Y a-​t‑il des contradictions dans la Bible ?

C’est une question légitime. Il est vrai que des adversaires du christianisme ne sont pas toujours de bonne foi quand ils font leurs accusations concernant les soi-disant erreurs et contradictions dans la Bible. Ils emploient des critères que l’on n’applique à aucun autre document ancien ou moderne ; ils tirent des mots hors de leur contexte pour faire dire à la Bible ce qu’elle ne dit pas ; ils font exprès pour cacher des détails qui pourraient enlever les difficultés.

Mais même la personne qui croit à la Bible, qui la connaît assez bien et qui l’aime sincèrement se demande parfois si elle ne contient pas quelques erreurs. Sur l’Internet on trouve facilement des sites athées ou musulmans qui dressent des listes de douzaines ou même d’une centaine de supposées contradictions, et beaucoup ne savent pas comment concilier ces textes qui, à première vue, ne s’accordent pas. Certains finissent par perdre la confiance qu’ils avaient placée dans la Bible. Est-il possible de défendre la Bible de manière rationnelle et convaincante ?

La nature d’une vraie contradiction

De nombreuses contradictions supposées disparaissent lorsqu’on tient compte du sens du mot « contradiction ». Selon Aristote, « il est impossible qu’un même attribut appartienne et n’appartienne pas en même temps et sous le même rapport à une même chose ».

Quelqu’un ferait remarquer, par exemple, que selon 2 Samuel 14.27, Absalom, le fils du roi David, avait des fils : « Il naquit à Absalom trois fils, et une fille nommée Tamar. » Mais selon 2 Samuel 18.18, il n’avait pas de fils :

« De son vivant, Absalom s’était fait ériger un monument dans la vallée du roi ; car il disait : Je n’ai point de fils par qui le souvenir de mon nom puisse être conservé. »

Si ces deux textes se référaient au même moment dans la vie d’Absalom, on pourrait bien parler de contradiction. Mais en fait, l’un des passages décrit la situation tôt dans la vie d’Absalom, alors que l’autre décrit la situation quand il mourut. Remarquez qu’Absalom ne dit pas qu’il n’avait pas engendré d’enfants, mais qu’il n’avait pas de fils. Trois fils lui avaient été nés, mais quand il érigeait le monument en sa mémoire, ces enfants étaient morts. Étant donné le taux de mortalité infantile à l’absence des soins médicaux modernes, un tel scénario n’est pas difficile à imaginer. Cet exemple sert donc à illustrer le fait qu’un attribut peut bien appartenir et ne pas appartenir au même sujet, si ce n’est pas en même temps.

Un attribut peut bien appartenir et ne pas appartenir au même sujet aussi quand ce n’est pas sous le même rapport, ou dans le même sens. Par exemple, quand certains Juifs demandèrent à Jean-Baptiste : « Es-tu Élie ? », il leur répondit : « Je ne le suis pas » (Jean 1.21). Le prophète Malachie avait, en effet, prédit un retour d’Élie avant l’arrivée du Messie, et Jésus identifia plus tard Jean-Baptiste comme étant l’accomplissement de cette prédiction. Il dit en Matthieu 17.12,13 :

« Mais je vous dis qu’Élie est déjà venu, qu’ils ne l’ont pas reconnu et qu’ils l’ont traité comme ils ont voulu. De même le Fils de l’homme souffrira de leur part. Les disciples comprirent alors qu’il leur parlait de Jean-Baptiste. »

Est-ce une contradiction ? Non, car la réponse de Jean signifiait qu’il n’était pas Élie réincarné ou ressuscité – il n’était pas littéralement le prophète Élie. Mais Jésus confirmait que Jean était venu, comme l’ange qui annonçait sa naissance l’avait dit, « avec l’esprit et la puissance d’Élie » (Luc 1.17). Jean était Élie dans un sens figuré, mais non dans le sens littéral.

Et avant de crier « Contradiction ! », il faut s’assurer que les deux versets que l’on croit être en conflit parlent bien du même sujet. Par exemple, l’apôtre Paul dit en Galates 6.2 : « Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ », mais au verset 5 du même chapitre, il semble se contredire quand il écrit : « Chacun portera son propre fardeau. » En réalité, le mot fardeau ne se réfère pas à la même chose dans ces deux versets, et l’apôtre, qui écrivait en grec, employa deux mots grecs différents. Que ce soit pour aider un frère à résoudre un problème de péché dans sa vie ou à supporter une épreuve, surmonter une faiblesse ou satisfaire à un besoin important, l’amour dans l’Église nous apprend à tendre une main secourable à autrui. C’est l’idée de s’intéresser à son frère, de sympathiser, de ne pas prendre l’attitude de celui qui dit : « C’est son problème ; cela ne me regarde pas. » C’est dans ce sens que Paul parle de « fardeau » au verset 2. Par contre, au verset 5 l’apôtre nous rappelle que chacun sera jugé selon sa propre responsabilité envers Dieu, et non pas sur la base d’une comparaison à d’autres personnes. En effet, pour signaler que Paul n’employa pas le même mot grec, certaines traductions de la Bible emploient le mot « fardeau » au verset 2 et le mot « charge » au verset 5.

Non seulement il faut tenir compte du vrai sens du mot « contradiction », mais il faut aussi faire preuve de fair-play. Lorsque nous rencontrons des déclarations qui semblent contradictoires dans les écrits d’un auteur quelconque, il n’est pas normal d’exagérer les différences afin de l’accuser ; il faut un effort honnête de les harmoniser. Nous avons tous vu des situations où une personne a dit deux choses qui semblaient être en conflit, mais en y regardant de plus près, nous voyons que les deux déclarations sont en parfait accord. Surtout quand nous avons affaire aux écrits de personnes avec qui nous ne pouvons pas communiquer, tels que les auteurs d’une autre époque, il faut se rappeler qu’une explication raisonnable d’une contradiction apparente doit suffire pour qu’on n’accuse pas l’auteur d’être en erreur ou d’avoir menti. Or, il y a souvent plusieurs façons possibles de concilier les déclarations « contradictoires » de la Bible. Nous n’avons pas besoin de pouvoir déterminer avec certitude si telle explication est la bonne, pourvu qu’elle soit plausible.

Différences entre les Évangiles

Prenons le cas des Évangiles de Matthieu, Marc et Luc. Il y a de nombreux passages où l’un des Évangiles contient des détails que l’un des autres omet, ou même que les deux autres n’ont pas inclus. Il y a des passages où les mots employés par Jésus varient d’un Évangile à l’autre. Il y a même des récits qui semblent, au premier abord, se contredire les uns les autres. Certains érudits se basent sur ces différences pour postuler l’existence d’une multitude d’anciennes sources, écrites ou orales, dont les auteurs des différents Évangiles se seraient servis pour bricoler leurs ouvrages. Mais ces théories commencent par des présuppositions hostiles à l’inspiration et à l’authenticité des livres de la Bible, elles se construisent sur des « sources » qui sont de pures suppositions, pour ne pas dire imaginaires, et elles ignorent (volontairement ?) d’autres explications plausibles pour ces différences.

Certains décalages dans les paroles de Jésus d’un Évangile à l’autre s’expliquent ainsi : il n’est pas raisonnable de supposer que Jésus aurait prononcé chaque enseignement une seule fois, à une seule occasion. De petites différences de vocabulaire ou de détails peuvent parfois s’attribuer au fait que Jésus répétait les mêmes paraboles ou donnait plus ou moins le même enseignement à différents auditoires ou parfois aux mêmes auditeurs à différentes occasions. (Comparer Matt. 16.24,25; 10.38s ; Marc 8.34s ; Luc 9.23; 14.27; 17.33; où il est clair que Jésus a employé un langage similaire en différentes situations pour insister sur les mêmes vérités concernant la nécessité d’accepter de « porter sa croix », « renoncer à soi-même » et « perdre sa vie » si l’on voulait suivre Jésus.)

Ajoutons aussi que deux récits peuvent être différents sans pour autant être incompatibles. La déclaration que deux anges étaient présents au tombeau de Jésus le dimanche matin (Jean 20.12) est différente de la déclaration qu’un ange s’y trouvait (Marc 16.5), mais sont-elles contradictoires ? Aucune des déclarations ne nie que l’autre soit vraie. L’une fournit simplement un détail que l’autre n’a pas fourni : la présence d’un deuxième ange.

Les différences sont parfois dues au fait que les auteurs n’avaient pas les mêmes lecteurs en vue. Matthieu écrit particulièrement à des Juifs. Il cite très souvent des prophéties de l’Ancien Testament qui trouvent leur accomplissement dans la vie du Christ, sachant que ces choses seraient très importantes pour ses premiers lecteurs, ces Juifs qui connaissaient et croyaient profondément à leurs Écritures. Marc écrit à des non-juifs, probablement des Romains ; il n’inclut pas la généalogie de Jésus, dont ses lecteurs n’auraient pas apprécié l’importance, mais il ajoute des explications de certaines expressions ou coutumes juives dont ils auraient besoin. Alors que les autres Évangiles se réfèrent 35 fois à la Loi de Moïse, Marc ne la mentionne pas explicitement une seule fois. Le mot « prophète » ne paraît que rarement dans Marc, alors que Matthieu l’emploie 17 fois.

Non seulement les premiers lecteurs, mais les témoins (Matthieu, Pierre, Jean) avaient des perspectives différentes. Trois ou quatre témoins d’un même événement relatent souvent des détails différents, selon ce qui a frappé ou retenu l’intérêt de chacun. Il ne s’agit pas de contradictions, mais d’une simple confirmation de l’indépendance de chacun des auteurs. Matthieu et Luc ne copiaient pas servilement l’ouvrage de Marc.

Quelques sources de contradictions apparentes

La nature du langage

Chaque langue humaine a ses points forts et ses faiblesses, et quand on traduit un texte d’une langue à une autre, il est parfois difficile de communiquer toutes les nuances de l’original ou, par contre, de préserver son caractère obscur et imprécis.

Comment de telles différences peuvent-elles donner la fausse impression que la Bible se contredit ? Prenons un exemple très simple. Lorsque Saul de Tarse se dirigeait vers Damas pour y persécuter des chrétiens, une lumière venant du ciel resplendit autour de lui, et le Seigneur ressuscité lui parla. Selon Actes 9.7, « les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent stupéfaits ; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne ». Cependant, lorsque Saul (l’apôtre Paul) racontait plus tard son expérience, il dit : « Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui parlait » (Actes 22.9, Segond, 1910). La « contradiction » disparaît lorsqu’on tient compte d’un aspect de la grammaire grecque : l’emploi du génitif dans le premier passage et de l’accusatif dans le deuxième. Avec le génitif, « entendre » signifie que l’oreille perçoit des sons, sans indiquer si la personne comprend ce qu’elle entend ou pas ; avec l’accusatif, le même verbe décrit l’action d’entendre et précise que la personne comprend le message prononcé. Il n’y a donc pas de conflit entre Actes 9.7 et 22.9.

Les mêmes noms pour désigner différentes personnes (ou lieux) et différents noms pour désigner les mêmes personnes

Selon Actes 12.1,2, « vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l’Église, et il fit mourir par l’épée Jacques, frère de Jean ». Par contre, trois chapitres plus tard, l’auteur des Actes dit que Jacques était bien en vie et qu’il participa à une discussion entre les apôtres et les anciens à Jérusalem. Comment pouvait-il être mort et vivant en même temps ? La réponse évidente est que Luc écrit au sujet de deux hommes différents qui portaient tous les deux le nom de Jacques. Celui qui fut mis à mort était le frère de Jean (Actes 12.2), le fils de Zébédée. Celui dont il est question en Actes 15 était le frère de Jésus (Gal. 1.19; Matt. 13.55; Actes 12.17). Le nom Jacques figure 42 fois dans le Nouveau Testament, mais il faut garder à l’esprit qu’il se réfère à quatre hommes différents.

De l’autre côté, une même personne pouvait être désignée par des noms différents. Parfois il est simplement question d’orthographe. Par exemple, Abija est une variante d’Abijam, Micaja est une variante de Maaca, et Abisalom est une variante d’Absalom (1 Rois 15.1,2; 2 Chr. 13.1,2). Il n’y a aucune raison de lire ces passages et conclure qu’il y a contradiction. (Notez en plus que le terme « fils de » ou « fille de » renvoyait parfois au parent direct, et parfois à un ancêtre plus célèbre. Voir, par exemple, 2 Sam. 1.24.) Et en dehors des questions de différentes orthographes, certains personnages bibliques sont désignés par plus d’un nom : Jacob/Israël, Ésaü/Édom, Simon/Pierre/Céphas, Joseph/Barnabas, Matthieu/Lévi, etc.

Différentes méthodes pour compter le temps

Plusieurs passages disent que Jésus ressusciterait le troisième jour (Matt. 17.23; Luc 9.22; 1 Cor. 15.4; etc.), alors que d’autres textes semblent indiquer que ce serait après trois jours, ou qu’il passerait trois jours et trois nuits dans le tombeau (Marc 8.31; 9.31; Matt. 12.40; etc.). Pour le lecteur moderne, cela présente une contradiction, mais selon la manière de compter le temps à l’époque, les deux façons de s’exprimer étaient valables. Selon une citation du rabbi Eleazar ben Azariah dans le Talmud de Jérusalem (vers 100 apr. J.‑C.), « un jour et une nuit sont un onah (une période de temps) et la portion d’un onah est comme l’onah entier ». Des exemples de cette manière de parler du temps se trouvent tout au long de la Bible (par ex. Genèse 42.17,18; 1 Samuel 30.12,13; Esther 4.16 et 5.1; 2 Chroniques 10.5,12; etc.). Un exemple moderne serait la manière des hôtels de faire payer les clients : celui qui arrive et s’inscrit à la réception à 20 h 30 un mercredi et qui libère la chambre jeudi à 17 h 30 doit payer deux nuitées. Puisqu’il n’a pas libéré la chambre avant l’heure obligatoire de 11 h, il sera facturé pour deux jours entiers, alors que son séjour a duré moins de 24 heures. En parlant de la prophétie de Jésus concernant sa résurrection, les pharisiens avaient compris Jésus et employèrent la même sorte de langage :

« Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : « Après trois jours je ressusciterai. » Ordonne donc que le tombeau soit gardé jusqu’au troisième jour. » (Matthieu 27.63,64)

Des erreurs des copistes ou des manuscrits endommagés

Certaines divergences d’une importance mineure peuvent être attribuées aux « fautes de frappe » commises par ceux qui recopiaient les textes bibliques à la main au cours des siècles. Or, il est important de souligner que personne ne prétend que les copistes et les traducteurs sont inspirés de Dieu comme l’étaient les auteurs des livres qui composent la Bible. Les scribes étaient remarquablement exacts et minutieux dans ce qu’ils faisaient, mais leur travail n’est pas infaillible. Ceci est évident surtout quand il s’agit des noms propres et des chiffres, car certains caractères se ressemblaient beaucoup. Ainsi, l’on trouve parfois un cas comme ce qui suit. 1 Chroniques 18.3 dit : « David battit Hadarézer, roi de Tsoba, vers Hamath, lorsqu’il alla établir sa domination sur le fleuve de l’Euphrate. » Par contre, 2 Samuel 8.3 dit : « David battit Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba, lorsqu’il alla rétablir sa domination sur le fleuve de l’Euphrate. » Il s’agit évidemment du même roi vaincu dans ces deux textes, bien que les noms diffèrent légèrement. Les lettres « r » et « d » se distinguent facilement l’une de l’autre en français, mais ce n’est pas du tout le cas en hébreu. Un scribe a dû se tromper en copiant le nom. Cela ne porte pas atteinte à l’inspiration de la Bible, et il est clair qu’une telle erreur ne change nullement son contenu doctrinal.

Conclusion

L’espace ne permet pas de détailler toutes les prétendues contradictions dans la Bible, ni même toutes les sortes de supposés conflits. Des livres volumineux ont été écrits pour répondre à tous les cas cités par ceux qui mettent en doute l’exactitude de la Bible. Mais des considérations telles que nous venons de voir permettent de résoudre la plupart des problèmes et de nous rassurer que des explications existent, même si nous ne les connaissons pas. Terminons avec cette pensée du Professeur W. Arndt, auteur du livre, Does the Bible Contradict Itself ? (La Bible se contredit-elle ?)

« Lorsque nous rencontrons une contradiction apparente dans la Bible que nous n’arrivons pas à résoudre, nous ne devons pas conclure qu’un décalage réel ait été découvert. Bien que nous soyons incapables de balayer une certaine difficulté, cela ne prouve pas que personne d’autre ne puisse trouver une explication plausible. Notre connaissance est imparfaite, notre expérience est limitée et nous manquons parfois de recul. Quelle folie pour un homme de déclarer que ce qui lui paraît difficile ou impossible à comprendre doit forcément l’être pour tout le monde ! Certaines choses qui confondaient nos pères ne nous laissent pas perplexes aujourd’hui. Il se peut que des générations futures n’aient aucun problème pour résoudre certaines difficultés qui nous troublent actuellement. »

« La Bible, tant de fois battue, haïe, moquée – malgré les coups qui pleuvent, tonnent et fulminent, l’enclume est intacte… les marteaux sont brisés. »

B. B.
(Dans Vol. 19, No. 6)

La suffisance des Écritures

De faux docteurs troublaient l’Église dans la ville de Colosses. Pour vendre leur fausse doctrine, ils essayaient de semer le doute dans l’esprit des chrétiens et leur faire croire qu’il leur manquait quelque chose. Ils prétendaient détenir des vérités cachées, des trésors spirituels, une sorte de « plénitude » qui n’était pas à la portée de tous ceux qui étaient en Christ. Ces enseignants voulaient faire croire aux chrétiens qu’ils n’avaient pas encore tout ce qu’il fallait pour leur épanouissement. Paul dit dans son Épître aux Colossiens qu’en réalité Dieu leur avait déjà donné tout pleinement en Christ. Il leur rappela qu’en lui « sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science. Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants » (Col. 2.3,4). Il poursuivit son idée quelques versets plus loin :

« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en lui. » (Col. 2.8-10)

Oui, dans son amour et sa sagesse parfaite Dieu « nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété » (2 Pierre 1.3). Par la mort et la résurrection de Jésus, il nous donne l’espérance de la vie éternelle et le courage de persévérer (1 Cor. 15). Par son pouvoir absolu sur le monde (Éph. 1.20,21; 1 Cor. 3.21-23), il fait concourir toutes choses à notre bien (Rom. 8.28). Par son Saint-Esprit dans notre homme intérieur, il nous fortifie spirituellement et nous aide à développer les différents fruits de l’Esprit, tels que l’amour, la joie, la paix, la patience, etc. (Éph. 3.16; Gal. 5.22). Dieu a aussi mis à notre disposition toute la connaissance dont nous avons besoin pour guider nos pas dans ce monde, pour le servir comme il le faut, pour amener les autres à croire et pour arriver nous-mêmes au ciel. Dans la Bible Dieu nous donne tout ce dont nous avons besoin :

« Toute Écriture inspirée de Dieu est utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2 Tim. 3.17)

Comme à Colosses au premier siècle, il y a de nos jours ceux qui voudraient nous faire douter du caractère suffisant de ce que Dieu nous a donné. Ils suggèrent que la Bible n’est pas complète, qu’elle ne pourrait convenir à toutes les cultures et toutes les générations ou qu’elle n’est pas capable de produire la foi. Ils disent que nous avons donc besoin d’autre chose. Comme Paul le dit, « que personne ne vous trompe par des discours séduisants ».

Il n’y a pas besoin d’autres révélations pour compléter les Écritures.

Dieu a toujours su révéler ce que son peuple avait besoin de savoir pour le servir, même s’il ne dévoilait pas tout ce qui aurait pu satisfaire à leur curiosité. Moïse dit au peuple d’Israël : « Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi » (Deut. 29.29). Dans l’ère chrétienne, aussi, Dieu a fait connaître par Jésus et ses apôtres tout ce qui nous est utile pour notre salut. Paul dit aux Éphésiens : « Je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu » (Actes 20.27). Ce conseil de Dieu est conservé dans « les saintes lettres [les Écritures] qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ » (2 Tim. 3.15).

Quand Jésus était encore avec ses apôtres, il leur a fait cette promesse : « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16.13). Cette promesse fut accomplie. Inspirés du Saint-Esprit, les apôtres ont transmis de la part du Seigneur toute la vérité concernant la volonté de Dieu, tout ce que l’homme doit savoir pour plaire à Dieu. Ils ont aussi consigné par écrit ces révélations dont toute génération aurait besoin. Pierre dit, par exemple :

« Voilà pourquoi je vous rappellerai toujours ces choses, bien que vous les connaissiez déjà et que vous restiez fermement attachés à la vérité que vous avez reçue. Mais j’estime juste de vous tenir en éveil par mes rappels, tant que je suis encore en vie. Car je sais que je vais bientôt quitter ce corps mortel, comme notre Seigneur Jésus-Christ me l’a révélé. Je ferai donc en sorte que, même après ma mort, vous puissiez toujours vous rappeler ces choses. » (2 Pierre 1.12-15, FC)

Les écrits des apôtres ne sont pas de simples paroles d’hommes. Paul dit sans ambiguïté : « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Cor. 14.37).

Puisque les Écritures suffisent pour que « l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre », Paul exhorte les Corinthiens « à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit » (1 Cor. 4.6). Ils doivent au contraire demeurer dans la Parole de Christ. Comme Jésus lui-même le dit en Jean 8.31,32 : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » L’apôtre Jean reprend la même expression en 2 Jean 9 : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. » Compte tenu des mots « quiconque va plus loin », les mots « demeurer dans la doctrine » portent surtout l’idée de ne pas emprunter sa propre voie au lieu de rester dans les limites de l’enseignement autorisé par Dieu, c’est-à-dire de la révélation que nous avons dans l’Écriture.

Voilà pourquoi dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament nous trouvons de nombreux avertissements de ne pas ajouter à la Parole de Dieu.

« Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. » (Deut. 4.2)

Remarquez qu’il est assez clair que l’on peut être coupable d’avoir « ajouté » à la Parole par la manière de l’observer. Qu’on ajoute des mots au texte ou pas, on ajoute à la Parole quand on introduit dans la religion des pratiques, des devoirs, des exceptions, etc. qui ne font pas partie de la loi de Dieu.

Nous lisons aussi :

« N’ajoute rien à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. » (Prov. 30.6)

« Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre. » (Apoc. 22.18)

La Bible, telle que Dieu l’a donnée, répond à nos besoins spirituels. Il ne faut donc pas modifier son enseignement de quelque manière que ce soit.

« Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. » (1 Cor. 15.1,2)

« Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un Évangile s’écartant de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit maudit ! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu’un vous annonce un Évangile s’écartant de celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit. » (Gal. 1.8,9)

Dieu n’enverra pas de message, ni par un ange ni par un prophète ou soi-disant apôtre, qui soit différent de celui qui est conservé dans l’Écriture. Comme Jude le dit, la foi chrétienne « a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). Évidemment, si tel est le cas, Dieu doit veiller sur sa Parole. C’est exactement ce qu’il a promis de faire, car elle doit être préservée afin de remplir son rôle dans le salut des hommes :

« Je veille sur ma parole, pour l’exécuter. » (Jér. 1.12)

« Vous êtes nés de nouveau, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. Car toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche, et la fleur tombe ; mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile. » (1 Pierre 1.23,25)

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » (Marc 13.31)

Quand on considère tous les efforts accomplis par des hommes puissants au cours de l’histoire pour détruire toutes les copies de l’Écriture, quand on pense à tous les ouvrages des siècles passés dont pas un seul exemplaire n’existe de nos jours, il serait difficile de croire que la Bible ait survécu sans l’intervention de Dieu. Il veille réellement sur ce livre.

Dieu n’a aucun besoin de donner de nouvelles révélations aux hommes aujourd’hui, car

  • il a déjà révélé tout ce dont nous avons besoin ;
  • cette révélation a été conservée dans les Écritures ;
  • les Écritures ont été préservées à travers les siècles jusqu’à notre temps.

Il n’y a pas besoin de traditions humaines pour compléter les Écritures.

Bien que Dieu ait donné toutes les instructions dont nous avons besoin dans la Sainte Bible, les hommes ont toujours eu tendance à chercher ailleurs. Ils semblent se considérer comme obligés de se conformer, par exemple, aux traditions reçues de leurs parents ou de leurs prédécesseurs, plus qu’aux Écritures. Jésus accusait les Juifs de son temps d’avoir élevé au-dessus de la Parole de Dieu leurs traditions, qu’il qualifiait de « commandements d’hommes ».

« Jésus leur répondit : Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Il leur dit encore : Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. » (Marc 7.6-9)

Si, au lieu de se référer aux Écritures pour justifier une croyance ou une pratique, on parle du fait qu’on a toujours cru ou fait de cette façon, c’est qu’il s’agit d’une tradition. Même si la pratique n’est pas contraire à l’enseignement de la Bible, on n’a pas le droit de l’imposer aux hommes, et l’on aurait tort de permettre à cette coutume d’empêcher l’obéissance à ce que Dieu a réellement commandé dans sa Parole.

Le monde dit chrétien est rempli de pratiques transmises d’une génération à l’autre mais qui ne sont autorisées nulle part dans le Nouveau Testament :

  • le baptême des nouveau-nés ou les cérémonies de présentation d’enfants
  • l’emploi d’instruments de musique, de bougies, d’encens, d’images et de danse dans les cultes
  • les fêtes telles que les Pâques, la Noël, la Toussaint, l’Assomption, etc.
  • les hiérarchies ecclésiastiques, les sièges et organisations nationales, régionales ou internationales
  • le célibat, les ordres monastiques, le chapelet
  • les noms protestant, évangélique, catholique, etc.

Au lieu de fournir quelque chose d’utile qui manquerait à la Bible, les traditions humaines éloignent les hommes de ce que Dieu demande réellement. Comme le prophète Ésaïe le dit au peuple de son temps : « C’est aux instructions et aux messages du Seigneur qu’il faut revenir. Celui qui n’adoptera pas ce mot d’ordre ne verra pas l’aurore » (Ésaïe 8.20, FC).

Le problème n’est pas que la Bible ne s’adresse pas tous les besoins des hommes individuels ou tous les besoins de l’Église ; notre problème, c’est que nous n’étudions pas suffisamment et ne connaissons pas suffisamment la Bible pour profiter pleinement de sa lumière.

Il n’y a pas besoin de miracles pour compléter les Écritures.

Encore une autre manière de traiter les Écritures d’insuffisantes est de prétendre qu’il faut des miracles modernes pour que les hommes soient amenés à la conversion. On se dit que sans guérisons miraculeuses, sans prophéties, sans prodiges impressionnants, la plupart des gens n’accepteront jamais l’Évangile.

La Bible elle-même, par contre, insiste beaucoup sur la puissance de la Parole de Dieu pour produire la foi, pour transformer des vies, pour sauver les hommes perdus.

Romains 10.17 : « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. »

Jean 20.30,31 : « Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. »

Romains 1.16 : « Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec. »

Hébreux 4.12 : « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. »

Luc 8.11,15 : « Voici ce que signifie cette parabole : La semence, c’est la parole de Dieu… Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance. »

Il est vrai que le Saint-Esprit convainc les hommes en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement, comme Jésus l’a dit en Jean 16.8-11, mais le Saint-Esprit le fait au moyen des Écritures qu’il a inspirées (2 Pierre 1.21). Ceux qui insistent sur la nécessité de révélations modernes déprécient toujours la Bible, qu’ils l’avouent ou pas. Ils pensent que la Bible est insuffisante.

Dans l’histoire de l’homme riche et Lazare que Jésus a racontée en Luc, l’homme riche, dans le séjour des morts, a demandé dans un premier temps que Lazare soit envoyé du « sein d’Abraham », où il était consolé, pour apporter un peu d’eau afin de soulager la soif de l’homme riche, qui était tourmenté dans les flammes. Quand Abraham l’informa que cela n’était pas possible, il dit :

« Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères. C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments. Abraham répondit [en se référant aux Écritures dont les Juifs disposaient au temps de Jésus] : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent. Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait. » (Luc 16.27-31)

L’homme riche pensait que l’Écriture n’était pas suffisante pour convaincre ses frères, et qu’il fallait y ajouter un grand miracle. Abraham lui dit qu’il avait tort.

Quand Dieu donna ses lois par Moïse, beaucoup de miracles ont attesté que Moïse parlait réellement de la part de Dieu. Les livres de Moïse étaient donc reconnus comme étant inspirés. C’était la loi de Dieu. Le temps n’a pas changé l’origine ni l’inspiration des livres de Moïse – ils avaient été confirmés quand Dieu les a donnés, et ils demeuraient sa Parole.

Quand Dieu a introduit la nouvelle alliance, l’Évangile de Christ, beaucoup de miracles ont attesté que Jésus et ses apôtres parlaient de la part de Dieu. Les écrits du Nouveau Testament et leur message de salut en Christ ont ainsi été reconnus comme étant inspirés. Ce « si grand salut… annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté » (Hébreux 2.3,4). L’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles » (2 Cor. 12.12). Les lecteurs pouvaient donc être convaincus que ce qu’il écrivait était les commandements du Seigneur (1 Cor. 14.37). Comme pour les livres de Moïse et des prophètes, les écrits des apôtres demeurent la Parole de Dieu, toujours vivante et efficace.

Cette Parole est une vraie arme spirituelle. C’est « l’épée de l’Esprit » (Éph. 6.17). C’est à l’aide de cette arme que nous pouvons partir à la conquête du monde pour notre Seigneur. C’est par elle que les perdus seront régénérés, ou nés de nouveau (1 Pi. 1.23 ; 1 Cor. 4.15). C’est par elle que les âmes perdues seront sauvées (Jacques 1.21).

Conclusion

Comme Paul a exhorté les Colossiens, que personne ne vous trompe. Dieu vous a vraiment donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété. Son Esprit a conduit les apôtres dans toute la vérité, et cette vérité est à notre portée, dans les pages de la Sainte Bible. Nous n’avons pas besoin d’une autre révélation pour nous guider, et les traditions des hommes n’ont rien à ajouter à la sagesse de Dieu contenue dans sa Parole. Cette Parole n’a pas besoin d’être complétée par des miracles, étant confirmée depuis deux mille ans et déjà capable de produire la foi dans des cœurs honnêtes.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 1)

Le Livre de Mormon

Ayant connu plusieurs membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, j’ai eu plusieurs occasions de discuter et d’étudier avec eux au sujet de leur foi. J’ai passé de nombreuses heures à étudier leurs écritures et d’autres publications mormones. Bien que j’aie vu en toutes ces personnes beaucoup à admirer, je n’ai pas vu – ni dans les écrits ni dans nos entretiens – de quoi me convaincre de la vérité de leur message. Au contraire, je pense qu’un examen objectif des arguments pour et contre pourrait démontrer aux membres de l’Église Mormone que leur foi n’est pas fondée sur la vérité.

Je ne demande jamais aux hommes de croire aveuglément à la Bible : elle ne craint pas l’examen objectif des faits. Examiner la Bible à la lumière des découvertes de l’archéologie, l’histoire profane, la science, et la linguistique ne fait qu’augmenter ma confiance en elle. Si le Livre de Mormon était, lui aussi, inspiré de Dieu, je m’attendrais à la même sorte de confirmation de sa fidélité. Ce n’est pas ce que je trouve.

Les amis mormons m’ont toujours demandé de prier Dieu et lui demander un témoignage en faveur du Livre de Mormon. Je peux dire que je l’ai fait dans la sincérité, sans recevoir de confirmation quelconque. Mais il faut dire que si cette confirmation venait en forme de sentiment que Dieu me disait de croire à ce livre, je serais obligé de mettre en doute ce sentiment si un examen objectif des faits, et surtout de la Bible, démentait ce « témoignage ». Je dis cela parce que les sentiments sont souvent trompeurs. Beaucoup de personnes prétendent avoir un « sentiment dans le cœur » qu’elles sont sauvées, et pourtant, elles n’ont pas accompli les conditions du salut précisées dans la Parole de Dieu. Les Juifs de Bérée, dont nous lisons en Actes 17.11, ont démontré leur caractère noble en ceci : « Ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact. » Pour vérifier un message, il faut examiner, non pas son propre cœur, mais les Saintes Écritures.

L’origine prétendue et le contenu du Livre de Mormon

Dans les premières pages de chaque exemplaire du Livre de Mormon se trouve l’explication que fournit Joseph Smith, fondateur de l’Église Mormone, concernant l’origine de ce livre. Smith, que les mormons considèrent être un prophète, prétendit avoir reçu, à l’âge de 18 ans, la visite d’un ange du nom de Moroni. Ce fut en 1823 dans l’état de New York. Ce messager lui dit qu’il existait un livre caché, écrit sur des plaques d’or, donnant l’histoire des anciens habitants de l’Amérique. Il dit aussi que la plénitude de l’évangile éternel y était contenue, telle qu’elle avait été donnée par le Sauveur à ces anciens habitants. Les plaques lui furent montrées, mais ce fut quatre ans plus tard que le messager céleste lui permit de les enlever de leur place et lui donna les moyens miraculeux de traduire leur contenu de la langue « égyptienne réformée » en anglais. L’œuvre fut publiée en 1830.

Il n’y a aucun moyen de vérifier ce récit, car, selon Smith, l’ange lui a repris les plaques après qu’il avait fini de les traduire et elles ne se trouvent plus sur la terre. Il est vrai que onze hommes, dont les noms figurent au début de chaque exemplaire du Livre de Mormon, ont attesté qu’ils avaient bien vu les plaques d’or ; trois d’entre eux ont prétendu avoir vu un ange. Il est difficile de respecter le témoignage de ces hommes quand on considère que la plupart des témoins sont tombés dans l’apostasie du point de vue mormon. Oliver Cowdery devint plus tard méthodiste, reconnut qu’il avait commis une erreur, implora le pardon et dit qu’il avait honte d’avoir été associé au mormonisme. David Whitmer fut accusé par ses associés mormons d’être menteur, voleur, tricheur, fabricant de faux billets et d’avoir jeté le discrédit sur son témoignage. Martin Harris changea huit fois sa position religieuse, y compris des conversions à d’autres religions après être devenu mormon.

Pour ce qui est du contenu, le Livre de Mormon donne l’histoire de trois groupes de personnes qui auraient quitté la Palestine pour se rendre en Amérique. Le premier groupe, les Jarédites, partit vers le temps de la tour de Babel (2200 av. J.-C.) et donc aurait échappé à la confusion des langues décrite en Genèse 11. Ils traversèrent l’océan Atlantique dans huit petits bateaux avec l’aide miraculeuse de Dieu. Ce peuple se détruisit complètement au cours d’une bataille à la colline de Cumorah. Deux millions de personnes – toute la nation – périrent donc avant l’arrivée du deuxième groupe d’immigrants. Ce groupe était le moins important des trois. C’étaient des Juifs sous la conduite d’un fils du roi Sédécias vers le temps de la captivité des Juifs en Babylonie. Ils ne restèrent pas fidèles à Dieu, n’ayant pas apporté avec eux les Saintes Écritures.

Le troisième groupe aurait quitté la Palestine vers 600 av. J.-C. sous la direction d’un prophète appelé Léhi. Environ 23 personnes arrivèrent avec lui en Amérique. Deux parties distinctes se formèrent bientôt : les Lamanites (des méchants) et des Néphites (des bons). La plupart du Livre de Mormon concerne les luttes entre ces deux factions. Dieu punit les Lamanites en rendant leur peau d’une couleur sombre, mais les Néphites écoutaient les prophètes que Dieu leur envoyait. Pendant les trois jours que Jésus passa au tombeau, il apparut (selon Le livre de Mormon, bien sûr) au peuple en Amérique, où il exerça un ministère d’enseignement et de guérison. Il donna le Saint-Esprit et choisit 12 apôtres. L’Église prospéra en Amérique pendant deux siècles, mais beaucoup reprirent les mauvaises habitudes de leurs ancêtres. Entre 400 et 421 apr. J.-C. une deuxième bataille à la colline de Cumorah vit la mort de 230 000 hommes. Tous les justes périrent, et les autochtones (Indiens américains) que les Européens trouvèrent en Amérique des siècles plus tard seraient les descendants des méchants Lamanites (à la peau sombre) qui survécurent.

Disons en passant que les mormons ont produit d’autres livres qu’ils considèrent comme inspirés de Dieu : Doctrines et alliances (composés de révélations modernes données à Joseph Smith et ses successeurs) et La perle de grand prix, qui comporte les articles de foi de l’Église mormone, d’autres écrits de Joseph Smith (tel que le récit de sa première vision), et des écrits d’Abraham et de Moïse.

Qu’est-ce qui pousserait quelqu’un à rejeter les prétentions des mormons à l’égard de leur livre ?

Problèmes linguistiques

À part le Livre de Mormon, il n’existe aucun autre document en langue « égyptienne réformée ». Les originaux à partir desquels Smith aurait traduit son livre ne sont pas disponibles pour qu’on les examine aujourd’hui. L’existence même de cette langue doit donc être mise en doute. Si l’on voulait admettre la possibilité de son existence, on serait toujours confrontés à plusieurs invraisemblances : Pourquoi des Juifs, qui avaient déjà un meilleur système d’écriture que les Égyptiens, auraient-ils daigné préserver des écrits sacrés dans une langue païenne ? Pourquoi ne trouve-t-on pas d’autres écrits égyptiens en Amérique ? Si l’ancienne Amérique fut habitée par des Hébreux qui employaient aussi la langue égyptienne, comment peut-on expliquer l’absence totale de mots et d’influence hébreux et égyptiens dans les langues des Indiens américains ?

Un texte écrit par des Juifs qui auraient quitté la Palestine avant la captivité babylonienne (au début du 6e siècle av. J.-C.) ne pourrait pas contenir des mots et des noms grecs. En effet, l’influence grecque ne se fit ressentir en Palestine qu’après la conquête d’Alexandre le Grand, presque 300 ans plus tard. Mais le Livre de Mormon contient plusieurs mots grecs : alpha et oméga (3 Néphi 9.18), Timothée et Jonas (3 Néphi 19.4), synagogue (2 Néphi 26.26), etc. D’ailleurs, l’institution de la synagogue ne fut créée par les Juifs qu’après la déportation à Babylone : par quel moyen les Juifs « américains » du Livre de Mormon en auraient-ils eu connaissance ?

Là où il est possible de vérifier le travail de Joseph Smith comme traducteur, on trouve que ce qu’il appelle une traduction ne correspond nullement au sens du texte qu’il prétendait avoir traduit. Il s’agit du Livre d’Abraham, une partie du Perle de grand prix. En 1966 le papyrus que Smith « traduisit » et auquel il donna le titre de « Livre d’Abraham » fut retrouvé au Musée Métropolitain d’Art de New York, et reconnu comme tel par les responsables de l’Église Mormone. À l’époque de Smith, personne en Amérique n’était en mesure de valider ou d’invalider sa traduction, car ce n’était qu’à partir des années 1830 que Champollion, en Europe, arriva à déchiffrer les hiéroglyphes (caractères d’écriture égyptiens). Les experts modernes qui examinèrent le papyrus en question déclarèrent qu’il comporte, en fait, « un livre de soufflements et deux livres des morts », se rapportant aux croyances égyptiennes à l’égard de l’existence après la mort. Le texte ne contient aucune référence à Abraham ni aux choses décrites dans la « traduction » de Smith.

Conflits avec la Bible

Nous avons déjà cité l’exemple des Béréens que la Bible félicite parce qu’ils « examinaient chaque jour les écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Actes 17.11). Pour celui qui accepte l’inspiration de la Bible, tout livre qui n’est pas en harmonie avec elle ne pourrait jamais être reconnu comme étant la parole de Dieu, celui qui ne se contredit pas.

Il y a plusieurs points où le Livre de Mormon ne s’accorde pas avec la Bible. Tout lecteur de la Bible sait que selon l’Évangile (Matthieu 2.1-6) et selon les prophètes de l’Ancien Testament (Michée 5.1,2), Jésus-Christ devait naître à Bethléhem, la ville de David, son ancêtre. Le Livre de Mormon, par contre, place la naissance du Sauveur à Jérusalem (Alma 7.10). Ce ne sont pas deux appellations pour la même ville.

La Bible parle en Genèse et dans l’Épître aux Hébreux d’un personnage assez mystérieux du nom de Melchisédek. Un fait très remarquable à son sujet, c’est qu’il « est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours ni fin de vie » (Hébreux 7.1-3). Le Livre de Mormon, par contre, dit au sujet de Melchisédek : « Il régna sous son père » (Alma 13.18).

En bas de chaque page du Livre de Mormon l’on trouve la date des événements décrits. Il est donc intéressant de constater que ce qui est relaté en Mosiah 18.17 eut lieu en l’an 147 av. J.-C. Ce verset dit : « Et désormais ils furent appelés l’Église de Dieu ou l’Église du Christ. Et quiconque était baptisé par le pouvoir et l’autorité de Dieu était ajouté à son Église. » Et pourtant, en Matthieu 16.18 Jésus dit pendant son ministère terrestre (27-30 apr. J.-C.) « Je bâtirai mon Église. » Remarquez bien qu’il met son verbe au temps futur, car son Église n’était pas encore établie. Le Nouveau Testament, en effet, ne remplaça l’ancienne loi mosaïque qu’après la mort de Christ : « Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. Un testament, en effet, n’est valable qu’en cas de mort, puisqu’il n’a aucune force tant que le testateur vit » (Hébreux 9.16,17). C’est ainsi que dans la Bible l’Église n’est mentionnée comme une réalité présente qu’à partir du jour de la Pentecôte (l’an 30 apr. J.-C.) en Actes 2.

Un autre anachronisme évident dans le Livre du Mormon, quand on le compare à la Bible, est l’emploi du nom « chrétien » : « Ceux qui appartenaient à l’Église étaient fidèles ; oui, tous ceux qui croyaient vraiment au Christ prirent avec joie le nom du Christ ou de chrétiens qu’on leur donnait. » Ce fut, selon la date en bas de la page, en 73 av. J.-C. Mais la Bible dit catégoriquement en Actes 11.26 : « Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. » Ce fut donc plusieurs années après la mort et la résurrection du Christ, et à Antioche (en Syrie) plutôt qu’en Amérique. Peut-on vraiment croire que le Livre de Mormon ait raison de parler de chrétiens avant Christ ?

Problèmes internes

Le contenu du Livre de Mormon présente des problèmes même en dehors de ses contradictions avec la Bible. Il y a, par exemple, ce passage en 2 Néphi 5.15 : « Et j’enseignai à mon peuple l’art de bâtir des maisons et de faire toutes sortes d’ouvrages en bois, en fer, en cuivre, en airain, en acier, en or, en argent, et en minerais précieux qui étaient en grande abondance. » Où est le problème ? Le verset suivant, qui dit : « Et moi, Néphi, je bâtis un temple et je le construisis sur le modèle du temple de Salomon, à part qu’il ne fut pas construit de tant de choses précieuses, parce qu’on ne pouvait pas les trouver dans le pays. » On se demandera naturellement laquelle de ces deux déclarations est vraie, car on a du mal à les concilier.

En Mosiah 12.1 on trouve ce récit curieux : « Au bout de deux ans, Abinadi vint parmi eux, déguisé de manière à ne pas être reconnu. Il commença à prophétiser parmi eux, disant : Le Seigneur m’a donné ce commandement – Abinadi, va, prophétise parmi ce peuple, car il s’est endurci son cœur contre ma parole. » On se demande bien pendant combien de temps ce déguisement a réussi à cacher l’identité du prophète !

Encore, essayez d’imaginer, si possible, la scène décrite dans ces versets : « Et quand Coriantumr se fut appuyé sur son épée pour se reposer un peu, il coupa la tête de Shiz. Et quand il eut coupé la tête à Shiz, Shiz se souleva sur les mains et tomba ; et après avoir essayé de respirer, il mourut » (Éther 15.30,31). Un homme décapité, peut-il essayer de respirer ?

Et que penser de ce passage fameux du Livre de Mormon ? Ne semble-t-il pas que ce livre « sacré » fut écrit par une personne raciste plutôt qu’un Dieu qui aime TOUS les hommes qu’il a créés, quelle que soit leur race ? « Et il avait fait tomber la malédiction sur eux, oui, même une grande malédiction, à cause de leur iniquité. Car voici, ils s’étaient endurci le cœur contre lui, et ils étaient devenus durs comme le roc : et comme ils étaient blancs, très beaux et pleins de charme, le Seigneur Dieu couvrit leur peau d’une couleur sombre, afin qu’ils ne fussent point un sujet de séduction pour mon peuple. Et ainsi dit le Seigneur Dieu : Je les rendrai repoussants pour mon peuple, à moins qu’ils ne se repentent de leurs iniquités » (2 Néphi 5.21,22). Ce passage explique le fait que jusqu’aux années 1970, les noirs n’avaient pas les mêmes privilèges que les blancs dans l’Église Mormone, et on n’évangélisait pas en Afrique.

La plupart de ce qui distingue les mormons ne se trouve même pas dans le Livre de Mormon

Beaucoup de croyances et de pratiques distinguent les mormons des autres groupes religieux. Joseph Smith dit, par exemple : « Tel que l’homme est maintenant, Dieu était autrefois ; tel que Dieu est maintenant, l’homme peut devenir. » La doctrine de la progression éternelle chez les mormons enseigne que Dieu a progressé jusqu’à sa position actuelle, et qu’il continuera de progresser. La doctrine mormone maintient qu’il y a trois degrés de salut : les niveaux céleste, terrestre et téleste. Elle enseigne que les mariages prononcés dans des temples mormons sont scellés pour le temps et pour l’éternité. Elle enseigne qu’il y a des péchés qui sont trop graves pour que le sang de Christ les purifie, et que seul le sang du coupable lui-même suffira pour purifier son âme. Un devoir et un privilège du mormon est celui de se faire baptiser pour des morts afin que ces derniers puissent être sauvés si, dans le séjour des morts, ils croient à l’Évangile qui leur sera prêché (malgré l’enseignement clair de la Bible qui dit qu’au dernier jugement chacun recevra « selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps » – 2 Cor. 5.10). Le mormonisme enseigne que Dieu et Christ sont des êtres distincts qui ont des corps littéraux composés de chair et d’os, comme nos corps terrestres. (Malgré que Jésus dit que « Dieu est esprit » – Jean 4.24 – et « un esprit n’a ni chair ni os » – Luc 24.39.)

Ce qui est étonnant, c’est qu’aucune de ces doctrines distinctives ne peut se trouver dans le Livre de Mormon ! Et pourtant, on devrait s’attendre à les trouver quand on considère les prétentions faites en faveur de ce livre.

Selon Joseph Smith, le Livre de Mormon est le livre le plus correct au monde, la pierre angulaire de la religion mormone, et qu’un homme pourrait s’approcher plus de Dieu en suivant ses préceptes que par tout autre livre (Histoire de l’Église, vol. 4, p. 461). Si ce livre est la pierre angulaire du mormonisme, et s’il était nécessaire que ce livre soit donné au monde par l’intermédiaire de Joseph Smith, n’est-ce pas curieux que le Livre de Mormon omet presque tout ce qui distingue la foi mormone des autres religions ?

La suffisance de la Bible

Pour « vendre » le Livre de Mormon, et donc leur religion, les mormons essayent de créer un besoin, de convaincre les gens qu’un besoin existe pour une révélation en plus de la Bible. Afin d’atteindre ce but, ils dévaluent la Bible de deux manières. Premièrement, ils soulignent le fait que la Bible mentionne certains livres qui n’ont pas été conservés et ne font pas partie de la Bible : « le Livre des guerres d’Israël », « le Livre de l’Alliance », « le Livre des actes de Salomon », « l’Épître aux Laodicéens », etc. Mais le fait que la Bible cite un livre ou le mentionne ne prouve pas que ce livre soit inspiré. L’apôtre Paul a cité des auteurs païens (Actes 17.28; Tite 1.12), mais cela ne signifie pas que leurs écrits doivent faire partie de la Bible. Le même argument pourrait se faire contre le Livre de Mormon qui parle des écrits de Zénos, Zénock, Néum, et Ézias, alors que ces ouvrages ne se trouvent pas dans le Livre de Mormon (1 Néphi 19.10). La deuxième manière des mormons de réduire la confiance à la Bible est de suggérer que les manuscrits de la Bible sont corrompus et que des parties importantes en ont été perdues. Mais la science et la découverte de vieux manuscrits, tels que les célèbres manuscrits de la mer Morte, appuient de plus en plus notre confiance à la fiabilité du texte de la Bible tel qu’il nous est parvenu.

En réalité, la Bible est une révélation complète de la volonté de Dieu pour les hommes, et Dieu a toujours veillé sur cette parole de telle sorte qu’il n’ait pas besoin de la révéler de nouveau. Jésus dit aux apôtres en Jean 16.13 que le Saint-Esprit les conduirait dans toute la vérité, et l’apôtre Paul dit aux anciens de l’Église d’Éphèse qu’il leur avait déclaré tout le conseil de Dieu (Actes 20.27). L’apôtre Pierre dit qu’au premier siècle Dieu avait déjà donné aux hommes tout ce qui contribue à la vie et à la piété (2 Pierre 1.3). Pierre et d’autres apôtres ont écrit ce que nous avons dans le Nouveau Testament afin qu’après leur départ nous puissions nous souvenir de ces choses (2 Pierre 1.12-15). Cette parole inspirée est « vivante et permanente, » et elle « demeure éternellement » (1 Pierre 1.23-25; Matt. 24.35). Dieu veille sur elle pour la préserver. C’est ainsi que le Seigneur nous dit concernant la foi chrétienne (l’ensemble des vérités auxquelles nous croyons en tant que chrétiens) qu’elle « a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). Le Livre de Mormon n’est ni digne de confiance ni nécessaire, car nous avons dans la Bible tout ce qu’il nous faut.

B. B.
(Dans Vol. 13., No. 2)

L’inspiration de la Bible

Les hommes peuvent se tromper, mais Dieu ne se trompe jamais. S’il nous dit quelque chose dans sa Parole, nous pouvons être sûrs de cette vérité ; nous pouvons avoir une confiance absolue à ce qu’il dit. Les chrétiens reconnaissent la Bible comme le livre où Dieu nous parle.

Mais qu’est-ce qui nous pousse à croire que la Bible est effectivement la parole de Dieu lui-même ? Considérons plusieurs raisons pour cette confiance dans la Bible :

La Bible elle-même prétend être inspirée de Dieu.

En disant que la Bible vient de Dieu et nous communique sa volonté, nous n’allons pas au-delà de ce que la Bible dit à son propre sujet. Tout au long de ce livre, on trouve des passages qui affirment son origine divine. Voici quelques exemples :

L’auteur des cinq premiers livres de la Bible fut Moïse. Selon Exode chapitre 4, Dieu appela Moïse à être son porte-parole auprès des Israélites et des Égyptiens. Moïse ne voulait pas accepter cette charge, mais Dieu l’a assuré qu’il serait lui-même avec Moïse. « Moïse dit au Seigneur : Ce n’est pas possible, Seigneur, je ne suis pas un orateur. Je ne l’ai jamais été, et je ne le suis pas davantage depuis que tu me parles. J’ai beaucoup trop de peine à m’exprimer. Le Seigneur lui rétorqua : Qui a donné une bouche à l’homme ? Qui peut le rendre muet ou sourd, voyant ou aveugle ? N’est-ce pas moi, le Seigneur ? Eh bien, maintenant, va. Je serai avec toi quand tu parleras, je t’indiquerai ce que tu devras dire » (Exode 4.10-12, FC). Les cinq livres de Moïse (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) répètent 420 fois que les paroles que Moïse écrivait étaient celles de Dieu.

Un autre grand prophète de l’Ancien Testament s’appelait Ésaïe. Ses messages au peuple s’introduisent souvent par l’expression : « Ainsi parle l’Éternel ». (C’était la phrase utilisée traditionnellement par le porte-parole d’un roi avant de donner un message quelconque de sa part.) Les mots « Ainsi parle l’Éternel » se trouvent 80 fois dans le livre du prophète Ésaïe.

Comme Moïse, le prophète Jérémie se sentait trop timide pour accepter la charge de messager de Dieu. Mais en Jérémie 1.9, il écrivit : « L’Éternel me dit : Voici, je mets mes paroles dans ta bouche. »

Ce n’est pas seulement les auteurs de l’Ancien Testament eux-mêmes qui disaient qu’ils étaient inspirés. Jésus et ses apôtres reconnaissaient que les écrits de ces prophètes constituaient non pas la parole des hommes, mais celle de Dieu (Matthieu 5.17,18; 22.31,32; 2 Timothée 3.15-17). Mais Jésus promit que ses apôtres, aussi, seraient guidés par l’Esprit de Dieu dans ce qu’ils diraient. Il leur dit en Matthieu 10.19,20 : « Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même ; car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. » Il dit encore à ses apôtres en Jean 16.13 : « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de Vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. »

Comme les autres apôtres du Seigneur, l’apôtre Paul prétendait parler pour Dieu ; il dit en 1 Corinthiens 14.37 : « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur. » L’apôtre Pierre a effectivement reconnu les écrits de Paul comme inspirés de Dieu. En 2 Pierre 3.15,16, il les a classés ensemble avec les autres « Écritures », c’est-à-dire les écrits reconnus comme étant la Parole de Dieu.

Dans cette même épître Pierre explique l’idée de l’inspiration de la manière suivante : « Ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pierre 1.21).

En tenant compte des différents passages de la Bible, il est évident que certaines parties ont été dictées par Dieu à son prophète, mot-à-mot. Pour d’autres parties, il a plutôt guidé le prophète ou l’auteur pour que le message contienne uniquement les idées que Dieu voulait, sans l’introduction d’une erreur quelconque, mais tout en permettant à l’homme de s’exprimer selon sa personnalité et sa culture. Dans tous les cas, le Saint-Esprit conduisait ces hommes et garantissait qu’ils parlent véritablement de la part de Dieu.

Évidemment, quelqu’un peut prétendre être un prophète de Dieu quand en fait Dieu ne lui a pas parlé. C’est ce qui se passe malheureusement très souvent. Y a-t-il des raisons pour croire que la Bible est réellement ce qu’elle prétend être ? Oui, il y en a beaucoup. Voyons-en brièvement quelques-uns.

Des preuves de son inspiration  :

L’indestructibilité de la Bible

Jésus dit en Matthieu 24.35 : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » L’apôtre Pierre parle dans le même sens : « Toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche, et la fleur tombe ; mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile » (1 Pierre 1.24,25).

Si la Bible existe encore de nos jours, c’est parce que Dieu a veillé sur sa parole pour la protéger et la préserver. Les parties les plus anciennes de la Bible remontent à plus de trois mille cinq cents ans. D’autres livres de la même époque ont disparu depuis longtemps, mais la Bible a survécu malgré de nombreux efforts de la part des non-croyants de la détruire. Par exemple, l’empereur romain Dioclétien, dans ses efforts de détruire le christianisme, ordonna la peine de mort pour toute personne possédant une Bible. Même les membres de la famille du condamné devaient être exécutés s’ils ne dénonçaient pas celui des leurs qui gardait une Bible. Deux ans après, l’empereur se vantait : « J’ai complètement exterminé tous les écrits chrétiens. » Cependant, plus tard, quand un autre empereur, nommé Constantin, promit une récompense importante pour tout exemplaire de la Bible qu’on lui apporterait, plus de cinquante lui furent remis dans les vingt-quatre heures.

De nos jours, la Bible est le livre le plus lu au monde. Voltaire, le célèbre philosophe, se moquait de la Bible et prédit que le christianisme disparaîtrait en moins de cent ans. Voltaire est mort depuis plus de deux cents ans ; la Bible est toujours le best-seller de tous les temps, et aujourd’hui, la maison dans laquelle Voltaire a vécu est devenue un dépôt de la Société Biblique. De ce lieu sont envoyées dans le monde entier des milliers et des milliers de Bibles !

Que ce soit l’Empire romain, le communisme, les autres religions, ou les philosophes modernes, aucune force n’a réussi à détruire la Bible. La raison en est qu’elle vient de Dieu.

L’unité de la Bible

La Bible est en fait un recueil de plusieurs livres, 66 en tout. Ces livres furent écrits par quarante différents auteurs, utilisant trois langues : l’hébreu, l’araméen et le grec. Ces hommes venaient de tous les milieux : des rois, des bergers, des prophètes, des prêtres, un collecteur d’impôts, un médecin, des pêcheurs, un homme militaire, des cultivateurs, etc. Évidemment quelques-uns étaient très instruits, d’autres ne l’étaient pas. Certaines parties furent écrites dans un désert, d’autres parties dans des palais royaux, et d’autres parties en prison. L’auteur des premiers livres de la Bible vécut mille six cents ans avant l’auteur des derniers livres. Et pourtant, non seulement la Bible ne se contredit pas, mais elle développe un seul thème, elle raconte une seule grande histoire, elle fait un ensemble harmonieux, elle présente une unité parfaite.

Comment une telle chose pourrait-elle se produire ? Cela ne peut s’expliquer que par l’intervention de Dieu. C’est lui qui a guidé tous ces hommes pour qu’ils écrivent son message à l’humanité.

L’exactitude scientifique de la Bible

La Bible n’est pas un livre de science, et pourtant, elle est remarquable par sa conformité aux principes de la meilleure science de nos jours. D’une part elle ne contient pas d’erreurs scientifiques, et d’autre part elle révèle des principes scientifiques qui n’ont été découverts que récemment par la science moderne.

Prenons, par exemple, le domaine de la médecine. Plusieurs des lois dans les livres de Moïse suivent des principes qui étaient complètement inconnus des autres peuples de son époque, y compris les Égyptiens parmi lesquels Moïse avait grandi et dont la civilisation était la plus avancée au monde à cette époque.

♦ Deutéronome 14.21 dit qu’un animal mort d’une mort naturelle ne devait pas être mangé. Or la médecine moderne a démontré que ces animaux peuvent être porteurs de microbes qui provoquent des maladies.

♦ Les dangers de l’eau polluée n’ont été découverts que très récemment. La typhoïde et le choléra se répandent surtout par ce moyen. Mais Dieu avait dit à Moïse que le peuple ne devait boire l’eau dans laquelle on avait trouvé un cadavre. Seules l’eau courante et les grandes étendues devaient être considérées comme étant sans danger (Lévitique 11.36).

♦ La quarantaine, la pratique d’isoler des personnes ayant certaines maladies, est une autre de ces lois remarquables. Elle est ordonnée en Lévitique 13 et 14. Au quatorzième siècle la peste bubonique, une maladie très mortelle, faisait des victimes partout en Europe. Soixante millions de personnes moururent de cette maladie au quatorzième siècle ! En fait, les médecins eux-mêmes aidaient à répandre la maladie par manque d’hygiène. Et bien sûr, ils n’arrivaient pas à arrêter le fléau. Finalement, ils se tournèrent vers l’Église qui trouva dans l’Ancien Testament le principe de la quarantaine, qui limite strictement le contacte entre les malades et les personnes en bonne santé. Dans quelques mois seulement, la peste fut arrêtée.

♦ Nous savons aujourd’hui que plusieurs maladies sont transmises par les excréments humains. Moïse donna des instructions pour que les excréments soient enterrés et non abandonnés à la surface du sol, où les mouches pourraient se poser dessus et transmettre ensuite la maladie aux hommes (Deutéronome 23.13).

Comment expliquer la sagesse de ces lois bibliques, surtout quand on considère les pratiques des médecins égyptiens au temps de Moïse ? Ils recommandaient, par exemple, d’appliquer aux petites blessures une pommade faite de crotte d’âne mêlée de sang de ver. Étant donné que l’excrément est rempli de spores de tétanos, ce « remède » provoquait de nombreuses morts dues à l’infection. Comment Moïse a-t-il pu incorporer dans la loi israélite des principes que les hommes scientifiques n’ont découverts que trois mille cinq cents ans plus tard et éviter d’inclure les idées erronées de son époque ? Est-ce le hasard ? Non, c’est l’inspiration. C’est Dieu qui était la source de ces lois bibliques.

Les prophéties de la Bible

Comme Jacques 4.14 le dit : l’homme ne sait même pas ce qui arrivera demain. Dieu, par contre, voit l’avenir mieux que nous ne voyons le passé. Lui seul peut savoir ce que le futur cache de nos yeux. « Je suis Dieu, et nul n’est semblable à moi. J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli. Je dis : mes arrêts subsisteront, et j’exécuterai toute ma volonté » (Ésaïe 46.9,10).

Prophéties sur des nations

La Bible contient de nombreuses prédictions qui n’auraient jamais pu être faites par des hommes. Longtemps avant les événements en question, Dieu a décrit le destin de divers pays et peuples. Prenons un seul exemple parmi des dizaines.

Ninive, située au bord du fleuve Tigre, était, comme la célèbre Babylone, une grande ville entourée d’une grande muraille. On estime que la population totale était de plus de 600 000 habitants, et la ville existait depuis plus de 17 siècles. Quand cette ville était encore très puissante, le prophète Nahum prophétisa qu’elle tomberait et qu’un déluge aiderait les ennemis à s’en emparer (Nahum 1.8; 2.6). Sophonie a ajouté que la ville serait abandonnée et deviendrait tout simplement un endroit pour faire paître des moutons.

Ninive a été prise par ses ennemis en 612 av. J.-C. quand le Tigre a débordé et cassé une partie de la muraille, permettant à l’armée des Mèdes, des Scythes et des Babyloniens d’y entrer. Environ 200 ans plus tard, l’armée grecque passait par là. Elle ne trouva qu’un monceau de rocaille là où la grande ville s’était trouvée. Le lieu est toujours inhabité, mais il est bon pour une chose : on y fait paître des moutons. En fait, son nom moderne en arabe signifie « Monceau de beaucoup de moutons ».

Prophéties de Jésus

Il y a beaucoup d’autres prédictions dans la Bible concernant des villes et des pays, prédictions qui se sont accomplies comme celle-ci. Mais voyons une autre sorte de prédiction – celle qui concerne le Messie ou Sauveur que Dieu avait promis envoyer dans le monde.

Beaucoup de détails concernant la vie du Christ ont été annoncés des siècles avant sa naissance. Par exemple, le prophète Michée avait écrit de la part de Dieu : « Et toi, Bethléhem Éphrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël et dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité » (Michée 5.1). Selon Matthieu 2.1-6 les Juifs du premier siècle comprenaient clairement que ce passage parlait du lieu de naissance du Christ.

En Jérémie 23.5,6, comme dans plusieurs autres passages de l’Ancien Testament, il est dit que le Christ serait un descendant du roi David (voir Matthieu 1.1).

Un seul chapitre en Ésaïe (53) contient plus d’une dizaine de prophéties concernant ce Serviteur de l’Éternel :

  • Il serait méprisé des hommes (v. 3; Matt. 27.39-43).
  • Il serait habitué à la souffrance (v. 3; Héb. 2.17; 1 Pierre 2.21).
  • Il serait rejeté par son peuple (v. 3; Jean 1.10,11).
  • Il apporterait la guérison (v. 4; Matt. 8.16,17).
  • Il serait sans péché (v. 9; 1 Pierre 2.22).
  • Il serait châtié pour nos péchés (v. 5; 1 Cor. 15.3; 1 Pierre 2.24,25).
  • Il serait mis au nombre des malfaiteurs (v. 12; Luc 22.37; 23.32).
  • Il intercéderait pour des coupables (v. 12; Luc 23.34).
  • Son tombeau serait avec le riche (v. 9; Matt. 27.57-60).
  • Il serait ressuscité (v. 10; Luc 24.6-8).
  • Il serait honoré (v. 12; Phil. 2.9-11).

Il y a beaucoup d’autres choses qui ont été prédites concernant Jésus, mais vous voyez déjà combien ces prophéties sont étonnantes. Dieu a fait dans la Bible ce qu’un homme n’aurait jamais pu faire : il a donné des centaines de détails concernant la vie d’un individu des siècles avant la naissance de ce dernier.

Que ce soit des prophéties concernant telle ou telle nation ou bien concernant Jésus-Christ, ce sont des preuves certaines que la Bible n’aurait jamais pu être l’invention de simples hommes. Elle vient de Dieu qui sait tout et qui garde sa parole.

La Bible est elle-même la preuve la plus convaincante de son inspiration.

Jésus dit en Jean 7.17 : « Si quelqu’un veut faire sa volonté (c’est-à-dire la volonté de Dieu) il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. » Comme dit l’auteur de l’Épître aux Hébreux « la parole de Dieu est vivante et efficace… elle juge les sentiments et les pensées du cœur » (Hébreux 4.12). À travers les paroles de ce livre, l’Esprit de Dieu « convainc le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement » (Jean 16.8).

Oui, un examen objectif de la Bible nous met en face de beaucoup de choses que nous ne pourrions pas expliquer s’il s’agissait d’un livre écrit par des hommes ordinaires qui vécurent il y a des milliers d’années. L’indestructibilité, l’unité, l’exactitude scientifique, et les prophéties de la Bible nous assurent qu’elle est ce qu’elle prétend être : la parole de Dieu. Mais en plus de tout cela, la Bible parle à notre cœur. Malgré les différences culturelles entre nous et les auteurs de la Bible, ce livre nous parle. Il nous accuse, et nous reconnaissons que l’accusation est juste. Il nous offre de l’espoir, et nous savons que c’est ce dont nous avons le plus besoin. Il nous montre comment il faut vivre, et nous comprenons que c’est le seul chemin possible. Et cela aussi nous confirme que c’est Dieu qui en est le vrai auteur. Seul Dieu, le créateur de tout homme, serait capable de produire un livre qui puisse satisfaire aux besoins de chacun de nous. Que la Bible soit donc l’objet de nos études tous les jours et notre unique guide dans la vie.

B. B.
(Dans Vol. 7, No. 6)