Gardez-vous de l’hypocrisie

À quoi pensez-vous quand vous entendez le mot « hypocrisie » ?

  • À l’escroc immoral et criminel qui se sert sciemment d’une apparence de piété pour gagner la confiance des autres et les exploiter, comme le Tartuffe de Molière ? Au prêtre qui commet des abus sexuels contre de jeunes garçons ou le pasteur qui séduit des femmes dans son assemblée ?
  • À l’homme politique qui prétend aimer et servir le peuple, alors qu’il vide les caisses de l’État pour se remplir les poches et enrichir ses amis ?
  • Au mari adultère qui se permet de tromper sa femme mais, entre dans une colère noire s’il apprend qu’elle a parlé à un autre homme ?
  • Aux membres d’une famille qui voient les souffrances d’un parent malade sans faire aucun geste pour le faire soigner ou soulager ses douleurs, sous prétexte qu’« il n’y a pas d’argent », mais qui sortent de grosses sommes lors des funérailles pour faire croire au monde qu’ils aimaient le défunt ?
  • Au chrétien qui condamne les péchés dans la société alors qu’il fait les mêmes choses ?

Nous savons que Jésus a souvent condamné l’hypocrisie, surtout des chefs religieux de son temps. Combien de fois Jésus a-t-il proclamé : « Malheur à vous, scribes et pharisiens, hypocrites ! » ? Tandis qu’il était appelé l’ami des pécheurs, des péagers et des prostituées, à qui il offrait le pardon quand ils se repentaient (Matt. 21.31,32 ; Luc 19.1-10), Jésus était particulièrement sévère à l’égard des hypocrites. Il dit clairement qu’au dernier jour ils seront condamnés. En parlant d’un serviteur méchant, Jésus dit : « Le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les hypocrites : c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Matt. 24.50,51). Nous ne voulons donc ni tolérer l’hypocrisie en nous-mêmes ni l’approuver chez les autres. Nous avons intérêt à écouter Jésus lui-même pour nous dire exactement ce que c’est que l’hypocrisie.

Les traits de l’hypocrite, selon Jésus

Quand l’hypocrite fait le bien, c’est généralement pour recevoir l’approbation des hommes. Jésus nous dit :

« Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus ; autrement, vous n’aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Lors donc que tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes… Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes… Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. » (Matt. 6.1,2,5,16)

L’hypocrite aime les titres d’honneur et le respect des hommes. « Ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues ; ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi » (Matt. 23.6,7). Si vous suivez Jésus parce que les hommes vous honorent, si vous servez comme enseignant ou dirigeant religieux parce qu’on vous met sur un piédestal, c’est de l’hypocrisie.

L’hypocrite se préoccupe plus des traditions humaines que des commandements de Dieu.

« Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. » (Matt. 15.6-9)

Voilà pourquoi il est très important de ne pas confondre les commandements d’hommes et les commandements de Dieu. Il faut toujours se poser la question : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné l’autorité de les faire ? » (Marc 11.28). Si nous pratiquons notre religion pour plaire à Dieu, nous ferons bien ce qu’enseigne sa Parole.

L’hypocrite observe les aspects extérieurs de la justice comme il se doit, mais il néglige le cœur, l’homme intérieur, que les hommes ne voient pas.

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au-dehors, et qui, au-dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés. Vous de même, au-dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au-dedans, vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité. » (Matt. 23.27,28)

Jésus a souvent insisté sur l’importance de veiller sur son cœur. Il dit, par exemple :

« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » (Matt. 5.27,28)

Proverbes 4.23 nous conseille : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. »

Jésus ajoute :

« Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les actes immoraux, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme. » (Marc 7.21-23)

Pour éviter l’hypocrisie, rien n’est plus important que de veiller sur son cœur.

Les paroles et les actions de l’hypocrite ne s’accordent pas. Jésus donna ce conseil à l’égard des scribes et des pharisiens : « Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent ; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas » (Matt. 23.3). Nous devrions tous reconnaître avoir été coupables de cette faute, mais un péché n’est pas moins coupable parce qu’on est nombreux à le commettre.

L’apôtre Paul met en garde concernant « l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque du fer rouge dans leur propre conscience » (1 Tim. 4.2), et Pierre parle de faux docteurs qui, par amour de l’argent, « vous exploiteront au moyen de paroles trompeuses » (2 Pi. 2.3). Remarquez, pourtant, que l’hypocrisie ne se rapporte pas exclusivement à la personne qui prétend être pieuse alors qu’elle ne s’intéresse pas du tout à Dieu et à sa volonté. Il s’agit parfois d’actions qui ne s’accordent pas avec les principes auxquels on adhère. L’apôtre Paul accusa Pierre et Barnabas d’hypocrisie en Galates 2.11-16, non parce qu’ils faisaient semblant d’être ce qu’ils n’étaient pas. Paul s’opposait plutôt à leur refus de manger avec les chrétiens non-juifs, parce qu’ils étaient infidèles à leur propre croyance que les chrétiens d’origine païenne étaient acceptés par Dieu au même titre que ceux d’origine juive.

L’hypocrite voit très bien les défauts des autres, mais il minimise ses propres péchés. Jésus demande :

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » (Matt. 7.3-5)

Il est ironique que ceux qui accusent les autres de l’hypocrisie ne voient souvent pas qu’ils sont coupables de la même faute.

Il semble que l’hypocrisie, en effet, comme l’orgueil, est un péché dont le coupable peut être inconscient. Il ne s’agit souvent pas de jouer consciemment un rôle théâtral, de faire semblant d’être ce qu’on n’est pas. Craig M. Watts (www.preaching.com) a fait l’observation que, dans bien des cas, les hommes ne sont pas ce qu’ils prétendent être, non parce qu’ils essaient de tromper autrui, mais parce qu’ils se trompent eux-mêmes. Ils prétendent être une certaine sorte de personne parce que c’est ainsi qu’ils s’imaginent. Ce n’est pas chez eux une question de sincérité, mais de la perception de soi-même. Un superviseur dira, par exemple : « Je suis la sorte de personne qui attend beaucoup de la part des autres, parce que je suis très exigent envers moi-même », alors que les autres employés savent tous qu’il est paresseux et s’absente du travail plus que tous ceux qu’il supervise. Parfois cette sorte d’aveuglement est simplement amusant, mais il peut être dangereux et tragique. Quand nous nous accrochons à de fausses perceptions de nous-mêmes, nous nous privons de la possibilité de nous repentir et recevoir le pardon, de nous corriger et de grandir spirituellement.

La Bible nous dit donc à maintes reprises : Ne vous trompez pas. L’apôtre Jean nous avertit : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, H, et la vérité n’est point en nous » (1 Jean 1.8). Voilà pourquoi tout chrétien a besoin de s’examiner régulièrement et humblement. Peut-être que nous nous séduisons. Il est possible que nous soyons aveugles à notre propre hypocrisie.

Enfin, bien que l’hypocrisie soit un problème universel, comme les exemples dans l’introduction de cet article l’ont suggéré, c’est un danger particulier pour les gens religieux, et surtout les chefs religieux. Ils se soucient peut-être plus les autres de ce que l’on pense d’eux. Ce n’est pas que les gens s’engagent généralement dans une vie religieuse avec l’intention de tromper les autres. Au départ ils se soucient beaucoup de ne pas salir le nom de Christ ou de son Église, mais leur pensée se corrompt en quelque sorte, et à la fin c’est leur propre honneur qui leur importe. Ils finissent par fixer leur attention sur ce que les hommes voient, et ils essaient de cacher leurs péchés. Jésus dit donc à ses disciples : « Avant tout, gardez-vous de… l’hypocrisie » (Luc 12.1).

Des remèdes à l’hypocrisie

Il est important de demander à Dieu de nous aider avec le problème de l’hypocrisie. David a prié : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité » (Psaume 139.23,24). Dieu peut nous aider à voir s’il y a un conflit entre nos croyances et ce que nous faisons ou ce que nous sommes. Mais sachons que la discipline de Dieu risque d’être douloureuse. La Bible dit :

« Nos pères nous corrigeaient pour peu de temps, comme ils le jugeaient bon. Mais Dieu nous corrige pour notre bien, afin que nous ayons part à sa sainteté. Quand nous sommes corrigés, il nous semble au moment même que c’est là une cause de tristesse et non de joie. Mais plus tard, ceux qui ont reçu une telle formation bénéficient de l’effet qu’elle produit : la paix associée à une vie juste. » (Hébreux 12.10,11, FC)

On se demande parfois pourquoi Dieu permet que son peuple soit persécuté. Le célèbre prédicateur anglais, Charles Spurgeon, dit que l’on peut cesser de prêcher contre l’hypocrisie quand la persécution bat son plein et que les chrétiens risquent la torture et la mort. En effet, peu d’hommes seront hypocrites dans ces conditions, car ceux qui font semblant n’acceptent pas de supporter la souffrance, la douleur et la mort. Nous ne souhaitons pas l’épreuve, mais quand elle vient dans notre vie, elle peut, nous dit l’apôtre Pierre, purifier notre foi. Dieu peut considérer qu’il faut que « vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable – qui cependant est éprouvé par le feu – ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra » (1 Pierre 1.6,7).

Mais les paroles de Jésus en Matthieu 6 suggèrent un autre remède, qui est valable même en l’absence de persécution. Quand il dit de ne pas pratiquer notre justice devant les hommes pour en être vus, il ajoute chaque fois : « Ton Père céleste, qui voit dans le secret, te le rendra quand tu fais l’aumône en secret… Ton Père céleste te le rendra quand tu fais tes prières en secret… Ton Père céleste te le rendra quand tu ne fais pas savoir aux autres que tu jeûnes » (Matt. 6.4,6,18).

Comment faire pour nous débarrasser de l’hypocrisie ? Rappelons-nous toujours que Dieu voit tous nos actes, entend toutes nos paroles et connaît même toutes nos pensées. Je ne peux pas user de tromperie quand je suis conscient du fait que Dieu me regarde.

Pour finir, il semble logique que confesser nos péchés – et le faire de manière assez spécifique – nous aidera à ne pas tomber dans l’hypocrisie. Soyons honnêtes avec Dieu (1 Jean 1.9), et efforçons-nous d’être transparents, surtout avec nos frères et sœurs en Christ (Jacques 5.16).

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 3)


Voir aussi L’hypocrisie dans l’Église trouble-t-elle votre foi ?

L’hypocrisie dans l’Église trouble-t-elle votre foi ?

Avant de suggérer des raisons pour lesquelles il ne faut pas abandonner sa foi ou s’éloigner de l’Église à cause de l’hypocrisie des autres, remarquons que c’est parfois à tort qu’on accuse des gens d’être hypocrites.

La faiblesse n’est pas l’hypocrisie. Il est vrai que les chrétiens n’arrivent pas à suivre parfaitement l’enseignement de leur Maître. Cela ne fait pas d’eux des hypocrites. L’Église est composée d’hommes et de femmes qui sont forcément faillibles et pécheurs. Comme tout être humain ils ont des défauts. La vie chrétienne est un processus, une affaire de croissance spirituelle. On lutte pour la perfection, mais on ne l’atteint que dans l’éternité.

Chanter des cantiques qui expriment un amour profond pour Dieu, la volonté de souffrir pour le nom de Christ, le désir de prier sans cesse et le plaisir de servir les malheureux ou de porter l’Évangile aux gens perdus n’est pas de l’hypocrisie simplement parce qu’on n’éprouve pas tellement ces sentiments. Les chants ne décrivent pas toujours ; parfois ils prescrivent. Ils nous rappellent ce que nous devrions être ; ils présentent un état vers lequel nous devrions tendre.

Faire le bien, parler avec bonté, adorer ou servir quand nous n’en avons pas envie n’est pas de l’hypocrisie. Nous avons une tendance naturelle à être égoïstes et orgueilleux et à dire des choses qui blessent. Les actions qui reflètent l’amour de Dieu ne viennent pas facilement. Mais quand nous nous efforçons de faire ce que nous devrions faire, quand nous agissons comme si nous étions meilleurs que ce que nous sommes, notre caractère intérieur s’améliore avec le temps, et ce qui nous semblait artificiel devient, avec la pratique, une seconde nature. Ce n’est pas que nous essayons de tromper les autres ; nous essayons plutôt de nous former moralement et d’être les imitateurs du Père céleste (Matt. 5.43-48).

Y a-t-il de l’hypocrisie dans les Églises ? Oui, bien sûr. Il y a des gens qui font semblant d’être justes et ne font pas de vrais efforts pour faire la volonté de Dieu. Cela ne devrait pas vous surprendre. Si une « mauvaise personne » veut que les autres la prennent pour quelqu’un de bien, il est très probable qu’elle participe aux services religieux. Même parmi les apôtres il y avait un hypocrite – il s’appelait Judas Iscariot (Jean 12.3-6). D’ailleurs, il existe des contrefaçons de presque tout ce qui a de la valeur. La foi en Christ est donc apparemment quelque chose de bien, puisque tant de personnes veulent faire croire aux autres qu’elles la possèdent.

La présence de vrais hypocrites au milieu des chrétiens est malheureuse, mais elle ne devrait pas troubler démesurément, comme si cette réalité enlevait à la foi chrétienne toute sa valeur ou démontrait qu’elle était fausse. (Au contraire, une accusation d’hypocrisie suppose forcément une règle de bien et de mal que quelqu’un aurait violée. La réalité de cette règle morale soutient l’existence d’un Dieu moral qui a créé des êtres moraux et a établi la loi morale.) Une étude a révélé qu’environ 38 % des médecins aux États-Unis sont en surpoids, malgré les conseils qu’ils donnent aux patients de combattre l’obésité, qui nuit à la santé. En Italie, en France et au Japon, un médecin sur quatre fume des cigarettes. Le fait que ces médecins « hypocrites » n’arrivent pas à suivre leurs propres conseils n’enlève rien à la valeur d’éviter l’obésité et le tabac.

Il y a des « hypocrites » en d’autres domaines de la vie, n’est-ce pas, sans que leur présence empêche ceux qui sont sincères de poursuivre ce qui les intéresse profondément. Par exemple, il y a souvent des spectateurs à des événements sportifs ou artistiques qui ne regardent guère le match et n’écoutent guère la musique. Ils sont là pour rencontrer des amis ou se faire des relations. Les vrais supporters ne se découragent pas pour cela de soutenir leur équipe préférée, et les vrais mélomanes ne cessent pas de se rendre aux spectacles qu’ils aiment. Pourquoi, alors, le croyant sincère se priverait-il d’adorer son Dieu ou d’écouter la Sainte Parole en disant que d’autres viennent à l’Église pour des raisons indignes ? Si vous vous éloignez de l’Église sous prétexte que vous n’aimez pas la compagnie des hypocrites, n’oubliez pas qu’ils seront en enfer (Matt. 23.33). Mais vous aussi, vous serez coupable d’avoir rejeté le plan de Dieu. (Voir Vol. 13, No. 6, « CHRIST, OUI ! L’Église, Non ? ».) Si vous servez Dieu dans la sincérité et la fidélité à sa Parole, vous n’aurez à supporter des hypocrites que pendant cette vie.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 3)


Voir aussi Gardez-vous de l’hypocrisie

Le rôle de l’Esprit Saint

À la fin du livre de Job, Dieu reprend Job d’avoir « obscurci ses desseins par des discours sans intelligence » (Job 38.1,2) et ses amis de ne pas avoir parlé de Dieu avec droiture (Job 42.7). C’est donc avec humilité que nous essayons de parler aujourd’hui de l’action de l’Esprit de Dieu, sachant bien qu’il fait certainement beaucoup que nous ignorons et ne pourrions pas comprendre si l’on nous le déclarait. Mais il y a des vérités que Dieu lui-même révèle à son propre sujet dans les saintes Écritures, et nous devons permettre à ces vérités d’orienter nos pensées. C’est ainsi que nous voulons interroger les Écritures sur le sujet du Saint-Esprit et son rôle dans deux domaines : la conversion des pécheurs et la compréhension de la Bible.

Le rôle de l’Esprit dans la conversion

Nul ne peut nier que le Saint-Esprit, le Consolateur, joue un rôle important dans ce domaine, car Jésus a dit : « Si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement » (Jean 16.7,8). L’Esprit convainc le monde, mais par quel moyen le fait-il ? Agit-il directement, voire miraculeusement, sur le cœur des incroyants ? Beaucoup répondent par l’affirmative sans considérer les problèmes relatifs à la nature de la foi, la liberté de l’homme et le manque de favoritisme chez Dieu que suscite une telle position.

Certains ont l’idée qu’une personne ne peut pas vraiment accepter la Parole de Dieu jusqu’à ce que l’Esprit de Dieu touche son cœur, ouvre ses yeux et la rende capable de saisir profondément le sens de l’Évangile. Ils admirent parfois la foi des autres, mais se lamentent en disant que Dieu ne leur a pas donné une telle foi. Ils estiment que tout dépend de Dieu. S’il te donne la foi, tu l’auras. S’il ne te la donne pas, ce n’est pas de ta faute. Il y a des gens qui disent qu’ils espèrent se convertir un jour, mais que Dieu ne les a pas encore appelés. Ils disent que ce n’est pas encore leur tour.

Prédestiné à croire ?

Ces propos sont parfois offerts par des gens qui ne sont pas très religieux, mais en fait, cette façon de penser s’accorde très bien avec la théologie du célèbre réformateur Jean Calvin. Ce dernier croyait que Dieu avait choisi d’avance les individus qu’il voulait sauver de la condamnation éternelle – il les avait élus, ou prédestinés, à la vie. Ces personnes seraient les objets de sa grâce irrésistible. Croyant que tous les hommes sont totalement dépravés, incapables de bien penser ou de bien faire de quelque manière que ce soit (voir Chemin de Vérité, Vol. 15, No. 3, « Totalement mauvais »), Calvin écrivit :

« Dieu ordonne que le Saint-Esprit touche le cœur de tous ceux qu’il a élus à la vie éternelle. L’appel intérieur de l’Esprit résulte toujours dans la conversion. Cet appel n’est adressé qu’aux élus. L’Esprit ne dépend ni de leur aide ni de leur coopération pour le succès de son œuvre. »

L’Église réformée, connue en France et dans plusieurs autres pays simplement comme l’Église protestante, continue d’enseigner la même sorte d’idée. On peut lire dans son catéchisme :

« Dieu nous donne notre espérance en nous parlant directement… en sorte que ce n’est pas d’un tiers que nous tenons notre foi… Notre foi est le miracle du Saint-Esprit au-dedans de nous… Il donne l’unique assurance sans intermédiaire, avec ou contre nos raisonnements, nos inclinations ou nos désirs… Dieu nous place en face de son Fils mais ne nous laisse pas conclure librement ce que nous allons en penser. S’il nous laissait libres à ce moment-là, il nous perdrait sans aucun doute car de nous-mêmes nous sommes fermés à la grâce et ennemis de Dieu… Dieu décide d’en finir avec nos raisonnements et nos hésitations. C’est Dieu lui-même qui prend pitié de nous, nous visite et croit en Jésus-Christ à notre place puisque nous n’y croyons pas nous-mêmes. »

Ce langage est très fort, n’est-ce pas ? Je ne connais pas beaucoup de gens qui croient tout à fait de cette façon concernant le salut. Néanmoins, on rencontre souvent l’idée que la foi est un don de Dieu, qu’elle est mystérieuse, que l’Esprit de Dieu doit toucher le cœur d’un homme de façon directe avant que les paroles de la Bible ne puissent avoir un effet sur lui.

La foi : un don ou un devoir ?

Il est vrai que certains passages bibliques semblent au premier abord soutenir une telle manière de penser, mais quand on les examine de plus près, ou quand on les complète avec d’autres passages, on voit que l’on a mal compris. Éphésiens 2.8,9 est un tel passage : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » Certaines personnes lisent ces versets et tirent la conclusion que, selon Paul, la foi ne vient pas de vous, car c’est le don de Dieu. Mais si Paul avait voulu dire que la foi ne venait pas de nous, il aurait écrit : « Vous êtes sauvés par le moyen de la foi. Et elle ne vient pas de vous. » Le mot « foi » étant au féminin, que ce soit en français ou en grec, le pronom qui s’y réfère doit être au féminin aussi. Nous trouvons plutôt un pronom neutre, « cela ». « Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » Le don de Dieu en question, la chose qui ne vient pas de nous, n’est pas la foi, mais le fait que Dieu nous sauve par la grâce. Nous étions incapables d’effacer les péchés qui nous condamnaient, mais Dieu est intervenu pour nous sauver. Notre salut n’est pas dû à nos mérites ou à notre justice. C’est un don de Dieu. La foi, par contre, est bien quelque chose que Dieu attend de notre part quand nous avons entendu sa Parole.

La Bible dit clairement que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Selon 1 Timothée 2.3,4, « Dieu notre Sauveur… veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité ». Selon 2 Pierre 3.9, Dieu « use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance ». Si Dieu veut sincèrement que tous les hommes soient sauvés, si la foi est une condition pour ce salut, et si personne ne peut avoir la foi sans que Dieu lui-même ne l’accorde, n’est-il pas évident que Dieu donnera la foi à tous les hommes ? Si tous n’ont pas la foi, ce sera la faute de Dieu, n’est-ce pas ? Jésus dit en Marc 16.16 : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » Si une personne ne croit pas parce que Dieu ne lui a pas donné la foi, comment Dieu pourrait-il condamner cette personne pour n’avoir pas cru ? Ne serait-il pas injuste s’il faisait ainsi ? Encore, si nous voyions que certains avaient la foi mais que d’autres ne croyaient pas parce que Dieu ne leur aurait pas donné la foi, ce serait une preuve que Dieu montre du favoritisme. Pourtant, la Bible dit à plusieurs reprises : « Devant Dieu il n’y a point d’acception de personnes » (Romains 2.11).

L’Esprit convainc indirectement, au moyen de la Parole

En fait, la foi que Dieu demande de nous dépend de deux choses : il faut entendre la Parole de Dieu, et il faut la recevoir dans un cœur honnête et bon. Romains 10.17 dit que « la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ ». Lorsque Jésus priait pour ses apôtres en Jean 17.20, il dit : « Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole. » Nous croyons en Jésus grâce à la parole des apôtres contenue dans le Nouveau Testament. L’apôtre Jean dit en Jean 20.31 : « Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. » Voilà pourquoi l’apôtre Paul demande en Romains 10.14 : « Comment donc croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? » L’Esprit se sert d’un outil (ou d’une arme) pour produire la foi dans le cœur ; il se sert de « l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu » (Éph. 6.17).

Cette Parole n’a pas le même effet chez tous les auditeurs, mais le facteur déterminant n’est pas une action directe du Saint-Esprit accordée aux uns et non aux autres. Jésus dit une parabole dans laquelle il compare la Parole de Dieu à une semence semée par un cultivateur ; il compare les cœurs des auditeurs à différentes sortes de sol. Quand le semeur disperse la semence, une partie tombe sur le chemin où il marche, une partie sur de la pierre recouverte d’une fine couche de sol, une partie au milieu des épines, et une partie dans une bonne terre où elle pousse et finit par porter du fruit. Ces différentes sortes de sol correspondent à différentes sortes de personnes : celles qui ne s’y intéressent pas et oublient la parole aussitôt, celles qui l’acceptent sans mesurer l’engagement demandé et qui ne persévèrent pas, et celles qui permettent aux plaisirs et aux soucis de cette vie d’étouffer le message de Dieu. Et puis, dit Jésus, il y a ceux qui, « ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance » (Luc 8.15).

Comme nous l’avons dit, la foi dépend de deux choses : il faut entendre la Parole de Dieu, et il faut la recevoir dans un cœur honnête et bon. Voilà pourquoi dans la Bible on ne demande pas au non-croyant : « Priez Dieu afin d’avoir la foi pour que vous soyez sauvé. » On dit plutôt, comme en Hébreux 3.15 : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs. »

Des choses qui aident à préparer le sol

Certes, il y a des facteurs qui influencent le cœur d’une personne et la rendent plus susceptible d’accepter le message de l’Évangile. Par exemple, un non-croyant s’intéresse davantage à la Parole quand il voit la conduite, l’amour et la joie profonde d’un chrétien fidèle. « Femmes, soyez de même soumises à vos maris, afin que, si quelques-uns n’obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes, en voyant votre manière de vivre chaste et réservée » (1 Pierre 3.1,2).

La Bible enseigne de plusieurs manières que Dieu est toujours à l’œuvre dans le monde. Il fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment (Rom. 8.28). Tant de choses différentes disposent les cœurs à écouter, alors qu’ils n’y pensaient pas auparavant : un échec professionnel ou scolaire, le décès d’un proche, une prière exaucée, une guerre, la naissance d’un enfant, la lecture d’un livre, un rêve, et j’en passe. Paul dit à la population de Lystre que Dieu n’avait cessé « de rendre témoignage de ce qu’il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance » (Actes 14.17). Par contre, David dit en Psaume 119.67 : « Avant d’avoir été humilié, je m’égarais ; maintenant j’observe ta parole. » L’Esprit de Dieu peut se servir de toutes sortes de circonstances, agréables ou pénibles, pour rendre des cœurs plus ouverts à la Parole. Il ouvre des portes pour sa Parole (Col. 4.3 ; 1 Cor. 16.9 ; 2 Cor. 2.12).

Il est important de noter que ces moyens de préparer les cœurs – c’est-à-dire l’influence de l’exemple d’un bon chrétien ou l’effet des circonstances que Dieu crée dans nos vies par son action providentielle – ces moyens n’enlèvent à l’homme ni son libre arbitre ni la responsabilité pour ses choix. Dieu est tout-puissant et pourrait bien nous forcer à faire ce que nous devons faire, mais il ne se permet pas d’agir ainsi envers nous. Remarquez aussi que ces moyens de préparer des cœurs n’éliminent pas non plus la nécessité d’entendre et de croire à l’Évangile pour être sauvé. L’action de l’Esprit pour amener l’homme à la conversion est plutôt indirecte.

L’obéissance à l’Évangile d’abord, la venue de l’Esprit après

L’idée que l’Esprit n’entre pas dans le cœur du non-croyant pour l’amener à la foi s’accorde avec un autre principe que nous trouvons dans le Nouveau Testament. L’Esprit est promis à ceux qui croient en Jésus et sont baptisés en lui. Jésus dit : « “Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture.” Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jean 7.38,39a). Pierre dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38). Paul dit : « Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils » (Galates 4.6). Ce n’est donc qu’après avoir été sauvé par l’obéissance à l’Évangile qu’on reçoit l’Esprit. Jésus dit en Jean 14.17 que le monde ne peut pas recevoir l’Esprit de vérité. L’Esprit exerce une influence sur le pécheur, surtout au moyen de l’Évangile, mais l’Esprit n’est pas présent dans son cœur. Le don de sa présence est un privilège qui est réservé à celui qui est déjà chrétien.

Le rôle de l’Esprit dans la compréhension de la Bible après la conversion

Supposons que nous avons obéi à l’Évangile et que nous sommes maintenant chrétiens. L’Esprit qui fait maintenant sa demeure en nous, est-ce qu’il nous aide à comprendre la Bible ? Disons d’abord que la Bible n’est pas un livre codé, dont les auteurs cherchaient à en cacher le vrai sens. Moïse dit au peuple d’Israël, par exemple : « La loi que je vous communique aujourd’hui n’est pas trop difficile à comprendre ni hors d’atteinte pour vous… Non, cette loi est tout près de vous, dans votre bouche et dans votre cœur, et vous pouvez la mettre en pratique » (Deutéronome 30.11,14, FC). L’apôtre Paul n’adresse pas ses épîtres aux prêtres ou pasteurs ou professeurs, mais aux Églises et aux chrétiens en général. Il adresse sa Première Épître aux Corinthiens : « à l’Église de Dieu qui est à Corinthe… à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre » (1 Cor. 1.2). Jésus a signalé que ses enseignements étaient plus facilement saisis par les gens ordinaires : « Jésus déclara : Ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, je te remercie d’avoir révélé aux petits ce que tu as caché aux sages et aux gens instruits » (Matt. 11.25, FC). En effet, le désir sincère de connaître et faire la volonté de Dieu est plus important que le niveau d’instruction (Jean 7.17).

Selon certains croyants, pourtant, même après qu’une personne est née de nouveau, elle sera incapable de comprendre les Écritures si elle n’a pas d’assistance surnaturelle. Quand un interlocuteur n’accepte pas leur interprétation d’un passage biblique, ils disent : « Le problème, c’est que tu essaies de le comprendre charnellement. C’est seulement par l’Esprit qu’on peut comprendre le vrai sens. »

Cette façon de penser est parfois appelée la doctrine de l’illumination. Elle maintient que l’Esprit de Dieu doit « illuminer » le chrétien, le rendre capable de comprendre le message ou lui expliquer en quelque sorte le sens des Écritures. Trois passages sont souvent employés pour appuyer cette conception. Tous les trois parlent, en fait, non pas de l’illumination mais de la révélation.

1 Cor. 2.14,15 : « Mais l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne. »

Les partisans de la doctrine de l’illumination expliquent ces versets en affirmant que l’homme naturel, ou selon certaines versions, l’homme animal, serait l’homme qui n’a pas l’Esprit. L’homme spirituel serait celui qui a l’Esprit. En réalité, comme Paul parle dans ce contexte de l’inspiration, on doit reconnaître que l’homme naturel est celui qui n’est pas inspiré ou qui n’a pas accès à la révélation donnée par l’Esprit. Il s’appuie sur la sagesse humaine, il ne connaît que ce que l’homme peut découvrir par ses sens physiques et par sa propre logique. L’homme spirituel serait celui qui était inspiré du Saint-Esprit et qui en recevait des révélations authentiques. Il s’agit des apôtres et des prophètes. (L’homme spirituel pourrait aussi être celui qui se laisse guider par les vraies révélations de Dieu au lieu de se référer à ce qui peut être connu naturellement, sans la Parole de Dieu.) L’homme spirituel n’est jugé par aucun homme, non pas en ce qui concerne ses actions (les actions de Pierre étaient une fois condamnables – Gal. 2), mais dans les révélations qu’il donne, puisque c’est la pensée du Seigneur qu’il révèle (ou qu’il suit, selon le cas).

Les remarques de David Lipscomb sur ce passage semblent utiles :

« L’homme par ses facultés naturelles, sans révélation, ne pouvait pas apprendre la volonté de Dieu ; mais afin qu’il la connaisse, l’Esprit de Dieu, qui connaît les choses de Dieu… fit savoir par les apôtres la volonté de Dieu, et ils la révélèrent au peuple. L’homme naturel est donc l’homme qui n’a jamais entendu la volonté de Dieu, car il n’a aucun moyen de la découvrir jusqu’à ce que ceux qui ont reçu la révélation la lui fasse connaître… Cela signifie plus ou moins la même chose que ce que Paul dit en 1 Corinthiens 1.21 : “Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu, dans la sagesse de Dieu il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.” »

Un deuxième passage utilisé pour prouver l’idée de l’illumination est Jean 16.13 :

« Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. »

Il suffit de faire remarquer qu’en Jean 13–17 Jésus était seul avec ses apôtres et que cette promesse s’adresse à eux plutôt qu’à tous les chrétiens en général. Nous bénéficions de ce que Jésus a promis ici chaque fois que nous lisons le Nouveau Testament, mais la promesse ne s’applique pas directement aux chrétiens de nos jours.

Le troisième passage auquel on fait appel est 1 Corinthiens 12.3 : « Nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n’est par le Saint-Esprit. » Ce texte fut cité par Jean Calvin pour soutenir sa doctrine de l’illumination. Le frère Wayne Jackson répond de cette façon :

« Ce passage affirme simplement que la croyance à la seigneurie de Christ dépend de la mission révélatrice de l’Esprit. Suggérer qu’il enseigne que chaque individu doit être éclairé personnellement et directement par l’Esprit, c’est supposer beaucoup plus que ce que le texte dit. Le Saint-Esprit est l’auteur des Écritures ; sans les informations qu’elles contiennent, aucun homme ne peut déclarer que Christ est Seigneur. Cette déclaration doit donc être attribuée à l’Esprit. Mais ceci n’appuie nullement la théorie d’illumination directe. » (Jackson, Wayne. « The Holy Spirit “Illumination” Theory : A Critical Review. » ChristianCourier.com.)

Le frère Jackson poursuit avec une série de questions :

« Si l’Esprit illumine la pensée de l’étudiant chrétien, explique-t-il aussi infailliblement qu’il a inspiré ceux qui ont écrit le message sacré au départ ? Sinon, pourquoi pas ? En plus, comment quelqu’un pourrait-il savoir si, ou quand, il a été illuminé ? S’il croit avoir été illuminé à l’égard d’un passage précis, peut-il jamais par la suite modifier sa position sur ce texte ? Si oui, l’Esprit l’avait-il mal conduit auparavant ?

Si l’on a été illuminé à l’égard d’un passage, toute personne qui prendrait une autre position là-dessus, serait-elle en erreur ? Si deux personnes qui toutes les deux prétendent bénéficier de l’illumination ne sont pas d’accord sur le sens d’un passage, comment peut-on savoir laquelle a raison – ou si toutes les deux ont tort ? Si le Saint-Esprit n’a pas été à même de rendre les Écritures compréhensibles au premier tour (par le processus de la révélation), comment pourrions-nous être confiants qu’il sera capable de le faire au deuxième tour (par le processus de “l’illumination”) ? »

Conclusion

L’Esprit de Dieu joue un rôle crucial dans conversion. C’est lui qui rend témoignage de Jésus – il le fait par les Écritures. Elles ne sont pas sans puissance pour toucher le cœur avant la conversion, et elles ne sont pas incompréhensibles après la conversion jusqu’à ce que le lecteur reçoive une soi-disant illumination de l’Esprit. La Bible, l’épée de l’Esprit, est déjà bien adaptée aux besoins de tous, chrétiens comme non-chrétiens.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 2)

La suffisance des Écritures

De faux docteurs troublaient l’Église dans la ville de Colosses. Pour vendre leur fausse doctrine, ils essayaient de semer le doute dans l’esprit des chrétiens et leur faire croire qu’il leur manquait quelque chose. Ils prétendaient détenir des vérités cachées, des trésors spirituels, une sorte de « plénitude » qui n’était pas à la portée de tous ceux qui étaient en Christ. Ces enseignants voulaient faire croire aux chrétiens qu’ils n’avaient pas encore tout ce qu’il fallait pour leur épanouissement. Paul dit dans son Épître aux Colossiens qu’en réalité Dieu leur avait déjà donné tout pleinement en Christ. Il leur rappela qu’en lui « sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science. Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants » (Col. 2.3,4). Il poursuivit son idée quelques versets plus loin :

« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en lui. » (Col. 2.8-10)

Oui, dans son amour et sa sagesse parfaite Dieu « nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété » (2 Pierre 1.3). Par la mort et la résurrection de Jésus, il nous donne l’espérance de la vie éternelle et le courage de persévérer (1 Cor. 15). Par son pouvoir absolu sur le monde (Éph. 1.20,21; 1 Cor. 3.21-23), il fait concourir toutes choses à notre bien (Rom. 8.28). Par son Saint-Esprit dans notre homme intérieur, il nous fortifie spirituellement et nous aide à développer les différents fruits de l’Esprit, tels que l’amour, la joie, la paix, la patience, etc. (Éph. 3.16; Gal. 5.22). Dieu a aussi mis à notre disposition toute la connaissance dont nous avons besoin pour guider nos pas dans ce monde, pour le servir comme il le faut, pour amener les autres à croire et pour arriver nous-mêmes au ciel. Dans la Bible Dieu nous donne tout ce dont nous avons besoin :

« Toute Écriture inspirée de Dieu est utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2 Tim. 3.17)

Comme à Colosses au premier siècle, il y a de nos jours ceux qui voudraient nous faire douter du caractère suffisant de ce que Dieu nous a donné. Ils suggèrent que la Bible n’est pas complète, qu’elle ne pourrait convenir à toutes les cultures et toutes les générations ou qu’elle n’est pas capable de produire la foi. Ils disent que nous avons donc besoin d’autre chose. Comme Paul le dit, « que personne ne vous trompe par des discours séduisants ».

Il n’y a pas besoin d’autres révélations pour compléter les Écritures.

Dieu a toujours su révéler ce que son peuple avait besoin de savoir pour le servir, même s’il ne dévoilait pas tout ce qui aurait pu satisfaire à leur curiosité. Moïse dit au peuple d’Israël : « Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi » (Deut. 29.29). Dans l’ère chrétienne, aussi, Dieu a fait connaître par Jésus et ses apôtres tout ce qui nous est utile pour notre salut. Paul dit aux Éphésiens : « Je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu » (Actes 20.27). Ce conseil de Dieu est conservé dans « les saintes lettres [les Écritures] qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ » (2 Tim. 3.15).

Quand Jésus était encore avec ses apôtres, il leur a fait cette promesse : « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16.13). Cette promesse fut accomplie. Inspirés du Saint-Esprit, les apôtres ont transmis de la part du Seigneur toute la vérité concernant la volonté de Dieu, tout ce que l’homme doit savoir pour plaire à Dieu. Ils ont aussi consigné par écrit ces révélations dont toute génération aurait besoin. Pierre dit, par exemple :

« Voilà pourquoi je vous rappellerai toujours ces choses, bien que vous les connaissiez déjà et que vous restiez fermement attachés à la vérité que vous avez reçue. Mais j’estime juste de vous tenir en éveil par mes rappels, tant que je suis encore en vie. Car je sais que je vais bientôt quitter ce corps mortel, comme notre Seigneur Jésus-Christ me l’a révélé. Je ferai donc en sorte que, même après ma mort, vous puissiez toujours vous rappeler ces choses. » (2 Pierre 1.12-15, FC)

Les écrits des apôtres ne sont pas de simples paroles d’hommes. Paul dit sans ambiguïté : « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Cor. 14.37).

Puisque les Écritures suffisent pour que « l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre », Paul exhorte les Corinthiens « à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit » (1 Cor. 4.6). Ils doivent au contraire demeurer dans la Parole de Christ. Comme Jésus lui-même le dit en Jean 8.31,32 : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » L’apôtre Jean reprend la même expression en 2 Jean 9 : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. » Compte tenu des mots « quiconque va plus loin », les mots « demeurer dans la doctrine » portent surtout l’idée de ne pas emprunter sa propre voie au lieu de rester dans les limites de l’enseignement autorisé par Dieu, c’est-à-dire de la révélation que nous avons dans l’Écriture.

Voilà pourquoi dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament nous trouvons de nombreux avertissements de ne pas ajouter à la Parole de Dieu.

« Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. » (Deut. 4.2)

Remarquez qu’il est assez clair que l’on peut être coupable d’avoir « ajouté » à la Parole par la manière de l’observer. Qu’on ajoute des mots au texte ou pas, on ajoute à la Parole quand on introduit dans la religion des pratiques, des devoirs, des exceptions, etc. qui ne font pas partie de la loi de Dieu.

Nous lisons aussi :

« N’ajoute rien à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. » (Prov. 30.6)

« Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre. » (Apoc. 22.18)

La Bible, telle que Dieu l’a donnée, répond à nos besoins spirituels. Il ne faut donc pas modifier son enseignement de quelque manière que ce soit.

« Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. » (1 Cor. 15.1,2)

« Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un Évangile s’écartant de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit maudit ! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu’un vous annonce un Évangile s’écartant de celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit. » (Gal. 1.8,9)

Dieu n’enverra pas de message, ni par un ange ni par un prophète ou soi-disant apôtre, qui soit différent de celui qui est conservé dans l’Écriture. Comme Jude le dit, la foi chrétienne « a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). Évidemment, si tel est le cas, Dieu doit veiller sur sa Parole. C’est exactement ce qu’il a promis de faire, car elle doit être préservée afin de remplir son rôle dans le salut des hommes :

« Je veille sur ma parole, pour l’exécuter. » (Jér. 1.12)

« Vous êtes nés de nouveau, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. Car toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche, et la fleur tombe ; mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile. » (1 Pierre 1.23,25)

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » (Marc 13.31)

Quand on considère tous les efforts accomplis par des hommes puissants au cours de l’histoire pour détruire toutes les copies de l’Écriture, quand on pense à tous les ouvrages des siècles passés dont pas un seul exemplaire n’existe de nos jours, il serait difficile de croire que la Bible ait survécu sans l’intervention de Dieu. Il veille réellement sur ce livre.

Dieu n’a aucun besoin de donner de nouvelles révélations aux hommes aujourd’hui, car

  • il a déjà révélé tout ce dont nous avons besoin ;
  • cette révélation a été conservée dans les Écritures ;
  • les Écritures ont été préservées à travers les siècles jusqu’à notre temps.

Il n’y a pas besoin de traditions humaines pour compléter les Écritures.

Bien que Dieu ait donné toutes les instructions dont nous avons besoin dans la Sainte Bible, les hommes ont toujours eu tendance à chercher ailleurs. Ils semblent se considérer comme obligés de se conformer, par exemple, aux traditions reçues de leurs parents ou de leurs prédécesseurs, plus qu’aux Écritures. Jésus accusait les Juifs de son temps d’avoir élevé au-dessus de la Parole de Dieu leurs traditions, qu’il qualifiait de « commandements d’hommes ».

« Jésus leur répondit : Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Il leur dit encore : Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. » (Marc 7.6-9)

Si, au lieu de se référer aux Écritures pour justifier une croyance ou une pratique, on parle du fait qu’on a toujours cru ou fait de cette façon, c’est qu’il s’agit d’une tradition. Même si la pratique n’est pas contraire à l’enseignement de la Bible, on n’a pas le droit de l’imposer aux hommes, et l’on aurait tort de permettre à cette coutume d’empêcher l’obéissance à ce que Dieu a réellement commandé dans sa Parole.

Le monde dit chrétien est rempli de pratiques transmises d’une génération à l’autre mais qui ne sont autorisées nulle part dans le Nouveau Testament :

  • le baptême des nouveau-nés ou les cérémonies de présentation d’enfants
  • l’emploi d’instruments de musique, de bougies, d’encens, d’images et de danse dans les cultes
  • les fêtes telles que les Pâques, la Noël, la Toussaint, l’Assomption, etc.
  • les hiérarchies ecclésiastiques, les sièges et organisations nationales, régionales ou internationales
  • le célibat, les ordres monastiques, le chapelet
  • les noms protestant, évangélique, catholique, etc.

Au lieu de fournir quelque chose d’utile qui manquerait à la Bible, les traditions humaines éloignent les hommes de ce que Dieu demande réellement. Comme le prophète Ésaïe le dit au peuple de son temps : « C’est aux instructions et aux messages du Seigneur qu’il faut revenir. Celui qui n’adoptera pas ce mot d’ordre ne verra pas l’aurore » (Ésaïe 8.20, FC).

Le problème n’est pas que la Bible ne s’adresse pas tous les besoins des hommes individuels ou tous les besoins de l’Église ; notre problème, c’est que nous n’étudions pas suffisamment et ne connaissons pas suffisamment la Bible pour profiter pleinement de sa lumière.

Il n’y a pas besoin de miracles pour compléter les Écritures.

Encore une autre manière de traiter les Écritures d’insuffisantes est de prétendre qu’il faut des miracles modernes pour que les hommes soient amenés à la conversion. On se dit que sans guérisons miraculeuses, sans prophéties, sans prodiges impressionnants, la plupart des gens n’accepteront jamais l’Évangile.

La Bible elle-même, par contre, insiste beaucoup sur la puissance de la Parole de Dieu pour produire la foi, pour transformer des vies, pour sauver les hommes perdus.

Romains 10.17 : « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. »

Jean 20.30,31 : « Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. »

Romains 1.16 : « Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec. »

Hébreux 4.12 : « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. »

Luc 8.11,15 : « Voici ce que signifie cette parabole : La semence, c’est la parole de Dieu… Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance. »

Il est vrai que le Saint-Esprit convainc les hommes en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement, comme Jésus l’a dit en Jean 16.8-11, mais le Saint-Esprit le fait au moyen des Écritures qu’il a inspirées (2 Pierre 1.21). Ceux qui insistent sur la nécessité de révélations modernes déprécient toujours la Bible, qu’ils l’avouent ou pas. Ils pensent que la Bible est insuffisante.

Dans l’histoire de l’homme riche et Lazare que Jésus a racontée en Luc, l’homme riche, dans le séjour des morts, a demandé dans un premier temps que Lazare soit envoyé du « sein d’Abraham », où il était consolé, pour apporter un peu d’eau afin de soulager la soif de l’homme riche, qui était tourmenté dans les flammes. Quand Abraham l’informa que cela n’était pas possible, il dit :

« Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères. C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments. Abraham répondit [en se référant aux Écritures dont les Juifs disposaient au temps de Jésus] : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent. Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait. » (Luc 16.27-31)

L’homme riche pensait que l’Écriture n’était pas suffisante pour convaincre ses frères, et qu’il fallait y ajouter un grand miracle. Abraham lui dit qu’il avait tort.

Quand Dieu donna ses lois par Moïse, beaucoup de miracles ont attesté que Moïse parlait réellement de la part de Dieu. Les livres de Moïse étaient donc reconnus comme étant inspirés. C’était la loi de Dieu. Le temps n’a pas changé l’origine ni l’inspiration des livres de Moïse – ils avaient été confirmés quand Dieu les a donnés, et ils demeuraient sa Parole.

Quand Dieu a introduit la nouvelle alliance, l’Évangile de Christ, beaucoup de miracles ont attesté que Jésus et ses apôtres parlaient de la part de Dieu. Les écrits du Nouveau Testament et leur message de salut en Christ ont ainsi été reconnus comme étant inspirés. Ce « si grand salut… annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté » (Hébreux 2.3,4). L’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles » (2 Cor. 12.12). Les lecteurs pouvaient donc être convaincus que ce qu’il écrivait était les commandements du Seigneur (1 Cor. 14.37). Comme pour les livres de Moïse et des prophètes, les écrits des apôtres demeurent la Parole de Dieu, toujours vivante et efficace.

Cette Parole est une vraie arme spirituelle. C’est « l’épée de l’Esprit » (Éph. 6.17). C’est à l’aide de cette arme que nous pouvons partir à la conquête du monde pour notre Seigneur. C’est par elle que les perdus seront régénérés, ou nés de nouveau (1 Pi. 1.23 ; 1 Cor. 4.15). C’est par elle que les âmes perdues seront sauvées (Jacques 1.21).

Conclusion

Comme Paul a exhorté les Colossiens, que personne ne vous trompe. Dieu vous a vraiment donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété. Son Esprit a conduit les apôtres dans toute la vérité, et cette vérité est à notre portée, dans les pages de la Sainte Bible. Nous n’avons pas besoin d’une autre révélation pour nous guider, et les traditions des hommes n’ont rien à ajouter à la sagesse de Dieu contenue dans sa Parole. Cette Parole n’a pas besoin d’être complétée par des miracles, étant confirmée depuis deux mille ans et déjà capable de produire la foi dans des cœurs honnêtes.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 1)

Ce que Dieu a déclaré pur

Un musulman m’a demandé récemment pourquoi certains chrétiens mangent du porc. Il voulait savoir si Jésus avait autorisé cela.

Règles alimentaires et la religion

En fait, les questions du manger ont toujours été d’actualité un peu partout au monde, et les différentes religions ont leurs règles ou leurs principes à cet égard.

Bon nombre d’hindous, de bouddhistes et de sikhs pratiquent le végétarisme. Le régime ital des rastafariens, lui aussi, recommande l’abstinence de tout aliment d’origine animale.

Le véganisme (appelé également le végétalisme intégral) est une « philosophie et mode de vie qui tend à exclure, autant qu’il est possible, toutes formes d’exploitation et de cruauté faites aux animaux afin de se nourrir, se vêtir ou dans n’importe quel autre but » (wikipedia.fr). Bien que dans la population de l’état moderne d’Israël on trouve le pourcentage le plus élevé au monde qui pratique le véganisme, un tel système n’est pas imposé dans la religion juive. Dieu a bien interdit aux Israélites plusieurs sortes de viande, mais il n’a jamais ordonné au peuple de pratiquer le végétarisme.

En fait, l’Éternel imposa un grand nombre de restrictions alimentaires aux Juifs (Lévitique 11, Deutéronome 14.3-21). Parmi les animaux terrestres, ils ne devaient manger que ceux qui ont le pied fourchu et qui ruminent (par exemple, le bœuf, la brebis, la chèvre, le cerf, la gazelle, la girafe, etc.). Défendus étaient le chameau, le lièvre, et le porc (Lév. 11.1-8). Parmi les animaux marins, les Israélites ne devaient manger que ceux qui avaient des nageoires et des écailles (Lév. 11.9-12). La liste d’oiseaux impurs est assez longue et comporte pratiquement tous les oiseaux de proie (Lév. 11.13-19). Les insectes ayant des ailes et des pattes étaient impurs, sauf ceux qui sautent, comme la sauterelle et le criquet (Lév. 11.20-25).

Les règles semblent assez compliquées chez les musulmans aussi.

« En règle générale, la nourriture licite est dite “halal”. La viande est halal s’il s’agit d’animaux autorisés et abattus rituellement en prononçant la formule : “Au Nom de Dieu, Dieu est Le plus Grand” Bismilah, allaho akbar, en dirigeant l’animal vers la Mecque. Toutefois, le Coran, dans la sourate 5, Al Maïda, La Table servie, au verset 3 énumère des aliments dits “haram” ou illicites : Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d’Allah.

L’on y ajoute les dérivés du sang (boudin…), la graisse de porc, les animaux nécrophages, l’âne domestique, les félidés, le mulet, l’aigle, l’éléphant, le singe, les oiseaux carnassiers et en général tout omnivore. » (islamfrance.com)

Quant à ceux qui se réclament du nom chrétien, plusieurs groupes, y compris les adventistes, les harristes, les chrétiens célestes, les mormons, les orthodoxes éthiopiens et d’autres, recommandent de s’abstenir de certains aliments (porc, oiseaux blancs ou même la viande en général) afin de plaire à Dieu. Certains se basent sur les mêmes passages de l’Ancien Testament que nous avons évoqués plus haut en parlant des Juifs.

La majorité de ceux qui croient en Jésus, par contre, se considèrent libres de manger de tout. Mais qu’en dit la Bible ? C’est elle qui doit avoir le dernier mot.

Lors de la création, Dieu dit à l’homme et la femme : « Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture » (Genèse 1.29). En revanche, après le déluge Dieu modifia ses instructions à cet égard. Il dit à Noé et ses descendants : « Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture : je vous donne tout cela comme l’herbe verte. Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang » (Gen. 9.3,4). Ce principe devait s’appliquer évidemment à toute l’humanité.

La loi mosaïque et les aliments impurs

Des siècles plus tard Dieu fit une alliance avec un peuple particulier, les enfants d’Israël. Ce peuple devait désormais appartenir à Dieu d’une manière spéciale et jouer un rôle très important dans son plan pour les hommes. Dans un monde porté vers l’idolâtrie, Israël devait rester fidèle au seul vrai Dieu et être ainsi une sorte de lumière aux nations. Et de ce peuple sortirait un jour la véritable lumière du monde, le Messie, Jésus-Christ.

Dieu donna donc aux Israélites un ensemble de commandements que nous appelons la loi de Moïse. Cette loi avait plusieurs fonctions : entre autres, elle donnait aux Israélites une idée plus correcte de la vraie justice ; elle faisait ressentir la distance qui sépare le Dieu saint et l’homme pécheur et donc le besoin d’un sauveur ; elle aidait le peuple d’Israël à conserver son identité unique parmi les nations jusqu’à l’arrivée du Sauveur de tous les hommes. Les lois alimentaires semblent avoir joué un rôle dans cela, et les Juifs reconnaissent que leurs pratiques alimentaires les aident dans ce sens jusqu’à ce jour. Dieu semble associer ces règlements au fait qu’Israël devait rester à part : « Vous observerez la distinction entre les animaux purs et impurs… que je vous ai appris à distinguer comme impurs. Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l’Éternel ; je vous ai séparés des peuples afin que vous soyez à moi » (Lévitique 20.25,26). Malgré de multiples fois où Israël s’est détourné de Dieu, il était toujours, lorsque Jésus est venu, un peuple distinct et qui était en gros très zélé pour la loi que Dieu avait donnée.

Une bonne partie de la loi mosaïque concernait la pureté, mais une pureté que nous appelons souvent cérémonielle. Certains aliments, certaines conditions corporelles, le contact avec des cadavres, etc., rendaient des personnes impures devant Dieu. Parfois la condition impure passait après un certain délai, mais souvent un sacrifice ou une cérémonie était nécessaire pour que la personne soit purifiée.

Se trouver dans un état d’impureté, bien que ce soit lié à l’idée du péché, n’était pas toujours un péché. Certaines souillures ne pouvaient même pas être évitées, telles que les règles d’une femme ou son accouchement. Tandis que le péché vient du fait de céder à la tentation (Jacques 1.14,15), cela n’était pas toujours le cas de l’impureté traitée dans la loi de Moïse. Néanmoins, on devait éviter le plus possible de se trouver dans une condition souillée.

Certaines lois de Dieu sont liées à sa nature même ou la nature du monde tel qu’il l’a créé. Par exemple, Dieu ne peut pas mentir (Tite 1.2), et il ne tolère pas le mensonge chez les hommes. Il a créé l’homme à son image, et il exige que la vie humaine soit respectée. D’autres lois auraient pu être différentes. Cela se verra dans la suite de cette étude dans le fait qu’elles ne sont plus en vigueur.

Il a été suggéré que les lois sur l’impureté se rapportent aux principes de santé et d’hygiène. La lèpre est contagieuse, les cadavres et les excréments peuvent répandre la maladie, la viande de porc qui n’est pas bien cuite peut transmettre des parasites, et ainsi de suite. Dieu, pourtant, n’a pas précisé les raisons pour lesquelles il déclarait impure telle ou telle chose. Il n’a pas jugé nécessaire de dire aux Israélites les raisons pour certains commandements. Il leur demandait tout simplement d’obéir. [Et il faut remarquer qu’il y avait de nombreux commandements dans cette loi qui ne concernaient pas les non-Israélites, y compris les règlements alimentaires. Par exemple : « Vous ne mangerez d’aucune bête morte ; tu la donneras à l’étranger qui sera dans tes portes, afin qu’il la mange, ou tu la vendras à un étranger ; car tu es un peuple saint pour l’Éternel, ton Dieu » (Deutéronome 14.21).]

Une nouvelle alliance

Déjà dans l’Ancien Testament Dieu a fait comprendre que l’alliance faite avec Israël au mont Sinaï serait remplacée par une nouvelle alliance (Jérémie 31.31,32). Quand Jésus est venu, il a signalé que la distinction entre les Juifs et les non-Juifs était sur le point de disparaître. « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger » (Jean 10.16). Il dit à la femme samaritaine qu’il ne serait plus nécessaire d’adorer à Jérusalem, comme la loi juive ordonnait : « Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande » (Jean 4.21,23). Il ordonna à ses apôtres de « faire de toutes les nations des disciples » (Matthieu 28.19). Et il a indiqué clairement que les restrictions alimentaires qui distinguaient les Juifs des non-Juifs s’en allaient :

« Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller ? Car cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, puis s’en va dans les lieux secrets. Il déclarait ainsi tous les aliments purs. Il dit encore : Ce qui sort de l’homme, c’est ce qui souille l’homme. Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les actes immoraux, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme. » (Marc 7.18b-23)

Il y a bien des principes moraux qui figuraient dans la loi de Moïse et qui sont incorporés dans la nouvelle alliance sous laquelle vit le chrétien aujourd’hui, mais la distinction entre aliments purs et impurs ne fait pas partie de la moralité que Dieu cherche en tous les hommes. Hébreux 9.10 nous dit que les lois sur les aliments « étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réforme ».

Il n’est pas facile de changer

Les Juifs avaient respecté ces lois alimentaires depuis fort longtemps, et ils ont eu du mal à accepter que la distinction entre l’aliment pur et l’aliment impur n’existait plus. Même l’apôtre Pierre n’avait pas changé sa façon de manger plusieurs années après l’établissement de l’Église. Actes 10 décrit une vision qu’il a eue :

« Il eut faim, et il voulut manger. Pendant qu’on lui préparait à manger, il tomba en extase. Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s’abaissait vers la terre, et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. Et une voix lui dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre dit : Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur. Et pour la seconde fois la voix se fit encore entendre à lui : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. » (Actes 10.10-15)

Pierre n’était pas le seul chrétien juif qui était lent à comprendre sur ce point. Voilà pourquoi plusieurs épîtres du Nouveau Testament insistent sur le fait que les commandements qui traitaient divers aliments comme étant impurs avaient été enlevés en même temps que la loi mosaïque dans son ensemble. Paul dit, par exemple, en Colossiens 2 que Dieu

« … a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous [la loi de Moïse], et il l’a détruit en le clouant à la croix… Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats : c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ. » (Colossiens 2.14,16,17)

Selon 1 Timothée 4.1-5, ce serait propager une doctrine des démons que d’imposer aux hommes aujourd’hui de :

« s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâce par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité. Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces, parce que tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. » (1 Timothée 4.4,5)

Il est important de noter que même si l’apôtre Paul n’acceptait pas qu’une telle doctrine soit enseignée à l’Église, il demandait qu’on fasse preuve d’amour et de patience envers ceux qui n’étaient pas encore convaincus qu’ils avaient le droit de manger de tout. Paul qualifiait ces frères et sœurs de « faibles » : « Tel croit pouvoir manger de tout : tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l’a accueilli » (Romains 14.2,3). Il dit clairement que celui qui ne croyait pas pouvoir manger de tout avait tort : « Je sais et je suis persuadé par le Seigneur Jésus que rien n’est impur en soi, et qu’une chose n’est impure que pour celui qui la croit impure » (Rom. 14.14). Mais Paul reconnaît qu’une personne qui croit de cette manière, bien qu’elle ait tort, commettra un péché devant Dieu si elle viole sa conscience en mangeant ce qu’elle croit être défendu. « Celui qui a des doutes au sujet de ce qu’il mange est condamné, parce qu’il n’agit pas par conviction. Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché » (Rom. 14.23).

Une autre sorte de pureté

La question de pureté est toujours importante dans le Nouveau Testament, car Dieu est toujours saint, et il demande que son peuple soit, à cause de sa présence, pur et séparé du monde pécheur. Ainsi, Paul cite la loi (Exode 29.45) quand il écrit en 2 Corinthiens 6.16–7.1 :

« J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai… Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant votre sanctification dans la crainte de Dieu. »

Mais la pureté dont nous devons nous occuper en tant que chrétiens est plutôt du cœur, en nous gardant du péché. « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu » (Matthieu 5.8).

Pour terminer, rappelons les paroles de Jésus que nous avons déjà vues :

« Rien de ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller… C’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les actes immoraux, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme. » (Marc 7.18,21-23)


Deux choses à ne pas consommer

Bien que la nouvelle alliance ne qualifie aucun aliment d’« impur », il y a deux choses que le chrétien ne doit pas manger : la viande sacrifiée aux idoles et le sang.

En 1 Corinthiens 10 l’apôtre Paul répond à trois questions des Corinthiens concernant la viande sacrifiée :

  1. Peut-on s’asseoir dans un temple païen et manger de cette viande, sachant intérieurement que l’idole n’est rien et se disant qu’on ne l’adore pas ?
  2. Peut-on acheter au marché de la viande qui a été sacrifiée à un dieu païen ?
  3. Peut-on manger chez un païen ne sachant pas si la viande qu’il sert a été offerte en sacrifice ?

Pour la première question, Paul explique aux versets 14-22 que participer à un festin en honneur d’une idole, quelle que soit son intention personnelle, est un acte d’adoration qui met le participant en communion avec l’idole. Ce serait manger à la table des démons et provoquer la jalousie du Seigneur. La réponse est non.

Pour la deuxième question, Paul répond aux versets 25 et 26 que l’on pouvait manger de tout ce qui était vendu au marché, mais que l’on ne devait pas poser des questions pour savoir si la viande avait été sacrifiée. En ajoutant : « Car la terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle renferme », il veut dire que la viande n’appartenait pas réellement à l’idole, même si elle lui avait été consacrée. Dieu est le propriétaire de toutes choses, et les actions des hommes ne peuvent rien changer à cette vérité. La viande n’était pas souillée en elle-même.

Pour la troisième question, Paul dit aux versets 27 et 28 que nous pouvons manger ce qu’on nous sert chez un païen, mais que si quelqu’un nous informe que la viande a été sacrifiée, nous ne devons pas en manger.

La conclusion est que le chrétien doit s’abstenir totalement de tout ce qui est identifié comme ayant été sacrifié à une idole, mais manger d’un sacrifice sans le savoir ne souille pas.

Le livre de l’Apocalypse appuie la conclusion qu’on ne doit jamais manger sciemment de ces choses. Après avoir reproché à l’Église de Pergame d’avoir toléré des gens comme Balaam, qui « enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles » (Apocalypse 2.14), Jésus condamne l’Église de Thyatire pour une faute semblable. Le Seigneur dit :

« Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’impudicité et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles. » (Apoc. 2.20)

Pour ce qui est du sang, on remarque qu’il fut interdit avant la loi de Moïse (l’ère patriarcale), sous la loi de Moïse et sous la nouvelle alliance. Quand Dieu autorisa la consommation de viande au temps de Noé, il dit : « Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture : je vous donne tout cela comme l’herbe verte. Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang » (Gen. 9.3,4). Sous la loi que Dieu donna aux Israélites, ce commandement s’appliquait aux étrangers aussi bien qu’aux Israélites :

« Si un homme de la maison d’Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux mange du sang d’une espèce quelconque, je tournerai ma face contre celui qui mange le sang, et je le retrancherai du milieu de son peuple. Car l’âme de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il servît d’expiation pour vos âmes. » (Lévitique 17.10,11)

Soulignons que le sang n’est pas dans la catégorie d’aliments impurs. Il n’était pas interdit d’en manger parce que le sang serait impur, mais parce qu’il était consacré par Dieu pour un usage spécial – pour expier les péchés. Ce n’était pas seulement le sang des animaux que l’on pouvait sacrifier qu’il ne fallait pas manger – le sang de n’importe quel animal ou oiseau était défendu (Lév. 17.13,14). Même si nous ne faisons pas de sacrifice d’animaux en tant que chrétiens, le principe reste toujours. Après l’établissement de l’Église, la défense de manger du sang devait être maintenue. En Actes 15 les apôtres et prophètes réunis à Jérusalem ont communiqué ce principe aux nouveaux convertis parmi les païens :

« Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire, savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. » (Actes 15.28,29)

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 6)

La modestie

Cet article fut adapté d’un écrit de Rachel Baggott à l’intention des filles et femmes chrétiennes. Les hommes y trouveront des idées utiles pour leurs épouses, leurs filles et leurs sœurs, mais ils feront bien de reconnaître que le principe de la modestie s’applique aux hommes aussi bien qu’aux femmes.


J’ai entendu parler d’une femme qui portait un chemisier qui mettait trop en valeur sa poitrine et dévoilait ses seins. La mère de cette femme, afin de lui montrer sa désapprobation, lui dit en parabole : « On ne fait pas la publicité de ce qu’on ne vend pas. »

En tant que filles et femmes chrétiennes, vous ne devez pas faire la publicité de ce que vous n’avez pas à vendre. Vivez plutôt dans la pureté, et habillez-vous d’une manière décente et modeste.

Lisons deux passages clés au sujet de la modestie. La première est 1 Timothée 2.9,10 où l’apôtre Paul écrit :

« Je veux aussi que les femmes, vêtues d’une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d’or, ni de perles, ni d’habits somptueux, mais qu’elles se parent des bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu. »

La version Français courant de ce même passage dit :

« Je désire aussi que les femmes s’habillent d’une façon convenable, avec modestie et simplicité ; qu’elles ne s’ornent pas de coiffures compliquées, ou de bijoux d’or, ou de perles, ou de vêtements coûteux, mais d’œuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui déclarent respecter Dieu. »

Le deuxième passage, c’est 1 Pierre 3.3,4 :

« Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu. »

L’enfant de Dieu, homme ou femme, ne s’habille pas de manière à séduire ou s’attirer les regards du sexe opposé. Il faut « avoir l’extérieur qui convient à la sainteté » (Tite 2.3). Le principe de la modestie peut être violé par un habillement qui est trop coûteux, qui révèle trop ou qui est choisi parce qu’il sera vu comme bizarre ou comme un signe de rébellion à l’égard de la société.

Depuis le jardin d’Éden, les hommes et les femmes ont compris qu’ils devraient se couvrir le corps. Aujourd’hui encore c’est toujours honteux de trop dévoiler son corps en public. Une telle façon d’agir est contraire à la modestie. Ce sont les fous qui se promènent nus. Ceux qui ont du bon sens portent des habits pour se couvrir.

  • Un dimanche matin, j’assistais à un cours biblique pour les enfants à l’Église. Il y avait là une jeune femme chrétienne qui désirait enseigner ces enfants et observait donc la classe pour savoir comment s’y prendre. Elle portait une mini-jupe et était assise juste en face de moi sur un banc. Pendant tout le cours, on pouvait facilement voir le slip de cette jeune femme parce que sa jupe était beaucoup trop courte. Malheureusement après un certain temps, cette fille a quitté l’Église.
  • Il y avait une autre fille, une non-chrétienne qui venait au culte avec ses parents. Je me rappelle qu’une fois, j’étais sortie de la salle pendant le culte, et j’ai vu cette fille assise dehors sur un petit rocher. J’ai été surprise de voir que la fille avait relevé sa jupe de sorte qu’on pouvait bien voir ses jambes et ses cuisses. Quelque temps après, j’ai appris que cette fille était tombée enceinte d’un élève qu’elle connaissait.
  • Il y avait une troisième jeune femme, une chrétienne très dévouée à l’Église et appréciée de tous. Pourtant, j’ai remarqué qu’elle portait souvent des habits moulants ou des chemisiers transparents. Un jour j’ai appris que la sœur avait eu un bébé avec un non-chrétien. Je me suis demandé si c’était sa façon de s’habiller qui avait attiré cet homme. Je me suis demandé aussi si j’aurais dû lui parler de sa manière de s’habiller.

Pensez-vous qu’il existe un rapport entre ces trois cas d’infidélité au Seigneur ? Le fait de ne pas s’habiller avec modestie pouvait être ou bien un symptôme d’une attitude mondaine, ou bien ce qui a ouvert la porte à des tentations sexuelles auxquelles ces jeunes femmes n’ont pas su résister. Si vous êtes une jeune femme et qu’une sœur en Christ, peut-être une femme plus âgée, prend son courage pour vous parler de votre façon de vous habiller, écoutez-la avec respect, et ne dites pas en vous-même que l’avis de cette femme n’a pas d’importance parce qu’elle est trop âgée pour comprendre la mode actuelle. Rappelez-vous ceci : les habits ou les coiffures qui sont à la mode ne sont souvent pas modestes. Ne soyez pas esclaves de la mode. Même si « tout le monde » les porte, cela ne veut pas dire que Dieu les accepte ou que vous pouvez lui plaire en suivant ces modes.

La modestie et la décence impliquent deux idées :

1. Couvrir son corps pour ne pas éveiller la convoitise des hommes.

Matthieu 5.28 : « Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » La femme chrétienne ne doit pas provoquer le péché d’un homme par son habillement « sexy » ou indécent.

Une femme ne devrait pas s’habiller de façon séduisante (habits qui serrent trop, jupes trop courtes, excès de maquillage, etc.) tout en se disant : « Si les hommes ont des convoitises à mon égard, c’est leur problème ; ils ne devraient pas penser ainsi. J’ai le droit de porter ce que je veux. » Au contraire, la Bible enseigne une tout autre attitude. En Romains 14 Paul parle du fait que, même si le chrétien a droit de manger de toute sorte de nourriture, il doit penser à l’effet de son action sur les autres, car son frère peut penser que c’est un péché que de manger de certaines choses. Même s’il a tort, ce n’est pas la peine de le choquer ou de le tenter à violer sa conscience en mangeant en sa présence ce qu’il croit être interdit. Paul dit :

« Si tu fais de la peine à ton frère à cause d’un aliment que tu manges, tu ne te conduis plus selon l’amour. Ne va pas entraîner la perte de celui pour qui le Christ est mort, simplement à cause de ce que tu manges !… Il est bien de s’abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse. » (Romains 14.15, FC ; 14.21, LSG)

Jésus emploie des termes encore plus forts : « Quel malheur pour le monde qu’il y ait des faits qui entraînent les hommes à pécher ! Il y aura toujours de tels faits, mais malheur à l’homme qui en est la cause ! » (Matthieu 18.7). (On pourrait dire « malheur à l’homme ou à la femme », car les principes dont nous parlons, y compris la modestie, concernent les deux sexes.)

On a souvent suggéré que les hommes sont plus facilement excités que les femmes par ce qui est visuel. Ils sont un peu plus aptes que les femmes à développer une addiction à la pornographie. Voilà pourquoi on insiste particulièrement sur l’idée que les femmes devraient se couvrir pour ne pas s’attirer les regards impurs des hommes. Mais souvent, les femmes ne choisissent pas tel ou tel style pour séduire les hommes – elles cherchent plutôt à impressionner d’autres femmes. Elles ne se demandent pas ce qui peut attirer le regard des hommes – elles se demandent ce que leurs amies ou leurs voisines portent. Il s’agit de la concurrence entre femmes et de la conformité à la mode. Tout comme les hommes portent bêtement des pantalons de telle façon qu’on voie leurs sous-vêtements ou leurs fesses ou qu’ils soient obligés de constamment attraper leurs pantalons pour les soulever – non pas parce que c’est pratique ou joli à voir, mais parce qu’ils sont esclaves de la mode, de même des femmes, à cause de la mode, portent bêtement des habits qui ne les couvrent pas suffisamment quand il fait froid ; elles disent : « Le style n’a pas froid. » La version « Parole Vivante » de la Bible (une synthèse de plusieurs traductions) nous dit en Romains 12.2 :

« Ne vous coulez pas simplement dans le moule de tout le monde. Ne conformez pas votre vie aux principes qui régissent le siècle présent ; ne copiez pas les modes et les habitudes du jour. Laissez-vous plutôt entièrement transformer par le renouvellement de votre mentalité. Adoptez une attitude intérieure différente. Donnez à vos pensées une nouvelle orientation afin de pouvoir discerner ce que Dieu veut de vous. Ainsi, vous serez capables de reconnaître ce qui est bon à ses yeux, ce qui lui plaît et qui vous conduit à une réelle maturité. »

2. La modestie implique aussi que l’on doit s’habiller correctement, mais pas d’une façon sophistiquée, compliquée, élaborée ou très coûteuse. On ne doit pas s’habiller de manière à attirer l’attention des autres, mais plutôt d’une façon discrète et sans exagération.

Dans les magazines, on voit parfois des femmes qui portent des tresses élaborées, ou avec de l’or, des perles coûteuses et autres bijoux tissés dans les cheveux. On voit aussi des vêtements de luxe, des vêtements très chers. Nous avons déjà lu 1 Pierre 3.3,4, qui dit :

« Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu. »

La version Français courant dit :

« Ne cherchez pas à vous rendre belles par des moyens extérieurs, comme la façon d’arranger vos cheveux et les bijoux d’or ou les beaux vêtements que vous pourriez porter. Mais que votre beauté soit celle de votre être intérieur, qu’elle soit la beauté impérissable d’un esprit doux et tranquille, qui est d’une grande valeur devant Dieu. »

Les choses qui embellissent l’apparence extérieure n’ont aucune valeur quand on les compare aux bonnes œuvres et aux qualités d’un esprit doux et paisible. Ce sont ces dernières qui font qu’une chrétienne plaît à Dieu. Des caractéristiques comme l’honnêteté, la gentillesse et l’amour pour Dieu sont plus importantes que la beauté ou le charme, qui sont éphémères. Dieu veut des œuvres bonnes, un cœur pur, un esprit doux et tranquille. Les choses qui viennent de notre cœur, voilà ce qui déterminera où nous passerons l’éternité.

  1. Pour réviser, rappelons-nous que Dieu nous demande de nous habiller d’une manière modeste, ce qui comporte deux idées :
  2. Couvrir notre corps pour ne pas éveiller la convoitise des hommes.

Nous habiller correctement et non pas d’une façon très coûteuse, compliquée ou qui attire l’attention.

Dieu voudrait que nous mettions l’accent sur les qualités qu’il demande de nous et sur les pensées de notre cœur plutôt que sur l’habillement et la beauté extérieure.

Rachel BAGGOTT
(Dans Vol. 16, No. 5)

Que les hommes s’habillent et se coiffent comme des hommes, et que les femmes s’habillent et se coiffent comme des femmes

Quand on parle de l’habillement, il y a un autre phénomène, en plus du manque de modestie, qui est devenu assez courant, surtout dans les sociétés occidentales. Il s’agit du travestissement, qui consiste à porter les vêtements qui sont généralement associés au sexe opposé du sien.

« Le travestissement peut être effectué dans un but purement récréatif et de manière ponctuelle, mais il peut également impliquer d’adopter les comportements – y compris sexuels – associés à un genre différent de son sexe assigné à la naissance. » (Wikipedia)

Disons aussi qu’il peut s’agir de quelques détails de l’apparence, mais qui ne font pas douter du sexe réel de la personne – un homme, par exemple, qui porte des effets féminins, mais qui laisse pousser en même temps sa barbe. Par contre, il peut s’agir d’un effort soigné de revêtir l’apparence du sexe opposé, jusqu’aux sous-vêtements et au maquillage.

Quelle que soit la raison ou le degré de ce comportement, la Parole de Dieu n’approuve pas l’acte du travestissement. La loi de Moïse disait clairement : « Une femme ne doit pas porter des vêtements d’homme, ni un homme des vêtements de femme. Le Seigneur votre Dieu a en horreur ceux qui agissent ainsi » (Deutéronome 22.5, FC).

Quand Dieu créa les premiers êtres humains, « il les créa homme et femme ». En plus, qu’on le veuille ou pas, Dieu a assigné à chacun de nous soit le sexe masculin soit le sexe féminin. Ce choix de Dieu est manifeste lors de notre naissance et devrait être accepté et respecté. Si l’on est né homme, on ne peut pas changer son sexe par le fait de « s’identifier comme femme », tout comme je ne serais pas un ours polaire par le fait de « m’identifier » comme tel, de déménager au pôle nord et de vivre désormais de poisson cru. Même si un homme se faisait castrer, il serait toujours, dans la réalité et selon les chromosomes dans chaque cellule de son corps, un homme plutôt qu’une femme.

Certes, tout homme qui porte des habits de femme ne se considère pas forcément comme étant une femme dans un corps d’homme. Une femme qui s’habille dans un style masculin n’est pas forcément lesbienne. Il peut s’agir d’une question de mode, d’humour ou de simple rébellion à l’égard des normes de la société. Le commandement en Deutéronome n’interdit pas le travestissement pour telle raison tout en le permettant s’il est pratiqué pour d’autres raisons. Dieu dit simplement de ne pas le faire.

Quant au Nouveau Testament, il appuie clairement le principe du respect de la distinction entre les deux sexes. Quelques-uns des Corinthiens avaient été coupables, avant leur conversion, de plusieurs péchés :

« Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les insulteurs, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. » (1 Corinthiens 6.9-11a)

Le terme « efféminés » désignait des hommes ou garçons qui se laissaient abuser homosexuellement, mais il désignait généralement, en plus, un homme mou, ou qui avait les manières d’une femme. Un homme peut être efféminé sans porter des habits de femme, mais porter des vêtements féminins est un acte efféminé.

Quelques chapitres plus tard en 1 Corinthiens se trouve une discussion qu’il nous est difficile de comprendre parfaitement, car nous ne disposons pas des détails sur une situation que l’apôtre Paul et ses destinataires connaissaient bien. Ces détails concernent le sens précis du port du voile par les femmes à l’époque. Nous pouvons néanmoins dégager de ce passage certains principes spirituels :

La distinction entre les hommes et les femmes, y compris la soumission de la femme, fait partie de l’ordre établi par Dieu lui-même. « Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ » (1 Cor. 11.3).

– Au premier siècle, les différences entre l’homme et la femme étaient marquées par leur façon de se coiffer ou de se couvrir la tête. « Car si une femme n’a pas la tête couverte, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se couvre la tête. L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme » (1 Cor. 11.6,7). Sans nous prononcer sur le besoin ou non d’une femme de se couvrir la tête par un voile de nos jours, soulignons simplement qu’il aurait été honteux pour une femme de porter les cheveux à la manière d’un homme, et il aurait été honteux pour un homme de se voiler à la manière d’une femme. Le chrétien a tort de refuser les signes extérieurs qui, dans sa culture, conviennent à son sexe.

– Paul dit qu’un sens inné de bienséance ordonne que les hommes n’aient pas les cheveux longs et que les femmes ne portent pas les cheveux à la manière des hommes. « La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux, mais que c’est une gloire pour la femme d’en porter ? » (1 Cor. 11.14,15). Dans toutes les cultures, des femmes qui désirent se rendre belles prêtent une attention particulière à leur coiffure ou à la façon dont elles ornent la tête. C’est un aspect de leur féminité, et elles ne devraient pas en avoir honte. Seulement, comme nous l’avons vu, la femme chrétienne ne doit pas exagérer en se donnant des coiffures extravagantes (1 Timothée 2.9,10). L’homme qui se fait plaisir de se coiffer comme une femme ne fait pas bien. (Inutile de citer l’exemple de Jésus pour justifier les longs cheveux. Aucun témoin n’a laissé de description de son apparence physique. D’ailleurs, les artistes et les réalisateurs de films qui représentent Jésus comme ayant des cheveux longs ne tiennent pas compte de ce que nous connaissons des coiffures des hommes du premier siècle.)

Depuis environ un siècle les créateurs de la mode essaient de brouiller les frontières entre ce qui caractérise l’homme et ce qui appartient à la femme. Certes, les styles changent avec le temps, mais en tant que chrétiens, quelle que soit notre époque, nous devons choisir des façons de nous habiller et de nous coiffer qui conviennent au sexe que Dieu nous a assigné.

Une petite mise en garde : n’oublions pas que Dieu regarde toujours au cœur (1 Sam. 16.7). À ses yeux, il n’est pas vrai que l’habit fait le moine, ou le chrétien. Jésus nous dit de ne pas juger selon les apparences (Jean 7.24). On peut avoir l’extérieur irréprochable, tout en étant cruel, hypocrite, impur, et orgueilleux ; et ce n’est pas parce qu’un homme porte des cheveux très longs et une boucle d’oreille qu’il n’a pas un cœur de compassion pour son prochain ou qu’il ne prie pas Dieu dans la sincérité. Le but de cet article n’est pas de pousser les chrétiens à rejeter les autres sur la base de leur apparence ; il s’agit plutôt d’appeler chacun à s’examiner personnellement et à se poser la question : Est-ce que ma façon de m’habiller reflète ma soumission à la volonté de Dieu et mon désir de lui plaire dans tous les aspects de ma vie ?

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 5)

Cherchez les choses d’en haut

La vie chrétienne est remplie de bénédictions que l’on reçoit déjà dans cette vie sur la terre. Nous avons la paix avec Dieu et l’assurance de son amour pour nous ; nous avons accès auprès de Dieu par la prière grâce à notre médiateur, Jésus-Christ ; nous avons une famille spirituelle, l’Église ; nous avons l’Esprit de Dieu lui-même qui habite en nous ; nous avons une mission importante à laquelle nous pouvons consacrer nos efforts, qui est l’évangélisation du monde entier ; nous avons appris la joie de servir les autres et les secourir dans leurs difficultés, à la gloire de notre Seigneur ; nous avons la Parole de Dieu pour nous guider, nous fortifier, nous consoler et nous enseigner.

Mais cette vie comporte en même temps sa part de souffrances et douleurs, de déceptions et découragements, de moments de solitude ou même d’abandon, de pertes et d’injustices. Le chrétien n’en est pas épargné. Au contraire, il peut être l’objet de raillerie, de mépris ou même de persécution violente pour la simple raison qu’il est chrétien.

L’apôtre Paul, souvent prisonnier à cause de sa prédication, raconte quelques-unes de ses épreuves :

« Souvent en danger de mort, cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé… J’ai été… en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens,… en péril parmi les faux frères. J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité. Et, sans parler d’autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises. » (2 Corinthiens 11.23-28)

Ce n’est donc pas surprenant que Paul dit ailleurs : « Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Corinthiens 15.19). Mais ce n’est pas dans cette vie seulement que le chrétien espère, et cette espérance en Christ – cette attente d’une récompense éternelle – fait qu’au lieu d’être réellement les plus malheureux des hommes, nous sommes les plus bénis. Paul, bien que prisonnier, dit au roi Agrippa : « Plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez tels que je suis, à l’exception de ces liens ! » (Actes 26.29).

En parlant des patriarches Abraham, Isaac et Jacob, la Bible dit qu’ils ont reconnu « qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie. S’ils avaient eu en vue celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste » (Hébreux 11.13-16). La patrie céleste est sans aucun doute meilleure que n’importe quel pays sur la terre, y compris le pays de Canaan que Dieu promit à Abraham et ses descendants, y compris la France, le Canada, les États-Unis ou n’importe quel autre pays vers lequel de nombreuses personnes cherchent à émigrer. Mais qu’est-ce qui le rend si attrayant qu’on accepterait de payer n’importe quel prix pour l’atteindre ? Qu’est qui nous attend au ciel ?

Une récompense éternelle

Persévérer dans la fidélité n’est pas facile, mais le Seigneur nous rassure de plusieurs manières que nos efforts seront pleinement récompensés.

D’abord nous connaîtrons la joie de l’entendre nous dire des mots d’approbation et d’accueil : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître… Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » (Matthieu 25.21,34). Quelle joie de savoir que nous avons fait plaisir au Maître que nous aimons !

Tel un athlète victorieux qui, après des années de discipline, d’effort laborieux et de sacrifices, se voit honoré d’une médaille d’or (ou, comme au temps des premiers Jeux olympiques, par une couronne d’olivier), le chrétien fidèle attend sa couronne. Vers la fin de sa vie, l’apôtre Paul dit :

« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. » (2 Timothée 4.7,8)

Cette récompense est souvent décrite comme un trésor, un héritage. Des hommes passent toute leur vie à chercher des richesses dans ce monde, des richesses incertaines qu’ils perdent inévitablement lorsqu’ils meurent (et qu’ils perdent très souvent bien avant de mourir). Mais les biens célestes qui nous sont proposés sont tellement supérieurs à ces trésors terrestres, qu’il nous est difficile de les imaginer. Il fut dit aux chrétiens persécutés : « Vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours. N’abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération » (Hébreux 10.34,35). « Dieu… nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux » (1 Pierre 1.3,4).

Jésus nous exhorte en Matthieu 6.19-21 :

« Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où les vers et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. »

(Remarquez que là où se trouve notre trésor, et là où devrait se trouver notre cœur, c’est au ciel, ce qui semble bien être en contradiction avec la doctrine de certains qui disent que les justes vivront éternellement sur une terre transformée en paradis.)

Un corps glorifié, immortel, incorruptible

Non seulement nous aurons un héritage merveilleux dans notre pays promis, le ciel, mais nous y vivrons dans des corps merveilleux.

« Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses. » (Philippiens 3.20,21)

Depuis que le péché est entré dans le monde, le corps de l’homme est sujet à la mort. Nos corps sont atteints de maladies, ils sont affaiblis et même déformés par l’âge, et ils finissent par pourrir dans la tombe. Comme Job le dit, ils « deviennent la pâture des vers » (Job 21.26). Malgré les bénédictions dont nous jouissons déjà en tant que sauvés, bénédictions que nous avons commencé à énumérer au début de cet article, « nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps » (Romains 8.23). Au ciel chacun de nous aura un nouveau corps et sera libéré de tout ce qui nous fait souffrir dans nos corps actuels.

« Le corps est semé corruptible, il ressuscite incorruptible ; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ; il est semé infirme, il ressuscite plein de force ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel… Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité. Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. » (1 Corinthiens 15.42-44,50-53)

Jésus nous promet que les sauvés « ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection » (Luc 20.36).

Le repos

Êtes-vous jamais fatigué de la vie ? Fatigué par l’effort continuel qu’il faut juste pour survivre sur le plan matériel ? Fatigué de la lutte continuelle que vous devez mener sur le plan spirituel dans un monde où Satan vous assaille de tous côtés ? Fatigué de pleurer la perte de vos bien-aimés ? Fatigué de voir jour après jour toute sorte d’injustice et de péché ? Fatigué de la « vanité » de la plupart de ce qui se passe « sous le soleil » ? Qu’est-ce qu’il est réconfortant de savoir que le repos nous attend au ciel !

« Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres. » (Hébreux 4.9,10)

La voix du ciel dit en Apocalypse 14.13 : « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les accompagnent. » Le contraste avec les âmes perdues est terrible, car il est écrit à leur sujet : « La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit » (Apocalypse 14.11).

Ceux qui sont persécutés pour Jésus auront du repos (2 Thessaloniciens 1.6-8). Ceux qui sont affligés seront consolés (Matthieu 5.4). Ceux qui sont éprouvés n’auront plus d’épreuves à supporter, car ces épreuves ne sont que « pour un peu de temps » (1 Pierre 1.6). Nous aurons fini avec tout ce qui fait souffrir dans ce monde.

« Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. Car l’agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » (Apocalypse 7.16,17)

La ressemblance au Seigneur

1 Jean 3.2,3 contient une promesse étonnante :

« Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsqu’il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur. »

La gloire qui nous attend est si merveilleuse que nous ne pouvons pas la saisir, et elle ne peut probablement pas être clairement exprimée en paroles humaines. Notre souhait le plus profond en tant que chrétiens est de ressembler à notre Seigneur, non pas en autorité, puissance ou omniscience, mais en sainteté, pureté et amour. Celui qui désire ardemment cette ressemblance fait déjà des efforts pour imiter l’objet de son admiration. On ne réussit jamais totalement dans cette vie, mais on s’y donne avec persévérance. Quelle joie de savoir qu’au ciel nous aurons réellement fini avec la tentation et le péché. Dieu « peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l’allégresse » (Jude 24).

Cet aspect de notre espérance céleste s’exprime bien dans le cantique « Grandis en moi » :

Grandis en moi, Seigneur, et que je diminue,
C’est là tout mon souhait.
Hâte l’œuvre en mon cœur, car j’attends ta venue ;
Bientôt tu reviendras, glorieux, sur la nue,
Et je veux être prêt.

Prêt à te rencontrer, Mon Sauveur adorable,
Parfait en sainteté.
Oh ! quel ravissement, quelle joie ineffable,
Quand ton disciple enfin te sera fait semblable,
Contemplant ta beauté.

La communion avec les saints de tous les âges

On pose parfois la question de savoir si nous pourrons nous reconnaître les uns les autres au ciel. La Bible semble répondre par l’affirmative. Jésus dit en Matthieu 8.11 : « Je vous déclare que plusieurs viendront de l’orient et de l’occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. » À quoi bon une telle promesse si ceux qui en bénéficieront ne pourront pas savoir qu’ils se trouvent effectivement en présence de ces grands patriarches ?

À la transfiguration de Jésus, les apôtres ont reconnu Moïse et Élie, car « Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie » (Matthieu 17.4). Or, ces deux hommes étaient morts depuis des siècles, et Pierre, Jean et Jacques ne les avaient pas connus en personne. Si donc il sera possible de reconnaître des individus que nous n’avons pas connus personnellement sur terre, n’est-il pas sous-entendu que nous reconnaîtrons ceux que nous avons connus pendant notre vie ?

Onésime était un esclave qui s’est enfui de son maître, un chrétien du nom de Philémon. Arrivé à Rome, Onésime rencontra Paul et devint, lui aussi, chrétien. L’apôtre renvoya Onésime auprès de Philémon, en lui remettant l’épître qui porte son nom. Il écrit concernant Onésime : « Peut-être a-t-il été séparé de toi pour un temps, afin que tu le recouvres pour l’éternité, non plus comme un esclave, mais comme supérieur à un esclave, comme un frère bien-aimé » (Philémon 15,16). Cette nouvelle relation fraternelle entre Philémon et Onésime devait évidemment se poursuivre au ciel.

Selon Hébreux 12.22,23, en s’approchant de la Jérusalem céleste, on s’approche non seulement de Dieu, de Jésus et des anges, mais aussi de « l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux » (l’Église glorifiée) et « des esprits des justes parvenus à la perfection » (probablement ceux qui, sous la première alliance, sont morts dans la fidélité).

Ce sera une grande joie que de s’associer avec ceux qui ont aimé et fidèlement servi Dieu au cours de l’histoire, que ce soit de grands personnages de la Bible, des personnes que nous avons déjà connues et aimées dans nos familles et nos assemblées ou bien d’autres que nous découvrirons dans l’au-delà. Par contre, on ne peut éviter la conclusion que l’enfer sera encore plus horrible parce qu’on y passera l’éternité avec des êtres méchants, égoïstes et rebelles envers Dieu.

La présence de Dieu

Il est réconfortant de penser que nous retrouverons au ciel nos bien-aimés « un instant disparus », mais ce qui devrait nous attirer le plus, c’est la joie de nous trouver en présence de notre Seigneur. Avant de remonter au ciel, Jésus dit à ses disciples : « Lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi » (Jean 14.3). Il dit aussi à Dieu : « Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi » (Jean 17.24).

L’apôtre Paul dit plus d’une fois qu’il préférait mourir que de vivre sur terre, car il voulait tellement être auprès du Seigneur (Philippiens 1.21-23; 2 Corinthiens 5.8). Et il nous exhorte tous : « Cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre » (Colossiens 3.1,2). Nous devrions cultiver un cœur pour Dieu comme celui de David, qui dit : « Je demande à l’Éternel une chose, que je désire ardemment : je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l’Éternel, pour contempler la magnificence de l’Éternel » (Psaume 27.4). « Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant : quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? » (Psaume 42.2,3). Trop souvent nous ne sommes pas motivés par l’idée du ciel parce que l’amour de ce monde nous habite plus que l’amour de Dieu. Plus nous aimons Dieu lui-même, plus nous aurons hâte de le voir et de l’adorer dans toute sa splendeur.

Conclusion

Partout au monde on trouve que les gens évitent de mal parler des morts, quel que soit leur comportement de leur vivant. Mais on va plus loin : lors des funérailles, on parle comme si TOUS sont destinés au ciel. L’espérance d’une demeure au ciel est une belle chose, mais tous n’y ont pas droit. Jésus dit : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! N’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7.21). Quant à « ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus, ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force » (2 Thessaloniciens 1.8,9).

Si vous n’avez pas encore obéi à l’Évangile par la foi, la repentance et le baptême, ou si vous ne vivez pas dans la fidélité au Seigneur, n’attendez plus. « Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard » (Hébreux 4.1). Faites en sorte que vous puissiez réellement dire, comme l’apôtre Paul : « Nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur » (2 Corinthiens 5.8).

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 4)

Le baptême des enfants

Supposez que vous venez de faire un enfant. Serait-il important de le faire baptiser ? Peut-être que vous avez reçu le baptême quand vous étiez trop jeune pour vous en souvenir. Faut-il mettre en doute la validité de ce baptême ? Faut-il écouter ceux qui vous conseilleraient de vous faire rebaptiser ?

La grande majorité de ceux qui se considèrent chrétiens acceptent la pratique de baptiser des enfants, y compris des nouveaux-nés. On trouve le baptême des enfants chez les catholiques, les orthodoxes, et beaucoup de protestants (luthériens, réformés, anglicans, presbytériens, méthodistes, nazaréens, etc.). L’Église catholique le considère si important qu’elle enseigne que des parents chrétiens qui retardent excessivement ou qui négligent complètement de procéder au baptême de leurs enfants commettent un péché « mortel » ; ils priveraient leurs enfants de la certitude d’une entrée dans la présence de Dieu en cas de mort, et ils s’exposeraient eux-mêmes au danger de l’enfer.

Des millions d’autres rejettent le baptême des enfants pour plusieurs raisons, notamment parce qu’il n’est jamais mentionné dans la Bible et qu’il présente plusieurs conflits avec ce que les Écritures enseignent au sujet du baptême, du salut et de la responsabilité individuelle.

Arguments en faveur

Voyons d’abord les arguments que l’on avance pour soutenir le baptême des enfants.

1. Les enfants seraient souillés par le péché originel ; ils hériteraient la faute commise par Adam et Ève dans le jardin d’Éden.

Nous avons traité cette erreur en long et en large dans un autre numéro de Chemin de Vérité, (Vol. 15, No. 2, Le péché originel), et nous vous encourageons à lire cette étude. Parmi les vérités bibliques qui démentent l’idée d’un péché originel héréditaire, il y a le fait que chacun rendra compte à Dieu pour lui-même. Il est vrai que mes actions peuvent avoir des effets négatifs dans la vie d’autres personnes, mais ces personnes ne sont pas jugées ou condamnées pour mes péchés.

En Ézéchiel 18, le prophète répond au peuple qui, puni par Dieu, essayait de rejeter la faute sur leurs ancêtres. Il leur dit : « L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui » (Ézéchiel 18.20). Ce principe fondamental de la justice ne s’applique pas seulement dans cette vie sur terre ; Dieu nous dit clairement et à maintes reprises qu’il agira selon le même principe d’équité au dernier jugement. Romains 14.12 dit simplement : « Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (et non, évidemment, pour Adam et Ève).

Deux Corinthiens 5.10 énonce le même principe : « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. »

Si l’enfant n’est pas souillé par le péché de son ancêtre et s’il n’a pas encore la faculté de choisir et donc de commettre du péché, c’est qu’il n’a pas besoin d’être purifié. Il est déjà pur.

De nos jours, beaucoup n’acceptent ni l’idée que le nouveau-né serait perdu à cause du péché originel ni l’idée que le baptême se fait pour le pardon des péchés. Ils tiennent quand même à conserver le baptême des enfants. Pour justifier la pratique, ils en font une cérémonie de dédicace de l’enfant et une occasion de permettre aux parents de l’enfant de s’engager à l’élever dans la foi chrétienne. Le problème principal en cela est que cette façon de faire déforme totalement le sens du baptême. Dans la Bible, le baptême n’a rien à voir avec l’éducation spirituelle que doit recevoir un nouveau-né. C’est un acte d’obéissance par lequel un pécheur exprime sa foi au Sauveur, s’engage à se conformer à la volonté de Dieu, et obtient, grâce au sang de Jésus, le pardon de ses péchés.

2. Le baptême des enfants serait valable parce que c’est une vieille tradition de l’Église.

Il est vrai que la pratique de baptiser des enfants remonte très loin dans l’histoire chrétienne, mais aucune preuve ne permet de dire que Jésus et ses apôtres l’ont instituée. La Bible n’en parle pas du tout. Aucun auteur du deuxième siècle ne parle clairement du baptême des enfants, ni pour l’appuyer ni pour s’y opposer. Le célèbre Justin Martyr, qui mourut en 166 apr. J.-C., était de l’Église de Rome mais ne semblait pas connaître un tel baptême. Dans son Apologie I, 61, il donne une raison pour le baptême qui exclut le baptême des nouveau-nés : « Pour ce qui est [du baptême d’eau] nous avons appris des apôtres cette raison. Puisque lors de notre naissance nous naissons sans notre connaissance ou notre choix, le mélange fortuit de nos parents ; et ensuite nous sommes élevés dans l’habitude du mal et des leçons de l’iniquité. Or, pour que nous ne restions pas ainsi les fils du hasard et de l’ignorance, mais de choix et de connaissance, l’eau vient nous obtenir la rémission de toutes nos fautes passées. » Justin fait donc un contraste : pour notre naissance physique, nous n’avons pas de choix ; pour la naissance spirituelle lors du baptême, nous devons choisir en connaissance de cause.

Au troisième siècle, le baptême des enfants était répandu, mais il n’était pas accepté partout. Tertullien, par exemple, un « Père de l’Église » d’Afrique, qui naquit vers 150 et mourut entre 220 et 240, était hostile au baptême des petits enfants.

Mais en réalité, même une vieille tradition, même une tradition qui semble être acceptée universellement, si elle ne provient pas de Jésus et des apôtres inspirés, si elle n’est pas enseignée dans les pages de la Bible, ne fait pas autorité pour l’enfant de Dieu. Jésus met solennellement en garde contre le danger de se laisser guider par les traditions humaines. Il dit en Marc 7.7,8 : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. »

3. La Bible parle du baptême de plusieurs familles entières. Comme une famille a généralement des enfants, ceux-ci ont dû recevoir le baptême aussi.

Nous voyons la conversion de trois familles entières dans le livre des Actes : Corneille (10.44-48), Lydie (16.14,15) et le geôlier philippien (16.32-34). On nous dit qu’il y avait sûrement des enfants dans ces familles et que ces enfants ont donc été baptisés. Mais dans le cas de la famille de Corneille, le texte parle explicitement de « ceux qui écoutaient la parole ». Pour ce qui est du geôlier, il est dit que Paul et Silas « lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison », et après le baptême, « il se réjouit avec toute sa famille de ce qu’il avait cru en Dieu ». Est-ce que les bébés, aussi, ont suivi la prédication et se sont-ils réjouis de la conversion du geôlier ? Quant à Lydie, afin de s’appuyer sur son cas pour soutenir le baptême des bébés, il faut supposer : 1) qu’elle était mariée (sa « famille » pouvait se composer de sœurs, de neveux, de domestiques, etc.) ; 2) qu’elle avait des enfants ; 3) que quelques-uns de ces enfants étaient des bébés. Tout cela est possible, mais pas forcément le cas. On peut avoir une famille sans être marié, sans avoir des enfants, ou sans avoir des bébés ou enfants très jeunes.

4. Il ne serait pas normal de refuser à son enfant les bénédictions qu’apportent le baptême et l’appartenance à l’Église (pardon, renaissance, participation à la vie divine, aide pour la croissance spirituelle, etc.). Pourquoi attendre pour faire vivre le don de Dieu à l’enfant ?

Il faut se rappeler que celui qui n’a pas encore péché n’a pas besoin de pardon et n’est point séparé de Dieu. En même temps il faut dire que la personne qui reçoit le baptême doit croire et s’engager personnellement pour que le baptême ait sa valeur. « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.16). « Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible » (Actes 8.36,37). « Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés » (Actes 2.41). Le baptême « ne consiste pas à laver les impuretés du corps, mais à s’engager envers Dieu avec une conscience pure » (1 Pierre 3.21, Bible du Semeur). Penser que le baptême peut avoir des effets profonds dans la vie d’une personne, quelle que soit la croyance, l’intention ou l’attitude de la personne, c’est traiter le baptême comme une formule magique plutôt qu’une expression sincère de la foi de celui qui a besoin de la grâce de Dieu.

Une personne qui croit peut certainement demander à Dieu d’accorder des bénédictions (telle que la guérison) à d’autres personnes, même si ces personnes ne croient pas. Mais le Christ a clairement commandé certaines choses qu’une personne doit faire elle-même pour être sauvé : croire, se repentir, confesser sa foi en Christ et se faire baptiser (Marc 16.16; Luc 13.5; Matt. 10.32,33). Il n’a jamais suggéré que quelqu’un pourrait faire ces choses au nom d’un autre ou prendre un engagement pour lui sans son consentement. « Chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (Rom. 14.12).

5. Ne pas baptiser son enfant serait ne pas respecter le souhait de Jésus, qui a bien dit : « Laissez venir à moi les petits enfants ».

Avant d’en tirer des conclusions sur le baptême des enfants, il est important de considérer le contexte de ces propos du Seigneur : « On lui amena des petits enfants, afin qu’il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient. Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent… Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains » (Marc 10.13-16). On n’amenait pas ces enfants pour les faire baptiser. On ne prenait aucun engagement au nom de ces enfants. On ne prétendait pas que ces enfants aient besoin de repentance ou de pardon. On demandait simplement à Jésus de prier pour eux et de poser ses mains sur eux (voir Matt. 19.13-15). Les enfants étaient importants aux yeux de Jésus et méritaient son temps et son attention. Mais la parole qu’il a prononcée à cette occasion n’avait rien à voir avec le baptême.

Le baptême des enfants ne correspond pas au baptême biblique

1. Les conditions pour recevoir le baptême

Le Nouveau Testament nous parle de trois choses qui doivent précéder le baptême : Il faut écouter l’Évangile (Rom. 1.16; 1 Cor. 15.1,2), croire en Jésus comme Fils de Dieu (Marc 16.15,16; Actes 2.41; 8.12,13,36,37; 18.8), et se repentir de ses péchés (Luc 24.46,47; Actes 2.38).

La repentance est la décision ferme et sincère d’abandonner ses péchés et de pratiquer la volonté de Dieu. Cette exigence s’accorde avec la description du baptême en 1 Pierre 3.21 : « Le baptême… est l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu. » Quand on se fait baptiser, on s’engage à suivre Jésus. Sans repentance, sans engagement, sans désir de changer de vie, le baptême n’a plus sons sens.

Qui peut être baptisé ? Celui qui entend l’Évangile, croit en Jésus, et se repent de ses péchés. Au vu de ce que nous venons de lire, qu’est-ce qu’on peut dire de la pratique de baptiser des bébés ? Il est claire qu’un nouveau-né n’est capable de remplir aucune de ces conditions.

2. Le but du baptême.

Dans la Bible, le baptême est toujours pour le pardon des péchés, et là on parle de ses péchés personnels et non pas les péchés commis par autrui. Pierre dit le jour de Pentecôte : « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé… pour le pardon vos péchés » (Actes 2.38). Ananias dit à Saul de Tarse : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés » (Actes 22.16).

L’enfant n’a pas encore commis du péché, et il ne vient pas dans ce monde ayant une âme déjà souillée par le péché d’autrui. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle des « innocents ». N’ayant pas de péché, les bébés n’ont pas besoin du baptême.

3. La forme du baptême.

Le baptême biblique est une immersion dans l’eau. Cela est clair quand on considère le sens du mot grec qui est traduit par baptiser (il signifie « immerger »), quand on regarde les exemples bibliques où des personnes « descendent dans l’eau » pour recevoir le baptême et en sortent après (Actes 8.38,39; Matt. 3.16), et quand on réfléchit au symbolisme du baptême qui représente la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus (Rom. 6.2-7; Col. 2.12). La vaste majorité des soi-disant baptêmes administrés aux enfants se font par aspersion et ne constituent même pas des baptêmes. (Pour une étude plus approfondie de ce sujet, voyez Chemin de Vérité, Vol. 10, No. 4, La forme et le but du baptême.)

Conclusion

Dieu ne vous demande pas de faire baptiser votre nouveau-né. Il vous demande de faire de votre mieux pour l’éduquer de telle sorte qu’il se donne au Seigneur quand il sera assez grand, mais la Bible ne vous autorise nulle part à faire le choix à la place de votre enfant.

Si vous avez été « baptisé » quand vous étiez trop jeune pour savoir de quoi il s’agissait, si vos parents ont cru et se sont engagés à votre place, sachez que vous n’avez pas encore fait ce que Dieu demande. Cette cérémonie que l’on fait autour d’un bébé n’est pas le baptême dont parle la Parole de Dieu. Pour être sûr d’avoir obéi à Dieu, sûr de votre salut, « repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38).

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 3)


Voir aussi Les cérémonies de présentation d’enfant.

Les cérémonies de présentation d’enfant

Certaines dénominations qui n’acceptent pas le baptême des enfants organisent plutôt des cérémonies de présentation d’enfant. Une Église chrétienne évangélique au Canada, par exemple, explique sur son site web : « Puisque nous ne baptisons pas les nouveau-nés à notre Église, nous offrons la possibilité aux parents chrétiens de présenter leur enfant au Seigneur et à l’Assemblée lors d’une cérémonie spéciale à cet effet le dimanche matin. » Bien que cette Église elle-même reconnaît le parallèle entre cette cérémonie et le baptême des enfants (qu’elle rejette), il est surprenant de trouver la prétention que cette pratique trouve son origine dans la Bible.

Étant donné que le Nouveau Testament ne recommande pas et ne fournit aucun exemple d’une telle cérémonie dans les Églises, en quoi son origine se trouve-t-elle dans la Bible ? On nous parle du commandement divin en Exode 13.12 : « Tout premier-né sera consacré au Seigneur. » Ce commandement, en fait, n’a rien à voir avec les cérémonies qu’on veut justifier, ni dans sa raison d’être ni dans son application. Dieu expliqua au peuple d’Israël : « Le jour où j’ai frappé tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël » (Nombres 3.13). Non seulement ce commandement ne concernait pas les enfants qui n’étaient pas des premiers-nés, mais il ne concernait ni les petites filles ni les premiers-nés de la tribu de Lévi (Nombres 3.40,41). Quant à l’application de la loi, il s’agissait de payer un montant d’argent pour « le rachat » de l’enfant quand il aurait un mois (Nombres 18.15,16). Une autre loi ordonnait un sacrifice pour la purification cérémonielle de toute femme après son accouchement (Lév. 12). Il est question de ce sacrifice en Luc 2.21-24 après la naissance de Jésus. Ces commandements font clairement partie de l’alliance mosaïque plutôt que la nouvelle alliance.

On cite également l’exemple d’Anne, la mère de Samuel, pour justifier les présentations d’enfants dans les cultes. Anne avait été stérile, mais elle pria Dieu avec ferveur de lui donner un fils. Elle promit que si Dieu exauçait sa prière, elle consacrerait l’enfant à l’Éternel pour toute sa vie. Dieu lui donna un fils. Après que l’enfant a été sevré, sa mère le confia au prêtre Éli qui servait au tabernacle. Elle ne voyait plus son fils sauf quand elle allait au tabernacle pour le sacrifice annuel et apportait un habit pour l’enfant. Cet acte de piété chez Anne ne correspond pas aux cérémonies modernes dont nous parlons, et ce n’est pas du tout de cette manière que l’on recommande aux mères chrétiennes d’élever leurs enfants dans le Seigneur.

Il est normal de se réjouir avec un frère ou une sœur bénis par la naissance d’un enfant (1 Cor. 12.26). Il est bien de rappeler aux parents leur devoir en ce qui concerne l’éducation spirituelle de leurs enfants (Éph. 6.4; Tite 2.3,4). Il convient de remercier Dieu de la grâce que représente le don d’un enfant et de lui demander la sagesse dont on a besoin comme parent.

Mais méfions-nous d’instituer des cérémonies religieuses de notre propre chef. La Bible est notre seul guide. N’allons pas au-delà de ce qui est écrit. Soyons honnêtes avec nous-mêmes : ce n’est pas parce que le Nouveau Testament nous enseigne de le faire qu’on crée des cérémonies de présentation d’enfant ; c’est parce qu’on veut quelque chose de semblable au baptême des enfants pratiqué par les autres. On a besoin de se rappeler l’avertissement que Moïse adressa aux Israélites concernant leurs voisins religieux : « Garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant… Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même » (Deut. 12.30).

B. B.
(Dans Vol. 16, No. 3)