Le sabbat

« Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements, et ses commandements ne sont pas pénibles. » (1 Jean 5.3)

Bien que l’homme ne veuille souvent pas le reconnaître, les lois de Dieu ne sont pas faites pour l’opprimer, mais pour le bénir. Si les hommes se soumettaient aux commandements de Dieu, tous seraient heureux. Dieu, qui connaît parfaitement l’homme qu’il a créé, donne des lois qui lui conviennent, qui lui feront du bien s’il les respecte.

Ce principe est particulièrement manifeste en ce qui concerne le sabbat. Le mot « sabbat » vient de l’hébreu shabbath et signifie « repos ». Dieu dit aux Israélites en Exode 16.29 : « Considérez que l’Éternel vous a donné le sabbat. » En effet, le sabbat, le jour de repos à observer le septième jour de chaque semaine, était plus qu’un ordre ; c’était un don. Ainsi, Jésus rappela aux Juifs : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat » (Marc 2.27).

L’homme a besoin d’un repos périodique, mais il a souvent le désir de négliger ce besoin réel afin de poursuivre d’autres intérêts, tel que l’argent. Dieu a donc prescrit aux Israélites une loi qui protège l’homme de ses propres tendances dangereuses en lui ordonnant de se reposer chaque samedi.

Comme beaucoup d’aspects de la loi mosaïque, cette loi n’a pas été reprise dans la nouvelle alliance. Et pourtant, plusieurs principes éternels s’y rapportent.

La nature du sabbat

Exode 16.13-30 décrit la première fois dans la Bible où des hommes sont appelés à observer le sabbat. (Il est signifié déjà en Genèse 2.1-3 qu’après avoir créé l’univers, Dieu se reposa et sanctifia le septième jour, mais ces versets ne constituent pas un commandement adressé aux hommes.) Exode 16 décrit la manière dont Dieu a nourri les Israélites qu’il avait délivrés de l’Égypte. Puisqu’ils se trouvaient au désert, Dieu fit tomber du ciel une nourriture spéciale pour les Israélites, la manne. Ils allaient trouver la manne par terre chaque matin, mais Dieu les avertit que le sixième jour ils devaient en ramasser une quantité double, car le septième jour serait le sabbat, consacré à l’Éternel. Le jour du sabbat, il n’y aurait pas de manne, et tous auraient à se reposer.

Quelques semaines plus tard, l’ordre de se reposer le septième jour réapparaît parmi les dix commandements (Exode 20.8-11). Ici, l’ordre est lié au fait que Dieu s’était reposé le septième jour, après son œuvre de création. Évidemment Dieu ne s’est pas reposé dans le sens de récupérer à cause de la fatigue (« C’est le Dieu d’éternité, l’Éternel, qui a créé les extrémités de la terre ; il ne se fatigue point, il ne se lasse point » – Ésaïe 40.28), mais dans le sens de cesser son activité de création après avoir atteint son objectif, et de marquer une pause pour contempler avec plaisir que ce qu’il avait fait de ses mains était « très bon ». En Exode 20, le commandement précise que l’on se souvienne du jour, qu’on le sanctifie, et que l’on ne fasse aucun ouvrage en ce jour.

Exode 31.12-17 reprend le même commandement et ajoute qu’il s’agit d’un signe entre Dieu et les Israélites, une alliance perpétuelle. Il servait à identifier et distinguer Israël comme le peuple sanctifié par l’Éternel.

En Deutéronome 5, les dix commandements sont répétés avant qu’Israël n’entre dans le pays de Canaan. Ici, l’ordre est lié au fait que Dieu avait délivré les Israélites de l’esclavage en Égypte (Deut. 5.12-15). Dieu leur avait donc donné du repos, et le sabbat rappelait cette grâce.

Le commandement était très général : « Tu ne feras aucun ouvrage » (Exode 20.10). Une précision s’ajoute en Exode 35.3 : « Vous n’allumerez point de feu, dans aucune de vos demeures, le jour du sabbat. » On ne devait pas non plus faire la cuisine le jour du sabbat, mais plutôt préparer ses repas la veille (Ex. 16.23). Dieu ordonna également une sainte convocation (Lév. 23.3) ; on offrait en sacrifice deux agneaux (Nb. 28.9), et l’on remplaçait les pains de proposition dans le tabernacle (Lév. 24.5-8).

Au temps de Jésus, la tradition juive avait ajouté beaucoup de lois relatives au sabbat, ce qui mettait Jésus très souvent en conflit avec les chefs religieux. Ceux-ci avaient désigné au moins 39 catégories d’activités comme étant défendues, y compris le fait de semer, moissonner, lier des gerbes, laver de la laine, faire un nœud, défaire un nœud, faire deux points (en couture), écrire deux lettres, éteindre un feu, transporter un objet d’une propriété à une autre, etc. En Matthieu 12.1-7, les disciples de Jésus furent accusés d’avoir violé le sabbat parce qu’ils avaient arraché des épis pour manger en traversant un champ. Le Seigneur dit, pourtant, qu’ils étaient « innocents », car ils n’avaient violé qu’une tradition humaine, et non pas un commandement divin. (Le roi David, par contre, avait mangé ce qu’il ne lui était pas permis de manger selon la loi de Dieu, mais les chefs juifs ne condamnaient pas son action.) Jésus, le Seigneur, était maître du sabbat, et mieux qualifié que tout homme de définir ce qui était réellement interdit par le commandement de ne pas travailler. Il n’était pas, par exemple, interdit de faire du bien en guérissant un malade le jour du sabbat (Marc 3.1-6; Luc 13.10-17; 14.1-5; Jean 5.1-18). Les restrictions ajoutées à la loi du sabbat sont un exemple de ce dont Jésus accusait les docteurs de la loi : « Vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et vous n’y touchez pas vous-mêmes de l’un de vos doigts » (Luc 11.46).

Les principes moraux et spirituels

Le jour du sabbat était un jour sanctifié, consacré entièrement à Dieu. Les autres préoccupations de la vie devaient attendre pour que l’on puisse honorer Dieu de façon spéciale. Bien que le sabbat ne soit pas une obligation chrétienne et que Dieu n’ait pas désigné un jour dans la semaine où nous devons prendre notre repos, il nous demande, à nous aussi, de consacrer du temps au Seigneur (par la prière, l’étude, l’évangélisation, le service aux autres, etc.) et de nous réunir avec l’Église chaque dimanche.

Le fait de s’abstenir du travail et consacrer un jour sur sept à Dieu, et à Dieu seul, demandait de la confiance en Dieu pour certaines personnes. Il y a des moments dans la vie où l’on craint des pertes financières si l’on saute un jour de travail. La loi était pourtant claire : « Tu travailleras six jours, et tu te reposeras le septième jour ; tu te reposeras, même au temps du labourage et de la moisson » (Ex. 34.21). Dieu voulait que les hommes lui fassent confiance, plutôt que de chercher leurs intérêts immédiats. Ils les béniraient. Ainsi, Dieu dit par le prophète Ésaïe :

« Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, si tu fais du sabbat tes délices, pour sanctifier l’Éternel en le glorifiant, et si tu l’honores en ne suivant point tes voies… je te ferai monter sur les hauteurs du pays, je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père. » (Ésa. 58.13,14)

Le temps de repos et de la sainte convocation ne devait pas être négligé.

Dieu n’a pas fixé un jour de repos pour les chrétiens, mais nous ne devons pas négliger le repos et « les saintes convocations » non plus. Jésus disait à ses disciples de se reposer (Marc 6.31). Tout comme les Juifs, nous devons avoir suffisamment de confiance au Seigneur pour lui donner ce temps, même en période de moisson pour les cultivateurs, en période d’examens pour les élèves, en période de fête pour les tailleurs, etc.

Le quatrième des dix commandements insiste beaucoup sur le fait qu’un homme devait non seulement s’abstenir de travailler lui-même le jour du sabbat, mais aussi permettre à sa famille, ses serviteurs, et même ses animaux de se reposer (Deut. 5.14,15). Exode 23.12 dit « Mais le septième jour, tu te reposeras, afin que ton bœuf et ton âne aient du repos, afin que le fils de ton esclave et l’étranger aient du relâche. » Les Israélites avaient été opprimés en Égypte. Ils ne devaient pas opprimer les autres, mais reconnaître le besoin de repos qu’éprouvent tous les hommes. L’employeur chrétien, aussi, doit considérer les besoins de ses employés (Colossiens 4.1).

La réalité dont le sabbat était l’ombre

En partie parce que le sabbat figure parmi les dix commandements, certains croyants pensent que le commandement d’observer le sabbat s’est toujours appliqué à toute l’humanité, y compris les chrétiens. Pour soutenir cette idée ils font remarquer que ce commandement est décrit comme une alliance « perpétuelle », « un signe qui devra durer à perpétuité » (Ex. 31.16,17).

Le contexte de ces termes « signe » et « alliance » montre, pourtant, qu’il ne s’agit pas d’un devoir qui concerne tous les hommes. Il est bien dit que c’était un signe entre les enfants d’Israël et Dieu. Ézéchiel 20.12 indique aussi que le sabbat était un signe entre Israël et Dieu « pour manifester la relation qui les unit à moi et leur rappeler que moi, le Seigneur, je les consacre à mon service » (Français courant). Si le sabbat est une loi que toute l’humanité est censée observer, en quoi peut-il constituer un signe entre Dieu et Israël ? D’ailleurs, ceux qui ont vécu avant Moïse n’ont pas connu cette loi, puisque c’était au mont Sinaï que Dieu « fit connaître » à Israël son saint sabbat (Néhémie 9.13,14).

En quel sens le sabbat était-il alors à durer « à perpétuité » ? Dans le même sens que la circoncision (Gen. 17.13), le temple (2 Chroniques 7.16), le sacerdoce (Exode 12.14), la Pentecôte (Lév. 23.21), les holocaustes (Ex. 29.42), les lampes du tabernacle (Lév. 24.3,4), et l’encens (Ex. 30.8) étaient tous « à perpétuité », puisque la même expression est appliquée à toutes ces choses. Au lieu de signifier « sans fin », ce terme en hébreu désigne tout ce qui doit durer pour une longue période de temps indéterminée. Toutes ces choses devaient continuer jusqu’à ce que Dieu annonce leur fin.

Le sabbat était limité aux Juifs, mais même les Juifs ne sont plus obligés de le garder, puisque le Christ a effacé l’acte qui l’ordonnait, le clouant à la croix.

« Il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix… Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats : c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ. » (Colossiens 2.14,16,17)

De quoi alors le sabbat était-il une ombre ? C’est l’auteur de l’Épître aux Hébreux qui en donne la réponse. Après avoir comparé le repos hebdomadaire du sabbat au repos donné aux Israélites dans le pays de Canaan au temps de Josué (Héb. 3.16–4.8), il déclare :

« Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu… Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance. » (Héb. 4.9,11)

Dieu donna la loi du sabbat pour bénir son peuple, Israël, mais il a préparé un repos plus parfait, céleste et éternel pour ses enfants. Soyons donc fidèles afin de pouvoir bénéficier de ce que Dieu veut nous donner. Beaucoup d’Israélites n’ont pas pu entrer dans leur terre promise. Que nous ne suivions pas leur exemple. C’est le moment de travailler et de persévérer. Mais notre sabbat, le repos éternel nous attend.

B. B.
(Dans Vol. 11, No. 1)


Voir aussi Le jour du Seigneur

Les fêtes religieuses

Les hommes ont toujours éprouvé ce désir naturel de se réjouir. Ainsi, à travers les âges, ils ont toujours eu des moments de réjouissance populaire : les fêtes. Cette tendance se retrouve aussi bien dans l’histoire profane que dans l’histoire biblique.

Mais compte tenu du fait que les fêtes dites religieuses pullulent aujourd’hui, il nous apparaît plus que nécessaire de nous poser des questions : Est-il biblique de célébrer des fêtes religieuses aujourd’hui ? Pour répondre à cette interrogation, nous essayerons d’examiner toutes les fêtes religieuses une à une pour voir les conditions dans lesquelles elles ont été instituées et surtout s’il faut toujours leur accorder de l’importance.

I. Les fêtes juives

1) La Pâque
(Exode 12.1-28; Lévitique 23.4-7)

Le nom signifie « passé par-dessus ». La fête a lieu pendant huit jours entiers, c’est-à-dire à partir du 14e jour du 1er mois de l’année jusqu’au 21e jour selon le calendrier juif.

Mais déjà au 10e jour, l’on doit prendre un agneau ou un chevreau mâle, sans défaut, ayant un an, pour l’immoler le 14e jour. On met son sang sur les portes de la maison. L’agneau est rôti au feu et mangé la nuit même avec des pains sans levain et des herbes amères. Pendant le dîner, l’on doit manger précipitamment tout en ayant les reins ceints, les souliers aux pieds et le bâton à la main. L’on ne doit pas conserver de la viande pour la manger le lendemain matin. Pendant le reste des sept jours (du 15 au 21) l’on doit manger uniquement des pains sans levain. Cette fête commémore la délivrance du peuple juif de l’Égypte (voir Deutéronome 16.1-3). Il n’y a pas plusieurs pâques dans la Bible. C’est la seule dont la Bible parle. Elle n’est plus en vigueur, comme toutes les autres fêtes que nous verrons d’ailleurs (je donnerai la raison sur d’autres pages). De plus, ceux qui voudraient l’observer doivent respecter scrupuleusement les règles ci-dessus énumérées concernant sa célébration.

2) La Pentecôte ou fête des Prémices
(1res récoltes) Elle est aussi appelée « fêtes des Semaines » (Nombres 28.26).

Pendant la moisson, l’on apporte une gerbe des prémices au sacrificateur qui l’agitera le lendemain du sabbat. Le même jour, on offre en holocauste à l’Éternel un agneau d’un an, sans défaut. On y ajoute 2/10 de fleur de farine pétrie à l’huile, puis on fait une libation de 1/4 de hin de vin (Lévitique 23.10-14).

Sept semaines après cette cérémonie, on passe à la fête proprement dite (Deutéronome 16.9,10) : on apporte deux pains faits de 2/10 de fleur de farine cuits avec du levain pour être agités ; ensuite on offre en holocauste sept agneaux d’un an, un jeune taureau, deux béliers. On y ajoute l’offrande et la libation ordinaires, puis on offre un bouc en sacrifice d’expiation et deux agneaux d’un an en sacrifice d’actions de grâces (voir Lévitique 23.15-21).

C’est l’Éternel qui choisissait le lieu où cette fête devait être célébrée. Elle n’avait lieu donc qu’à Jérusalem selon l’indication du Seigneur (Deutéronome 12.11,12; 1 Rois 8.1,29,30).

3) La fête des Tabernacles
Lévitique 23.33-36; Deutéronome 16.13-17)

C’est la fête de la moisson à la fin des récoltes. Elle dure une semaine entière (7 jours) : elle commence le 15e jour du 7e mois. Pendant ces jours, l’on offre à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu, on se réjouit et on fait des dons selon sa prospérité (Deutéronome 16.17). Mais il n’est pas question de vente aux enchères comme dans certaines Églises. Pendant ces sept jours, l’on doit demeurer sous des tentes (Lévitique 23.42).

4) La fête des Trompettes
(Nombres 29.1-6; Lévitique 23.24)

C’est un jour de repos publié au son des trompettes. Ce jour, l’on offre à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu : on offre en holocauste un jeune taureau, un bélier, sept agneaux d’un an sans défaut. On y ajoute une offrande de fleur de farine pétrie à l’huile : 3/10 pour le taureau, 2/10 pour le bélier et 1/10 pour chacun des agneaux. Beaucoup d’autres sacrifices sont encore faits. Cette fête a lieu le 1er jour du 7e mois.

5) Le jour des Expiations
(Lévitique 23.26-31; Exode 30.10; Hébreux 9.7-28)

C’était un jour où les Juifs s’humiliaient pour le pardon de leurs péchés. Le souverain sacrificateur apporte du sang dans la partie du tabernacle appelée le saint des saints pour l’expiation de ses péchés et ceux du peuple. Cela a lieu une fois par année, au 10e jour du 7e mois.

6) La fête des Purim
(Esther 9.17-22)

Elle a lieu le 14e jour du mois d’Adar (12e mois). C’est un jour de réjouissance pendant lequel on distribue des dons aux indigents, où l’on pratique la générosité. Cette fête fut instituée pour commémorer la délivrance des Juifs au temps d’Esther.

7) La fête de la Dédicace
(Jean 10.22)

Elle fut instituée en 164 av. J.-C. par Judas Maccabée et ses frères en souvenir de la purification du temple après les trois ans d’occupation syrienne.

8) Le sabbat
(Deutéronome 5.12-15; Lévitique 23.1-3)

Il a lieu chaque samedi. C’est un jour solennel pendant lequel aucun ouvrage n’est permis : chacun dot rester à sa place ; l’on ne doit pas faire de feux ; ce qu’on doit manger est préparé le vendredi… Ce jour devait rappeler aux Israélites leurs années d’esclavage en Égypte, et le fait que Dieu les en avait délivrés, lui qui s’est reposé le 7e jour après avoir créé toutes choses.

Ce sont là les fêtes dont la Bible parle. Toutes les autres que nous verrons maintenant ne sont que des ordonnances d’hommes. Mais comme je le disais, même ces fêtes qui étaient observées par les Juifs sous l’Ancien Testament ne sont plus en vigueur aujourd’hui. Et ceux qui veulent les observer à tout prix les dénaturent puisqu’ils ne respectent pas les conditions de leur célébration que nous venons de résumer.

II. Les fêtes non bibliques

1) La Noël
« anniversaire de Jésus »

Selon une tradition très répandue, Jésus serait né le 25 décembre, ce qui est douteux quand on sait que dans ce mois il fait un mauvais temps en Palestine (c’est l’hiver) et les bergers n’avaient pas l’habitude de veiller dehors. Or, à la naissance de Jésus, les bergers veillaient dans les champs avec leurs troupeaux (Luc 2.8-11).

De plus, nulle part dans la Bible, il n’est fait mention de la commémoration du jour anniversaire de Jésus. C’est la preuve évidente que les premiers chrétiens n’ont pas observé Noël. Certes les hommes fêtent leurs anniversaires de naissance, et il apparaît tout à fait logique de fêter l’anniversaire de celui qui est notre Sauveur. Mais si le Seigneur lui-même n’a pas cru bon d’instituer une telle fête, ce n’est pas à nous de le faire. Rappelons-nous que nous ne devons rien ajouter au message biblique, car « quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9 ; lire aussi Apocalypse 22.18,19; Galates 1.6-9).

2) L’Assomption

D’après la tradition, Marie mère de Jésus serait montée au ciel après sa mort. L’Assomption commémorerait donc cette mystérieuse montée. Mais lisez toute la Bible ; vous serez peut-être surpris de constater que ni cette fête ni l’événement qu’elle est censée commémorer n’y est mentionné. Ce n’est qu’une autre invention de l’imagination « fertile » des hommes.

3) L’Ascension

Contrairement à l’Assomption, l’Ascension est un événement réel. C’est la montée du Christ au ciel (Actes 1.9). Mais dans la Bible, aucune fête ne fut instituée en mémoire de cette montée. On ne trouve aucun exemple dans la Bible qui suggère que les apôtres et les premiers chrétiens ont observé cette fête.

4) La fête des Rameaux

Les gens pensent que la Bible ordonne de célébrer la fête des Rameaux. Mais il n’en est rien. Tenez ! Un jour, Jésus entrait à Jérusalem sur un ânon. Ce fut un jour de réjouissance : la plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupaient des branches d’arbres et en jonchèrent la route et tous criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Ce fut un événement unique qui ne fut pas commémoré par les apôtres et les premiers chrétiens (lire Marc 11.1-10). D’ailleurs, comment cela pouvait-il se faire quand on sait que Christ est monté au ciel ? Qui pourrait monter sur l’ânon et devant qui pourrait-on étendre les vêtements ? À qui pourrait-on dire : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » ? Autant de choses qui montrent encore que cette fête n’est qu’une institution humaine.

Les hommes ont institué de leur propre chef beaucoup d’autres fêtes que je ne pourrai citer ici (Toussaint, fête en l’honneur de Jean-Baptiste…). Sachons toutefois que nous ne devons pas observer ces traditions aux dépens de la Parole de Dieu.

III. Pourquoi les fêtes juives ne sont-elles plus en vigueur ?

Les fêtes juives sont les seules dont la Bible parle. Toutes les autres qui sont inventées par les hommes sont à écarter. Mais je soutenais tantôt que même les fêtes juives ne doivent plus être célébrées, car elles ne sont plus en vigueur. Je vais m’expliquer.

Toutes ces fêtes faisaient partie de la loi, et cette loi a été abolie sur la croix : « …ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions… » (Éphésiens 2.15). [L’expression « la loi » désigne d’abord l’ensemble des commandements de Dieu pour Israël, en particulier ceux que Moïse communiqua à ce peuple au Sinaï (Exode 20). Par extension, la loi vint à désigner parfois les livres où sont consignés ces commandements, c’est-à-dire essentiellement les cinq premiers livres de la Bible. L’expression, « la loi » est alors synonyme de « les livres de Moïse ». En un sens encore plus large, elle désigne l’ensemble de l’Ancien Testament. C’est dans ce dernier sens qu’il faut comprendre ce terme dans cette leçon.] L’apôtre Paul disait donc aux Colossiens : « Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats : c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ » (Colossiens 2.16,17). Le même Paul était exaspéré de constater que les Galates observaient toujours les fêtes juives : « Vous observez les jours, les mois, les temps, les années ! Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous » (lire Galates 4.9-11).

D’ailleurs, la Bible dit qu’il ne faut pas extraire des ordonnances de la loi pour les pratiquer ; autrement l’on est tenu d’observer toute la loi (cf. Galates 3.10; 5.2,3), à savoir, faire des sacrifices d’animaux et observer les restrictions alimentaires (telles que la souris, le serpent, le porc, le lièvre, le hibou… qui ne devaient pas être mangés sous l’Ancien Testament : lire Lévitique 11).

Or, tous ceux qui continuent de célébrer les fêtes juives n’observent pas les autres consignes de l’Ancien Testament. Pis, ils n’observent mêmes pas toutes ces fêtes. Ils relèvent des Écritures quelques-unes (sûrement celles qui leur plaisent) pour les célébrer. Ils sont donc transgresseurs de la loi « car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous » (Jacques 2.10). De toute façon, Galates 5.4 soutient que ceux qui veulent pratiquer la loi sont « séparés de Christ », « déchus de la grâce ». La loi n’est cependant pas contre les promesses de Dieu. Elle était comme un surveillant, un guide qui devait conduire le peuple vers le Christ Jésus. Jésus étant venu, « nous ne sommes plus sous ce pédagogue » (Galates 3.24,25).

IV. Pourquoi Jésus a-t-il observé les fêtes juives ?

Quelqu’un dira : Pourquoi Jésus a-t-il donc observé toutes les fêtes juives s’il est vrai qu’elles ne doivent plus être célébrées (Luc 2.41,42; 22.7,8; Jean 4.4,5; 5.1; 7.2) ?

D’abord c’est parce que Jésus était juif. Or, ceux qui observent ces fêtes actuellement ne sont pas tous des Juifs. De plus, Jésus est né sous la loi (Galates 4.4). Il fut donc soumis à cette loi. Il est venu inaugurer une nouvelle alliance, un nouveau testament. Mais ce testament n’est entré en vigueur qu’après sa mort, car « là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée » pour que ce testament soit en vigueur (Hébreux 9.16). Les fêtes juives devaient donc être célébrées jusqu’à la mort de Jésus.

La seule fête instituée par Jésus et observée par les premiers chrétiens, c’est la sainte cène qui commémore sa mort sur la croix. Elle consiste en la prise par les chrétiens, c’est-à-dire ceux qui sont baptisés, du pain sans levain (symbole du corps de Jésus) et du jus de raisin (symbole de son sang expiatoire). Elle a lieu chaque premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche (lire Luc 22.14-20; 1 Corinthiens 11.23-26; Actes 20.7).

Voyez-vous, les hommes ont l’imagination très fertile, et ils essayent d’imposer leurs convictions, les faire accepter comme si elles étaient bibliques. Heureusement que la Bible est là pour réfuter tous ces contradicteurs. Examinons tous d’une manière objective, sans parti pris les Écritures pour voir ce qu’elles disent des fêtes religieuses. Si la Bible confirme ces propos, soyons assez humbles pour les accepter. Car au dernier jour, c’est la Bible, la Parole de Dieu, qui nous jugera.

M’BLA Kouassi Séraphin
(Dans Vol. 6, No. 3)

La musique dans le culte

AVANT-PROPOS

On s’interroge souvent sur les raisons pour lesquelles les Églises du Christ n’utilisent pas d’instruments de musique dans le culte. C’est peut-être l’une des choses les plus frappantes pour le visiteur qui assiste pour la première fois à nos réunions, que de constater l’absence d’orgue, de piano, de guitare, de tam-tam, ou d’autres instruments d’accompagnement du culte. Cet étonnement est assez naturel si l’on considère que l’usage en est presque universel.

Par la voie de cet article, nous croyons utile de répondre à la question posée, en nous rapportant aux paroles de l’apôtre Pierre, qui nous dit : « Soyez toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » (1 Pierre 3.15).

Signalons immédiatement que ce n’est ni par goût personnel ni par mesure d’économie que nous nous abstenons d’employer des instruments de musique dans l’exercice du culte que nous rendons à Dieu, mais que c’est par principe de foi.


Qu’a autorisé Dieu dans le culte chrétien, quant à l’adoration sous forme de cantiques ? Écoutons le Saint-Esprit quand il dit : « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur » (Éphésiens 5.19). Écoutons la même expression de pensée dans l’Épître aux Colossiens : « Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce » (Colossiens 3.16).

Notons en particulier que l’Esprit Saint nous recommande expressément de nous « entretenir », c’est-à-dire, nous « instruire » et de nous « exhorter » mutuellement par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, et de chanter à Dieu sous l’inspiration de la grâce. Il s’avère que Dieu autorise, pour sa louange, l’usage de nos voix et de « nos cœurs », en chantant, en récitant les psaumes, etc.

La musique que Dieu agrée pour le culte qu’on lui rend se « joue » uniquement par les « cordes » de nos cœurs et s’élève jusqu’à lui par nos voix. Il n’est nulle part question dans le Nouveau Testament que ce culte lui soit rendu avec l’addition ou par le moyen d’instruments quelconques.

Telle est la voie indiquée par Dieu. Et puisque c’est Dieu que nous voulons adorer et exalter, et puisque c’est à lui que nous voulons plaire, obéissons attentivement à ses instructions.

En parlant de culte, nous faisons uniquement allusion à celui pratiqué sous l’ère chrétienne et non à celui pratiqué sous l’ère patriarcale ou mosaïque. Nous savons, en effet, que sous la loi de Moïse la musique instrumentale était non seulement tolérée, mais commandée par le livre des Chroniques dans les termes suivants : « Il fit placer les Lévites dans la maison de l’Éternel avec des cymbales, des luths et des harpes, selon l’ordre de David, de Gad le voyant du roi, et de Nathan le prophète ; car c’était un ordre de l’Éternel, transmis par ses prophètes » (1 Chroniques 29.25). Mais il faut cependant remarquer qu’à l’époque indiquée l’exercice du culte comprenait également des sacrifices d’animaux qui ne seraient assurément plus tolérés de nos jours.

De même, si un homme se présentait à notre lieu de culte avec un agneau sans défaut, afin de l’offrir en sacrifice à Dieu, lui serait-il permis de le faire sous prétexte que David offrait de tels sacrifices et qu’ils étaient à cette époque agréables à Dieu ? Que répondrions-nous ? Simplement que nous ne vivons plus actuellement sous la loi qui commandait des sacrifices d’animaux.

L’apôtre Paul a averti les chrétiens de Galatie que s’ils cherchaient leur justification dans la loi de Moïse, ils seraient « déchus de la grâce » et « séparés de Christ. » Dans le même contexte, il leur dit que s’ils cherchaient leur justification dans une partie de la loi, ils étaient tenus logiquement de l’observer tout entière (Galates 5.4,3; voir aussi Jacques 2.10).

Il faut donc s’en reporter à Jésus plutôt qu’à Moïse pour l’observance justifiée des pratiques auxquelles doivent obéir ceux qui s’appellent des chrétiens. Paul nous exhorte : « Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père » (Colossiens 3.17). Ainsi tout ce que nous faisons en tant que chrétiens doit s’accomplir, non au nom de Moïse, mais « au nom du Seigneur Jésus ». Cette expression « au nom de » implique l’autorité dont elle est revêtue. Par exemple, « au nom du roi » implique l’autorité royale comme base de directive. Faire quelque chose au nom du Seigneur signifie le faire par son autorité. Or, nous ne pouvons pas employer les instruments de musique dans le culte pour la bonne raison qu’il ne les a jamais autorisés.

Et ceux qui les emploient sans l’autorité divine doivent tenir compte de l’avertissement de l’apôtre Jean : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9). Or, aller plus loin que la doctrine (ou l’enseignement) du Christ, c’est faire ce qu’il n’a pas autorisé, et c’est le cas lorsqu’on se sert d’instruments de musique dans le culte. Il ne s’agit pas là d’une opinion ou d’une théorie humaine, mais bien d’un principe enseigné dans l’Écriture Sainte.

Il ne faut pas se tromper sur l’importance d’un ordre ou d’une directive émanant de Dieu. Il est clair que Dieu exige toujours que nous observions scrupuleusement sa parole. Comparons les avertissements de l’Ancien Testament avec ceux du Nouveau Testament. Dans le premier cas, Dieu dit : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris et vous n’en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l’Éternel votre Dieu, tels que je vous les prescris » (Deutéronome 4.2). Dans le Nouveau Testament il est tout aussi sévère quant à ceux qui modifient sa parole (voir Apocalypse 22.18,19).

Considérons le cas de Moïse qui, pour avoir frappé un rocher afin qu’il en sorte de l’eau, au lieu de simplement lui parler comme Dieu lui avait ordonné de faire, perdit son droit d’entrer en Terre Promise (Nombres 20.8-12). Et pourtant, Dieu lui avait ordonné auparavant de frapper un rocher (Exode 17.6). Il faut donc faire attention à ne rien faire que Dieu n’ait pas autorisé.

Sur le point de quitter ses apôtres et de retourner chez son Père, le Christ comprenait et prévoyait qu’ils auraient besoin de directives infaillibles, bien qu’il les eût personnellement instruits pendant plus de trois ans. C’est pourquoi il leur dit : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir » (Jean 14.16,17). Il leur dit encore : « Mais le consolateur, l’Esprit de vérité, vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir » (Jean 16.13). L’Esprit Saint descendit sur les apôtres au jour de la Pentecôte suivant la résurrection du Christ (Actes 2.1-4). Comme prévu et annoncé il vint sur eux pour les diriger dans toute la vérité. Les apôtres ont reçu et annoncé dans l’Évangile cette vérité qui sauve (1 Pierre 1.22-25). Il est à remarquer pourtant que l’Esprit n’a pas indiqué aux apôtres d’employer la musique instrumentale en les dirigeant « dans toute la vérité ».

Il s’en suit forcément que l’emploi d’instruments de musique ne fait aucunement partie de la « vérité » transmise par les apôtres.

Écoutons l’avertissement biblique contre la tendance qui prévaut d’élever nos propres désirs jusqu’à ne plus supporter la saine doctrine qui est l’Évangile de Christ (2 Timothée 4.3,4).

Des objections

Certaines objections sont soulevées contre cette pratique, pourtant apostolique, d’exclure les instruments de musique du culte chrétien.

1. « La Bible ne défend pas de se servir d’instruments de musique dans le culte chrétien. »

Répondons qu’il n’est pas nécessaire que Dieu défende spécifiquement tout ce qu’il ne veut pas, et méditons l’exemple ci-après. Dans le livre du Lévitique, nous lisons que Nadab et Abihu, fils d’Aaron « apportèrent devant l’Éternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné », au lieu du feu qu’il autorisait. À cause de cette substitution, que Dieu compta comme désobéissance volontaire, « le feu sortit de devant l’Éternel et les consuma : ils moururent devant l’Éternel » (Lévitique 10.1,2). Il est vrai que Dieu n’avait pas dit explicitement de ne pas utiliser le feu que ces deux sacrificateurs ont employé pour brûler le parfum. Mais il n’est pas nécessaire que Dieu défende spécifiquement tout ce qu’il ne veut pas qu’on fasse. Un ordre positif et explicite exclut d’office tout ce qui n’est pas compris dans un tel ordre. La parole de Dieu est en même temps exclusive et inclusive : elle inclut tout ce qui est commandé et elle exclut tout ce qui ne l’est pas.

Voyons un autre exemple : lorsque Dieu dit à Noé de construire l’arche, il lui dit de la construire en bois de gopher (Genèse 6.14). Dieu ne lui a pas dit : « Tu ne te serviras pas de bois de sapin, ou de chêne. » En spécifiant « bois de gopher », toutes autres espèces de bois étaient automatiquement exclues, sans que Dieu fût tenu à les citer par leur nom.

Le même principe doit s’appliquer aux instruments de musique. Il y a deux sortes de musique : la musique vocale et la musique instrumentale.

Le Seigneur ayant spécifié la musique vocale, il n’était pas nécessaire de défendre explicitement tout autre genre de musique. Le commandement de chanter précise ce que Dieu veut et exclut la musique instrumentale tout comme dans la Sainte Cène, l’ordre spécifiant le pain et le fruit de la vigne élimine tout autre aliment de la table du Seigneur. La substitution ou l’addition de lait, de viande, de pommes de terre, d’eau, etc., serait une désobéissance à l’ordre. Puisque nous admettons tous que Dieu exclut d’une manière positive et définitive tout autre aliment de cette partie du culte sans l’interdire explicitement, pourquoi ne pas faire application du même principe en ce qui concerne la musique instrumentale dans le culte ? Le commandement positif et explicite de chanter est une exclusion de tout autre genre de musique.

2. On peut nous objecter que « le Nouveau Testament nous exhorte à adorer Dieu par des Psaumes, et le 150e, parmi d’autres, recommandant qu’on l’adore avec toutes sortes d’instruments ; nous pouvons donc le faire. »

Cette objection contre notre thèse perd sa force lorsque l’on considère à nouveau les textes des Écritures précités. En effet, il ne faut pas perdre de vue que les Psaumes issus de l’Ancien Testament recommandent aussi aux adorateurs d’autres actes de culte tels que les holocaustes (Psaumes 66.13-15), actes qui ont été abolis.

En effet, les Psaumes et de telles prescriptions font partie de l’Ancienne Alliance, qui fut remplacée par la Nouvelle (Hébreux 8.7).

L’usage recommandé par le Nouveau Testament pour les Psaumes nous autorise à les chanter ou à les réciter, mais n’autorise pas l’emploi d’instruments de musique.

3. « Il est loisible d’avoir des instruments de musique chez soi ; pourquoi donc ne pas les avoir dans l’Église ? »

Chez soi, tout ce qui est moralement juste est permis, mais dans l’Église rien n’est permis qui ne soit autorisé par le Nouveau Testament. Ce qui est moralement acceptable chez soi n’est pas nécessairement permis dans le culte. Par exemple, il est moralement permis de se laver les mains avant le repas, mais ce ne sera pas là un acte de culte.

4. « Il n’y a pas de différence entre l’emploi d’instruments de musique, et l’emploi d’un baptistère ou d’un recueil de cantiques ; ils sont l’un et l’autre tout simplement des aides dans le service de Dieu. »

Il est vrai qu’un baptistère et un recueil de cantiques sont des aides, mais l’instrument de musique est une addition. L’acte accompli dans un baptistère est l’acte ordonné par Dieu tandis que l’acte exécuté quand on joue d’un instrument de musique est un acte que Dieu n’a pas ordonné. Se servir d’un livre de cantiques en chantant constitue un acte que Dieu a ordonné (ni plus ni moins), mais chanter n’est pas jouer : ce sont deux actes bien différents. Chacun peut exister sans l’autre. Dieu a ordonné l’un dans le culte mais pas l’autre.

Des instruments dans l’Église

Il n’y a pas eu d’instruments de musique dans le culte chrétien pendant plus de 600 ans après la mort du Christ – 600 ans après l’établissement de l’Église du Seigneur. Citons L’American Encyclopedia : « Le Pape Vitalien a, pour la première fois, introduit les orgues dans quelques églises d’Europe occidentale vers l’an 670. Mais le plus ancien rapport digne de confiance est celui d’un orgue envoyé comme cadeau par l’empereur grec Constantin Copronymu, à Pépin, roi des Francs, en 755 » (Tome XII, page 688).

Citons aussi la Schaff-Herzog Encyclopedia : « Dans l’Église grecque l’orgue n’est jamais entré en usage. Mais après le 8e siècle il est devenu de plus en plus courant dans l’Église latine : pas toutefois, sans opposition du côté des moines… » (Tome 3, page 702). L’Église orthodoxe, quoique ne suivant pas les ordonnances bibliques en bien des points, a conservé néanmoins l’exemple biblique dans le baptême par immersion et dans la musique a capella, c’est-à-dire sans instrument.

Le fait d’exclure les instruments de musique dans leur culte n’est pas une « idée fixe » suivie uniquement par les Églises du Christ. C’est plutôt un point de conviction commun à plusieurs chefs religieux des plus éminents et érudits. Écoutons ce que quelques-uns d’entre eux disent à ce sujet.

Martin Luther rejeta l’emploi de l’orgue en disant : « L’orgue dans le culte à Dieu est un insigne de Baal. »

Jean Calvin disait de l’orgue dans le culte : « Les instruments de musique pour célébrer les louanges de Dieu ne sont pas plus appropriés que de brûler de l’encens, d’allumer des lampes ou de restaurer les autres ombres de la loi. Les hommes qui aiment la pompe extérieure peuvent se réjouir dans ce bruit mais la simplicité que Dieu nous recommande par les apôtres lui est de beaucoup plus agréable… La voix humaine… surpasse assurément tous les instruments de musique » (Dans son commentaire du 23e Psaume).

John Wesley dit : « Je n’ai point d’objection contre les instruments de musique dans nos églises, pourvu qu’ils ne soient ni vus, ni entendus » (Adam Clarke’s Commentary, Tome 4, page 684).

Adam Clarke est compté parmi les plus éminents commentateurs bibliques au monde. Il fut contemporain de John Wesley. Concernant les orgues dans le culte, il dit : « Je suis un vieil homme et un vieux prédicateur : et je déclare que je n’ai jamais pu constater qu’ils aient été producteurs d’un bien quelconque dans l’adoration de Dieu : et j’ai des raisons de croire qu’ils ont été producteurs de beaucoup de mal. La musique en tant que science, je l’estime et l’admire, mais les instruments de musique dans la maison de Dieu je les ai en abomination et je les déteste ; c’est l’abus de la musique et je joins ma protestation contre toutes corruptions pareilles dans le culte de l’Auteur du Christianisme » (Adam Clarke’s Commentary, page 684).

Ce qu’ont pensé ces hommes ne prouve pas qu’on ne doit pas se servir d’instruments de musique dans le culte chrétien : seul l’enseignement du Christ et de ses apôtres peut établir cette interdiction. Mais ces hommes sont cités pour démontrer que de tels instruments dans le culte ont été rejetés par beaucoup parmi les plus grands chefs religieux.

Résumons donc en disant au sujet de la musique instrumentale que ni le Christ, ni le Saint-Esprit, ni les apôtres ne l’ont jamais autorisée. Aucune assemblée apostolique ne l’a employée. Prenant le Nouveau Testament comme notre seule règle de foi et de pratique en matière du culte chrétien, et voulant demeurer dans l’enseignement apostolique, nous nous voyons dans l’obligation absolue d’exclure les instruments de musique de notre culte.

Auteur inconnu
(Dans Vol. 4, No. 4)

Pourquoi une nouvelle loi et à quoi sert l’ancienne aujourd’hui?

Introduction

Depuis le premier siècle, beaucoup de chrétiens ont été dans la confusion à l’égard de la loi de Moïse. Beaucoup n’ont pas voulu admettre le caractère temporaire de cette loi. Beaucoup ont voulu conserver des parties de la loi qui ne font pas partie de la doctrine de Christ et de ses apôtres. D’autres reconnaissent que la loi n’est plus en vigueur, mais ne comprennent pas pourquoi le Dieu parfait aurait donné une loi « imparfaite » ayant besoin d’être remplacée par la suite. Quelle était son imperfection et quel serait le but de cette loi imparfaite ? Si elle n’est plus en vigueur, pourquoi la conserver dans nos Bibles aujourd’hui ? Voilà des questions auxquelles nous essayerons de répondre dans ce numéro.

Le chrétien ne vit pas sous la loi de Moïse

Comme nous venons de le dire, beaucoup de chrétiens dès le premier siècle ont eu du mal à accepter que la loi mosaïque ait été enlevée. Ce fait explique la présence de nombreux passages du Nouveau Testament qui soulignent justement cet enseignement. Il est affirmé à maintes reprises et de plusieurs manières que la loi était passagère.

Matthieu 5.17,18 – Voici un passage qui, pour certaines personnes, soutient que la loi est éternelle. Jésus dit qu’il n’est pas venu abolir la loi et les prophètes, mais pour les accomplir. Il dit que la moindre partie de la loi ne disparaîtrait pas jusqu’à ce que tout soit accompli. Or, en disant cela, Jésus affirme que la loi disparaîtrait, puisque tout au long de son ministère il accomplissait ce qui était écrit dans la loi et les prophètes (Matt. 2.15,17,23; 4.14; 8.17; 13.14,35; 21.4; 26.56; 27.9,35; Jean 12.38; 13.18), et à la fin il prétend que tout avait été accompli (Jean 19.30; Luc 24.44-47).

Remarquez que ce n’est pas seulement le code légal contenu dans les livres de Moïse qui fut accompli à la mort du Christ : Jésus parle de l’accomplissement de ce qui était écrit « dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes ». Toutes ces Écritures se rapportent à ce que nous appelons l’ancienne alliance, l’ancienne loi, ou l’Ancien Testament. Si la loi de Moïse est encore en vigueur, tout l’Ancien Testament est en vigueur ; si la loi n’est plus en vigueur, c’est que nous ne vivons plus sous l’Ancien Testament dans son ensemble.

Romains 7.1-6 – Dans ce passage la relation avec la loi mosaïque est comparée au mariage. Une femme mariée est libre de prendre un autre mari si son premier mari meurt, parce que cette union est dissoute par la mort. De la même manière, le chrétien, étant mort avec Christ par le baptême, est dégagé de son union à la loi. Vouloir être uni à la loi et au Christ à la fois serait une sorte de polygamie, ou adultère spirituel.

2 Corinthiens 3.6-11 – Paul glorifie Dieu ici de l’avoir rendu capable d’être ministre d’une nouvelle alliance. Il compare ces deux alliances ainsi : la première était un ministère de la mort et la condamnation, la deuxième de la réconciliation ; la première était glorieuse, la deuxième plus glorieuse ; la première était passagère, la deuxième est permanente.

Galates 4.1-7 – La condition d’un héritier qui est encore enfant n’est pas trop différente de celle d’un esclave, jusqu’au temps marqué par le père. C’était aussi la condition de ceux qui étaient sous la loi. Or, le temps marqué est déjà venu, et nous ne sommes plus esclaves (de la loi).

Galates 5.1-5 – La justification est par la foi en Christ. Chercher à être rendu juste par l’observation de la loi de Moïse nous sépare de Christ. Nous avons été affranchis de la loi et ne devons pas nous mettre de nouveau sous le joug de la servitude.

Éphésiens 2.11-19 – Les païens et les Juifs étaient séparés auparavant par la loi qui avait été donnée aux Juifs mais non aux païens. Le Christ a fait de ces deux peuples un seul en anéantissant la loi juive qui créait un mur entre eux. Par le Christ, tous ont accès auprès de Dieu.

Colossiens 2.13-17 – Christ a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient ; il l’a détruit en le clouant à la croix. Ainsi, personne ne devrait juger les autres au sujet des dispositions de cette loi, telles que les aliments purs et impurs, les fêtes, etc.

Hébreux 7.11-14 – Jésus est notre souverain sacrificateur (Héb. 6.20). La loi de Moïse ordonnait que les sacrificateurs soient uniquement de la tribu de Lévi. Évidemment, ce n’est pas selon la loi de Moïse que Jésus a été établi sacrificateur. « Le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi. »

Hébreux 8.6-13 – Les défauts de la première alliance ont nécessité son remplacement par l’alliance plus excellente dont Jésus est le médiateur. Ce remplacement de l’ancienne alliance avait même été déclaré six cents ans d’avance par le prophète Jérémie (Jér. 31.31-34). D’ailleurs, parler d’une alliance nouvelle indique déjà que la première est considérée comme ancienne, prête à disparaître.

En quoi la loi n’était-elle pas parfaite ?

Ceux qui comprennent que la loi mosaïque avait besoin d’être remplacée et qu’elle ne pouvait pas amener les hommes à la perfection pensent trouver en elle des défauts là où, en fait, il n’y en a pas. Ils ne reconnaissent pas en quoi l’ancienne alliance était imparfaite, et les accusations qu’ils lancent contre la loi ne sont pas justes.

Considérons quelques critiques faites souvent à l’égard de la loi de Moïse qui manquent au but, qui n’identifient pas la vraie raison pour laquelle cette loi fut remplacée.

« La loi ne tenait pas compte de l’homme intérieur, des motifs du cœur. »

Il est peut-être vrai que Jésus et ses apôtres insistaient plus que la loi sur l’importance de la pureté et la sincérité du cœur. Cela est probablement dû non pas au fait que l’homme intérieur n’est pas visé dans la loi, mais parce que les chefs religieux parmi les Juifs s’étaient occupés des exigences extérieures et cérémonielles au point de négliger les principes fondamentaux de la moralité (Matt. 9.13; 23.23). C’étaient les dirigeants, et pas la loi, qui mettaient l’accent uniquement sur les apparences (Matt. 6.1-4; 23.14). Ils se cachaient derrière une façade de justice qui masquait la pourriture intérieure (Matt. 23.25-28).

En réalité, la loi parlait de l’homme intérieur, des motifs, des sentiments, du cœur. Considérez ces exemples :

« Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. » (Ex. 20.17)

« Tu ne haïras point ton frère dans ton cœur… Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lév. 19.17,18)

« Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Deut. 6.5)

« La moralité exigée par la loi n’était pas suffisamment élevée. »

Il est vrai que Jésus met en contraste ce qui avait été dit et ce qu’il disait lui-même. Jésus appelait les hommes à une moralité plus élevée, plus spirituelle. Mais pour la plupart, au lieu de contredire les principes de la loi, il ne faisait que les approfondir et leur redonner le sens que Dieu avait voulu. Ce sont les hommes qui s’étaient éloignés du vrai sens des commandements. Jésus les rappelle à l’esprit de la loi.

Par exemple, la loi demandait aux hommes non seulement de ne pas tuer (Matt. 5.21s), mais aussi de ne pas haïr ou garder rancune – Lév. 19.17,18. Elle disait non seulement de ne pas commettre l’adultère avec la femme de son prochain (Matt. 5.27s), mais aussi de ne pas convoiter la femme de son prochain – Ex. 20.17. Jésus dit que Moïse permettait le divorce à cause de la dureté de cœur des hommes (Matt. 19.8). Quand il dit que l’infidélité était la seule cause du divorce, il confirmait l’interprétation de certains rabbins de ce que Moïse lui-même avait commandé : le divorce au cas où l’homme trouve en sa femme « quelque chose de honteux » – c’est-à-dire l’infidélité (Deut. 24.1). Il est vrai que Jésus enseigne de ne même pas jurer, mais le sens de ses paroles s’aligne avec l’exigence de la loi d’être complètement véridique, et il est possible qu’il défend les serments à cause des abus (Matt. 23.16-22). La loi disait bien de suivre le principe « œil pour œil, dent pour dent » dans un cadre juridique (Deut. 19.15-21; Lév. 24.13-20; Ex. 21), mais en ce qui concerne les relations personnelles, on oublie que la loi aussi disait : « Tu ne te vengeras point » (Lév. 19.18), ou : « Si tu rencontres le bœuf de ton ennemi ou son âne égaré, tu le lui ramèneras » (Ex. 23.4).

« Elle est trop négative : Tu ne feras pas ceci, tu ne feras pas cela. »

Tandis qu’il est vrai que parmi les dix commandements il y en a huit qui sont négatifs, la loi dans son ensemble contenait beaucoup d’exigences positives : aimer Dieu ; donner aux pauvres ; célébrer des fêtes en l’honneur de l’Éternel ; se lever devant le vieillard ; avoir des poids exacts pour le commerce ; etc.

En même temps, le Nouveau Testament contient de nombreuses défenses (1 Cor. 6.9,10; Gal. 5.19-21; Jacques 4.1-12, etc.) sans que ce fait enlève quoi que ce soit de sa valeur.

« Elle est trop difficile à respecter. »

Cette réponse est plus proche de la vérité, mais elle n’est pas tout à fait juste. Oui, l’apôtre Pierre a dit que la loi était « un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter » (Actes 15.10). Mais le problème n’est pas avec la loi elle-même. Paul écrit en Romains 7.12,14,16 : « La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste, et bon… nous savons que la loi est spirituelle… je reconnais que la loi est bonne. » Si la loi ne condamnait pas le péché, ce serait facile de l’observer, mais elle ne serait plus sainte et juste.

La loi de Christ n’est pas plus facile que celle de Moïse dans le degré de sainteté qu’elle demande. Jésus n’a pas placé la barre plus bas. Il nous dit, au contraire : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Matt. 5.48).

Le vrai problème

Le vrai problème dans la loi n’est pas qu’elle est trop difficile, mais que (1) l’homme est trop faible, et que (2) cette loi sainte n’a pas de provision pour compenser la faiblesse de l’homme.

Pour le premier point notez ces versets :

« La loi est spirituelle, mais moi, je suis charnel, vendu au péché… je ne fais pas ce que je veux, et je fais ce que je hais. » (Romains 7.14,15; aussi Galates 5.17)

« Car – chose impossible à la loi, car la chair la rendait sans force – Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’esprit. » (Romains 8.3,4)

« Car c’est avec l’expression d’un blâme que le Seigneur dit à Israël : … je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle… car ils n’ont pas persévéré dans mon alliance. » (Hébreux 8.8,9)

Les versets suivants soutiennent le second point :

« Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi. » (Romains 3.20)

« S’il eût été donné une loi qui pût procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché. » (Gal. 3.21,22)

« Si la perfection avait été possible par le sacerdoce lévitique… qu’était-il encore besoin que parût un autre sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek ? » (Héb. 7.11)

« La loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection. » (Héb. 10.1)

« Car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte le péché. » (Héb. 10.4)

« Tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés. » (Héb. 10.11)

L’imperfection de la loi réside dans le fait que l’homme n’arrive pas à la garder parfaitement et qu’elle ne contient pas de provision qui puisse effacer la faute de l’homme.

En quoi la loi était-elle parfaite ? – Psaume 19.8

La loi était quand même parfaite en ce qui concernait ses vrais buts. Elle était incapable de résoudre le problème du péché, mais elle n’avait jamais été destinée à faire cela.

« C’est par la loi que vient la connaissance du péché. » (Rom. 3.20)

« Or, la loi est intervenue pour que l’offense abondât, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. » (Romains 5.20)

« Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Loin de là ! Mais je n’ai connu le péché que par la loi. » (Romains 7.7)

« Pourquoi donc la loi ? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu’à ce que vînt la postérité… » (Gal. 3.19)

« Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. » (Gal. 3.24)

Les païens sans la loi pouvaient reconnaître qu’ils étaient coupables, même dignes de la mort (Romains 2.15; 1.32), mais la loi devait renforcer mille fois ce sentiment. La loi de Moïse faisait ressentir profondément la grande distance qui sépare l’homme pécheur et le Dieu très saint. Elle montre de nombreuses manières la réalité du péché, la souillure de l’homme, la nature de tout péché, les conséquences du péché, le prix du péché, et en même temps la justice et la sainteté de Dieu. Celui qui comprend la loi se voit condamné au plus haut degré, éloigné de Dieu, incapable d’ôter ses propres péchés, dans le plus grand besoin de la grâce de Dieu, bref, dans le besoin de Jésus le Sauveur.

Le Christ étant venu et le monde entier étant maintenant sous l’autorité, non pas de la loi mosaïque, mais de la loi du Christ (Matthieu 28.18; 1 Cor. 9.21; Gal. 6.2; Héb. 7.12; Jacques 2.12), l’ancienne loi a atteint son but. Elle a fait l’œuvre pour laquelle Dieu l’a donnée.

L’utilité de l’étude de la loi aujourd’hui

La connaissance du péché

Avant que Jésus ne vienne, la loi montrait aux hommes qu’ils étaient pécheurs. Le Nouveau Testament, comme l’Ancien Testament, identifie et condamne le péché. L’étude de l’Ancien Testament peut toujours aider les chrétiens à clarifier la nature de certains péchés. En plus, tout le système mosaïque soulignait la gravité du péché en faisant ressentir la séparation de l’homme pécheur et de Dieu. L’accès auprès de Dieu était strictement limité (Héb. 9.8).

L’Ancien Testament rend donc plus claires nos idées du péché, nous décrit bien notre état perdu et augmente notre appréciation de notre salut.

Son témoignage sur Jésus

Le Nouveau Testament affirme à plusieurs reprises que l’Ancien Testament parle de Jésus (Jean 1.45; 5.39; Luc 24.27; Actes 10.43). Cela augmente notre foi en Jésus que de voir que tout ce qu’il a fait était en conformité avec les Écritures données auparavant par Dieu (2 Pierre 1.18-21). L’Ancien Testament en parle de plusieurs manières : 1) par des prophéties (Actes 26.22,23) ; 2) par le fait de démontrer le besoin d’un Sauveur (Gal. 3.22-24) ; 3) par les symboles qui préfiguraient l’œuvre du Christ (Jean 1.29; 1 Cor. 5.7; Héb. 9.11,12; etc.). Un livre inspiré qui nous parle tant de Jésus-Christ mérite forcément qu’on l’étudie.

Les leçons de l’histoire

Des récits contenus dans la loi de Moïse nous enseignent beaucoup sur les relations de Dieu avec les hommes et sur la manière dont les hommes agissent entre eux. Il faut, bien sûr, interpréter l’histoire et dégager ses leçons en tenant compte du fait que nous ne vivons pas sous la même loi qu’eux. Voici plusieurs sortes de leçons : la patience de Dieu, le rôle actif qu’il joue dans les affaires des nations, sa justice et son châtiment du mal, les conséquences du péché dans la vie du pécheur et des autres, les exemples de soumission à Dieu, de foi, et de piété, la supériorité de Dieu par rapport aux idoles, la nécessité de servir Dieu du cœur et non seulement dans les actes extérieurs, l’importance de respecter les choix de Dieu, la bienveillance de Dieu envers son peuple, le danger de l’orgueil, etc. Le Nouveau Testament nous recommande la lecture de l’Ancien pour renforcer de telles leçons (1 Cor. 10.1-12 – surtout verset 11; Romains 15.4; Héb. 11).

Son enseignement sur Dieu

Le Nouveau Testament suppose que les lecteurs connaissent déjà Dieu et ce qu’il a fait. C’est l’Ancien Testament qui nous parle en détail de sa création du monde, de sa sainteté, de sa puissance, de sa fidélité, de sa haine pour le péché, etc. Par contre, les connaissances révélées dans l’Ancien Testament sont approfondies par la révélation faite dans la personne de Jésus-Christ (Héb. 1.1-3).

Conclusion

J’espère que cette étude nous aidera tous à faire usage légitime de la loi. Si nous voulons apprendre l’organisation de l’Église du Seigneur, le plan du salut auquel nous devons obéir, les actes d’adoration chrétienne, et beaucoup d’autres sujets, c’est surtout au Nouveau Testament que nous devons nous référer. Nous ne vivons plus sous l’ancienne alliance. La loi reste, néanmoins, très utile comme sujet d’étude pour le chrétien. La négliger c’est choisir de ne pas s’enrichir spirituellement de tout ce qu’elle peut nous offrir.

B. B.
(Dans Vol. 4, No. 2)

L’ancienne alliance: est-elle toujours en vigueur

Une lecture même superficielle des Écritures nous montre clairement que l’ancienne alliance faite entre Dieu et Israël était appelée à disparaître pour faire face à une loi meilleure. Jérémie le prophète l’annonce plusieurs siècles avant Jésus-Christ, on ne peut plus nettement (Jérémie 31.31ss). Plus tard, lorsque le Christ aura accompli sa mission parmi les hommes, l’écrivain d’Hébreux consacrera la quasi totalité de sa lettre à l’explication du rapport qui existe entre l’ancienne alliance et la nouvelle inaugurée par le Christ. C’est là que nous lisons :

« Il y a ainsi abolition d’une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité, – car la loi n’a rien amené à la perfection – et introduction d’une espérance par laquelle nous nous approchons de Dieu. » (Hébreux 7.18,19)

Puis après avoir parlé du rôle de Moïse sous l’ancien régime, il déclare que Jésus « a obtenu un ministère d’autant plus supérieur qu’il est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde » (Hébreux 8.6,7).

Ce langage ne permet plus aucun doute sur cette question. Il est clair que le système de l’ancienne loi a été aboli, abrogé, et remplacé, avec le Christ, par une meilleure alliance. Il est également clair que c’est toute l’ancienne loi qui a disparu et non une partie seulement. (Nous reviendrons plus tard à cet aspect de la question.)

Pour accomplir

À ce point, quelqu’un dira peut-être : N’y a-t-il pas une contradiction frappante entre ce que nous venons de lire et ce que Jésus dit lui-même, a savoir :

« Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre jusqu’à ce que tout soit arrivé. » (Matthieu 5.17,18)

Jésus ne souligne-t-il pas ici la durabilité de la loi, jusqu’à la fin du monde ? Ce n’est pas du tout l’enseignement qu’il veut donner.

Notons encore la seconde partie de la déclaration ; elle est la clé de ce texte : « Il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre jusqu’à ce que tout soit arrivé. » (Certaines traductions disent : « jusqu’à ce que tout soit accompli ».) Jésus déclare ici qu’il est venu réaliser tout ce qui est dit de lui dans l’Écriture et que rien ne pourra l’empêcher de le faire. Car tout l’Ancien Testament est comme une chrysalide qui attend de s’ouvrir pour laisser sortir le papillon accompli. C’est ainsi que nous rencontrons souvent dans les pages des Évangiles cette expression significative : afin que s’accomplisse ce qui avait été dit par le prophète. Voyez Matthieu 2.15,17,23; 4.14; 8.17; 13.14,35; 21.4; 26.56; 27.9; 27.35; Jean 12.38; 13.18, etc.

Les derniers mots du crucifié

Vers la fin de son ministère terrestre, après sa résurrection, il déclare à ses disciples émerveillés

« C’est là ce que je disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. Alors, il leur ouvrit l’esprit afin qu’ils comprennent les Écritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations. » (Luc 24.44-47)

La loi ne devait pas disparaître « jusqu’à ce que tout soit réalisé ». Or, tout était maintenant accompli. Ce sont les derniers mots du crucifié (Jean 19.30).

Le voile du temple se déchira

À la lumière de ces textes, nous pouvons mieux comprend pourquoi le voile du temple se déchira depuis le haut jusqu’en bas tandis qu’expirait le réalisateur de la loi. Nous pouvons mieux saisir toute la portée de ces mots de Paul : « Christ est la fin de la loi » (Rom. 10.4). « Vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre… Nous avons été dégagés de la loi » (Romains 7.4,6).

Une autre question s’éclaire également ; sous l’ancienne loi, avant la venue du Christ, il y avait d’une part les Juifs et d’autre part les païens, c’est-à-dire tous les non Juifs. Le mur de séparation était la loi, accordée aux Juifs, et inconnue des païens. Mais à présent, en Jésus-Christ, il n’y a plus de différence, car Juifs comme païens sont également appelés à former un seul peuple par la foi en Christ. Paul explique comment cela a été réalisé :

« Il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, […] afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau. » (Éphésiens 2.14,15)

Un pédagogue

En disant que la loi a été comme un pédagogue pour nous amener à Christ, les Écritures expliquent clairement que la loi a eu un rôle temporaire, et que ce rôle est accompli. (Un pédagogue est une sorte de précepteur, un tuteur, responsable de la formation d’un élève jusqu’à son émancipation.) Le texte ajoute :

« La foi étant venue [c’est-à-dire l’Évangile par le Christ], nous ne sommes plus sous ce pédagogue. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. » (Galates 3.25-28)

Une seule loi

À ce point, il faut signaler, sinon dénoncer, une théorie tout à fait erronée en ce qui concerne la loi de l’Ancien Testament. Comme de trop nombreux textes déclarent sans confusion possible que la loi ancienne a été abolie, on a imaginé qu’il y a dans l’Ancien Testament deux sortes de loi : la loi cérémoniale, de caractère temporaire, abolie effectivement par le Christ ; et la loi morale, qui dure à jamais. On ajoute à cela que la première est appelée « la loi de Moïse » et que les Écritures désignent la seconde par l’expression « la loi de Dieu ».

Il est vrai que l’Ancien Testament comprend plusieurs sortes de lois. Il y a des lois morales, des lois cérémoniales, des lois civiles, etc. Mais il est à noter qu’elles s’entremêlent au point de rendre toute distinction presque impossible ; et cela tout simplement parce que la loi est une et indivisible. Que ce soit un rite cérémonial, que ce soit un acte social, tout était réglé par Dieu dans la loi donnée par Moïse. Le langage biblique ne connaît pas de distinction entre loi morale et loi cérémoniale. Lorsque Jésus dit qu’il est venu accomplir la loi, il parle de la loi en entier, la loi dans sa totalité, de tout le système mosaïque. Quand Jésus dit qu’il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre jusqu’à ce que tout soit arrivé, il parle de toute la loi, voire de tout l’Ancien Testament. Les termes employés dans la Bible pour indiquer les divisions de l’Ancien Testament sont : la loi, les psaumes et les prophètes ; ou simplement : la loi et les prophètes (Matthieu 7.12; Luc 16.16; Luc 24.44; Actes 24.14). Ces expressions désignaient l’ensemble de la loi. Mais parler de loi morale et de loi cérémoniale pour donner à l’une un caractère passager et à l’autre un caractère éternel serait se servir d’un langage et de conceptions étrangers à la Bible. Nous devons nous garder de donner au vocabulaire biblique un sens qu’il n’avait pas dans l’esprit de ses auteurs.

Établissons donc bien ce fait dans nos esprits : lorsque Jésus, un apôtre, ou n’importe quel auteur biblique parle de la loi de Moïse, qu’il s’agisse de l’obéissance à cette loi ou de son abrogation, c’est de toute la loi qu’il parle.

Quant à la distinction que l’on fait entre loi de Dieu et loi de Moïse, le texte biblique ne l’autorise pas davantage. Voyez les textes suivants : Néhémie 8.18; 10.29; Esdras 7.6; 2 Chroniques 34.14, où la Bible parle tantôt de « la loi de Dieu donnée par Moïse » tantôt de « la loi de Moïse donnée par Dieu », et souvent dans le même contexte.

Les commandements : un résume

On insiste souvent sur le fait que la loi des dix commandements est une loi immuable. D’abord parce que c’est la « loi morale » ( !), ensuite parce que c’est Dieu lui-même qui l’a gravée dans la pierre. Cela n’est-il pas significatif ?

Lorsque Moïse descendit de la montagne, il tenait dans ses bras les tables de la loi. Elles étaient la preuve que Dieu lui avait parlé, que ces commandements étaient de Dieu lui-même, d’autant plus que son visage resplendissait d’un éclat insoutenable. C’est pourquoi ces tables sont appelées « le témoignage » (Exode 16.34; 25.16; 27.21; etc.) Mais ces tables n’étaient que le résumé de la loi donnée à Israël. Elles ne constituaient pas un recueil de la loi à part, destiné à survivre au reste des préceptes. Car, nous l’avons vu, la loi était toute la loi.

On insiste beaucoup dans certains groupes sur le caractère éternel des dix commandements, car ils renferment la loi du sabbat. C’est la seule vraie raison pour laquelle on tient tellement à ces tables de la loi.

Parler des tables de la loi, c’est évoquer toute la loi dont elles étaient le symbole. Ainsi, lorsque l’apôtre Paul parle du remplacement de la loi ancienne par la loi supérieure du Christ, il fait précisément intervenir les dix commandements dans son explication, et il en parle comme d’un ministère de mort et de condamnation par contraste avec le ministère de l’Esprit (c’est-à-dire l’Évangile du Christ). Voici ce qu’il écrit :

« Or, si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, a été glorieux, au point que les fils d’Israël ne pouvaient fixer les regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage, bien que cette gloire soit passagère, combien le ministère de l’esprit ne sera-t-il pas plus glorieux !… Si le ministère de la condamnation a été glorieux, le ministère de la justice est de beaucoup supérieur en gloire. Et, sous ce rapport, ce qui a été glorieux ne l’a point été, à cause de cette gloire qui lui est supérieure. En effet, si ce qui était passager a été glorieux, ce qui est permanent est bien plus glorieux. » (2 Corinthiens 3.7-11)

Richard ANDREJEWSKI
(Dans Vol. 1, No. 3)