La communion fraternelle

Une grande bénédiction que Dieu a prévue pour ses enfants est la communion fraternelle. Cette union qui se manifeste à plusieurs niveaux est basée sur la communion qui existe premièrement entre chaque chrétien et Dieu. L’apôtre Jean écrivit :

« Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ […] Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion… » (1 Jean 1.3,6,7)

Si vous et moi, nous sommes tous les deux près de Dieu, nous serons logiquement près l’un de l’autre, aussi. Si j’aime la volonté de Dieu et que vous aussi, vous aimez la volonté de Dieu, nous allons naturellement nous entendre facilement. Nous aurons beaucoup de choses en commun ; nous partagerons les mêmes valeurs, les mêmes sentiments, les mêmes objectifs.

Pour être en communion avec Dieu, il faut (1) devenir son enfant par l’obéissance à l’Évangile (par la foi, la repentance, la confession de foi et le baptême pour le pardon des péchés), et (2) continuer à marcher dans la lumière, à nous efforcer de vivre en conformité à sa Parole.

Ceux qui ne sont pas en communion avec Dieu ne peuvent pas connaître non plus la communion avec la famille de Dieu.

« Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle ? » (2 Cor. 6.14,15)

Certes, on peut et on doit traiter les non-chrétiens en amis. Jésus lui-même a été l’ami des gens de mauvaise vie afin de les aider. Il nous a tous aimés pendant que nous étions encore dans le monde. Mais la communion fraternelle est un lien plus fort et une relation plus profonde que ce que nous pouvons avoir avec les gens du monde, aussi gentils soient-ils.

Ce que nous avons en commun

Si nous avons obéi à l’Évangile et que nous cherchons à mener une vie chrétienne, nous avons beaucoup en commun. En Éphésiens 4.4‑6 l’apôtre Paul énumère sept choses très fondamentales que nous partageons :

Un seul corps

En Éphésiens 1.22,23 Paul avait déjà identifié ce corps comme étant l’Église. Quand le Seigneur nous sauve, il nous ajoute à l’Église (Actes 2.47), l’Église qu’il avait promis de bâtir en Matthieu 16.18. Il n’est pas le fondateur de toute la multitude de dénominations que nous voyons aujourd’hui, et il n’ajoute personne à ces Églises d’origine humaine. Mais quand il pardonne une personne de ses péchés, il l’ajoute à la seule Église dont la Bible parle. Les sauvés font tous partie de ce seul corps.

Un seul Esprit

Le même Saint-Esprit est promis à tous les enfants de Dieu (Galates 4.6; Actes 2.38,39; 5.32; Rom. 8.9; 1 Cor. 12.13). Il cherche à produire dans nos vies les mêmes qualités, celles qui plaisent à Dieu (Galates 5.22).

Une seule espérance

Tous les sauvés ont la même destination finale : le ciel. Nous espérons tous jouir de la gloire auprès de Dieu pendant l’éternité. (Il n’est pas vrai, comme certains l’enseignent, que certains fidèles sont destinés au ciel, tandis que d’autres se trouveront sur une terre transformée. Nous avons la même espérance.)

Un seul Seigneur

En tant que chrétiens nous avons un seul maître et roi, Jésus. Nous obéissons à la même loi.

Une seule foi

Il est vrai que certains sont plus faibles en foi que d’autres. On a toujours besoin de grandir et de mettre plus de confiance en Dieu. Mais ici le mot « foi » se réfère à ce que nous croyons en tant que chrétiens, l’enseignement que nous avons accepté (Jude 3; Apoc. 2.13; Tite 1.4; 1 Tim. 6.21).

Un seul baptême

Tous ceux qui sont sauvés se sont intégrés de la même manière dans la famille de Dieu : par la nouvelle naissance. Bibliquement, il n’y a pas plusieurs baptêmes, mais un seul. Paul rappelle aux chrétiens d’Éphèse qu’ils avaient tous eu le même baptême – tous avaient été immergés dans l’eau au nom de Jésus pour le pardon de leurs péchés.

Un seul Dieu et Père

Il y a beaucoup de dieux différents dans le monde, mais tous les chrétiens adorent le même Dieu. Ils ont un même Père céleste, ce qui fait d’eux des frères en Christ.

Si nous sommes réellement en communion avec Dieu, nous avons déjà toutes ces choses en commun avec tout autre chrétien fidèle. Cela ne dépend pas de nous.

Ce que nous devons partager de plus

Mais il y a d’autres choses que nous pouvons et devrions partager ensemble si nous sommes chrétiens. La communion sera beaucoup plus profonde et d’une plus grande valeur spirituelle pour chacun de nous si nous apprenons à la cultiver dans nos assemblées. Voici quatre aspects de nos vies qu’il faut faire exprès pour partager avec nos frères et sœurs :

Les fardeaux

Il n’est pas rare de voir une personne qui accompagne son camarade à la gare et qui l’aide à porter ses bagages. Chacun tient une des deux manches du sac de voyage, et le fardeau est ainsi moins lourd. Il y a d’autres sortes de fardeaux dans la vie – le deuil, le découragement, la maladie, l’échec, etc., et parfois ils semblent écrasants. Galates 6.2 nous exhorte : « Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. » Non seulement nous devons être sensibles aux problèmes de nos frères et sœurs et être prêts à les aider, mais nous devrions aussi accepter que les autres nous aident dans nos problèmes. Les liens de fraternité se fortifient de cette façon. Bien sûr, ce n’est pas seulement le malheur que nous partageons, mais le bonheur aussi. « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Cor. 12.26).

Les biens

Dans le livre des Actes, Luc décrit de merveilleuses manifestations de communion fraternelle dans l’Église de Jérusalem.

« La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux […] Ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu, et le déposaient aux pieds des apôtres ; et l’on faisait des distributions à chacun selon qu’il en avait besoin. » (Actes 4.32,34,35)

L’auteur de l’Épître aux Hébreux nous dit :

« Persévérez dans l’amour fraternel. N’oubliez pas l’hospitalité […] Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers ; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps. » (Héb. 13.1-3)

Tout comme le fait de partager un repas autour d’une même table rapproche un groupe d’amis ou une famille, le partage de nos biens à travers l’hospitalité, la bienfaisance et le soutien de la prédication de l’Évangile peut rapprocher les chrétiens.

Le travail

En tant que chrétiens, nous avons du travail à faire pour le Seigneur. C’est un travail d’équipe. L’apôtre Paul parle souvent dans ses épîtres de ses « compagnons d’œuvre ». Ils ont travaillé ensemble pour répandre la parole de Dieu et servir les nécessiteux. Même quand chacun remplit une fonction différente, on travaille à la même tâche – on n’est pas en compétition (1 Cor. 3.5-7; Phil. 1.14-18). Je me sens le plus proche de mes frères quand nous travaillons ensemble pour le Seigneur.

L’amitié

« Ayez de l’affection les uns pour les autres comme des frères qui s’aiment ; mettez du zèle à vous respecter les uns les autres » (Rom. 12.10). Nos assemblées devraient organiser des moments de partage pour encourager les membres de se connaître davantage et de jouir de la compagnie les uns des autres. En tant qu’individus et familles dans l’Église, nous devons aussi chercher à passer du temps ensemble avec d’autres membres, sans que cela soit organisé au niveau de l’assemblée. Nous devons nous rendre visite les uns aux autres, jouer ensemble et causer ensemble. Cultivons l’amour et l’amitié dans nos Églises.

La communion fraternelle apporte une grande joie dans notre vie. Elle nous fortifie aussi quand nous traversons des moments difficiles ou des tentations. Elle constitue déjà dans cette vie une récompense pour les sacrifices que nous avons faits pour suivre Jésus, celui qui a dit :

« Il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. » (Marc 10.29,30)

Si nos assemblées cultivent la communion fraternelle comme Dieu l’a voulu, ce sera un grand atout pour aider les uns et les autres à rester fidèles. Si nous négligeons cet aspect de notre vie d’assemblée, le moyen approuvé de Dieu pour ramener un frère ou une sœur qui s’égare de la bonne voie n’aura que peu d’efficacité.

Des obstacles à la communion fraternelle

La question de la communion fraternelle présente un dilemme. Nous ne voulons pas (et nous ne devons pas) nous mettre à la place de Dieu pour juger les autres. Mais la Parole de Dieu elle-même nous enseigne de ne pas avoir de la communion avec certaines personnes, même certaines personnes qui se disent chrétiennes. Bien sûr, ceux qui vivent dans l’immoralité sont parmi elles. Paul dit aux chrétiens de Corinthe « de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou insulteur, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme » (1 Corinthiens 5.11). Mais ce ne sont pas seulement les problèmes de moralité qui rendent impossible la communion avec Dieu, et donc la pleine communion avec son peuple. Il y a des gens qui croient que Jésus est le Seigneur et qui adorent Dieu régulièrement, mais qui n’ont pas encore obéi à l’Évangile. Ils ressemblent parfois à Saul de Tarse. Ce dernier, après avoir vu Jésus sur la route de Damas, a cru en lui et s’est repenti de ses péchés, mais il était encore séparé de Dieu. Voilà pourquoi Ananias lui dit : « Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés » (Actes 22.16). Malgré une certaine piété, ces personnes n’ont pas encore fait la volonté de Dieu et sont dans la condition que Paul décrit en Éphésiens 2.12 : « sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. » Cela peut paraître dur, mais ceux qui ne sont pas nés dans la famille (ou adoptés par le père) ne sont pas de la famille. Ils sont parfois « amis » de la famille, mais ils n’hériteront pas avec les enfants légitimes. (En Marc 9.38-41, Jésus, en parlant de celui qui chassait des démons à son nom, dit : « Qui n’est pas contre nous est pour nous. » Il ne dit pas : « Qui n’est pas contre nous est avec nous ou est l’un de nous. » Il ajoute : « Quiconque vous donnera à boire un verre d’eau en mon nom, parce que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. » Qui appartenaient à Christ ? C’étaient les apôtres – ceux à qui il s’adressait – et non pas celui qui donnait le verre d’eau.) Ceux qui n’ont pas été baptisés en Christ ne sont pas en Christ. Ceux qui n’ont pas fait ce qu’il faut faire pour être sauvés n’ont pas encore été ajoutés par Dieu à l’Église. Ne pas faire cette distinction conduit inévitablement à une confusion et une déviation chez les membres de l’Église en ce qui concerne le plan du salut.

En plus d’une vie contraire à la moralité chrétienne et en plus du fait de ne pas avoir obéi à l’Évangile par la foi, la repentance, la confession de foi et le baptême biblique, un troisième obstacle peut se présenter à la communion : la fausse doctrine. Le Nouveau Testament dit clairement que certains emploient le nom de Jésus, mais n’ont pas sa faveur (Matthieu 7.21-23; Luc 6.46; 2 Corinthiens 11.13-15; Romains 16.17,18). Il dit aussi que la fausse doctrine fait perdre des âmes.

« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ […] Qu’aucun homme, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu’il s’abandonne à ses visions… » (Colossiens 2.8,18)

« Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit ! » (Galates 1.9)

« Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut ! car celui qui lui dit : Salut ! participe à ses mauvaises œuvres. » (2 Jean 9-11)

Le mouvement œcuménique conseille de reléguer au second plan toutes les questions doctrinales, de ne considérer que les points sur lesquels tous ceux qui se disent chrétiens peuvent s’accorder, et de s’accepter les uns les autres comme enfants de Dieu. C’est une attitude attrayante, mais qui n’est pas en harmonie avec ce que dit la Bible. Quand on n’est pas dans le même corps, qu’on n’a pas la même foi, qu’on n’a pas reçu le même baptême, etc., où est la base de l’unité ? Nous devons rechercher l’unité des croyants, mais la rechercher en nous conformant tous à l’enseignement de la Bible.

Cultivons donc une communion profonde et sincère avec nos frères et sœurs en Christ, traitons tout le monde avec respect et amour, et œuvrons pour que tous ceux qui croient en Jésus puissent un jour être véritablement en communion avec Dieu et les uns avec les autres.

B. B.
(Dans Vol. 7, No. 4)