Conseils pour de petites assemblées

La plupart des Églises du Christ dans le monde francophone sont de petites assemblées – composées de moins de vingt membres. Certaines n’ont que quatre ou cinq membres. Une assemblée peut certainement être une Église valable aux yeux de Dieu bien qu’elle ait peu de membres. Jésus nous assure : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18.20). En s’adressant à l’Église de Philadelphie le Seigneur dit : « Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer » (Apocalypse 3.8). L’Église de Philadelphie n’était peut-être pas une grande assemblée – elle avait « peu de puissance ». Et pourtant, le Seigneur félicita cette assemblée à cause de sa fidélité.

Aux yeux de Dieu, le fait d’avoir un nombre restreint n’est pas un défaut en soi pour une Église. Parfois le manque de croissance est le résultat de certains défauts chez l’assemblée tels que la division, un mauvais témoignage à cause du péché, ou un manque de zèle et de persévérance dans l’évangélisation. Mais Dieu ne juge pas les assemblées sur le nombre de leur assistance.

Les petites assemblées, pourtant, doivent être particulièrement vigilantes pour éviter certaines erreurs qui peuvent non seulement faire obstacle à leur croissance, mais aussi déplaire à Dieu.

1. Heures des réunions non respectées

Un petit groupe peut se permettre d’être plus flexible en ce qui concerne ses réunions, mais cette flexibilité peut jouer contre les efforts d’attirer les autres. Si l’on n’a pas d’heure fixe ou que l’on ne la respecte pas, les visiteurs qui ne vous trouvent pas prêts pour le culte risquent de ne plus revenir. (Ce qui est encore pire, c’est de ne même pas se réunir par occasion. C’est un défaut constaté dans certaines petites assemblées et qui précipite leur mort en tant qu’Église.)

2. Mauvaise préparation des leçons

Généralement celui qui doit s’adresser à une grande assistance ne veut pas avoir honte devant tant de personnes. Pour cette raison il prend le temps nécessaire de bien préparer ce qu’il va dire. Il veut avoir quelque chose de bon à présenter de la Parole de Dieu. Dans une petite assemblée, on sent moins de pression. Et pourtant, que les hommes soient nombreux ou pas, tout ce que nous faisons pour Dieu doit être de notre mieux. C’est la faveur de Dieu que nous devons rechercher en toutes choses (Galates 1.10).

En plus, la petite assemblée peut avoir en son sein moins de frères doués pour l’enseignement. Si l’on veut que les membres soient nourris spirituellement et que les visiteurs soient convaincus, ceux qui doivent enseigner ont besoin de faire encore plus d’efforts dans leurs préparatifs par rapport à la personne ayant plus de formation, d’expérience ou de dons naturels.

3. Négligence dans l’observance du repas du Seigneur

Certaines petites assemblées sont très irrégulières en ce qui concerne la communion, surtout des assemblées se trouvant loin de la ville. Elles ne prévoient pas l’achat du jus de la vigne ou même la farine pour faire du pain sans levain. Il n’y a pas d’excuse pour une telle négligence. Bien avant le dimanche il faut s’assurer que le nécessaire est là pour rendre à Dieu un culte conforme au modèle biblique.

4. La paresse en ce qui concerne le lieu d’adoration

Quand une assemblée vient de commencer, elle est souvent obligée de « se débrouiller » pour avoir un lieu de réunion. Ce sera peut-être dans le salon d’un frère ou même d’un « sympathisant », dans une salle de classe d’une école primaire, ou même sous un arbre. Ces solutions devraient généralement être provisoires. L’Église peut ne disposer du lieu que pendant des heures bien déterminées, ce qui l’empêche d’organiser des activités spéciales. L’assemblée peut être « chassée » par un nouvel administrateur de l’école ou suite à un changement d’attitude chez le propriétaire de la maison. Et bien sûr, un arbre ne constitue pas un abri pendant la saison des pluies. Si vous vous êtes jamais réunis dans de tels lieux, vous pourriez énumérer d’autres inconvénients. Parfois on se contente de ces solutions insatisfaisantes parce qu’elles ne demandent pas de sacrifice financier. Au lieu de faire l’effort nécessaire afin de pourvoir un lieu propre à l’Église, on opte pour la voie la plus facile. Frères, un tel comportement ne convient pas au service de Dieu et ne contribue pas au progrès de l’Église.

5. Le défaitisme

Quand on est peu nombreux, on est souvent tenté de penser que l’on ne peut rien réaliser, que ses ressources sont trop limitées. Sans même faire d’effort on se voit déjà comme vaincu. Que ce soit une question d’évangélisation, de construction de lieu de culte, d’œuvre bénévole, ou de l’organisation d’une période de communion fraternelle, certains frères sont prêts à décourager toute initiative en prédisant son échec. On oublie si vite que « je puis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens 4.13), que « tout est possible à celui qui croit » (Marc 9.23), et que Dieu « peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons » (Éphésiens 3.20).

Tant qu’elle est fidèle, une petite assemblée n’a pas besoin d’avoir honte du fait qu’elle est petite. Mais que les nombres restreints ne deviennent jamais une excuse pour la négligence dans l’œuvre du Seigneur.

B. B.
(Dans Vol. 2, No. 4)

Le repas du Seigneur

On l’appelle de plusieurs noms : La Sainte Cène, le repas du Seigneur, la fraction du pain, la communion, la table du Seigneur, même l’eucharistie chez certains. De quoi s’agit-il ?

En 1 Corinthiens 10 et 11, l’apôtre Paul donne un enseignement assez détaillé concernant cet élément important du culte chrétien. Quatre aspects de cette observance ressortent de ce qu’il écrit.

1. C’est un rappel, un souvenir.

« Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. » (1 Corinthiens 11.23-25)

Jésus dit à ses disciples de faire cela en sa mémoire. En prenant ce repas (le pain et le vin), le chrétien pense à Jésus : la gloire qu’il a laissée pour venir dans ce monde, sa vie parfaite, son amour, les souffrances qu’il a supportées, sa mort, sa résurrection, et notre besoin de lui. Cette cérémonie sert de monument vivant ; il n’est pas limité à un seul endroit et il ne se dégrade pas sous l’effet du temps. Chaque semaine et à travers le monde, ce « monument » porte à l’esprit des hommes leur Sauveur.

Ce repas nous rappelle également la nouvelle alliance que Dieu traite avec nous, selon laquelle il est notre Dieu et nous sommes son peuple. En Matthieu 26.28, Jésus dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance. » Cela veut dire que c’est le sang de Jésus qui inaugure ou rend officiel, confirme ou met en vigueur l’alliance que Dieu traite avec nous. Rappelons-nous que l’ancienne alliance avait été inaugurée par le sang des animaux :

« Voilà pourquoi c’est avec du sang que même la première alliance fut inaugurée. Moïse, après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l’eau, de la laine écarlate, et de l’hysope ; et il fit l’aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a ordonné pour vous. » (Hébreux 9.18-20)

2. C’est une proclamation.

« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Corinthiens 11.26). En participant à ce repas, nous disons au monde que Jésus est mort pour les péchés des hommes. En le faisant le premier jour de la semaine, jour de la résurrection, nous disons qu’il est revenu à la vie et que nous attendons avec confiance son retour.

3. C’est un repas sacré.

« Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur ; car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre. N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l’Église de Dieu et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien. Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela je ne vous loue point… Si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. » (1 Corinthiens 11.20-22,34)

Les Corinthiens avaient déformé le repas du Seigneur au point où il était devenu chez eux un repas ordinaire. Ils s’enivraient même ! Ils ne considéraient ni le corps physique de Jésus qui fut donné pour leur salut ni son corps spirituel, qui est l’Église. Paul leur dit donc de s’examiner pour ne pas prendre le repas indignement. C’est un repas saint et l’on ne le mange pas n’importe comment. « C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur mange et boit un jugement contre lui-même » (1 Corinthiens 11.27-29). S’éprouver ne veut pas dire qu’il faut confesser les péchés qu’on aurait commis pendant la semaine jusqu’au dimanche (bien qu’il soit conseillé de renouveler en ce moment son amour et sa décision de se détourner des péchés que l’on voit toujours dans sa vie). S’examiner veut dire surtout de considérer sa façon de participer au repas. Il faut le manger avec du respect, conscient de son vrai sens, car c’est un repas sacré.

4. C’est une communion avec le Seigneur et avec son Église.

« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps de Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain. Voyez les Israélites selon la chair : ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l’autel ? Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement. Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur, et à la table des démons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ? » (1 Corinthiens 10.16-22)

Le repas du Seigneur est un signe d’unité entre nous qui formons un seul corps et qui partageons ce même pain et vin. Nous sommes unis avec tous nos frères et sœurs en Christ partout au monde qui, ce même jour, participent au même repas.

Comme ceux qui mangent ensemble la viande sacrifiée à une idole se sentent unis et en communion avec leur idole, les chrétiens se sentent unis à Jésus, et les uns aux autres, quand ils mangent le repas du Seigneur. Il faut savoir, pourtant, que la communion avec Jésus et avec son peuple exclut la communion avec les idoles. On ne doit pas manger aux deux tables.

L’enseignement de la Bible concernant le repas du Seigneur n’est pas compliqué. Malgré ce fait, de nombreuses pratiques erronées se sont introduites dans le culte des différentes dénominations. De fausses idées à l’égard de la communion sont très répandues ; l’importance du sujet exige que ces égarements soient identifiés afin qu’on les évite. Les quatre premières erreurs que nous traiterons se rapportent particulièrement à la conception catholique de la communion. Les autres ne sont pas limitées au catholicisme.

Erreur : Le pain devient littéralement la chair de Jésus lorsqu’il est béni au moment du repas. Le vin devient « réellement » son sang. Même l’âme du Seigneur est présente dans cette chair et ce sang. Jésus est donc là physiquement. Voici pourquoi Jésus dit en Matthieu 26.26,28 : « Ceci est mon corps… ceci est mon sang. »

Réponse : Quand Jésus, en prenant le pain, dit à ses disciples : « ceci est mon corps », il ne leur a pas distribué son corps physique qui serait bientôt attaché à la croix. Comme dans beaucoup d’autres passages, Jésus emploie le verbe « être » dans le sens de « représenter, ressembler à, ou signifier ». Voyons des exemples : « Je suis la porte des brebis » (Jean 10.7) ; « Je suis le vrai cep, mon Père est le vigneron » (Jean 15.1) ; « La semence, c’est la parole de Dieu » (Luc 8.11). Jacques, aussi, parle de la même manière : « Vous êtes une vapeur » (Jacques 4.14). Évidemment, Jésus veut dire que le pain symbolise ou représente son corps qui serait « rompu » pour les hommes.

L’apôtre Paul ne donne pas l’impression de croire qu’il mange la chair humaine ayant mystérieusement l’apparence du pain. Il parle de pain : « Nous participons tous à un même pain » (1 Corinthiens 10.17) ; « Toutes les fois que vous mangez ce pain… C’est pourquoi celui qui mangera le pain… Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain… etc. » (1 Corinthiens 11.26-29).

Erreur : La messe (le repas) est un sacrifice du vrai corps et du vrai sang du Christ. Ce n’est pas simplement une question de se rappeler le sacrifice de Jésus ; on le répète, on le renouvelle.

Réponse : La Bible dit clairement que le sacrifice de Jésus a été fait une fois pour toutes. Jésus « n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple – car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même » (Hébreux 7.27). « C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes… lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu… Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10.10,12,14).

Erreur : Par la communion on peut obtenir la grâce, c’est-à-dire le pardon. L’officiant peut obtenir cette grâce même pour les morts par ce rite.

Réponse : Ce n’est pas le pain et le vin qui nous purifient du péché. C’est le sang de Jésus versé sur la croix, c’est-à-dire, sa mort, qui fait cela. « Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7).

Erreur : L’on ne doit pas offrir le vin à tous les croyants. L’officiant seul doit en prendre de peur que quelqu’un en verse quelques gouttes et que le « sang de Christ » soit profané de cette manière. D’ailleurs, il est plus facile de servir seulement le pain quand un grand nombre doit être servi.

Réponse : En instituant le repas du Seigneur, Jésus dit explicitement : « Buvez-en tous » (Matthieu 26.27). L’apôtre Paul écrit : « Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe » (1 Corinthiens 11.28). Nous devons célébrer le repas tel que Jésus l’a voulu et tel que les premiers chrétiens l’observaient : « sous les deux espèces ».

Erreur : Seul un prêtre ou un pasteur ordonné peut bénir le pain et le vin. Si la personne « autorisée » n’est pas présente, les simples fidèles ne doivent pas observer le repas du Seigneur.

Réponse : La Bible ne dit nulle part que seuls certains chrétiens peuvent présider à la table du Seigneur. Réserver ce droit pour une certaine catégorie de membres est une tradition des hommes et non de Dieu. En ajoutant une loi que Dieu n’a pas donnée, on empêche de nombreux croyants de faire ce que Jésus a ordonné : manger le pain et boire le vin en sa mémoire. Les paroles de Paul en 1 Corinthiens 10.16 suggère que ce n’était pas un seul individu dans l’Église qui rompait le pain et bénissait la coupe : « la coupe que nous bénissons… le pain que nous rompons ». En effet, le seul médiateur entre Dieu et les hommes, c’est Jésus-Christ (1 Timothée 2.5). Tous les chrétiens sont des prêtres (1 Pierre 2.5,9).

Erreur : Soit on prend la communion le plus souvent possible, de préférence tous les jours, soit on ne le prend que rarement – une fois par mois, par trimestre ou par an. Certaines Églises passent plusieurs années sans observer la Sainte Cène.

Réponse : Les deux extrêmes s’éloignent de l’exemple de l’Église du premier siècle. Sa pratique était de l’observer chaque dimanche, le jour du Seigneur.

En parlant des chrétiens de Jérusalem dans la période qui suivit l’établissement de l’Église le jour de Pentecôte, Luc dit qu’« ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières » (Actes 2.42). Le mot « persévérer » indique que l’on persiste ou continue dans une action. On fait quelque chose continuellement ou régulièrement – sans la négliger. Plus tard dans le livre des Actes, nous voyons le repas du Seigneur célébré parmi les chrétiens à Troas : « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu’à minuit » (Actes 20.7). Ce verset nous apprend que le but de la réunion des disciples le premier jour de la semaine (le dimanche) était de partager le repas du Seigneur. Certainement, ils priaient et louaient Dieu aussi, et le texte nous précise qu’ils reçurent de l’enseignement apostolique par Paul lui-même. Paul profitait de la réunion pour enseigner, mais la raison de ce rassemblement était pour rompre le pain. En 1 Corinthiens 11, chapitre que nous avons déjà considéré, Paul fait un reproche à l’Église à Corinthe en ces termes : « Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur » (1 Corinthiens 11.20). Cela devait être le but de leur réunion comme ce fut le cas à Troas, mais comme nous l’avons vu, les Corinthiens avaient déformé ce repas sacré au point où l’on ne pouvait plus l’appeler « le repas du Seigneur ».

(Le contexte d’Actes 20 nous suggère, en plus, que le dimanche était le seul jour où l’Église participait à la communion. En effet, le verset 16 dit que « Paul avait résolu de passer devant Éphèse sans s’y arrêter, afin de ne pas perdre de temps en Asie : car il se hâtait pour se trouver, si cela lui était possible, à Jérusalem le jour de la Pentecôte. » Selon Actes 20.6, Paul et ses compagnons de voyage avaient passé sept jours à Troas. Le premier jour de la semaine, ils ont pris le repas, et le lendemain Paul devait partir. Pourquoi, si Paul se pressait pour arriver à Jérusalem, sont-ils restés toute une semaine à Troas ? Parce qu’ils étaient arrivés un lundi, et voulant prendre le repas avec les disciples de Troas, ils devaient attendre le jour où l’on se réunissait autour de la table du Seigneur : le jour du Seigneur, c’est-à-dire le dimanche.)

1 Corinthiens 16.1,2 renforce l’idée que le repas était pris chaque dimanche. Ici, Paul exhorte les chrétiens à se préparer, avant de quitter leurs domiciles, afin de participer à la collecte. Il précise qu’ils devaient agir ainsi « le premier jour de la semaine ». Évidemment, chaque semaine a un premier jour. Donc, et la collecte et la réunion de dimanche, dont le but était l’observance du repas, avaient lieu chaque semaine.

Erreur : Dans certaines Églises on se sert de n’importe quel pain (pain de boulangerie, par exemple) pour le repas du Seigneur.

Réponse : La Bible dit que Jésus institua la Sainte Cène pendant la fête juive de la Pâque (Luc 22.14-20). Or, pendant la Pâque, il était formellement interdit aux juifs de garder du pain levé (Deutéronome 16.1-8). C’était du pain sans levain que Jésus prit pour représenter son corps. (Cela est particulièrement à propos en vue du fait que la levure symbolisait souvent le péché ou l’impureté, dont Jésus était exempt : 1 Corinthiens 5.6-8.) De même qu’il ne faudrait pas remplacer le fruit de la vigne (jus de raisin ou vin) par autre boisson, tel que le Coca-Cola, nous ne devons pas nous écarter du modèle biblique en ce qui concerne le pain. Nous n’avons pas le droit de changer les éléments que le Seigneur choisit pour commémorer sa mort.

Le repas du Seigneur nous ramène, chaque semaine de notre vie chrétienne, au pied de la croix de Jésus. Il n’est pas un rite qui perd sa signification parce qu’on y participe tous les dimanches. Au contraire, il nous rappelle le cœur même de notre foi, la base de notre salut. Il nous invite à réfléchir régulièrement à la grâce de Dieu et nous inspire de nouveau à vivre pour Celui qui nous a tant aimés. Tout comme le baptême, par lequel le croyant pénitent entre en contacte avec la mort du Christ (Romains 6.3-6; Colossiens 2.12,13) et reçoit le pardon de ses péchés (Actes 2.38), le repas fait penser à la mort et la résurrection du Christ.

Tous ceux qui ont été baptisés pour former le seul corps, qui est l’Église (1 Corinthiens 12.12; Éphésiens 1.22,23), mangent un seul pain. Que chaque chrétien le fasse avec fidélité, d’une manière digne du Seigneur, et en toute conformité à l’enseignement biblique.

B. B.
(Dans Vol. 2, No. 3)

La prière modèle

Un passage bien connu à travers le monde est Matthieu 6.9-13. Ce passage présente ce qu’on appelle « Le Notre Père » ou « La Prière du Seigneur ».

Dans le contexte de ce chapitre, Jésus vient de parler au sujet des mauvaises attitudes qu’il faut éviter en priant Dieu. L’hypocrisie, la prétention et la multiplication de vaines paroles n’ont pas leur place dans la prière sincèrement adressée au Seigneur (voir les versets 6-8).

Au lieu de se pavaner et d’être rempli d’orgueil en faisant la prière, l’on doit se prosterner devant Dieu en toute humilité et soumission. Les hypocrites qui prient de manière à se faire remarquer par les hommes « reçoivent leur récompense » : la louange des hommes, mais pas celle de Dieu.

En outre, Jésus dit que ce sont les « païens qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés ». Mais dans la prière acceptable, il ne s’agit pas de la quantité de paroles employées, mais de leur qualité spirituelle.

Alors, pour donner un exemple (c’est-à-dire un modèle) de la prière qu’accepte Dieu, Jésus dit : « Voici comment vous devez prier » (verset 9). Évidemment ce n’est pas une prière à réciter mot à mot en toute circonstance. Bien au contraire.

En effet, cette prière modèle nous aide à apprendre à prier du cœur et pas des lèvres seulement ; il n’est pas nécessaire de réciter ces paroles précises. Les Écritures Saintes nous enseignent de prier Dieu personnellement et avec spontanéité (voir Luc 11.1-13).

La prière modèle de Jésus comporte six éléments. Notons-les :

1. Invocation. Qui devons-nous invoquer ? « Notre Père qui es aux cieux. » Il y a « un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous » (Éphésiens 4.6). C’est Dieu qui est le Souverain de l’univers.

2. Louange. « Que ton nom soit sanctifié. » Dans la salutation de Paul aux frères corinthiens, il dit :

« Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ ! Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce qui vous a été accordée en Jésus-Christ » (1 Corinthiens 1.3,4).

Dans la prière nous devons exprimer l’hommage le plus profond pour le nom de Dieu.

3. Souhait. « Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Au moment où Jésus donnait cette prière modèle à ses disciples, « le royaume » promis par les prophètes (Daniel 2.44) n’était pas encore établi. Jean-Baptiste, en débutant sa mission, a ordonné au peuple : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 3.2; voir aussi Marc 9.1).

Ce royaume s’est manifesté pour la première fois au jour de la Pentecôte avec la descente du Saint-Esprit sur les apôtres (Luc 24.45-49; Actes 1.6-8; 2.1-4). Après le jour de la Pentecôte, le Nouveau Testament parle de l’établissement du royaume comme d’un fait accompli (voir Actes 28.23; 1 Corinthiens 15.24,25; Colossiens 1.13,14,18). Étant donné que le royaume existe depuis le premier siècle, il est inutile de prier pour la venue du royaume. Ce n’est pas raisonnable de prier pour quelque chose qui nous a déjà été accordé. Voilà une bonne raison, parmi d’autres, pour laquelle les chrétiens ne doivent pas faire cette prière mot à mot.

4. Demande. « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. »

Dieu veut que nous le priions pour les choses dont nous avons besoin dans la vie quotidienne – la nourriture, les vêtements, etc.

Nous devons aussi prier pour le pardon (voir 1 Jean 1.8-10), mais remarquons que nous recevons le pardon de Dieu dans la mesure où nous voulons pardonner les offenses d’autrui (versets 14,15). Et Dieu s’attend aussi à ce que nous le priions pour la délivrance de la tentation (voir 1 Corinthiens 10.13).

5. Reconnaissance de la gloire de Dieu. « Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. »

Dans toutes nos prières, nous devons reconnaître la souveraineté, la puissance, et la gloire de Dieu (voir Jude 25).

6. Clôture. « Amen. » Amen veut dire tout simplement « Ainsi soit-il ». Sachant que Jésus est le médiateur entre Dieu et les hommes, nous devons prier au nom du Christ (voir 1 Timothée 2.5; Hébreux 4.15,16; Éphésiens 5.20).

Alors, le Seigneur nous permet d’utiliser cette prière comme modèle, mais nous devons nous rendre compte qu’elle ne comprend pas tout ce que nous devons prier. Nous devons aussi prier pour les malades, les ennemis, les autorités civiles, et d’autres (1 Timothée 2.1-3; Matthieu 5.44; etc.). En outre nous devons prier du cœur, parlant à Dieu comme à notre Père céleste.

Jerry DAVIDSON
(Dans Vol. 2, No. 1)

Testez vos connaissances au sujet de la collecte

Si vous êtes comme la plupart des chrétiens, vous avez sans doute, à un moment donné de votre vie, sciemment évité de regarder en face ce que les Écritures disent au sujet de l’offrande. Mais feindre d’ignorer votre responsabilité ne la fera pas disparaître ou même diminuer pour autant. Par contre, cela vous privera de la joie d’obéir à Dieu.

Qu’est-ce que Dieu attend de nous par rapport à la collecte ? Voici onze questions pour vous aider à tester votre connaissance de la volonté de Dieu à ce sujet. Les réponses se trouvent ci-dessous. Bonne Chance !

  1. Dans l’Ancien Testament, les Israélites donnaient comme offrande la dîme (la dixième part, le 10%) de tout leur revenu.
  2. Le Nouveau Testament nous ordonne de consacrer 10% de notre revenu à l’œuvre de Dieu.
  3. L’offrande nous fournit l’occasion de donner à Dieu une part de ce qui nous appartient.
  4. Aux yeux de Dieu, l’intention de donner compte plus que l’acte même de donner.
  5. Même si l’on donne à regret ou par obligation, l’important pour Dieu, c’est que l’on participe à l’offrande.
  6. Dans le Nouveau Testament, les apôtres se gardent bien de demander une offrande aux frères pauvres.
  7. Dieu veut que nous donnions généreusement, à condition que cela n’entraîne pas pour nous des sacrifices financiers.
  8. Il y a égalité dans l’offrande en ce sens que chacun doit donner le même pourcentage de son revenu.
  9. Nos dons à la collecte n’ont rien à voir avec la sincérité de notre engagement envers le Seigneur.
  10. Le disciple qui ne donne rien ou qui donne parcimonieusement à la collecte peut quand même s’attendre à recevoir de Dieu une abondance de bénédictions.
  11. Donner de notre temps et de notre énergie à l’œuvre du Seigneur nous dispense de devoir participer à l’offrande.

Test de connaissance… (suite)

Voici les réponses que je crois être les bonnes

1. Dans l’Ancien Testament, les Israélites donnaient comme offrande la dîme (la dixième part, le 10%) de tout leur revenu. Cette affirmation est fausse à deux titres. D’abord, la dîme n’étais pas dans l’Ancien Testament une offrande, c’est-à-dire un don volontaire, mais un impôt prélevé sur le revenu de chaque Israélite pour le bon fonctionnement de la vie nationale. Les offrandes volontaires venaient s’ajouter à la dîme. Deuxièmement, les diverses contributions obligatoires (dîme pour l’entretien du personnel religieux, dîme dite « du festin », dîme perçue tous les trois ans en faveur des pauvres, impôt annuel du Temple, etc.) s’élevait à bien plus que 10% du revenu ; on estime que le total atteignait les 25%.

2. Le Nouveau Testament nous ordonne de consacrer 10% de notre revenu à l’œuvre de Dieu. Faux. Le Nouveau Testament ne fixe aucun chiffre précis pour calculer notre offrande. « Que chacun donne comme il l’a résolu dans son cœur » (2 Corinthiens 9.7).

3. L’offrande nous fournit l’occasion de donner à Dieu une part de ce qui nous appartient. Il y a peut-être ici matière à discussion, mais je crois que cette affirmation est fausse. « L’argent est à moi et l’or est à moi, – oracle de l’Éternel » (Aggée 2.8). Tout l’argent du monde, et donc tout notre argent, appartient déjà à Dieu. Il nous en confie afin que, comme de bons gérants, nous nous en servions pour sa gloire. « Tout vient de toi, et c’est de ta main que vient tout ce que nous te donnons ! » (1 Chroniques 29.14).

4. Aux yeux de Dieu, l’intention de donner compte plus que l’acte même de donner. On entend souvent les chrétiens dire : « Si j’avais beaucoup d’argent, je donnerais plus pour l’œuvre de Dieu. » Nous sommes toujours prêts à donner ce que nous n’avons pas. Mais la Bible nous invite à donner ce que nous pouvons en tenant compte de ce que nous avons. « Les bonnes dispositions, quand elles existent, sont agréables en raison de ce qu’on a, mais non de ce qu’on n’a pas » (2 Corinthiens 8.12). La petite offrande donnée vaut mieux que de belles intentions qui restent hypothétiques.

5. Même si l’on donne à regret ou par obligation, l’important pour Dieu, c’est que l’on participe à l’offrande. Encore faux. Si vous en venez à donner avec réticence, autant garder votre argent pour vous-même. Dieu n’en a pas besoin ; il est déjà riche. C’est celui qui donne qu’il aime, non pas le don. « Que chacun donne sans tristesse, ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie » (2 Corinthiens 9.7).

6. Dans le Nouveau Testament, les apôtres se gardent bien de demander une offrande aux frères pauvres. Faux. On voit plutôt dans le Nouveau Testament les pauvres demander avec insistance la faveur de participer à l’offrande. Les apôtres n’auraient jamais songé à les priver de ce privilège (2 Corinthiens 8.2-4).

7. Dieu veut que nous donnions généreusement, à condition que cela n’entraîne pas pour nous des sacrifices financiers. Faux. Le sacrifice est, au contraire, l’essence même de notre offrande et compte beaucoup plus pour Dieu que la valeur monétaire du don. En Luc 21.1-4, Jésus voit une veuve indigente mettre dans le tronc du Temple l’équivalent de 1,25 centimes, alors que les riches y déposent de très grosses sommes. « Et Jésus dit : Je vous le dis, en vérité, cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres ; car c’est de leur superflu que tous ceux-là ont mis des offrandes dans le tronc, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

8. Il y a égalité dans l’offrande en ce sens que chacun doit donner le même pourcentage de son revenu. Faux . Dieu demande simplement à chacun de donner « selon ses moyens » (1 Cor. 16.2).

9. Nos dons à la collecte n’ont rien à voir avec la sincérité de notre engagement envers le Seigneur. Faux. Notre offrande est l’une des preuves de notre amour pour Dieu et pour les autres (2 Corinthiens 8.7-8).

10. Le disciple qui ne donne rien ou qui donne parcimonieusement à la collecte peut quand même s’attendre à recevoir de Dieu une abondance de bénédictions. Faux. Si l’on me demandait : « Combien devrais-je donner à la collecte ? », je répondrais : « Ça dépend de combien vous voulez recevoir. » En fait, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème en abondance moissonnera en abondance (2 Corinthiens 9.6-11).

11. Donner de notre temps et de notre énergie à l’œuvre du Seigneur nous dispense de devoir participer à l’offrande. Faux. Si Dieu accepte de partager avec nous ses richesses matérielles, s’il nous donne la possibilité de gagner de l’argent, c’est justement pour que nous soyons toujours en mesure d’en donner (2 Corinthiens 9.8; Éphésiens 4.28).

Toutes les affirmations de ce questionnaire sont donc fausses. En effet, elles représentent onze conceptions erronées que l’on entretient souvent sur la signification et la pratique de la collecte dans Bible. Apporter des offrandes volontaires à Dieu est un privilège pour tout disciple, le pauvre comme le riche. Cherchons tous à connaître la joie de participer à cette grâce.

Max DAUNER
(Dans Vol. 1, No. 2)