Sauvés par la grâce

La Bible enseigne que nous sommes sauvés du péché par plusieurs moyens : nous sommes sauvés par l’Évangile, par la foi, par la repentance, par la confession de notre foi, par le baptême et par le sang de Christ. Chacune de ces choses est indispensable. Mais ce qui est dit peut-être le plus souvent dans la Parole de Dieu, c’est que nous sommes sauvés par la grâce, c’est-à-dire par la faveur non méritée de Dieu.

Quelqu’un a expliqué trois qualités de Dieu de cette manière :

  • Quand il s’agit de la justice, c’est que nous recevons ce que nous méritons ;
  • Quand il s’agit de la miséricorde, c’est que nous ne recevons pas ce que nous méritons ;
  • Quand il s’agit de la grâce, c’est que nous recevons ce que nous ne méritons pas.

La grâce est quelque chose que l’on ne peut jamais mériter. La gloire et la vie éternelle que Dieu nous offre dans sa grâce sont si grandes que nous ne pouvons jamais en être dignes. Nous ne pouvons pas assez faire pour que Dieu soit moralement obligé de nous les donner. Nous ne pouvons qu’accepter cette grâce, ce don suprême, par une foi obéissante en Jésus.

La grâce est très importante, et tout le monde en parle. Mais certains en parlent sans vraiment y croire. Ils pensent qu’ils doivent montrer qu’ils peuvent être presque parfaits avant que Dieu ne les accepte. D’autres parlent de la grâce, mais comme Jude le dit, ils la changent en « dissolution » – ils pensent que puisque Dieu offre la grâce, nous pouvons commettre le péché sans peur, comme si l’on avait une autorisation, un permis de pécher (Jude 4).

Nous voulons éviter les erreurs de chaque extrême. Nous ne devons pas minimiser la grâce – elle est absolument indispensable. Mais nous ne devons pas penser que la grâce nous permet de demeurer volontairement dans le péché.

La grâce de Dieu est nécessaire.

En Éphésiens 2.1-3 l’apôtre Paul a écrit : « Autrefois, vous étiez spirituellement morts à cause de vos fautes, à cause de vos péchés. Vous vous conformiez alors à la manière de vivre de ce monde ; vous obéissiez au chef des puissances spirituelles de l’espace, cet esprit qui agit maintenant dans les hommes qui désobéissent à Dieu. Nous tous, nous étions aussi comme eux, nous vivions selon les désirs de notre propre nature et nous accomplissions ce que voulaient notre corps et notre esprit. À cause de ce que nous étions naturellement, nous étions destinés à subir le jugement de Dieu comme les autres » (Français Courant).

Nous étions spirituellement morts. Nous étions destinés à subir le jugement de Dieu. Mais pourquoi ? Est-ce que certains d’entre nous ne sont pas quand même un peu justes ? Ce n’est pas quand même tout le monde qui est voleur ou meurtrier. Le problème est qu’il ne suffit pas d’être un peu juste, ou moins mauvais que le voisin. Il faut la perfection pour être compté juste par ses œuvres. Pour être juste devant la loi il faut observer tous les commandements. « Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi » (Jacques 2.10,11).

Ce qui est vrai pour la loi de Dieu est vrai même en ce qui concerne les lois des hommes. Tu n’as pas besoin de violer toutes les lois du pays où tu vis pour aller en prison – la violation d’une seule loi peut suffire.

Reconnaissons quand même que la gravité et le nombre de nos péchés sont plus que nous pensons. Personne parmi nous ne sera condamné à cause d’une seule petite infraction. Rappelons-nous la nature de nos péchés. En péchant, on fait la volonté de l’ennemi de Dieu, c’est-à-dire de Satan. On se rebelle contre notre Créature, celui qui nous donne toute bonne chose ; on se rebelle contre le Roi de l’univers. En péchant, on se laisse diriger par ses propres convoitises, ses désirs charnels et son orgueil.

Pensez aux différentes manières par lesquelles nous péchons : on est coupable de mensonges, péchés sexuels, jalousies, égoïsme, pensées impures, paroles méchantes, négligence de la prière et de l’étude de la Parole de Dieu ; on s’énerve quand il faut garder le calme, on est hypocrite, on ne garde pas ses promesses ; on est moqueur, rancunier, avare, paresseux, querelleur, ingrat, et la liste peut se prolonger.

Pensez aussi au nombre de fois que nous commettons ces péchés-là et bien d’autres. Peut-être qu’une personne pèche 30, 40 ou 50 fois par jour. Dieu seul peut savoir le nombre de fois. Mais supposons que tu arrives à être très bon, et que tu ne commets que deux péchés par jour. Au bout d’un an, tu aurais quand même commis 730 péchés ; après 20 ans ça ferait 14 600 péchés. Pourrais-tu te présenter devant Dieu au dernier jour en disant : « Dieu, je pense que tu devrais me laisser entrer au ciel. J’ai été très bon : je n’ai commis que 14 600 péchés qui ne sont pas pardonnés, 14 600 actes de rébellion envers ta sainte volonté » ?

Mais ce n’est pas seulement que nos péchés sont plus graves et plus nombreux que nous ne le pensons. Nous nous séduisons aussi en pensant que nos bonnes œuvres enlèvent les effets des mauvaises actions. Cela n’est pas possible.

Supposons que tu as trois œufs, mais tu sais que le troisième est pourri. Si un ami arrive et que tu lui prépares une omelette avec tous les trois œufs, en te disant que les deux bons œufs pèsent plus que le seul œuf pourri, penses-tu qu’il pourra manger ce plat ? De même les bonnes œuvres dans nos vies ne peuvent pas enlever l’odeur et le mauvais goût de nos mauvaises œuvres devant Dieu.

Il y a des femmes qui ont tué leurs maris très lentement en mettant un grain de poison dans leur nourriture tous les jours. Toutes les bonnes choses qu’ils mangent, les nutriments et les vitamines dans les aliments, ne peuvent pas annuler l’effet du poison. De même, nos bonnes œuvres ne peuvent pas annuler les effets de nos péchés. Ils nous condamnent à la mort malgré le bien que nous faisons.

Tous nos péchés suscitent la colère juste d’un Dieu juste et saint. « En effet, Dieu manifeste sa colère depuis le ciel sur tout péché et tout mal commis par les hommes qui, par leurs mauvaises actions, empêchent la vérité d’agir… Mais il montrera sa colère et son indignation à ceux qui se révoltent contre lui, désobéissent à la vérité et se laissent diriger par ce qui est mauvais. La souffrance et l’angoisse frapperont tous ceux qui font le mal » (Romains 1.18; 2.8,9).

Nous sommes des pécheurs, et donc la grâce de Dieu nous est très nécessaire. Mais il y a une bonne nouvelle :

La grâce de Dieu est disponible.

La lecture en Éphésiens 2, après avoir dit que nous étions morts et destinés à subir le jugement de Dieu, continue ainsi : « Mais la bonté de Dieu est si grande et son amour pour nous est tel que, lorsque nous étions spirituellement morts à cause de nos fautes, il nous a fait revivre avec le Christ. C’est par la grâce de Dieu que vous avez été sauvés. Dans notre union avec Jésus-Christ, Dieu nous a ramenés à la vie avec lui pour nous faire régner avec lui dans le monde céleste. Il a fait cela afin de démontrer pour tous les temps à venir la richesse extraordinaire de sa grâce par la bonté qu’il nous a manifestée en Jésus-Christ » (Éphésiens 2.4-7). Notre Dieu n’est donc pas uniquement colère. Il est aussi amour. Paul dit en Romains 11.22 que nous devons considérer la bonté aussi bien que la sévérité de Dieu. Et la preuve de son amour pour nous est le don de son Fils Jésus. Dieu nous a rachetés de nos péchés à grand prix, au prix du sang de Jésus. En effet, pour ôter nos péchés il fallait un sacrifice parfait. Alors, Jésus a accepté de quitter la gloire du ciel, de connaître la misère la plus profonde, et de mourir aux mains des hommes cruels. En mourant il a même demandé le pardon pour ceux qui le crucifiaient.

Si nous sommes sauvés, ce n’est pas parce que nous avons été assez bons. « Il nous a sauvés, non point parce que nous aurions accompli des œuvres justes, mais parce qu’il a eu pitié de nous » (Tite 3.5).

La grâce est donc nécessaire, et elle nous est offerte par le sacrifice de Jésus, mais il faut savoir aussi que…

La grâce de Dieu est conditionnelle.

Notre texte en Éphésiens 2 continue en ces termes : « Car c’est par la grâce de Dieu que vous avez été sauvés, au moyen de la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu » (Éphésiens 2.8).

Le salut est un don, mais on doit accepter un don pour qu’il soit effectif. En 1829, un meurtrier nommé George Wilson fut condamné à mort par pendaison. Avant qu’il ne soit tué, le président Andrew Jackson lui accorda un pardon présidentiel. Cependant, M. Wilson refusa le pardon. Le cas est parvenu à la Cour Suprême qui a décidé que, pour être valable, un pardon doit être accepté. M. Wilson est resté sur sa position, et comme résultat, il fut pendu.

Quant au pardon de Dieu, on le reçoit au moyen de la foi, la foi qui est active et qui s’exprime dans l’obéissance. On accepte la grâce par l’obéissance à l’Évangile. Malheureusement, beaucoup refusent la grâce. La plupart des Juifs au premier siècle refusaient l’Évangile, voulant être justes de leur propre manière, en essayant d’obéir parfaitement à la loi de Moïse (Rom. 9.30-32; 10.3; Phil. 3.9). Certains chrétiens ont la même attitude, et mettent leur salut en danger. « Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce » (Gal. 5.4). D’autres aiment leurs péchés et ne cherchent pas vraiment de solution au problème – ils n’ont pas soif de la justice et donc n’acceptent pas l’offre de la grâce. Mais si l’on veut être sauvé, il faut accepter l’aide de Dieu. On ne peut pas se sauver soi-même.

Alors, comment doit-on accepter la grâce de Dieu ? Il y a cinq étapes – cinq choses très simples qu’il faut faire. Premièrement, il faut écouter la bonne nouvelle de la mort et la résurrection de Jésus pour nos péchés (Romains 10.17; Jacques 1.21). Ensuite, vous devez croire que Jésus est le fils de Dieu (Jean 3.16,36; Romains 1.16) ; troisièmement il faut vous repentir – accepter de faire de votre mieux désormais pour éviter le péché et pratiquer le bien – tout en sachant que votre mieux sera loin de la justice parfaite (Actes 3.19; 17.30; 20.21). Quatrièmement, vous devez confesser votre foi – vous dites devant les hommes que vous croyez en Jésus (Romains 10.9,10; Matthieu 10.32,33; 1 Timothée 6.12) ; et enfin vous devez vous faire immerger au nom de Jésus pour le pardon de vos péchés (Actes 2.38; 22.16; Colossiens 2.12,13). Toutes ces étapes sont nécessaires, mais c’est au moment du baptême que l’on reçoit cette grâce qui est le salut. « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38).

Le fait qu’il faut remplir des conditions ne change pas le fait qu’il s’agit d’un don « gratuit » de la part de Dieu. Notre obéissance aux commandements de l’Évangile ne veut pas dire que nous avons mérité quelque chose. C’est toujours une grâce.

Après avoir obéi à l’Évangile dans la foi, la repentance, la confession et le baptême, il faut, par la suite, rester engagé dans la lutte contre le péché, marchant selon l’Esprit de Dieu (Romains 6.15; 8.1,4,5,13).

Vous ne pouvez pas vous sauver en étant assez juste. Votre justice ne suffira jamais. Mais Dieu vous offre son amour et son pardon. Il a déjà fait pour vous ce que vous ne pourriez jamais faire vous-même. Acceptez sa grâce aujourd’hui.

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 5)