiens fidèles qui s’appuient sur la Parole de Dieu et non sur la sagesse du monde.

Lisez les Écritures. B. Graham a suggéré des questions à se poser :

« La Bible contient-elle des instructions qui se rapportent directement à votre situation ? Enseigne-t‑elle un principe qui s’applique à votre cas ? Quelqu’un dans la Bible a-t‑il fait face à un dilemme pareil au vôtre, et si oui, qu’est-ce qu’il a fait ? (Nous pouvons tirer des leçons même des mauvaises décisions que ces personnes ont prises.) »

Priez, jeûnez et demandez à d’autres de prier pour vous. Jacques 1.5 dit : « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. » Les chrétiens demandent souvent aux autres, en se référant à une situation dans la vie où ils ont plus d’une option : « Priez pour que je connaisse la volonté de Dieu. » Mais Jacques dit de demander de la sagesse. Peut-être que Dieu n’a pas de « volonté », c’est-à-dire pas de préférence en ce qui concerne la décision qui vous trouble. Par contre, il s’intéresse à votre mobile et à votre manière de vivre avec votre choix. Que vous deveniez médecin ou mécanicien ne lui importe peut-être pas beaucoup, mais il se soucie de la manière dont vous exercez votre profession – avec compassion et intégrité.

Demandez à Dieu de vous aider à choisir ce qui pourra vous rendre plus fort spirituellement, vous permettre de mieux servir les autres, etc. Vous pouvez lui demander de « fermer des portes » – il a les moyens d’éliminer pour vous des options qui vous semblent valables, mais qui seraient, en fait, nuisibles à votre bien-être physique ou spirituel. Rappelez-vous que « telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort » (Proverbes 14.12).

Quand vous aurez prié, faites de votre mieux pour ne plus être angoissé.

« Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos demandes à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. » (Philippiens 4.6,7)

Même si, par ignorance, vous avez pris une décision qui vous a mis dans une situation qui vous est désagréable, comptez sur Dieu, qui peut se servir de n’importe quelle circonstance pour la gloire de son nom, et persévérez à faire ce que la Parole de Dieu exige de vous.

Dernières pensées

Nous avons tous besoin de connaître la volonté révélée de Dieu. Rien, en fait, n’est plus important, car notre bonheur éternel en dépend. Jésus dit : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7.21). Pour ce qui est de la volonté cachée de Dieu, ne soyons pas angoissés à ce sujet. « Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi » (Deutéronome 29.29). Le maître des circonstances, le souverain de l’univers, est aussi notre Père qui nous aime. Il est toujours à l’œuvre, que nous le voyions ou pas, et il cherche toujours notre bien. « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains 8.28). Bien qu’il nous permette parfois de passer par des moments difficiles, voire douloureux, ayons l’attitude qu’Éli exprima au jeune Samuel en 1 Samuel 3.18 : « C’est l’Éternel, qu’il fasse ce qui lui semblera bon ! »

B. B.
(dans Vol. 20, No. 5)

Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu

Depuis presque un siècle, la Palestine était tombée sous la domination de l’Empire romain, et la plupart des Juifs en étaient très mécontents. Les travaux forcés, les symboles idolâtres étalés dans « la terre sainte », la manière dont les opposants étaient torturés et mis à mort, la perte de liberté et de dignité – tout cela contribuait à la rancœur. Les impôts que les Romains imposaient au peuple juif étaient particulièrement détestés, un rappel continuel de l’humiliation nationale. Chacun devait verser à ce pouvoir étranger 10 % de sa production de céréales, 20 % des vins et des huiles, 1 % de tous ses revenus et un denier (l’équivalent du salaire d’une journée) par personne chaque année. Voilà la mise en scène d’un piège que les ennemis de Jésus lui ont tendu. Ils cherchaient une occasion soit de discréditer Jésus auprès du peuple juif, soit de l’accuser de rébellion auprès des autorités romaines.

« Et ils vinrent lui dire : Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu ne t’inquiètes de personne ; car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes, et tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? Devons-nous payer, ou ne pas payer ? Jésus, connaissant leur hypocrisie, leur répondit : Pourquoi me tentez-vous ? Apportez-moi un denier, afin que je le voie. Ils en apportèrent un ; et Jésus leur demanda : De qui sont cette effigie et cette inscription ? De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils furent à son égard dans l’étonnement. » (Marc 12.14-17)

Le fait que l’on pouvait produire si facilement une pièce de monnaie romaine montrait que les Juifs étaient sous l’autorité de César, car ces pièces n’étaient employées que sur le territoire romain. D’ailleurs, les pièces émises par un roi de l’antiquité pour l’utilisation sur son territoire étaient considérées comme étant sa propriété – d’où la parole de Jésus, « Rendez à César ce qui est à César ». Mais tout en affirmant un devoir envers les gouvernements humains, Jésus a souligné aussi les devoirs envers le Roi de l’univers.

Les gouvernements civils et l’Église ont tous les deux été établis par Dieu, mais ils n’ont ni les mêmes rôles ni les mêmes champs d’action. L’État a, par exemple, le droit de punir les malfaiteurs, même jusqu’à l’application de la peine de mort. Quant à l’Église, « les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles » (2 Cor. 10.4). Ce n’est pas à l’Église d’« exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal » (Rom. 13.4). Par contre, ce n’est pas à l’État civil de décider comment les chrétiens doivent adorer Dieu ou quel message ils doivent prêcher. Ces choses sont déterminées par la Bible seule.

Considérons donc nos responsabilités envers le gouvernement, après quoi nous verrons ce qu’il faut rendre à Dieu.

Rendez à César ce qui est à César

Les impôts

Jésus enseigne clairement en Marc 12.17 que nous devons payer des impôts. Il semble que la majorité des gouvernements soient caractérisés par le gaspillage, l’inefficacité et la corruption, mais cela ne change pas notre devoir. « Rendez à tous ce qui leur est dû : l’impôt à qui vous devez l’impôt, le tribut à qui vous devez le tribut » (Rom. 13.7). Que ce soit les taxes douanières, les impôts sur le revenu, la TVA, les permis obligatoires ou d’autres obligations financières imposées par l’État, le chrétien ne doit pas agir malhonnêtement pour les éviter. Peu importe si nos concitoyens sont nombreux à commettre avec succès de la fraude fiscale, nous ne devons pas leur ressembler.

L’obéissance

Plusieurs passages du Nouveau Testament insistent sur la nécessité d’obéir aux lois des gouvernements humains sous lesquels nous vivons :

« Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie parmi les hommes, soit au roi comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien. » (1 Pi. 2.13,14 )

« Rappelle-leur d’être soumis aux magistrats et aux autorités, d’obéir, d’être prêts à toute bonne œuvre. » (Tite 3.1)

Le texte le plus complet à ce sujet se trouve en Romains 13.

« Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. Ce n’est pas pour une bonne action, c’est pour une mauvaise, que les magistrats sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais le bien, et tu auras son approbation. Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. Il est donc nécessaire d’être soumis, non seulement par crainte de la punition, mais encore par motif de conscience. » (Rom. 13.1-5)

Le chrétien se soumet au gouvernement, non seulement pour éviter d’être puni par les autorités, mais surtout à cause de son respect pour Dieu. Il y a, bien sûr, des lois dont tout le monde reconnaît le bien-fondé, comme celles qui interdisent le vol, le meurtre, le viol, etc., mais l’enfant de Dieu est appelé à se soumettre même aux règlements qui semblent parfois gênants. Par exemple, certains trouvent que les lois sur l’immigration sont trop compliquées ou onéreuses ; que cela soit le cas ou non, le chrétien qui voudrait immigrer dans un pays qui n’est pas le sien doit procéder de la façon légale. Les limites de vitesse semblent parfois trop basses, mais ce ne sont pas simplement des suggestions ; il faut essayer sincèrement de les respecter. Le mariage traditionnel est plus courant que le mariage légal dans beaucoup de pays, mais si la loi chez vous ordonne de légaliser vos unions conjugales, vous devez, en tant que chrétiens, vous conformer à ces exigences. Si vous habitez un pays qui offre des aides en matière de logement, santé, retraite, éducation, etc., vous ne devez pas employer de faux papiers ou donner des pots-de-vin pour obtenir des avantages auxquels vous n’avez pas droit. Le chrétien respecte la loi.

C’est Dieu qui a voulu l’existence de l’institution qu’on appelle « gouvernement ». L’État a été établi par Dieu pour le bien de la société. Il est presque toujours préférable d’avoir même un mauvais gouvernement que de ne pas en avoir du tout. Demandez à quiconque subit les effets de l’anarchie dans un pays déchiré par la guerre et dont l’État ne peut assurer la sécurité de personne. Les chapitres 17 à 21 du livre des Juges décrivent une période de violence et d’injustice criante en Israël. Et pourquoi le désordre avait-il augmenté à ce point ? « En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qu’il voulait » (Jug. 21.25). Dieu a donc établi le gouvernement pour notre bien.

Mais c’est aussi Dieu qui fait que telle ou telle personne détienne le pouvoir ; c’est lui qui établit les autorités. Selon Daniel 4.17, Dieu promit d’exercer un jugement sur Nebuchadnetsar, le roi orgueilleux de Babylone, « afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur le règne des hommes, qu’il le donne à qui il lui plaît, et qu’il y élève le plus vil des hommes ». Ceux qui sont au pouvoir ne comprennent pas souvent cette vérité. En Ésaïe 10.5-17, Dieu appelle le roi assyrien la verge de sa colère, la verge dans sa main pour punir son peuple infidèle (Israël), mais ce roi « n’en juge pas ainsi, et ce n’est pas là la pensée de son cœur. Il ne songe qu’à détruire ». Le verset 12 ajoute : « Mais, quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem, je punirai le roi d’Assyrie pour le fruit de son cœur orgueilleux, et pour l’arrogance de ses regards hautains ». Tout le livre de l’Apocalypse souligne le fait que Dieu, en son temps, allait punir et renverser l’Empire romain qui persécutait l’Église. De nombreux passages bibliques montrent que Dieu élève au pouvoir et enlève du pouvoir, pas forcément à cause de la justice ou de l’injustice de ces chefs d’État, mais pour accomplir ses propres desseins. Malgré les apparences, c’est toujours le Seigneur qui règne. Le chrétien ne se joindrait pas à une rébellion armée pour renverser un gouvernement, car c’est à Dieu d’établir ou d’enlever qui il veut et quand il le veut.

La prière

« J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur. » (1 Tim. 2.1-3)

Le devoir de prier pour les autorités ne dépend pas de leur justice. Les empereurs romains qui régnaient sur le monde quand Paul écrivait ces mots étaient des hommes immoraux et injustes. Mais remarquons que la Parole ne dit pas qu’il faut forcément demander à Dieu de donner au chef d’État une longue vie ou le succès de tous ses projets ou sa réélection. On prie Dieu que les décisions des autorités permettent aux chrétiens de vivre dans la paix et la piété. Quand ceux qui gouvernent sont favorables à l’œuvre de Dieu, on peut en remercier Dieu et lui demander de les bénir dans ce qu’ils font de positif. Quand ils se mettent à persécuter le peuple de Dieu ou à promouvoir l’immoralité et l’injustice, on peut prier Dieu de les amener, si possible, à la repentance, pour leur propre bien, le bien de la société et le bien de l’Église.

L’honneur

« Rendez à tous ce qui leur est dû : l’impôt à qui vous devez l’impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l’honneur à qui vous devez l’honneur. » (Rom. 13.7)

« Craignez Dieu ; honorez le roi. » (1 Pi. 2.17)

Quand Dieu ordonne d’honorer quelqu’un, que ce soit nos parents, les gouverneurs ou les rois, il importe peu si nous estimons qu’ils sont personnellement dignes d’honneur. Il y a des pères négligents ou sans tendresse paternelle, des mères qui sont esclaves de la boisson ou la drogue, et des autorités civiles qui sont remplies d’orgueil et assoiffées d’argent et de pouvoir. Mais nous les traitons avec du respect à cause de leur position d’autorité à notre égard, sachant que c’est Dieu qui les a placés. Quand le roi Saül cherchait à faire mourir le jeune homme David, qui ne lui avait fait aucun mal, David eut plus d’une fois l’occasion de tuer Saül. L’entourage de David l’encouragea à le faire, en lui disant que Dieu avait livré Saül entre ses mains. Saül était devenu un tyran, et son caractère ne méritait plus le respect. C’est à cause de son grand respect pour Dieu que David ne s’est pas permis de faire du mal à Saül, parce que Dieu l’avait établi roi, ou « oint ».

« Qui pourrait impunément porter la main sur l’oint de l’Éternel ? Et David dit : L’Éternel est vivant ! C’est à l’Éternel seul à le frapper, soit que son jour vienne et qu’il meure, soit qu’il descende sur un champ de bataille et qu’il y périsse. Que l’Éternel me garde de porter la main sur l’oint de l’Éternel ! » (1 Sam. 26.9-11)

Dans la société moderne, l’exemple de la presse nous apprend soit à critiquer impitoyablement et sans cesse nos autorités, soit à les soutenir aveuglément et servilement dans toutes leurs politiques. Le chrétien doit essayer de parler toujours avec respect pour les autorités, même s’il doit parfois, comme Jean-Baptiste a fait à l’égard du roi Hérode (Matt. 14.3,4), leur dire des vérités qu’elles ne voudraient pas entendre.

Remarquez que ces passages bibliques qui parlent de nos devoirs à l’égard des autorités n’enseignent pas qu’il faut forcément participer au processus politique, qu’il faut voter ou qu’il faut être très patriotique. Ils ne défendent pas ces choses, non plus, mais l’activité politique n’est apparemment pas une partie essentielle de la vie chrétienne. La Bible ne recommande ni la monarchie ni la démocratie – l’une ou l’autre peut servir les besoins du peuple ou, au contraire, permettre d’exercer la tyrannie sur une partie de la population. Les chrétiens doivent s’accrocher fermement à leur foi face aux régimes oppressifs et ne pas tomber dans la paresse spirituelle sous des gouvernements tolérants. Dans tous les cas, la prédication de l’Église devrait être apolitique, dans le sens où elle ne s’aligne pas derrière un parti ou un homme politique. En plus, l’Église de Dieu n’a pas de nationalité.

Rendez à Dieu ce qui est à Dieu

Tous « nos » biens

Le chrétien reconnaît que tous « ses » biens appartiennent déjà à Dieu ; nous n’en sommes que des gestionnaires. Voilà l’idée derrière les paraboles des talents (Matt. 25.13-46) et des mines (Luc 19.11-26), dans lesquelles Jésus parle de maîtres qui confient à leurs serviteurs des sommes d’argent pour les faire valoir et rendre compte par la suite de leur gestion. Comme Dieu avait dit par le prophète Aggée : « L’argent est à moi, et l’or est à moi » (Ag. 2.8). Le roi David reconnut cette vérité quand il présentait à Dieu une offrande de la part de son peuple :

« Éternel, notre Dieu, c’est de ta main que viennent toutes ces richesses que nous avons préparées pour te bâtir une maison, à toi, à ton saint nom, et c’est à toi que tout appartient. » (1 Chr. 29.16)

L’obéissance absolue

On doit obéir aux gouvernements humains, mais que faire si un homme ordonne ce qui est contraire aux ordres de Dieu ? La Bible est très claire : en cas de conflit entre les ordres d’un homme quelconque et ceux du Seigneur, « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5.29). Jésus avait ordonné à ses disciples de prêcher l’Évangile au monde entier, mais les chefs juifs leur interdirent de parler en son nom.

« Pierre et Jean leur répondirent : Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu ; car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu. » (Actes 4.19,20)

Les apôtres et des chrétiens sans nombre depuis leur temps ont accepté l’emprisonnement, la torture, l’exil et la mort au lieu de se taire et de désobéir ainsi à leur Seigneur.

Schadrac, Méschac et Abed-Nego, les trois célèbres amis de Daniel, ont reçu l’ordre de se prosterner devant la statue dressée par le roi Nebucadnetsar et de l’adorer ; autrement, ils seraient jetés dans une fournaise ardente. Mais Dieu avait dit à son peuple :

« Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Tu ne te feras pas d’image taillée […] Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux. » (Exode 20.3-5)

Voici donc la réaction de ces hommes pleins de courage :

« Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi. Même s’il ne le fait pas, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as élevée. » (Dan. 3.17,18)

Nos corps et nos vies

Que ce soit pour réclamer le droit à l’avortement ou le droit de refuser une injection, on voit parfois le slogan, « Mon corps, mon choix ». Mais pour le chrétien, son corps ne lui appartient pas, à plus forte raison il n’appartient à l’État.

« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. » (1 Cor. 6.19,20)

Dans le contexte, l’apôtre Paul enseigne que le chrétien n’a pas le droit de se servir de son corps pour commettre du péché sexuel. Il va sans dire que si mon corps appartient à Dieu, je n’ai pas non plus le droit de l’abîmer ou le détruire. Je fais de mon mieux pour le maintenir pour le service de Dieu, son vrai propriétaire.

Notre amour

Le véritable amour est toujours quelque chose de bien, que ce soit pour sa famille, ses voisins ou sa patrie, tout comme l’orgueil et l’égoïsme sont toujours condamnables. Mais il y a un amour qui doit primer sur tous les autres : quand on demanda à Jésus quel était le plus grand commandement de la loi, il répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée » (Matt. 22.37). Comparés à l’amour que nous devons avoir pour Jésus, tous les autres amours, y compris l’amour pour nous-mêmes, ressembleraient à de la haine :

« Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Luc 14.26 ; voir aussi Matt. 10.37)

Daniel manifesta son amour pour Dieu et son courage quand il choisit de prier Dieu au lieu de se soumettre à l’ordre du roi des Mèdes et des Perses qui interdisait d’adresser des prières à quelque dieu ou à quelque homme, excepté au roi lui-même, sous peine d’être jeté dans la fosse aux lions.

« Lorsque Daniel sut que le décret était écrit, il se retira dans sa maison, où les fenêtres de la chambre supérieure étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem ; et trois fois le jour il se mettait à genoux, il priait, et il louait son Dieu, comme il le faisait auparavant. » (Dan. 6.10)

L’amour pour Dieu se manifeste dans les actions.

Dieu établit les autorités, mais elles ne doivent pas usurper les droits qui appartiennent à Dieu seul. Évidemment, pour nous les chrétiens, ni notre pays ni son gouvernement ne peut jamais avoir la première place dans notre cœur, car elle appartient déjà à notre Seigneur.

Citoyens du royaume des cieux

Quand nous sommes nés d’eau et d’Esprit par l’obéissance à l’Évangile (Jean 3.5), nous avons été transportés dans le royaume de Christ (Col. 1.13). Nous nous attachons désormais, non plus aux choses de la terre, mais aux « choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu » (Col. 3.1), car son royaume « n’est point d’ici-bas » (Jean 18.36). Nous sommes désormais « citoyens des cieux, d’où nous attendons que vienne notre Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ » (Phil. 3.20, FC). Cela fait de nous des « étrangers et voyageurs sur la terre » (1 Pi. 2.11). Et contrairement à tous les gouvernements humains, ce royaume que nous recevons est inébranlable (Héb. 12.28). Soyons de bons sujets des pays où nous sommes de passage, mais soyons aussi de bons citoyens de notre patrie céleste, et ne négligeons jamais de rendre à Dieu ce qui est à Dieu.

B. B.
(Dans Vol. 19, No. 4)

Les péchés de la langue

Beaucoup connaissent bien ces paroles : « Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission ; oui, j’ai vraiment péché. » Elles sont sans aucun doute des paroles que toute personne sincère pourrait prononcer, car, comme Jacques 3.2 le dit : « Nous trébuchons tous de plusieurs manières. » Mais fixons notre pensée sur deux petits mots : J’ai péché en parole. Jacques les souligne dans la suite du verset que nous venons de citer : « Si quelqu’un ne trébuche point en paroles, c’est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride. » Plus loin dans cet avertissement concernant l’usage de la langue, l’auteur dit :

« De même, la langue est un petit membre, mais elle se vante de grandes choses. Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! La langue aussi est un feu ; c’est le monde de l’iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne. Toutes les espèces de bêtes et d’oiseaux, de reptiles et d’animaux marins sont domptés et ont été domptés par l’espèce humaine ; mais la langue, aucun homme ne peut la dompter ; c’est un mal qu’on ne peut réprimer ; elle est pleine d’un venin mortel. » (Jac. 3.5-8)

Non seulement nous sommes capables de faire des ravages par les choses que nous disons, mais nous n’arrivons jamais au point où nous n’avons plus besoin de vigilance dans ce domaine. Comme il faut toujours veiller sur un animal dangereux qui ne peut pas être réellement apprivoisé, nous devons veiller continuellement sur nos paroles et bien réfléchir avant de parler. Nous devons imiter le comportement que David essayait d’adopter : « Je veillerai sur mes voies, de peur de pécher par ma langue ; je mettrai un frein à ma bouche, tant que le méchant sera devant moi » (Ps. 39.2).

Jésus, aussi, a parlé de la gravité de pécher en paroles : « Je vous le dis : au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée. Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné » (Matt. 12.36,37).

Mais pouvons-nous éviter les péchés de la langue si nous ne sommes pas capables de les identifier ? Prenons donc le temps d’énumérer et expliquer brièvement les différents péchés de la langue.

Les mensonges

Commençons par l’un des péchés les plus évidents. Les hommes reconnaissent presque universellement qu’il n’est pas bien de mentir, peut-être parce que personne n’aime qu’on lui mente. Mais étrangement, presque tout le monde se permet, au moins de temps en temps, de mentir aux autres. Nous trouvons de nombreux prétextes pour justifier nos mensonges (pour ne pas offenser, pour protéger, pour éviter une perte financière, ou tout simplement parce qu’on était « obligé » de mentir), mais Dieu, « qui ne ment point » (Tite 1.2) et qui nous appelle à être saints comme lui, nous défend tout mensonge.

« Vous n’userez ni de mensonge ni de tromperie les uns envers les autres. » (Lév. 19.11)

« Il y a six choses que hait l’Éternel et même sept qu’il a en horreur : les yeux hautains, la langue menteuse, les mains qui répandent le sang innocent, le cœur qui médite des projets iniques, les pieds qui se hâtent de courir au mal, le faux témoin qui dit des mensonges, et celui qui excite des querelles entre frères. » (Prov. 6.16-19)

« Les lèvres fausses sont en horreur à l’Éternel, mais ceux qui agissent avec vérité lui sont agréables. » (Prov. 12.22)

« C’est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain. » (Éph. 4.25)

Ces principes ne sont pas simplement pour les autres, et comme nous l’avons souligné dans un numéro assez récent (Vol. 18, No. 3), la fin ne justifie pas les moyens. Parmi les derniers mots de la Bible on trouve ceci : « Pour […] tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre : cela, c’est la seconde mort » (Apoc. 21.8).

Les insultes

Jésus nous défend catégoriquement de lancer des injures (Matt. 5.21,22). Peu importe si « c’est lui qui a commencé ! » La Bible nous dit à plus d’une reprise : « Ne rendez point mal pour mal, ni insulte pour insulte » (1 Pi. 3.9). Si vous n’êtes pas sûr que ce que vous vous apprêtez à dire constitue une parole injurieuse que le Seigneur nous défendrait d’employer, demandez-vous ce que vous ressentiriez si l’on vous le disait. Après tout, nous avons aussi cette règle pour nous guider : « Et comme vous voulez que les hommes agissent envers vous, agissez de même envers eux » (Luc 6.31, TOB). Veillez non seulement sur les paroles que vous dites, mais aussi sur le ton que vous employez. Nous savons tous très bien que les paroles apparemment innocentes peuvent être prononcées de manière à blesser, à humilier, à culpabiliser ou à produire d’autres effets négatifs sur ceux qui entendent.

Les murmures

« Ne murmurez point comme murmurèrent quelques-uns d’eux, qui périrent par l’exterminateur » (1 Cor. 10.10). Murmurer doucement à l’oreille de son enfant pour le calmer n’est clairement pas un péché. Alors, quel est ce péché qui est condamné si sévèrement ? L’apôtre Paul se réfère aux Israélites du temps de Moïse qui « murmurèrent » et provoquèrent souvent la colère de Dieu. Après que Dieu leur avait fait voir son grand pouvoir et sa grâce en les délivrant de l’esclavage en Égypte, ils murmurèrent quand il leur manquait de nourriture (Ex. 16.1-3), quand il leur manquait de l’eau (Ex. 17.1-4), quand ils ne croyaient pas que Dieu leur ferait conquérir le pays de Canaan (Nomb. 14.1-4,36,37), quand Dieu avait puni des rebelles parmi eux (Nomb. 16.1-3,41), et quand ils voulaient autre chose que la nourriture que Dieu leur donnait chaque jour (Nomb. 21.4,5).

Ces exemples nous aident à comprendre la nature de ce péché. Au lieu de supporter gracieusement une situation qui ne plaît pas, ou de parler ouvertement mais respectueusement à ceux qui pourraient y remédier, au lieu de garder sa confiance en Dieu et d’être toujours reconnaissant pour ses diverses grâces, on se plaint à voix basse et l’on crée du mécontentement autour de soi. On sème ainsi la discorde et l’on démoralise les autres. Comme la plupart des péchés de la langue, le problème se trouve au niveau du cœur : on manque de confiance en Dieu, de gratitude et de respect. Jésus dit, en effet : « C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (Matt. 12.34). Ne soyons pas comme les Israélites, mais obéissons au conseil de l’apôtre Paul : « Faites toutes choses sans murmures ni hésitations » (Phil. 2.14).

La calomnie

Calomnier, c’est dire du mal faussement d’autrui, mais il ne s’agit pas forcément d’inventer de toute pièce des mensonges qui n’ont aucune base dans la réalité. Calomnier peut être le fait de dénaturer sciemment quelque chose par de fausses interprétations. Combien de fois avons-nous attribué à quelqu’un des mobiles coupables pour un acte ou une parole, alors qu’il n’avait pas expliqué ce qui le motivait (et nous ne connaissions certainement pas son cœur) ? Parfois l’intention méchante qui a été faussement attribuée à la personne devient une partie intégrante de la rumeur qui sera publiée au loin. Peu importe si je suis convaincu que l’autre a parlé ou agi pour telle raison, je n’ai pas le droit d’affirmer comme une certitude ce que je ne peux pas prouver, surtout si mes paroles auront l’effet de diminuer l’estime des autres pour cette personne. Non seulement je ne dois pas présenter mes soupçons comme des certitudes, mais je ne dois pas non plus intoxiquer mon entourage et le tourner contre quelqu’un par des suggestions, des insinuations ou des sous-entendus.

Une connaissance croise mon chemin sans répondre à ma salutation, et cela me blesse. Je commence à dire aux autres que cette personne est snob ou orgueilleuse. Pourtant, la personne était, en réalité, tellement préoccupée par un problème personnel – la maladie d’un proche, la perte de son emploi, le trouble dans son foyer – qu’il ne m’a ni vu ni entendu. Je l’ai accusé à tort, sans même l’aborder pour demander si je l’avais offensé sans m’en rendre compte, ou s’il avait, lui, un problème que je pourrais l’aider à résoudre. On suppose le pire, et puis on parle aux autres comme s’il s’agit d’un fait établi.

Mais souvent, le calomniateur est tout à fait conscient que ses paroles sont fausses, et il les prononce avec l’intention d’infliger le plus de mal que possible à sa victime. Que ce soit par jalousie, par amertume ou par haine, il n’hésite pas à prononcer des mensonges éhontés pour ruiner une réputation, un commerce, un mariage ou toute autre chose de valeur.

Ce péché figure dans plusieurs listes de choses qui nous souillent et que nous devons rejeter. « … la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme » (Marc 7.22,23). « Que […] toute calomnie et toute espèce de méchanceté disparaissent du milieu de vous » (Éph. 4.31). « Renoncez […] à la calomnie » (Col. 3.8).

La médisance

Un autre péché de la langue dont la Parole de Dieu nous met plusieurs fois en garde, c’est la médisance : « Rejetant donc toute malfaisance et toute fraude, la dissimulation, l’envie et toute médisance… » (1 Pi. 2.1). La médisance consiste à révéler les défauts de quelqu’un avec l’intention de nuire. Même quand le mal qu’on dit concernant quelqu’un est réel, nous devons considérer ce qui nous motive. Il y a bien des situations où il peut être nécessaire de dire ouvertement le mal commis par quelqu’un afin de protéger les autres. Par exemple, l’apôtre Paul avertit son collaborateur concernant un certain adversaire à la vérité : « Alexandre, le forgeron, m’a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. Garde-toi aussi de lui, car il s’est fortement opposé à nos paroles » (2 Tim. 4.14,15). Mais très souvent, il ne sert à rien de dévoiler les erreurs ou les défauts d’autrui. Si l’on examinait son cœur, on se rendrait compte que l’on est motivé par le plaisir de rabaisser quelqu’un ou de se présenter comme était moralement supérieur à l’autre. Il ne suffit pas d’objecter que vos paroles sont vraies. Sont-elles utiles ou nécessaires ?

Les malédictions

Est-il possible de faire tomber le malheur sur quelqu’un par ses paroles ? Proverbes 26.2 dit : « Comme l’oiseau s’échappe, comme l’hirondelle s’envole, ainsi la malédiction sans cause n’a point d’effet. » Cela pourrait laisser supposer qu’une malédiction méritée est capable de faire du mal. Quoi qu’il en soit, le chrétien ne doit pas maudire un autre, non parce que nous ne croyons pas à l’efficacité des malédictions, mais parce nous ne laissons pas de place dans nos cœurs pour la rancune. Au lieu d’appeler sur quelqu’un le malheur ou la colère divine, nous devons souhaiter pour celui qui agit mal qu’il se repente et reçoive le pardon.

« Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas. » (Rom. 12.14)

« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » (Matt. 5.43-45)

Le blasphème

Le blasphème signifie, selon larousse.com, « parole ou discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré ». (Comme nous le voyons en Actes 19.37, le blasphème est à distinguer du sacrilège : le premier consiste en paroles, le second en actes.) Sous la loi de Moïse, c’était un crime qui devait être puni par la peine de mort :

« Celui qui blasphémera le nom de l’Éternel sera puni de mort : toute l’assemblée le lapidera. Qu’il soit étranger ou indigène, il mourra pour avoir blasphémé le nom de Dieu. » (Lév. 24.16)

On blasphème quand on parle mal de Dieu. Paul dit à des Juifs hypocrites : « Car le nom de Dieu est à cause de vous blasphémé parmi les païens » (Rom. 2.24). On blasphème quand on s’attribue des honneurs qui appartiennent à Dieu seul (Apoc. 13.1 ; Jean 10.33), ou quand on accepte que les autres nous les attribuent (Actes 12.20-23 ; 14.11-18). Il y a des chefs religieux de nos jours qui devraient se repentir d’avoir commis du blasphème dans ce sens. Il y a des fidèles qui devraient examiner les paroles de louange qu’ils ont l’habitude d’adresser à des êtres qui ne sont pas Dieu. Ce qu’on justifie comme « vénération » peut bien être, aux yeux de Dieu, du blasphème pur et simple.

Il y a différentes manières de manquer de respect envers Dieu dans nos paroles, en plus des outrages manifestes et du fait d’accepter des honneurs divins. Que ce soit dans l’orgueil, dans la colère ou pour faire rire, des hommes profèrent trop souvent des paroles qui déshonorent Dieu. L’humour ne rend pas acceptable l’irrespect à l’égard de ce qui est saint. Il faut donc veiller soigneusement sur ce qu’on dit quand on parle de Dieu et des choses sacrées. Nous n’approuvons pas les mesures violentes que certains musulmans prennent pour venger l’honneur de leur Dieu et leur prophète, mais nous leur donnons raison en ceci : leur profond respect les amène à comprendre que le Dieu très-haut et sa sainte Parole ne sont pas des sujets appropriés pour les blagues.

Le nom de Dieu pris en vain

« Tu ne prendras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain (Ex. 20.7). On peut prendre le nom de Dieu en vain soit en jurant faussement au nom de Dieu, soit en utilisant son nom comme un juron ou même une simple exclamation que l’on prononce pour exprimer un sentiment quelconque, mais sans penser réellement à Dieu ni lui faire appel. Même certains croyants ont l’habitude de s’écrier sans réflexion, « Oh, mon Dieu ! » ou « Oh, Seigneur ! » quand ils sont surpris par quelque chose, ou simplement quand ils s’asseyent à la fin d’une journée fatigante.

Les Juifs devaient jurer au nom de l’Éternel au lieu de jurer au nom des dieux païens, comme leurs voisins. Mais Jésus nous dit de ne même pas jurer.

« Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne te parjureras point, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment. Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement, ni par le ciel, parce que c’est le trône de Dieu ; ni par la terre, parce que c’est son marchepied ; ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu. Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin. » (Matt. 5.33-37)

Le chrétien devrait avoir la réputation d’être si véridique qu’on ne pense pas avoir besoin de lui faire jurer pour appuyer sa parole.

Les promesses non tenues

L’Ecclésiaste nous offre de bons conseils concernant les promesses que nous faisons à Dieu, et ces conseils s’appliquent également aux promesses que nous faisons aux hommes :

« Ne parle pas précipitamment et ne décide pas trop vite de faire des promesses à Dieu ; Dieu est au ciel et toi, tu es sur la terre. Par conséquent, mesure tes paroles. En effet, plus on parle, plus on risque de prononcer des propos irréfléchis, de même que plus on a de soucis, plus on risque d’avoir de mauvais rêves. Si tu fais une promesse à Dieu, accomplis-la sans retard, car Dieu n’aime pas ceux qui agissent sans réfléchir. C’est pourquoi, tiens ce que tu promets. Il vaut mieux ne pas promettre que de promettre sans tenir parole. Évite les propos qui te rendraient coupable. » (Eccl. 5.1-5, FC)

Les paroles grossières

« Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles grossières qui pourraient sortir de votre bouche » (Col. 3.8). Avant de devenir chrétien, vous aviez peut-être déjà l’habitude d’employer un langage ordurier ou sale. Peut-être que votre entourage parlait de cette façon et que vous ne vous rendiez pas compte que certains de vos mots étaient malséants, obscènes ou offensifs. Étant maintenant enfant de Dieu, il est important d’éliminer de votre vocabulaire quotidien tous les gros mots.

Un dernier mot

Que ce soit le mensonge, les murmures ou les gros mots, évitons avec soin tous les péchés de la langue. Essayons, au contraire, d’employer notre langue pour ne faire que du bien. Gardons à l’esprit cette exhortation de l’apôtre Paul :

« Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole qui serve à l’édification et communique une grâce à ceux qui l’entendent. » (Éph. 4.29)

B. B.
(Dans Vol. 19, No. 2)

Chacun a-t-il droit à sa propre moralité ?

Quand il est question de moralité, le point de vue relativiste est très populaire de nos jours. Les gens pensent que le bien et le mal varient selon la société, l’époque, la situation ou la personne. Certains non-croyants vont jusqu’à nier le concept du Bien et du Mal. La moralité est-elle donc relative ? Ou bien, peut-on parler de principes moraux qui sont éternels et universels, des règles auxquelles toute personne devrait obéir ?

Aucun principe moral universel ?

Chez les non-croyants on trouve des individus qui prétendent que le Bien et le Mal n’existent pas en réalité. Si l’univers n’était que matériel, si l’homme n’était qu’une collection fortuite de molécules, une telle conclusion ne serait pas déraisonnable. Les valeurs morales n’existeraient pas sans Dieu et sans la certitude que « Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecclésiaste 12.16).

D’autres athées disent qu’ils n’ont pas besoin de Dieu pour être bons. Il est vrai que beaucoup de personnes qui disent ne pas croire en Dieu cherchent tout de même à être intègres, à exercer la compassion, à garder du respect pour les autres, etc. Mais ils n’ont pas d’argument convaincant pour prouver que les autres devraient vivre selon cette même moralité. En effet, il n’y a aucune raison logique qui justifie le passage de la déclaration « Cette action fera du mal à autrui » à la déclaration « Je ne devrais pas agir de cette façon ».

Plusieurs grands penseurs athées ont reconnu que les valeurs morales objectives ne sont pas possibles dans un monde purement matériel. Jean-Paul Sartre, par exemple, écrivit :

« Et lorsqu’on parle de délaissement, […] nous voulons dire seulement que Dieu n’existe pas, et qu’il faut en tirer jusqu’au bout les conséquences. L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent : “[…] Rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même.” L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevsky avait écrit : “Si Dieu n’existait pas, tout serait permis.” » (L’existentialisme est un humanisme)

L’athée célèbre Richard Dawkins a dit :

« L’univers que nous observons a précisément les traits auxquels on s’attendrait s’il n’y avait, au fond, aucun dessein, aucun but (c.-à-d. aucun Dieu), aucun mal, aucun bien, rien sauf de l’indifférence impitoyable […] Il est assez difficile de défendre une moralité absolue sur une base qui n’est pas religieuse. » (The God Delusion)

Ces observations posent un problème sérieux, car il est évident à toute personne honnête que certaines valeurs morales existent et sont même absolues. Un vrai relativiste moral serait obligé de rejeter les idées suivantes :

  • La cruauté pour le plaisir d’être cruel est un mal.
  • Torturer un autre pour s’amuser est un mal.
  • Le viol et la génocide sont immoraux.
  • La compassion est une vertu.
  • Les parents devraient prendre soin de leurs enfants.

C. S. Lewis était un athée qui devint non seulement croyant, mais grand défenseur de la foi chrétienne. Ses réflexions sur le sens du Bien et du Mal, qui est inné chez les êtres humains de tous les pays et tous les siècles, l’ont mis sur le chemin de la foi au Dieu de la Bible. Il commença le premier chapitre de son livre, Les fondements du christianisme, de cette manière :

« Vous est-il arrivé d’entendre des gens se quereller ? C’est quelquefois amusant, mais parfois franchement déplaisant. Quelle que soit l’impression produite, nous pouvons tirer grand profit de ces disputes. En effet, n’entendons-nous pas tous les jours des gens éduqués ou frustres, enfants comme adultes, s’insurger ainsi : “Aimeriez-vous que l’on agisse de même à votre égard ?… C’est ma chaise, j’y étais avant toi… Laissez-le tranquille, il ne vous a rien fait… De quel droit jouez-vous des coudes pour doubler tout le monde ?… Donnez-moi un peu de votre orange, je vous ai bien donné quelques quartiers de la mienne… Venez donc, vous l’avez promis…”

Or, ce qui rend ces polémiques intéressantes, c’est que le plaignant n’implique pas seulement que la conduite de son interlocuteur ne lui convient pas. Il en appelle aussi à un modèle de conduite que son vis-à-vis ne devrait pas ignorer. Et il est bien rare que l’autre réplique : “Allez au diable avec votre code.” Presque toujours il essaie de se justifier ; non pas en mettant en question la norme admise, mais en avançant une excuse particulière. Dans chaque cas, il se réfugie derrière quelque raison spéciale : la personne qui avait occupé le siège n’y avait pas droit ; les conditions dans lesquelles on lui avait donné un morceau d’orange étaient tout à fait différentes ; un événement fortuit l’empêchait de tenir sa promesse. Il semble, en fait, que les deux parties aient à l’esprit une sorte de loi ou de règle morale sur laquelle ils se basent. Et c’est bien vrai. Si ce n’était pas le cas, ils auraient beau se battre comme des bêtes, ils ne pourraient pas se quereller au sens humain du terme, c’est-à-dire chercher à prouver que l’autre a tort. Agir de la sorte n’aurait aucun sens si l’un et l’autre n’étaient à peu près d’accord sur la notion du Bien et du Mal. »

Plus loin il termine le chapitre en soulignant deux points :

« En premier lieu, que les êtres humains par toute la Terre ont cette curieuse idée d’un code de conduite pré-étabi qu’ils ne peuvent ignorer. Deuxièmement, qu’en réalité, ils n’agissent pas conformément à ce code. Ils connaissent la Loi et la transgressent. Ces deux constatations sont le fondement de toute réflexion lucide sur nous-mêmes et sur l’univers dans lequel nous vivons. »

Dans un autre ouvrage, L’abolition de l’homme, Lewis démontre par des citations tirées de la littérature égyptienne, nordique, chinoise, grecque, babylonienne, hébraïque, hindoue et latine, et même de la sagesse des indigènes de l’Australie et de l’Amérique du Nord, que les mêmes valeurs morales ont été reconnues partout au monde tout au long de l’histoire humaine. Les différences d’une culture à une autre en matière de morale sont beaucoup moins importantes qu’on ne les pense.

La loi écrite dans le cœur

Tout cela s’accorde bien avec ce que l’apôtre Paul écrit en Romains 2.14-16, parlant de ceux qui n’avaient pas reçu de révélation écrite de la part de Dieu, telle que la Loi de Moïse :

« Quand les païens qui n’ont point la loi font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes, bien qu’ils n’aient point la loi ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes. »

Les non-croyants relativistes disent parfois que toutes les valeurs morales sont égales, n’étant en fin de compte que des conventions, des préférences d’une personne ou d’une société. Mais la plupart d’hommes ont du mal à admettre dans leur cœur que les actions d’Adolph Hitler, Pol Pot, ou Idi Amin n’étaient pas objectivement condamnables. Pourquoi ne disent-ils pas que ces dictateurs sanglants ont simplement fait des choix que les autres n’aimaient pas, mais qu’on ne peut pas qualifier de mauvaises sur le plan moral ? Ils ne le disent pas parce qu’ils savent au fond d’eux-mêmes que le Bien et le Mal existent et que ces hommes ont violé une règle absolue, une loi morale que l’être humain n’a ni inventée ni imaginée. Ils le savent parce que Dieu a donné ce sens inné aux hommes. Les valeurs universelles existent bel et bien. (Et pour ceux qui veulent le reconnaître, ce sens indéniable du Bien et du Mal est l’une des preuves de l’existence de Dieu.)

Une éthique de situation

Beaucoup de gens aujourd’hui préconisent une moralité qui est relativiste mais qui admet l’idée que le Bien et le Mal existent. Ils ne rejettent pas forcément la foi en Dieu ou l’idée que nous serons tenus pour responsables de nos choix moraux. Pas mal de chrétiens adoptent ce point de vue, consciemment ou inconsciemment. On l’appelle parfois l’éthique de situation.

Cette option maintient que la moralité d’une action dépend entièrement de la situation et qu’aucune action n’est mauvaise en soi. La motivation de la personne qui pose l’acte et le résultat final de l’acte sont les facteurs essentiels. Si l’on agit par « l’amour » et si le fruit de l’acte est positif, il ne peut y avoir de condamnation. (La fin justifie les moyens, selon ce point de vue.) Selon ces personnes, aucun code moral ne pourrait s’appliquer à toutes les diverses situations possibles dans la vie. On propose de nombreuses situations hypothétiques pour justifier cette position. On parle, par exemple, du cas d’une femme injustement détenue qui se fait enceinter par un gardien de prison pour profiter d’un règlement qui permettait la libération des femmes enceintes. Puisqu’elle agissait par amour pour sa famille, qui veut, bien sûr, qu’elle puisse la rejoindre, son péché d’adultère ne serait plus compté comme péché. Tout dépend des circonstances et des mobiles.

Peter Kreeft répond ainsi à l’éthique de situation :

« La moralité est bien conditionnée, ou partiellement déterminée, par les situations et les mobiles, mais elle n’est pas entièrement déterminée par ces choses. La moralité traditionnelle (soutenue par le bon sens plutôt que la philosophie) tient compte de trois déterminants moraux, trois facteurs qui permettent de déterminer si un acte précis constitue du bien ou du mal sur le plan moral : la nature de l’acte, la situation et la motivation. En d’autres termes, ce que tu fais ; quand, où et comment tu le fais ; et pourquoi tu le fais. Il est vrai que faire la bonne chose dans la mauvaise situation ou pour une mauvaise raison n’est pas bon. Faire l’amour à votre femme est bien, mais le faire quand c’est dangereux pour des raisons médicales ne l’est pas. L’acte est moral, mais non dans cette situation. Donner de l’argent aux pauvres est une bonne action, mais donner pour se faire remarquer n’est pas bon. L’acte est bon, mais la motivation non.

Cependant, il faut un acte avant qu’il ne puisse être qualifié par des mobiles subjectifs ou des situations relatives. C’est un facteur très pertinent.

Ainsi, la bonne moralité exige que tu fasses ce qui est bien, l’acte même ; et que tu aies une raison valide, une bonne motivation ; et que tu le fasses de la bonne manière, la situation. En outre, les situations, bien que relatives, sont objectives et non subjectives. Et les mobiles, bien que subjectifs, sont à évaluer par des principes moraux qui sont absolus […] Et le fait que les mêmes principes doivent s’appliquer à différentes situations suppose la validité de ces principes. » (peterkreeft.com)

De nombreux récits bibliques nous présentent des hommes de foi qui auraient pu facilement considérer que les situations dans lesquelles ils se trouvaient leur donnaient le droit de mettre de côté certains commandements. Daniel et ses trois amis étaient captifs, contraints de servir dans la cour du roi babylonien. Quand on voulait qu’ils se nourrissent d’aliments que Dieu avait défendus aux Juifs, ces jeunes hommes auraient pu se dire qu’ils n’avaient pas de choix et que ce ne serait pas de toute façon une faute grave. Mais « Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi », et Dieu le bénit (Dan. 1). Plus tard, le roi ordonna à Shadrach, Méschac et Abed-Nego d’adorer son image, sinon ils seraient jetés dans une fournaise ardente. Ils auraient pu justifier l’acte en se disant que Dieu connaissait leur cœur et qu’il savait qu’ils n’adoraient pas l’idole de leur plein gré, mais ils étaient prêts à mourir au lieu de déshonorer leur Dieu (Dan. 3). Leur courage et fidélité nous servent de modèle (Héb. 11.32-40). Il y a, par contre, des exemples négatifs où des individus désobéirent à des commandements de Dieu et furent punis, malgré leurs bonnes intentions (1 Chr. 13, 15).

L’amour et la loi, l’esprit et la lettre

Il y a une tendance malheureuse, même chez de nombreux chrétiens, à minimiser la nécessité d’obéir aux commandements de Dieu. On met parfois l’amour en opposition à la loi. Mais pour Dieu, l’amour qu’il demande et les commandements qu’il donne ne sont pas en conflit. Au contraire, c’est uniquement en nous référant à ses lois que nous pouvons savoir ce que l’amour pour Dieu et l’amour du prochain exige dans une situation donnée. Lorsque l’apôtre Paul écrit en Romains 13.10 : « L’amour ne fait point de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi », il ne voulait pas dire qu’il est possible d’aimer son prochain tout en délaissant la loi de Dieu. Il veut dire que, quand on agit réellement selon l’amour, on agit forcément en harmonie avec la loi. On ne convoite pas et ne vole pas les biens du prochain, on ne séduit pas sa femme, on ne le tue pas, on ne lui ment pas, etc. Ce n’est pas seulement l’amour du prochain qui dépend du respect des commandements de Dieu ; l’amour pour Dieu lui-même en dépend. « L’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5.3).

Mais certains ont l’idée erronée qu’il est parfois nécessaire de violer « la lettre de la loi » afin d’en respecter l’esprit. Ils citent les paroles de Paul en 2 Corinthiens 3.6, où il dit que « la lettre tue, mais l’esprit vivifie ». Ils supposent que « la lettre » se réfère aux commandements de Dieu et le souci de les respecter scrupuleusement, peut-être en suivant une interprétation trop littérale, alors que « l’esprit » se réfère à l’intention générale de celui qui a fait la loi et une attitude de souplesse dans son application. Ceux qui pensent ainsi minimisent généralement l’importance de l’obéissance aux commandements.

Certes, il ne faut interpréter les Écritures ni de manière à déformer le sens des mots ni de manière à contourner l’intention manifeste du Seigneur. (Il est possible, voire nécessaire, de respecter « la lettre » et « l’esprit ».) Mais ce n’est pas de ce sujet que le texte parle en 2 Corinthiens 3. Quand on lit tout le passage, depuis le verset 6 jusqu’au verset 11, il devient clair que l’apôtre ne compare pas une approche stricte et une approche souple dans l’interprétation des commandements ; il compare deux alliances, la loi mosaïque et l’Évangile. La loi de Moïse (« gravée avec des lettres sur des pierres ») était un « ministère de la condamnation ». Elle avait pour rôle de faire comprendre à l’homme son état pécheur et son besoin du Sauveur. Le « ministère de l’esprit », l’Évangile, avait pour rôle la réconciliation et la justification. L’ancienne alliance tuait, car elle condamnait le pécheur, mais ne contenait pas de provision capable d’enlever sa culpabilité. La nouvelle alliance vivifie, car elle nous purifie par le sang de Christ si nous obéissons à la Bonne Nouvelle et continuons de marcher dans la lumière (1 Jean 1.7).

Une lampe à mes pieds

Parlons donc de ces principes moraux, qu’on peut appeler aussi des lois ou des commandements. On les connaît naturellement, de façon innée, comme nous l’avons vu. Ils nous ont été communiqués de manière beaucoup plus explicite, claire et exacte grâce à la révélation que Dieu a donnée à l’humanité dans sa Parole, la Bible. En Psaume 119.105 nous lisons : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. » Elle nous permet de bien choisir les actes que nous devons poser, même quand nos désirs, nos passions ou les pressions exercées par les autres pourraient obscurcir notre jugement.

Certaines personnes nous disent qu’il faut toujours écouter son cœur, mais notre cœur est capable de nous égarer. « Rien n’est plus trompeur que le cœur humain » (Jérémie 17.9, FC). En suivant leur cœur, leurs propres raisonnements humains, des gens qui prétendent servir Dieu se justifient tout en violant leurs vœux solennels de mariage. Une telle personne se dit, par exemple : « Dieu veut sûrement que je sois heureux, mais comment pourrais-je être heureux si je reste avec celui (ou celle) que je n’aime plus ? Je vais divorcer d’avec mon conjoint et en épouser un autre. Dieu comprendra. » Le Seigneur a pourtant dit clairement ce qu’il pense du divorce (Mal. 2.14-16; Matt. 5.31,32; 19.3-9). Un voleur, pour citer un autre exemple, se justifiera en disant que sa victime a plus qu’il ne lui faut, alors que lui, le voleur, en a plus besoin que le propriétaire. Dieu veut qu’il y ait justice et égalité, n’est-ce pas ? La Bible dit, par contre : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus ; mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin » (Éph. 4.28). Beaucoup justifient leurs mensonges, en disant qu’ils sont obligés de mentir pour ne pas blesser une autre personne, pour ne pas perdre de l’argent, pour avoir un visa, pour aider un ami, etc. Mais la Parole de Dieu nous dit sans détour : « Tous les menteurs auront leur part dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort » (Apoc. 21.8).

Voilà pourquoi la Bible avertit à maintes reprises : « Ne vous trompez pas ! » Elle conseille d’obéir scrupuleusement aux commandements de Dieu.

« Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris… Vous ferez avec soin ce que l’Éternel, votre Dieu, vous a ordonné ; vous ne vous en détournerez ni à droite ni à gauche… Prenez à cœur toutes les paroles que je vous supplie aujourd’hui de recommander à vos enfants, afin qu’ils observent et mettent en pratique toutes les paroles de cette loi. Car ce n’est pas une chose sans importance pour vous ; c’est votre vie. » (Deut. 4.2; 5.32; 32.46,47)

Jésus, qui est notre modèle, n’a jamais cherché à contourner les ordres de Dieu. Il dit :

« Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé… Je ne fais rien de moi-même, mais […] je parle selon ce que le Père m’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable… Je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. Et je sais que son commandement est la vie éternelle. C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites. » (Jean 5.30; 8.28,29; 12.49,50)

Voilà l’attitude que nous devons imiter. Comme Jésus, nous devons être « fidèles jusqu’à la mort » (Apoc. 2.10).

Les principes du Bien et du Mal existent, qu’on le veuille ou pas. Ces lois morales nous viennent de la part de Dieu lui-même. Elles s’appliquent à chaque personne et chaque situation, et elles ne changent pas. Non, elles ne sont pas toujours faciles à respecter, mais elles sont néanmoins le seul guide infaillible pour diriger le sens de nos pas.

B. B.
(Dans Vol. 18, No. 3)

Gardez-vous de l’hypocrisie

À quoi pensez-vous quand vous entendez le mot « hypocrisie » ?

  • À l’escroc immoral et criminel qui se sert sciemment d’une apparence de piété pour gagner la confiance des autres et les exploiter, comme le Tartuffe de Molière ? Au prêtre qui commet des abus sexuels contre de jeunes garçons ou le pasteur qui séduit des femmes dans son assemblée ?
  • À l’homme politique qui prétend aimer et servir le peuple, alors qu’il vide les caisses de l’État pour se remplir les poches et enrichir ses amis ?
  • Au mari adultère qui se permet de tromper sa femme mais, entre dans une colère noire s’il apprend qu’elle a parlé à un autre homme ?
  • Aux membres d’une famille qui voient les souffrances d’un parent malade sans faire aucun geste pour le faire soigner ou soulager ses douleurs, sous prétexte qu’« il n’y a pas d’argent », mais qui sortent de grosses sommes lors des funérailles pour faire croire au monde qu’ils aimaient le défunt ?
  • Au chrétien qui condamne les péchés dans la société alors qu’il fait les mêmes choses ?

Nous savons que Jésus a souvent condamné l’hypocrisie, surtout des chefs religieux de son temps. Combien de fois Jésus a-t-il proclamé : « Malheur à vous, scribes et pharisiens, hypocrites ! » ? Tandis qu’il était appelé l’ami des pécheurs, des péagers et des prostituées, à qui il offrait le pardon quand ils se repentaient (Matt. 21.31,32 ; Luc 19.1-10), Jésus était particulièrement sévère à l’égard des hypocrites. Il dit clairement qu’au dernier jour ils seront condamnés. En parlant d’un serviteur méchant, Jésus dit : « Le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les hypocrites : c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Matt. 24.50,51). Nous ne voulons donc ni tolérer l’hypocrisie en nous-mêmes ni l’approuver chez les autres. Nous avons intérêt à écouter Jésus lui-même pour nous dire exactement ce que c’est que l’hypocrisie.

Les traits de l’hypocrite, selon Jésus

Quand l’hypocrite fait le bien, c’est généralement pour recevoir l’approbation des hommes. Jésus nous dit :

« Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus ; autrement, vous n’aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Lors donc que tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes… Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes… Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. » (Matt. 6.1,2,5,16)

L’hypocrite aime les titres d’honneur et le respect des hommes. « Ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues ; ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi » (Matt. 23.6,7). Si vous suivez Jésus parce que les hommes vous honorent, si vous servez comme enseignant ou dirigeant religieux parce qu’on vous met sur un piédestal, c’est de l’hypocrisie.

L’hypocrite se préoccupe plus des traditions humaines que des commandements de Dieu.

« Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. » (Matt. 15.6-9)

Voilà pourquoi il est très important de ne pas confondre les commandements d’hommes et les commandements de Dieu. Il faut toujours se poser la question : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné l’autorité de les faire ? » (Marc 11.28). Si nous pratiquons notre religion pour plaire à Dieu, nous ferons bien ce qu’enseigne sa Parole.

L’hypocrite observe les aspects extérieurs de la justice comme il se doit, mais il néglige le cœur, l’homme intérieur, que les hommes ne voient pas.

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au-dehors, et qui, au-dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés. Vous de même, au-dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au-dedans, vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité. » (Matt. 23.27,28)

Jésus a souvent insisté sur l’importance de veiller sur son cœur. Il dit, par exemple :

« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » (Matt. 5.27,28)

Proverbes 4.23 nous conseille : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. »

Jésus ajoute :

« Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les actes immoraux, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme. » (Marc 7.21-23)

Pour éviter l’hypocrisie, rien n’est plus important que de veiller sur son cœur.

Les paroles et les actions de l’hypocrite ne s’accordent pas. Jésus donna ce conseil à l’égard des scribes et des pharisiens : « Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent ; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas » (Matt. 23.3). Nous devrions tous reconnaître avoir été coupables de cette faute, mais un péché n’est pas moins coupable parce qu’on est nombreux à le commettre.

L’apôtre Paul met en garde concernant « l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque du fer rouge dans leur propre conscience » (1 Tim. 4.2), et Pierre parle de faux docteurs qui, par amour de l’argent, « vous exploiteront au moyen de paroles trompeuses » (2 Pi. 2.3). Remarquez, pourtant, que l’hypocrisie ne se rapporte pas exclusivement à la personne qui prétend être pieuse alors qu’elle ne s’intéresse pas du tout à Dieu et à sa volonté. Il s’agit parfois d’actions qui ne s’accordent pas avec les principes auxquels on adhère. L’apôtre Paul accusa Pierre et Barnabas d’hypocrisie en Galates 2.11-16, non parce qu’ils faisaient semblant d’être ce qu’ils n’étaient pas. Paul s’opposait plutôt à leur refus de manger avec les chrétiens non-juifs, parce qu’ils étaient infidèles à leur propre croyance que les chrétiens d’origine païenne étaient acceptés par Dieu au même titre que ceux d’origine juive.

L’hypocrite voit très bien les défauts des autres, mais il minimise ses propres péchés. Jésus demande :

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » (Matt. 7.3-5)

Il est ironique que ceux qui accusent les autres de l’hypocrisie ne voient souvent pas qu’ils sont coupables de la même faute.

Il semble que l’hypocrisie, en effet, comme l’orgueil, est un péché dont le coupable peut être inconscient. Il ne s’agit souvent pas de jouer consciemment un rôle théâtral, de faire semblant d’être ce qu’on n’est pas. Craig M. Watts (www.preaching.com) a fait l’observation que, dans bien des cas, les hommes ne sont pas ce qu’ils prétendent être, non parce qu’ils essaient de tromper autrui, mais parce qu’ils se trompent eux-mêmes. Ils prétendent être une certaine sorte de personne parce que c’est ainsi qu’ils s’imaginent. Ce n’est pas chez eux une question de sincérité, mais de la perception de soi-même. Un superviseur dira, par exemple : « Je suis la sorte de personne qui attend beaucoup de la part des autres, parce que je suis très exigent envers moi-même », alors que les autres employés savent tous qu’il est paresseux et s’absente du travail plus que tous ceux qu’il supervise. Parfois cette sorte d’aveuglement est simplement amusant, mais il peut être dangereux et tragique. Quand nous nous accrochons à de fausses perceptions de nous-mêmes, nous nous privons de la possibilité de nous repentir et recevoir le pardon, de nous corriger et de grandir spirituellement.

La Bible nous dit donc à maintes reprises : Ne vous trompez pas. L’apôtre Jean nous avertit : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, H, et la vérité n’est point en nous » (1 Jean 1.8). Voilà pourquoi tout chrétien a besoin de s’examiner régulièrement et humblement. Peut-être que nous nous séduisons. Il est possible que nous soyons aveugles à notre propre hypocrisie.

Enfin, bien que l’hypocrisie soit un problème universel, comme les exemples dans l’introduction de cet article l’ont suggéré, c’est un danger particulier pour les gens religieux, et surtout les chefs religieux. Ils se soucient peut-être plus les autres de ce que l’on pense d’eux. Ce n’est pas que les gens s’engagent généralement dans une vie religieuse avec l’intention de tromper les autres. Au départ ils se soucient beaucoup de ne pas salir le nom de Christ ou de son Église, mais leur pensée se corrompt en quelque sorte, et à la fin c’est leur propre honneur qui leur importe. Ils finissent par fixer leur attention sur ce que les hommes voient, et ils essaient de cacher leurs péchés. Jésus dit donc à ses disciples : « Avant tout, gardez-vous de… l’hypocrisie » (Luc 12.1).

Des remèdes à l’hypocrisie

Il est important de demander à Dieu de nous aider avec le problème de l’hypocrisie. David a prié : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité » (Psaume 139.23,24). Dieu peut nous aider à voir s’il y a un conflit entre nos croyances et ce que nous faisons ou ce que nous sommes. Mais sachons que la discipline de Dieu risque d’être douloureuse. La Bible dit :

« Nos pères nous corrigeaient pour peu de temps, comme ils le jugeaient bon. Mais Dieu nous corrige pour notre bien, afin que nous ayons part à sa sainteté. Quand nous sommes corrigés, il nous semble au moment même que c’est là une cause de tristesse et non de joie. Mais plus tard, ceux qui ont reçu une telle formation bénéficient de l’effet qu’elle produit : la paix associée à une vie juste. » (Hébreux 12.10,11, FC)

On se demande parfois pourquoi Dieu permet que son peuple soit persécuté. Le célèbre prédicateur anglais, Charles Spurgeon, dit que l’on peut cesser de prêcher contre l’hypocrisie quand la persécution bat son plein et que les chrétiens risquent la torture et la mort. En effet, peu d’hommes seront hypocrites dans ces conditions, car ceux qui font semblant n’acceptent pas de supporter la souffrance, la douleur et la mort. Nous ne souhaitons pas l’épreuve, mais quand elle vient dans notre vie, elle peut, nous dit l’apôtre Pierre, purifier notre foi. Dieu peut considérer qu’il faut que « vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable – qui cependant est éprouvé par le feu – ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra » (1 Pierre 1.6,7).

Mais les paroles de Jésus en Matthieu 6 suggèrent un autre remède, qui est valable même en l’absence de persécution. Quand il dit de ne pas pratiquer notre justice devant les hommes pour en être vus, il ajoute chaque fois : « Ton Père céleste, qui voit dans le secret, te le rendra quand tu fais l’aumône en secret… Ton Père céleste te le rendra quand tu fais tes prières en secret… Ton Père céleste te le rendra quand tu ne fais pas savoir aux autres que tu jeûnes » (Matt. 6.4,6,18).

Comment faire pour nous débarrasser de l’hypocrisie ? Rappelons-nous toujours que Dieu voit tous nos actes, entend toutes nos paroles et connaît même toutes nos pensées. Je ne peux pas user de tromperie quand je suis conscient du fait que Dieu me regarde.

Pour finir, il semble logique que confesser nos péchés – et le faire de manière assez spécifique – nous aidera à ne pas tomber dans l’hypocrisie. Soyons honnêtes avec Dieu (1 Jean 1.9), et efforçons-nous d’être transparents, surtout avec nos frères et sœurs en Christ (Jacques 5.16).

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 3)


Voir aussi L’hypocrisie dans l’Église trouble-t-elle votre foi ?

L’hypocrisie dans l’Église trouble-t-elle votre foi ?

Avant de suggérer des raisons pour lesquelles il ne faut pas abandonner sa foi ou s’éloigner de l’Église à cause de l’hypocrisie des autres, remarquons que c’est parfois à tort qu’on accuse des gens d’être hypocrites.

La faiblesse n’est pas l’hypocrisie. Il est vrai que les chrétiens n’arrivent pas à suivre parfaitement l’enseignement de leur Maître. Cela ne fait pas d’eux des hypocrites. L’Église est composée d’hommes et de femmes qui sont forcément faillibles et pécheurs. Comme tout être humain ils ont des défauts. La vie chrétienne est un processus, une affaire de croissance spirituelle. On lutte pour la perfection, mais on ne l’atteint que dans l’éternité.

Chanter des cantiques qui expriment un amour profond pour Dieu, la volonté de souffrir pour le nom de Christ, le désir de prier sans cesse et le plaisir de servir les malheureux ou de porter l’Évangile aux gens perdus n’est pas de l’hypocrisie simplement parce qu’on n’éprouve pas tellement ces sentiments. Les chants ne décrivent pas toujours ; parfois ils prescrivent. Ils nous rappellent ce que nous devrions être ; ils présentent un état vers lequel nous devrions tendre.

Faire le bien, parler avec bonté, adorer ou servir quand nous n’en avons pas envie n’est pas de l’hypocrisie. Nous avons une tendance naturelle à être égoïstes et orgueilleux et à dire des choses qui blessent. Les actions qui reflètent l’amour de Dieu ne viennent pas facilement. Mais quand nous nous efforçons de faire ce que nous devrions faire, quand nous agissons comme si nous étions meilleurs que ce que nous sommes, notre caractère intérieur s’améliore avec le temps, et ce qui nous semblait artificiel devient, avec la pratique, une seconde nature. Ce n’est pas que nous essayons de tromper les autres ; nous essayons plutôt de nous former moralement et d’être les imitateurs du Père céleste (Matt. 5.43-48).

Y a-t-il de l’hypocrisie dans les Églises ? Oui, bien sûr. Il y a des gens qui font semblant d’être justes et ne font pas de vrais efforts pour faire la volonté de Dieu. Cela ne devrait pas vous surprendre. Si une « mauvaise personne » veut que les autres la prennent pour quelqu’un de bien, il est très probable qu’elle participe aux services religieux. Même parmi les apôtres il y avait un hypocrite – il s’appelait Judas Iscariot (Jean 12.3-6). D’ailleurs, il existe des contrefaçons de presque tout ce qui a de la valeur. La foi en Christ est donc apparemment quelque chose de bien, puisque tant de personnes veulent faire croire aux autres qu’elles la possèdent.

La présence de vrais hypocrites au milieu des chrétiens est malheureuse, mais elle ne devrait pas troubler démesurément, comme si cette réalité enlevait à la foi chrétienne toute sa valeur ou démontrait qu’elle était fausse. (Au contraire, une accusation d’hypocrisie suppose forcément une règle de bien et de mal que quelqu’un aurait violée. La réalité de cette règle morale soutient l’existence d’un Dieu moral qui a créé des êtres moraux et a établi la loi morale.) Une étude a révélé qu’environ 38 % des médecins aux États-Unis sont en surpoids, malgré les conseils qu’ils donnent aux patients de combattre l’obésité, qui nuit à la santé. En Italie, en France et au Japon, un médecin sur quatre fume des cigarettes. Le fait que ces médecins « hypocrites » n’arrivent pas à suivre leurs propres conseils n’enlève rien à la valeur d’éviter l’obésité et le tabac.

Il y a des « hypocrites » en d’autres domaines de la vie, n’est-ce pas, sans que leur présence empêche ceux qui sont sincères de poursuivre ce qui les intéresse profondément. Par exemple, il y a souvent des spectateurs à des événements sportifs ou artistiques qui ne regardent guère le match et n’écoutent guère la musique. Ils sont là pour rencontrer des amis ou se faire des relations. Les vrais supporters ne se découragent pas pour cela de soutenir leur équipe préférée, et les vrais mélomanes ne cessent pas de se rendre aux spectacles qu’ils aiment. Pourquoi, alors, le croyant sincère se priverait-il d’adorer son Dieu ou d’écouter la Sainte Parole en disant que d’autres viennent à l’Église pour des raisons indignes ? Si vous vous éloignez de l’Église sous prétexte que vous n’aimez pas la compagnie des hypocrites, n’oubliez pas qu’ils seront en enfer (Matt. 23.33). Mais vous aussi, vous serez coupable d’avoir rejeté le plan de Dieu. (Voir Vol. 13, No. 6, « CHRIST, OUI ! L’Église, Non ? ».) Si vous servez Dieu dans la sincérité et la fidélité à sa Parole, vous n’aurez à supporter des hypocrites que pendant cette vie.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 3)


Voir aussi Gardez-vous de l’hypocrisie

Ce que Dieu a déclaré pur

Un musulman m’a demandé récemment pourquoi certains chrétiens mangent du porc. Il voulait savoir si Jésus avait autorisé cela.

Règles alimentaires et la religion

En fait, les questions du manger ont toujours été d’actualité un peu partout au monde, et les différentes religions ont leurs règles ou leurs principes à cet égard.

Bon nombre d’hindous, de bouddhistes et de sikhs pratiquent le végétarisme. Le régime ital des rastafariens, lui aussi, recommande l’abstinence de tout aliment d’origine animale.

Le véganisme (appelé également le végétalisme intégral) est une « philosophie et mode de vie qui tend à exclure, autant qu’il est possible, toutes formes d’exploitation et de cruauté faites aux animaux afin de se nourrir, se vêtir ou dans n’importe quel autre but » (wikipedia.fr). Bien que dans la population de l’état moderne d’Israël on trouve le pourcentage le plus élevé au monde qui pratique le véganisme, un tel système n’est pas imposé dans la religion juive. Dieu a bien interdit aux Israélites plusieurs sortes de viande, mais il n’a jamais ordonné au peuple de pratiquer le végétarisme.

En fait, l’Éternel imposa un grand nombre de restrictions alimentaires aux Juifs (Lévitique 11, Deutéronome 14.3-21). Parmi les animaux terrestres, ils ne devaient manger que ceux qui ont le pied fourchu et qui ruminent (par exemple, le bœuf, la brebis, la chèvre, le cerf, la gazelle, la girafe, etc.). Défendus étaient le chameau, le lièvre, et le porc (Lév. 11.1-8). Parmi les animaux marins, les Israélites ne devaient manger que ceux qui avaient des nageoires et des écailles (Lév. 11.9-12). La liste d’oiseaux impurs est assez longue et comporte pratiquement tous les oiseaux de proie (Lév. 11.13-19). Les insectes ayant des ailes et des pattes étaient impurs, sauf ceux qui sautent, comme la sauterelle et le criquet (Lév. 11.20-25).

Les règles semblent assez compliquées chez les musulmans aussi.

« En règle générale, la nourriture licite est dite “halal”. La viande est halal s’il s’agit d’animaux autorisés et abattus rituellement en prononçant la formule : “Au Nom de Dieu, Dieu est Le plus Grand” Bismilah, allaho akbar, en dirigeant l’animal vers la Mecque. Toutefois, le Coran, dans la sourate 5, Al Maïda, La Table servie, au verset 3 énumère des aliments dits “haram” ou illicites : Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d’Allah.

L’on y ajoute les dérivés du sang (boudin…), la graisse de porc, les animaux nécrophages, l’âne domestique, les félidés, le mulet, l’aigle, l’éléphant, le singe, les oiseaux carnassiers et en général tout omnivore. » (islamfrance.com)

Quant à ceux qui se réclament du nom chrétien, plusieurs groupes, y compris les adventistes, les harristes, les chrétiens célestes, les mormons, les orthodoxes éthiopiens et d’autres, recommandent de s’abstenir de certains aliments (porc, oiseaux blancs ou même la viande en général) afin de plaire à Dieu. Certains se basent sur les mêmes passages de l’Ancien Testament que nous avons évoqués plus haut en parlant des Juifs.

La majorité de ceux qui croient en Jésus, par contre, se considèrent libres de manger de tout. Mais qu’en dit la Bible ? C’est elle qui doit avoir le dernier mot.

Lors de la création, Dieu dit à l’homme et la femme : « Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture » (Genèse 1.29). En revanche, après le déluge Dieu modifia ses instructions à cet égard. Il dit à Noé et ses descendants : « Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture : je vous donne tout cela comme l’herbe verte. Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang » (Gen. 9.3,4). Ce principe devait s’appliquer évidemment à toute l’humanité.

La loi mosaïque et les aliments impurs

Des siècles plus tard Dieu fit une alliance avec un peuple particulier, les enfants d’Israël. Ce peuple devait désormais appartenir à Dieu d’une manière spéciale et jouer un rôle très important dans son plan pour les hommes. Dans un monde porté vers l’idolâtrie, Israël devait rester fidèle au seul vrai Dieu et être ainsi une sorte de lumière aux nations. Et de ce peuple sortirait un jour la véritable lumière du monde, le Messie, Jésus-Christ.

Dieu donna donc aux Israélites un ensemble de commandements que nous appelons la loi de Moïse. Cette loi avait plusieurs fonctions : entre autres, elle donnait aux Israélites une idée plus correcte de la vraie justice ; elle faisait ressentir la distance qui sépare le Dieu saint et l’homme pécheur et donc le besoin d’un sauveur ; elle aidait le peuple d’Israël à conserver son identité unique parmi les nations jusqu’à l’arrivée du Sauveur de tous les hommes. Les lois alimentaires semblent avoir joué un rôle dans cela, et les Juifs reconnaissent que leurs pratiques alimentaires les aident dans ce sens jusqu’à ce jour. Dieu semble associer ces règlements au fait qu’Israël devait rester à part : « Vous observerez la distinction entre les animaux purs et impurs… que je vous ai appris à distinguer comme impurs. Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l’Éternel ; je vous ai séparés des peuples afin que vous soyez à moi » (Lévitique 20.25,26). Malgré de multiples fois où Israël s’est détourné de Dieu, il était toujours, lorsque Jésus est venu, un peuple distinct et qui était en gros très zélé pour la loi que Dieu avait donnée.

Une bonne partie de la loi mosaïque concernait la pureté, mais une pureté que nous appelons souvent cérémonielle. Certains aliments, certaines conditions corporelles, le contact avec des cadavres, etc., rendaient des personnes impures devant Dieu. Parfois la condition impure passait après un certain délai, mais souvent un sacrifice ou une cérémonie était nécessaire pour que la personne soit purifiée.

Se trouver dans un état d’impureté, bien que ce soit lié à l’idée du péché, n’était pas toujours un péché. Certaines souillures ne pouvaient même pas être évitées, telles que les règles d’une femme ou son accouchement. Tandis que le péché vient du fait de céder à la tentation (Jacques 1.14,15), cela n’était pas toujours le cas de l’impureté traitée dans la loi de Moïse. Néanmoins, on devait éviter le plus possible de se trouver dans une condition souillée.

Certaines lois de Dieu sont liées à sa nature même ou la nature du monde tel qu’il l’a créé. Par exemple, Dieu ne peut pas mentir (Tite 1.2), et il ne tolère pas le mensonge chez les hommes. Il a créé l’homme à son image, et il exige que la vie humaine soit respectée. D’autres lois auraient pu être différentes. Cela se verra dans la suite de cette étude dans le fait qu’elles ne sont plus en vigueur.

Il a été suggéré que les lois sur l’impureté se rapportent aux principes de santé et d’hygiène. La lèpre est contagieuse, les cadavres et les excréments peuvent répandre la maladie, la viande de porc qui n’est pas bien cuite peut transmettre des parasites, et ainsi de suite. Dieu, pourtant, n’a pas précisé les raisons pour lesquelles il déclarait impure telle ou telle chose. Il n’a pas jugé nécessaire de dire aux Israélites les raisons pour certains commandements. Il leur demandait tout simplement d’obéir. [Et il faut remarquer qu’il y avait de nombreux commandements dans cette loi qui ne concernaient pas les non-Israélites, y compris les règlements alimentaires. Par exemple : « Vous ne mangerez d’aucune bête morte ; tu la donneras à l’étranger qui sera dans tes portes, afin qu’il la mange, ou tu la vendras à un étranger ; car tu es un peuple saint pour l’Éternel, ton Dieu » (Deutéronome 14.21).]

Une nouvelle alliance

Déjà dans l’Ancien Testament Dieu a fait comprendre que l’alliance faite avec Israël au mont Sinaï serait remplacée par une nouvelle alliance (Jérémie 31.31,32). Quand Jésus est venu, il a signalé que la distinction entre les Juifs et les non-Juifs était sur le point de disparaître. « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger » (Jean 10.16). Il dit à la femme samaritaine qu’il ne serait plus nécessaire d’adorer à Jérusalem, comme la loi juive ordonnait : « Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande » (Jean 4.21,23). Il ordonna à ses apôtres de « faire de toutes les nations des disciples » (Matthieu 28.19). Et il a indiqué clairement que les restrictions alimentaires qui distinguaient les Juifs des non-Juifs s’en allaient :

« Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller ? Car cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, puis s’en va dans les lieux secrets. Il déclarait ainsi tous les aliments purs. Il dit encore : Ce qui sort de l’homme, c’est ce qui souille l’homme. Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les actes immoraux, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme. » (Marc 7.18b-23)

Il y a bien des principes moraux qui figuraient dans la loi de Moïse et qui sont incorporés dans la nouvelle alliance sous laquelle vit le chrétien aujourd’hui, mais la distinction entre aliments purs et impurs ne fait pas partie de la moralité que Dieu cherche en tous les hommes. Hébreux 9.10 nous dit que les lois sur les aliments « étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réforme ».

Il n’est pas facile de changer

Les Juifs avaient respecté ces lois alimentaires depuis fort longtemps, et ils ont eu du mal à accepter que la distinction entre l’aliment pur et l’aliment impur n’existait plus. Même l’apôtre Pierre n’avait pas changé sa façon de manger plusieurs années après l’établissement de l’Église. Actes 10 décrit une vision qu’il a eue :

« Il eut faim, et il voulut manger. Pendant qu’on lui préparait à manger, il tomba en extase. Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s’abaissait vers la terre, et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. Et une voix lui dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre dit : Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur. Et pour la seconde fois la voix se fit encore entendre à lui : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. » (Actes 10.10-15)

Pierre n’était pas le seul chrétien juif qui était lent à comprendre sur ce point. Voilà pourquoi plusieurs épîtres du Nouveau Testament insistent sur le fait que les commandements qui traitaient divers aliments comme étant impurs avaient été enlevés en même temps que la loi mosaïque dans son ensemble. Paul dit, par exemple, en Colossiens 2 que Dieu

« … a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous [la loi de Moïse], et il l’a détruit en le clouant à la croix… Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats : c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ. » (Colossiens 2.14,16,17)

Selon 1 Timothée 4.1-5, ce serait propager une doctrine des démons que d’imposer aux hommes aujourd’hui de :

« s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâce par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité. Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces, parce que tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. » (1 Timothée 4.4,5)

Il est important de noter que même si l’apôtre Paul n’acceptait pas qu’une telle doctrine soit enseignée à l’Église, il demandait qu’on fasse preuve d’amour et de patience envers ceux qui n’étaient pas encore convaincus qu’ils avaient le droit de manger de tout. Paul qualifiait ces frères et sœurs de « faibles » : « Tel croit pouvoir manger de tout : tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l’a accueilli » (Romains 14.2,3). Il dit clairement que celui qui ne croyait pas pouvoir manger de tout avait tort : « Je sais et je suis persuadé par le Seigneur Jésus que rien n’est impur en soi, et qu’une chose n’est impure que pour celui qui la croit impure » (Rom. 14.14). Mais Paul reconnaît qu’une personne qui croit de cette manière, bien qu’elle ait tort, commettra un péché devant Dieu si elle viole sa conscience en mangeant ce qu’elle croit être défendu. « Celui qui a des doutes au sujet de ce qu’il mange est condamné, parce qu’il n’agit pas par conviction. Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché » (Rom. 14.23).

Une autre sorte de pureté

La question de pureté est toujours importante dans le Nouveau Testament, car Dieu est toujours saint, et il demande que son peuple soit, à cause de sa présence, pur et séparé du monde pécheur. Ainsi, Paul cite la loi (Exode 29.45) quand il écrit en 2 Corinthiens 6.16–7.1 :

« J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai… Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant votre sanctification dans la crainte de Dieu. »

Mais la pureté dont nous devons nous occuper en tant que chrétiens est plutôt du cœur, en nous gardant du péché. « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu » (Matthieu 5.8).

Pour terminer, rappelons les paroles de Jésus que nous avons déjà vues :

« Rien de ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller… C’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les actes immoraux, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme. » (Marc 7.18,21-23)


Deux choses à ne pas consommer

Bien que la nouvelle alliance ne qualifie aucun aliment d’« impur », il y a deux choses que le chrétien ne doit pas manger : la viande sacrifiée aux idoles et le sang.

En 1 Corinthiens 10 l’apôtre Paul répond à trois questions des Corinthiens concernant la viande sacrifiée :

  1. Peut-on s’asseoir dans un temple païen et manger de cette viande, sachant intérieurement que l’idole n’est rien et se disant qu’on ne l’adore pas ?
  2. Peut-on acheter au marché de la viande qui a été sacrifiée à un dieu païen ?
  3. Peut-on manger chez un païen ne sachant pas si la viande qu’il sert a été offerte en sacrifice ?

Pour la première question, Paul explique aux versets 14-22 que participer à un festin en honneur d’une idole, quelle que soit son intention personnelle, est un acte d’adoration qui met le participant en communion avec l’idole. Ce serait manger à la table des démons et provoquer la jalousie du Seigneur. La réponse est non.

Pour la deuxième question, Paul répond aux versets 25 et 26 que l’on pouvait manger de tout ce qui était vendu au marché, mais que l’on ne devait pas poser des questions pour savoir si la viande avait été sacrifiée. En ajoutant : « Car la terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle renferme », il veut dire que la viande n’appartenait pas réellement à l’idole, même si elle lui avait été consacrée. Dieu est le propriétaire de toutes choses, et les actions des hommes ne peuvent rien changer à cette vérité. La viande n’était pas souillée en elle-même.

Pour la troisième question, Paul dit aux versets 27 et 28 que nous pouvons manger ce qu’on nous sert chez un païen, mais que si quelqu’un nous informe que la viande a été sacrifiée, nous ne devons pas en manger.

La conclusion est que le chrétien doit s’abstenir totalement de tout ce qui est identifié comme ayant été sacrifié à une idole, mais manger d’un sacrifice sans le savoir ne souille pas.

Le livre de l’Apocalypse appuie la conclusion qu’on ne doit jamais manger sciemment de ces choses. Après avoir reproché à l’Église de Pergame d’avoir toléré des gens comme Balaam, qui « enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles » (Apocalypse 2.14), Jésus condamne l’Église de Thyatire pour une faute semblable. Le Seigneur dit :

« Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’impudicité et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles. » (Apoc. 2.20)

Pour ce qui est du sang, on remarque qu’il fut interdit avant la loi de Moïse (l’ère patriarcale), sous la loi de Moïse et sous la nouvelle alliance. Quand Dieu autorisa la consommation de viande au temps de Noé, il dit : « Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture : je vous donne tout cela comme l’herbe verte. Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang » (Gen. 9.3,4). Sous la loi que Dieu donna aux Israélites, ce commandement s’appliquait aux étrangers aussi bien qu’aux Israélites :

« Si un homme de la maison d’Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux mange du sang d’une espèce quelconque, je tournerai ma face contre celui qui mange le sang, et je le retrancherai du milieu de son peuple. Car l’âme de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il servît d’expiation pour vos âmes. » (Lévitique 17.10,11)

Soulignons que le sang n’est pas dans la catégorie d’aliments impurs. Il n’était pas interdit d’en manger parce que le sang serait impur, mais parce qu’il était consacré par Dieu pour un usage spécial – pour expier les péchés. Ce n’était pas seulement le sang des animaux que l’on pouvait sacrifier qu’il ne fallait pas manger – le sang de n’importe quel animal ou oiseau était défendu (Lév. 17.13,14). Même si nous ne faisons pas de sacrifice d’animaux en tant que chrétiens, le principe reste toujours. Après l’établissement de l’Église, la défense de manger du sang devait être maintenue. En Actes 15 les apôtres et prophètes réunis à Jérusalem ont communiqué ce principe aux nouveaux convertis parmi les païens :

« Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire, savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. » (Actes 15.28,29)

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 6)

La modestie

Cet article fut adapté d’un écrit de Rachel Baggott à l’intention des filles et femmes chrétiennes. Les hommes y trouveront des idées utiles pour leurs épouses, leurs filles et leurs sœurs, mais ils feront bien de reconnaître que le principe de la modestie s’applique aux hommes aussi bien qu’aux femmes.


J’ai entendu parler d’une femme qui portait un chemisier qui mettait trop en valeur sa poitrine et dévoilait ses seins. La mère de cette femme, afin de lui montrer sa désapprobation, lui dit en parabole : « On ne fait pas la publicité de ce qu’on ne vend pas. »

En tant que filles et femmes chrétiennes, vous ne devez pas faire la publicité de ce que vous n’avez pas à vendre. Vivez plutôt dans la pureté, et habillez-vous d’une manière décente et modeste.

Lisons deux passages clés au sujet de la modestie. La première est 1 Timothée 2.9,10 où l’apôtre Paul écrit :

« Je veux aussi que les femmes, vêtues d’une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d’or, ni de perles, ni d’habits somptueux, mais qu’elles se parent des bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu. »

La version Français courant de ce même passage dit :

« Je désire aussi que les femmes s’habillent d’une façon convenable, avec modestie et simplicité ; qu’elles ne s’ornent pas de coiffures compliquées, ou de bijoux d’or, ou de perles, ou de vêtements coûteux, mais d’œuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui déclarent respecter Dieu. »

Le deuxième passage, c’est 1 Pierre 3.3,4 :

« Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu. »

L’enfant de Dieu, homme ou femme, ne s’habille pas de manière à séduire ou s’attirer les regards du sexe opposé. Il faut « avoir l’extérieur qui convient à la sainteté » (Tite 2.3). Le principe de la modestie peut être violé par un habillement qui est trop coûteux, qui révèle trop ou qui est choisi parce qu’il sera vu comme bizarre ou comme un signe de rébellion à l’égard de la société.

Depuis le jardin d’Éden, les hommes et les femmes ont compris qu’ils devraient se couvrir le corps. Aujourd’hui encore c’est toujours honteux de trop dévoiler son corps en public. Une telle façon d’agir est contraire à la modestie. Ce sont les fous qui se promènent nus. Ceux qui ont du bon sens portent des habits pour se couvrir.

  • Un dimanche matin, j’assistais à un cours biblique pour les enfants à l’Église. Il y avait là une jeune femme chrétienne qui désirait enseigner ces enfants et observait donc la classe pour savoir comment s’y prendre. Elle portait une mini-jupe et était assise juste en face de moi sur un banc. Pendant tout le cours, on pouvait facilement voir le slip de cette jeune femme parce que sa jupe était beaucoup trop courte. Malheureusement après un certain temps, cette fille a quitté l’Église.
  • Il y avait une autre fille, une non-chrétienne qui venait au culte avec ses parents. Je me rappelle qu’une fois, j’étais sortie de la salle pendant le culte, et j’ai vu cette fille assise dehors sur un petit rocher. J’ai été surprise de voir que la fille avait relevé sa jupe de sorte qu’on pouvait bien voir ses jambes et ses cuisses. Quelque temps après, j’ai appris que cette fille était tombée enceinte d’un élève qu’elle connaissait.
  • Il y avait une troisième jeune femme, une chrétienne très dévouée à l’Église et appréciée de tous. Pourtant, j’ai remarqué qu’elle portait souvent des habits moulants ou des chemisiers transparents. Un jour j’ai appris que la sœur avait eu un bébé avec un non-chrétien. Je me suis demandé si c’était sa façon de s’habiller qui avait attiré cet homme. Je me suis demandé aussi si j’aurais dû lui parler de sa manière de s’habiller.

Pensez-vous qu’il existe un rapport entre ces trois cas d’infidélité au Seigneur ? Le fait de ne pas s’habiller avec modestie pouvait être ou bien un symptôme d’une attitude mondaine, ou bien ce qui a ouvert la porte à des tentations sexuelles auxquelles ces jeunes femmes n’ont pas su résister. Si vous êtes une jeune femme et qu’une sœur en Christ, peut-être une femme plus âgée, prend son courage pour vous parler de votre façon de vous habiller, écoutez-la avec respect, et ne dites pas en vous-même que l’avis de cette femme n’a pas d’importance parce qu’elle est trop âgée pour comprendre la mode actuelle. Rappelez-vous ceci : les habits ou les coiffures qui sont à la mode ne sont souvent pas modestes. Ne soyez pas esclaves de la mode. Même si « tout le monde » les porte, cela ne veut pas dire que Dieu les accepte ou que vous pouvez lui plaire en suivant ces modes.

La modestie et la décence impliquent deux idées :

1. Couvrir son corps pour ne pas éveiller la convoitise des hommes.

Matthieu 5.28 : « Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » La femme chrétienne ne doit pas provoquer le péché d’un homme par son habillement « sexy » ou indécent.

Une femme ne devrait pas s’habiller de façon séduisante (habits qui serrent trop, jupes trop courtes, excès de maquillage, etc.) tout en se disant : « Si les hommes ont des convoitises à mon égard, c’est leur problème ; ils ne devraient pas penser ainsi. J’ai le droit de porter ce que je veux. » Au contraire, la Bible enseigne une tout autre attitude. En Romains 14 Paul parle du fait que, même si le chrétien a droit de manger de toute sorte de nourriture, il doit penser à l’effet de son action sur les autres, car son frère peut penser que c’est un péché que de manger de certaines choses. Même s’il a tort, ce n’est pas la peine de le choquer ou de le tenter à violer sa conscience en mangeant en sa présence ce qu’il croit être interdit. Paul dit :

« Si tu fais de la peine à ton frère à cause d’un aliment que tu manges, tu ne te conduis plus selon l’amour. Ne va pas entraîner la perte de celui pour qui le Christ est mort, simplement à cause de ce que tu manges !… Il est bien de s’abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse. » (Romains 14.15, FC ; 14.21, LSG)

Jésus emploie des termes encore plus forts : « Quel malheur pour le monde qu’il y ait des faits qui entraînent les hommes à pécher ! Il y aura toujours de tels faits, mais malheur à l’homme qui en est la cause ! » (Matthieu 18.7). (On pourrait dire « malheur à l’homme ou à la femme », car les principes dont nous parlons, y compris la modestie, concernent les deux sexes.)

On a souvent suggéré que les hommes sont plus facilement excités que les femmes par ce qui est visuel. Ils sont un peu plus aptes que les femmes à développer une addiction à la pornographie. Voilà pourquoi on insiste particulièrement sur l’idée que les femmes devraient se couvrir pour ne pas s’attirer les regards impurs des hommes. Mais souvent, les femmes ne choisissent pas tel ou tel style pour séduire les hommes – elles cherchent plutôt à impressionner d’autres femmes. Elles ne se demandent pas ce qui peut attirer le regard des hommes – elles se demandent ce que leurs amies ou leurs voisines portent. Il s’agit de la concurrence entre femmes et de la conformité à la mode. Tout comme les hommes portent bêtement des pantalons de telle façon qu’on voie leurs sous-vêtements ou leurs fesses ou qu’ils soient obligés de constamment attraper leurs pantalons pour les soulever – non pas parce que c’est pratique ou joli à voir, mais parce qu’ils sont esclaves de la mode, de même des femmes, à cause de la mode, portent bêtement des habits qui ne les couvrent pas suffisamment quand il fait froid ; elles disent : « Le style n’a pas froid. » La version « Parole Vivante » de la Bible (une synthèse de plusieurs traductions) nous dit en Romains 12.2 :

« Ne vous coulez pas simplement dans le moule de tout le monde. Ne conformez pas votre vie aux principes qui régissent le siècle présent ; ne copiez pas les modes et les habitudes du jour. Laissez-vous plutôt entièrement transformer par le renouvellement de votre mentalité. Adoptez une attitude intérieure différente. Donnez à vos pensées une nouvelle orientation afin de pouvoir discerner ce que Dieu veut de vous. Ainsi, vous serez capables de reconnaître ce qui est bon à ses yeux, ce qui lui plaît et qui vous conduit à une réelle maturité. »

2. La modestie implique aussi que l’on doit s’habiller correctement, mais pas d’une façon sophistiquée, compliquée, élaborée ou très coûteuse. On ne doit pas s’habiller de manière à attirer l’attention des autres, mais plutôt d’une façon discrète et sans exagération.

Dans les magazines, on voit parfois des femmes qui portent des tresses élaborées, ou avec de l’or, des perles coûteuses et autres bijoux tissés dans les cheveux. On voit aussi des vêtements de luxe, des vêtements très chers. Nous avons déjà lu 1 Pierre 3.3,4, qui dit :

« Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu. »

La version Français courant dit :

« Ne cherchez pas à vous rendre belles par des moyens extérieurs, comme la façon d’arranger vos cheveux et les bijoux d’or ou les beaux vêtements que vous pourriez porter. Mais que votre beauté soit celle de votre être intérieur, qu’elle soit la beauté impérissable d’un esprit doux et tranquille, qui est d’une grande valeur devant Dieu. »

Les choses qui embellissent l’apparence extérieure n’ont aucune valeur quand on les compare aux bonnes œuvres et aux qualités d’un esprit doux et paisible. Ce sont ces dernières qui font qu’une chrétienne plaît à Dieu. Des caractéristiques comme l’honnêteté, la gentillesse et l’amour pour Dieu sont plus importantes que la beauté ou le charme, qui sont éphémères. Dieu veut des œuvres bonnes, un cœur pur, un esprit doux et tranquille. Les choses qui viennent de notre cœur, voilà ce qui déterminera où nous passerons l’éternité.

  1. Pour réviser, rappelons-nous que Dieu nous demande de nous habiller d’une manière modeste, ce qui comporte deux idées :
  2. Couvrir notre corps pour ne pas éveiller la convoitise des hommes.

Nous habiller correctement et non pas d’une façon très coûteuse, compliquée ou qui attire l’attention.

Dieu voudrait que nous mettions l’accent sur les qualités qu’il demande de nous et sur les pensées de notre cœur plutôt que sur l’habillement et la beauté extérieure.

Rachel BAGGOTT
(Dans Vol. 16, No. 5)

Que les hommes s’habillent et se coiffent comme des hommes, et que les femmes s’habillent et se coiffent comme des femmes

Quand on parle de l’habillement, il y a un autre phénomène, en plus du manque de modestie, qui est devenu assez courant, surtout dans les sociétés occidentales. Il s’agit du travestissement, qui consiste à porter les vêtements qui sont généralement associés au sexe opposé du sien.

« Le travestissement peut être effectué dans un but purement récréatif et de manière ponctuelle, mais il peut également impliquer d’adopter les comportements – y compris sexuels – associés à un genre différent de son sexe assigné à la naissance. » (Wikipedia)

Disons aussi qu’il peut s’agir de quelques détails de l’apparence, mais qui ne font pas douter du sexe réel de la personne – un homme, par exemple, qui porte des effets féminins, mais qui laisse pousser en même temps sa barbe. Par contre, il peut s’agir d’un effort soigné de revêtir l’apparence du sexe opposé, jusqu’aux sous-vêtements et au maquillage.

Quelle que soit la raison ou le degré de ce comportement, la Parole de Dieu n’approuve pas l’acte du travestissement. La loi de Moïse disait clairement : « Une femme ne doit pas porter des vêtements d’homme, ni un homme des vêtements de femme. Le Seigneur votre Dieu a en horreur ceux qui agissent ainsi » (Deutéronome 22.5, FC).

Quand Dieu créa les premiers êtres humains, « il les créa homme et femme ». En plus, qu’on le veuille ou pas, Dieu a assigné à chacun de nous soit le sexe masculin soit le sexe féminin. Ce choix de Dieu est manifeste lors de notre naissance et devrait être accepté et respecté. Si l’on est né homme, on ne peut pas changer son sexe par le fait de « s’identifier comme femme », tout comme je ne serais pas un ours polaire par le fait de « m’identifier » comme tel, de déménager au pôle nord et de vivre désormais de poisson cru. Même si un homme se faisait castrer, il serait toujours, dans la réalité et selon les chromosomes dans chaque cellule de son corps, un homme plutôt qu’une femme.

Certes, tout homme qui porte des habits de femme ne se considère pas forcément comme étant une femme dans un corps d’homme. Une femme qui s’habille dans un style masculin n’est pas forcément lesbienne. Il peut s’agir d’une question de mode, d’humour ou de simple rébellion à l’égard des normes de la société. Le commandement en Deutéronome n’interdit pas le travestissement pour telle raison tout en le permettant s’il est pratiqué pour d’autres raisons. Dieu dit simplement de ne pas le faire.

Quant au Nouveau Testament, il appuie clairement le principe du respect de la distinction entre les deux sexes. Quelques-uns des Corinthiens avaient été coupables, avant leur conversion, de plusieurs péchés :

« Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les insulteurs, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. » (1 Corinthiens 6.9-11a)

Le terme « efféminés » désignait des hommes ou garçons qui se laissaient abuser homosexuellement, mais il désignait généralement, en plus, un homme mou, ou qui avait les manières d’une femme. Un homme peut être efféminé sans porter des habits de femme, mais porter des vêtements féminins est un acte efféminé.

Quelques chapitres plus tard en 1 Corinthiens se trouve une discussion qu’il nous est difficile de comprendre parfaitement, car nous ne disposons pas des détails sur une situation que l’apôtre Paul et ses destinataires connaissaient bien. Ces détails concernent le sens précis du port du voile par les femmes à l’époque. Nous pouvons néanmoins dégager de ce passage certains principes spirituels :

La distinction entre les hommes et les femmes, y compris la soumission de la femme, fait partie de l’ordre établi par Dieu lui-même. « Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ » (1 Cor. 11.3).

– Au premier siècle, les différences entre l’homme et la femme étaient marquées par leur façon de se coiffer ou de se couvrir la tête. « Car si une femme n’a pas la tête couverte, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se couvre la tête. L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme » (1 Cor. 11.6,7). Sans nous prononcer sur le besoin ou non d’une femme de se couvrir la tête par un voile de nos jours, soulignons simplement qu’il aurait été honteux pour une femme de porter les cheveux à la manière d’un homme, et il aurait été honteux pour un homme de se voiler à la manière d’une femme. Le chrétien a tort de refuser les signes extérieurs qui, dans sa culture, conviennent à son sexe.

– Paul dit qu’un sens inné de bienséance ordonne que les hommes n’aient pas les cheveux longs et que les femmes ne portent pas les cheveux à la manière des hommes. « La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux, mais que c’est une gloire pour la femme d’en porter ? » (1 Cor. 11.14,15). Dans toutes les cultures, des femmes qui désirent se rendre belles prêtent une attention particulière à leur coiffure ou à la façon dont elles ornent la tête. C’est un aspect de leur féminité, et elles ne devraient pas en avoir honte. Seulement, comme nous l’avons vu, la femme chrétienne ne doit pas exagérer en se donnant des coiffures extravagantes (1 Timothée 2.9,10). L’homme qui se fait plaisir de se coiffer comme une femme ne fait pas bien. (Inutile de citer l’exemple de Jésus pour justifier les longs cheveux. Aucun témoin n’a laissé de description de son apparence physique. D’ailleurs, les artistes et les réalisateurs de films qui représentent Jésus comme ayant des cheveux longs ne tiennent pas compte de ce que nous connaissons des coiffures des hommes du premier siècle.)

Depuis environ un siècle les créateurs de la mode essaient de brouiller les frontières entre ce qui caractérise l’homme et ce qui appartient à la femme. Certes, les styles changent avec le temps, mais en tant que chrétiens, quelle que soit notre époque, nous devons choisir des façons de nous habiller et de nous coiffer qui conviennent au sexe que Dieu nous a assigné.

Une petite mise en garde : n’oublions pas que Dieu regarde toujours au cœur (1 Sam. 16.7). À ses yeux, il n’est pas vrai que l’habit fait le moine, ou le chrétien. Jésus nous dit de ne pas juger selon les apparences (Jean 7.24). On peut avoir l’extérieur irréprochable, tout en étant cruel, hypocrite, impur, et orgueilleux ; et ce n’est pas parce qu’un homme porte des cheveux très longs et une boucle d’oreille qu’il n’a pas un cœur de compassion pour son prochain ou qu’il ne prie pas Dieu dans la sincérité. Le but de cet article n’est pas de pousser les chrétiens à rejeter les autres sur la base de leur apparence ; il s’agit plutôt d’appeler chacun à s’examiner personnellement et à se poser la question : Est-ce que ma façon de m’habiller reflète ma soumission à la volonté de Dieu et mon désir de lui plaire dans tous les aspects de ma vie ?

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 5)

Avantages du chrétien

L’apôtre Paul était enchaîné. Il avait été accusé faussement. Certains de ses propres compatriotes avaient essayé de l’assassiner. D’ailleurs, partout où il allait, il rencontrait de l’opposition et même de la persécution. Il n’avait pas de demeure permanente, pas de femme, pas d’enfants, pas de salaire régulier. Il avait peut-être un problème de santé chronique (si c’est ce qu’il voulait dire par « l’écharde dans la chair » à laquelle il se réfère en 2 Corinthiens 12.7). Pourtant, cet homme dit hardiment au roi Agrippa : « Plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez tels que je suis, à l’exception de ces liens ! » (Actes 26.29). Quels avantages Paul possédait-il qui lui permettaient de dire une telle chose ? Quels avantages tout chrétien fidèle possède-t-il qui pourraient le motiver à persévérer dans les épreuves de la vie et même face aux persécutions, à rester joyeux quoi qu’il arrive, et à exhorter les autres à emprunter le même chemin ?

En fait, le chrétien jouit d’un grand nombre de bénédictions merveilleuses, et ces bénédictions sont exclusivement pour la personne qui suit fidèlement Jésus-Christ.

Une conscience pure/Le pardon/La paix

Nous avons tous été créés par Dieu avec un sens du bien et du mal. En parlant des hommes qui n’avaient pas eu accès aux Écritures, l’apôtre Paul affirme :

« Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes, bien qu’ils n’aient point la loi ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. »

Certes, nous n’apprenons l’attitude de Dieu à l’égard de certains actes que par la révélation de sa volonté dans la Sainte Bible ; quand même, nous connaissons naturellement un grand nombre de principes moraux. Mais non seulement nous reconnaissons, parfois malgré nous, un code de conduite pré-établi que nous n’avons pas inventé et que nous ne pouvons pas ignorer, nous reconnaissons aussi ne pas agir conformément à ce code. Parfois un homme se vante de quelque chose dont il devrait avoir honte ; parfois un homme persiste tellement dans un péché que sa conscience cesse de l’accuser – la Bible parle de ceux « dont la conscience est morte, comme si on l’avait brûlée au fer rouge » (1 Tim. 4.2, FC). Mais avec de rares exceptions, tout le monde éprouve parfois des sentiments de culpabilité. Une femme souffre dans son for intérieur pour avoir avorté son enfant ; un soldat a des cauchemars où il revit chaque nuit un acte de lâcheté qu’il a posé ; un père s’accuse amèrement pour avoir négligé l’éducation de ses enfants pendant qu’il courait après l’argent ; un jeune est misérable en pensant à l’occasion où il a gardé le silence au lieu de prendre la défense d’un autre enfant qu’on humiliait sans merci. Nous essayons presque toujours de nous justifier, mais nos péchés, ceux du passé comme du présent, nous privent de paix. Nos actes d’égoïsme, d’impureté sexuelle, de malhonnêteté, d’orgueil ou d’ingratitude, nos paroles cruelles, grossières ou blasphématoires, même nos pensées indignes nous remplissent de honte et de remords et créent en nous la peur du jugement. Il y a des moments où chacun est tenté de s’écrier comme l’apôtre Paul l’a fait en Romains 7.24 : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? »

Pour le chrétien cette délivrance est une réalité. Paul poursuit en s’exclamant : « Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! … Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Rom. 7.25; 8.1). Le soulagement ne vient pas d’un effort inutile de nier nos péchés ou minimiser leur gravité. Pourquoi vouloir excuser l’inexcusable ? La justification est disponible parce que Jésus, le Fils de Dieu a payé le prix de nos péchés, il a supporté le châtiment que nous avions mérité.

« Sachez donc, hommes frères, que c’est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé, et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse. » (Actes 13.38,39)

Saul de Tarse était rongé de culpabilité quand il a compris qu’il avait livré à la mort des hommes et des femmes qui servaient Dieu dans la vérité. Il s’est plus tard décrit comme le premier des pécheurs. Mais la grâce et la purification furent offertes même à cet homme – « un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent ». Il lui fut dit : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16). Il est fort probable que Paul pensait à cette bénédiction, le seul moyen de trouver la paix véritable et la confiance face à la mort, quand il dit au roi Agrippa : « Plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez tels que je suis. »

Accès au trône de Dieu

Un deuxième avantage est lié au premier. On peut avoir le sentiment que ses prières ne montent pas jusqu’à Dieu. Ce sentiment pourrait être dû au fait qu’on a beaucoup prié sans recevoir ce qu’on a demandé. Dieu peut bien être à l’écoute, mais il attend le moment favorable pour nous exaucer. Dieu peut bien être à l’écoute, mais il sait que la chose que nous demandons nous fera du mal que nous ne soupçonnons pas, et dans son amour il ne nous l’accorde pas. D’autres prient sans jamais se douter que Dieu n’est PAS à l’écoute de leurs prières, sans jamais se dire que, compte tenu de leur péché, ils n’ont aucun droit de prier Dieu !

Cette idée, qui peut choquer certains, est enseignée en Éphésiens 2.12,13,18, où l’apôtre s’adresse aux païens :

« Souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christcar par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit. »

Une idée communiquée au moyen des cérémonies de la loi de Moïse, c’est que l’homme est souillé par ses péchés et indigne de se présenter devant le Dieu Très Saint. Ayant décrit la première partie du lieu d’adoration sous la loi mosaïque, l’auteur de l’Épître aux Hébreux parle de la seconde partie, qui symbolisait la présence de Dieu lui-même :

« Dans la seconde le souverain sacrificateur seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu’il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple. Le Saint-Esprit montrait par là que le chemin du lieu très saint n’était pas encore ouvert. » (Héb. 9.7,8)

Par contre, la barrière du péché est enlevée pour le chrétien :

« Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire… approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure. » (Héb. 10.19,22)

Il est vrai que Dieu bénit souvent des hommes malgré leurs péchés. Jésus dit : « Car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Matt. 5.45). Mais tous n’ont pas le privilège de prier Dieu et de savoir qu’il est attentif à leurs paroles. Les hommes n’ont pas ce privilège s’ils ne passent pas par le « seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Tim. 2.5,6), celui qui dit : « Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14.6). Jésus devient notre médiateur, notre « souverain sacrificateur » quand nous obéissons à l’Évangile.

Une famille spirituelle

Y a-t-il quelque chose de pire que la solitude, que le sentiment que vous êtes seul dans l’univers et que personne ne se soucie de vous ? On peut se trouver dans une immense ville, entouré d’hommes par millions, et pourtant pleurer sous l’effet de son isolement.

Un grand avantage du chrétien, c’est que le Seigneur l’ajoute à son peuple, son Église. Voici l’une des promesses les plus merveilleuses de Jésus :

« Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. » (Marc 10.29,30)

Même si l’on est rejeté par sa famille biologique quand on devient chrétien, on a la promesse d’une famille plus grande. Cette famille spirituelle, c’est l’Église. Que l’on soit dans une grande assemblée de mille membres ou un petit groupe de cinq ou six personnes, on trouve de véritables frères et sœurs. Il est vrai qu’on peut se rendre dans une assemblée et se tenir à l’écart, sans s’ouvrir aux autres et se laisser aimer, mais si vous fournissez un peu d’effort, vous découvrirez l’Église est bien un corps spirituel où les membres ont soin les uns des autres, tel que Paul la décrit en 1 Corinthiens 12.26 : « Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. »

L’assurance de la providence de Dieu à l’œuvre pour le bien

La vie est remplie de petits ennuis et de souffrances intenses, de déceptions, d’échecs, et d’épreuves, d’événements majeurs qui touchent le monde entier et de troubles tout à fait personnels. Face à ces choses, certaines personnes ont envie de jeter l’éponge – quelques-uns vont jusqu’à se suicider. D’autres passent leur vie dans l’amertume, la jalousie et le mécontentement éternel, car tout semble dépendre du hasard, aveugle, injuste ou cruel.

La foi du chrétien aux promesses de Dieu transforme sa perspective. Une promesse particulièrement chérie se trouve en Romains 8.28, où Paul écrit : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » Si j’aime Dieu et que je suis chrétien, quelqu’un qui a accepté son appel par l’Évangile, j’ai l’assurance que Dieu se servira de toute circonstance et tout événement dans ma vie pour en produire du bien. Que ce soit une maladie, l’échec lors d’un examen, la rupture d’avec un(e) fiancé(e), le fait de ne pas obtenir un certain emploi ou de ne pas être admis par une certaine école, la naissance d’un enfant sévèrement handicapé ou bien l’absence d’enfants dans mon foyer – quelle que soit la chose que je n’aurais jamais souhaitée, Dieu peut la changer en bien ou l’employer pour produire du bonheur, même un bonheur éternel.

La vie de Joseph (Genèse 37,39-50) nous fournit une démonstration très claire de la providence de Dieu. Ce jeune homme fut vendu par ses propres frères et devint un esclave dans un pays étranger. La femme de son maître l’accusa faussement d’avoir voulu la violer. Il fut jeté en prison. Après avoir rendu service à quelqu’un qui aurait pu agir pour le faire libérer, il fut oublié. Mais dans toutes ces situations injustes dans lesquelles Joseph n’était qu’une victime impuissante, Dieu était aux commandes. Comme Joseph dit à ses frères : « Vous aviez médité de me faire du mal : Dieu l’a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux » (Gen. 50.20).

Corrie ten Boom et sa sœur Betsy furent transportées par les Allemands dans un camp de concentration pendant la Deuxième Guerre mondiale. Se trouvant dans un bâtiment construit pour abriter 400 femmes mais dans lequel plus de 1 400 femmes étaient entassées, un bâtiment puant et dégoûtant de tout point de vue et infesté de puces, les deux sœurs ont sorti la Bible que les gardes n’avaient pas trouvée parmi leurs affaires ; elles ont lu ce verset : « Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ » (1 Thess. 5.17). Corrie se demandait bien pour quoi, au juste, elles pouvaient rendre grâces, mais Betsy a commencé : « Merci de ce qu’ils ne nous ont pas séparées. Merci de ce qu’ils n’ont pas arraché notre Bible. Merci de ce que les femmes sont serrées dans ce bâtiment, car elles seront plus nombreuses à bénéficier de cette parole divine que nous voulons partager avec elles. Merci pour les puces et… » Corrie donnait son assentiment à cette liste de bénédictions, mais elle s’arrêta lorsque Betsy a parlé des puces. Elle dit à sa sœur que même Dieu ne pouvait pas la rendre reconnaissante pour une puce. Mais elle reconnut plus tard que Dieu utilisait même les puces pour produire du bien : à cause de l’infestation, les gardes de la prison n’entraient que très rarement et brièvement dans le bâtiment où les prisonnières dormaient, et la Bible de Corrie et Betsy n’a jamais été découverte.

Parfois nous ne voyons pas le bien que Dieu prépare : l’avantage peut être pour une autre personne ou il peut rester caché à nos yeux jusqu’à ce que cette vie soit passée. Peu importe. La promesse est toujours bonne et nos difficultés ne sont donc pas inutiles. Mais cette promesse est uniquement pour ceux qui aiment Dieu et qui sont des « appelés », c’est-à-dire des chrétiens. Quand je pense à ceux dont la frustration et la douleur ne servent à rien d’utile, je me dis, comme Paul : « Plaise à Dieu qu’ils deviennent tels que je suis. »

La protection des puissances des ténèbres

Une bonne partie du monde vit dans la peur continuelle des puissances sataniques – la possession démoniaque, les mauvais sorts, la sorcellerie, le pouvoir manié par les féticheurs, les houngans ou les marabouts, les phénomènes qu’on attribue aux ancêtres, aux génies ou djinn, ou à d’autres forces spirituelles. La Bible ne nie pas la réalité de Satan et de son pouvoir maléfique, mais elle nous enseigne que le chrétien ne doit pas vivre dans la crainte des esprits mauvais. En effet, Dieu « nous a délivrés de la puissance des ténèbres » (Col. 1.13).

Certes, une lutte spirituelle se poursuit, et nous n’en sommes pas exemptés :

« Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Éph. 6.12)

Mais Dieu nous fournit les armes spirituelles dont nous avons besoin (Éph. 6.13-17), et nous avons, en plus, cette assurance : « Vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4.4). Comme les enfants d’Israël, les chrétiens (Israël spirituel de nos jours) savent que « l’enchantement ne peut rien contre Jacob, ni la divination contre Israël » (Nom. 23.23).

L’espérance de la vie éternelle

Au temps de Job, Dieu n’avait pas encore révélé clairement ce qui attend l’homme dans l’au-delà. C’est Jésus qui « a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Tim. 1.10). Job, dans son ignorance et son incertitude, s’exclama :

« L’homme né de la femme ! Sa vie est courte, sans cesse agitée. Il naît, il est coupé comme une fleur ; il fuit et disparaît comme une ombre… Un arbre a de l’espérance : quand on le coupe, il repousse. Il produit encore des rejetons ;… Mais l’homme meurt, et il perd sa force ; l’homme expire, et où est-il ?… Si l’homme une fois mort pouvait revivre, j’aurais de l’espoir tout le temps de mes souffrances, jusqu’à ce que mon état vînt à changer. » (Job 14.1,2,7,10,14)

Mais le manque d’espérance ne troublait pas seulement l’homme qui voyait sa vie s’écouler dans la misère. Le roi Salomon, dans toute sa grandeur, était abattu en réfléchissant à la mort :

« Le sage meurt aussi bien que l’insensé. Et j’ai haï la vie, car ce qui se fait sous le soleil m’a déplu, car tout est vanité et poursuite du vent. J’ai haï tout le travail que j’ai fait sous le soleil, et dont je dois laisser la jouissance à l’homme qui me succédera. Et qui sait s’il sera sage ou insensé ? » (Eccl. 2.16-18)

Quel malheur d’être sans espérance ! Et pourtant, c’est bien la situation de ceux qui ne sont pas encore chrétiens. Paul rappelle aux Éphésiens le temps avant leur conversion : « Souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde » (Éph. 2.12).

C’est Jésus qui a tout changé de telle sorte que nous ayons une grande consolation quand nous perdons des frères et sœurs en Christ (1 Thess. 4.13,18) et une grande confiance quand nous sommes face à notre propre mort. Tout chrétien fidèle pourra dire comme l’apôtre Paul :

« Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. » (2 Tim. 4.8)

À cause de cette confiance, il pouvait avoir cette belle attitude à l’égard de la vie et de la mort : « Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur ; mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair » (Phil. 1.23,24). La vie lui offrait la joie de servir Dieu et les hommes ; la mort lui offrait la joie d’être avec le Seigneur dans la gloire.

Cette espérance de la gloire nous soutient et nous donne de la paix et de la joie, quelles que soient nos circonstances dans ce monde.

« Louons Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ! Dans sa grande bonté, il nous a fait naître à une vie nouvelle en relevant Jésus-Christ d’entre les morts. Nous avons ainsi une espérance vivante, en attendant les biens que Dieu réserve aux siens. Ce sont des biens qui ne peuvent ni disparaître, ni être salis, ni perdre leur éclat. Dieu vous les réserve dans les cieux… Vous vous en réjouissez, même s’il faut que, maintenant, vous soyez attristés pour un peu de temps par toutes sortes d’épreuves. » (1 Pierre 1.3-6, FC)

Quand ce « peu de temps » sera passé, nous aurons une éternité de bonheur parfait.

Conclusion

À cause de l’espérance éternelle et de tous les autres avantages que nous avons en Christ, la personne la plus méprisée sur la terre, la plus rongée de douleur et la plus pauvre peut considérer avec pitié les riches, les puissants et les beaux qui sont admirés de tous et vivent dans le luxe, mais qui n’ont ni le pardon de Dieu ni l’espoir au-delà de cette vie passagère. Ce pauvre chrétien peut dire, comme Paul : « Plaise à Dieu qu’ils deviennent tels que je suis. » Si vous n’avez pas encore obéi à l’Évangile de Christ, n’attendez plus. Commencez à jouir, vous aussi, des avantages du chrétien.

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 6)