Qu’est-ce qui empêche 
que je sois baptisé ?

Dans un numéro récent de Chemin de Vérité, nous avons tiré des leçons de la conversion de l’eunuque éthiopien, dont le récit est préservé pour nous en Actes 8.26-40. L’évangéliste Philippe trouva cet homme en train de lire une prophétie du livre d’Ésaïe, « et commençant par ce passage, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus » (v. 35). Ayant compris à travers l’enseignement de Philippe qu’il avait besoin d’être baptisé, et voyant qu’il y avait suffisamment d’eau à proximité, l’eunuque posa la question qui servira de titre à cette étude : Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ?

Philippe avait sans aucun doute enseigné, et l’eunuque avait bien compris, ce que Jésus avait dit avant de remonter au ciel après sa résurrection : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.15,16). Philippe avait, de toute évidence, prêché de la même manière que l’apôtre Pierre, qui ordonna à ceux qui avaient cru à sa prédication le jour de la Pentecôte : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38). L’eunuque avait naturellement saisi le caractère urgent de son besoin, cette urgence qu’Ananias avait tenté de communiquer à Saul de Tarse quand il lui dit : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

Mais il arrive que certaines personnes qui ont compris le sens et la nécessité du baptême pour leur salut ne pensent pas pouvoir le recevoir. Elles croient, à raison ou à tort, qu’il existe des obstacles à leur obéissance. Certains de ces « obstacles » n’existent que dans l’esprit, alors que d’autres, qui sont quand même réels, peuvent être enlevés par les concernés.

Un manque de foi

Pour répondre à la question de l’eunuque, Philippe a indiqué clairement que s’il n’avait pas la foi en Christ, il ne pourrait pas être baptisé : « Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible » (Actes 8.37). Jésus avait bien dit, en effet : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé. » La foi est la base de tout, le point de départ. Que l’on soit baptisé ou pas, les paroles de Christ, « si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés » (Jean 8.24), s’appliquent toujours. Si vous ne pouvez pas dire sincèrement, comme l’eunuque : « Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu » (Actes 8.37), le baptême ne vous servira à rien. Vous ne remplissez pas la première condition pour recevoir le baptême.

Voilà une raison pour laquelle, si vous avez été « baptisé » en tant que bébé, vous n’avez pas vraiment été baptisé. Vous avez subi une cérémonie avec de l’eau, mais cette expérience ne correspond pas au baptême biblique. Même si la forme de votre baptême était conforme à l’enseignement de la Bible, c’est-à-dire que vous avez été immergé dans l’eau, sans la foi ce n’est pas ce que la Bible appelle « baptême ». Vous avez été mouillé, et c’est tout.

Si vous n’êtes pas sûr que vous croyez que Jésus est le Fils de Dieu, lisez encore la Bible, et surtout les Évangiles. Jean dit à la fin de son Évangile : « Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom » (Jean 20.31), et Paul dit en Romains 10.17 : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. »

Un manque de repentance

Une autre condition pour recevoir le baptême, c’est la repentance. Si vous n’êtes pas prêt à vous repentir, cela devrait vous empêcher d’être baptisé.

La repentance n’est pas le simple remords, bien que « la tristesse selon Dieu produit [la] repentance » (2 Corinthiens 7.9,10). La repentance n’est pas le changement de vie, car ce changement est le « fruit digne de la repentance » (Matthieu 3.8), c’est le résultat. La repentance est la décision sincère que l’on prend d’abandonner ses péchés ; c’est une résolution de faire de son mieux pour vivre désormais dans la soumission envers Dieu, dans l’obéissance à sa Parole. Pour que le baptême soit valable, la repentance est aussi nécessaire que la foi.

Nous avons déjà cité les paroles de Pierre en Actes 2.38 : « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé pour le pardon de vos péchés. » La foi et le baptême sont des conditions de salut, mais la repentance en est une aussi. « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3.19). « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice » (Actes 17.30,31).

Si vous êtes conscient de péché dans votre vie auquel vous n’avez pas l’intention de renoncer, vous n’êtes pas apte au baptême. La personne, par exemple, qui vit dans le concubinage, la polygamie, le libertinage sexuel ou une relation adultère, et qui ne s’engage pas à abandonner ces péchés ne devrait pas cacher sa pensée et persister à demander le baptême. Il serait inutile de procéder au baptême dans un tel cas. L’apôtre Pierre décrit ainsi ceux qui se font purifier du péché, mais qui se plongent de nouveau dans « les souillures du monde » :

« Car mieux valait pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné. Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai : Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi, et la truie lavée s’est vautrée dans le bourbier. » (2 Pierre 2.21,22)

Jésus a comparé la personne qui pense devenir son disciple à celui qui se propose de construire un bâtiment :

« Car, lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer, de peur qu’après avoir posé les fondements, il ne puisse l’achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, en disant : Cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pas pu achever ? » (Luc 14.28-30)

Ainsi, la personne qui veut devenir chrétienne, mais qui n’a pas, par exemple, l’intention de participer fidèlement à la vie de l’Église (Hébreux 10.25,26), à laquelle le Seigneur ajoute ceux qui sont sauvés (Actes 2.47), le corps du Christ que nous formons à partir de notre baptême (1 Corinthiens 12.13) – cette personne ne se soumet pas encore à la volonté de Dieu et n’est donc pas prête pour le baptême.

La réaction des autres

Trop souvent, des gens qui ont compris leur besoin d’être baptisés craignent ce que les autres diront ou feront. Dans certains cas, les autres membres de la famille ne croient pas en Christ et ne veulent pas que l’un des leurs accepte l’Évangile, soit parce que ce ne serait pas dans son intérêt, soit parce qu’ils pensent à l’honneur de la famille au sein de leur communauté. Dans d’autres cas, la famille se considère chrétienne, et les membres sont profondément blessés de ce que l’enfant à qui ils croyaient avoir donné la bonne éducation spirituelle accepte une doctrine différente. Quelle que soit la situation précise, certaines familles exercent une pression énorme sur celui dont la conscience le pousse au baptême. Elles le boudent ou elles crient sur lui ; elles le privent d’assistance ou elles le déshéritent ; dans certains cas extrêmes, des familles font mourir celui ou celle qui ose quitter la religion familiale.

Même quand la personne qui pense se faire baptiser ne dépend pas matériellement de sa famille, il est difficile de se voir rejeter par ceux qu’on aime. Mais Jésus est catégorique : il n’accepte pas la deuxième place. « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Matthieu 10.37). Nos actions révèlent ce qui nous importe le plus. Par exemple, certains des chefs juifs ont cru en Jésus, « mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue » (Jean 12.42). Qu’ils l’aient reconnu ou pas, leur problème, selon le verset suivant, était ceci : « Ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. » Nous devons parfois nous demander à qui nous cherchons à plaire. Quant à l’apôtre Paul, il a bien fait son choix : « Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire ou celle de Dieu ? […] Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ » (Galates 1.10).

Il y a des gens qui veulent, plus que tout, être acceptés et appréciés par les autres, mais la faveur des hommes ne donne pas le bonheur dans cette vie, et elle aura encore moins d’utilité au Jugement dernier. Le but de notre existence est de faire la volonté de celui qui nous a créés et de lui plaire.

Les parents décédés

Parfois, ce n’est pas seulement les membres de la famille encore en vie qui découragent l’obéissance au commandement du Seigneur ; certaines personnes hésitent à se faire baptiser parce qu’elles pensent à des parents ou des grands-parents morts qui n’ont pas été baptisés. Elles se disent que ce serait un acte de déloyauté envers leurs aïeux que de recevoir un baptême que ces bien-aimés n’ont pas connu ou n’ont pas accepté. Ils étaient pourtant de braves gens, voire même des personnes pieuses qui aimaient Dieu.

Prenons d’abord le scénario où l’on ne leur a jamais enseigné pleinement ce que la Bible enseigne au sujet du baptême ; ils ne comprenaient pas son vrai sens. Nous n’avons aucun besoin de nous mettre à la place de Dieu et de prononcer leur sort éternel ; nous avons simplement le devoir d’enseigner fidèlement aux vivants ce que la Parole de Dieu ordonne et d’y obéir nous-mêmes. Mais supposons que ces personnes étaient maintenant privées de toute espérance de vie éternelle à cause de leurs péchés, n’ayant pas obéi à la vraie doctrine pour obtenir le pardon de ces péchés. Ne pensez-vous pas que, s’ils avaient connu la vérité, étant des gens sincères et justes, ils auraient obéi à cette vérité ? Si oui, nous marchons quand même dans les traces de leur soumission pieuse quand nous obéissons à l’ordre de nous faire baptiser. (D’ailleurs, nous ne nous abstenons pas des avantages terrestres, tels que la médecine moderne, les téléphones cellulaires, les voitures et les avions, parce que nos ancêtres n’ont pas pu en jouir. Pourquoi donc nous passer des biens célestes ? En quoi est-ce que cela ferait honneur à qui que ce soit ?)

Même si nos parents n’étaient pas très spirituels pendant leur vie sur terre, même s’ils entendirent et rejetèrent la Vérité de leur vivant, pensez-vous vraiment qu’ils voudraient que leurs enfants et petits-enfants les rejoignent inutilement dans un lieu de châtiment ? Dans l’Évangile de Luc, Jésus a raconté l’histoire d’un homme riche qui avait mené une vie plutôt égoïste et qui, après sa mort, s’est retrouvé dans une souffrance atroce au séjour des morts. Voyant le patriarche Abraham à l’autre côté d’un abîme infranchissable, avec un pauvre nommé Lazare, qui était consolé des maux qu’il avait supportés pendant sa vie, l’homme riche fit cette demande : « Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères. C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments » (Luc 16.27,28). Qu’il ait la possibilité d’un soulagement pour lui-même ou pas, cet homme perdu ne voulait pas que les membres de sa famille soient perdus comme lui.

De fausses conceptions

D’autres personnes ne se font pas baptiser ou tardent à le faire parce qu’ils ont diverses idées erronées. Par exemple, elles pensent qu’il faut avoir une large connaissance de la Bible avant d’être qualifié pour le baptême. Cette idée est appuyée par la pratique de certaines dénominations qui imposent des cours de baptême de quelques mois, ou même des années. À la fin du cours et avant d’accéder au baptême, le candidat doit apprendre par cœur les Dix commandements, les noms des douze apôtres ou d’autres informations bibliques. On ne remarque pas que, dans le livre des Actes, la plupart des convertis furent baptisés après avoir entendu un seul message au sujet du Christ. Il y avait forcément plein de choses qu’ils ne connaissaient pas encore. Mais cela s’accorde avec ce que Jésus a commandé en Matthieu 28.19,20 :

« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. »

Remarquez que Jésus parle d’enseigner avant de baptiser (faire des disciples), de baptiser, et puis d’enseigner encore. Logiquement, avant de s’engager à être disciple de Jésus, on doit comprendre que l’on a désespérément besoin de lui (parce qu’on est pécheur et parce que le Fils de Dieu est le seul Sauveur), on doit « s’asseoir et calculer la dépense », ou mesurer l’engagement qui est demandé (Luc 14.28-30), et l’on doit comprendre le vrai sens de l’acte que l’on s’apprête à poser (le baptême). Mais il est clair que l’enseignement essentiel pour ces choses peut se dispenser en une seule séance, puisque plusieurs récits le confirment :

« Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ 3 000 âmes. » (Actes 2.41)

« Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? […] Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. » (Actes 8.36-38)

« Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. » (Actes 16.32,33 – le geôlier philippien)

Après le baptême en Christ (où a lieu la nouvelle naissance, selon Jean 3.1-5), une personne est une nouvelle créature (2 Corinthiens 5.17), un nouveau-né spirituel qui a besoin de l’aliment spirituel de la Parole de Dieu : « Désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut » (1 Pierre 2.2). C’est ainsi qu’après la conversion des Juifs le jour de la Pentecôte, « ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres » (Actes 2.42). Il n’était pas nécessaire de tout savoir avant le baptême, car après, on devait leur enseigner à observer tout ce que le Seigneur avait ordonné.

D’autres personnes pensent à tort qu’il faut avoir déjà surmonté presque tous les péchés dans leur vie avant de procéder au baptême, et encore, certaines dénominations appuient cette fausse idée en faisant attendre les candidats pour qu’on observe leur conduite pendant des mois ou des années avant de les approuver. Les mêmes versets que nous venons de voir concernant ceux qui recevaient le baptême juste après avoir entendu l’Évangile montrent que cette pratique n’est pas biblique. D’ailleurs, c’est lors du baptême que l’on reçoit le don du Saint-Esprit (Actes 2.38), qui nous aide à vivre la vie chrétienne. S’il fallait atteindre la quasi-perfection avant de recevoir le baptême, c’est que finalement le don du Saint-Esprit ne servirait pas à grand-chose. Non, si l’on veut être baptisé, il faut se résoudre à chercher la conformité parfaite à la volonté de Dieu, sachant que cette recherche se poursuivra, avec l’aide de Dieu, tout au long de sa vie chrétienne. Le baptême ressemble plus à l’inscription dans l’école de Dieu qu’à la cérémonie de remise de diplômes.

Beaucoup pensent que le baptême doit avoir lieu dans certaines circonstances « sacrées », dans une chapelle ou cathédrale, administré par un membre du clergé, avec des habits « appropriés » (soutane ou robe blanche) et suffisamment de pompe. La date doit être choisie avec soin, bien à l’avance, et des personnes importantes devraient être présentes pour y assister. Mais l’eunuque a été baptisé sur-le-champ au bord de la route sur laquelle il voyageait. Et aucun récit d’un baptême dans le Nouveau Testament ne mentionne ces différentes circonstances qui sont aujourd’hui considérées comme étant essentielles au baptême.

Des obstacles créés par les Églises

Enfin, ce sont parfois les Églises elles-mêmes qui empêchent d’être baptisés ceux qui le désirent. Dans la plupart des dénominations, un baptême n’est pas reconnu s’il n’a pas été administré par une personne autorisée – un prêtre ou un « pasteur titulaire ». J’ai connu une Église protestante dans un village en Afrique où une centaine de croyants avaient attendu le baptême depuis 10 ans pour la simple raison que le pasteur n’était pas venu de la ville pour organiser la cérémonie. Le prédicateur, qui n’était pas un pasteur « ordonné », n’osait pas les baptiser, car son Église ne le lui permettait pas. Mais la Bible n’enseigne nulle part que seuls certains individus ont le droit de plonger dans l’eau au nom de Jésus ceux qui ont cru et qui se sont repentis. Tous les chrétiens à Corinthe avaient été baptisés (Actes 18.8; 1 Cor. 6.11; 12.13), mais ce n’était pas l’apôtre Paul qui les avait immergés (1 Cor. 1.14-17). Pour Paul, il n’était pas important de savoir qui administrait le baptême – c’est celui qui reçoit le baptême qui compte. La Bible ne parle même pas de « clergé ». On n’a pas besoin de demander si l’homme qui baptise est « ordonné » pasteur ou prêtre, puisque n’importe quel chrétien peut obéir à l’ordre de baptiser (Matt. 28.19). Il faut plutôt demander si celui qui est baptisé croit en Jésus de tout son cœur et s’il se repent de ses péchés.

Les Églises font fréquemment attendre des candidats au baptême jusqu’à une date fixée pour baptiser tout un groupe ensemble, parfois en période de Pâques ou d’une autre fête. On pense que baptiser plusieurs à la fois fait joli et rend la cérémonie plus impressionnante, en plus du fait que c’est commode. Mais cette façon de faire révèle une grave erreur dans la manière de comprendre le baptême, et donc inévitablement d’enseigner sur le baptême. Elle révèle que cette Église ne croit pas ce que la Bible dit sur le but du baptême, qui est le pardon des péchés, le salut (Marc 16.16; Actes 2.38; 22.16; etc.). Si l’on comprenait cet aspect fondamental du baptême, on reconnaîtrait aussi son urgence et ne mettrait pas les âmes en péril par le fait de tant reporter leur obéissance à l’Évangile. Si ce qui vous empêche d’être baptisé, c’est la pratique que nous venons de décrire, vous ne cherchez pas le baptême là où il faut.

Qu’est-ce qui VOUS empêche d’être baptisé ?

Comme nous l’avons vu, certains obstacles au baptême ont été créés par des hommes, et vous n’avez aucun besoin de les permettre de vous empêcher d’être sauvé. D’autres obstacles, tels qu’un manque de foi ou de repentance, sont réels, mais vous avez la possibilité de les balayer – le choix est à vous.

Si vous voulez être lavé de vos péchés par le sang précieux de Jésus, vous avez besoin d’être baptisé, immergé dans l’eau à l’image de sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. Le baptême seul ne sauve pas, mais sans passer par le baptême biblique un pécheur n’a pas la promesse de la vie éternelle. Si vous croyez que Jésus est le Fils de Dieu et si vous vous repentez de vos péchés, ne tardez pas pour rien à vous faire baptiser. Le jour de la Pentecôte, Pierre « les implorait et les exhortait, disant : Sauvez-vous de cette génération perverse » (Actes 2.40). Nous voulons faire de même à votre égard.

B. B.
(Dans Vol. 18, No. 6)

Leçons du livre des conversions


Le livre des Actes est un livre très important dans le Nouveau Testament. Les Évangiles nous présentent le ministère de Jésus parmi les Juifs dans le pays d’Israël. Ils se terminent tous par la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Ils nous montrent le Seigneur ressuscité qui se manifeste à ses apôtres et leur dit d’aller dans le monde entier et de prêcher partout la Bonne Nouvelle de sa mort pour nos péchés et de sa résurrection d’entre les morts.

Dans la dernière partie du Nouveau Testament, nous trouvons les Épîtres, des lettres écrites par les apôtres et d’autres hommes inspirés de Dieu. Dans ces lettres ils donnent des enseignements, des conseils, des exhortations et parfois des ordres à des Églises et des chrétiens individuels. Ces lettres nous montrent une situation très différente de celle qui existait à la fin des Évangiles. La Bonne Nouvelle s’est maintenant répandue, et il y a des assemblées de chrétiens un peu partout.

C’est le livre des Actes qui nous montre la progression de l’Évangile, depuis l’établissement de l’Église à Jérusalem jusqu’à l’arrivée de l’apôtre Paul dans la ville de Rome. Il sert donc de pont entre les Évangiles et les Épîtres. Mais il est très important aussi, parce qu’il nous montre clairement comment on devient chrétien.

Dans les Évangiles on regarde en avant, vers le salut qui serait rendu possible par la mort de Jésus. Dans les Épîtres, par contre, les auteurs s’adressent à ceux qui ont déjà été sauvés. Mais c’est dans le livre des Actes que nous voyons de nombreux exemples de conversion. C’est dans ce livre que nous voyons exactement ce que les apôtres disaient de la part du Seigneur quand ils prêchaient aux hommes perdus. Quelles étaient les conditions à remplir pour recevoir le pardon en Jésus-Christ ? C’est dans les Actes que la Bible nous révèle ce que ces gens perdus faisaient pour obéir à l’Évangile. Il nous fournit un modèle à suivre. Nous voulons obtenir le même salut qu’ils ont eu. Nous voulons entrer dans le même royaume spirituel, la même Église. Nous voulons avoir droit aux mêmes bénédictions. Alors, nous avons intérêt à étudier soigneusement le livre des Actes, « le livre des conversions ». Considérons ici deux récits importants et les leçons qu’ils nous enseignent.

L’eunuque éthiopien

Au chapitre 8 nous avons l’histoire d’un ministre de la reine d’Éthiopie. Cet homme était un adorateur dévoué de l’Éternel, ayant entrepris un voyage de presque 5 000 kilomètres (aller-retour), rien que pour adorer Dieu dans son temple à Jérusalem.

« Un ange du Seigneur, s’adressant à Philippe, lui dit : Lève-toi, et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert. Il se leva et partit. Et voici, un Éthiopien, un eunuque, ministre de Candace, reine d’Éthiopie, et surintendant de tous ses trésors, venu à Jérusalem pour adorer, s’en retournait, assis sur son char, et lisait le prophète Ésaïe. L’Esprit dit à Philippe : Avance, et approche-toi de ce char. Philippe accourut et entendit l’Éthiopien qui lisait le prophète Ésaïe. Il lui dit : Comprends-tu ce que tu lis ? Il répondit : Comment le pourrais-je, si quelqu’un ne me guide ? Et il invita Philippe à monter et à s’asseoir avec lui. Le passage de l’Écriture qu’il lisait était celui-ci :

Il a été mené comme une brebis à la boucherie ; et comme un agneau muet devant celui qui le tond, il n’a point ouvert la bouche. Dans son humiliation, son jugement a été levé. Et sa postérité, qui la dépeindra ? Car sa vie a été retranchée de la terre.

L’eunuque dit à Philippe : Je te prie, de qui le prophète parle-t-il ainsi ? Est-ce de lui-même, ou de quelque autre ? Alors Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce passage, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus.

Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus. Tandis que, joyeux, il poursuivait sa route. » (Actes 8.26-39)

Dieu se sert des hommes pour sauver des hommes

Une vérité qui est illustrée dans cette histoire est le fait que Dieu se sert des hommes pour sauver des hommes. Il est vrai qu’il y a eu l’intervention d’un ange pour préparer cette conversion, mais l’ange n’a pas prêché à l’eunuque. Il a plutôt dit à un évangéliste du nom de Philippe d’aller à sa rencontre. Philippe savait qu’il devait s’approcher du char de l’eunuque afin de lui annoncer l’Évangile. En effet, Romains 1.16 nous dit que « l’Évangile est la puissance de Dieu pour le salut » ; sans l’avoir entendu et accepté, aucun pécheur ne peut être sauvé. C’est aux hommes et non pas aux anges que Dieu a confié la responsabilité de prêcher cette bonne nouvelle.

Il lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus

L’eunuque était en train de lire un passage de l’Ancien Testament qui parlait de Jésus. Mais ne connaissant pas l’histoire de Jésus, il ne comprenait pas le passage. En fait, ce texte était particulièrement difficile pour les Juifs de comprendre, parce qu’ils avaient du mal à accepter l’idée que le Seigneur et Sauveur serait aussi quelqu’un qui devait souffrir injustement. Or, le passage parle des souffrances par lesquelles le Christ sauverait les hommes de leurs péchés. Très naturellement, Philippe a donc commencé par ce passage pour lui annoncer « la bonne nouvelle de Jésus ».

En prêchant Christ, Philippe a sans aucun doute parlé de ce que Jésus a fait et ce qu’il a promis, mais aussi de ce qu’il a ordonné, y compris le baptême. S’il n’en était pas ainsi, comment l’eunuque aurait-il su qu’il avait besoin d’être baptisé ? La Bonne Nouvelle de la mort et la résurrection de Jésus n’est pas une bonne nouvelle pour moi si je ne sais pas comment être sauvé par ce que Jésus a fait pour moi. Annoncer la Bonne Nouvelle comporte le fait d’annoncer les conditions que l’homme doit remplir pour recevoir le salut. Certaines personnes considèrent qu’elles ont prêché l’Évangile quand elles n’ont pas encore expliqué bibliquement comment recevoir le salut que Jésus apporta. Si nous disons aux hommes que Jésus est mort pour les sauver, sans leur dire que c’est dans le baptême que l’on entre en Christ pour recevoir le pardon des péchés, nous n’avons pas encore fait notre devoir envers eux.

Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ?

Comme nous venons de le souligner, l’eunuque a su par l’enseignement de Philippe qu’il avait besoin du baptême. Voilà pourquoi il dit au verset 36 : « Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » Beaucoup de personnes n’osent pas demander le baptême. Elles pensent que ce sont leurs enseignants religieux qui doivent décider et leur dire si elles sont prêtes à être baptisées. Mais la personne perdue dans le péché est la plus concernée, et elle a certainement le droit de prendre l’initiative et demander le baptême.

La réponse de Philippe est très significative. Il dit : « Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu » (Actes 8.37). La personne qui ne croit pas sincèrement en Christ ou qui ne comprend pas l’Évangile ne devrait pas être baptisée. Voilà une raison pour laquelle les bébés ne sont jamais mentionnés dans la Bible comme étant des candidats au baptême. Ils sont incapables de croire. Par contre, quand une personne croit réellement (et accepte, bien sûr, les implications de cette foi, telles que la nécessité de se repentir et de se soumettre au Christ), il n’y a aucun besoin d’attendre avant d’être baptisée. Philippe n’a pas proposé que l’eunuque suive premièrement des cours de baptême ou un catéchisme de plusieurs mois. Il n’a pas dit : « Il faut qu’on étudie ton comportement pour un temps afin de déterminer si tu es sincère avant de t’admettre au baptême. » Il a dit : « Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. »

En réponse, l’eunuque a fait ce qu’on appelle la belle confession. Il dit : « Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu » (v. 37). Le jeune homme Timothée a fait cette même déclaration. En 1 Timothée 6.12 Paul l’exhorte : « Saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. » Dire que nous croyons en Jésus est nécessaire. Jésus lui-même dit : « Quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu ; mais celui qui me reniera devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu » (Luc 12.8,9).

Ils descendirent tous deux dans l’eau

Pour terminer l’histoire de l’eunuque, Actes 8.38,39 dit : « Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus. Tandis que, joyeux, il poursuivait sa route ». Cet exemple nous montre très clairement que le baptême biblique est une immersion dans l’eau. Depuis plusieurs siècles certaines Églises font avec de l’eau des cérémonies qu’elles appellent aussi « le baptême ». Généralement on met un peu d’eau sur la tête de la personne qui reçoit ce « baptême par aspersion ». Mais évidemment il serait déraisonnable de descendre dans l’eau avec une personne si l’on va simplement l’asperger. Qui peut douter que Philippe ait immergé l’Éthiopien ? D’ailleurs, Romains 6.3,4 enseigne clairement que le baptême symbolise la mort, l’enterrement et la résurrection avec Jésus. L’aspersion ne ressemble en rien à un enterrement et une résurrection.

Saul de Tarse

De toutes les conversions racontées dans le livre des Actes, aucune n’est plus remarquable que celle de Saul de Tarse. Cette conversion, en effet, est racontée trois fois dans le livre : aux chapitres 9, 22 et 26. Elle est remarquable par le grand changement de direction dans la vie de cet homme, qui était, avant sa conversion, un ennemi acharné du christianisme. Elle est remarquable par l’intervention du Seigneur en conduisant Saul vers la conversion et par l’effet produit par ce converti sur la suite de l’histoire chrétienne. Cette conversion n’est PAS remarquable par les conditions remplies pour le salut. Comme nous le verrons, Saul de Tarse, que l’on connaît mieux sous le nom de l’apôtre Paul, s’est converti par les mêmes étapes que tous les autres convertis dans le livre des Actes.

Voici le récit en Actes 9.1-9 :

« Cependant Saul, respirant encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit chez le souverain sacrificateur et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des partisans de la nouvelle doctrine, hommes ou femmes, il les amène liés à Jérusalem.

Comme il était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tremblant et saisi d’effroi, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire. Les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent stupéfaits ; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux soient ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas. Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but. »

Pour la suite du récit, nous pouvons lire les propos de Paul lui-même en Actes 22.12-16 :

« Or, un nommé Ananias, homme pieux selon la loi, et de qui tous les Juifs demeurant à Damas rendaient un bon témoignage, vint se présenter à moi et me dit : Saul, mon frère, recouvre la vue. Au même instant je recouvrai la vue et je le regardai. Il dit : Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté, à voir le Juste et à entendre les paroles de sa bouche ; car tu lui serviras de témoin, auprès de tous les hommes, des choses que tu as vues et entendues. Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur. »

Un persécuteur sincère

Cet homme, Saul de Tarse, était, selon ses propres mots, « un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent » (1 Timothée 1.13). En parlant de ses actions contre les chrétiens, il dit en Actes 26.10,11 :

« Quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres. Je les ai souvent châtiés dans les synagogues, et je les forçais à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères. »

Malgré les crimes qu’il avait commis contre le peuple de Dieu, il dit en Actes 23.1 : « C’est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu’à ce jour devant Dieu. » Comment pouvait-il maltraiter les chrétiens et garder en même temps une bonne conscience ? C’est qu’il croyaient sincèrement que les chrétiens étaient coupables de blasphème en disant que Jésus est le Fils de Dieu. Il voulait à tout prix les empêcher de persuader d’autres personnes à déshonorer Dieu de la même manière. La passion meurtrière de Saul démontre la vérité de la prophétie de Jésus en Jean 16.2, où il dit à ses disciples : « Même l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu. »

Saul avait sur les mains du sang innocent, mais il croyait bien faire. Il obéissait à sa conscience. Son cas nous montre donc très clairement qu’il ne faut pas se fier à sa conscience seule. Il est vrai que l’on ne doit pas violer sa conscience, ou faire ce que l’on croit être injuste. Mais ce n’est pas parce que notre conscience ne nous accuse pas que nous sommes dans le bon chemin. Pour être un guide fiable, la conscience doit être formée par une connaissance de la vérité. Le sentiment que j’ai raison ne prouve pas que j’ai raison. L’essentiel n’est pas de savoir si ma conscience m’accuse, mais de savoir si la Parole de Dieu m’accuse. Sur la route de Damas, Saul découvrit qu’il avait tort.

La sincérité de Saul ne l’excusait pas. Il était coupable. La sincérité est une qualité essentielle, mais elle ne blanchit pas le pécheur.

Seigneur, que veux-tu que je fasse ?

Ayant compris son erreur, Saul demanda humblement ce qu’il devait faire. Comment pouvait-il faire effacer son péché ? Jésus lui dit d’entrer dans la ville, où on lui dirait ce qu’il devait faire.

Certaines personnes de nos jours prétendent qu’ils ont vu Jésus en vision. Selon elles, le Seigneur leurs aurait pardonné à ce moment-là, les déclarant sauvées, comme il faisait pour certaines personnes quand il était encore sur la terre. Mais avant de quitter la terre, Jésus a confié à ses disciples la mission de prêcher l’Évangile, y compris les conditions du salut. Après son ascension, la Bible ne parle pas d’un seul cas où Jésus pardonna à quelqu’un vis-à-vis. S’il avait voulu faire ainsi, son apparition à Saul de Tarse aurait été une occasion parfaite. Mais Saul ne fut pas sauvé sur la route de Damas. Comme nous l’avons vu, Jésus lui ordonna d’entrer dans la ville, où quelqu’un lui dirait ce qu’il devait faire.

La réaction de Saul montre bien qu’il avait maintenant cru en Jésus. Étant allé dans la ville pour attendre qu’on vienne lui dire ce qu’il devait faire, Saul priait, mais il ne mangeait ni ne buvait. La prière et le jeûne démontraient son repentir. Saul regrettait profondément ses actions contre Dieu, et il n’allait certainement pas les reprendre.

Quand Ananias, l’envoyé du Seigneur, est finalement arrivé auprès de Saul, il l’a informé que Dieu l’avait choisi pour servir de témoin à la résurrection de Jésus. Ensuite, Ananias dit à Saul de se faire baptiser pour qu’il soit sauvé.

Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés

Malgré le fait que Dieu avait choisi Saul pour jouer un rôle spécial, malgré sa nouvelle foi concernant Jésus et malgré sa repentance, Saul était encore dans ses péchés. Il avait encore à remplir une condition du salut établie par le Seigneur et qui concerne tout homme : le baptême. Actes 22.16 est parmi les passages les plus clairs de toute la Bible concernant le but du baptême. « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur. » On n’est pas baptisé pour montrer que l’on est déjà sauvé de ses péchés. C’est dans les eaux du baptême que l’homme croyant et pénitent est « lavé de ses péchés », purifié par le sang de Jésus. Tant que l’on n’a pas obéi à l’ordre de se faire baptiser, on est toujours souillé et séparé de Dieu. En obéissant de cette manière, l’homme « invoque le nom du Seigneur ». Ce n’est pas en priant simplement : « Seigneur, sauve-moi ! » qu’une personne peut être sauvée de ses péchés. Quand on fait ce que Dieu dit de faire pour être pardonné, on « invoque le Seigneur » par l’obéissance à son ordre.

Pourquoi tardes-tu ?

Vue la nécessité du baptême pour le pardon, Ananias demanda à Saul : « Pourquoi tardes-tu ? » Qu’est-ce que vous attendez ? Les uns attendent parce qu’ils pensent être sauvés sans le baptême – ils ne voient donc aucune urgence. D’autres attendent parce qu’ils n’osent pas s’opposer à un commandement des hommes qui exige que le baptême soit administré seulement par une personne désignée (prêtre ou pasteur) qui, assez souvent, n’est pas disponible. D’autres attendent un jour fixé (souvent la fête de Pâques) pour être baptisés ensemble avec d’autres personnes lors d’une grande cérémonie impressionnante. D’autres encore veulent d’abord vaincre toutes les tentations et être libres du péché avant de se faire baptiser. D’autres attendent que Dieu lui-même leur montre un signe personnel que le moment est venu pour qu’ils soient baptisés. Ces raisons n’ont aucun fondement biblique et ne sont donc pas valables. Quelle que soit la cause du retard, il y a un grand danger dans le fait de remettre au lendemain son obéissance. Du moment où l’on croit sincèrement en Jésus et qu’on est prêt à se détourner du péché malgré tous les sacrifices de la vie en Christ, on devrait obéir et être lavé de ses péchés. Pourquoi vouloir demeurer encore un jour souillé par le péché, séparé de Dieu et sans espérance de la vie éternelle ?

L’eunuque a demandé : « Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » Selon Actes 9.18, Saul « se leva et fut baptisé ». Si vous n’avez pas encore fait comme eux, ne voulez-vous pas saisir la vie éternelle aujourd’hui ?

B. B.
(Dans Vol. 18, No. 1)

Qui est mon frère ?

Il y a de nombreuses années, je suis allé pour ma première fois dans l’extrême ouest de la Côte d’Ivoire pour évangéliser. Un ami m’avait demandé de l’accompagner dans son village natal pour y annoncer la Parole. Nous sommes arrivés dans le village, et après un accueil chaleureux, on m’a montré ma case pour que je me repose un peu. J’étais donc couché quand mon ami a frappé à la porte en me disant que mes frères étaient venus me voir ! Quels frères ? Je ne connaissais personne dans toute la région, et il n’y avait pas d’Église dans le village. J’étais perplexe. Je suis donc sorti pour découvrir mes « frères ». C’étaient des hommes libériens qui vivaient là et qui, ayant entendu qu’un Américain était arrivé, voulaient causer avec moi. Après, j’ai demandé à mon ami pourquoi il avait dit que ces hommes étaient mes frères. Il a répondu : « Ce sont des Libériens, donc ils parlent anglais. Vous êtes Américain, et vous parlez anglais. Ça fait que vous êtes frères, non ? »

Il est sûr que le mot frère peut être employé de plusieurs manières. Paul dit en Actes 17.26 que tous les hommes sont sortis d’un seul sang – nous sommes tous descendus d’Adam et Ève et sommes donc tous, dans un sens très large, frères et sœurs. Dans ce sens tout être humain est mon frère. Ananias a appelé Saul de Tarse « mon frère » parce qu’ils étaient tous deux de la nation juive (Actes 9.17) ; dans ce sens, tous mes compatriotes sont mes frères. Parfois on emploie le mot frère pour parler de ceux qui nous sont parentés de manière biologique, surtout si nous sommes enfants d’un même père ou d’une même mère. Et puis l’on constate que le mot frère est employé plus que tout autre pour parler des chrétiens, de ceux qui font partie de la même famille spirituelle en Christ. C’est dans ce sens que Pierre emploie le mot quand il écrit en 1 Pierre 2.17 pour encourager un attachement particulier entre chrétiens : « Honorez tout le monde ; aimez les frères. »

Pour mieux comprendre à qui il devait de l’amour, un homme demanda à Jésus : « Qui est mon prochain ? » De même, il nous serait utile de poser la question : « Qui est mon frère en Christ ? » Ce n’est pas que nous avons l’intention de maltraiter ou de mépriser ceux qui ne sont pas nos frères spirituels ; Pierre a bien dit d’honorer tout le monde. Mais nous sommes appelés à une communion profonde avec nos frères et sœurs, et cette communion est fondée sur la relation que nous avons avec Dieu. Les apôtres prêchaient l’Évangile pour que les autres soient en communion avec Dieu et donc avec eux.

« Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. » (1 Jean 1.3)

Par contre, quelqu’un qui n’est pas encore chrétien n’est pas encore en communion avec Dieu et donc pas encore en communion avec le peuple de Dieu. En Éphésiens 2.12 Paul décrit des non-chrétiens comme étant « sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde ». Cela peut paraître dur, mais ceux qui ne sont pas nés dans la famille (ou n’ont pas été adoptés par le père) ne sont pas de la famille. Ils sont parfois « amis » de la famille, mais ils n’hériteront pas avec les enfants légitimes. Il est donc important de pouvoir faire la part des choses et savoir qui sont nos frères. Autrement, nous risquons de laisser dans l’ignorance des personnes qui ont besoin de comprendre leur vraie condition devant Dieu et de savoir ce qu’ils ont besoin de faire pour être réellement en communion avec lui.

Choses qui ne suffisent pas

Commençons par considérer des choses qui ne suffisent pas pour faire de quelqu’un un frère en Christ.

Mener une bonne vie morale

Corneille était un homme admirable qui menait une vie exemplaire. La Bible le décrit en ces termes :

« Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne. Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement. » (Actes 10.1,2)

N’importe quel chrétien aurait eu du respect pour un tel homme. Même Dieu n’était pas indifférent à l’égard de ses œuvres, car il envoya un ange qui lui dit : « Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s’en est souvenu » (Actes 10.4). Mais Corneille n’était pas encore enfant de Dieu ; il n’était pas encore sauvé. Il avait besoin d’entendre et d’obéir à l’Évangile, car l’ange lui dit en plus : « Envoie à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre, qui te dira des choses par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison » (Actes 11.13,14). Reconnaître que quelqu’un n’est pas sauvé ne veut pas dire qu’on se croit meilleur que cette personne. Mais même une personne aussi pieuse et généreuse que Corneille a besoin d’être en Christ pour avoir le pardon de ses péchés.

Avoir du zèle pour Dieu

Ce n’est pas parce qu’un homme est animé d’un zèle sincère pour Dieu qu’il serait mon frère en Christ. Il y a des gens qui font preuve d’un très grand courage en prêchant des vérités concernant Dieu à des auditeurs hostiles. Il y a des gens qui font de très grands sacrifices pour servir, par amour pour Dieu, les pauvres, les malades et les malheureux. Il y a des gens qui acceptent le martyre au lieu de renier leur foi. J’ai beaucoup d’estime pour toutes ces personnes, mais il faut reconnaître qu’elles ne sont pas forcément des enfants de Dieu.

L’apôtre Paul écrivit concernant les Juifs qui n’acceptaient pas la bonne nouvelle :

« Frères, ce que je désire de tout mon cœur et que je demande à Dieu pour les Juifs, c’est qu’ils soient sauvés. Certes, je peux témoigner en leur faveur qu’ils sont pleins de zèle pour Dieu, mais leur zèle n’est pas éclairé par la connaissance. En effet, ils n’ont pas compris comment Dieu rend les hommes justes devant lui et ils ont cherché à établir leur propre façon de l’être. Ainsi, ils ne se sont pas soumis à l’œuvre salutaire de Dieu. » (Romains 10.1-3, FC)

Certes, le manque de zèle ne plaît pas à Dieu (Apoc. 3.14-19), mais il ne suffit pas d’être plein de zèle pour être sauvé.

Employer le nom de Christ

Il est même possible qu’une personne invoque le nom de Christ et reconnaisse Jésus comme Sauveur, sans être un enfant de Dieu (et donc un frère en Christ). C’est Jésus lui-même qui nous a signifié cette possibilité : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7.21). Cela donne à réfléchir, n’est-ce pas ? On peut considérer Jésus comme son Sauveur sans pour autant accomplir la volonté de Dieu et avoir accès au royaume des cieux.

Jésus poursuit cette pensée en ajoutant que certaines personnes auront même fait des miracles au nom de Jésus sans avoir jamais été les siens :

« Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. » (Matt. 7.22,23)

Ce texte ne donne pas l’impression que ces personnes étaient des hypocrites qui faisaient semblant de vouloir servir Dieu. Ils avaient l’air surpris de ne pas pouvoir entrer au paradis. Ils étaient des gens religieux, des gens qui se considéraient certainement chrétiens, mais ils avaient manqué quelque part de faire la volonté de Dieu qui nous est exposée dans sa Parole. Ils n’étaient pas sauvés.

Ce qu’il faut pour être frère

Que faut-il faire alors pour être enfant de Dieu et donc frère en Christ ? C’est la Parole de Dieu seule qui donne la réponse à cette question, et la réponse n’est pas compliquée.

1. Croire en Jésus

Le Christ a donné sa vie « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3.16). À ceux qui croient, la Bible dit : « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ » (Galates 3.26). Mais à l’égard des autres qui ont quand même entendu la Bonne Nouvelle, « la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent » (Hébreux 4.2). La Bible ne dit nulle part que l’homme est sauvé par « la foi seule », mais la foi en Jésus-Christ comme Fils de Dieu est absolument nécessaire.

2. Se repentir du péché

Si nous désirons le pardon de nos péchés, si nous regrettons d’avoir désobéi à Dieu, nous serons prêts à nous détourner du mal. La décision de se repentir du péché portera du fruit – un changement de comportement. Renoncer à tout péché dans sa vie n’est pas facile ; on doit s’asseoir pour « calculer la dépense » (Luc 14.27-30) avant de s’engager. Mais difficile ou pas, il faut passer par la repentance pour arriver au pardon. « Dieu annonce maintenant à tous les hommes en tous lieux qu’ils aient à se repentir » (Actes 17.30). La repentance est nécessaire. Mais ce n’est pas au moment du repentir que le pécheur est pardonné.

3. Confesser sa foi en Jésus

Une foi qui reste cachée dans le cœur n’est pas ce que le Seigneur demande. Il veut que cette conviction soit annoncée aux autres.

« Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut. » (Romains 10.9,10)

Confesser sa foi (dire aux autres que l’on croit en Jésus) est nécessaire pour devenir chrétien (Actes 8.36-38). Jésus lui-même a dit : « Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 10.32,33). Par contre, il ne faut pas se contenter d’honorer Jésus de sa bouche, car il a dit aussi : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6.46). La confession de foi est nécessaire, mais elle ne suffit pas.

4. Se faire baptiser

Jésus a commandé aux hommes d’être baptisés aussi pour recevoir le salut : « Allez par tout le monde et prêchez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.15,16). Les apôtres n’ont donc pas manqué de préciser dans leur prédication que le baptême est nécessaire pour le pardon des péchés : « Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38).

Le baptême, c’est l’immersion (l’ensevelissement) du croyant dans l’eau (Actes 8.36-39) à l’image de la mort, l’enterrement et la résurrection de Jésus-Christ (Romains 6.2-4). Ce n’est pas par le baptême seul qu’on est sauvé. Pourtant, la personne qui a cru en Jésus-Christ, qui s’est repentie de ses péchés et qui a confessé sa foi reçoit dans le baptême le pardon – « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

La Bible nous dit que « toute bénédiction spirituelle » est « en Christ » (Éphésiens 1.3). C’est par le baptême que le croyant pénitent entre en Christ. « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? » (Romains 6.3). « Ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui » (Colossiens 2.12). « Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3.27). Celui qui n’est pas encore baptisé en Christ ne peut pas, quelles que soient ses qualités, être mon frère en Christ.

La foi est, bien sûr, la condition de base pour recevoir le salut, mais le baptême est le moment critique où Dieu « nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour » (Colossiens 1.13). C’est le point où nous sommes ajoutés à l’Église, qui est la famille de Dieu, le corps de Christ : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps » (1 Corinthiens 12.13).

Rappelons-nous que nous n’avons pas droit de prendre des termes bibliques et leur donner un autre sens que celui voulu par l’auteur inspiré. Quand Jésus, Pierre, Paul ou d’autres parlaient dans les Écritures de l’acte du baptême, il ne s’agissait pas de toutes les cérémonies que les hommes ont l’habitude d’appeler « baptême ». Cela n’avait rien à voir avec le fait de mettre quelques gouttes d’eau sur la tête d’une personne, qu’elle soit nouveau-née ou adulte. Le mot grec traduit par « baptême » signifie toujours immersion et jamais aspersion. Voilà pourquoi Jésus, en Matthieu 3.13-17, et l’eunuque éthiopien en Actes 8.35-39, descendirent dans l’eau pour être baptisés et sortirent de l’eau après leur baptême.

Le baptême biblique n’est pas le symbole extérieur d’une grâce intérieure qu’un individu a déjà reçue. Ce n’est pas simplement un commandement de Jésus auquel il faut obéir après avoir été sauvé. Si l’on se croit sauvé avant de se faire baptiser, on ne comprend pas le sens biblique du baptême, car la Bible dit de se faire baptiser « pour le pardon des péchés » (Actes 2.38).

En Actes 19.1-5, l’apôtre Paul rencontra des disciples qui avaient été immergés, mais le sens de leur baptême ne correspondait pas au sens du baptême que Jésus avait ordonné. Ils avaient reçu le baptême de Jean-Baptiste. Paul ne leur dit pas : « Ne vous inquiétez pas. Vous avez la foi, et le baptême que vous avez eu est suffisant, même s’il n’était pas exactement conforme à l’Évangile. » Non. Comme Aquilas et Priscille avaient fait pour Apollos en Actes 18.24-27, Paul leur exposa « plus exactement la voie de Dieu » et les baptisa.

Une guerre entre le cœur et la tête

Certains chrétiens comprennent depuis longtemps l’enseignement biblique sur le rôle du baptême dans le plan du salut, mais aujourd’hui ils ne veulent pas qu’on dise clairement que ceux qui ne sont pas baptisés bibliquement en Christ ne sont pas nos frères en Christ. Parfois ils disent que les autres ne comprennent pas de la même manière que nous, mais que ce n’est pas pour cela qu’on ne doit pas les accepter comme frères. Ils admirent leurs bonnes qualités et ont envie d’être en communion avec toutes ces personnes sincères et pleines de foi qui n’ont jamais été baptisées bibliquement. Ou peut-être qu’ils vivent là où il y a très peu de gens qui partagent vraiment la même foi, et donc ils cherchent la fraternité auprès de ceux qui reconnaissent au moins que Jésus est le Fils de Dieu.

On peut comprendre le désir d’accepter et d’être accepté. On veut être des artisans de paix et ne pas construire de barrières. On veut garder l’humilité. Mais il faut reconnaître que le conflit est, en fin de compte, entre nos émotions et la vérité de la Parole de Dieu, et dans ce conflit, c’est la vérité qui doit prendre le dessus. La Bible est très claire sur les conditions à remplir pour être sauvé. Si nous refusons de reconnaître ce qu’elle dit sur ce sujet si fondamental, nous minons la confiance en la Parole de Dieu comme guide. Nous faisons croire que la Bible ne peut pas être comprise de toute façon, alors qu’en fait le vrai problème vient des hommes, qui s’accrochent à leurs traditions, leurs émotions ou leurs raisonnements humains.

Si au niveau de notre assemblée locale, on s’abstient de poser des questions sur le baptême d’une personne qui vient d’une autre communauté et qui veut devenir membre de notre assemblée, si nous avons peur de l’offenser ou le frustrer et préférons l’accepter quelle que soit la sorte de baptême qu’elle a reçue, nous faisons du tort à cette nouvelle personne et à l’Église. Nous avons le devoir de « proclamer la vérité avec amour » (Éphésiens 4.15).

Quand j’étais adolescent, j’ai connu une jeune femme qui avait été « baptisée » comme bébé, mais qui a commencé à fréquenter l’Église du Christ. Elle a beaucoup aimé l’enseignement et l’ambiance. Elle a été bien reçue par les autres jeunes, et elle se sentait vraiment en famille. Mais après plusieurs mois, un membre de l’Église l’a prise à part pour lui dire : « Anne, tu sais que nous t’aimons tous énormément. Mais il faut que tu comprennes que tu n’es pas membre de la famille. Nous voulons que tu sois notre sœur, mais tu n’as pas encore obéi à l’Évangile. » Anne m’a dit qu’elle est rentrée chez elle cette nuit-là, et elle a pleuré à chaudes larmes. Mais quand elle s’est calmée, elle s’est rendu compte que ce membre lui avait simplement dit la vérité. Elle avait déjà entendu le plan de salut et savait que son baptême n’était pas conforme à l’enseignement de la Bible. Alors, elle n’a plus attendu pour se faire immerger pour le pardon de ses péchés, et une joie durable a pris la place de ses larmes.

Conclusion

Une campagne de sensibilisation il y a quelques années disait : « Les amis ne laissent pas leurs amis conduire en état d’ivresse. » Nous pourrions dire aussi que les vrais amis ne laissent pas leurs amis continuer à croire qu’ils sont frères quand ils ne le sont pas, mais pourraient le devenir.

Jésus parlait un jour avec un pharisien qui n’était pas comme les autres. Il lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu » (Marc 12.34). Il y a toujours des gens comme cela, des gens qui aiment Dieu et qui comprennent des vérités très fondamentales que certains chrétiens n’ont pas encore saisies. Mais être « non loin du royaume » ne suffit pas. Ayons le courage et l’amour nécessaires pour montrer à de telles personnes ce qui leur manque encore.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 5)

Le baptême des enfants

Supposez que vous venez de faire un enfant. Serait-il important de le faire baptiser ? Peut-être que vous avez reçu le baptême quand vous étiez trop jeune pour vous en souvenir. Faut-il mettre en doute la validité de ce baptême ? Faut-il écouter ceux qui vous conseilleraient de vous faire rebaptiser ?

La grande majorité de ceux qui se considèrent chrétiens acceptent la pratique de baptiser des enfants, y compris des nouveaux-nés. On trouve le baptême des enfants chez les catholiques, les orthodoxes, et beaucoup de protestants (luthériens, réformés, anglicans, presbytériens, méthodistes, nazaréens, etc.). L’Église catholique le considère si important qu’elle enseigne que des parents chrétiens qui retardent excessivement ou qui négligent complètement de procéder au baptême de leurs enfants commettent un péché « mortel » ; ils priveraient leurs enfants de la certitude d’une entrée dans la présence de Dieu en cas de mort, et ils s’exposeraient eux-mêmes au danger de l’enfer.

Des millions d’autres rejettent le baptême des enfants pour plusieurs raisons, notamment parce qu’il n’est jamais mentionné dans la Bible et qu’il présente plusieurs conflits avec ce que les Écritures enseignent au sujet du baptême, du salut et de la responsabilité individuelle.

Arguments en faveur

Voyons d’abord les arguments que l’on avance pour soutenir le baptême des enfants.

1. Les enfants seraient souillés par le péché originel ; ils hériteraient la faute commise par Adam et Ève dans le jardin d’Éden.

Nous avons traité cette erreur en long et en large dans un autre numéro de Chemin de Vérité, (Vol. 15, No. 2, Le péché originel), et nous vous encourageons à lire cette étude. Parmi les vérités bibliques qui démentent l’idée d’un péché originel héréditaire, il y a le fait que chacun rendra compte à Dieu pour lui-même. Il est vrai que mes actions peuvent avoir des effets négatifs dans la vie d’autres personnes, mais ces personnes ne sont pas jugées ou condamnées pour mes péchés.

En Ézéchiel 18, le prophète répond au peuple qui, puni par Dieu, essayait de rejeter la faute sur leurs ancêtres. Il leur dit : « L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui » (Ézéchiel 18.20). Ce principe fondamental de la justice ne s’applique pas seulement dans cette vie sur terre ; Dieu nous dit clairement et à maintes reprises qu’il agira selon le même principe d’équité au dernier jugement. Romains 14.12 dit simplement : « Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (et non, évidemment, pour Adam et Ève).

Deux Corinthiens 5.10 énonce le même principe : « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. »

Si l’enfant n’est pas souillé par le péché de son ancêtre et s’il n’a pas encore la faculté de choisir et donc de commettre du péché, c’est qu’il n’a pas besoin d’être purifié. Il est déjà pur.

De nos jours, beaucoup n’acceptent ni l’idée que le nouveau-né serait perdu à cause du péché originel ni l’idée que le baptême se fait pour le pardon des péchés. Ils tiennent quand même à conserver le baptême des enfants. Pour justifier la pratique, ils en font une cérémonie de dédicace de l’enfant et une occasion de permettre aux parents de l’enfant de s’engager à l’élever dans la foi chrétienne. Le problème principal en cela est que cette façon de faire déforme totalement le sens du baptême. Dans la Bible, le baptême n’a rien à voir avec l’éducation spirituelle que doit recevoir un nouveau-né. C’est un acte d’obéissance par lequel un pécheur exprime sa foi au Sauveur, s’engage à se conformer à la volonté de Dieu, et obtient, grâce au sang de Jésus, le pardon de ses péchés.

2. Le baptême des enfants serait valable parce que c’est une vieille tradition de l’Église.

Il est vrai que la pratique de baptiser des enfants remonte très loin dans l’histoire chrétienne, mais aucune preuve ne permet de dire que Jésus et ses apôtres l’ont instituée. La Bible n’en parle pas du tout. Aucun auteur du deuxième siècle ne parle clairement du baptême des enfants, ni pour l’appuyer ni pour s’y opposer. Le célèbre Justin Martyr, qui mourut en 166 apr. J.-C., était de l’Église de Rome mais ne semblait pas connaître un tel baptême. Dans son Apologie I, 61, il donne une raison pour le baptême qui exclut le baptême des nouveau-nés : « Pour ce qui est [du baptême d’eau] nous avons appris des apôtres cette raison. Puisque lors de notre naissance nous naissons sans notre connaissance ou notre choix, le mélange fortuit de nos parents ; et ensuite nous sommes élevés dans l’habitude du mal et des leçons de l’iniquité. Or, pour que nous ne restions pas ainsi les fils du hasard et de l’ignorance, mais de choix et de connaissance, l’eau vient nous obtenir la rémission de toutes nos fautes passées. » Justin fait donc un contraste : pour notre naissance physique, nous n’avons pas de choix ; pour la naissance spirituelle lors du baptême, nous devons choisir en connaissance de cause.

Au troisième siècle, le baptême des enfants était répandu, mais il n’était pas accepté partout. Tertullien, par exemple, un « Père de l’Église » d’Afrique, qui naquit vers 150 et mourut entre 220 et 240, était hostile au baptême des petits enfants.

Mais en réalité, même une vieille tradition, même une tradition qui semble être acceptée universellement, si elle ne provient pas de Jésus et des apôtres inspirés, si elle n’est pas enseignée dans les pages de la Bible, ne fait pas autorité pour l’enfant de Dieu. Jésus met solennellement en garde contre le danger de se laisser guider par les traditions humaines. Il dit en Marc 7.7,8 : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. »

3. La Bible parle du baptême de plusieurs familles entières. Comme une famille a généralement des enfants, ceux-ci ont dû recevoir le baptême aussi.

Nous voyons la conversion de trois familles entières dans le livre des Actes : Corneille (10.44-48), Lydie (16.14,15) et le geôlier philippien (16.32-34). On nous dit qu’il y avait sûrement des enfants dans ces familles et que ces enfants ont donc été baptisés. Mais dans le cas de la famille de Corneille, le texte parle explicitement de « ceux qui écoutaient la parole ». Pour ce qui est du geôlier, il est dit que Paul et Silas « lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison », et après le baptême, « il se réjouit avec toute sa famille de ce qu’il avait cru en Dieu ». Est-ce que les bébés, aussi, ont suivi la prédication et se sont-ils réjouis de la conversion du geôlier ? Quant à Lydie, afin de s’appuyer sur son cas pour soutenir le baptême des bébés, il faut supposer : 1) qu’elle était mariée (sa « famille » pouvait se composer de sœurs, de neveux, de domestiques, etc.) ; 2) qu’elle avait des enfants ; 3) que quelques-uns de ces enfants étaient des bébés. Tout cela est possible, mais pas forcément le cas. On peut avoir une famille sans être marié, sans avoir des enfants, ou sans avoir des bébés ou enfants très jeunes.

4. Il ne serait pas normal de refuser à son enfant les bénédictions qu’apportent le baptême et l’appartenance à l’Église (pardon, renaissance, participation à la vie divine, aide pour la croissance spirituelle, etc.). Pourquoi attendre pour faire vivre le don de Dieu à l’enfant ?

Il faut se rappeler que celui qui n’a pas encore péché n’a pas besoin de pardon et n’est point séparé de Dieu. En même temps il faut dire que la personne qui reçoit le baptême doit croire et s’engager personnellement pour que le baptême ait sa valeur. « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.16). « Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible » (Actes 8.36,37). « Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés » (Actes 2.41). Le baptême « ne consiste pas à laver les impuretés du corps, mais à s’engager envers Dieu avec une conscience pure » (1 Pierre 3.21, Bible du Semeur). Penser que le baptême peut avoir des effets profonds dans la vie d’une personne, quelle que soit la croyance, l’intention ou l’attitude de la personne, c’est traiter le baptême comme une formule magique plutôt qu’une expression sincère de la foi de celui qui a besoin de la grâce de Dieu.

Une personne qui croit peut certainement demander à Dieu d’accorder des bénédictions (telle que la guérison) à d’autres personnes, même si ces personnes ne croient pas. Mais le Christ a clairement commandé certaines choses qu’une personne doit faire elle-même pour être sauvé : croire, se repentir, confesser sa foi en Christ et se faire baptiser (Marc 16.16; Luc 13.5; Matt. 10.32,33). Il n’a jamais suggéré que quelqu’un pourrait faire ces choses au nom d’un autre ou prendre un engagement pour lui sans son consentement. « Chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (Rom. 14.12).

5. Ne pas baptiser son enfant serait ne pas respecter le souhait de Jésus, qui a bien dit : « Laissez venir à moi les petits enfants ».

Avant d’en tirer des conclusions sur le baptême des enfants, il est important de considérer le contexte de ces propos du Seigneur : « On lui amena des petits enfants, afin qu’il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient. Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent… Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains » (Marc 10.13-16). On n’amenait pas ces enfants pour les faire baptiser. On ne prenait aucun engagement au nom de ces enfants. On ne prétendait pas que ces enfants aient besoin de repentance ou de pardon. On demandait simplement à Jésus de prier pour eux et de poser ses mains sur eux (voir Matt. 19.13-15). Les enfants étaient importants aux yeux de Jésus et méritaient son temps et son attention. Mais la parole qu’il a prononcée à cette occasion n’avait rien à voir avec le baptême.

Le baptême des enfants ne correspond pas au baptême biblique

1. Les conditions pour recevoir le baptême

Le Nouveau Testament nous parle de trois choses qui doivent précéder le baptême : Il faut écouter l’Évangile (Rom. 1.16; 1 Cor. 15.1,2), croire en Jésus comme Fils de Dieu (Marc 16.15,16; Actes 2.41; 8.12,13,36,37; 18.8), et se repentir de ses péchés (Luc 24.46,47; Actes 2.38).

La repentance est la décision ferme et sincère d’abandonner ses péchés et de pratiquer la volonté de Dieu. Cette exigence s’accorde avec la description du baptême en 1 Pierre 3.21 : « Le baptême… est l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu. » Quand on se fait baptiser, on s’engage à suivre Jésus. Sans repentance, sans engagement, sans désir de changer de vie, le baptême n’a plus sons sens.

Qui peut être baptisé ? Celui qui entend l’Évangile, croit en Jésus, et se repent de ses péchés. Au vu de ce que nous venons de lire, qu’est-ce qu’on peut dire de la pratique de baptiser des bébés ? Il est claire qu’un nouveau-né n’est capable de remplir aucune de ces conditions.

2. Le but du baptême.

Dans la Bible, le baptême est toujours pour le pardon des péchés, et là on parle de ses péchés personnels et non pas les péchés commis par autrui. Pierre dit le jour de Pentecôte : « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé… pour le pardon vos péchés » (Actes 2.38). Ananias dit à Saul de Tarse : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés » (Actes 22.16).

L’enfant n’a pas encore commis du péché, et il ne vient pas dans ce monde ayant une âme déjà souillée par le péché d’autrui. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle des « innocents ». N’ayant pas de péché, les bébés n’ont pas besoin du baptême.

3. La forme du baptême.

Le baptême biblique est une immersion dans l’eau. Cela est clair quand on considère le sens du mot grec qui est traduit par baptiser (il signifie « immerger »), quand on regarde les exemples bibliques où des personnes « descendent dans l’eau » pour recevoir le baptême et en sortent après (Actes 8.38,39; Matt. 3.16), et quand on réfléchit au symbolisme du baptême qui représente la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus (Rom. 6.2-7; Col. 2.12). La vaste majorité des soi-disant baptêmes administrés aux enfants se font par aspersion et ne constituent même pas des baptêmes. (Pour une étude plus approfondie de ce sujet, voyez Chemin de Vérité, Vol. 10, No. 4, La forme et le but du baptême.)

Conclusion

Dieu ne vous demande pas de faire baptiser votre nouveau-né. Il vous demande de faire de votre mieux pour l’éduquer de telle sorte qu’il se donne au Seigneur quand il sera assez grand, mais la Bible ne vous autorise nulle part à faire le choix à la place de votre enfant.

Si vous avez été « baptisé » quand vous étiez trop jeune pour savoir de quoi il s’agissait, si vos parents ont cru et se sont engagés à votre place, sachez que vous n’avez pas encore fait ce que Dieu demande. Cette cérémonie que l’on fait autour d’un bébé n’est pas le baptême dont parle la Parole de Dieu. Pour être sûr d’avoir obéi à Dieu, sûr de votre salut, « repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38).

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 3)


Voir aussi Les cérémonies de présentation d’enfant.

Les cérémonies de présentation d’enfant

Certaines dénominations qui n’acceptent pas le baptême des enfants organisent plutôt des cérémonies de présentation d’enfant. Une Église chrétienne évangélique au Canada, par exemple, explique sur son site web : « Puisque nous ne baptisons pas les nouveau-nés à notre Église, nous offrons la possibilité aux parents chrétiens de présenter leur enfant au Seigneur et à l’Assemblée lors d’une cérémonie spéciale à cet effet le dimanche matin. » Bien que cette Église elle-même reconnaît le parallèle entre cette cérémonie et le baptême des enfants (qu’elle rejette), il est surprenant de trouver la prétention que cette pratique trouve son origine dans la Bible.

Étant donné que le Nouveau Testament ne recommande pas et ne fournit aucun exemple d’une telle cérémonie dans les Églises, en quoi son origine se trouve-t-elle dans la Bible ? On nous parle du commandement divin en Exode 13.12 : « Tout premier-né sera consacré au Seigneur. » Ce commandement, en fait, n’a rien à voir avec les cérémonies qu’on veut justifier, ni dans sa raison d’être ni dans son application. Dieu expliqua au peuple d’Israël : « Le jour où j’ai frappé tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël » (Nombres 3.13). Non seulement ce commandement ne concernait pas les enfants qui n’étaient pas des premiers-nés, mais il ne concernait ni les petites filles ni les premiers-nés de la tribu de Lévi (Nombres 3.40,41). Quant à l’application de la loi, il s’agissait de payer un montant d’argent pour « le rachat » de l’enfant quand il aurait un mois (Nombres 18.15,16). Une autre loi ordonnait un sacrifice pour la purification cérémonielle de toute femme après son accouchement (Lév. 12). Il est question de ce sacrifice en Luc 2.21-24 après la naissance de Jésus. Ces commandements font clairement partie de l’alliance mosaïque plutôt que la nouvelle alliance.

On cite également l’exemple d’Anne, la mère de Samuel, pour justifier les présentations d’enfants dans les cultes. Anne avait été stérile, mais elle pria Dieu avec ferveur de lui donner un fils. Elle promit que si Dieu exauçait sa prière, elle consacrerait l’enfant à l’Éternel pour toute sa vie. Dieu lui donna un fils. Après que l’enfant a été sevré, sa mère le confia au prêtre Éli qui servait au tabernacle. Elle ne voyait plus son fils sauf quand elle allait au tabernacle pour le sacrifice annuel et apportait un habit pour l’enfant. Cet acte de piété chez Anne ne correspond pas aux cérémonies modernes dont nous parlons, et ce n’est pas du tout de cette manière que l’on recommande aux mères chrétiennes d’élever leurs enfants dans le Seigneur.

Il est normal de se réjouir avec un frère ou une sœur bénis par la naissance d’un enfant (1 Cor. 12.26). Il est bien de rappeler aux parents leur devoir en ce qui concerne l’éducation spirituelle de leurs enfants (Éph. 6.4; Tite 2.3,4). Il convient de remercier Dieu de la grâce que représente le don d’un enfant et de lui demander la sagesse dont on a besoin comme parent.

Mais méfions-nous d’instituer des cérémonies religieuses de notre propre chef. La Bible est notre seul guide. N’allons pas au-delà de ce qui est écrit. Soyons honnêtes avec nous-mêmes : ce n’est pas parce que le Nouveau Testament nous enseigne de le faire qu’on crée des cérémonies de présentation d’enfant ; c’est parce qu’on veut quelque chose de semblable au baptême des enfants pratiqué par les autres. On a besoin de se rappeler l’avertissement que Moïse adressa aux Israélites concernant leurs voisins religieux : « Garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant… Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même » (Deut. 12.30).

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 3)

Combien de chemins mènent à Dieu ?

Existe-t-il plusieurs chemins qui mènent à Dieu ? Si nous parlons de chemin dans le sens d’un parcours par lequel nous passons, selon l’action providentielle de Dieu dans nos vies, la réponse est sans doute « Oui ! ». Tout en respectant la liberté de choix (le libre arbitre) qu’il a donnée à chaque être humain, Dieu crée et se sert de circonstances pour favoriser notre salut. Il est certainement à l’œuvre de plusieurs manières que nous ne serons jamais à même de comprendre.

Telle personne cherche le bonheur dans la drogue, l’argent, le sexe, l’éducation ou autre chose qu’offre le monde, et finit par être déçue et reconnaître que son âme ne trouvera jamais de repos jusqu’à ce qu’elle cherche le repos en Dieu. Telle autre personne est attirée par sa curiosité – elle veut découvrir ce livre « mystérieux » qu’on appelle la Bible. Une troisième personne cherche Dieu après avoir été touchée en voyant ou en étant l’objet d’un acte d’amour chrétien. Telle autre se trouve dans une situation désespérée, que ce soit un problème médical ou financier ou social ; elle prie Dieu, et Dieu le délivre du danger, peut-être de manière extraordinaire. La délivrance d’un problème physique, en effet, peut pousser à rechercher le salut spirituel. Des millions de Soudanais, victimes des violences perpétrées par un régime islamiste radical, se sont convertis au christianisme. Dieu s’est servi même de ces actes terribles : selon un de ces convertis, « les gens ont le vrai Islam, et ils préfèrent Jésus ».

Qu’on accepte ou rejette la prétention que la violence est un trait du « vrai » Islam, l’idée que ces Soudanais ont choisi Jésus nous mène à un tout autre sens de l’expression « chemin vers Dieu ». Évidemment, Dieu œuvre de diverses manières dans la vie de chacun, mais nous voulons savoir s’il y a diverses manières d’être sauvé par Dieu. Y a-t-il une seule vraie religion, ou bien est-ce que toutes les religions se valent ? Existe-t-il un ensemble de principes qu’il faut suivre pour être accepté par Dieu, ou bien peut-on atteindre le paradis par une religion quelconque ? Faut-il absolument connaître Jésus et croire en lui ?

« Je suis le chemin… »

Pour trouver la réponse, commençons par quelques-unes des nombreuses déclarations catégoriques à ce sujet dans la Bible.

« Jésus dit [à Thomas] : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14.6)

« [Jésus] leur dit : Vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés ; car si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés. » (Jean 8.23,24)

« Sachez-le tous, et que tout le peuple d’Israël le sache ! C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous… Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » (Actes 4.10,12)

« Le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. » (2 Thessaloniciens 1.7-9)

« Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même ; celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu’il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils. Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. » (1 Jean 5.10-12)

Pour nous qui croyons que la Bible est la parole inspirée de Dieu, notre réaction à ces versets est probablement ceci : « Il est donc clair que Dieu l’a dit. C’est réglé. Nous le croyons. » Mais considérons quelques vérités qui nous aideront à comprendre pourquoi Dieu parle de façon si catégorique à ce sujet.

Pourquoi Jésus serait-il le seul chemin ?

Le problème de l’homme

Avant de comprendre et d’apprécier l’Évangile, il faut reconnaître que le péché condamne l’homme et le sépare de Dieu. Ce n’est pas simplement l’homme dans un sens général ou abstrait. Chaque être humain, chaque personne responsable de ses actes, s’est rendu coupable de péché en faisant ce qui est contraire à la loi de Dieu, une loi écrite dans notre cœur, rendue encore plus détaillée dans l’Écriture. L’apôtre Paul consacre les premiers chapitres de son Épître aux Romains à la condition désespérée des hommes à cause du péché.

« Ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses… Par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres… L’irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l’injustice. Tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec… Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi. Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés…

Il n’y a point de juste,
Pas même un seul ;
Nul n’est intelligent,
Nul ne cherche Dieu ;
Tous sont égarés, tous sont pervertis ;
Il n’en est aucun qui fasse le bien,
Pas même un seul…
Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. » (Romains 1.32; 2.5,6,8,9,12,13; 3.10-12,23)

Non seulement tous les hommes ont commis du mal et sont sous la condamnation, mais ils ne peuvent pas enlever leurs propres péchés ou les compenser par leurs bonnes œuvres. Une loi qui ordonne le bien et interdit le mal n’a pas la fonction de rendre juste celui qui est déclaré injuste à cause de sa désobéissance. « Si une loi avait été donnée qui puisse procurer la vie aux hommes, alors l’homme pourrait être rendu juste devant Dieu par le moyen de la loi. Mais l’Écriture a déclaré que le monde entier est soumis à la puissance du péché » (Galates 3.21,22, FC). Si quelqu’un a mis du poison (par analogie avec le péché) dans un plat, le fait d’y ajouter des ingrédients ayant des vitamines et protéines (les bonnes œuvres) n’empêchera pas le poison de tuer. Le pécheur ne peut rien faire pour effacer ou cacher son propre péché.

La nature de Dieu

Pour vraiment comprendre l’Évangile, il faut reconnaître aussi certains attributs de Dieu. Il est, bien sûr, souverain. Cela veut dire qu’il est le Roi et qu’il peut faire ce qu’il veut. « C’est moi qui suis Dieu. Je le suis dès le commencement, et nul ne délivre de ma main ; j’agirai : qui s’y opposera ? » (Ésaïe 43.12,13). Si l’on ne voyait que cette qualité de Dieu, on dirait que Dieu peut simplement effacer les péchés des hommes de façon arbitraire et ne pas en tenir compte. Il pourrait ainsi permettre aux hommes de s’approcher de lui, quel que soit le chemin qu’ils empruntaient.

Mais Dieu est non seulement souverain ; il est juste et saint aussi. Parfaitement juste et saint. Et il refuse de compromettre sa justice. « Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (2 Timothée 2.13). Parce que Dieu n’acceptera jamais de faire le mal, la Bible nous rappelle qu’il est impossible qu’il mente (Hébreux 6.18). Mais sa justice l’empêche également d’accorder sa faveur aux coupables. Le prophète Habacuc lui dit : « Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l’iniquité » (Habacuc 1.13). Abraham demanda un jour au Tout-Puissant : « Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice ? » (Genèse 18.25). Dieu n’est pas un juge humain que l’on peut corrompre ou qui fera du favoritisme. Il fait respecter sa sainte loi, mais cela veut dire qu’il doit administrer la peine qu’ordonne cette loi, celle qui déclare « dignes de mort ceux qui commettent de telles choses ».

Heureusement pour nous, Dieu est aussi un Dieu d’amour, plein de compassion et de miséricorde. Cet attribut est tellement remarquable chez Dieu que l’apôtre Jean dit simplement : « Dieu est amour » (1 Jean 4.8). À cause de son amour, il ne veut pas punir : « Je suis vivant ! Dit le Seigneur, l’Éternel, ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure » (Ézéchiel 33.11).

Comment Dieu peut-il donc être fidèle à sa propre nature, sa justice aussi bien que sa miséricorde ? La Bible parle de quelque chose qui s’appelle l’expiation. Expier, c’est couvrir un péché ou annuler l’effet du péché par un acte qui ôte la souillure ou la culpabilité. Dieu enseigna ce principe au peuple Israélite au moyen des sacrifices ordonnés dans la loi de Moïse. « Car l’âme de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il servît d’expiation pour vos âmes, car c’est par l’âme que le sang fait l’expiation » (Lévitique 17.11). Le Nouveau Testament souligne la même idée : « Presque tout, d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon » (Hébreux 9.22). Puisque le salaire du péché, c’est la mort (Romains 6.23), le pécheur qui offre un sacrifice demande à Dieu d’accepter la vie de la victime à la place de la sienne.

Dieu enseigna ce principe à travers le sacrifice des animaux sous la loi de Moïse (même au temps des patriarches, tels qu’Abraham, Isaac et Jacob). Mais la personne qui réfléchissait aurait pu reconnaître un problème dans ce système : la vie d’un animal n’est pas égale à la vie d’un homme. Le Nouveau Testament confirme cette pensée gênante : « Il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés » (Hébreux 10.4). Il fallait un homme qui puisse donner sa vie pour les coupables, mais un homme pécheur ne pourrait jamais servir de sacrifice valable. (Voilà pourquoi les animaux qu’on sacrifiait, ombres et symboles du sacrifice à venir, devaient toujours être « sans défaut ».) Un homme criblé de dettes ne peut pas sortir son prochain de la dette ; il faut un riche. Or, étant tous des pécheurs, tous les hommes sont endettés, incapables de se sauver, incapables de sauver les autres. Pour nous sauver donc, il fallait une personne sans péché.

Jésus est la seule personne qui pourrait servir de sacrifice valable. Étant sans péché (1 Pierre 2.22; 1 Jean 3.5; etc.), Jésus n’avait pas de dette à payer ; au contraire, sa richesse spirituelle est inimaginable. Étant, pas simplement un homme, mais le Fils de Dieu, la valeur de sa vie dépasse celle de tous les hommes réunis. Il peut racheter par sa mort, non pas un seul pécheur, mais tous les pécheurs qui se confieront en lui. « Celui qui n’a point connu le péché, [Dieu] l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Corinthiens 5.21).

Voilà donc pourquoi nous trouvons ces déclarations sans appel concernant le seul Sauveur : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Timothée 2.5,6). « Sachez donc, hommes frères, que c’est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé, et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse » (Actes 13.38,39).

De faux arguments

Trop de personnes se laissent embrouiller et persuader par des arguments captieux contre l’enseignement de la Bible sur ce point, des arguments erronés qui ne font qu’égarer.

« Toutes les religions sont pareilles. Les noms pour Dieu varient, et on insiste sur différentes vérités, mais au fond c’est la même chose. » Il est vrai que les différentes religions ont beaucoup en commun – c’est normal, puisque, selon Romains 2.14,15, Dieu a écrit sa loi dans les cœurs de tous les hommes. Mais les différentes dénominations dites « chrétiennes » se contredisent sur beaucoup de choses : la manière d’adorer Dieu, la manière de déterminer sa volonté, les conditions du salut, les rôles des hommes et des femmes, et même la nature de Dieu (Existe-t-il en trois personnes divines ? S’agit-il d’une seule personne divine qui s’appelle Jésus ? Ou bien, Jésus n’est-il rien qu’un ange glorifié ?). Les divergences entre les religions mondiales sont encore plus frappantes : l’Islam (Sunnisme et Chiisme), le Judaïsme, l’Hindouisme, le Bouddhisme, le Confucianisme, le Shintoïsme, et toutes les religions tribales et traditionnelles du monde. Aucune de ces religions n’enseigne ce que dit le Christianisme sur l’œuvre de Dieu pour racheter les hommes pécheurs par le sacrifice de son propre Fils. Le Christianisme dit qu’il y a un seul Dieu éternel qui créa l’univers. L’Hindouisme dit que tout est Dieu : vous êtes Dieu, je suis Dieu, l’objet sur lequel vous êtes assis est Dieu. L’Islam nie que Jésus est le Fils de Dieu et qu’il est mort pour nos péchés. Non. Toutes les religions ne sont pas pareilles.

« Les différentes religions sont bien différentes, mais elles sont quand même toutes valables. » La liberté de culte ordonne que tous les points de vue religieux soient protégés ; toute personne a le droit de croire ce qu’elle veut. Mais on ne doit pas tirer de là la conclusion que tous les points de vue ont la même validité.

La base de ce raisonnement est l’idée que la vérité est subjective, qu’elle dépend du goût et de la volonté de la personne qui croit. Ainsi, vous auriez votre vérité, et moi, j’aurais la mienne. Soyons francs : nous n’acceptons pas un tel raisonnement dans les autres domaines de la vie – pourquoi l’accepter en ce qui concerne la vie spirituelle ? Si, par exemple, un maître d’école enseignait aux enfants que deux et deux peuvent faire cinq ou six si quelqu’un le croit sincèrement, ce maître ne garderait sûrement pas son poste. Si un fabricant de cigarettes prétendait, pour vendre ses produits, que le tabac n’est pas nuisible à la santé de la personne qui ne veut pas qu’il soit nuisible, on condamnerait cette société pour publicité mensongère. La vérité objective existe. Si ceux qui affirment avec confiance que toute vérité est subjective étaient capables de prouver que leur prétention est juste, ils auraient établi au moins une vérité objective et auraient démenti par là leur propre position.

« Une personne qui pense qu’elle a raison et que tous ceux qui disent le contraire ont tort est forcément arrogante et mesquine. »

Voilà un exemple classique de l’erreur de logique appelée ad hominem. Il s’agit d’un effort d’invalider un argument en s’attaquant au caractère de ceux qui l’avancent. C’est un sophisme évident, car la vérité d’une position ne dépend nullement des qualités de ceux qui y croient. Même si tous les chrétiens qui disent que le salut se trouve uniquement en Christ étaient réellement arrogants et immoraux, cela ne serait pas une preuve qu’ils avaient tort de croire ainsi.

D’ailleurs, il n’y a aucune raison d’accuser d’arrogance tous ceux qui croient qu’il y a une seule voie de salut. Supposez que vous avez fait tout votre possible pour découvrir la vérité et que vous avez été convaincu que le message du christianisme est vrai. Vous avez humblement accepté comme un don merveilleux de la part de Dieu l’Évangile concernant la mort et la résurrection de Jésus pour sauver les hommes du péché. Êtes-vous automatiquement arrogant et méchant pour avoir accepté que ce message est vrai, même si la conclusion logique est que ceux qui rejettent ce message sont dans l’erreur ? Pas du tout. Autrement, la même accusation s’applique à la personne qui insiste que toute vérité est subjective et que ceux qui croient qu’elle ne l’est pas sont dans l’erreur.

« Ceux qui croient en Jésus le font simplement parce qu’ils sont nés dans un milieu chrétien. Leur croyance ne peut pas être valable, car s’ils étaient nés en Arabie, par exemple, ils seraient certainement musulmans. »

Nous avons affaire ici à un faux raisonnement appelé « sophisme génétique ». C’est une méthode d’analyse consistant à critiquer ou à approuver une croyance ou une théorie non pas en analysant son contenu, mais en se fondant sur sa genèse, et tout particulièrement sur les intentions attribuées à son auteur. Le fait vous croyez certaines choses à cause du pays et de l’époque où vous êtes né n’a rien à voir avec la vérité de ces croyances. Si vous étiez né en Grèce il y a des millénaires (ou n’importe où au monde avant le temps de l’astronome polonais, Nicolas Copernic, du 16e siècle), vous auriez probablement cru que le soleil tournait autour de la terre. Est-ce que cela suggère que votre croyance que la terre gravite autour du soleil est fausse ou injustifiée ? Bien sûr que non ! Si vous avez accepté aveuglément que Jésus est le seul chemin parce que vos parents vous l’ont dit, ou si vous l’avez accepté après des années de recherches et de réflexion sur la fiabilité des documents du Nouveau Testament, les prophéties de l’Ancien Testament et les données historiques qui appuient la résurrection de Jésus, quel que soit le moyen par lequel vous avez fini par le croire, tout cela ne change pas la réalité concernant le Christ et son rôle dans le salut de l’homme.

Conclusion

La Bible est claire : Jésus est le seul chemin, et nul ne vient au Père que par lui. Quand Jésus priait dans le jardin de Gethsémané, peu de temps avant son arrestation, sa torture et son exécution sur la croix, il éprouvait de l’angoisse. Il suppliait Dieu de l’épargner. « Il se jeta sur sa face, et pria ainsi : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Matthieu 26.39). S’il avait été « possible » de sauver l’homme d’une autre manière, sans que ce soit par la mort de son Fils bien-aimé, pensez-vous que Dieu aurait refusé ce que Jésus demandait ? Aurait-il réellement demandé à Jésus de souffrir inutilement cette humiliation, cette douleur atroce, cette souffrance inexprimable, sans que cela soit nécessaire ? Si la mort de Jésus n’était pas le seul remède aux péchés des hommes, la venue de Jésus sur terre n’aurait pas de sens, et la fermeté des premiers chrétiens face à la persécution violente serait de la folie.

Il se peut que l’on nous traite d’hommes ayant l’esprit borné et que l’on nous persécute parce que nous refusons d’admettre que les autres voies de salut soient valables. Quoi qu’il en soit, restons fidèles à la vérité de l’Évangile. Ne minimisons jamais l’importance vitale de la croix de Jésus. Ne minimisons ni la gravité de notre péché, ni la sainteté de Dieu, ni la nécessité absolue de la mission de Jésus. Il n’est pas un chemin parmi tant d’autres – il est LE chemin.

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 1)

Totalement mauvais ?

Quand Dieu interrogea Adam sur le péché qu’il avait commis en mangeant le fruit défendu, ce dernier n’hésita pas d’accuser Ève. Il dit à Dieu : « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. » Ève, à son tour, au lieu de reconnaître sa faute, accusa Satan : « Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé » (Gen. 3.12,13). Une doctrine répandue de nos jours permet à tout le monde de rejeter sur autrui la faute de ses péchés. Il s’agit de la doctrine de « la dépravation totale », qui prétend que depuis « la chute » (le péché d’Adam et Ève), la nature de toute personne est corrompue dès sa conception dans le ventre de sa mère.

Une version assez extrême de cette pensée fut propagée par le réformateur protestant Jean Calvin il y a environ 500 ans. Il écrivit : « Tous les hommes sont conçus dans le péché, et naissent les enfants de colère, indisposés à tout bien, inclinés au mal, morts dans le péché, et esclaves du péché. Et sans la grâce régénératrice du Saint-Esprit, ils ne veulent ni ne peuvent retourner à Dieu, corriger leur nature dépravée, ou se disposer à sa correction. » Ceux qui épousent ce point de vue ont l’habitude de dire que l’homme est « totalement dépravé ».

Contrairement à beaucoup de Protestants et d’Évangéliques, l’Église Catholique ne dit pas que la dépravation de l’homme est « totale », mais elle maintient que la nature de l’homme subit un changement. Selon le Catéchisme de l’Église Catholique, « Adam et Ève commettent un péché personnel, mais ce péché affecte la nature humaine qu’ils vont transmettre dans un état déchu. C’est un péché qui sera transmis par propagation à toute l’humanité, c’est-à-dire par la transmission d’une nature humaine privée de la sainteté et de la justice originelles » (#404).

Ne pourrait-on pas dire alors que si nous péchons, c’est par la faute d’Adam et Ève ? Serions-nous vraiment capables de faire le bien, étant nés avec cette nature déchue, corrompue et affaiblie ?

Selon certains enseignants religieux, nous n’en sommes pas capables. Le Catéchisme de l’Église Réformée de France dit que la grâce de Dieu « n’est point à la disposition des hommes. On ne peut même pas la désirer sérieusement. Pourquoi pas ? Parce que tout homme au fond de lui-même est mauvais, détourné des choses de Dieu et son ennemi. Il ne peut rien entreprendre ni désirer qui ne soit marqué de cette tendance naturelle. » Mais que dit la Bible à ce sujet ?

Dieu s’attend à ce que les hommes le cherchent.

Même s’ils ne le font pas toujours comme cela se doit, les hommes sont capables de chercher Dieu. « Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitent sur toute la surface de la terre… il a voulu qu’ils cherchent Dieu, et qu’ils s’efforcent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous » (Actes 17.26,27). « Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hébreux 11.6). Comment Dieu pourrait-il être le rémunérateur de ceux qui le cherchent si, compte tenu de notre dépravation totale, aucun de nous ne serait capable de le chercher ou même de vouloir le chercher ?

Jésus dit aux hommes : « Cherchez, et vous trouverez » (Matthieu 7.7), et « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matthieu 6.33). Tant de promesses vaines, si cette doctrine de la dépravation était vraie.

Jésus dit qu’un homme peut vouloir faire la volonté de Dieu.

Jésus dit : « Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef » (Jean 7.17). Selon la doctrine de la dépravation totale, personne ne pourrait savoir que l’enseignement de Jésus était de Dieu, car personne ne peut vouloir faire sa volonté.

Paul montre que « la chute » n’a pas détruit la conscience de l’homme.

La « chute » n’a évidemment détruit ni la conscience de l’homme ni son sens du bien et du mal : « Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusent ou se défendent tour à tour » (Romains 2.14,15).

La Bible enseigne qu’il y a des hommes qui, bien que coupables de péché et ayant besoin du pardon, arrivent à faire du bien. Corneille, qui n’était pas encore né de nouveau, est décrit de cette façon en Actes 10.2 : « Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement. » La suite de l’histoire montre qu’il avait besoin d’entendre des paroles par lesquelles il serait sauvé (Actes 11.14). Il était donc un pécheur, comme chacun de nous, mais il n’avait certainement pas l’air d’un homme « totalement dépravé ».

La Bible invite les hommes à bien choisir.

« Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir… Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel » (Josué 24.15). « Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché ; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez » (Ézéchiel 18.31,32). « Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive » (Jean 7.37). « Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie, gratuitement » (Apocalypse 22.17). Du début à la fin la Bible est remplie d’appels pleins d’amour qui n’auraient aucun sens, qui seraient même cruels, si l’homme perdu n’avait aucune possibilité d’y répondre.

Jésus dit que certains ont le cœur honnête et bon.

Dans le texte qu’on a l’habitude d’appeler la Parabole du Semeur (Luc 8.5-15), Jésus décrit différentes sortes d’auditeurs de la Parole de Dieu et les différentes manières de recevoir cette semence spirituelle. En expliquant ce qui arrive quand la semence tombe dans la bonne terre et porte beaucoup de fruit, le Seigneur dit : « Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance » (Luc 8.15). Évidemment, certains, au lieu d’avoir un cœur dépravé, ont un cœur honnête et bon. L’état de ton cœur dépend de toi : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie » (Proverbes 4.23).

Notre situation ne diffère pas fondamentalement de celle d’Adam.

En fait, tout comme Adam ne fut pas créé mauvais, pourtant il céda à la tentation et choisit le mal, nous autres, nous sommes tentés et devons choisir soit de céder soit de résister. Le diable emploie souvent les mêmes tactiques contre nous que ceux par lesquels il a séduit Ève : « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie » (1 Jean 2.16; voir Gen. 3.6). Au lieu d’avoir une nature différente de celle d’Adam, nous sommes tentés de la même manière et devons faire de notre mieux pour résister.

Oui, nous finissons tous par pécher, mais nous devons en accepter humblement la responsabilité. Nous devons aussi prendre du courage dans la certitude que nous sommes capables de nous tourner vers Dieu et de croire à son Évangile pour être sauvés.

La puissance de Dieu pour le salut

Liée à cette idée de dépravation est une doctrine corollaire qui ne fait pas honneur à la Parole de Dieu. Cette doctrine prétend que, compte tenu de notre état déchu, le Saint-Esprit doit toucher notre cœur directement et nous amener lui-même à croire en Jésus. Le catéchisme de l’Église Réformée de France exprime l’idée de cette façon : « Nous ne pouvons pas croire en Jésus-Christ par nos propres forces… La foi en Jésus-Christ est l’œuvre directe de Dieu lui-même en nous… Notre foi est le miracle du Saint-Esprit au-dedans de nous… Dieu nous place en face de son Fils mais ne nous laisse pas conclure librement ce que nous allons en penser. S’Il nous laissait libres à ce moment-là, Il nous perdrait sans aucun doute, car de nous-mêmes nous sommes fermés à la grâce et ennemis de Dieu. »

Il est certainement vrai que l’homme ne peut pas se sauver lui-même par ses propres efforts. Il ne peut jamais faire assez de bonnes œuvres pour effacer un seul péché. Sans que Dieu ne prenne l’initiative, aucun pécheur n’aurait le salut. Mais Dieu a bien pris l’initiative : « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Romains 5.8). Cette initiative, il l’a prise en faveur de tous les hommes, car « Dieu ne fait pas acception de personnes » (Actes 10.34). Jésus a donc ordonné que la repentance et le pardon des péchés soient prêchés à toute la création (Luc 24.47; Marc 16.15).

Nous ne devons pas considérer la Parole de Dieu comme une « lettre morte » qui n’a aucun pouvoir de toucher un cœur si Dieu n’y met pas la main. L’Évangile est « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1.16). « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants » (Hébreux 4.12). Pierre rappelle aux chrétiens : « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu… et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile » (1 Pierre 1.23,25).

Le Saint-Esprit convainc les hommes du péché (Jean 16.8), mais au lieu de toucher directement les cœurs, il agit au moyen d’un instrument, son « épée » qui est la Parole inspirée (Éphésiens 6.17). « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10.17; voir aussi Jean 20.30,31).

Il n’y a pas d’appel de Dieu en plus de l’Évangile. C’est par l’Évangile que l’on est tous appelé (2 Thessaloniciens 2.14). Si tous les hommes n’acceptent pas l’Évangile, la faute n’est ni à une nature totalement dépravée ni à Dieu, qui n’aurait pas envoyé son Esprit pour leur donner la foi. Ce n’est pas que Dieu fait du favoritisme. La faute est bien à l’homme, un être libre. Jésus dit à certains : « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (Jean 5.40). Nous ne devons pas simplement attendre que Dieu ait pitié de nous et nous accorde la foi ; il nous tend le bouée de sauvetage – saisissons-le ! Nous en sommes capables !


Il n’est pas trop difficile de reconnaître que tous les hommes sont pécheurs – nous voyons nos propres défauts et ceux des autres. Dire, par contre, que l’homme « non régénéré » ne peut rien entreprendre ni désirer qui ne soit marqué de ses mauvais penchants semble bien exagéré. Nous voyons quand même des actes d’héroïsme, de générosité, de tendresse, de fidélité dans les circonstances les plus difficiles, et bien d’autres preuves de vertu. Quels arguments, tirés de la Bible, les partisans de la dépravation totale emploient-ils pour soutenir leur croyance ? Voici les deux les plus courants :

« Par nature enfants de colère »

« Nul ne cherche Dieu »

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 3)

Le péché originel

Conséquences du premier péché

Quel est l’état spirituel de l’enfant qui vient de naître ? Porte-t-il des effets de ce qu’on a l’habitude d’appeler « le péché originel » (le péché commis par Adam et Ève dans le jardin d’Éden) ? De fausses réponses à cette question influencent les pratiques et les doctrines de beaucoup d’Églises, qu’elles soient catholiques, protestantes, orthodoxes, ou autres.

Le baptême des enfants

Beaucoup ont enseigné que l’enfant vient dans le monde déjà souillé, ayant hérité ce « péché originel » de ses parents, qui à leur tour l’avaient hérité de leurs parents. La culpabilité et la condamnation seraient ainsi transmises à tout être humain depuis ce premier couple que Dieu a créé jusqu’à nos jours. L’idée du « péché originel » est à l’origine de la pratique du baptême des nouveau-nés. Puisque l’enfant serait dès sa naissance un pécheur, spirituellement mort, il aurait besoin du baptême, même s’il n’était pas capable de le demander. Un prêtre catholique au Cameroun a justifié ainsi cette pratique :

« L’enfant n’a pas choisi le péché originel, et le diable ne lui a pas demandé son avis avant de le lui donner. Il n’a pas dit : « Je te donnerai le péché originel quand tu seras capable de choisir… » Dieu, de la même manière, peut donner sa grâce à un enfant sans son consentement. Certains parents disent à leur enfant qu’il aura la vie divine quand il sera grand, que c’est lui qui va choisir. N’est-ce pas ces mêmes parents qui ont décidé de lui donner la vie humaine sans son consentement ? Pourquoi faut-il le consentement pour la vie divine, infiniment plus importante que la vie humaine ? »

(La faute de raisonnement dans cette citation est qu’en traitant le baptême des enfants, l’auteur suppose que la question du péché originel est déjà réglée ; il traite comme une vérité évidente l’idée que le diable puisse « donner » le péché à un bébé. Mais le principe que le péché souille dès la naissance doit être vérifié à la lumière de la Bible avant d’être admis.)

L’immaculée conception

La doctrine du péché originel posait un problème logique aux théologiens : si nous naissons tous souillés par le péché de nos premiers parents, Jésus-Christ n’aurait pas pu être le sacrifice « sans défaut » pour nous sauver. Sous la loi de Moïse, le sang offert en sacrifice devait être celui d’une bête en bonne santé, sans défaut (Lévitique 22.18-20; Nombres 6.14; Deutéronome 15.21; etc.). Jésus s’est offert et nous a rachetés par son sang, « le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1.19). Le défaut qui aurait disqualifié Jésus, c’est le péché ; mais il n’en avait pas. « Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n’y a point en lui de péché » (1 Jean 3.5). « Lui qui n’a point commis de péché […] a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2.22-24; voir aussi 2 Corinthiens 5.21). Il fallait que Jésus soit sans péché afin de pouvoir porter les nôtres. Mais si le péché est hérité, s’il se transmet d’une génération à l’autre par la simple naissance, Jésus lui-même en aurait été souillé par sa mère, Marie. Même si Marie n’avait pas personnellement commis du péché (ce que la Bible n’affirme nulle part), elle aurait été, selon cette doctrine, contaminée par le péché originel depuis sa naissance et transmettrait cette même souillure à ses enfants, y compris Jésus. C’est ainsi qu’on a inventé une doctrine dont la Parole de Dieu ne dit absolument rien : l’immaculée conception. Beaucoup pensent que cette expression se réfère au miracle par lequel Marie, étant vierge, devint enceinte sans avoir des rapports sexuels. En fait, ce dogme catholique se rapporte à la conception de Marie elle-même dans le ventre de sa mère. Marie aurait été conçue de telle sorte qu’elle ne soit pas souillée par le péché originel. Marie, et plus tard Jésus, auraient ainsi été les seules personnes à naître dans le monde dans un état de pureté. Encore, aucun verset de la Bible ne traite ni de la conception ni de la naissance de Marie.

Que penser donc du péché originel ? Est-ce que le péché héréditaire existe et justifie donc le baptême des nouveau-nés et la doctrine de l’immaculée conception ?

Chacun rendra compte pour lui-même

Un premier problème en ce qui concerne l’idée répandue du péché originel hérité, c’est qu’elle est en conflit avec un principe enseigné tout au long de la Parole de Dieu : la responsabilité individuelle. Il est vrai que mes actions peuvent avoir des effets négatifs dans la vie d’autres personnes, mais ces personnes ne sont pas jugées ou condamnées pour mes péchés.

En Ézéchiel 18, le prophète répond au peuple qui, puni par Dieu, essayait de rejeter la faute sur leurs ancêtres.

« Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Israël : Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées ? Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, vous n’aurez plus lieu de dire ce proverbe en Israël. Voici, toutes les âmes sont à moi ; l’âme du fils comme l’âme du père, l’une et l’autre sont à moi ; l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra […] Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » (Ézéchiel 18.2-4,20)

Dieu avait enseigné ce même principe de justice dans la loi de Moïse : « On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l’on ne fera point mourir les enfants pour les pères ; on fera mourir chacun pour son péché » (Deutéronome 24.16).

Ce principe fondamental de la justice ne s’applique pas seulement dans la vie sur terre ; Dieu nous dit clairement et à maintes reprises qu’il agira selon le même principe d’équité au dernier jugement.

Romains 14.12 dit simplement : « Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (et non, évidemment, pour Adam et Ève).

Deux Corinthiens 5.10 énonce le même principe : « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. » (Remarquez que tout en enseignant que nous serons jugés selon nos actions au lieu des décisions de nos parents ou de nos enfants, ce verset précise que le jugement de chacun concerne ce qui s’est fait quand il était « dans son corps », donc avant sa mort. La prière pour les morts est donc inutile pour deux raisons.)

Jésus, pour sa part, affirme cette même vérité en Matthieu 16.27 : « Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père avec ses saints anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. »

Citons enfin ces versets qui expriment la même idée en termes de semailles et de moisson :

« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. » (Galates 6.7,8)

En parlant du dernier jugement, la Bible ne dit nulle part que Dieu condamnera un enfant pour le péché d’Adam. Selon les versets que nous venons de voir, la seule personne qui rendra compte pour le péché d’Adam, c’est Adam lui-même.

Son sang nous purifie de tout péché

Avant de laisser l’idée que le péché pourrait se transmettre lors de la conception et la naissance d’un enfant, réfléchissons à ceci : la Bible dit en Éphésiens 1.7 qu’en Christ « nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce. » L’apôtre Jean dit à ses frères en Christ : « Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7). Une femme qui est en Christ et qui « marche dans la lumière » serait en communion avec Dieu et avec son Église et purifiée de tout péché. Même si l’on pouvait hériter le péché, comment une femme ainsi purifiée pourrait-elle transmettre une souillure quelconque à son enfant ?

D’où vient l’idée du péché originel ?

Pour ne pas être injustes, reconnaissons qu’il y a un texte biblique qui, à premier abord, semble soutenir la conception du péché originel que nous mettons en doute. Il s’agit de Romains 5.12-21, et notamment les versets 12 et 19 :

« C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché, […] Car, comme par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes. »

Notons premièrement certains éléments-clés qui ne paraissent pas du tout dans ce texte : il ne mentionne ni les enfants, ni la conception, ni la naissance, ni la transmission du péché de la mère à l’enfant.

Rappelons-nous ensuite le contexte de ces versets dans le cadre de l’Épître aux Romains, dans laquelle Paul répond à la question : Comment l’homme peut-il être juste devant Dieu ? L’apôtre met l’accent sur ce que Dieu fait pour nous sauver et sur l’impossibilité pour l’homme de se sauver lui-même par ses propres efforts sans l’intervention de Dieu. Paul consacre la plus grande partie des trois premiers chapitres à prouver que tous les hommes étaient sous la condamnation de Dieu, des objets de sa colère légitime, à cause de leurs péchés : idolâtrie, perversions sexuelles, orgueil, amour de l’argent, ruse, ingratitude, rébellion envers leurs parents, manque de miséricorde, hypocrisie, etc. Il démontre que les Juifs aussi bien que les païens commettaient ces péchés et conclut que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3.23). (On se demande pourquoi Paul se donne la peine de prouver que tous les hommes font du mal et omettent souvent de faire le bien qu’ils devraient faire s’il les considère pécheurs par le simple fait de naître dans le monde, souillés dès le départ par l’acte de leurs premiers ancêtres.)

Paul passe ensuite à une explication et défense de l’Évangile, qu’il a déjà appelé au 1.16 « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ». Cet Évangile nous apprend que par la mort de Christ sur la croix, Dieu a payé notre dette, puni notre péché et ainsi satisfait aux demandes de la justice divine. Pour en bénéficier, le pécheur doit manifester une foi obéissante. Il est incapable d’offrir à Dieu une vie parfaite qui mérite le bonheur éternel ; il doit humblement accepter, par la foi en Christ, le don que Dieu lui offre. Comme Abraham démontrait sa foi en obéissant à l’ordre de quitter sa patrie et plus tard à l’ordre d’offrir en sacrifice son fils, Isaac, le pécheur démontre sa foi par ses actions. Dieu sauve les hommes, non pas sur la base de la circoncision ou l’observance de la loi de Moïse, mais sur la base de la foi en Christ. Au chapitre 5 Paul explique les effets merveilleux de la justification que nous avons à cause de Christ, tels que la paix avec Dieu, l’espérance de la gloire, la consolation dans les afflictions, la certitude de l’amour de Dieu, et la joie. Puis il nous assure que la justification en Christ est plus que suffisante pour annuler les effets du péché d’Adam.

Quels sont les effets du péché d’Adam ? Dieu avait dit à Adam, concernant l’arbre dont le fruit était défendu : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse 2.17). Après le péché d’Adam, deux sortes de morts sont venues : la mort spirituelle (la séparation d’avec Dieu) et la mort physique. Adam et Ève furent bannis du jardin où ils avaient joui de la communion avec leur Créateur, et le processus de la mort physique s’est mis en marche dans leurs corps. Depuis ce jour, nous sommes tous destinés à mourir physiquement, quelles que soient notre justice ou notre méchanceté. Nous subissons les conséquences du péché d’Adam, tout comme les hommes souffrent certains maux tous les jours à cause des méfaits de leurs prochains ou de leurs prédécesseurs. La mort physique vient uniquement de la faute d’Adam – des bébés meurent, mais cela n’a rien à voir avec leur moralité. La mort spirituelle, par contre, est attribuée dans la Bible à la désobéissance de chaque personne individuellement (Éphésiens 2.1 – nous étions morts par nos offenses, pas celles d’autrui).

Au chapitre 7 nous avons un autre indice que l’être humain n’entre pas dans le monde déjà condamné. Dans ce passage Paul détaille le rôle de la loi de Moïse dans l’emprise du péché sur les hommes (ayant dit dans les premiers versets que le chrétien est libéré de cette ancienne loi). Bien qu’elle soit sainte et bonne, la loi aggravait, à cause de la faiblesse humaine, la situation en ce qui concerne le péché. « Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je mourus » (Romains 7.9). Paul pense à un temps où il était « sans loi », inconscient de péché, pas encore condamné à la mort. Apparemment ce temps était l’enfance, avant qu’il ne soit responsable devant la loi, avant qu’il n’en ait connaissance, avant qu’il ne soit condamné par elle. Quand, arrivé à un certain âge, il fut instruit dans la loi et mis devant sa responsabilité envers elle (« le commandement vint »), le péché « reprit vie ». Il se manifesta concrètement dans la violation des commandements, et Paul mourut spirituellement.

Qu’est-ce que Paul veut dire alors, quand il dit en Romains 5.19 : « Par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs » ? Étant donné que, comme nous l’avons vu à maintes reprises, « chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même », il ne veut pas dire que Dieu nous déclare coupables d’un acte que nous n’avons pas commis et n’avions aucun moyen d’empêcher – ce serait contraire à sa justice. Mais comment avons-nous été « rendu pécheurs » par le mauvais choix d’Adam ? On peut certainement constater que depuis Adam, chaque personne naît dans un monde où l’humanité entière (toutes les personnes responsables de leurs actes) est pécheresse. Instruits par des exemples imparfaits, voire corrompus, tous continuent dans le même chemin. Quand David dit en Psaume 51.7 : « Voici, je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché, » il veut dire simplement qu’il est né dans un monde où le péché l’entourait ; ce n’est pas qu’en tant que nourrisson il s’est mis déjà dans la danse. Il est intéressant de noter qu’une traduction littérale d’Actes 2.8 dit : « Comment entendons-nous chacun dans notre propre dialecte, dans lequel nous sommes nés ? » On est « né dans une langue ». Évidemment, l’enfant ne parle pas dès qu’il sort du sein maternel, mais il est entouré d’une langue, et c’est cette langue qu’il apprendra à parler. De même, grâce à Adam et Ève, nous naissons dans un monde empreint du péché. Nous suivons l’exemple de ceux qui nous entourent dès notre enfance. Qui de nous se rappelle le premier péché qu’il a vu ou qu’il a commis ?

Il a aussi été suggéré que « par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs » se réfère à l’idée que tous les êtres humains portent l’étiquette de « pécheur » parce qu’ils subissent tous la punition que le péché a fait venir dans le monde (la mort physique). De la même manière, Jésus porte l’étiquette de « maudit » selon Galates 3.13 : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois. » Christ n’est pas appelé maudit parce qu’il a fait quelque chose de « maudissable », mais parce qu’il a subi le châtiment d’un homme maudit – Deutéronome 21.22,23. La mort est le salaire du péché, et nous recevons tous ce salaire.

Mais pour revenir à l’argument de Paul en Romains 5, le sacrifice de Jésus est suffisant pour annuler tous les effets du péché d’Adam. La mort physique ? « Puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme [Jésus] qu’est venue la résurrection des morts » (1 Corinthiens 15.21). La mort spirituelle ? « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ » (Éphésiens 2.4,5). Cette vie est offerte à tous les hommes qui remplissent la condition d’une « foi qui est agissante par l’amour » (Galates 5.6). « Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5.13). Les petits enfants qui ne sont pas encore capables de croire ne sont pas concernés par cet offre de la vie, car ils ne sont pas encore morts spirituellement. Ils n’ont pas commis de péché et ne sont coupables de rien.

Ainsi, les bébés n’ont pas besoin du baptême, et Marie n’avait pas besoin d’une « immaculée conception ». En réalité, toute personne bénéficie d’une immaculée conception, étant née dans un état de parfaite pureté. Dieu, « le Père des esprits » (Héb. 12.9), de qui nous recevons « toute grâce excellente et tout don parfait » (Jacques 1.17), ne donne pas au nouveau-né une âme déjà souillée (Eccl. 12.9). Répétons-le :

« Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » (Ézéchiel 18.20)

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 2)


Voir aussi Le baptême des enfants.

Le baptême des enfants

Compte tenu de l’innocence des enfants qui viennent de naître, la justification traditionnelle du baptême des nouveau-nés n’est pas valable. Voilà pourquoi nous ne voyons aucune trace de cette pratique dans le Nouveau Testament, où le baptême est toujours accompagné de la foi (Marc 16.16; Actes 18.8; etc.). Il est précisé en Actes 8.12 que « hommes et femmes se firent baptiser ». Quand l’eunuque éthiopien demanda à Philippe : « Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible » (Actes 8.36,37). Évidemment il n’était pas autorisé de baptiser celui qui ne croyait pas.

Les défenseurs du baptême des enfants citent les conversions de familles entières – il y en a trois dans les Actes : Corneille (10.44-48), Lydie (16.14,15) et le geôlier philippien (16.32-34). Ils nous disent qu’il y avait sûrement des enfants dans ces familles et que ces enfants ont donc été baptisés. Mais dans le cas de la famille de Corneille, le texte parle explicitement de « ceux qui écoutaient la parole ». Pour ce qui est du geôlier, il est dit que Paul et Silas « lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi à tous ceux qui étaient dans sa maison », et après le baptême, « il se réjouit avec toute sa famille de ce qu’il avait cru en Dieu ». Est-ce que les bébés, aussi, ont suivi la prédication et se sont-ils réjouis de la conversion du geôlier ? Quant à Lydie, afin de s’appuyer sur son cas pour soutenir le baptême des bébés, il faut supposer : 1) qu’elle était mariée (sa « famille » pouvait se composer de sœurs, de neveux, de domestiques, etc.) ; 2) qu’elle avait des enfants ; 3) que quelques-uns de ces enfants étaient des bébés. Tout cela est possible, mais pas forcément le cas. On peut avoir une famille sans être marié, sans avoir des enfants, ou sans avoir des bébés ou enfants très jeunes. Soyons honnêtes : la Bible n’enseigne nulle part que les bébés ont besoin du baptême. Jésus a bien dit : « Laissez venir à moi les petits enfants », mais cela n’a rien à voir avec le péché originel ou le baptême. Amenons nos enfants à Jésus dans le sens de leur apprendre sa volonté au fur et à mesure qu’ils seront capables de la comprendre.

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 2)

Le salut par la foi

La Bible affirme clairement que la puissance capable de procurer le pardon des péchés des hommes, c’est le sang de Jésus. Sa mort paya le prix de nos péchés (Éph. 1.7; Rom. 5.6-9; Héb. 9.14; 1 Pi. 1.18,19). Mais comment et quand un individu entre-t-il en contact avec ce sang purificateur ? Quelle est la condition (ou quelles sont les conditions) à satisfaire pour que Dieu accorde son pardon aux pécheurs que nous sommes ?

Beaucoup enseignent que la foi est la seule condition pour recevoir la vie éternelle. Pour obtenir le pardon de ses péchés, il suffirait de « recevoir Jésus dans son cœur » ou de « l’accepter comme son Seigneur et Sauveur personnel ». Cette doctrine est-elle vraie ? Que dit la Bible au sujet des conditions du salut ?

La foi est essentielle au salut

De nombreux passages bibliques enseignent que nous sommes sauvés par la foi :

Jean 3.16 – Dieu donna son Fils « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

Romains 1.16 – L’Évangile « est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. »

Romains 5.1 – « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu. »

Éphésiens 2.8 – « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. »

Évidemment la foi est nécessaire au salut, et sans la foi personne ne sera sauvé.

Mais aucun passage ne dit que nous sommes sauvés par la foi seule :

Les versets que nous venons de citer prouvent que la foi est nécessaire, mais ils ne disent pas s’il y a d’autres étapes, ou si « croire » signifierait plus que le fait d’accepter que telle ou telle idée est vraie.

Quelqu’un dira : « Il va sans dire que, pour avoir une foi qui sauve, il faut se repentir et confesser Jésus de sa bouche. Tout le monde comprend cela. » Oui, mais comment le comprend-on ? Nous savons que la repentance et la confession sont essentielles parce que d’autres passages l’affirment.

En effet, nous avons besoin d’accepter tout ce que la Parole de Dieu exige. Jésus rappela au diable : « L’homme vivra de… toute parole qui sort de la bouche de l’Éternel » (Matt. 4.4). L’apôtre Paul dit aux anciens de l’Église d’Éphèse : « Je suis pur du sang de vous tous, car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher » (Actes 20.26,27). Les derniers mots du Nouveau Testament défendent formellement de retrancher quoi que ce soit de ses paroles (Apoc. 22.19). Jésus chargea ses disciples d’enseigner aux hommes d’observer tout ce qu’il avait prescrit (Matt. 28.20).

Quand nous tenons compte de tout l’enseignement du Nouveau Testament, nous reconnaissons que les passages qui disent que nous sommes sauvés par la foi ne signifient pas que la foi est la seule condition. En fait, d’autres versets montrent que la foi dans le cœur ne peut pas, en elle-même, sauver le pécheur.

Jacques 2.20,24 – « Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ?… Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement. » Voici le seul passage biblique qui emploie l’expression « la foi seule » ou « la foi seulement », et il déclare que l’on n’est PAS justifié par la foi seulement.

Jean 12.42,43 – « Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue. Cars ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. » Furent-ils sauvés ? Certes pas ! (Voir Rom. 10.9; Matt. 10.32,33.)

Ne peut-on pas dire que ces Juifs n’étaient pas sauvés parce qu’ils avaient la mauvaise sorte de foi ? Ils avaient une conviction intellectuelle, mais ils ne mettaient pas leur confiance en Jésus pour leur salut. La foi est donc nécessaire au salut, mais il y a différentes sortes de foi ! Il y a une sorte de foi qui ne sauve pas.

La question à résoudre est donc : Quelle sorte de foi sauve, et qu’est-ce que cette foi comporte ? Comporte-t-elle la repentance, la confession, l’obéissance aux commandements de Dieu et même le baptême ?

La sorte de foi qui sauve

Le chapitre 11 de l’Épître aux Hébreux est souvent appelé « le chapitre de la foi », car il insiste tellement sur l’importance de la foi et cite en exemple tant de personnes qui « par la foi » plurent à Dieu. À la fin du chapitre précédent, l’auteur avait exhorté ses lecteurs à être « de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme » (Hébreux 10.39), et au chapitre 11 il leur montre comment cette foi se manifeste et comment elle est récompensée.

Remarquez que la foi des personnes citées les poussait à agir :

Héb. 11.4 – « C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent… »

Héb. 11.7 – « C’est par la foi que Noé… construisit une arche pour sauver sa famille. » Noé fut-il sauvé par sa foi avant d’obéir, ou bien Dieu le sauva-t-il du déluge seulement après qu’il obéit ? Noé aurait-il été sauvé s’il n’avait pas obéi ?

Héb. 11.8 – « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage. »

Héb. 11.17 – « C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve. »

Héb. 11.27,28 – « C’est par la foi que [Moïse] quitta l’Égypte… C’est par la foi qu’il fit la Pâque et l’aspersion du sang, afin que l’exterminateur ne touchât pas aux premiers-nés des Israélites. »

Héb. 11.30 – « C’est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours. » Les murailles de Jéricho tombèrent-elles avant que le peuple ait fait ce que Dieu avait ordonné, ou après ? Les murailles seraient-elles tombées si le peuple n’avait pas obéi ?

Noé construisit l’arche,
et ensuite sa famille fut sauvée.
Abraham obéit pour partir,
et ensuite il reçut l’héritage.
Israël fit le tour de Jéricho,
et ensuite les murailles tombèrent.
Nous obéissons à des conditions,
et ensuite nous recevons le pardon.
L’obéissance vient en premier,
en ensuite vient la bénédiction.

Dans chaque cas Dieu récompensa les gens pour une foi obéissante. Ils reçurent une bénédiction « par la foi », mais non pas avant d’obéir ou sans obéir. Quand la foi mena à l’obéissance, ces personnes obtinrent la récompense « par la foi ».

Jacques parle dans son épître d’une foi qui ne pousse pas celui qui la possède à obéir à Dieu et faire du bien aux autres. « Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous lui dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu’un dira : Toi, tu as la foi ; et moi, j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et je te montrerai la foi par mes œuvres. Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent » (Jacques 2.14-19). L’exemple des démons est très clair – ils croient au vrai Dieu ; nous pouvons ajouter que tout au long des Évangiles, les démons confessaient que Jésus était bien le Fils du Dieu Très-Haut. Malgré cette foi, à laquelle s’ajoutait même la confession, les démons ne sont pas agréables à Dieu. Pareillement, des gens qui croient que Dieu existe, qui confessent même de leur bouche que Jésus est le Fils de Dieu, mais qui ne montrent pas par des actions concrètes qu’ils ont la foi ne sont pas sauvés. Une foi qui ne se traduit pas dans l’obéissance et l’amour est inutile pour le salut. Comme Paul le dit en Galates 5.6 : « Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par l’amour. » Une foi qui produit de l’activité religieuse, mais qui n’amène pas une personne à obéir à la volonté de Dieu ne sauve pas (Matt. 7.21-23).

À quel moment la foi sauve-t-elle ?

Quand la foi peut-elle être qualifiée d’efficace pour sauver un pécheur ? Est-il possible de savoir quand on passe d’une foi morte à une foi vivante et capable de nous procurer le salut par le sang de Jésus ?

Beaucoup de gens reconnaissent qu’il faut confesser Jésus de sa bouche, comme Paul l’affirme en Romains 10.9,10. Nous avons déjà parlé de la nécessité de confesser sa foi en Jésus, mais nous avons vu dans l’Épître de Jacques qu’il ne suffit pas de dire qu’on a la foi. Jésus, aussi, a indiqué cette même réalité quand il dit en Luc 6.46 : « Pourquoi m’appelez-vous ‘Seigneur, Seigneur’ et ne faites-vous pas ce que je dis ? »

Beaucoup reconnaissent aussi qu’il faut se repentir, ou se détourner de ses péchés. Jésus dit en Luc 24.47 que « la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés » en son nom. Évidemment ces deux choses sont liées de telle sorte que l’on ne reçoit pas le pardon de Dieu si l’on ne se repent pas. Jésus dit explicitement en Luc 13.5 : « Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. » C’est ainsi que les apôtres n’ont pas manqué de proclamer dans leur prédication que « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice » (Actes 17.30,31). Bien qu’ils omettent parfois de le préciser, la plupart d’Églises diraient que l’homme qui vient à Christ pour le salut doit être prêt à changer de comportement.

Mais il y a une autre chose que la Bible associe constamment à la foi et la conversion, mais que beaucoup de gens n’acceptent pas du tout comme condition de salut. Il s’agit du baptême. En fait, les preuves bibliques sont claires et nombreuses concernant le sens et la nécessité de cet acte d’obéissance. C’est au moment où la croyance s’exprime dans le baptême que la foi devient une foi qui sauve.

Cette idée est vivement contestée par de nombreux enseignants dans les différentes Églises. Elle mettrait en doute la vérité de ce qui est prêché dans beaucoup de croisades d’évangélisation. Elle mettrait en cause la validité de l’expérience de salut que beaucoup de gens sincères croient avoir vécue. Essayons donc de définir bibliquement la relation entre foi et baptême.

On comprend facilement la logique de Dieu en ce qui concerne la confession de foi et la repentance : nous devons reconnaître devant les hommes que nous croyons en Jésus, car si nous avons honte de lui devant les gens, il aura honte de nous devant le Père céleste. Nous comprenons facilement aussi que la repentance est nécessaire. On ne peut guère demander à Dieu de pardonner nos péchés si nous ne voulons pas nous en détourner. La plupart des gens trouvent qu’il est normal que Dieu nous demande de faire ces choses si nous croyons réellement. Mais, beaucoup ont du mal à voir un lien logique entre le fait de se laisser plonger dans l’eau (le baptême) et la réception du pardon de Dieu.

Deux sortes de commandements

Remarquons qu’il y a au moins deux sortes de commandements de Dieu. Il y en a ce que l’on appelle parfois des commandements moraux. Ils se rapportent à ce qui est juste par la nature des choses, ce qui est toujours juste, ce qu’il faut faire parce que la justice elle-même le demande. Les commandements de ne pas mentir, de ne pas dérober, de ne pas commettre le meurtre, de respecter son père et sa mère et d’adorer Dieu seul sont des commandements moraux. Même si nous n’arrivons pas toujours à vivre selon ces principes, nous savons en nous-mêmes que nous avons mal fait quand nous agissons autrement.

Mais il y a aussi une autre sorte de commandement, des choses que l’on doit faire tout simplement parce l’autorité divine les a ordonnées. C’est justement parce que l’on ne voit ni l’utilité ni la nécessité morale ou pratique de la chose ordonnée que l’obéissance à ce genre de commandement est la meilleure preuve de notre foi, de notre confiance en sa sagesse, et de notre soumission à l’égard de son autorité.

Nous voyons ce genre de commandement tout au long de la Bible. Lorsque Dieu dit à Abraham de quitter sa patrie pour aller dans un pays que Dieu lui montrerait, ce n’était pas un commandement moral. Mais en y obéissant, Abraham a démontré sa foi. Quand Dieu lui dit plus tard de sacrifier son fils Isaac sur un autel, ce n’était pas un commandement moral – au contraire, le commandement semblait être en violation de la justice. Y obéir exigeait une confiance totale à Dieu. Lorsque Dieu dit aux Israélites de sacrifier un agneau et d’en mettre le sang sur la porte de leurs maisons en Égypte pour que leurs premiers-nés ne soient pas frappés de mort comme ceux des Égyptiens, ce n’était pas un commandement moral. Dieu aurait pu demander autre chose pour que les Israélites identifient leurs maisons. Il aurait pu accepter n’importe quel sang au lieu de préciser le sang d’un agneau sans défaut. Dieu avait certainement ses raisons pour ce qu’il a ordonné, mais il n’a pas choisi de révéler ces raisons aux Israélites. Le commandement à Adam et Ève de ne pas manger d’un certain arbre, le commandement à Josué de faire le tour de la ville de Jéricho pendant sept jours, le commandement à Naaman de se laver sept fois dans le Jourdain – dans tous ces cas et bien d’autres, il fallait obéir tout simplement par respect pour l’autorité de Dieu.

Le baptême est sans doute un commandement du même genre. C’est ainsi que nous démontrons notre foi, notre amour, notre confiance et notre soumission envers Dieu quand nous nous faisons baptiser conformément à la parole de Christ. Le Seigneur aurait pu établir une condition différente à remplir. Mais il a bien ordonné le baptême.

La Bible fait-elle réellement du baptême une condition du salut ?

D’après l’Évangile de Marc, Jésus lui-même associe foi et baptême comme conditions du salut lorsqu’il confie à ses disciples la mission d’évangéliser le monde. Il dit : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Mc. 16.16). Pour être condamné, il suffit de ne pas croire. Par contre, pour être sauvé, vous devez, selon Jésus, non seulement croire, mais être baptisé aussi.

Si nous comprenons ceci, nous ne serons point étonnés de constater que tout au long du livre des Actes ceux qui avaient vraiment cru à l’évangile sont passés directement au baptême. Le jour de la Pentecôte, Pierre a prêché la bonne nouvelle de Jésus. À ceux qui ont indiqué leur foi en demandant ce qu’ils devaient faire, Pierre dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38). Le verset 41 dit que « ceux qui acceptèrent sa parole (c’est-à-dire qui crurent) furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes ». Au chapitre 8 l’évangéliste Philippe apporta l’évangile au peuple de la Samarie, y compris au magicien du nom de Simon. Les versets 12 et 13 disent : « Quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se firent baptiser. Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe… » Plus tard, Philippe, envoyé à la rencontre d’un homme éthiopien, lui prêcha Jésus. « Comme ils continuèrent leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible… Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque » (Actes 8.36-38). Le geôlier de Philippes à qui Paul et Barnabas avaient dit de croire au Seigneur, « à cette heure même de la nuit… aussitôt… fut baptisé, lui et tous les siens » (Actes 16.33). Actes 18.8 dit que lorsque Paul prêcha à Corinthe, « plusieurs Corinthiens, qui avaient entendu Paul, crurent aussi, et furent baptisés ». Pourquoi dans chacun de ces exemples de conversion ceux qui croient à la parole sont-ils baptisés du même coup ? La réponse évidente se voit dans les paroles qu’Ananias adressa à Saul de Tarse, qui avait cru en Jésus après l’avoir rencontré sur la route de Damas. Il lui dit : « Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

Dire que le baptême est nécessaire au salut n’est pas nier le salut par la foi. Dans la Bible, le baptême n’est jamais mis en opposition à la vraie foi en Jésus-Christ. Le baptême n’est pas contre la foi ; il signifie la foi. C’est un acte qui est motivé par la foi, qui exprime la foi, et qui rend la foi efficace pour nous sauver.

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 2)


Un mot n’a pas toujours le même sens

Un mot doit être compris dans son contexte. Parfois le mot « amour » se réfère à une attitude de bonne volonté envers les autres, une disposition distincte des choses que nous faisons. « Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres… et que je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien » (1 Cor. 13.3). Ailleurs, le mot « amour » comporte l’obéissance qu’il produit : « L’amour de Dieu consiste à garder ses commandements » (1 Jn. 5.3) ; « Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité » (1 Jn. 3.18).

Deux mots clés dans la discussion du salut sont « foi » et « œuvres ». La foi peut se référer à la conviction intellectuelle, quelque chose qui existe dans le cœur, qui est distincte de son expression extérieure : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur… » (Rom. 10.9; Jn. 12.42). Mais ailleurs, la foi se réfère à la confiance au Seigneur qui s’exprime dans l’action (l’amour et l’obéissance) (Gal. 5.6; Actes 16.31). Les « œuvres » sont, encore selon le contexte, tantôt des œuvres ordonnées par la loi de Moïse (Rom. 3.20; Gal. 2.16; 3.10) et qui ne sauvent pas, tantôt des actes d’obéissance par lesquelles notre foi doit s’exprimer pour être qualifiée de vivante (Jacques 2.14-26) et qui sont nécessaires pour que nous soyons sauvés.