Le jour du Seigneur

Après avoir examiné la question du sabbat, nous abordons la question suivante :

Pourquoi les chrétiens se réunissent-ils le dimanche ?

Toutefois, avant d’entamer le sujet, il faut clarifier un point important : la question du sabbat et la question du dimanche sont deux questions différentes.

Dans la Bible, le dimanche n’est jamais appelé le sabbat. On entend dire parfois que le dimanche est le sabbat chrétien. Cette affirmation n’est pas fondée. Je crois qu’elle relève plutôt de l’effet de style que de la théologie. Le sabbat était le dernier jour de la semaine juive. Il commençait le vendredi soir au coucher du soleil et finissait le samedi soir au coucher du soleil. Durant cet intervalle, toute activité devait cesser sous peine d’exclusion ou de mort (Exode 31.14). Nous avons vu toutes les interdictions et les prescriptions qui régissaient ce septième jour. Nous avons vu également comment le jour du sabbat est absorbé en Christ, en qui il s’accomplit. Il faisait partie de ce que Paul appelle « l’ombre des choses à venir » – l’ombre qui fait place à la réalité, c’est-à-dire à Christ (Colossiens 2.16,17).

Or, en se réunissant le dimanche, les chrétiens ne changent pas le jour du sabbat. Ils ne le transfèrent pas à un autre jour. Il n’y eut qu’un seul sabbat, et ce fut le septième jour du calendrier juif, correspondant à notre samedi. Ce jour, avec toutes ses restrictions, est effacé. Le dimanche est le premier jour de la semaine. Il n’a rien à voir avec le sabbat.

Quelle importance, quelle signification les premières communautés chrétiennes attachaient-elles à ce premier jour de la semaine ? C’est ce que nous allons voir présentement.

La résurrection

Plusieurs événements importants, mémorables, se sont produits le premier jour de la semaine. Notons tout d’abord le plus marquant : la résurrection du Seigneur. L’Évangile de Matthieu rapporte qu’« après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie allèrent voir le sépulcre » (Matt. 28.1). L’Évangile de Jean témoigne du même fait (20.1). Marc déclare clairement, ainsi que Luc (24.1,2) : « Jésus, ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d’abord à Marie Madeleine » (Marc 16.9). « Elle alla en porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui… ils ne la crurent pas » (Marc 16.9-11). Alors Jésus apparaîtra personnellement à ses disciples. Voici comment l’apôtre Jean nous décrit cet événement dont il a été témoin, cet événement qui va tous les transformer :

« Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, par la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, et debout au milieu d’eux, il dit : Que la paix soit avec vous ! » (Jean 20.19)

Mais « Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux » (Jean 20.24), et Jésus apparaîtra aussi à Thomas lorsqu’il se trouvera réuni avec les douze dans cette même maison où il leur était apparu la première fois. Jean nous précise que cette seconde apparition se fit « huit jours après » (Jean 20.26), c’est-à-dire de nouveau le premier jour de la semaine.

Je n’affirme pas que Jésus entendait par là faire du premier jour de la semaine un jour spécial de célébration de sa résurrection (quoique cette hypothèse ne soit pas dénuée de raison). Les Écritures ne nous disent pas s’il a donné un commandement spécifique à ce sujet. Mais cela explique naturellement la pratique que les apôtres inspirés ont évidemment enseigné aux Églises de garder, car ce jour-là revêtait un caractère particulièrement solennel.

Établissement de l’Église

Il faut signaler un autre événement marquant qui se produisit un dimanche. Il s’agit de l’établissement de l’Église qui eut lieu lors de la fête de la Pentecôte juive à Jérusalem sept semaines après la résurrection du Seigneur. Cette fête tombait en effet toujours le premier jour de la semaine (Lév. 23.11-15). Ce jour-là, l’Esprit de Dieu promis par le Christ (Jn. 14.25,26; Ac. 1.8) descendit sur les apôtres qui furent revêtus de sa puissance (Actes 2). Pour la première fois l’Évangile fut annoncé avec son message de salut au nom de Christ. Ce fut en ce jour de la Pentecôte que l’Église fut définitivement établie, que 3000 personnes furent baptisées au nom de Jésus-Christ…

La pratique des premiers chrétiens

Des passages tels que Hébreux 10.25 et 1 Corinthiens 11.17-29 nous montrent qu’à la suite du commencement de l’Église les chrétiens se réunissaient régulièrement. Y a-t-il des indications quant au jour de ces réunions ? Oui.

En Actes 20 l’apôtre Paul se trouve en Macédoine et se dirige vers l’Asie Mineure, plus précisément vers la ville de Troas. Plusieurs de ses compagnons qui avaient pris les devants s’y trouvent déjà. Luc, l’évangéliste, qui accompagne l’apôtre, écrit ceci : « Nous nous sommes embarqués à Philippes, et au bout de cinq jours nous les avons rejoints à Troas, où nous avons passé sept jours. Le premier jour de la semaine, nous étions assemblés pour rompre le pain » (Actes 20.6,7). On sait que l’expression rompre le pain désignait le repas du Seigneur, la Sainte Cène, dans les milieux chrétiens (1 Cor. 10.16; Actes 2.42). Le délai de sept jours que l’apôtre s’accorda à Troas s’explique parfaitement : il tenait à être présent le dimanche pour participer au saint repas avec ses frères de l’Église de Troas. Il est fort probable que ce fut pour cette même raison que l’apôtre tint à passer sept jours parmi les chrétiens de la ville de Tyr (Actes 21.4) et que ceux de la ville de Pouzzoles en Italie le « prièrent de rester sept jours avec eux » (Ac. 28.14).

C’est encore le premier jour de la semaine que l’apôtre Paul recommande aux Églises de la Galatie ainsi qu’à celle de Corinthe de faire une collecte en faveur de l’Église de Jérusalem (1 Cor. 16.1,2). Le fait qu’il a indiqué précisément le premier jour de la semaine n’est-ce pas un autre signe que ce jour avait une signification particulière au cœur des chrétiens ? C’était d’ailleurs tout à fait pratique de réunir leurs dons quand ils venaient ensemble déjà pour manger le repas du Seigneur.

Selon Apocalypse 1.10, ce jour est désigné par la très belle expression : « Le jour du Seigneur » autrement dit : « Le jour du Christ ». On la retrouve dans les écrits des chrétiens les plus anciens, des deux premiers siècles du christianisme (La Didaché, Ignace, Barnabas, Justin, etc.). Ces écrits témoignent sans aucune équivoque que l’Église primitive observait le premier jour de la semaine pour la célébration de son culte.

En fait, lorsque Constantin le Grand décrète au 4e siècle que le dimanche sera jour férié légal, il ne dérange en aucune façon les habitudes des chrétiens. Quelles qu’aient pu être ses intentions en prenant cette initiative, il ne fit que ratifier et légaliser une pratique déjà fermement établie depuis le premier siècle.

adapté d’un article par Richard ANDREJEWSKI
(Dans Vol. 11, No. 1)

Le sabbat

« Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements, et ses commandements ne sont pas pénibles. » (1 Jean 5.3)

Bien que l’homme ne veuille souvent pas le reconnaître, les lois de Dieu ne sont pas faites pour l’opprimer, mais pour le bénir. Si les hommes se soumettaient aux commandements de Dieu, tous seraient heureux. Dieu, qui connaît parfaitement l’homme qu’il a créé, donne des lois qui lui conviennent, qui lui feront du bien s’il les respecte.

Ce principe est particulièrement manifeste en ce qui concerne le sabbat. Le mot « sabbat » vient de l’hébreu shabbath et signifie « repos ». Dieu dit aux Israélites en Exode 16.29 : « Considérez que l’Éternel vous a donné le sabbat. » En effet, le sabbat, le jour de repos à observer le septième jour de chaque semaine, était plus qu’un ordre ; c’était un don. Ainsi, Jésus rappela aux Juifs : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat » (Marc 2.27).

L’homme a besoin d’un repos périodique, mais il a souvent le désir de négliger ce besoin réel afin de poursuivre d’autres intérêts, tel que l’argent. Dieu a donc prescrit aux Israélites une loi qui protège l’homme de ses propres tendances dangereuses en lui ordonnant de se reposer chaque samedi.

Comme beaucoup d’aspects de la loi mosaïque, cette loi n’a pas été reprise dans la nouvelle alliance. Et pourtant, plusieurs principes éternels s’y rapportent.

La nature du sabbat

Exode 16.13-30 décrit la première fois dans la Bible où des hommes sont appelés à observer le sabbat. (Il est signifié déjà en Genèse 2.1-3 qu’après avoir créé l’univers, Dieu se reposa et sanctifia le septième jour, mais ces versets ne constituent pas un commandement adressé aux hommes.) Exode 16 décrit la manière dont Dieu a nourri les Israélites qu’il avait délivrés de l’Égypte. Puisqu’ils se trouvaient au désert, Dieu fit tomber du ciel une nourriture spéciale pour les Israélites, la manne. Ils allaient trouver la manne par terre chaque matin, mais Dieu les avertit que le sixième jour ils devaient en ramasser une quantité double, car le septième jour serait le sabbat, consacré à l’Éternel. Le jour du sabbat, il n’y aurait pas de manne, et tous auraient à se reposer.

Quelques semaines plus tard, l’ordre de se reposer le septième jour réapparaît parmi les dix commandements (Exode 20.8-11). Ici, l’ordre est lié au fait que Dieu s’était reposé le septième jour, après son œuvre de création. Évidemment Dieu ne s’est pas reposé dans le sens de récupérer à cause de la fatigue (« C’est le Dieu d’éternité, l’Éternel, qui a créé les extrémités de la terre ; il ne se fatigue point, il ne se lasse point » – Ésaïe 40.28), mais dans le sens de cesser son activité de création après avoir atteint son objectif, et de marquer une pause pour contempler avec plaisir que ce qu’il avait fait de ses mains était « très bon ». En Exode 20, le commandement précise que l’on se souvienne du jour, qu’on le sanctifie, et que l’on ne fasse aucun ouvrage en ce jour.

Exode 31.12-17 reprend le même commandement et ajoute qu’il s’agit d’un signe entre Dieu et les Israélites, une alliance perpétuelle. Il servait à identifier et distinguer Israël comme le peuple sanctifié par l’Éternel.

En Deutéronome 5, les dix commandements sont répétés avant qu’Israël n’entre dans le pays de Canaan. Ici, l’ordre est lié au fait que Dieu avait délivré les Israélites de l’esclavage en Égypte (Deut. 5.12-15). Dieu leur avait donc donné du repos, et le sabbat rappelait cette grâce.

Le commandement était très général : « Tu ne feras aucun ouvrage » (Exode 20.10). Une précision s’ajoute en Exode 35.3 : « Vous n’allumerez point de feu, dans aucune de vos demeures, le jour du sabbat. » On ne devait pas non plus faire la cuisine le jour du sabbat, mais plutôt préparer ses repas la veille (Ex. 16.23). Dieu ordonna également une sainte convocation (Lév. 23.3) ; on offrait en sacrifice deux agneaux (Nb. 28.9), et l’on remplaçait les pains de proposition dans le tabernacle (Lév. 24.5-8).

Au temps de Jésus, la tradition juive avait ajouté beaucoup de lois relatives au sabbat, ce qui mettait Jésus très souvent en conflit avec les chefs religieux. Ceux-ci avaient désigné au moins 39 catégories d’activités comme étant défendues, y compris le fait de semer, moissonner, lier des gerbes, laver de la laine, faire un nœud, défaire un nœud, faire deux points (en couture), écrire deux lettres, éteindre un feu, transporter un objet d’une propriété à une autre, etc. En Matthieu 12.1-7, les disciples de Jésus furent accusés d’avoir violé le sabbat parce qu’ils avaient arraché des épis pour manger en traversant un champ. Le Seigneur dit, pourtant, qu’ils étaient « innocents », car ils n’avaient violé qu’une tradition humaine, et non pas un commandement divin. (Le roi David, par contre, avait mangé ce qu’il ne lui était pas permis de manger selon la loi de Dieu, mais les chefs juifs ne condamnaient pas son action.) Jésus, le Seigneur, était maître du sabbat, et mieux qualifié que tout homme de définir ce qui était réellement interdit par le commandement de ne pas travailler. Il n’était pas, par exemple, interdit de faire du bien en guérissant un malade le jour du sabbat (Marc 3.1-6; Luc 13.10-17; 14.1-5; Jean 5.1-18). Les restrictions ajoutées à la loi du sabbat sont un exemple de ce dont Jésus accusait les docteurs de la loi : « Vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et vous n’y touchez pas vous-mêmes de l’un de vos doigts » (Luc 11.46).

Les principes moraux et spirituels

Le jour du sabbat était un jour sanctifié, consacré entièrement à Dieu. Les autres préoccupations de la vie devaient attendre pour que l’on puisse honorer Dieu de façon spéciale. Bien que le sabbat ne soit pas une obligation chrétienne et que Dieu n’ait pas désigné un jour dans la semaine où nous devons prendre notre repos, il nous demande, à nous aussi, de consacrer du temps au Seigneur (par la prière, l’étude, l’évangélisation, le service aux autres, etc.) et de nous réunir avec l’Église chaque dimanche.

Le fait de s’abstenir du travail et consacrer un jour sur sept à Dieu, et à Dieu seul, demandait de la confiance en Dieu pour certaines personnes. Il y a des moments dans la vie où l’on craint des pertes financières si l’on saute un jour de travail. La loi était pourtant claire : « Tu travailleras six jours, et tu te reposeras le septième jour ; tu te reposeras, même au temps du labourage et de la moisson » (Ex. 34.21). Dieu voulait que les hommes lui fassent confiance, plutôt que de chercher leurs intérêts immédiats. Ils les béniraient. Ainsi, Dieu dit par le prophète Ésaïe :

« Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, si tu fais du sabbat tes délices, pour sanctifier l’Éternel en le glorifiant, et si tu l’honores en ne suivant point tes voies… je te ferai monter sur les hauteurs du pays, je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père. » (Ésa. 58.13,14)

Le temps de repos et de la sainte convocation ne devait pas être négligé.

Dieu n’a pas fixé un jour de repos pour les chrétiens, mais nous ne devons pas négliger le repos et « les saintes convocations » non plus. Jésus disait à ses disciples de se reposer (Marc 6.31). Tout comme les Juifs, nous devons avoir suffisamment de confiance au Seigneur pour lui donner ce temps, même en période de moisson pour les cultivateurs, en période d’examens pour les élèves, en période de fête pour les tailleurs, etc.

Le quatrième des dix commandements insiste beaucoup sur le fait qu’un homme devait non seulement s’abstenir de travailler lui-même le jour du sabbat, mais aussi permettre à sa famille, ses serviteurs, et même ses animaux de se reposer (Deut. 5.14,15). Exode 23.12 dit « Mais le septième jour, tu te reposeras, afin que ton bœuf et ton âne aient du repos, afin que le fils de ton esclave et l’étranger aient du relâche. » Les Israélites avaient été opprimés en Égypte. Ils ne devaient pas opprimer les autres, mais reconnaître le besoin de repos qu’éprouvent tous les hommes. L’employeur chrétien, aussi, doit considérer les besoins de ses employés (Colossiens 4.1).

La réalité dont le sabbat était l’ombre

En partie parce que le sabbat figure parmi les dix commandements, certains croyants pensent que le commandement d’observer le sabbat s’est toujours appliqué à toute l’humanité, y compris les chrétiens. Pour soutenir cette idée ils font remarquer que ce commandement est décrit comme une alliance « perpétuelle », « un signe qui devra durer à perpétuité » (Ex. 31.16,17).

Le contexte de ces termes « signe » et « alliance » montre, pourtant, qu’il ne s’agit pas d’un devoir qui concerne tous les hommes. Il est bien dit que c’était un signe entre les enfants d’Israël et Dieu. Ézéchiel 20.12 indique aussi que le sabbat était un signe entre Israël et Dieu « pour manifester la relation qui les unit à moi et leur rappeler que moi, le Seigneur, je les consacre à mon service » (Français courant). Si le sabbat est une loi que toute l’humanité est censée observer, en quoi peut-il constituer un signe entre Dieu et Israël ? D’ailleurs, ceux qui ont vécu avant Moïse n’ont pas connu cette loi, puisque c’était au mont Sinaï que Dieu « fit connaître » à Israël son saint sabbat (Néhémie 9.13,14).

En quel sens le sabbat était-il alors à durer « à perpétuité » ? Dans le même sens que la circoncision (Gen. 17.13), le temple (2 Chroniques 7.16), le sacerdoce (Exode 12.14), la Pentecôte (Lév. 23.21), les holocaustes (Ex. 29.42), les lampes du tabernacle (Lév. 24.3,4), et l’encens (Ex. 30.8) étaient tous « à perpétuité », puisque la même expression est appliquée à toutes ces choses. Au lieu de signifier « sans fin », ce terme en hébreu désigne tout ce qui doit durer pour une longue période de temps indéterminée. Toutes ces choses devaient continuer jusqu’à ce que Dieu annonce leur fin.

Le sabbat était limité aux Juifs, mais même les Juifs ne sont plus obligés de le garder, puisque le Christ a effacé l’acte qui l’ordonnait, le clouant à la croix.

« Il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix… Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats : c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ. » (Colossiens 2.14,16,17)

De quoi alors le sabbat était-il une ombre ? C’est l’auteur de l’Épître aux Hébreux qui en donne la réponse. Après avoir comparé le repos hebdomadaire du sabbat au repos donné aux Israélites dans le pays de Canaan au temps de Josué (Héb. 3.16–4.8), il déclare :

« Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu… Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance. » (Héb. 4.9,11)

Dieu donna la loi du sabbat pour bénir son peuple, Israël, mais il a préparé un repos plus parfait, céleste et éternel pour ses enfants. Soyons donc fidèles afin de pouvoir bénéficier de ce que Dieu veut nous donner. Beaucoup d’Israélites n’ont pas pu entrer dans leur terre promise. Que nous ne suivions pas leur exemple. C’est le moment de travailler et de persévérer. Mais notre sabbat, le repos éternel nous attend.

B. B.
(Dans Vol. 11, No. 1)


Voir aussi Le jour du Seigneur

Les fêtes religieuses

Les hommes ont toujours éprouvé ce désir naturel de se réjouir. Ainsi, à travers les âges, ils ont toujours eu des moments de réjouissance populaire : les fêtes. Cette tendance se retrouve aussi bien dans l’histoire profane que dans l’histoire biblique.

Mais compte tenu du fait que les fêtes dites religieuses pullulent aujourd’hui, il nous apparaît plus que nécessaire de nous poser des questions : Est-il biblique de célébrer des fêtes religieuses aujourd’hui ? Pour répondre à cette interrogation, nous essayerons d’examiner toutes les fêtes religieuses une à une pour voir les conditions dans lesquelles elles ont été instituées et surtout s’il faut toujours leur accorder de l’importance.

I. Les fêtes juives

1) La Pâque
(Exode 12.1-28; Lévitique 23.4-7)

Le nom signifie « passé par-dessus ». La fête a lieu pendant huit jours entiers, c’est-à-dire à partir du 14e jour du 1er mois de l’année jusqu’au 21e jour selon le calendrier juif.

Mais déjà au 10e jour, l’on doit prendre un agneau ou un chevreau mâle, sans défaut, ayant un an, pour l’immoler le 14e jour. On met son sang sur les portes de la maison. L’agneau est rôti au feu et mangé la nuit même avec des pains sans levain et des herbes amères. Pendant le dîner, l’on doit manger précipitamment tout en ayant les reins ceints, les souliers aux pieds et le bâton à la main. L’on ne doit pas conserver de la viande pour la manger le lendemain matin. Pendant le reste des sept jours (du 15 au 21) l’on doit manger uniquement des pains sans levain. Cette fête commémore la délivrance du peuple juif de l’Égypte (voir Deutéronome 16.1-3). Il n’y a pas plusieurs pâques dans la Bible. C’est la seule dont la Bible parle. Elle n’est plus en vigueur, comme toutes les autres fêtes que nous verrons d’ailleurs (je donnerai la raison sur d’autres pages). De plus, ceux qui voudraient l’observer doivent respecter scrupuleusement les règles ci-dessus énumérées concernant sa célébration.

2) La Pentecôte ou fête des Prémices
(1res récoltes) Elle est aussi appelée « fêtes des Semaines » (Nombres 28.26).

Pendant la moisson, l’on apporte une gerbe des prémices au sacrificateur qui l’agitera le lendemain du sabbat. Le même jour, on offre en holocauste à l’Éternel un agneau d’un an, sans défaut. On y ajoute 2/10 de fleur de farine pétrie à l’huile, puis on fait une libation de 1/4 de hin de vin (Lévitique 23.10-14).

Sept semaines après cette cérémonie, on passe à la fête proprement dite (Deutéronome 16.9,10) : on apporte deux pains faits de 2/10 de fleur de farine cuits avec du levain pour être agités ; ensuite on offre en holocauste sept agneaux d’un an, un jeune taureau, deux béliers. On y ajoute l’offrande et la libation ordinaires, puis on offre un bouc en sacrifice d’expiation et deux agneaux d’un an en sacrifice d’actions de grâces (voir Lévitique 23.15-21).

C’est l’Éternel qui choisissait le lieu où cette fête devait être célébrée. Elle n’avait lieu donc qu’à Jérusalem selon l’indication du Seigneur (Deutéronome 12.11,12; 1 Rois 8.1,29,30).

3) La fête des Tabernacles
Lévitique 23.33-36; Deutéronome 16.13-17)

C’est la fête de la moisson à la fin des récoltes. Elle dure une semaine entière (7 jours) : elle commence le 15e jour du 7e mois. Pendant ces jours, l’on offre à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu, on se réjouit et on fait des dons selon sa prospérité (Deutéronome 16.17). Mais il n’est pas question de vente aux enchères comme dans certaines Églises. Pendant ces sept jours, l’on doit demeurer sous des tentes (Lévitique 23.42).

4) La fête des Trompettes
(Nombres 29.1-6; Lévitique 23.24)

C’est un jour de repos publié au son des trompettes. Ce jour, l’on offre à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu : on offre en holocauste un jeune taureau, un bélier, sept agneaux d’un an sans défaut. On y ajoute une offrande de fleur de farine pétrie à l’huile : 3/10 pour le taureau, 2/10 pour le bélier et 1/10 pour chacun des agneaux. Beaucoup d’autres sacrifices sont encore faits. Cette fête a lieu le 1er jour du 7e mois.

5) Le jour des Expiations
(Lévitique 23.26-31; Exode 30.10; Hébreux 9.7-28)

C’était un jour où les Juifs s’humiliaient pour le pardon de leurs péchés. Le souverain sacrificateur apporte du sang dans la partie du tabernacle appelée le saint des saints pour l’expiation de ses péchés et ceux du peuple. Cela a lieu une fois par année, au 10e jour du 7e mois.

6) La fête des Purim
(Esther 9.17-22)

Elle a lieu le 14e jour du mois d’Adar (12e mois). C’est un jour de réjouissance pendant lequel on distribue des dons aux indigents, où l’on pratique la générosité. Cette fête fut instituée pour commémorer la délivrance des Juifs au temps d’Esther.

7) La fête de la Dédicace
(Jean 10.22)

Elle fut instituée en 164 av. J.-C. par Judas Maccabée et ses frères en souvenir de la purification du temple après les trois ans d’occupation syrienne.

8) Le sabbat
(Deutéronome 5.12-15; Lévitique 23.1-3)

Il a lieu chaque samedi. C’est un jour solennel pendant lequel aucun ouvrage n’est permis : chacun dot rester à sa place ; l’on ne doit pas faire de feux ; ce qu’on doit manger est préparé le vendredi… Ce jour devait rappeler aux Israélites leurs années d’esclavage en Égypte, et le fait que Dieu les en avait délivrés, lui qui s’est reposé le 7e jour après avoir créé toutes choses.

Ce sont là les fêtes dont la Bible parle. Toutes les autres que nous verrons maintenant ne sont que des ordonnances d’hommes. Mais comme je le disais, même ces fêtes qui étaient observées par les Juifs sous l’Ancien Testament ne sont plus en vigueur aujourd’hui. Et ceux qui veulent les observer à tout prix les dénaturent puisqu’ils ne respectent pas les conditions de leur célébration que nous venons de résumer.

II. Les fêtes non bibliques

1) La Noël
« anniversaire de Jésus »

Selon une tradition très répandue, Jésus serait né le 25 décembre, ce qui est douteux quand on sait que dans ce mois il fait un mauvais temps en Palestine (c’est l’hiver) et les bergers n’avaient pas l’habitude de veiller dehors. Or, à la naissance de Jésus, les bergers veillaient dans les champs avec leurs troupeaux (Luc 2.8-11).

De plus, nulle part dans la Bible, il n’est fait mention de la commémoration du jour anniversaire de Jésus. C’est la preuve évidente que les premiers chrétiens n’ont pas observé Noël. Certes les hommes fêtent leurs anniversaires de naissance, et il apparaît tout à fait logique de fêter l’anniversaire de celui qui est notre Sauveur. Mais si le Seigneur lui-même n’a pas cru bon d’instituer une telle fête, ce n’est pas à nous de le faire. Rappelons-nous que nous ne devons rien ajouter au message biblique, car « quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9 ; lire aussi Apocalypse 22.18,19; Galates 1.6-9).

2) L’Assomption

D’après la tradition, Marie mère de Jésus serait montée au ciel après sa mort. L’Assomption commémorerait donc cette mystérieuse montée. Mais lisez toute la Bible ; vous serez peut-être surpris de constater que ni cette fête ni l’événement qu’elle est censée commémorer n’y est mentionné. Ce n’est qu’une autre invention de l’imagination « fertile » des hommes.

3) L’Ascension

Contrairement à l’Assomption, l’Ascension est un événement réel. C’est la montée du Christ au ciel (Actes 1.9). Mais dans la Bible, aucune fête ne fut instituée en mémoire de cette montée. On ne trouve aucun exemple dans la Bible qui suggère que les apôtres et les premiers chrétiens ont observé cette fête.

4) La fête des Rameaux

Les gens pensent que la Bible ordonne de célébrer la fête des Rameaux. Mais il n’en est rien. Tenez ! Un jour, Jésus entrait à Jérusalem sur un ânon. Ce fut un jour de réjouissance : la plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupaient des branches d’arbres et en jonchèrent la route et tous criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Ce fut un événement unique qui ne fut pas commémoré par les apôtres et les premiers chrétiens (lire Marc 11.1-10). D’ailleurs, comment cela pouvait-il se faire quand on sait que Christ est monté au ciel ? Qui pourrait monter sur l’ânon et devant qui pourrait-on étendre les vêtements ? À qui pourrait-on dire : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » ? Autant de choses qui montrent encore que cette fête n’est qu’une institution humaine.

Les hommes ont institué de leur propre chef beaucoup d’autres fêtes que je ne pourrai citer ici (Toussaint, fête en l’honneur de Jean-Baptiste…). Sachons toutefois que nous ne devons pas observer ces traditions aux dépens de la Parole de Dieu.

III. Pourquoi les fêtes juives ne sont-elles plus en vigueur ?

Les fêtes juives sont les seules dont la Bible parle. Toutes les autres qui sont inventées par les hommes sont à écarter. Mais je soutenais tantôt que même les fêtes juives ne doivent plus être célébrées, car elles ne sont plus en vigueur. Je vais m’expliquer.

Toutes ces fêtes faisaient partie de la loi, et cette loi a été abolie sur la croix : « …ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions… » (Éphésiens 2.15). [L’expression « la loi » désigne d’abord l’ensemble des commandements de Dieu pour Israël, en particulier ceux que Moïse communiqua à ce peuple au Sinaï (Exode 20). Par extension, la loi vint à désigner parfois les livres où sont consignés ces commandements, c’est-à-dire essentiellement les cinq premiers livres de la Bible. L’expression, « la loi » est alors synonyme de « les livres de Moïse ». En un sens encore plus large, elle désigne l’ensemble de l’Ancien Testament. C’est dans ce dernier sens qu’il faut comprendre ce terme dans cette leçon.] L’apôtre Paul disait donc aux Colossiens : « Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats : c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ » (Colossiens 2.16,17). Le même Paul était exaspéré de constater que les Galates observaient toujours les fêtes juives : « Vous observez les jours, les mois, les temps, les années ! Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous » (lire Galates 4.9-11).

D’ailleurs, la Bible dit qu’il ne faut pas extraire des ordonnances de la loi pour les pratiquer ; autrement l’on est tenu d’observer toute la loi (cf. Galates 3.10; 5.2,3), à savoir, faire des sacrifices d’animaux et observer les restrictions alimentaires (telles que la souris, le serpent, le porc, le lièvre, le hibou… qui ne devaient pas être mangés sous l’Ancien Testament : lire Lévitique 11).

Or, tous ceux qui continuent de célébrer les fêtes juives n’observent pas les autres consignes de l’Ancien Testament. Pis, ils n’observent mêmes pas toutes ces fêtes. Ils relèvent des Écritures quelques-unes (sûrement celles qui leur plaisent) pour les célébrer. Ils sont donc transgresseurs de la loi « car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous » (Jacques 2.10). De toute façon, Galates 5.4 soutient que ceux qui veulent pratiquer la loi sont « séparés de Christ », « déchus de la grâce ». La loi n’est cependant pas contre les promesses de Dieu. Elle était comme un surveillant, un guide qui devait conduire le peuple vers le Christ Jésus. Jésus étant venu, « nous ne sommes plus sous ce pédagogue » (Galates 3.24,25).

IV. Pourquoi Jésus a-t-il observé les fêtes juives ?

Quelqu’un dira : Pourquoi Jésus a-t-il donc observé toutes les fêtes juives s’il est vrai qu’elles ne doivent plus être célébrées (Luc 2.41,42; 22.7,8; Jean 4.4,5; 5.1; 7.2) ?

D’abord c’est parce que Jésus était juif. Or, ceux qui observent ces fêtes actuellement ne sont pas tous des Juifs. De plus, Jésus est né sous la loi (Galates 4.4). Il fut donc soumis à cette loi. Il est venu inaugurer une nouvelle alliance, un nouveau testament. Mais ce testament n’est entré en vigueur qu’après sa mort, car « là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée » pour que ce testament soit en vigueur (Hébreux 9.16). Les fêtes juives devaient donc être célébrées jusqu’à la mort de Jésus.

La seule fête instituée par Jésus et observée par les premiers chrétiens, c’est la sainte cène qui commémore sa mort sur la croix. Elle consiste en la prise par les chrétiens, c’est-à-dire ceux qui sont baptisés, du pain sans levain (symbole du corps de Jésus) et du jus de raisin (symbole de son sang expiatoire). Elle a lieu chaque premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche (lire Luc 22.14-20; 1 Corinthiens 11.23-26; Actes 20.7).

Voyez-vous, les hommes ont l’imagination très fertile, et ils essayent d’imposer leurs convictions, les faire accepter comme si elles étaient bibliques. Heureusement que la Bible est là pour réfuter tous ces contradicteurs. Examinons tous d’une manière objective, sans parti pris les Écritures pour voir ce qu’elles disent des fêtes religieuses. Si la Bible confirme ces propos, soyons assez humbles pour les accepter. Car au dernier jour, c’est la Bible, la Parole de Dieu, qui nous jugera.

M’BLA Kouassi Séraphin
(Dans Vol. 6, No. 3)