La forme et le but du baptême

La forme du baptême

Dans la Bible nous lisons que les habitants de la Judée se faisaient baptiser par Jean-Baptiste. Un peu plus loin nous voyons en Jean 4.1,2 que Jésus « faisait et baptisait plus de disciples que Jean. Toutefois Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c’étaient ses disciples ». En Actes 2 nous apprenons qu’après la mort et la résurrection de Jésus, trois mille personnes ont été baptisées le jour de la Pentecôte, suite à la prédication de l’apôtre Pierre. Il est clair dans le livre des Actes que partout où l’Évangile était prêché, ceux qui croyaient au message recevaient le baptême. Ce n’était donc pas un acte sans importance.

De nos jours aussi la quasi-totalité des dénominations dites chrétiennes parlent de baptême. Cependant, ce qu’on appelle « baptême » varie beaucoup d’une dénomination à l’autre. Dans certaines Églises on asperge quelques gouttes d’eau sur la tête de la personne qu’on baptise, ou bien on passe un mouchoir mouillé sur son front. Chez certains on verse de l’eau sur la personne et chez d’autres la personne se prosterne devant une croix plantée dans l’eau. Chez d’autres encore on immerge la personne tout entière dans l’eau.

Mais au fait, quand Jésus dit en Matthieu 28.19 : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », de quoi s’agit-il ? Comment Jésus et ses apôtres entendaient-ils le mot « baptiser » ? La Bible nous indique-t-elle la forme du baptême ordonnée par Dieu ?

Il s’agit d’une immersion

Des exemples

Nous voyons un premier indice en Jean 3.23 qui nous parle de l’endroit que Jean-Baptiste a choisi pour baptiser les gens : « Jean aussi baptisait à Énon, près de Salim, parce qu’il y avait là beaucoup d’eau ; et on y venait pour être baptisé. » Quelle que soit la forme du baptême utilisée par Jean, elle nécessitait beaucoup d’eau, ce qui écarte la possibilité qu’il pratiquait l’aspersion. Si Jean ne mettait que quelques gouttes sur chaque personne, un grand bassin d’eau aurait suffi pour baptiser une foule nombreuse.

Matthieu 3.16 nous parle du baptême que Jésus reçut. Ce passage aussi nous donne un indice concernant la méthode de baptême employée par Jean-Baptiste. Le passage dit : « Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe sur lui. » Évidemment, l’élément qui nous intéresse en ce qui concerne notre question est le fait que Jésus dut sortir de l’eau après son baptême. Il avait donc été dans l’eau afin d’être baptisé, ce qui aurait été absolument nécessaire si on devait le submerger, mais assez étrange s’il était question de tout simplement l’asperger de quelques gouttes.

La même remarque peut se faire pour le baptême pratiqué plus tard par les disciples au nom de Jésus. Actes 8.26-39 décrit la conversion de l’eunuque éthiopien à qui l’évangéliste Philippe annonça la bonne nouvelle pendant qu’ils voyageaient ensemble. Après avoir confessé sa foi en Christ, l’eunuque « fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus. Tandis que, joyeux, il poursuivait sa route. » Notons bien que celui qui baptise et celui qui doit être baptisé descendent tous les deux dans l’eau. Ce qui serait nécessaire si Philippe devait plonger l’eunuque dans l’eau, mais tout à fait illogique s’il voulait simplement lui mettre des gouttes d’eau sur la tête. Rappelons-nous que cet eunuque était un personnage d’importance dans le monde, étant, selon le verset 27, le ministre des finances de la reine d’Éthiopie. Il avait sûrement de l’eau dans un récipient dans son char. Il avait sûrement des serviteurs qui l’accompagnaient au cours d’un si long voyage et qui auraient pu puiser de l’eau pour que Philippe en verse un peu sur sa tête. Pourquoi obliger un tel homme à descendre dans l’eau ? La seule explication est qu’il devait être immergé.

Le sens de l’acte

Les exemples que nous venons de voir sont appuyés par les explications données par l’apôtre Paul dans ses épîtres aux Colossiens et aux Romains. En Colossiens 2.12 il leur dit : « Ayant été ensevelis avec lui (c’est-à-dire avec Christ) par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts. » Dans le baptême une personne est donc ensevelie comme Christ a été enterré. Quand le baptisé sort de l’eau, c’est comme s’il sort du tombeau de la même manière que Christ est sorti du sien. Le baptême est un ensevelissement.

En Romains 6 Paul développe davantage cette idée : « Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même, nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection » (Romains 6.2-5). Paul insiste donc sur le fait que nous mourons au péché, nous sommes enterrés en quelque sorte par le baptême, et notre sortie des eaux du baptême ressemble à une résurrection dans laquelle nous recevons une nouvelle vie et après laquelle nous devons vivre dans la justice. C’est une image pleine de signification, mais le sens n’y est plus si le baptême n’est pas une immersion. C’est la seule forme de baptême qui s’accorde avec les explications de l’apôtre Paul.

Le sens du mot

En plus de ce que nous venons de voir ensemble, on peut considérer l’étymologie, c’est-à-dire l’origine du mot « baptiser ». Ce mot, en fait, n’est pas une traduction du mot grec employé par les auteurs de la Bible ; c’est tout simplement une forme francisée du mot grec « baptizo ». La même chose se passe couramment entre le français et les langues africaines. Quelqu’un parle dans sa langue maternelle, insère les mots français « parce que », et continue dans sa langue maternelle. Les mots « parce que » sont généralement compris même par ceux qui ne parlent pas français, et l’expression est plus facile à dire que l’expression plus compliquée dans la langue africaine qu’on parle. Quand on dit les mots « parce que » tout en parlant une autre langue, « parce que » garde toujours le même sens – il exprime la cause, la raison, le motif.

Pareillement, le mot « baptiser » en français signifie la même chose que le mot grec « baptizo », et ce mot grec signifie « immerger, submerger, ou plonger ». C’est ce que le mot signifiait au temps de Jésus. C’est ce que le mot grec « baptizo » signifie encore de nos jours. Cela montre clairement que l’on ne peut pas raisonnablement parler de baptiser quelqu’un par aspersion. Le mot baptiser veut dire « immerger ». Or, on ne peut pas « immerger par aspersion ». C’est un non-sens. Si l’on vous a tout simplement aspergé d’eau, vous n’avez pas, selon le vrai sens du mot, été baptisé.

Arguments avancés en faveur de l’aspersion

En réalité, les prêtres et les pasteurs des Églises qui pratiquent l’aspersion savent très bien qu’au premier siècle le baptême était toujours l’immersion d’un croyant dans l’eau. Comment justifient-ils donc leur pratique ?

Un argument que l’on rencontre, c’est que l’on asperge les candidats au baptême pour une question de commodité. Il est plus facile de mettre quelques gouttes d’eau sur le front que de plonger une personne tout entière dans l’eau. Il est vrai aussi qu’il faut parfois se déplacer un peu loin afin de trouver assez d’eau pour immerger un homme ; il faut parfois même aller jusqu’à se rendre dans un village voisin. Néanmoins, quand il est question d’un commandement de Dieu lui-même, ne devons-nous pas nous soucier plus de l’observer scrupuleusement plutôt que de chercher la facilité ? Le jour de la Pentecôte trois mille personnes ont été immergées, selon Actes 2.41. Il aurait été plus facile de les asperger, mais ce n’est pas ce qui a été fait. Jésus lui-même a parcouru une distance de plus de 110 kilomètres à pied pour se rendre au lieu où Jean l’a baptisé. Et Jésus n’avait pas besoin d’être baptisé pour ses propres péchés – il n’en avait pas. Il l’a fait pour nous donner un exemple de justice. Ne devons-nous pas être prêts à suivre son exemple en acceptant n’importe quel sacrifice pour obéir à Dieu ? Recherchons la justice de Dieu et non la commodité.

Un autre argument offert en faveur de l’aspersion est que, malgré le fait que les apôtres ne la pratiquaient pas, c’est une méthode très ancienne, et donc légitime. Mais le fait que des hommes ont vécu des siècles avant nous ne leur donne pas le droit de changer les ordonnances de Dieu. Jésus lui-même enseignait qu’il faut suivre la parole de Dieu plutôt que les commandements des hommes. Il dit à certains Juifs : « Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous quand il a dit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Matthieu 15.6-9).

Si le Seigneur avait ordonné de croire à l’évangile et de subir une cérémonie religieuse avec de l’eau, on aurait le choix de se faire asperger, de se prosterner dans l’eau, de se faire immerger, ou même de boire un verre d’eau. Mais l’ordre n’a pas été si vague.

Il n’existe aucun doute que le baptême que Jésus a ordonné et que les premiers chrétiens ont pratiqué était l’immersion dans l’eau. La question qui demeure est de savoir si nous allons manifester notre foi et notre soumission en nous faisant immerger selon sa parole.

Le but du baptême

Mais quel est le but du baptême ? S’agit-il d’un simple acte symbolique pour enseigner ou rappeler quelque chose ? Le baptême nous apporte-t-il quelque chose ? Y a-t-il des conséquences si l’on ne se fait pas baptiser ?

Le baptême se fait pour le pardon des péchés

Plusieurs passages dans le Nouveau Testament nous font voir le but du baptême, la raison pour laquelle on doit le recevoir.

En Marc 16.15,16, Jésus confie à ses apôtres la mission d’évangéliser le monde entier : « Puis il leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » Il ressort de ce passage qu’il y a au moins deux choses que l’homme doit faire pour être sauvé : Il doit croire à la bonne nouvelle ET se faire baptiser. Les deux conditions précèdent le salut. Pour ceux qui préfèrent se voir condamné, Jésus a indiqué qu’une seule condition suffirait : celui qui ne croira pas, dit-il, sera condamné. Ce n’était pas nécessaire qu’il dise : « Celui qui ne croira pas et qui ne se fera pas baptiser sera condamné », parce qu’en principe, la personne qui ne croit pas ne demanderait pas le baptême de toute façon. Ce serait comme si l’on disait : « Celui qui veut jouir de la force physique doit manger de la nourriture ET la digérer, mais celui qui ne mangera pas n’aura pas de force. » Il n’est pas nécessaire de mentionner encore la deuxième condition dans la dernière partie de la phrase, parce que la personne qui ne mange pas n’a, en principe, rien à digérer de toute manière. Dans la pensée de Jésus, la personne qui ne croit pas ne sera pas baptisée, mais pour être sauvé il faut croire et être baptisé.

En Actes 2, l’apôtre Pierre prêche à la foule qui s’est assemblée le jour de la Pentecôte. Il lui parle de Jésus de Nazareth, de sa mort et de sa résurrection, et il conclut en disant : « Que toute la maison d’Israël sache, donc, avec certitude, que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes, frères, que ferons-nous ? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.36-38). Pierre ne dit pas à la foule de faire une prière pour recevoir Jésus comme Sauveur personnel. Pierre ne dit pas que s’ils ont cru, ils sont déjà sauvés. À ces personnes qui ont déjà cru à son message concernant Jésus, il dit de se repentir et de se faire baptiser pour le pardon de leurs péchés. Aucun passage ne pourrait être plus clair sur le but du baptême. On doit le faire afin d’obtenir le pardon de Dieu, afin d’être sauvé. Si donc on ne le fait pas, comment pourra-t-on être sauvé et aller au ciel ? On sera toujours séparé de Dieu par ses péchés. Le but du baptême biblique, c’est l’obtention du pardon de nos péchés.

Plus tard dans le livre des Actes, au chapitre 22, l’apôtre Paul raconte l’histoire de sa conversion. Il explique à ses auditeurs qu’à cette époque, quand il s’appelait Saul au lieu de Paul, il était un persécuteur des chrétiens. Il croyait que les disciples de Jésus égaraient les hommes par un mensonge grossier. Jusqu’au jour où, sur la route de Damas, Jésus se fit connaître à Saul, et Saul comprit que Jésus était réellement ressuscité et qu’il était donc véritablement le Seigneur. Aux versets 9,10 cet homme explique : « Alors je dis : Que ferai-je, Seigneur ? Et le Seigneur me dit : Lève-toi, va à Damas, et là on te dira tout ce que tu dois faire. » Saul, ou Paul, alla donc à Damas, où il attendit pendant trois jours. Selon Actes 9.9,12 Saul ne mangeait ni ne buvait pendant tout ce temps, mais il priait Dieu. Il serait impossible de supposer qu’en ce moment Saul n’avait pas encore cru en Jésus et ne s’était pas encore repenti de ses crimes. Beaucoup diraient qu’il était donc maintenant un homme sauvé, un chrétien. Mais après les trois jours arriva un disciple nommé Ananias, envoyé auprès de Saul par le Seigneur pour lui dire ce qu’il devait faire. Et qu’est-ce qu’Ananias dit à cet homme qui avait déjà cru en Jésus et qui s’était déjà repenti de ses péchés ? Il dit : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16). Malgré sa foi et son repentir, Saul était encore souillé par ses péchés. Il avait besoin d’être purifié dans les eaux du baptême.

En Romains 6, l’apôtre Paul exhorte ceux qui ont été baptisés à ne plus vivre volontairement dans le péché. Il leur rappelle le sens de leur baptême dans ces termes : « Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même, nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie » (Romains 6.2-4). Selon ce passage, c’est par le baptême que nous sommes unis à la mort de Christ, par laquelle nos péchés sont enlevés. Dans le baptême nous aussi, nous mourons au péché. Selon les versets 7 et 8 du même chapitre, celui qui n’est pas mort avec Christ de cette manière est toujours sous la condamnation du péché, mais « celui qui est mort est libre du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. »

Dans un autre passage Paul dit : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3.27). Comment peut-on entrer en Christ ? La Bible dit qu’on est baptisé en Christ. Quand on revêt des habits, on se trouve dans ses habits. Quand on revêt Christ, on se trouve en Christ, et cela est très important. En effet, Éphésiens 1.3 nous dit que c’est en Christ que Dieu nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles. Les bénédictions telles que le pardon, l’espérance et la paix se trouvent en Christ, et nous avons accès à ces bénédictions merveilleuses quand nous sommes baptisés en lui.

Bien d’autres passages s’accordent avec cette idée que le baptême est nécessaire au salut. Jean 3.5 : « Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » L’apôtre Pierre dit en 1 Pierre 3.21 : « Cette eau était une figure du baptême qui vous sauve, maintenant, et qui n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu, par la résurrection de Jésus-Christ. »

La Bible dit que le baptême nous sauve. Ce n’est certes pas le baptême seul. Mais le baptême sauve parce que Dieu a fait du baptême l’une des conditions que le pécheur doit satisfaire pour recevoir le salut.

Quelques objections

Certains s’opposent à l’idée que le baptême est nécessaire pour le salut parce qu’ils croient y voir un conflit avec la doctrine que le salut est par la foi en Christ. Il est vrai que nous sommes sauvés par la foi. De nombreux passages de la Bible l’affirment. Paul dit en Galates 2.16, par exemple : « Sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi. » Notons que Paul fait un contraste ici entre la foi et les œuvres de la loi, c’est-à-dire de la loi de Moïse donnée aux Juifs. Le contraste n’est pas entre la foi et le baptême, ou la foi et toute autre forme d’obéissance à la volonté de Dieu. En réalité, la foi doit s’exprimer dans l’obéissance à Dieu, sinon elle n’a pas de valeur. C’est ce que l’Épître de Jacques nous enseigne : « Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile. Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu’il offrit son fils Isaac sur l’autel ? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite » (Jacques 2.19-22). Dire que le baptême est nécessaire pour le salut, ce n’est pas dire que l’on n’est plus sauvé par la foi. On est sauvé par la foi en Christ quand on exprime cette foi par l’obéissance au commandement du Seigneur de se faire baptiser.

On s’oppose à la nécessité du baptême en disant aussi que le brigand sur la croix ne fut pas baptisé, mais qu’il fut quand même sauvé. Il dit à Jésus : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne. Et Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23.42,43). On raisonne que puisque le brigand crucifié n’a pas été baptisé, et pourtant Jésus lui dit qu’il serait au paradis, les hommes aujourd’hui peuvent aussi croire en Jésus et être sauvés sans être baptisés. Il ne faut pas oublier, pourtant, que cet homme fut sauvé avant la mort et la résurrection de Jésus. Ce n’est qu’après sa mort et sa résurrection que Jésus donna l’ordre suivant : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.15,16). On ne peut pas s’attendre à ce qu’un homme obéisse à un commandement avant qu’il ne soit donné. Comment le brigand serait-il baptisé à l’image de la mort et la résurrection de Jésus avant que Jésus ne meure ? Remarquons aussi que lorsque Jésus était sur terre physiquement, il prétendait avoir le pouvoir de pardonner les péchés, et il a plusieurs fois utilisé cette autorité pour pardonner des personnes qui se trouvaient en face de lui. Mais après sa mort il a fait connaître des conditions selon lesquelles n’importe quelle personne peut obtenir le pardon : la foi en lui, la repentance, la confession de foi et le baptême. La Bible ne mentionne pas une seule personne qui, après la résurrection du Christ, ait obtenu le pardon directement du Seigneur sans être baptisée.

Conclusion

Beaucoup enseignent que quand on reçoit le baptême, c’est une façon de dire qu’on est déjà sauvé : ce serait « un signe extérieur d’une grâce intérieure » qu’on a déjà reçue. Certains pasteurs demandent aux candidats au baptême : « Croyez-vous que Dieu vous a sauvés par la mort de Jésus ? ». De tels propos montrent que ces gens n’ont pas compris le sens de tous ces passages qui font voir si clairement que le but du baptême, c’est d’obtenir le pardon des péchés grâce à la mort de Jésus-Christ. La personne qui s’apprête à recevoir le baptême n’a pas déjà été sauvée. Elle sera sauvée quand elle aura été baptisée. « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

B. B.
(Dans Vol. 10, No. 4)

Écriture et tradition

L’article suivant consiste principalement en extraits de Once A Catholic, un livre écrit par Tony Coffey, ancien catholique irlandais. (Toutes les citations bibliques sont tirées de la Bible de Jérusalem.) Notez que ses observations sur la tradition s’appliquent à beaucoup de groupes religieux et non seulement à l’Église catholique.

B. B.


Des changements positifs

Depuis que le Pape Jean XXIII appela l’Église catholique Romaine à ouvrir les fenêtres et laisser entrer de l’air frais, un vent puissant a soufflé à travers cette Église, apportant beaucoup de changements dans une institution considérée comme étant stationnaire. Le temps était arrivé où l’Église immuable se transformerait. Les documents du Deuxième Concile du Vatican surgirent de cet environnement et reflétèrent le nouveau visage du Catholicisme. Les documents furent reçus avec enthousiasme par le monde catholique et avec approbation des autres traditions chrétiennes.

La papauté reçut également un nouveau visage. Dans toute sa longue histoire, la papauté n’a jamais joui d’une si grande visibilité. Le Pape ne reste plus dans les murs du Vatican ; parcourir le globe fait maintenant partie de ses devoirs. Le média accorde à la papauté la condition d’une célébrité. Les aspects honteux ou sinistres de son passé sont quasiment oubliés.

Le renouveau charismatique dans l’Église catholique a aussi contribué à la transformation de son image de marque. Quelles que soient les appréhensions que l’on puisse avoir à l’égard de ce mouvement, il faut reconnaître qu’il a produit des fruits positifs. Pour la toute première fois, les Écritures ont commencé à jouer un rôle indispensable dans la vie de nombreux catholiques.

Un problème fondamental demeure

Bien que les changements dans l’Église catholique aient été nombreux et favorables, le problème le plus fondamental n’a pas encore été résolu : le problème de l’autorité. Faut-il accepter les Écritures seules pour traiter toute question de foi et de pratique, ou bien faut-il, comme le prétend l’Église catholique, que les Écritures soient complétées par la tradition ? Il faut prendre une décision là-dessus, car il est impossible que toutes les deux positions soient correctes. Les siècles de tradition ont donné lieu à des doctrines inconnues de Jésus et ses apôtres.

Les catholiques acceptent l’autorité de leur Église en plus de celle des Écritures. Ils maintiennent que la plénitude de la Vérité n’est pas contenue dans les seules Écritures, mais dans les Écritures plus la tradition. Par « tradition » j’entends l’enseignement de l’Église catholique. Ce sont des enseignements dont l’origine n’est pas la Bible, mais qui ont évolué au cours des siècles et qui ont finalement été définis par l’Église comme dogmes (points fondamentaux de doctrine).

Cette idée se voit clairement dans la citation suivante, tirée de la Catéchisme de l’Église catholique (1992) :

« La Sainte Écriture est la parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit… Quant à la Sainte Tradition, elle porte la parole de Dieu, confiée… aux apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs… Il en résulte que l’Église à laquelle est confiée la transmission et l’interprétation de la Révélation, “ne tire pas de la seule Écriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d’amour et respect.” La charge d’interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise, a été confiée au seul Magistère vivant de l’Église…, c’est-à-dire aux évêques en communion avec le successeur de Pierre, l’évêque de Rome. » (¶81,82,85)

Quant à moi, j’ai pris la décision de reconnaître les Écritures comme seule autorité dans la religion. Ce n’est pas l’Église, mais plutôt ce que dit la Bible qui détermine les limites de mes croyances.

Ceci n’a pas toujours été ma position. Les racines de mon héritage religieux sont bien dans le catholicisme, qui fit venir dans ma vie des bénédictions incontestables. Mais nous avons fini par nous séparer. Je me suis trouvé à un carrefour spirituel, et une décision s’imposait. Devais-je rejeter beaucoup de ce qu’on m’avait enseigné en tant que catholique, des enseignements qui n’étaient pas fondés sur la Bible, et baser ma foi plutôt sur l’Écriture seule ? Le chemin que j’avais besoin d’emprunter était clairement indiqué. « Moi, je suis la lumière du monde – dit Jésus ; Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres… » (Jean 8.12). Si je me fiais totalement à Jésus et ne suivais que ce qu’il disait, comment pourrais-je me tromper ? Je commençai ainsi une nouvelle vie en tant que son disciple. Dès ce jour j’ai eu le désir de partager ma foi avec d’autres personnes. Voilà pourquoi j’écris aujourd’hui.

Faut-il parler des erreurs religieuses ?

Je crains que certains me voient comme n’étant pas au courant du climat œcuménique de notre temps. On considère que l’idée de réfuter les croyances d’autrui appartient au passé reculé. Comment faut-il répondre à une telle attitude ?

En fait, la vie et les enseignements de Jésus, même pendant son ministère, suscitaient de la polémique, mais il ne fuyait pas la controverse. Il était souvent en conflit avec l’établissement religieux ; il réfutait leurs croyances et condamnait leurs pratiques qui étaient fondées sur la tradition et n’avaient aucun rapport avec la parole de Dieu. Jésus avait-il tort de signaler leurs erreurs ? Bien sûr que non.

L’apôtre Paul avait-il tort de défendre l’Évangile qu’il voyait miné par des traditions religieuses ? Il employa un langage si fort pour dénoncer ceux qui prêchaient un autre évangile que beaucoup de personnes de nos jours l’auraient trouvé offensif :

« Eh bien ! si nous-mêmes, si un ange venu du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous avons prêché, qu’il soit anathème ! (maudit). Nous l’avons déjà dit, et aujourd’hui je le répète : si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! » (Galates 1.8,9)

Ce sont bien des paroles très fortes. Mais remercions Dieu pour des hommes comme Paul qui désirent plus défendre le message salvateur de Jésus que jouir de la faveur de l’établissement religieux.

L’attitude de Jésus à l’égard de l’Écriture

En naviguant la vie, nous devons, si nous voulons atteindre notre destination céleste, imiter l’attitude de Jésus à l’égard des Écritures. Jésus dit : « L’Écriture ne peut être récusée » (Jean 10.35). (Le mot récuser signifie, selon Le petit Larousse 2003, « ne pas admettre l’autorité de quelqu’un, la valeur de quelque chose dans une décision ».) Une déclaration si claire devrait décider pour tous les temps la question de l’autorité des Écritures. L’obéissance à ce que dit la Bible n’est pas facultative.

Selon l’éducation que j’avais reçue, je croyais à l’autorité de l’enseignement de l’Église catholique. Mais en lisant les quatre Évangiles, je fus constamment frappé en voyant que Jésus se référait uniquement à l’Écriture et jamais à la tradition quand il enseignait sur la foi et la moralité. C’était très différent de la pratique de l’Église catholique de faire appel aux enseignements des Papes, à leurs décrets et à la tradition, mais rarement à la Bible. J’ai raisonné que si Jésus n’acceptait que les Écritures, je ne pourrais pas me tromper en suivant son exemple.

Je vous prie de lire les exemples qui suivent pour voir comment Jésus traitait quelques-unes des questions les plus importantes de la vie. Dans chaque cas, il renvoie les gens à la parole écrite de Dieu.

Dans le premier des quatre exemples, un expert dans la Loi (juive) posa une question à Jésus. C’était la question la plus importante qu’un homme puisse poser : « Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il écrit ? Comment lis-tu ? » (Luc 10.25,26). Je suis impressionné par le fait qu’il répond à une question concernant la vie éternelle en se référant, non pas à la tradition, mais aux Écritures.

Comment l’Église catholique répondrait-elle à la question que cet homme soumit à Jésus ? Chercherait-on la réponse dans les Écritures, ou bien ferait-on appel à une source additionnelle ? Ce ne serait pas aux Écritures, puisque l’Église catholique ne croit pas que toute la volonté de Dieu soit contenue dans les Écritures seules, mais que l’Écriture doit être complétée par l’enseignement de l’Église. Pourtant, je suis tout à fait persuadé que si l’on posait à Jésus la même question aujourd’hui, il ne dirait pas : « Vous devez écouter l’Église catholique. » Il nous renverrait plutôt aux Écritures, comme il le faisait toujours pendant son ministère sur la terre.

Un deuxième exemple se trouve dans une histoire que Jésus dit au sujet de deux hommes, un riche et un mendiant. Il arriva que tous les deux moururent. Le pauvre alla au paradis, et le riche se trouva aux tourments. Dans sa souffrance ce dernier plaida pour qu’on envoie quelqu’un auprès de sa famille pour l’avertir, de peur que ses frères ne finissent par subir le même sort que lui. Il fut informé que cela n’était pas nécessaire, car Dieu avait déjà pourvu les Écritures pour donner aux hommes la direction spirituelle dont ils avaient besoin. « Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu’ils les écoutent » (Luc 16.29).

Cette histoire contient plusieurs leçons importantes, mais celle qui nous intéresse, c’est que le Seigneur croyait que les Écritures (Moïse et les Prophètes) étaient largement suffisantes pour montrer à l’être humain comment vivre pour Dieu. Jésus nous enseigne que les hommes peuvent éviter d’être perdus s’ils écoutent ce que Dieu nous dit dans les Écritures. Le problème n’est pas que Dieu ait été silencieux ; c’est que nous sommes de mauvais auditeurs.

Notre troisième exemple est tiré du récit de l’entretien de Jésus avec deux disciples sur la route d’Emmaüs, le jour même de sa résurrection. La mort du Christ avait enlevé toute joie et tout espoir du cœur de ces deux hommes. Mais ce soir-là, Jésus se révéla à leurs yeux, « et commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Luc 24.27). Quelle étude biblique merveilleuse cela devait être ! « Ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures ? » (Luc 24.32). Au cours de cette discussion, Jésus aurait cité tous les textes majeurs de l’Ancien Testament qui se référaient à sa venue dans le monde et son œuvre de rédemption pour chacun de nous. Toutes ces grandes doctrines étaient contenues, non pas dans un corps de tradition pareil à celui que l’on retrouve dans l’Église catholique, mais dans les seules Écritures.

Finalement, Jésus dit à ses disciples avant son ascension : « Telles sont bien les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : il faut que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes » (Luc 24.44). On ne peut pas trop insister dessus : Jésus est venu, non pour accomplir la tradition, mais pour accomplir seulement ce qui était écrit dans l’Écriture (Matthieu 7.17). Jésus pouvait se référer aux Écritures pour établir son identité et la nature de sa mission dans le monde. Il pouvait indiquer les écrits de Moïse, Ésaïe, Daniel, David, etc., et dire : « Le voici ; lisez pour vous-même. »

Étudier les prophéties concernant Jésus a convaincu beaucoup de gens que les Écritures sont bien de Dieu. Par exemple, comment les prophètes qui ont vécu des siècles avant la naissance de Jésus pouvaient-ils connaître tant de détails le concernant ? Comment savaient-ils qu’il serait né d’une vierge dans la ville de Bethléem ? Qu’il serait élevé à Nazareth ? Qu’il serait trahi pour trente pièces d’argent ? Comment savaient-ils qu’il serait crucifié entre deux brigands et qu’il ressusciterait d’entre les morts ? Une seule explication est possible : « Ce n’est pas d’une volonté humaine qu’est jamais venue une prophétie, c’est poussés par l’Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pierre 1.21). Ainsi les paroles de l’apôtre Paul : « Toute Écriture est inspirée de Dieu… » (2 Timothée 3.16).

Les enseignements de l’Église catholique ne pourraient jamais être reproduits à partir des Écritures seules, car de son propre aveu, une bonne partie de la croyance catholique est fondée sur la tradition et non sur l’Écriture. C’est un aveu auquel tout catholique devrait prêter très attention, car vous ne seriez jamais catholique si vous suiviez tout simplement les enseignements qui se trouvent dans la Bible.

L’Écriture, non pas la tradition, fait autorité en toute question de doctrine et de moralité. Jésus dit : « L’Écriture ne peut être récusée » (Jean 10.35).

Pourquoi les Juifs rejetèrent-ils Jésus ?

Je me suis souvent demandé pourquoi Jésus fut rejeté par un peuple si religieux qui croyait en Dieu. En plus, ils étudiaient beaucoup sa Parole – ils devaient reconnaître en Jésus le Sauveur promis. Jésus dit aux chefs religieux :

« Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !… Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car c’est de moi qu’il a écrit. » (Jean 5.39,44,46)

Le problème c’est que leur religion se basait en grande partie sur la tradition plutôt que la parole de Dieu. Leurs traditions les aveuglaient et les empêchaient de reconnaître le message très clair de l’Écriture. Jésus n’était pas la sorte de Messie auquel ils s’attendaient. Leur déception n’était pas due à quelque chose que l’Écriture avait dit, mais à ce que disait leur tradition au sujet du Messie. Ainsi, on évaluait Jésus selon la tradition.

La loi du sabbat fut donnée aux Juifs pour commémorer leur délivrance de l’Égypte (Deutéronome 5.15). Ils devaient sanctifier ce jour en s’abstenant de travailler (Exode 20.8-11). Au cours des siècles, les enseignants juifs avaient dressé une longue liste d’activités qu’ils considéraient comme interdites ou permises le jour du sabbat, et on imposait ces règles détaillées au peuple. À cause de cela Jésus accusa les docteurs de la Loi de « charger les gens de fardeaux impossibles à porter » (Luc 11.46). Lorsque Jésus vint et qu’il opéra des miracles le jour du sabbat, les autorités juives le dénoncèrent comme un pécheur, un rebelle à l’égard de la loi de Dieu. Mais Jésus viola-t-il réellement le commandement de Dieu ? Certes non ! Il viola simplement des traditions faites par des hommes.

Un jour de sabbat Jésus guérit un homme aveugle-né. Certains des Juifs dirent alors à son sujet : « Il ne vient pas de Dieu, cet homme-là, puisqu’il n’observe pas le sabbat… Nous, c’est de Moïse que nous sommes disciples. Nous savons, nous, que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est » (Jean 9.16,28,29). L’homme qui avait été guéri leur répondit : « C’est bien là l’étonnant : que vous ne sachiez pas d’où il est, et qu’il m’ait ouvert les yeux… Jamais on n’a ouï dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » (Jean 9.30,32,33). Ils lui répondirent : « De naissance tu n’es que péché et tu nous fais la leçon ! Et ils le jetèrent dehors ! » Excommunié !

Qu’est-ce qui les empêchait de voir que Jésus était de Dieu ? Ils étaient aveuglés par leurs propres traditions de sorte qu’ils ne puissent pas admettre la possibilité qu’ils aient tort. Une fois que l’on abandonne l’Écriture comme règle, on se retrouve sur une pente glissante. Quand on ne reconnaît plus l’autorité de l’Écriture, on a beau l’étudier ; cela ne profite pas.

J’ai vu comment cela se passe, et combien les propos de Jésus sont pertinents pour notre époque. Dans mon travail d’évangéliste, je me suis souvent entretenu sur les Écritures avec des prêtres catholiques. Je me rappelle plusieurs occasions où nous avons discuté des merveilles de la croix du Christ et ce qu’elle représente pour nous – à savoir, que dans sa mort, Jésus a pleinement payé le prix de nos péchés, qu’il a subi la peine que nous avions méritée ; par conséquent, nous sommes libérés : « Il n’y a donc plus maintenant de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains 8.1). Jusqu’à ce point, nous étions toujours d’accord. Puis, je demandais : « Étant donné que la mort de Jésus nous purifie de toute iniquité (1 Jean 1.7; Hébreux 7.25; 10.14; etc.), quel besoin y a-t-il du Purgatoire ? » [Pour les lecteurs qui ne connaissent pas ce mot, voici l’explication fournie dans le Catéchisme de l’Église catholique : « Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est distincte du châtiment des damnés » (¶ 1030, 1031).] Sans exception, la réponse de ces prêtres à ma question était : « Mais l’Église catholique enseigne… » Peu importe l’efficacité des arguments avancés sur la base de ce que la Bible dit, peu importe la clarté des passages bibliques qui enseignent que Jésus nous pardonne pleinement et que l’idée du Purgatoire est une insulte au sacrifice du Christ, la réponse ne variait pas : « Mais l’Église catholique dit… » La même réponse était donnée quand on parlait d’autres pratiques ou doctrines qui étaient absentes de la Bible ou qui contredisaient carrément des enseignements bibliques.

Voyez-vous ce qui se passe ? Bien que les preuves de l’Écriture soient irrésistibles, on les rejette en faveur des traditions qui se basent sur les enseignements des hommes. Ce que Jésus dit au sujet des Juifs de son époque s’applique aussi à l’enseignement catholique : « Les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains. Vous mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes » (Marc 7.7,8).

S’attacher à ce qui ne change pas

Je vois la folie de suivre les enseignements des hommes quand je considère certaines croyances auxquelles les catholiques s’attachaient autrefois. Je me rappelle certaines règles que nous étions tenus à garder sous peine de « péché mortel ». Avant de recevoir la sainte Communion nous devions jeûner à partir de minuit le samedi. Rompre le jeûne et puis recevoir la Communion était un péché. Pareillement, il était strictement interdit de manger de la viande le vendredi. Ces lois ne sont plus en vigueur. Elles ont été faites par des hommes et ont été enlevées par des hommes, ce qui prouve qu’elles n’avaient pas été données par Dieu. Comment une chose pourrait-elle être un péché hier et ne pas être un péché aujourd’hui, or que nous vivons toujours sous la même alliance (Héb. 8.6-13) ?

J’ai quitté l’Église une fois que j’ai été convaincu que les Écritures seules font autorité finale. Ma façon de penser commença à changer lorsque je me suis mis à lire les Écritures. C’était une nouvelle expérience pour moi. Ce que je faisais m’effrayait et me passionnait à la fois. J’avais peur parce que je m’aventurais dans des eaux inconnues et sortais des frontières à l’intérieur desquelles, me disait-on, réside toute vérité, à savoir dans l’enseignement officiel de l’Église. Mais j’étais passionné en découvrant la simplicité d’un retour aux Écritures pour n’être rien qu’un chrétien, membre du corps de Christ. Je voulais m’attacher à quelque chose qui ne change jamais ; l’Écriture m’a fourni le seul message qui est à la fois vrai et immuable.

Tony COFFEY
(Dans Vol. 10, No. 3)

Pierre fut-il le premier «Pape»?

Considérez ce que vous connaissez des papes, à la lumière de ces faits concernant l’apôtre Pierre :

  1. Pierre avait une belle-mère et était donc marié (Luc 4.38). Au lieu de délaisser sa femme pour servir le Seigneur, il se fit accompagner par elle (1 Corinthiens 9.5).
  2. Pierre demeura un homme pauvre. Il dit en Actes 3.6 : « Je n’ai ni argent ni or. »
  3. Pierre n’acceptait pas qu’on se prosterne devant lui. Lorsque Corneille voulut se prosterner aux pieds de Pierre, celui-ci « le releva, en disant : Lève-toi ; moi, aussi, je suis un homme » (Actes 10.26).
  4. Les autres apôtres ne regardaient Pierre ni comme infaillible ni comme leur supérieur. Paul écrivit : « Mais quand Pierre vint à Antioche, je me suis opposé à lui en public, parce qu’il était dans l’erreur » (Galates 2.11).

Ce que la Bible ne dit jamais :

  1. La Bible n’emploie pas les termes « Pape », « Pontife », « Évêque de Rome », « Vicaire du Christ ». L’expression « Saint Père » n’est jamais employée pour parler de Pierre ou d’un autre homme.
  2. La Bible ne dit nulle part que Pierre était l’évêque de Rome. Elle ne suggère même pas qu’il y ait jamais mis les pieds. En fait, dans son Épître aux Romains, l’apôtre Paul salue par leurs noms 27 personnes dans l’Église de Rome, mais il ne fait pas mention de Pierre. Ne l’aurait-il pas salué si Pierre se trouvait à Rome et qu’il était même le « chef » de l’Église ? Plus tard, lorsque Paul lui-même se trouvait à Rome, il écrivit plusieurs épîtres. Il y met des salutations de la part de certains frères dans l’Église romaine, mais encore, le nom de Pierre n’y figure pas – chose étrange si réellement Pierre dirigeait l’assemblée de Rome
  3. Aucun passage biblique ne parle de successeurs des apôtres. Les évêques sont mentionnés dans le Nouveau Testament, mais ils ne sont jamais appelés successeurs de qui que ce soit.

B. B.
(Dans Vol. 9, No. 3)


Voir aussi Jésus, seul chef de son Église.

Jésus, seul chef de son Église

Jésus est le fondateur de l’Église dont nous lisons dans la Parole de Dieu. Il est en même temps son chef, ou roi, car l’Église est bien un royaume, un royaume spirituel. La parole du Christ, contenue dans le Nouveau Testament, est la loi qui gouverne l’Église. C’est par elle que le roi fait connaître sa volonté. Comme Jésus dit en Matthieu 28.18 avant de remonter au ciel : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. »

Dans l’histoire du christianisme, les hommes ont toujours tenté de s’approprier l’autorité du Christ, s’attribuant un rôle auquel ils n’ont aucun droit. De la bouche ils honorent l’autorité du Christ, mais dans la pratique ils mettent de côté les enseignements clairs du Christ pour imposer leurs propres conceptions humaines. Qu’ils portent le titre de « Prophète-Pasteur » (Église du Christianisme Céleste), de « Pontife romain » (Église Catholique), ou de Président du Conseil des Apôtres (Église Mormone), ces chefs humains cherchent à jouer un rôle dont on ne trouve aucune trace dans le Nouveau Testament. Selon le catéchisme de l’Église Catholique, le Pape, que le Catholique fidèle est censé considérer comme étant « le doux Christ sur terre », a sur l’Église – et je cite – « en vertu de sa charge de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l’Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu’il peut toujours librement exercer ». (Notez bien que le mot vicaire, du latin vicarius, signifie littéralement « remplaçant ».) D’autres communautés n’emploient pas forcément le même langage, mais leurs dirigeants s’approprient en réalité presque le même degré de pouvoir sur les assemblées.

Au vu de cet état des choses dans les différentes Églises de nos jours, il vaut la peine de revoir les passages qui insistent sur le rôle de Christ dans son Église. Fixer dans notre esprit l’autorité suprême de Jésus-Christ peut nous aider à ne pas mal comprendre les textes qui nous parlent des rôles à jouer par de simples hommes, les rôles d’évêques ou de pasteurs, de diacres, d’évangélistes, etc. Nous éviterons ainsi d’approuver une usurpation du pouvoir de Jésus.

La souveraineté du Christ

Plusieurs images sont employées dans le Nouveau Testament pour enseigner la place de Jésus dans son Église. Il est présenté, par exemple, comme étant la tête du corps de l’Église. Éphésiens 1.20-23 dit que Dieu a déployé sa puissance en Christ, « en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes… Il a tout mis sous ses pieds, et il l’a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous ». La même idée paraît en Colossiens 1.18 : « Il est la tête du corps de l’Église ; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. » Il est évident que c’est la tête qui dirige ou « donne des ordres » au corps. Les membres du corps ne se réunissent pas pour voter ou décider ensemble s’ils veulent faire ce que veut la tête. Aucun membre du corps humain ne prétend remplacer la tête ou diriger les autres membres à sa guise.

D’autres passages bibliques présentent Jésus comme le roi. Il dit lui-même devant Ponce Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde… Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean 18.36,37). Dès le jour de la Pentecôte, la royauté ou la seigneurie de Jésus était un élément constant dans la prédication des apôtres. Pierre conclut son sermon en Actes 2 par ces paroles : « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2.36). Dieu l’a fait Seigneur et Christ, c’est-à-dire celui qui est oint comme roi. Son royaume n’est pas une monarchie constitutionnelle où son pouvoir est sévèrement limité, un royaume où, en réalité, un premier ministre gouverne le pays. Non. Toute autorité a été donnée à Jésus.

Une troisième comparaison qu’emploie le Nouveau Testament pour décrire la relation entre Jésus et son Église concerne le berger et son troupeau. Jésus dit en Jean 10.13-16 : « Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, comme le Père me connaît et comme je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. » « Cette bergerie » était le peuple juif, au milieu duquel Jésus exerçait son ministère terrestre. Les brebis qui n’étaient pas « de cette bergerie » étaient les non-Juifs qui accepteraient l’Évangile. Les « brebis » juives et les « brebis » non-juives forment, selon la parole de Jésus, « un seul troupeau », et il n’y a qu’« un seul berger ». En d’autres termes, il y aurait une seule Église pour tous, Juifs et non-Juifs, et il y aurait un seul berger, ou chef, un seul homme pour guider et diriger l’Église. Cet unique berger est Jésus. Il n’y a pas un berger dans le ciel et un autre qui le représente sur la terre.

Quelques-uns se diront : « Mais les brebis, les simples fidèles, que peuvent-ils faire si des hommes se sont emparés du pouvoir dans l’Église ? Oui, il y a des chefs religieux qui s’attribuent de l’autorité que la Bible ne leur donne pas. Mais les membres ordinaires n’ont aucune possibilité de changer cela. Ils sont obligés de faire ce que décident les chefs. » Mais ce raisonnement n’est pas juste. Toujours en Jean 10 nous lisons au sujet de Jésus : « Les brebis entendent sa voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors. Lorsqu’il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles ; et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront point un étranger ; mais elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers » (Jean 10.3-5). Notre foi doit être basée sur Jésus-Christ, et lui seul. C’est Jésus que l’Église doit suivre. C’est sa voix, qui se fait entendre dans le Nouveau Testament, que nous devons écouter.

N’y a-t-il pas d’autres pasteurs légitimes ?

Jésus est bien le berger ou le pasteur de l’Église, mais la Bible ne parle-t-elle pas d’autres pasteurs légitimes ? Il est vrai que le terme « pasteur » ne se réfère pas uniquement à Jésus dans le Nouveau Testament ; les autres « pasteurs » travaillent sous la direction de Jésus, le vrai propriétaire du troupeau. Aucun d’eux n’occupe la place de Jésus sur la terre. Considérez ces propos de l’apôtre Pierre : « Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée. Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain honteux, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire » (1 Pierre 5.1-4). Il n’est pas nécessaire de préciser que « le souverain pasteur » est Jésus-Christ. Il est également clair que ces autres pasteurs doivent suivre non pas leur volonté, mais celle du souverain pasteur s’ils espèrent recevoir de sa part cette couronne de gloire dont l’apôtre parle.

Et l’apôtre Pierre ?

D’autres objecteront que l’apôtre Pierre avait une place particulière dans l’Église. Ne l’appelle-t-on pas « le Prince des Apôtres » ? N’est-ce pas à lui seul que Jésus dit : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » (Matthieu 16.19) ? En fait, la Bible n’appelle nulle part Pierre « le Prince des Apôtres ». Mais examinons cette question des clefs que Jésus promet donner à Pierre, les clefs de son royaume, son Église. À quoi sert une clef ? À ouvrir ou fermer, à donner ou refuser l’accès. Jésus emploie le mot « clef » de cette façon en Luc 11.52 : « Malheur à vous, docteurs de la loi ! parce que vous avez enlevé la clef de la science ; vous n’êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché d’entrer ceux qui le voulaient. » Comment Pierre s’est-il servi des clefs du royaume pour ouvrir les portes de l’Église ? Le jour de la Pentecôte, c’est Pierre qui a prêché l’Évangile pour la première fois. Il a parlé de la vie, la mort et la résurrection de Jésus. Quand la foule a demandé ce qu’il fallait faire, « Pierre leur dit, » selon Actes 2.38 : « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » Trois mille Juifs ont obéi à cette exhortation, et l’Église du Christ a vu le jour. Plus tard, en Actes 10, ce fut encore Pierre qui a prêché pour la première fois aux non-Juifs. C’était dans la maison de Corneille. En Actes 15.7 Pierre se référa à ce qui était arrivé ce jour-là chez Corneille : « Une grande discussion s’étant engagée, Pierre se leva, et leur dit : Hommes, frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait un choix parmi vous, afin que, par ma bouche, les païens entendissent la parole de l’Évangile et qu’ils crussent. » Pierre a ainsi ouvert les portes du royaume aux Juifs et aux non-Juifs.

Quant au droit de lier et de délier, il s’agit de déclarer obligatoire ou de dispenser d’un devoir. En Matthieu 23.4, Jésus accuse les scribes et pharisiens d’avoir lié de lourds fardeaux et de les avoir mis sur les épaules des hommes. Ils avaient rendu obligatoires toutes sortes de devoirs religieux, qui, en fait, n’étaient que des traditions humaines. Pierre aurait l’autorité de dire aux hommes ce que Dieu exigeait d’eux, et ce qu’ils ne seraient plus obligés de faire. Mais remarquez bien que cette même autorité serait donnée par le Seigneur à tous les apôtres. Il leur dit en Matthieu 18.18 : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Tous les apôtres communiqueraient par inspiration la volonté de Dieu pour les hommes dans l’ère chrétienne. La distinction de Pierre serait le fait d’être le premier à prêcher l’Évangile et les conditions du salut, d’abord aux Juifs, et ensuite aux païens, tout comme il avait été le premier à confesser que Jésus était le Christ, le Fils de Dieu.

Pierre avait-il une plus grande mesure d’autorité que les autres apôtres ? Pierre lui-même n’en dit rien. Nulle part dans la Bible Pierre ne se réfère à lui-même comme étant le chef des apôtres. Et rien ne suggère que les autres voyaient Pierre comme étant leur supérieur. Quelques heures avant l’arrestation de Jésus, et donc bien après la promesse de Jésus de donner les clefs du royaume à Pierre, « il s’éleva parmi les apôtres une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand ? » (Luc 22.24). Les collègues de Pierre n’avaient évidemment pas compris les propos de Jésus comme un signe que Pierre serait le plus grand parmi eux. Et Jésus n’a pas saisi l’occasion pour appuyer la position spéciale de Pierre. Au contraire, il a tout simplement répété son enseignement que celui qui veut être grand doit s’humilier et se rendre serviteur des autres. Ni Pierre ni ses soi-disant successeurs n’ont été chef de l’Église sur terre.

Conclusion

L’Église n’a qu’un seul chef, Jésus-Christ. Il n’y en a pas deux : un dans le ciel et un autre sur la terre. Jésus est la tête du corps ; il est le roi qui règne sur le royaume ; il est le berger qui dirige le troupeau. Il n’accepte pas de rival ; il n’a pas besoin de remplaçant.

B. B.
(Dans Vol. 9, No. 3)


Voir aussi Pierre fut-il le premier «Pape»?.

Selon les hommes…

« Le Pape, évêque de Rome et successeur de S. Pierre,… est fondement de l’unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles. En effet, le Pontife romain a sur l’Église, en vertu de sa charge de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l’Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu’il peut toujours librement exercer. ¶882

« …De cette infaillibilité, le Pontife romain, chef du collège des évêques, jouit du fait même de sa charge quand, en tant que pasteur et docteur suprême de tous les fidèles, et chargé de confirmer ses frères dans la foi, il proclame, par un acte définitif, un point de doctrine touchant la foi et les mœurs. » ¶891

Catéchisme de l’Église Catholique,1992


Quel est le protocole pour celui qui voudrait écrire une lettre au Pape ? « On se sert comme en-tête de la formule Très Saint Père, on écrit à la troisième personne en désignant le pape par les mots Votre Sainteté et l’on termine par les lignes suivantes, sans en changer la disposition :

Prosterné aux pieds de Votre Sainteté et implorant la faveur de sa bénédiction apostolique,
J’ai l’honneur d’être,
Très Saint Père,
avec la plus profonde vénération,
de Votre Sainteté,
le très humble et très obéissant serviteur et fils. »

Le parfait secrétaire, Références Larousse, 1986.

L’apostasie

Parmi les premières épîtres du Nouveau Testament à être écrites sont les deux épîtres de Paul aux Thessaloniciens. Un problème dans l’Église de la ville de Thessalonique dont il est question dans ces épîtres est que de fausses doctrines se répandaient au sujet du retour de Jésus-Christ. Dans la première épître Paul rassure les disciples que leurs frères chrétiens qui étaient déjà décédés seraient ressuscités à la venue de Jésus et enlevés avec les sauvés pour être à jamais avec le Seigneur au ciel (1 Thessaloniciens 4.13-18). Dans sa deuxième lettre, Paul dément la fausse idée que le jour du Seigneur était déjà venu sans que beaucoup d’hommes le sachent. En 2 Thessaloniciens 2, un chapitre qui contient quelques points difficiles à interpréter avec certitude, Paul dit à ces chrétiens du milieu du premier siècle que ce jour n’arriverait pas avant que ne se produise un événement appelé « l’apostasie » (1 Th. 2.1-3).

Qu’est-ce que l’apostasie ?

Très simplement, le mot « apostasie » signifie l’abandon d’une religion. Bibliquement, il s’agit, bien sûr, de se détourner de la vraie religion, celle qui est révélée dans les Écritures. Un individu peut « apostasier » en faisant retour à une vie mondaine et pécheresse. Un individu, ou même une Église, peut apostasier également en se détournant de la vraie doctrine pour enseigner des faussetés et suivre des pratiques qui sont contraires à l’enseignement de la Bible. Il semble que l’apostasie dont Paul parle aux Thessaloniciens devait être à grande échelle.

L’apostasie prédite

Plusieurs autres passages parlent d’une apostasie, sans employer le mot. En Actes 20.29,30 Paul avertit ainsi les anciens de l’Église d’Éphèse : « Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. » L’apôtre Pierre, également, prédit l’activité de faux docteurs parmi les chrétiens et la création de sectes pernicieuses (dangereuses ou nuisibles) : « Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses » (2 Pierre 2.1-3).

En 1 Timothée 4.1-3 nous avons encore cette prophétie : « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience, prescrivant de ne pas se marier et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité. »

Les derniers temps ?

L’expression « dans les derniers temps » qui paraît en 1 Timothée 4 et d’autres passages mène beaucoup de personnes à conclure que l’Esprit parle de quelque chose qui ne devait pas concerner le christianisme pendant la plupart de son histoire, mais seulement pour les dernières quelques années avant la fin du monde. En voyant la multiplicité de dénominations modernes, elles s’exclament : « Jésus va sûrement revenir très bientôt, puisque la Bible a dit qu’il y aurait beaucoup d’Églises à la fin du monde. »

Je ne soutiens pas ici que Jésus NE revient PAS bientôt – Dieu seul sait combien de temps reste jusqu’à la fin de toutes choses. Mais l’avertissement contre l’apostasie et les sectes ne concerne pas uniquement la période juste avant l’avènement du Seigneur pour le jugement. On ne peut pas supposer que toute Église sur la scène religieuse depuis un certain nombre d’années est admissible, et que c’est uniquement de celles qui sont créées de nos jours qu’il faut se méfier.

En effet, l’expression « les derniers jours » (ou « les derniers temps ») est employée dans la Bible pour parler de toute l’ère chrétienne. Par exemple, le jour de la Pentecôte l’apôtre Pierre voulait expliquer le phénomène du parler en langues comme une manifestation du Saint-Esprit qui avait été promis. Il cite une prophétie du livre de Joël qui dit : « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront… » Et en parlant de ce que les hommes voyaient ce jour de la Pentecôte, Pierre dit : « C’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël » (Actes 2.16,17). Selon ce passage, Pierre et ses auditeurs se trouvaient déjà, il y a 2.000 ans, aux derniers jours !

Hébreux 1.1,2 dit : « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils… » La version Segond révisée (dite Colombe) le rend encore plus clair : « Dans ces temps qui sont les derniers ». D’autres passages qui identifient le premier siècle comme faisant déjà partie des derniers jours ou derniers temps sont : Jacques 5.3; 1 Pierre 1.20; 1 Jean 2.18; Jude 17-19. Depuis le premier jour de la Pentecôte après la mort du Christ, donc, jour où l’Évangile fut prêché pour la première fois, nous sommes aux derniers temps, la dernière ère qui existera avant la fin du monde. Les avertissements au sujet d’une apostasie dans les derniers temps ne se référaient donc pas spécialement au vingtième ou vingt et unième siècle.

L’apostasie combattue au temps des apôtres

C’est ainsi que nous voyons déjà au premier siècle une lutte menée par les apôtres et d’autres hommes fidèles contre la tendance de se détourner de la vérité ou de déformer l’Église. Paul écrivit aux chrétiens galates pour les ramener dans la voie dont ils s’égaraient déjà : « Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Dieu pour passer à un autre Évangile. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent et qu’ils veulent renverser l’Évangile de Christ »(Galates 1.6,7). Aux Corinthiens il dit : « Or, si l’on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a point de résurrection des morts ? S’il n’y a point de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine » (1 Corinthiens 15.12-14). À Timothée Paul écrivit ceci : « Je te rappelle l’exhortation que je te fis, à mon départ pour la Macédoine, lorsque je t’engageai à rester à Éphèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines » (1 Timothée 1.3). En fait, le Nouveau Testament est rempli de traces d’une lutte contre l’apostasie en forme de diverses fausses doctrines, lutte qui avait déjà commencé.

La nature progressive de l’apostasie

L’abandon de la vérité se produit rarement d’un seul coup. Le plus souvent l’éloignement de la vérité biblique se fait petit à petit, parfois si graduellement que l’on ne s’en aperçoit pas.

Prenons deux exemples d’éloignement de la simplicité et la pureté de l’Église et de son enseignement tels qu’ils sont présentés dans la Bible.

L’organisation de l’Église

Dans le Nouveau Testament, nous trouvons que chaque assemblée locale était dirigée par son propre groupe d’anciens ou évêques, établis selon des critères enseignés par les apôtres (1 Timothée 3.1-7; Tite 1.5-9; Actes 14.23; 20.17,28; 1 Pierre 5.1-4; Philippiens 1.1). Aucune distinction n’était faite entre l’autorité d’un ancien et d’un autre. Les mots « ancien » et « évêque » étaient employés interchangeablement.

Selon l’histoire, une évolution en ce qui concerne l’organisation de l’Église a commencé graduellement au deuxième siècle. Au lieu d’avoir des anciens qui étaient tous égaux, des Églises élevaient un de leurs anciens au-dessus des autres et lui réservaient le titre d’évêque. Par la suite l’autorité de ces « évêques » qui se trouvaient dans les grandes villes s’étendit petit à petit sur les assemblées dans les petites villes et les villages aux alentours. Vers la fin du quatrième siècle, on distinguait les évêques de cinq villes importantes (Jérusalem, Antioche, Alexandrie, Constantinople, et Rome) comme « Patriarches » établis sur les différentes régions du monde. Mais il a fallu encore plus de deux cents ans jusqu’à ce que l’évêque de Rome parvienne, au début du septième siècle, à se faire reconnaître dans une grande partie du monde comme « évêque universel », ou « Pape », chef sur toute l’Église. Les hommes ont ainsi abandonné l’autonomie des Églises locales sous la conduite de leurs propres anciens pour créer une hiérarchie mondiale d’origine humaine. L’égarement ne s’est pas arrêté là, pourtant. Les honneurs et les droits attribués au Pape se sont accumulés au cours du temps jusqu’à ce qu’en 1870 la doctrine de l’infaillibilité fut adoptée comme dogme, c’est à dire, une croyance officielle de l’Église Catholique. Selon cette doctrine, il est impossible que le Pape soit en erreur en matière de doctrine quand il parle officiellement pour l’Église. Il ne peut pas se tromper !

Le rôle de Marie, la mère de Jésus

Une grande transformation a eu lieu également en ce qui concerne les attitudes envers Marie. Dans le Nouveau Testament, elle est représentée comme la femme pieuse que Dieu choisit pour mettre au monde Jésus le Sauveur. Elle avait sûrement sa place parmi les hommes et femmes de foi qui servaient d’exemple à suivre pour les chrétiens. Elle est mentionnée par nom pour la dernière fois dans la Bible, pourtant, en Actes 1.14 où il est simplement dit qu’elle était parmi les disciples à Jérusalem entre l’ascension de Jésus et le Jour de la Pentecôte. Rien dans le Nouveau Testament ne lui attribue un rôle quelconque dans la vie quotidienne du chrétien. Aucun passage dans les épîtres ne l’honore ni ne recommande de lui adresser des prières.

Mais à cet égard aussi on constate un éloignement de plus en plus prononcé par rapport à ce que la Parole de Dieu enseigne. À la fin du deuxième siècle, on rencontre pour la première fois l’idée que Marie est restée vierge même après la naissance de Jésus, bien que cette idée soit vivement contestée au départ. Au début du cinquième siècle, certains ont avancé l’idée que Marie n’avait jamais commis du péché. En 431 un concile tenu à Éphèse lui donna le titre « Mère de Dieu ». Aussi pendant le cinquième siècle commença-t-on à l’invoquer comme un intercesseur, une médiatrice. L’exaltation de Marie continua, et continue jusqu’à ce jour. En 1854 l’Église Catholique accepta officiellement la doctrine de la conception immaculée, qui enseigne que Marie fut née exempte de la souillure du péché originel. (On pourrait dire, en passant, que même l’idée d’une souillure du péché originel héritée de nos premiers parents fait partie des fausses doctrines de l’apostasie.) En 1950 l’Église Catholique affirma solennellement que Marie fut enlevée miraculeusement au ciel sans passer par la mort (l’assomption).

De nombreuses doctrines non bibliques, acceptées non seulement par les catholiques, mais aussi par beaucoup de protestants, pourraient illustrer ce principe : l’apostasie est un processus qui se déroule au fil du temps quand les hommes ne s’attachent pas à la vraie parole, telle qu’elle est conservée dans la Bible.

Les fruits de l’apostasie

Les effets de l’abandon de la vérité sont très graves. Un verset que nous avons cité, 2 Pierre 2.1, attribue aux faux docteurs l’introduction des « sectes », ou divisions. Ceux qui ne se conforment pas à l’enseignement de la Bible, et non ceux qui refusent de se soumettre aveuglément aux dirigeants humains d’une Église établie, sont à l’origine des sectes. Un groupe n’est pas une secte parce qu’elle est minoritaire, mais parce qu’elle ne suit pas la voie qui nous est indiquée dans la Parole de Dieu.

Un deuxième effet de l’apostasie est la condamnation éternelle. Paul dit aux Galates : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème (maudit) » (Galates 1.8). Aux Corinthiens Paul rappela l’Évangile « par lequel vous êtes sauvés SI vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain » (1 Corinthiens 15.2). Pierre parle de ceux qui tordent le sens des Écritures pour leur propre ruine, et il nous exhorte : « Vous donc, bien-aimés, mettez-vous sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté » (2 Pierre 3.16,17).

La solution au problème

L’apostasie a donc été prédite, et ces prédictions se sont réalisées il y a bien longtemps – et elles continuent de se réaliser tant que les hommes s’attachent à des doctrines qui sont étrangères à la Bible. Ces apostasies sèment la division parmi ceux qui croient en Jésus. En plus, elles apportent la condamnation à ceux qui séduisent et à ceux qui sont séduits (Matthieu 15.13,14). Quelle est donc la solution à ce grand mal ?

Le prophète Jérémie donna la réponse six cents ans avant Jésus : « Ainsi parle l’Éternel : Placez-vous sur les chemins, regardez, et demandez quels sont les anciens sentiers, quelle est la bonne voie ; marchez-y, et vous trouverez le repos de vos âmes » (Jérémie 6.16). Il suffit de faire un retour en arrière, à l’aide de la Parole de Dieu. Un tel retour à la bonne voie n’est pas aussi difficile qu’on ne le pense.

Ce serait une erreur, d’ailleurs, d’affirmer que l’apostasie a jamais été universelle, au point de faire disparaître de la face de la terre l’Église que le Seigneur a fondée. En prophétisant au sujet de l’Église, ou royaume, Daniel dit : « Le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit » et qui « subsistera éternellement » (Daniel 2.44). Bien que souvent persécutés par les autorités ou ignorés par la majorité des hommes, des groupes de fidèles qui cherchaient à être tout simplement des chrétiens et à suivre l’enseignement de la Bible seule ont existé dans plusieurs pays au cours des âges, depuis le premier siècle et jusqu’à nos jours. De tels mouvements, dont plusieurs étaient en existence même pendant le Moyen Âge et bien avant le commencement de la Réforme protestante, ont laissé des traces dans l’histoire ou continuent de prêcher la simple vérité en Albanie, Allemagne, Amérique, Angleterre, Arménie, Belgique (Flandre), Espagne, Finlande, France, Grèce, Inde, Serbie, Suisse, Tchécoslovaquie, Ukraine, Yougoslavie et ailleurs. Leur but n’était pas de « réformer » des dénominations d’origine humaine, mais de tout simplement pratiquer le christianisme révélé dans la Bible. Le fait que les livres d’histoire ne parlent pas souvent de ces groupes du passé, ou que les journaux ne mentionnent pas ceux qui sont actifs aujourd’hui, ne réfute pas leur existence. « Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent » (2 Timothée 2.19).

La possibilité de restaurer ou de redécouvrir l’Église dont la Bible nous parle est confirmée non seulement par l’exemple de ces groupes dont nous venons de parler. Le principe biblique que la Parole de Dieu est comme une semence nous assure que cette possibilité existera toujours. « La semence, c’est la parole de Dieu » (Luc 8.11). « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu […] la parole de Dieu demeure éternellement » (1 Pierre 1.23,25). Une semence produit toujours la même espèce de plante, quel que soit le lieu ou l’année où on la sème. Les doctrines des hommes produisent des dénominations, mais la saine doctrine de la Parole de Dieu produira toujours ce qu’elle a produit au premier siècle : de simples chrétiens et des Églises de Christ.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 1)

Sans péché?

Pélage (370-440 après Jésus-Christ) enseignait que Marie ne commit jamais de péché. D’autres personnes ont enseigné que Marie était totalement sans péché et l’ont appelée « toute sainte ».

Certes, la Bible loue Marie. L’ange Gabriel l’appela « toi à qui une grâce a été faite » (ou « comblée de grâce ») (Luc 1.28). Sa parente Élisabeth dit : « Tu es bénie entre les femmes » et l’appela « la mère de mon Seigneur » (Luc 1.42,43). Marie elle-même dit : « Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse » (Luc 1.48). Marie était certainement une servante de Dieu humble, fidèle et remarquable.

Mais la Bible ne dit jamais que Marie ou une personne quelconque ait mené une vie sans péché, à l’exception de Jésus seul. Au contraire, la Bible dit : « Il n’y a point de juste, pas même un seul ; tous sont égarés… Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3.10,11,23). « Non, il n’y a sur la terre point d’homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais » (Ecclésiaste 7.20). « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous » (1 Jean 1.8). « Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché… » (Galates 3.22). Salomon dit : « Il n’y a point d’homme qui ne pèche » (1 Rois 8.46). Marie elle-même s’est référée à Dieu comme « Dieu mon Sauveur » (Luc 1.47).

La seule personne de qui la Bible parle comme étant complètement sans péché, c’est Jésus-Christ. La Bible se réfère à lui comme « saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs » (Hébreux 7.26) ; « sans tache » (Hébreux 9.14) ; « ton Saint » (Actes 2.27) ; et « le Saint et le Juste » (Actes 3.14). Voir aussi Jean 8.46, 14.30; 1 Pierre 1.19. Jésus dit à des ennemis : « Celui qui m’a envoyé est avec moi. Il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8.29).

La Bible nous dit que Jésus-Christ « n’a point commis de péché » (1 Pierre 2.22), « n’a point connu le péché » (2 Corinthiens 5.21), et « a été tenté comme nous en toutes choses sans commettre du péché » (Hébreux 4.15). Jean écrivit : « Il n’y a point en lui de péché » (1 Jean 3.5). La Bible ne fait pas de telles déclarations au sujet de Marie, ni au sujet de qui que ce soit à part Jésus.

Pélage n’avait aucun moyen de savoir que Marie était sans péché. Personne n’a la capacité de connaître toutes les actions dans la vie de Marie et toutes les pensées de son cœur. Dieu seul est capable de connaître ces choses à l’égard de Marie. Dans sa parole écrite, il ne dit jamais que Marie était sans péché, et il ne l’appela jamais « toute sainte ». Puisque Dieu ne l’a pas révélé dans la Bible, nous n’avons aucune raison de croire que Marie ait vécu une vie totalement sans péché.

Royce FREDERICK
(Dans Vol. 3, No. 6)


Voir aussi Marie, la mère de Jésus.

Marie, la mère de Jésus

Je vous invite à examiner avec moi tous les principaux textes bibliques qui ont trait à Marie et au rôle qu’elle a joué dans l’histoire du salut.

Toutes les citations bibliques que nous employons dans cette étude sont tirées de la Bible de Jérusalem.

La première référence précise concernant la naissance du Christ se trouve dans la prophétie d’Ésaïe (7.14) : « C’est donc le Seigneur lui-même qui va vous donner un signe. Voici la jeune fille est enceinte et va enfanter un fils qu’on appellera Emmanuel. »

Cette prophétie, un ange du Seigneur la rappela implicitement à Joseph, quelque 700 ans plus tard, car le jour de sa réalisation était arrivé. Joseph songeait en effet à rompre avec sa fiancée Marie, car elle se trouvait enceinte « avant qu’ils n’eussent mené vie commune ». Mais l’ange lui dit :

« Joseph, fils de David, ne crains point de prendre chez toi Marie, ton épouse ; car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit-Saint. Elle enfantera un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus ; car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Matthieu 1.18-21)

L’annonciation faite à Marie

Nous savons que l’ange était déjà apparu à Marie. C’est d’ailleurs la très belle et très célèbre annonciation à Marie, rapportée dans l’Évangile de Luc :

« Il entra chez elle et lui dit : Salut, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. À ces mots elle fut bouleversée et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Mais l’ange lui dit : Rassure-toi Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras et enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et on l’appellera Fils du Très-Haut… »

Puis elle apprend que sa cousine Élisabeth est déjà prête à donner naissance à un fils, elle qu’on croyait stérile. Marie dit alors une phrase où transparaît toute son humilité et sa soumission : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon sa Parole ! » (Luc 1.26-38).

Peu de temps après, le récit de Luc décrit la visite de Marie à sa parente Élisabeth, qui elle, doit bientôt donner naissance à Jean-Baptiste. En voyant Marie, Élisabeth s’exclame :

« Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! Et comment m’est-il arrivé que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! »

À son tour, Marie glorifiera Dieu dans une grande exultation de son âme :

« Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur son humble servante. Oui désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses… »

Et elle précise quelles sont ces grandes choses : la merveilleuse naissance qu’elle attend et qui constitue l’intervention personnelle de Dieu pour le salut de tout un peuple (Luc 1.39-55).

Jésus, Marie et Joseph

Lorsque ce jour arrive à Bethléem, Marie et Joseph reçoivent la visite de bergers qui leur racontent ce qui vient de leur arriver et tout ce que les anges leur ont appris. L’évangéliste Luc nous confie délicatement que Marie « conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son cœur » (Luc 2.15-20).

Lors de la présentation au temple, le vieux prophète Siméon dévoile à Marie : « L’accueil qui sera fait au Messie : Il est destiné à être une occasion de chute ou de relèvement en Israël ; on prendra parti pour ou contre lui ; il sera un signe contesté, admis par les uns rejeté par les autres. » Puis il dit à Marie : « et toi-même, un glaive te transpercera l’âme » (Luc 2.33-35).

En effet, de voir le fruit de sa chair ainsi méconnu et haï, son cœur en sera comme brisé.

Cependant ni Marie, ni Joseph, ne connaissaient la nature exacte de la mission de leur Fils. Il y avait bien eu l’annonce faite par l’ange du Seigneur, l’apparition extraordinaire aux bergers de Bethléem et la prophétie de Siméon, mais tout cela était encore vague. Ils devaient comprendre petit à petit, par étapes successives.

L’épisode de Jésus perdu à Jérusalem et retrouvé parmi les docteurs traduit le désarroi de Marie et de Joseph devant l’attitude de leur fils.

« Pourquoi me cherchiez-vous ? » leur dit-il. « Ne saviez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père ? Mais ils ne comprirent pas la parole qu’il venait de leur dire » (Luc 2.46-50).

Jésus vient ici d’affirmer sa conscience de la mission que son Père céleste lui a confiée. « Il revendique des devoirs particuliers à l’égard de son Père et pour les remplir une indépendance absolue envers les créatures » (note de la Bible de Jérusalem). Ce sentiment, Jésus l’exprimera encore à maintes reprises. Qu’on se souvienne des noces de Cana (Jean 2.1-12). Le vin venant à manquer, Marie en parle à Jésus et ce dernier lui répond : « Que me veux-tu femme ? Mon heure n’est pas encore venue ! » Littéralement, il dit : « Quoi à moi et à toi ? » Dans ses notes, la Bible de Jérusalem signale que cette expression est typiquement sémitique. On l’emploie pour repousser une intervention jugée inopportune ou même pour signifier à quelqu’un qu’on ne veut avoir aucun rapport avec lui.

L’image d’une mère

Jusqu’à présent, dans l’Évangile, nous avons de Marie l’image d’une femme effacée et soumise, même à travers l’émerveillement et l’exaltation des premiers temps. C’est aussi l’image typique d’une mère qui veille sur son enfant et qui « repasse dans son cœur » tout ce qui le concerne. Désormais, les Évangiles ne parleront plus guère de Marie. Après les noces de Cana, elle disparaît de la vie publique du Christ. Nous la retrouvons au pied de la croix. Là, nous la devinons, mère prostrée, cruellement déchirée par la douleur, car celui qui pend là, sur le bois, elle l’a porté dans son sein.

Voyant sa mère et près d’elle l’apôtre Jean, Jésus la lui confiera dans un dernier geste de sollicitude et de tendresse : « Femme, voici ton fils ; puis il dit au disciple : Voici ta mère ; et dès ce moment le disciple la prit chez lui » (Jean 19.25-27).

Nous voyons Marie pour la dernière fois, peu de temps après l’ascension du Christ. Elle est présente avec les apôtres, en compagnie d’autres femmes ainsi que des frères de Jésus. Ils sont tous assemblés pour prier (Actes 1.12-14). La Bible ne dit absolument pas qu’elle ait été présente lors de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres.

Le culte à Marie

Nous avons annoncé au début de notre texte que nous allions examiner tous les principaux textes bibliques ayant trait à Marie. La chose étant faite, nous ne pouvons que nous étonner de leur nombre restreint. En fait, il n’y a que les deux premiers chapitres de l’Évangile selon Luc qui nous renseignent le mieux sur les circonstances de la naissance du Sauveur. Nous avons ensuite quelques versets consacrés aux noces de Cana, à Marie au pied de la croix et une brève mention de sa présence lors d’une réunion de prières avec les apôtres… c’est tout.

Encore une fois, on ne peut que s’étonner de la disproportion qui existe entre ces quelques versets qui font mention d’elle et le culte zélé qu’on lui voue aujourd’hui. Non pas que l’importance d’une doctrine doive se mesurer d’après la quantité de versets bibliques qui la développent. Mais ce qui est surprenant dans ce cas précis, c’est que si l’on ne s’en tient qu’aux données du texte biblique, rien ne nous permet de vouer à Marie un culte quelconque, encore moins de la faire monter au ciel et de faire d’elle une médiatrice et une co-rédemptrice avec le Christ ! Et cela au mépris de ce que l’apôtre Paul a expressément déclaré :

« Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus homme lui-même qui s’est livré en rançon pour tous » (1 Timothée 2.5,6).

À en juger par la place qu’occupe Marie dans la religion d’aujourd’hui, on croirait volontiers que la Bible toute entière baigne dans sa personne ; on affirmerait que toutes ses pages sont imprégnées de sa présence ; on soutiendrait que les premiers chrétiens ne cessaient d’invoquer son intercession. Mais, comme nous venons de le voir, cette impression est loin de correspondre aux faits.

Aux noces de Cana, Marie avait dit aux serviteurs : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ». Si les hommes avaient suivi son conseil, s’ils avaient écouté l’exemple du Christ plutôt que la voix trompeuse de leur raisonnement humain, Marie serait toujours « la servante du Seigneur » que connaît l’Évangile, mais non pas la déesse des hommes et reine des cieux que l’Évangile ne connaît pas.

Un jour que Jésus enseignait la foule assise autour de lui, « sa mère et ses frères (Matthieu 12.46-50) se tenant dehors le firent demander… et on lui dit : Voilà que ta mère et tes frères et tes sœurs sont là dehors, qui te cherchent. Il leur répondit : Qui est ma mère ? Et mes frères ? Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère et ma sœur et ma mère. » (Marc 3.31-35)

L’attitude du Christ semble décourager tout intérêt qui n’est pas exclusivement orienté vers le Père. Un jour, élevant la voix du milieu de la foule, une femme extasiée lui dit :

« Heureux le sein qui t’a porté ! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! » (Luc 11.27,28)

Marie absente des épîtres

Jusqu’à présent, nous nous sommes presque uniquement limités aux données des Évangiles de Matthieu, Luc et Jean. Mais quel est le témoignage des épîtres ? Ici, les mentions de Marie sont pratiquement nulles. Vingt et une épîtres rédigées par les apôtres Pierre, Paul, Jude, Jacques. Vingt et une lettres couvrant environ les 70 premières années de l’Église, et Marie n’y est pas mentionnée une seule fois. Le centre de ces écrits inspirés de Dieu, c’est Christ le Sauveur, seul médiateur entre Dieu et les hommes.

L’apôtre Paul se contente d’écrire dans sa lettre « aux Galates » que « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi » (Galates 4.4). C’est tout. C’est en somme un résumé en une phrase du récit des Évangiles qui commence d’ailleurs par ces mots : « Et voici comment Jésus-Christ fut engendré » (Matthieu 1.18).

Que penser de cela ? Quelle disproportion entre ce silence des premiers chrétiens et les clameurs d’aujourd’hui sur cette même question !

Comment Marie a-t-elle pu prendre une place aussi considérable dans la piété populaire, au point que si du jour au lendemain, le culte marial devait être aboli pour des raisons théologiques, la foi de millions de personnes sombrerait du même coup ?

Se pourrait-il que les hommes aient abandonné les Écritures pour mieux s’abandonner à leurs raisonnements sentimentaux ? Se pourrait-il qu’ils aient dédaigné le silence éloquent des épîtres sur cette question et jonglé avec quelques textes pour étayer leur raisonnement ?

Se pourrait-il que les hommes aient établi leur tradition au mépris et au détriment du commandement de Dieu (Marc 7.7-9) ?

Se pourrait-il enfin qu’ils aient pu commettre la double folie d’inventer ce que la Bible ne dit pas, pour lui faire dire ce qu’ils voudraient qu’elle dise, tout en taisant les enseignements qu’elle contient ?

L’humble servante

En lisant et en étudiant les Écritures, sans idées préconçues, gardons-nous d’aller au-delà du texte pour promouvoir artificiellement une doctrine qui nous tient à cœur, mais qui est issue de la pensée de l’homme. Aimons et respectons le souvenir de Marie qui a été la bienheureuse mère du Christ. Et si l’ange a annoncé qu’elle était comblée de grâce, ne nous hâtons pas de déduire des choses qui ne sont soutenues ni par l’attitude du Christ, ni par celle de tous les apôtres, ni par conséquent de toute l’Église du premier siècle. Car, en réalité, ce que l’ange a dit à Marie pourrait être traduit par ces mots : « Réjouis-toi, Privilégiée, le Seigneur est avec toi » (Audet-Revue biblique cité par Salvoni).

Et c’est à cause de ce privilège, de cette grande mission, que Marie glorifiait le Seigneur dont elle était et demeura l’humble servante. N’oublions pas en outre, que le centre, le fil conducteur, la raison d’être de toute la Bible, c’est le Christ notre Sauveur. C’est lui qui déclare une fois pour toutes :

« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14.6)

Richard ANDREJEWSKI
(Dans Vol. 3, No. 6)


Voir aussi Sans péché?.

Le repas du Seigneur

On l’appelle de plusieurs noms : La Sainte Cène, le repas du Seigneur, la fraction du pain, la communion, la table du Seigneur, même l’eucharistie chez certains. De quoi s’agit-il ?

En 1 Corinthiens 10 et 11, l’apôtre Paul donne un enseignement assez détaillé concernant cet élément important du culte chrétien. Quatre aspects de cette observance ressortent de ce qu’il écrit.

1. C’est un rappel, un souvenir.

« Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. » (1 Corinthiens 11.23-25)

Jésus dit à ses disciples de faire cela en sa mémoire. En prenant ce repas (le pain et le vin), le chrétien pense à Jésus : la gloire qu’il a laissée pour venir dans ce monde, sa vie parfaite, son amour, les souffrances qu’il a supportées, sa mort, sa résurrection, et notre besoin de lui. Cette cérémonie sert de monument vivant ; il n’est pas limité à un seul endroit et il ne se dégrade pas sous l’effet du temps. Chaque semaine et à travers le monde, ce « monument » porte à l’esprit des hommes leur Sauveur.

Ce repas nous rappelle également la nouvelle alliance que Dieu traite avec nous, selon laquelle il est notre Dieu et nous sommes son peuple. En Matthieu 26.28, Jésus dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance. » Cela veut dire que c’est le sang de Jésus qui inaugure ou rend officiel, confirme ou met en vigueur l’alliance que Dieu traite avec nous. Rappelons-nous que l’ancienne alliance avait été inaugurée par le sang des animaux :

« Voilà pourquoi c’est avec du sang que même la première alliance fut inaugurée. Moïse, après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l’eau, de la laine écarlate, et de l’hysope ; et il fit l’aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a ordonné pour vous. » (Hébreux 9.18-20)

2. C’est une proclamation.

« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Corinthiens 11.26). En participant à ce repas, nous disons au monde que Jésus est mort pour les péchés des hommes. En le faisant le premier jour de la semaine, jour de la résurrection, nous disons qu’il est revenu à la vie et que nous attendons avec confiance son retour.

3. C’est un repas sacré.

« Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur ; car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre. N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l’Église de Dieu et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien. Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela je ne vous loue point… Si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. » (1 Corinthiens 11.20-22,34)

Les Corinthiens avaient déformé le repas du Seigneur au point où il était devenu chez eux un repas ordinaire. Ils s’enivraient même ! Ils ne considéraient ni le corps physique de Jésus qui fut donné pour leur salut ni son corps spirituel, qui est l’Église. Paul leur dit donc de s’examiner pour ne pas prendre le repas indignement. C’est un repas saint et l’on ne le mange pas n’importe comment. « C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur mange et boit un jugement contre lui-même » (1 Corinthiens 11.27-29). S’éprouver ne veut pas dire qu’il faut confesser les péchés qu’on aurait commis pendant la semaine jusqu’au dimanche (bien qu’il soit conseillé de renouveler en ce moment son amour et sa décision de se détourner des péchés que l’on voit toujours dans sa vie). S’examiner veut dire surtout de considérer sa façon de participer au repas. Il faut le manger avec du respect, conscient de son vrai sens, car c’est un repas sacré.

4. C’est une communion avec le Seigneur et avec son Église.

« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps de Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain. Voyez les Israélites selon la chair : ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l’autel ? Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement. Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur, et à la table des démons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ? » (1 Corinthiens 10.16-22)

Le repas du Seigneur est un signe d’unité entre nous qui formons un seul corps et qui partageons ce même pain et vin. Nous sommes unis avec tous nos frères et sœurs en Christ partout au monde qui, ce même jour, participent au même repas.

Comme ceux qui mangent ensemble la viande sacrifiée à une idole se sentent unis et en communion avec leur idole, les chrétiens se sentent unis à Jésus, et les uns aux autres, quand ils mangent le repas du Seigneur. Il faut savoir, pourtant, que la communion avec Jésus et avec son peuple exclut la communion avec les idoles. On ne doit pas manger aux deux tables.

L’enseignement de la Bible concernant le repas du Seigneur n’est pas compliqué. Malgré ce fait, de nombreuses pratiques erronées se sont introduites dans le culte des différentes dénominations. De fausses idées à l’égard de la communion sont très répandues ; l’importance du sujet exige que ces égarements soient identifiés afin qu’on les évite. Les quatre premières erreurs que nous traiterons se rapportent particulièrement à la conception catholique de la communion. Les autres ne sont pas limitées au catholicisme.

Erreur : Le pain devient littéralement la chair de Jésus lorsqu’il est béni au moment du repas. Le vin devient « réellement » son sang. Même l’âme du Seigneur est présente dans cette chair et ce sang. Jésus est donc là physiquement. Voici pourquoi Jésus dit en Matthieu 26.26,28 : « Ceci est mon corps… ceci est mon sang. »

Réponse : Quand Jésus, en prenant le pain, dit à ses disciples : « ceci est mon corps », il ne leur a pas distribué son corps physique qui serait bientôt attaché à la croix. Comme dans beaucoup d’autres passages, Jésus emploie le verbe « être » dans le sens de « représenter, ressembler à, ou signifier ». Voyons des exemples : « Je suis la porte des brebis » (Jean 10.7) ; « Je suis le vrai cep, mon Père est le vigneron » (Jean 15.1) ; « La semence, c’est la parole de Dieu » (Luc 8.11). Jacques, aussi, parle de la même manière : « Vous êtes une vapeur » (Jacques 4.14). Évidemment, Jésus veut dire que le pain symbolise ou représente son corps qui serait « rompu » pour les hommes.

L’apôtre Paul ne donne pas l’impression de croire qu’il mange la chair humaine ayant mystérieusement l’apparence du pain. Il parle de pain : « Nous participons tous à un même pain » (1 Corinthiens 10.17) ; « Toutes les fois que vous mangez ce pain… C’est pourquoi celui qui mangera le pain… Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain… etc. » (1 Corinthiens 11.26-29).

Erreur : La messe (le repas) est un sacrifice du vrai corps et du vrai sang du Christ. Ce n’est pas simplement une question de se rappeler le sacrifice de Jésus ; on le répète, on le renouvelle.

Réponse : La Bible dit clairement que le sacrifice de Jésus a été fait une fois pour toutes. Jésus « n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple – car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même » (Hébreux 7.27). « C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes… lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu… Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10.10,12,14).

Erreur : Par la communion on peut obtenir la grâce, c’est-à-dire le pardon. L’officiant peut obtenir cette grâce même pour les morts par ce rite.

Réponse : Ce n’est pas le pain et le vin qui nous purifient du péché. C’est le sang de Jésus versé sur la croix, c’est-à-dire, sa mort, qui fait cela. « Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7).

Erreur : L’on ne doit pas offrir le vin à tous les croyants. L’officiant seul doit en prendre de peur que quelqu’un en verse quelques gouttes et que le « sang de Christ » soit profané de cette manière. D’ailleurs, il est plus facile de servir seulement le pain quand un grand nombre doit être servi.

Réponse : En instituant le repas du Seigneur, Jésus dit explicitement : « Buvez-en tous » (Matthieu 26.27). L’apôtre Paul écrit : « Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe » (1 Corinthiens 11.28). Nous devons célébrer le repas tel que Jésus l’a voulu et tel que les premiers chrétiens l’observaient : « sous les deux espèces ».

Erreur : Seul un prêtre ou un pasteur ordonné peut bénir le pain et le vin. Si la personne « autorisée » n’est pas présente, les simples fidèles ne doivent pas observer le repas du Seigneur.

Réponse : La Bible ne dit nulle part que seuls certains chrétiens peuvent présider à la table du Seigneur. Réserver ce droit pour une certaine catégorie de membres est une tradition des hommes et non de Dieu. En ajoutant une loi que Dieu n’a pas donnée, on empêche de nombreux croyants de faire ce que Jésus a ordonné : manger le pain et boire le vin en sa mémoire. Les paroles de Paul en 1 Corinthiens 10.16 suggère que ce n’était pas un seul individu dans l’Église qui rompait le pain et bénissait la coupe : « la coupe que nous bénissons… le pain que nous rompons ». En effet, le seul médiateur entre Dieu et les hommes, c’est Jésus-Christ (1 Timothée 2.5). Tous les chrétiens sont des prêtres (1 Pierre 2.5,9).

Erreur : Soit on prend la communion le plus souvent possible, de préférence tous les jours, soit on ne le prend que rarement – une fois par mois, par trimestre ou par an. Certaines Églises passent plusieurs années sans observer la Sainte Cène.

Réponse : Les deux extrêmes s’éloignent de l’exemple de l’Église du premier siècle. Sa pratique était de l’observer chaque dimanche, le jour du Seigneur.

En parlant des chrétiens de Jérusalem dans la période qui suivit l’établissement de l’Église le jour de Pentecôte, Luc dit qu’« ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières » (Actes 2.42). Le mot « persévérer » indique que l’on persiste ou continue dans une action. On fait quelque chose continuellement ou régulièrement – sans la négliger. Plus tard dans le livre des Actes, nous voyons le repas du Seigneur célébré parmi les chrétiens à Troas : « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu’à minuit » (Actes 20.7). Ce verset nous apprend que le but de la réunion des disciples le premier jour de la semaine (le dimanche) était de partager le repas du Seigneur. Certainement, ils priaient et louaient Dieu aussi, et le texte nous précise qu’ils reçurent de l’enseignement apostolique par Paul lui-même. Paul profitait de la réunion pour enseigner, mais la raison de ce rassemblement était pour rompre le pain. En 1 Corinthiens 11, chapitre que nous avons déjà considéré, Paul fait un reproche à l’Église à Corinthe en ces termes : « Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur » (1 Corinthiens 11.20). Cela devait être le but de leur réunion comme ce fut le cas à Troas, mais comme nous l’avons vu, les Corinthiens avaient déformé ce repas sacré au point où l’on ne pouvait plus l’appeler « le repas du Seigneur ».

(Le contexte d’Actes 20 nous suggère, en plus, que le dimanche était le seul jour où l’Église participait à la communion. En effet, le verset 16 dit que « Paul avait résolu de passer devant Éphèse sans s’y arrêter, afin de ne pas perdre de temps en Asie : car il se hâtait pour se trouver, si cela lui était possible, à Jérusalem le jour de la Pentecôte. » Selon Actes 20.6, Paul et ses compagnons de voyage avaient passé sept jours à Troas. Le premier jour de la semaine, ils ont pris le repas, et le lendemain Paul devait partir. Pourquoi, si Paul se pressait pour arriver à Jérusalem, sont-ils restés toute une semaine à Troas ? Parce qu’ils étaient arrivés un lundi, et voulant prendre le repas avec les disciples de Troas, ils devaient attendre le jour où l’on se réunissait autour de la table du Seigneur : le jour du Seigneur, c’est-à-dire le dimanche.)

1 Corinthiens 16.1,2 renforce l’idée que le repas était pris chaque dimanche. Ici, Paul exhorte les chrétiens à se préparer, avant de quitter leurs domiciles, afin de participer à la collecte. Il précise qu’ils devaient agir ainsi « le premier jour de la semaine ». Évidemment, chaque semaine a un premier jour. Donc, et la collecte et la réunion de dimanche, dont le but était l’observance du repas, avaient lieu chaque semaine.

Erreur : Dans certaines Églises on se sert de n’importe quel pain (pain de boulangerie, par exemple) pour le repas du Seigneur.

Réponse : La Bible dit que Jésus institua la Sainte Cène pendant la fête juive de la Pâque (Luc 22.14-20). Or, pendant la Pâque, il était formellement interdit aux juifs de garder du pain levé (Deutéronome 16.1-8). C’était du pain sans levain que Jésus prit pour représenter son corps. (Cela est particulièrement à propos en vue du fait que la levure symbolisait souvent le péché ou l’impureté, dont Jésus était exempt : 1 Corinthiens 5.6-8.) De même qu’il ne faudrait pas remplacer le fruit de la vigne (jus de raisin ou vin) par autre boisson, tel que le Coca-Cola, nous ne devons pas nous écarter du modèle biblique en ce qui concerne le pain. Nous n’avons pas le droit de changer les éléments que le Seigneur choisit pour commémorer sa mort.

Le repas du Seigneur nous ramène, chaque semaine de notre vie chrétienne, au pied de la croix de Jésus. Il n’est pas un rite qui perd sa signification parce qu’on y participe tous les dimanches. Au contraire, il nous rappelle le cœur même de notre foi, la base de notre salut. Il nous invite à réfléchir régulièrement à la grâce de Dieu et nous inspire de nouveau à vivre pour Celui qui nous a tant aimés. Tout comme le baptême, par lequel le croyant pénitent entre en contacte avec la mort du Christ (Romains 6.3-6; Colossiens 2.12,13) et reçoit le pardon de ses péchés (Actes 2.38), le repas fait penser à la mort et la résurrection du Christ.

Tous ceux qui ont été baptisés pour former le seul corps, qui est l’Église (1 Corinthiens 12.12; Éphésiens 1.22,23), mangent un seul pain. Que chaque chrétien le fasse avec fidélité, d’une manière digne du Seigneur, et en toute conformité à l’enseignement biblique.

B. B.
(Dans Vol. 2, No. 3)