La restauration : Un retour en arrière

En Luc 18.8 Jésus a posé une question surprenante : « Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t‑il la foi sur la terre ? » Sans répondre directement à cette question, les apôtres de Jésus ont plus tard émis plusieurs avertissements en disant qu’un bon nombre de chrétiens seraient détournés de la vraie foi par de faux prophètes et de faux docteurs. Ils ont prédit une grande apostasie, c’est-à-dire un abandon de la vérité (1 Timothée 4.1-3; Actes 20.29,30; 2 Thessaloniciens 2.3; 2 Timothée 4.3; 2 Pierre 2.1; etc.). Ces prophéties se sont accomplies dans les siècles qui ont suivi la mort des apôtres. Bien que les hommes continuent de se considérer comme des chrétiens, beaucoup sont tombés dans le même genre de pièges que les Juifs que Paul décrit en Romains 10.2,3 :

« Je leur rends le témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence : ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. »

Bien qu’ils se voient comme étant toujours dans la bonne voie, ils ne le sont pas. Les paroles de Jésus en Marc 7.8,9 les décrivent parfaitement : « Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. »

Au problème de l’éloignement de la vérité biblique s’ajoute le fléau de la division entre les croyants. Divers efforts de réformer des institutions étrangères à la Bible, des Églises totalement distinctes de celle dont nous lisons dans les pages du Nouveau Testament, ont eu pour résultat la création d’une multitude de dénominations. Par exemple, l’Église du Nazaréen est née au 19e siècle d’un désir de ramener le méthodisme aux principes de son fondateur, John Wesley. Au cours du siècle précédent, les méthodistes avaient vu le besoin de changement au sein de l’Église anglicane, et l’anglicanisme, quant à lui, avait voulu, deux siècles plus tôt, réformer le catholicisme, au moins en Angleterre. Mais il est clair qu’aucune de ces Églises – nazaréenne, méthodiste, anglicane ou catholique – n’était connue des apôtres. Elles sont différentes les unes des autres, et différentes de l’Église du premier siècle. Cette confusion est contraire à la volonté de Jésus, qui avait prié pour que ces disciples soient un, comme lui et son Père sont un (Jean 17.20,21).

Ces deux problèmes, l’apostasie et la division religieuse, pourraient être résolus, nous semble-t‑il, par le même remède : un retour en arrière. Un retour radical aux Écritures, qui sont la base de la véritable foi chrétienne, permettrait de redécouvrir ce que le Seigneur avait voulu et ordonné pour son Église. Il permettrait ainsi de restaurer les pratiques et les enseignements qui ont été perdus dans l’accumulation continuelle de traditions et de commandements d’hommes.

Un retour en arrière est-il désirable ?

Il y a une tendance à penser que ce qui est nouveau est toujours meilleur. On parle de progrès, d’évolution, d’amélioration, de développement, etc. On pense que l’Église a besoin de changer avec le temps, de s’adapter aux différentes cultures et aux différentes mentalités au fil des années, de se rendre moderne. Ce qu’il faut se rappeler, c’est que l’Église a été conçue par Celui qui a créé tous les hommes. Non seulement il connaît parfaitement l’être humain et son caractère, mais il a toute l’intelligence et toute la sagesse nécessaires pour définir une voie qui convienne aux besoins de tous les hommes, quels que soient leurs pays ou leur époque. Ni le message de l’Évangile ni la nature de l’Église n’ont besoin d’être améliorés ou d’être adaptés par les hommes.

En lisant le Nouveau Testament, nous pouvons voir qu’il y avait dans la pensée de Dieu un modèle pour son Église, un modèle qu’il a révélé aux hommes inspirés, lesquels avaient le devoir de le suivre et de l’enseigner aux autres, sans y apporter leurs propres modifications. Quand Dieu ordonna à Moïse de faire construire le tabernacle, un lieu d’adoration pour les Israélites, Moïse devait suivre un modèle. Hébreux 8.5 nous rappelle cette nécessité. Il dit que Moïse fut averti par Dieu en ces termes : « Aie soin […] de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré. » Dieu ne laissa pas aux Israélites la liberté de décider de quelle manière ils le serviraient. Dans le Nouveau Testament, pareillement, il est manifeste que le Seigneur lui-même a décidé ce que son Église doit faire et enseigner, ce à quoi elle doit ressembler. Jésus a parlé sévèrement de ceux qui délaissaient les choses que Dieu avait ordonnées et qui instituaient des pratiques à leur propre goût. Il dit : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Marc 7.7).

Il ressort clairement des épîtres de Paul qu’il enseignait la même chose partout où il allait. Ce n’est pas que la culture était pareille dans tous les pays où il travaillait. Au contraire, les gens de Lystre et de Derbe étaient considérés comme étant ignorants, superstitieux et presque « sauvages » ; les Corinthiens étaient des gens mondains qui recherchaient avant tout le luxe et le plaisir sexuel ; ceux de Philippes étaient fiers de leur citoyenneté et de leur culture romaines, lesquelles les distinguaient des villes grecques des alentours ; la force des Éphésiens, c’était la magie ; la gloire des Athéniens, c’était la philosophie. Chaque pays et même chaque ville avait sa propre culture et sa propre mentalité, mais l’apôtre était convaincu que tous avaient besoin du même enseignement. Il recommandait les mêmes pratiques partout. Et pourquoi ? Parce qu’il était conscient qu’il y avait un modèle donné par le Seigneur et auquel il devait être fidèle. Considérez les expressions suivantes tirées de ses écrits : « C’est ainsi que j’ordonne dans toutes les Églises » (1 Corinthiens 7.17) ; « Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné » (1 Corinthiens 11.23) ; « Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées » (1 Corinthiens 14.33,34) ; « Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christ le modèle de saines paroles que tu as reçues de moi. Garde le bon dépôt » (2 Timothée 1.13,14).

Compte tenu de ce langage, nous pouvons dire qu’un retour aux enseignements inspirés des apôtres est tout à fait souhaitable, voire nécessaire. Après tout, pousser en avant ne nous amène pas toujours là où il faut. Si l’on a pris un mauvais tournant et que l’on ne suit plus la bonne direction, on n’arrivera jamais où l’on veut aller, à moins qu’on ne reconnaisse et corrige son erreur. Voilà pourquoi le prophète Jérémie dit à ses compatriotes qui avaient abandonné la loi de Dieu :

« Ainsi parle l’Éternel : Placez-vous sur les chemins, regardez, et demandez quels sont les anciens sentiers, quelle est la bonne voie ; marchez-y et vous trouverez le repos de vos âmes ! » (Jérémie 6.16)

Peut-on retourner en arrière ? Parfois il n’y a pas d’autre choix, si l’on veut arriver à bon port.

Un retour en arrière est-il possible ?

Mais par quel moyen pouvons-nous retrouver la pureté et la simplicité du christianisme originel ? Est-ce vraiment possible de retourner en arrière, de reprendre des pratiques qui appartiennent à une autre époque, de retrouver ce qui a été délaissé par ceux qui nous ont précédés ? Plusieurs exemples bibliques nous montrent qu’il est tout à fait possible de le faire. Prenons-en deux.

Deux Chroniques 34 et 35 nous parle du roi Josias, qui a régné sur le royaume de Juda environ 600 ans avant Jésus. Le père et le grand-père de Josias, qui l’avaient précédé sur le trône à Jérusalem, avaient pratiqué toutes sortes d’idolâtrie criminelle. Pendant leur règne, la maison de l’Éternel était tombée dans un état déplorable. Arrivé au pouvoir, le jeune roi Josias fit tout ce qu’il put pour débarrasser le pays des idoles et pour ramener les hommes vers l’Éternel. Il donna aussi l’ordre de réparer le temple de Dieu à Jérusalem.

Au cours des travaux, un sacrificateur découvrit un livre : c’était la loi de l’Éternel, donnée par Moïse, la loi qui devait gouverner tous les Israélites en tant que peuple de Dieu. Ce sacrificateur remit le livre à un ministre du roi, qui l’apporta à Josias et lui en fit lecture.

« Lorsque le roi entendit les paroles de la loi, il déchira ses vêtements. Et le roi donna cet ordre à [ses serviteurs] : Allez, consultez l’Éternel pour moi et pour ce qui reste en Israël et en Juda, au sujet des paroles de ce livre qu’on a trouvé ; car grande est la colère de l’Éternel qui s’est répandue sur nous, parce que nos pères n’ont point observé la parole de l’Éternel et n’ont point mis en pratique tout ce qui est écrit dans ce livre. » (2 Chroniques 34.19-21)

Josias convoqua par la suite tous les habitants du pays pour une lecture publique du livre de la loi ; le roi et son peuple s’engagèrent alors à observer tout ce qui était écrit dans le livre de Dieu. Dans ce même mois, la nation d’Israël devait, selon la loi de Moïse, observer une fête importante, qui était la Pâque. Ne confondez pas celle-ci avec la fête de Pâques célébrée de nos jours. La Pâque juive commémorait la délivrance que Dieu accorda aux Israélites au temps de Moïse après 400 ans d’esclavage en Égypte. Sous la direction du roi Josias, le peuple obéit donc à toutes les ordonnances concernant la Pâque. Mais ces ordonnances avaient été négligées en Israël depuis plus longtemps que les règnes du père et du grand-père de Josias. Deux Chroniques 35.18 nous dit : « Aucune Pâque pareille à celle-là n’avait été célébrée en Israël depuis les jours de Samuel le prophète. » Cela veut dire que la volonté de Dieu à cet égard n’avait pas été respectée depuis environ quatre siècles. Mais grâce aux instructions dans le livre de la loi, Josias et son peuple purent restaurer l’observance de la Pâque.

Un autre exemple se trouve dans le livre de Néhémie, chapitre 8. Il s’agit de l’époque où les Juifs revinrent de leur captivité qui dura 70 ans à Babylone, et là encore il est question de l’une des trois grandes fêtes juives. Comme cela avait été ordonné, le peuple s’assembla à Jérusalem le premier jour du septième mois de l’année juive, et le scribe Esdras lut publiquement dans le livre de la loi. Comme au temps de Josias, il y eut un grand remords, car le peuple découvrit que la loi de Dieu n’avait pas été suivie. Mais ce remords fut suivi d’un empressement à mieux faire. Nous lisons à partir du verset 14 :

« Ils trouvèrent écrit dans la loi que l’Éternel avait prescrite par Moïse que les enfants d’Israël devaient habiter sous des tentes pendant la fête du septième mois, et proclamer cette publication dans toutes leurs villes et à Jérusalem : Allez chercher à la montagne des rameaux […] d’arbres touffus, pour faire des tentes, comme il est écrit. Alors le peuple alla chercher des rameaux, et ils se firent des tentes […] Toute l’assemblée de ceux qui étaient revenus de la captivité fit des tentes, et ils habitèrent sous ces tentes. Depuis le temps de Josué, fils de Nun, jusqu’à ce jour, les enfants d’Israël n’avaient rien fait de pareil. Et il y eut de très grandes réjouissances. » (Néhémie 8.14-17)

Cette fois-ci il s’agit d’un ordre de Dieu auquel le peuple n’avait pas obéi depuis environ mille ans ! Mais ce n’est pas parce que leurs ancêtres n’avaient pas obéi à la Parole de Dieu sur ce point depuis le temps de Josué que les Juifs du temps d’Esdras et Néhémie ne mirent pas en pratique ce qu’ils lurent. Ils constatèrent et regrettèrent l’apostasie de leurs pères en ce qui concerne la fête des Tabernacles, mais ils prirent par la suite la résolution d’obéir à la Parole là où ils ne l’avaient pas fait auparavant.

Le principe de restauration

Nous avons employé tout à l’heure le verbe « restaurer », et c’est un mot qui a toute son utilité lorsque nous traitons du problème de l’apostasie. Il évoque, en effet, toute l’approche que nous voulons recommander. On parle souvent de réforme. Il y a eu, par exemple, ce qu’on a l’habitude d’appeler « la Réforme protestante ». L’objectif des réformateurs était, au moins à l’origine, de réformer, d’améliorer ou de corriger les abus dans l’Église catholique. Sans vouloir condamner des hommes de grande foi et de bonne volonté, on peut constater qu’une des conséquences de leur travail a été la division. L’Église catholique n’ayant pas voulu accepter les réformes proposées, et les réformateurs n’étant pas toujours d’accord entre eux quant au degré de modification qui s’imposait, on a assisté à l’apparition d’une multitude d’Églises différentes, distinctes les unes des autres de par leurs noms, enseignements et chefs. Comme nous l’avons vu, certaines ne sont pas nées d’un désir de réformer l’Église catholique, mais de réformer une Église protestante qui semblait s’égarer de sa voie. Mais n’y a-t‑il pas un problème fondamental dans la notion de réforme ? Jésus dit en parabole : « Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée » (Matthieu 15.13). Si nous comprenons que des Églises dont la Bible ne parle pas ne sont pas des « plantes » que Dieu le Père a plantées, il est évident que ces Églises ne seront pas reconnues par lui. Elles ont des hommes comme fondateurs, et de plusieurs manières elles ne répondent pas à la description de l’Église dont parle le Nouveau Testament. Au lieu de vouloir réformer ou améliorer des institutions que Dieu n’a pas créées, ne vaut-il pas mieux restaurer ce qui était à l’origine ?

Une tentative de restauration

Dans un autre numéro de Chemin de Vérité (« Travaillons ensemble », Vol. 15, No. 5), nous avons parlé d’un organe religieux appelé le « Presbytère de Springfield » qui présidait à une communauté dynamique et croissante de plusieurs Églises locales dans l’état américain de Kentucky il y a plus de 200 ans. Malgré leur succès évident, les dirigeants de cette dénomination commencèrent à douter du bien-fondé de leur existence en tant qu’organisation. En effet, dans leur étude de la Bible, ils n’ont trouvé aucune justification pour soutenir l’existence d’une Église qui était manifestement distincte, non seulement des autres Églises modernes, mais surtout de celle qui est décrite dans la Bible. Ces hommes entreprirent donc une action courageuse et inédite : ils rédigèrent un document pour renoncer à leur propre autorité religieuse et dissoudre volontairement l’organisation qu’ils avaient créée. Ce document, parfois un peu humoristique, prit la forme du testament d’une personne sur le point de mourir et exprimant ses dernières volontés. Le titre du document est, en effet, « Testament et dernières volontés du Presbytère de Springfield », signé le 28 juin 1804.

En voici un extrait :

« Nous voulons que ce corps meure, qu’il soit dissous, et qu’il devienne un avec le corps de Christ […] car il n’y a qu’un seul corps, et un seul Esprit, comme aussi nous avons été appelés à une seule espérance par notre vocation.

Nous voulons que notre nom de distinction, avec son titre révérend, soit oublié, et qu’il n’y ait qu’un seul Seigneur sur l’héritage de Dieu et que son nom soit unique.

Nous voulons que notre pouvoir de faire des lois pour gouverner l’Église soit aboli à jamais, que le peuple ait libre accès à la Bible et qu’il adopte la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ […]

Nous voulons que le peuple prenne désormais la Bible comme le seul guide sûr pour aller au ciel. »

Ces hommes n’avaient pas du tout l’idée de « réformer » leur Église ; ils avaient décidé que leur Église, n’ayant pas été établie par le Seigneur lui-même, n’avait pas lieu d’exister. Ils voulaient que les hommes soient désormais membres, non pas d’une dénomination, mais de l’Église du Christ. Ils voulaient voir une « restauration » de l’Église du premier siècle.

Conclusion

Ce qui compte ici, ce n’est pas tellement le terme réforme ou restauration ; c’est l’intention de se conformer en tout à ce que le Nouveau Testament nous révèle au sujet de l’Église. Il faut être conscient que nous n’avons ni besoin ni le droit de créer une Église distincte de celle que Jésus a bâtie. Et il faut avoir confiance que la Bible nous révèle tout ce dont nous avons besoin pour devenir membres de cette Église et pour organiser des assemblées locales de cette seule Église. Comme nous le lisons en 2 Pierre 1.3 : « Sa puissance divine nous a donné tout ce qu’il faut pour accéder à la vie véritable et pour marcher selon la volonté de Dieu » (Parole vivante).

Pour résoudre le problème de l’apostasie, il faut revenir en arrière. Il faut reconnaître que les hommes ont fait fausse route en abandonnant les pratiques et les doctrines des apôtres de Jésus, et que la seule solution, c’est de revenir à la source, c’est-à-dire au Nouveau Testament. C’est ainsi que nous connaîtrons réellement la faveur de Dieu.

B. B.
(Dans Vol. 20, No. 1)

«Aie soin de faire tout d’après le modèle»

L’importance des modèles

Un modèle, nous le savons tous, c’est ce qui est donné pour servir de référence, pour être reproduit. C’est un original à imiter. Celui qui a conçu un modèle peut montrer à celui qui doit le reproduire un échantillon ou prototype. Il peut aussi lui donner une liste de critères à respecter, des instructions orales ou écrites.

L’emploi de modèles est courant dans presque tous les domaines de la vie. Une cliente apporte à son couturier une robe et un tissu. La robe doit lui servir de modèle pour qu’il en fasse une autre du même style et de la même taille. Un client montre à son menuisier la photo d’un meuble qu’il veut faire confectionner, ajoutant oralement des détails sur les dimensions. Un maître d’école affiche des exemplaires de toutes les lettres de l’alphabet pour que les écoliers apprennent à les reproduire dans leurs cahiers. Un entrepreneur fournit à des constructeurs des plans préparés par un architecte pour que l’édifice soit à la fois solide, fonctionnel et conforme au goût de celui pour qui on le construit.

Dans tous ces domaines et bien d’autres, dévier du modèle a des conséquences parfois désastreuses. Dans l’industrie, les pièces de rechange sont inutiles s’ils ne sont pas conformes aux modèles dans les moindres détails. Dans l’éducation, l’élève ne réussit pas s’il n’apprend pas à faire ce que le maître lui montre. Dans l’artisanat, le tailleur, le menuisier ou le sculpteur qui n’arrive pas à bien copier le modèle qui lui est donné perdra tous ses clients. Le bâtiment qui n’est pas construit selon des plans professionnels peut s’écrouler et occasionner la mort de tous ceux qui se trouvent à l’intérieur.

Il faut se référer constamment au modèle pour ne pas introduire des éléments qui n’y sont pas conformes, qui faussent le résultat final, qui affaiblissent ce qu’on veut bâtir, ou qui déplaisent au client ou patron. Ne pas respecter le modèle empêche l’uniformité. C’est le désordre, la confusion et l’échec qui en résultent.

L’existence d’un modèle dans le christianisme

Le principe de suivre un modèle est important dans le domaine de la religion, aussi. Dans l’Ancien Testament, Dieu a ordonné à Moïse de faire construire un lieu d’adoration, une tente sacrée appelée « le tabernacle ». Dieu a précisé dans les moindres détails de quelle manière il serait construit, les meubles qui s’y trouveraient, l’habillement des sacrificateurs qui y célébreraient un culte, et les cérémonies que ces sacrificateurs devaient faire. Et il tenait absolument à ce que sa volonté soit respectée en ces choses. Hébreux 8.5 nous dit que Moïse fut « divinement averti » : « Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne. » Dieu ne laissa pas aux Israélites la liberté de décider de quelle manière ils serviraient l’Éternel. Dans le Nouveau Testament pareillement, il est clair que le Seigneur lui-même a décidé ce que son Église doit faire et enseigner, ce à quoi elle doit ressembler, et de quelle manière ses membres doivent se conduire et travailler. Jésus a parlé sévèrement de ceux qui délaissaient les choses que Dieu avait ordonnées et qui instituaient des pratiques d’origine humaine : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Il leur dit encore : Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition » (Marc 7.7-9).

Il ressort clairement des épîtres de Paul qu’il enseignait la même chose partout où il allait. Ce n’est pas qu’il manquait d’originalité pour trouver de nouvelles idées. Ce n’est pas non plus que la culture était pareille dans tous les pays où il travaillait. Les gens de Lystre et de Derbe étaient considérés par les autres comme ignorants, superstitieux et presque « sauvages » ; les Corinthiens étaient des gens mondains qui poursuivaient avant tout le luxe et le plaisir sexuel ; ceux de Philippes étaient fiers de leur citoyenneté et culture romaines, qui les distinguaient des villes grecques aux alentours ; la force des Ephésiens, c’était la magie ; la gloire des Athéniens, c’était la philosophie. Chaque ville, chaque pays avait ses propres culture et mentalité, mais l’apôtre était convaincu que tous avaient besoin du même enseignement. Il recommandait les mêmes pratiques partout. Et pourquoi ? Parce qu’il était très conscient du fait qu’il y avait un modèle à suivre, un modèle qu’il n’avait pas inventé, mais qui lui avait été montré par le Seigneur et auquel il devait être fidèle. Le Créateur de tous les hommes était, aux yeux de Paul, parfaitement capable de concevoir un plan et promulguer un message appropriés à tous les hommes de tous les pays. Quand on considère l’interdiction de changer les institutions divines (Jean 8.31; 2 Jean 9; Jude 3; Apoc. 22.18,19; etc), il est évident que le plan et le message donnés par Dieu seraient appropriés, non seulement dans tous les pays, mais également aux hommes de toute génération. Ils n’auraient donc pas besoin d’être adaptés ou modifiés pour satisfaire aux besoins de l’homme « moderne ».

Le modèle s’applique à tout ce qui concerne la foi chrétienne

Le message

C’est Dieu lui-même qui a déterminé ce que son Église doit prêcher aux hommes perdus. Nous n’avons aucun droit de dévier de l’Évangile tel qu’il fût révélé aux apôtres. Paul dit aux Corinthiens : « Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain » (1 Cor. 15.1-2). Certains dans les Églises de la Galatie avaient déjà commencé à changer le message qu’ils avaient reçu. Paul leur adresse un avertissement très sévère : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un Évangile s’écartant de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème (maudit) ! » (Galates 1.8).

En 1 Corinthiens 7.17-24, Paul explique qu’il ne faut pas enseigner des conditions de salut que Dieu n’a pas imposées. Le célibataire qui se gardait pur n’avait pas besoin de se marier pour être chrétien ; le marié qui avait, selon la parole de Dieu, le droit de se marier, n’avait pas besoin de redevenir célibataire pour servir Dieu. L’incirconcis n’a pas besoin d’être circoncis pour être sauvé, et l’esclave n’est pas obligé de devenir un homme libre pour plaire à Dieu. Ces conditions ne sont pas des états de péché, et Paul dit : « Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu… Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé » (1 Cor. 7.17,24). Mais ce que nous voulons souligner dans ce passage, c’est la fin du verset 17 : « C’est ainsi que je l’ordonne dans toutes les Églises. » Paul annonçait le même Évangile et les mêmes conditions de salut partout où il allait, parce qu’il se conformait au modèle révélé par Dieu.

L’organisation de l’Église

En Actes 14.23, nous voyons que Paul et Barnabas ont conduit les Églises de la Galatie (Antioche, Icone, Lystre et Derbe) à mettre en place une même forme d’organisation : « Ils firent nommer des anciens dans chaque Église. » Ils n’ont pas enseigné à chaque assemblée de s’organiser selon son propre goût, soit avec un chef d’Église, un pasteur unique, un archevêque ou un président. Ils ont amené chaque assemblée à nommer un groupe d’hommes pour la diriger, des anciens. Chaque Église était autonome et avait ses propres anciens au lieu d’être soumise à un conseil ou dirigeant national ou régional. La Bible ne parle ni de paroisse ni de diocèse. Environ vingt ans plus tard, Paul donna des instructions pour les Églises dans un autre pays, mais ce fût le même plan d’organisation qu’il recommanda. Il dit à Tite : « Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville » (Tite 1.5).

Dans les versets suivants, Paul énumère les critères à remplir par ceux qu’on choisirait comme anciens ou évêques (deux noms pour la même fonction) (Tite 1.6-9). Puisque cet enseignement fait partie du modèle inspiré de Dieu, nous ne devons pas être surpris de découvrir que ces qualifications correspondent à celles qui devaient être enseignées par Timothée dans la ville d’Éphèse (1 Tim. 3.3-7). L’organisation désirée ne variait pas selon l’endroit ou l’année. Elle constituait une partie du modèle.

Le financement du travail de l’Église

En Actes 11.29, nous voyons l’assemblée d’Antioche en Syrie qui envoie de l’aide aux frères pauvres en Judée. Elle n’a pas imposé une cotisation ou montant fixe que chaque membre de l’ Église devait contribuer. Au contraire, « les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée ». L’apôtre Paul enseignait à l’Église de Corinthe de suivre le même principe. « Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur » (2 Corinthiens 9.7), et que chacun donne « selon sa prospérité » 1 Corinthiens 16.2).

Un autre principe concernant le financement des œuvres de l’Église, c’est que l’on faisait la collecte « le premier jour de la semaine » (1 Corinthiens 16.2), c’est -a-dire le dimanche. Encore, il est important de souligner que cette recommandation ne se limitait pas à l’Église de Corinthe, à elle seule. Paul introduit cet enseignement en disant : « Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de Galatie » (1 Corinthiens 16.1). Ce modèle s’appliquait partout.

L’adoration

Quand Paul envoyait à l’Église de Corinthe des instructions concernant le culte, il était très clair que ces règles s’appliquaient dans toutes les autres assemblées, aussi. Prenez, par exemple, le bon ordre et le silence des femmes : « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre mais de paix. Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi … Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie ? Ou est-ce à vous seuls qu’elle est parvenue ? Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Corinthiens 14.33,34,36,37). L’Église de Corinthe n’avait pas la liberté de donner la parole aux femmes pour prêcher ou conduire des prières ou cantiques lors du culte. Elle n’avait pas le droit d’innover de cette façon. Le modèle biblique exige que ce soit des hommes et non des femmes qui prennent la direction de l’adoration en public.

Un autre exemple est l’enseignement sur le repas du Seigneur en 1 Corinthiens 11.17-34. Paul précise au verset 23 : « Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné. » Le modèle n’est venu ni de Paul ni d’un homme quelconque. C’est le Seigneur qui a confié aux apôtres ce qu’ils devaient enseigner au sujet de la communion.

L’enseignement

Ce n’est pas seulement l’enseignement sur le culte, mais toute doctrine, qui doit être conforme au modèle. Paul dit à Timothée : « Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christ le modèle de saines paroles que tu as reçues de moi. Garde le bon dépôt… » (2 Timothée 1.13,14). Ces saines paroles devaient être transmises fidèlement d’une génération d’enseignants à une autre : « Ce que tu as entendu de moi, en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres » (2 Timothée 2.2).

La vie et le ministère

Enfin, la Bible parle d’un modèle, non seulement pour l’organisation, le financement, l’adoration et l’enseignement de l’Église, mais aussi pour la manière de vivre et de servir. Paul était conscient du fait qu’il laissait un exemple à suivre en ce qu’il disait, mais aussi en ce qu’il faisait : « Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous » (Phil. 4.9). Si nous suivons l’exemple que Paul et les autres apôtres nous ont laissé, Dieu sera avec nous. Si nous nous éloignons du modèle divin, nous serons, au contraire, sous la condamnation.

Comment identifier le modèle biblique

Comme nous l’avons dit, un tailleur, un menuisier, un constructeur ou un élève arrive à reproduire le modèle qui lui est fourni s’il regarde bien un exemplaire, une photo ou un plan, et s’il prête attention aux instructions qui accompagnent l’exemplaire. En tant que chrétiens, nous pouvons identifier le modèle à suivre si, en étudiant le Nouveau Testament, nous recherchons :

  1. des exemples approuvés, c’est-à-dire des passages qui nous montrent des Églises en train de mettre en pratique un enseignement inspiré, sous la direction ou avec l’approbation des apôtres ; et
  2. des commandements ou instructions données aux Églises, aux chrétiens ou à ceux qui voulaient devenir chrétiens.

En suivant ces exemples et commandements, nous devons respecter le silence de la Bible (Deut. 4.2; 12.32; Prov. 30.6; 1 Cor. 4.6; 2 Jean 9-11; Apoc. 22.18,19). Quand un parent donne de l’argent à son enfant et l’envoie à la boutique en lui disant de payer cinq bouteilles de coca-cola, l’enfant n’a pas le droit d’acheter également quelques bouteilles de bière et un jouet simplement parce que son père ne lui a pas dit expressément de ne pas faire ainsi. Le père n’a pas besoin de citer tout ce qu’il ne veut pas. Le modèle biblique autorise l’emploi du fruit de la vigne et du pain sans levain pour le repas du Seigneur. La parole ne dit rien au sujet de viande et de tomates en ce qui concerne ce repas, mais ce n’est pas pour cela que nous pouvons ajouter ces éléments. Le silence n’autorise pas à faire tout ce qui n’est pas expressément défendu.

Respecter le silence des Écritures signifie également que l’on ne doit pas imposer des devoirs dans la religion qui ne sont pas enseignés dans la parole de Dieu.

En suivant les commandements, il faut aussi considérer à quel point un commandement est spécifique ou générique. Par exemple, quand Dieu dit à Noé de construire l’arche, il a précisé : « Fais-toi une arche de bois de gopher » (Genèse 6.14). Le commandement étant très spécifique, l’utilisation d’autres espèces de bois, tel que le chêne, le pin ou l’ébène, était exclue. Quand Jésus dit, par contre, « Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle » (Marc 16.15), l’ordre d’aller est très générique et n’impose pas un seul moyen de transport. On peut aller à pied, en voiture, ou en avion, pourvu qu’on aille.

Conclusion

Une chose qui distingue les Églises du Christ de la plupart des groupes religieux, c’est la conviction que Jésus-Christ a bâti une seule Église, et que l’homme n’a ni besoin ni droit d’en créer une autre. Le plan de Dieu pour son Église est amplement révélée dans le Nouveau Testament. Si nous nous conformons réellement à ce modèle divin, nous n’aurons pas créé quelque chose de nouveau mais retrouvé l’original. Ce n’est pas de l’orgueil qui nous pousse à dire que l’Église du Christ n’est pas une dénomination. Ce n’est pas que l’on se croit plus spirituel ou plus intelligent que tous les autres. Mais force est de reconnaître qu’aucun homme n’est capable d’améliorer ce que Dieu a fait ou conçu.

La parole de Dieu est comme une semence (Luc 8.11) : Si on la prêche sans y ajouter les doctrines des hommes, elle produira toujours la même Église qu’elle a produite au premier siècle. Malgré des centaines d’années d’apostasie, les hommes peuvent, grâce à cette parole éternelle, découvrir et restaurer l’Église de Jésus-Christ.

Ayons donc soin de faire tout d’après le modèle qui nous a été montré.

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 6)

Est-il possible de retourner au christianisme sans dénominations?

À l’époque du Nouveau Testament, le christianisme sans dénominations n’était pas seulement possible mais existait en réalité. La Bible enseigne, par exemple, que l’apôtre Paul fut membre de l’Église du Seigneur des centaines d’années avant que la première dénomination ne vienne à l’existence. Si quelqu’un lui avait demandé s’il était catholique ou protestant, il n’aurait pas su quoi répondre, puisque ni l’un ni l’autre n’existait, même longtemps après la mort de cet apôtre. Mais est-il toujours possible d’être membre de la même Église dont Paul fut membre, celle qui est décrite dans le Nouveau Testament presque 1 600 années avant l’établissement de la première Église protestante ?

Pour répondre à cette question, tournons-nous encore vers la Bible. Dans Genèse 1.12, les Écritures signalent que toute semence reproduit « selon son espèce ». Autrement dit, quand on sème du blé, on récolte du blé, non pas des pommes ou du maïs ; quand on plante un oranger, on ne récolte que des oranges. Paul a utilisé cette vérité pour illustrer une leçon spirituelle quand il dit : « Ce qu’un homme aura semé il le moissonnera aussi » (Galates 6.7). Ce même principe s’applique à la « semence » du royaume, appelée par Jésus la Parole de Dieu (Luc 8.11). Lorsque cette même semence est semée aujourd’hui dans des cœurs purs, sans l’addition des traditions et des doctrines des hommes, ces passages de l’Écriture enseignent qu’elle produira exactement la même chose qu’elle a produite aux jours des apôtres.

(Dans Vol. 1, No. 5)

Les Églises du Christ vous saluent

Nous venons au nom de Jésus-Christ et non pas au nom d’une nouvelle secte.

Nous désirons vous aider afin que vous puissiez trouver le vrai chemin de la Vie Éternelle.

Nous plaidons pour l’Église du Nouveau Testament, qui se compose de ceux qui ont été sanctifiés par la Parole (Éphésiens 5.26). Cette Église est la maison de Dieu (1 Timothée 3.15). L’obéissance à l’Évangile fait d’un pécheur un chrétien, et par le même acte, Dieu l’ajoute à son Église (Actes 2.47), qui est le corps de Christ (Colossiens 1.18).

Nous refusons de nous laisser imprégner d’un esprit de secte en acceptant un nom et des doctrines d’hommes. Nous nous efforçons de n’être rien que des chrétiens, comme ceux du Nouveau Testament (Actes 11.26), et membres de l’Église du Christ (Romains 16.16), qu’il s’est acquise par son propre sang (Actes 20.28).

Nous adorons Dieu « en esprit et en vérité » (Jean 4.24), sincèrement, respectueusement et bibliquement. Changer l’adoration telle qu’elle nous est révélée dans le Nouveau Testament anéantirait sa valeur aux yeux de Dieu (Matthieu 15.1-13).

Nous prions, comme Jésus-Christ (Jean 17), pour l’unité des croyants en son nom. L’apôtre Paul exhorte les chrétiens à conserver l’unité de l’esprit et leur enseigne le seul moyen de l’obtenir (Éphésiens 4.1-6).

Nous vous invitons cordialement à assister aux réunions de l’Église du Christ et à examiner avec nous la Parole de Dieu qui a le pouvoir de nous sauver (Jacques 1.21).

(Dans Vol. 1, No. 1)