« Toutes les Églises du Christ vous saluent. » Romains 16.16

On estime qu’il y a actuellement plus de 30 000 assemblées locales qui s’identifient comme des Églises du Christ. Quelques-unes ont plusieurs milliers de membres ; d’autres n’ont qu’une poignée de fidèles. Elles se trouvent dans plus de 150 pays partout dans le monde, mais dans beaucoup d’endroits elles ne sont pas bien connues. Ce numéro de Chemin de Vérité cherche donc à vous fournir des explications utiles concernant qui nous sommes et en quoi nous sommes différents des autres. Bien sûr, il y a de nombreuses ressemblances entre l’Église du Christ et les Églises que vous connaissez peut-être mieux. Par exemple, nous croyons en Dieu et à la Bible ; nous croyons que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, qu’il est mort pour nos péchés et ressuscité d’entre les morts ; nous nous réunissons chaque dimanche pour prier, pour louer Dieu, pour écouter sa parole. Mais, de plusieurs manières, nous sommes distinctifs, différents de la plupart des groupes religieux que vous avez rencontrés.

Différences remarquées lors de la première visite

Quand les gens assistent pour la première fois au culte d’une Église du Christ, ils sont généralement frappés par plusieurs choses.

D’abord il y a le fait que nous n’employons pas d’instruments de musique dans notre adoration – ni tam-tams, ni piano, ni guitare, ni autre instrument. Nous aimons chanter, que nous le fassions bien ou pas. Mais que ce soit une assemblée de cinq personnes ou de 5 000 personnes, nos chants sont « a cappella », c’est-à-dire de la musique vocale, sans instruments. En effet, le Nouveau Testament nous recommande de chanter pour louer Dieu et nous exhorter les uns les autres. Éphésiens 5.19 dit : « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur. » Colossiens 3.16 parle dans le même sens : « Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous, et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce. » Hébreux 13.15 dit : « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire, le fruit de lèvres qui confessent son nom. »

Comme vous le voyez dans ces passages, l’accent devrait être mis sur le sens des paroles que nous chantons. Puisque rien dans la Bible ne recommande aux chrétiens d’employer des instruments de musique pour louer Dieu, nous ne prenons pas la liberté de les ajouter. Il est vrai que les instruments étaient employés par les Juifs dans leur temple à Jérusalem, mais pour ce qui concerne les premiers chrétiens, et la Bible et l’histoire s’accordent pour dire qu’ils chantaient sans accompagnement instrumental.

Une autre différence que les visiteurs, surtout en Afrique, tendent à remarquer quand ils adorent avec nous pour la première fois est que notre adoration se passe dans le calme et l’ordre. Les gens ne sont pas toujours favorables à cette différence. Ils sont habitués à trouver dans d’autres Églises une certaine ambiance de fête où « ça bouge » et « ça danse ». Ils s’attendent à ce que, au moment de la prière, tout le monde se mette à parler à la fois, à haute voix. D’autres sont en train de crier ; d’autres parlent de façon incompréhensible ; d’autres tombent en transe. Ne sachant pas vraiment comment l’Esprit de Dieu se manifeste, ceux qui sont habitués à ces choses pensent à tort que l’Esprit n’est pas parmi nous, puisque personne parmi nous n’agit de cette manière.

Mais en fait, une autre façon de faire reflète mieux la nature de Dieu et la présence de son Esprit. En 1 Corinthiens 14.33, l’apôtre Paul écrit : « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » Il dit au verset 40 du même chapitre, pour conclure un passage où il donne des instructions très précises concernant les cultes chrétiens : « Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre. » Quelles instructions avait-il données ? Il dit aux versets 27 et 28 : « En est-il qui parlent en langue ? Que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour, et que quelqu’un interprète ; s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’Église. » Une personne à la fois devait parler. Ensuite il parle de ceux qui donnaient des messages par inspiration, et il donne la même règle : « Si un autre qui est assis a une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés » (vs. 29-31). Même les prières lors du culte suivaient cette règle afin que l’assistance entière soit édifiée. Aux versets 16,17 on voit clairement qu’une personne élevait la voix pour parler à Dieu au nom de l’Église ; les autres écoutaient et disaient « amen » pour exprimer leur accord avec celui qui les avait tous conduits en prière. Tout était donc « avec bienséance et avec ordre ».

Une autre différence par rapport à beaucoup d’Églises de nos jours est que dans les Églises du Christ, les femmes ne prennent pas la parole dans l’adoration pour s’adresser à l’assemblée. Elles ne deviennent pas pasteurs ou prédicateurs. Ce n’est pas pour dire qu’elles n’ont pas de service à rendre dans l’Église. Loin de là ! Elles servent Dieu de beaucoup de manières. Nous avons des sœurs qui font autant pour le Seigneur que quiconque parmi nous. Que ce soit la bienfaisance, l’évangélisation, l’enseignement des femmes et des enfants, ou bien d’autres services, ces sœurs n’ont jamais cessé de travailler pour Dieu. Mais elles ne prêchent pas devant l’Église, elles ne conduisent pas les hommes en prière, et elles cherchent à respecter la place que Dieu a désignée pour les femmes. En effet, ce n’est pas nous, c’est la Bible qui dit, en 1 Corinthiens 14.34 : « Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. » 1 Timothée 2.12 contient le même enseignement : « Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. »

D’autres remarquent une certaine égalité parmi tous les membres. Personne parmi nous ne porte un titre d’honneur tel que Père, Pasteur ou Révérend. Nous gardons à l’esprit que Jésus lui-même a enseigné en Matthieu 23.9-12 : « N’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. » Non seulement nous ne portons pas de titres d’honneur, mais quand nous employons des expressions bibliques telles que « pasteur » ou « évêque », nous les réservons pour ceux qui sont qualifiés selon les critères donnés dans les Écritures, en 1 Timothée 3 et Tite 1. Les conducteurs spirituels d’une assemblée sont choisis par les autres membres. L’assemblée doit évaluer l’enseignement des hommes qu’elle choisirait – sont-ils dans la bonne doctrine ? Elle doit considérer leur caractère – est-ce qu’ils peuvent être des modèles à suivre pour les chrétiens ? Elle doit prendre en compte leur vie familiale – pour être pasteur on doit avoir une femme et des enfants qui sont chrétiens – arrivent-ils à bien les diriger ? Ont-ils l’amour des âmes ou bien est-ce que leur souci principal est leur propre intérêt matériel ? Dans les Églises du Christ, un homme ne se lève pas pour dire qu’il est pasteur parce qu’il pense que Dieu l’a appelé ou parce qu’il a suivi une formation. Et même quand des hommes sont désignés comme pasteurs dans une assemblée, le mot « pasteur » n’est pas un titre qu’ils portent, mais un rôle qu’ils doivent jouer, celui de bergers qui veillent sur les brebis.

Différences qu’on voit avec le temps

Le fait que nous n’employons pas d’instruments de musique, que nous ne prions pas dans le bruit et le désordre, que les femmes ne dirigent pas, et que personne parmi nous ne se fait appeler « mon Pasteur » ou « mon Père », tout cela peut se remarquer lors d’une première visite dans nos assemblées. Mais si vous continuez de nous fréquenter, vous remarquerez d’autres différences.

Par exemple, nous prenons le repas du Seigneur tous les dimanches plutôt qu’une seule fois dans le mois, le trimestre ou l’année. Selon le livre des Actes, les premiers chrétiens persévéraient dans la fraction du pain, le repas du Seigneur (Actes 2.42). Le but de leur réunion chaque premier jour de la semaine était de rompre le pain en mémoire de la mort du Seigneur Jésus pour les péchés de chacun de nous (Actes 20.7; 1 Corinthiens 11.20-22). Nous suivons la même pratique.

Pour ce qui est du financement de l’œuvre de l’Église, vous trouverez une absence de méthodes, si communes ailleurs, pour contraindre les membres à donner. Chaque dimanche, chacun donne (1 Corinthiens 16.1,2) généreusement (Romains 12.8), selon ses moyens (Actes 11.29), « comme il a résolu en son cœur » (2 Corinthiens 9.7). On ne parle pas de « payer » la dîme ou un denier de culte, de cotiser tel montant par tête, ou de faire des collectes tout au long de la semaine quand on se réunit pour des études bibliques ou la prière.

Vous remarquerez aussi que nous n’avons pas de siège, pas d’Église mère, pas de hiérarchie. Il n’y a pas d’organisation missionnaire distincte de l’Église. Il n’y a que des assemblées locales dans les différents villages, villes et quartiers. Chaque assemblée est autonome, responsable directement au Seigneur. Elle choisit ses propres enseignants, elle décide comment utiliser l’argent que les membres contribuent, elle détermine son propre programme de travail. Tant que ces différentes assemblées restent dans la vérité de l’enseignement biblique, elles sont attachées les unes aux autres par des liens de communion fraternelle. Elles sont libres de coopérer ensemble volontairement pour répandre la bonne nouvelle, mais elles ne reconnaissent pas d’autre structure d’organisation. Et tout cela est parce qu’elles suivent un modèle qui se trouve dans le Nouveau Testament.

Vous verrez aussi que ce que nous faisons et enseignons à l’égard du baptême est différent des pratiques et doctrines des autres communautés. Nous baptisons par immersion ; il y a beaucoup d’Églises qui font cela. Par contre, nous croyons que le baptême est, selon la Bible, une condition qu’il faut remplir pour être sauvé, pour devenir enfant de Dieu, pour recevoir le pardon des péchés. Jésus dit en Marc 16.16 : « Celui qui croira ET qui sera baptisé sera sauvé. » L’apôtre Pierre a prêché le jour de la Pentecôte : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38). Ananias dit à Saul de Tarse en Actes 22.16 : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur. » Paul dit aux Galates : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3.7). Bien d’autres versets parlent dans le même sens. Nous prêchons donc que pour être sauvé et ajouté par Dieu à son Église, l’homme doit écouter la bonne nouvelle de la mort, l’enterrement et la résurrection de Jésus, il doit croire de tout son cœur que Jésus est le Fils de Dieu, il doit se repentir de ses péchés, il doit dire aux autres qu’il croit en Jésus, et il doit être baptisé dans le but de recevoir le pardon.

Afin de nous conformer aux exemples bibliques de conversion, nous n’ajoutons pas de conditions au baptême que Dieu n’a pas fixées : c’est-à-dire, nous n’imposons pas de catéchisme ou cours de baptême à suivre pendant des mois ou des années, et nous n’imposons pas un certain temps d’observation avant d’accepter de baptiser quelqu’un qui croit à l’Évangile et qui se repent. Il y a parmi nous des gens qui, comme le geôlier philippien en Actes 16, ont été baptisés au milieu de la nuit parce qu’ils ne voulaient pas rester dans leurs péchés jusqu’au lendemain. Là encore, c’est quelque chose qu’on n’a pas l’habitude de voir dans les autres Églises. Ce n’est pas simplement une question de goût. Nous croyons que le salut éternel de chaque personne est en jeu.

Pourquoi ces différences ?

Alors, pourquoi sommes-nous différents sur ces points et plusieurs autres ? Le principe qui explique ces différences est évoqué par une question que les chefs des Juifs ont adressée à Jésus : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné l’autorité de les faire ? » (Marc 11.28). Voilà une question que chacun doit se poser concernant ce qu’il fait dans la religion. Dans sa réponse, Jésus a identifié les deux seules réponses possibles : soit notre autorité vient de Dieu, soit elle vient des hommes. Soit nous faisons ce que Dieu exige, soit nous suivons des commandements d’hommes.

Comment donc Dieu nous fait-il savoir sa volonté aujourd’hui ?

Disons d’abord que c’est par la Bible seule que Dieu fait connaître aux hommes ce qu’ils doivent faire. Elle est une révélation complète. Selon 2 Timothée 3.16,17, « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » La parole de Dieu est donnée pour que nous soyons accomplis ou mûrs, complètement formés, et aptes ou préparés pour faire tout ce que Dieu veut. Cette parole « ne passera pas » et n’a pas besoin d’être modifiée. Jude 3 dit que la foi chrétienne « a été transmise aux saints une fois pour toutes ». Galates 1.8 prononce une malédiction sur quiconque annonce un évangile s’écartant de celui que Paul et les autres apôtres prêchaient. L’apôtre Jean déclare en 2 Jean 9 que quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu. Ni les soi-disant prophètes modernes ni les traditions des différentes Églises n’ont rien à ajouter à ce qu’enseigne la Bible.

Précisons ensuite ceci : bien que toute la Bible soit la parole de Dieu, c’est le Nouveau Testament qui contient l’alliance entre Dieu et les hommes qui est actuellement en vigueur. La Bible dit en Hébreux 8.6,7 que Jésus « est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. » Puisque l’ancienne alliance (l’Ancien Testament) a été, selon Colossiens 2.14, clouée à la croix de Christ, personne ne doit juger son prochain pour des questions telles que les sabbats et les lois alimentaires qui ne sont pas reprises dans le Nouveau Testament, car « c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ » (Colossiens 2.17). Jésus dit que la parole que lui-même a prononcée, c’est elle qui nous jugera au dernier jour (Jean 12.48).

Précisons enfin, en ce qui concerne l’autorité, que ce qui est autorisé est autorisé ; ce qui n’est pas autorisé est défendu. Quand le médecin vous fait une ordonnance, le pharmacien est autorisé de vous dispenser les médicaments que le médecin a ordonnés. Le docteur n’a pas besoin de citer tout ce que le pharmacien ne doit pas vous servir. Quand vous envoyez votre enfant à la boutique pour payer deux bouteilles de Fanta, il n’a pas le droit de payer aussi des bonbons et un jouet pour lui-même. Vous n’avez pas besoin de lui dire tout ce qu’il ne doit pas payer. Vous lui avez dit ce que vous voulez, et cela suffit.

Pareillement, Dieu nous dit dans sa parole ce qu’il veut que nous fassions dans son service. Il n’a pas besoin de défendre explicitement tout ce qu’il ne veut pas (Héb. 7.14; Lév. 10.1-3; Actes 15.24). Quand il dit que le repas du Seigneur se fait avec du pain et du « fruit de la vigne » (vin ou jus de raisin), il n’a pas besoin de spécifier que l’on ne doit pas ajouter du poulet rôti et des pommes frites à la table du Seigneur. Nous savons que cela n’est pas autorisé. Quand il dit de chanter, il n’a pas besoin de nous dire qu’il ne faut pas ajouter à nos cantiques des instruments de musique. Nous savons que cela n’a pas été autorisé.

Quand on respecte l’autorité de la Bible, on cherche à parler là où la Bible parle et à se taire là où elle se tait (Apocalypse 22.18,19). On veut être en mesure de montrer bibliquement pourquoi l’on croit ce que l’on croit et fait ce que l’on fait. On se garde d’accepter des pratiques qui n’ont pas de soutien dans le Nouveau Testament. Voilà pourquoi, même en ce qui concerne les noms que nous portons, nous n’acceptons pas d’étiquettes comme « protestant », « évangélique », ou « catholique ». Nous nous considérons comme des « chrétiens », tout court, comme l’étaient Pierre, Paul, Jean et tous les premiers disciples.

Conclusion

Le Seigneur ne jugera aucun groupe religieux sur le nombre de ses membres, la beauté et la taille de son lieu de prière, ou tout autre critère humain. C’est sa parole qui nous jugera. Au dernier jour il faudra avoir fait la volonté de Dieu, cette volonté qui est expliquée dans le Nouveau Testament.

Le Nouveau Testament ne parle pas de dénominations. Nous ne voulons pas en être une. La Bible parle d’une Église que Jésus a fondée (Matt. 16.18). Notre but est donc d’être, non pas une dénomination ou « nouvelle Église », mais la même Église que celle dont nous lisons dans la parole de Dieu, l’Église à laquelle le Seigneur ajoutait ceux qui étaient sauvés (Actes 2.47). Nous voulons nous soumettre humblement à sa parole et « faire tout d’après le modèle » qu’elle contient (Hébreux 8.5).

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 4)

«Aie soin de faire tout d’après le modèle»

L’importance des modèles

Un modèle, nous le savons tous, c’est ce qui est donné pour servir de référence, pour être reproduit. C’est un original à imiter. Celui qui a conçu un modèle peut montrer à celui qui doit le reproduire un échantillon ou prototype. Il peut aussi lui donner une liste de critères à respecter, des instructions orales ou écrites.

L’emploi de modèles est courant dans presque tous les domaines de la vie. Une cliente apporte à son couturier une robe et un tissu. La robe doit lui servir de modèle pour qu’il en fasse une autre du même style et de la même taille. Un client montre à son menuisier la photo d’un meuble qu’il veut faire confectionner, ajoutant oralement des détails sur les dimensions. Un maître d’école affiche des exemplaires de toutes les lettres de l’alphabet pour que les écoliers apprennent à les reproduire dans leurs cahiers. Un entrepreneur fournit à des constructeurs des plans préparés par un architecte pour que l’édifice soit à la fois solide, fonctionnel et conforme au goût de celui pour qui on le construit.

Dans tous ces domaines et bien d’autres, dévier du modèle a des conséquences parfois désastreuses. Dans l’industrie, les pièces de rechange sont inutiles s’ils ne sont pas conformes aux modèles dans les moindres détails. Dans l’éducation, l’élève ne réussit pas s’il n’apprend pas à faire ce que le maître lui montre. Dans l’artisanat, le tailleur, le menuisier ou le sculpteur qui n’arrive pas à bien copier le modèle qui lui est donné perdra tous ses clients. Le bâtiment qui n’est pas construit selon des plans professionnels peut s’écrouler et occasionner la mort de tous ceux qui se trouvent à l’intérieur.

Il faut se référer constamment au modèle pour ne pas introduire des éléments qui n’y sont pas conformes, qui faussent le résultat final, qui affaiblissent ce qu’on veut bâtir, ou qui déplaisent au client ou patron. Ne pas respecter le modèle empêche l’uniformité. C’est le désordre, la confusion et l’échec qui en résultent.

L’existence d’un modèle dans le christianisme

Le principe de suivre un modèle est important dans le domaine de la religion, aussi. Dans l’Ancien Testament, Dieu a ordonné à Moïse de faire construire un lieu d’adoration, une tente sacrée appelée « le tabernacle ». Dieu a précisé dans les moindres détails de quelle manière il serait construit, les meubles qui s’y trouveraient, l’habillement des sacrificateurs qui y célébreraient un culte, et les cérémonies que ces sacrificateurs devaient faire. Et il tenait absolument à ce que sa volonté soit respectée en ces choses. Hébreux 8.5 nous dit que Moïse fut « divinement averti » : « Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne. » Dieu ne laissa pas aux Israélites la liberté de décider de quelle manière ils serviraient l’Éternel. Dans le Nouveau Testament pareillement, il est clair que le Seigneur lui-même a décidé ce que son Église doit faire et enseigner, ce à quoi elle doit ressembler, et de quelle manière ses membres doivent se conduire et travailler. Jésus a parlé sévèrement de ceux qui délaissaient les choses que Dieu avait ordonnées et qui instituaient des pratiques d’origine humaine : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Il leur dit encore : Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition » (Marc 7.7-9).

Il ressort clairement des épîtres de Paul qu’il enseignait la même chose partout où il allait. Ce n’est pas qu’il manquait d’originalité pour trouver de nouvelles idées. Ce n’est pas non plus que la culture était pareille dans tous les pays où il travaillait. Les gens de Lystre et de Derbe étaient considérés par les autres comme ignorants, superstitieux et presque « sauvages » ; les Corinthiens étaient des gens mondains qui poursuivaient avant tout le luxe et le plaisir sexuel ; ceux de Philippes étaient fiers de leur citoyenneté et culture romaines, qui les distinguaient des villes grecques aux alentours ; la force des Ephésiens, c’était la magie ; la gloire des Athéniens, c’était la philosophie. Chaque ville, chaque pays avait ses propres culture et mentalité, mais l’apôtre était convaincu que tous avaient besoin du même enseignement. Il recommandait les mêmes pratiques partout. Et pourquoi ? Parce qu’il était très conscient du fait qu’il y avait un modèle à suivre, un modèle qu’il n’avait pas inventé, mais qui lui avait été montré par le Seigneur et auquel il devait être fidèle. Le Créateur de tous les hommes était, aux yeux de Paul, parfaitement capable de concevoir un plan et promulguer un message appropriés à tous les hommes de tous les pays. Quand on considère l’interdiction de changer les institutions divines (Jean 8.31; 2 Jean 9; Jude 3; Apoc. 22.18,19; etc), il est évident que le plan et le message donnés par Dieu seraient appropriés, non seulement dans tous les pays, mais également aux hommes de toute génération. Ils n’auraient donc pas besoin d’être adaptés ou modifiés pour satisfaire aux besoins de l’homme « moderne ».

Le modèle s’applique à tout ce qui concerne la foi chrétienne

Le message

C’est Dieu lui-même qui a déterminé ce que son Église doit prêcher aux hommes perdus. Nous n’avons aucun droit de dévier de l’Évangile tel qu’il fût révélé aux apôtres. Paul dit aux Corinthiens : « Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain » (1 Cor. 15.1-2). Certains dans les Églises de la Galatie avaient déjà commencé à changer le message qu’ils avaient reçu. Paul leur adresse un avertissement très sévère : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un Évangile s’écartant de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème (maudit) ! » (Galates 1.8).

En 1 Corinthiens 7.17-24, Paul explique qu’il ne faut pas enseigner des conditions de salut que Dieu n’a pas imposées. Le célibataire qui se gardait pur n’avait pas besoin de se marier pour être chrétien ; le marié qui avait, selon la parole de Dieu, le droit de se marier, n’avait pas besoin de redevenir célibataire pour servir Dieu. L’incirconcis n’a pas besoin d’être circoncis pour être sauvé, et l’esclave n’est pas obligé de devenir un homme libre pour plaire à Dieu. Ces conditions ne sont pas des états de péché, et Paul dit : « Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu… Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé » (1 Cor. 7.17,24). Mais ce que nous voulons souligner dans ce passage, c’est la fin du verset 17 : « C’est ainsi que je l’ordonne dans toutes les Églises. » Paul annonçait le même Évangile et les mêmes conditions de salut partout où il allait, parce qu’il se conformait au modèle révélé par Dieu.

L’organisation de l’Église

En Actes 14.23, nous voyons que Paul et Barnabas ont conduit les Églises de la Galatie (Antioche, Icone, Lystre et Derbe) à mettre en place une même forme d’organisation : « Ils firent nommer des anciens dans chaque Église. » Ils n’ont pas enseigné à chaque assemblée de s’organiser selon son propre goût, soit avec un chef d’Église, un pasteur unique, un archevêque ou un président. Ils ont amené chaque assemblée à nommer un groupe d’hommes pour la diriger, des anciens. Chaque Église était autonome et avait ses propres anciens au lieu d’être soumise à un conseil ou dirigeant national ou régional. La Bible ne parle ni de paroisse ni de diocèse. Environ vingt ans plus tard, Paul donna des instructions pour les Églises dans un autre pays, mais ce fût le même plan d’organisation qu’il recommanda. Il dit à Tite : « Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville » (Tite 1.5).

Dans les versets suivants, Paul énumère les critères à remplir par ceux qu’on choisirait comme anciens ou évêques (deux noms pour la même fonction) (Tite 1.6-9). Puisque cet enseignement fait partie du modèle inspiré de Dieu, nous ne devons pas être surpris de découvrir que ces qualifications correspondent à celles qui devaient être enseignées par Timothée dans la ville d’Éphèse (1 Tim. 3.3-7). L’organisation désirée ne variait pas selon l’endroit ou l’année. Elle constituait une partie du modèle.

Le financement du travail de l’Église

En Actes 11.29, nous voyons l’assemblée d’Antioche en Syrie qui envoie de l’aide aux frères pauvres en Judée. Elle n’a pas imposé une cotisation ou montant fixe que chaque membre de l’ Église devait contribuer. Au contraire, « les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée ». L’apôtre Paul enseignait à l’Église de Corinthe de suivre le même principe. « Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur » (2 Corinthiens 9.7), et que chacun donne « selon sa prospérité » 1 Corinthiens 16.2).

Un autre principe concernant le financement des œuvres de l’Église, c’est que l’on faisait la collecte « le premier jour de la semaine » (1 Corinthiens 16.2), c’est -a-dire le dimanche. Encore, il est important de souligner que cette recommandation ne se limitait pas à l’Église de Corinthe, à elle seule. Paul introduit cet enseignement en disant : « Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de Galatie » (1 Corinthiens 16.1). Ce modèle s’appliquait partout.

L’adoration

Quand Paul envoyait à l’Église de Corinthe des instructions concernant le culte, il était très clair que ces règles s’appliquaient dans toutes les autres assemblées, aussi. Prenez, par exemple, le bon ordre et le silence des femmes : « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre mais de paix. Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi … Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie ? Ou est-ce à vous seuls qu’elle est parvenue ? Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Corinthiens 14.33,34,36,37). L’Église de Corinthe n’avait pas la liberté de donner la parole aux femmes pour prêcher ou conduire des prières ou cantiques lors du culte. Elle n’avait pas le droit d’innover de cette façon. Le modèle biblique exige que ce soit des hommes et non des femmes qui prennent la direction de l’adoration en public.

Un autre exemple est l’enseignement sur le repas du Seigneur en 1 Corinthiens 11.17-34. Paul précise au verset 23 : « Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné. » Le modèle n’est venu ni de Paul ni d’un homme quelconque. C’est le Seigneur qui a confié aux apôtres ce qu’ils devaient enseigner au sujet de la communion.

L’enseignement

Ce n’est pas seulement l’enseignement sur le culte, mais toute doctrine, qui doit être conforme au modèle. Paul dit à Timothée : « Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christ le modèle de saines paroles que tu as reçues de moi. Garde le bon dépôt… » (2 Timothée 1.13,14). Ces saines paroles devaient être transmises fidèlement d’une génération d’enseignants à une autre : « Ce que tu as entendu de moi, en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres » (2 Timothée 2.2).

La vie et le ministère

Enfin, la Bible parle d’un modèle, non seulement pour l’organisation, le financement, l’adoration et l’enseignement de l’Église, mais aussi pour la manière de vivre et de servir. Paul était conscient du fait qu’il laissait un exemple à suivre en ce qu’il disait, mais aussi en ce qu’il faisait : « Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous » (Phil. 4.9). Si nous suivons l’exemple que Paul et les autres apôtres nous ont laissé, Dieu sera avec nous. Si nous nous éloignons du modèle divin, nous serons, au contraire, sous la condamnation.

Comment identifier le modèle biblique

Comme nous l’avons dit, un tailleur, un menuisier, un constructeur ou un élève arrive à reproduire le modèle qui lui est fourni s’il regarde bien un exemplaire, une photo ou un plan, et s’il prête attention aux instructions qui accompagnent l’exemplaire. En tant que chrétiens, nous pouvons identifier le modèle à suivre si, en étudiant le Nouveau Testament, nous recherchons :

  1. des exemples approuvés, c’est-à-dire des passages qui nous montrent des Églises en train de mettre en pratique un enseignement inspiré, sous la direction ou avec l’approbation des apôtres ; et
  2. des commandements ou instructions données aux Églises, aux chrétiens ou à ceux qui voulaient devenir chrétiens.

En suivant ces exemples et commandements, nous devons respecter le silence de la Bible (Deut. 4.2; 12.32; Prov. 30.6; 1 Cor. 4.6; 2 Jean 9-11; Apoc. 22.18,19). Quand un parent donne de l’argent à son enfant et l’envoie à la boutique en lui disant de payer cinq bouteilles de coca-cola, l’enfant n’a pas le droit d’acheter également quelques bouteilles de bière et un jouet simplement parce que son père ne lui a pas dit expressément de ne pas faire ainsi. Le père n’a pas besoin de citer tout ce qu’il ne veut pas. Le modèle biblique autorise l’emploi du fruit de la vigne et du pain sans levain pour le repas du Seigneur. La parole ne dit rien au sujet de viande et de tomates en ce qui concerne ce repas, mais ce n’est pas pour cela que nous pouvons ajouter ces éléments. Le silence n’autorise pas à faire tout ce qui n’est pas expressément défendu.

Respecter le silence des Écritures signifie également que l’on ne doit pas imposer des devoirs dans la religion qui ne sont pas enseignés dans la parole de Dieu.

En suivant les commandements, il faut aussi considérer à quel point un commandement est spécifique ou générique. Par exemple, quand Dieu dit à Noé de construire l’arche, il a précisé : « Fais-toi une arche de bois de gopher » (Genèse 6.14). Le commandement étant très spécifique, l’utilisation d’autres espèces de bois, tel que le chêne, le pin ou l’ébène, était exclue. Quand Jésus dit, par contre, « Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle » (Marc 16.15), l’ordre d’aller est très générique et n’impose pas un seul moyen de transport. On peut aller à pied, en voiture, ou en avion, pourvu qu’on aille.

Conclusion

Une chose qui distingue les Églises du Christ de la plupart des groupes religieux, c’est la conviction que Jésus-Christ a bâti une seule Église, et que l’homme n’a ni besoin ni droit d’en créer une autre. Le plan de Dieu pour son Église est amplement révélée dans le Nouveau Testament. Si nous nous conformons réellement à ce modèle divin, nous n’aurons pas créé quelque chose de nouveau mais retrouvé l’original. Ce n’est pas de l’orgueil qui nous pousse à dire que l’Église du Christ n’est pas une dénomination. Ce n’est pas que l’on se croit plus spirituel ou plus intelligent que tous les autres. Mais force est de reconnaître qu’aucun homme n’est capable d’améliorer ce que Dieu a fait ou conçu.

La parole de Dieu est comme une semence (Luc 8.11) : Si on la prêche sans y ajouter les doctrines des hommes, elle produira toujours la même Église qu’elle a produite au premier siècle. Malgré des centaines d’années d’apostasie, les hommes peuvent, grâce à cette parole éternelle, découvrir et restaurer l’Église de Jésus-Christ.

Ayons donc soin de faire tout d’après le modèle qui nous a été montré.

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 6)

La prière modèle

Un passage bien connu à travers le monde est Matthieu 6.9-13. Ce passage présente ce qu’on appelle « Le Notre Père » ou « La Prière du Seigneur ».

Dans le contexte de ce chapitre, Jésus vient de parler au sujet des mauvaises attitudes qu’il faut éviter en priant Dieu. L’hypocrisie, la prétention et la multiplication de vaines paroles n’ont pas leur place dans la prière sincèrement adressée au Seigneur (voir les versets 6-8).

Au lieu de se pavaner et d’être rempli d’orgueil en faisant la prière, l’on doit se prosterner devant Dieu en toute humilité et soumission. Les hypocrites qui prient de manière à se faire remarquer par les hommes « reçoivent leur récompense » : la louange des hommes, mais pas celle de Dieu.

En outre, Jésus dit que ce sont les « païens qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés ». Mais dans la prière acceptable, il ne s’agit pas de la quantité de paroles employées, mais de leur qualité spirituelle.

Alors, pour donner un exemple (c’est-à-dire un modèle) de la prière qu’accepte Dieu, Jésus dit : « Voici comment vous devez prier » (verset 9). Évidemment ce n’est pas une prière à réciter mot à mot en toute circonstance. Bien au contraire.

En effet, cette prière modèle nous aide à apprendre à prier du cœur et pas des lèvres seulement ; il n’est pas nécessaire de réciter ces paroles précises. Les Écritures Saintes nous enseignent de prier Dieu personnellement et avec spontanéité (voir Luc 11.1-13).

La prière modèle de Jésus comporte six éléments. Notons-les :

1. Invocation. Qui devons-nous invoquer ? « Notre Père qui es aux cieux. » Il y a « un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous » (Éphésiens 4.6). C’est Dieu qui est le Souverain de l’univers.

2. Louange. « Que ton nom soit sanctifié. » Dans la salutation de Paul aux frères corinthiens, il dit :

« Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ ! Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce qui vous a été accordée en Jésus-Christ » (1 Corinthiens 1.3,4).

Dans la prière nous devons exprimer l’hommage le plus profond pour le nom de Dieu.

3. Souhait. « Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Au moment où Jésus donnait cette prière modèle à ses disciples, « le royaume » promis par les prophètes (Daniel 2.44) n’était pas encore établi. Jean-Baptiste, en débutant sa mission, a ordonné au peuple : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 3.2; voir aussi Marc 9.1).

Ce royaume s’est manifesté pour la première fois au jour de la Pentecôte avec la descente du Saint-Esprit sur les apôtres (Luc 24.45-49; Actes 1.6-8; 2.1-4). Après le jour de la Pentecôte, le Nouveau Testament parle de l’établissement du royaume comme d’un fait accompli (voir Actes 28.23; 1 Corinthiens 15.24,25; Colossiens 1.13,14,18). Étant donné que le royaume existe depuis le premier siècle, il est inutile de prier pour la venue du royaume. Ce n’est pas raisonnable de prier pour quelque chose qui nous a déjà été accordé. Voilà une bonne raison, parmi d’autres, pour laquelle les chrétiens ne doivent pas faire cette prière mot à mot.

4. Demande. « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. »

Dieu veut que nous le priions pour les choses dont nous avons besoin dans la vie quotidienne – la nourriture, les vêtements, etc.

Nous devons aussi prier pour le pardon (voir 1 Jean 1.8-10), mais remarquons que nous recevons le pardon de Dieu dans la mesure où nous voulons pardonner les offenses d’autrui (versets 14,15). Et Dieu s’attend aussi à ce que nous le priions pour la délivrance de la tentation (voir 1 Corinthiens 10.13).

5. Reconnaissance de la gloire de Dieu. « Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. »

Dans toutes nos prières, nous devons reconnaître la souveraineté, la puissance, et la gloire de Dieu (voir Jude 25).

6. Clôture. « Amen. » Amen veut dire tout simplement « Ainsi soit-il ». Sachant que Jésus est le médiateur entre Dieu et les hommes, nous devons prier au nom du Christ (voir 1 Timothée 2.5; Hébreux 4.15,16; Éphésiens 5.20).

Alors, le Seigneur nous permet d’utiliser cette prière comme modèle, mais nous devons nous rendre compte qu’elle ne comprend pas tout ce que nous devons prier. Nous devons aussi prier pour les malades, les ennemis, les autorités civiles, et d’autres (1 Timothée 2.1-3; Matthieu 5.44; etc.). En outre nous devons prier du cœur, parlant à Dieu comme à notre Père céleste.

Jerry DAVIDSON
(Dans Vol. 2, No. 1)