Victoire sur les démons

Ils sont appelés par plusieurs noms dans la Bible : tantôt les mauvais esprits, les esprits méchants ou les esprits impurs, tantôt les dominations, les autorités, les princes de ce monde de ténèbres. Très souvent on les appelle « démons ». Il peut y avoir plusieurs sortes, mais ils sont tous des alliés ou des serviteurs de Satan, l’ennemi de nous tous. Comme Satan, ils essaient d’éloigner les hommes de Dieu, de détourner notre dévotion du Créateur et de nous asservir.

Comment les démons se manifestent

Bien qu’invisibles, ils œuvrent parmi les hommes de plusieurs manières.

Selon 1 Timothée 4.1, ils sont à la base des faux enseignements qui détournent les hommes de la vraie foi chrétienne : « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons. » 1 Jean 4.1 est un autre passage qui associe aux faux prophètes les esprits qui ne sont pas de Dieu : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. » Ces démons ne se manifestent pas en tant que tels quand ils inspirent les fausses doctrines. Ils se cachent et ils se déguisent en anges de lumière (2 Corinthiens 11.13-15).

Les démons se cachent également derrière les idoles et les fétiches qui, selon leurs adorateurs, sont très utiles aux hommes. En Deutéronome 32.16,17, Moïse reproche au peuple israélite son infidélité envers Dieu. Il dit : « Ils ont excité sa jalousie par des dieux étrangers, ils l’ont irrité par des abominations ; ils ont sacrifié à des démons qui ne sont pas Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissaient point, nouveaux, venus depuis peu, et que vos pères n’avaient pas craints. » Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul reprend la même idée. En expliquant pourquoi le chrétien ne doit jamais sciemment manger de la viande qui a été sacrifiée à une idole, il dit que la puissance qui est derrière les idoles et les fétiches est, en fait, une puissance démoniaque : « Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement. Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons ; vous ne pouvez manger à la table du Seigneur, et à la table des démons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ? » (1 Corinthiens 10.19-22).

La Bible reconnaît et l’existence et la puissance des démons. Ils font même des miracles afin de séduire les hommes et les éloigner de Dieu. Elle parle, par exemple, de l’apparition d’un impie qui se fera « par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité, pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés » (2 Thess. 2.9,10).

Les démons se manifestent aussi par la possession. Que veut dire être possédé ? Il ne s’agit pas d’une personne qui commet tel ou tel péché qui serait la spécialité d’un esprit particulier. Des gens disent, par exemple, qu’une personne qui vit dans le péché sexuel est « possédée » d’un esprit de fornication, ou qu’une personne qui ment très souvent aurait un esprit de mensonge. Jean-Baptiste, Jésus, les apôtres de Christ – ils s’accordaient tous pour dire aux hommes pécheurs de se repentir, ce qui veut dire de prendre une résolution ferme d’abandonner ses péchés pour faire la volonté de Dieu. Considérez, par exemple, les instructions que Jean-Baptiste donnait : « Il vint aussi des publicains (des collecteurs d’impôts pour le gouvernement romain) pour être baptisés, et ils lui dirent : Maître, que devons-nous faire ? Il leur répondit : N’exigez rien au-delà de ce qui vous a été ordonné. Des soldats aussi lui demandèrent : Et nous, que devons-nous faire ? Il leur répondit : Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne, et contentez-vous de votre solde » (Luc 3.12-14). Ni Jean, ni Jésus, ni les apôtres n’ont jamais dit à un pécheur : « Vous êtes possédé du démon de cupidité. Je dois le chasser » ou bien « Vous avez les démons de l’adultère, de l’escroquerie, et de la colère. On doit procéder à votre délivrance ». Ils disaient plutôt : « Repentez-vous » ou « Va, et ne pèche plus. »

La possession démoniaque n’était pas une condition que la personne concernée ou son entourage ignoraient jusqu’à ce qu’un prédicateur ou un prophète les en informe. Rien dans la Bible ne suggère que la possession était comme une maladie qui doit être dépistée et diagnostiquée par un médecin.

Dans un cas de possession, l’esprit mauvais entrait dans le corps d’une personne et prenait contrôle de sa vie – à des moments précis ou en permanence. Dans certains cas on voit que l’esprit parlait par la bouche de la personne qu’il possédait. La personnalité du possédé était supprimée et la voix qu’on entendait était celle du démon. La Bible n’attribue pas des péchés à la possession, mais elle parle parfois de certains pouvoirs du possédé, tels qu’une force surhumaine ou une connaissance de l’avenir ; en plus, la Bible parle souvent de souffrances ou infirmités physiques imposées par le démon. Une certaine femme possédée était, par exemple, courbée et ne pouvait pas se redresser pendant 18 ans. Un autre possédé, un jeune homme, était sourd et muet, et le démon le saisissait parfois et le jetait dans le feu ou dans l’eau.

Un cas particulièrement dramatique se trouve en Marc 5.1-20. Jésus venait de traverser la mer de Galilée, et pendant la traversée il avait démontré son pouvoir sur les forces de la nature en calmant une grande tempête. Dans le récit qui suit, nous voyons son pouvoir sur les forces spirituelles.

« Ils arrivèrent à l’autre bord de la mer, dans le pays des Gadaréniens. Aussitôt que Jésus fut hors de la barque, il vint au-devant de lui un homme, sortant des sépulcres, et possédé d’un esprit impur. Cet homme avait sa demeure dans les sépulcres, et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne. Car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les chaînes, et brisé les fers, et personne n’avait la force de le dompter. Il était sans cesse, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres. Ayant vu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, et s’écria d’une voix forte : Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas. Car Jésus lui disait : Sors de cet homme, esprit impur. Et il lui demanda : Quel est ton nom ? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs. Et il le priait instamment de ne pas les envoyer hors du pays. Il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons le prièrent, disant : Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux. Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer : Il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer. Ceux qui les faisaient paître s’enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Ils vinrent auprès de Jésus, et ils virent le démoniaque, celui qui avait eu la légion, assis, vêtu, et dans son bon sens ; et ils furent saisis de frayeur. Ceux qui avaient vu ce qui s’était passé leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et aux pourceaux. Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. »

Quelle est la leçon que nous devons tirer de ce passage ? Certaines personnes disent qu’il ne faut pas manger du porc – elles disent que c’est une viande impure puisque les démons sont entrés dans ces animaux. Cela n’est pas du tout logique. La viande de porc que vous mangeriez aujourd’hui ne vient pas de ces animaux qui ont été possédés pendant quelques instants il y a deux mille ans. D’ailleurs, c’était quelque temps après cet événement que Jésus lui-même dit : « Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller ? Car cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, puis s’en va dans les lieux secrets qui purifie tous les aliments » (Marc 7.18,19; voir aussi 1 Timothée 4.3,4).

Échec aux démons

Mais quelle est donc la leçon à en dégager ? C’est que Jésus a un pouvoir absolu sur les mauvais esprits. À maintes reprises Jésus a chassé des démons des gens possédés, et il le faisait par sa simple parole. Il n’avait pas besoin de se servir d’eau bénite, de chapelets, de statuettes, de bougies ou de récitations. Il n’avait pas besoin de crier pendant des heures. Chaque fois, il donnait un simple ordre, et le démon n’avait pas de choix. Il s’exécutait. À cette occasion, l’homme était possédé d’un très grand nombre de démons. Ils se nommaient « Légion ». Or une légion était une division de l’armée romaine qui comptait environ 5 000 hommes. Malgré leur nombre, ces démons n’ont pas pu résister contre la volonté de Jésus-Christ qui leur disait de sortir.

Jésus continue de jouir d’un plein pouvoir sur les démons. Éphésiens 1.21,22 nous rappelle que Dieu a fait asseoir Jésus « au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds. » Jésus est divin, et en tant que Fils de Dieu, en tant que Créateur, il est au-dessus de tout ce qui a été créé. Paul dit qu’il est le premier-né sur toute la création. C’est-à-dire, tout comme le fils premier-né avait aux temps bibliques une prééminence et une autorité sur ses frères et sœurs, Jésus est au-dessus de la création. Ainsi, l’apôtre dit à son sujet : « Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est la tête du corps de l’Église ; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier » (Colossiens 1.15-18). Ce même Jésus a promis de rester avec ses disciples jusqu’à la fin des siècles.

Non seulement le chrétien a une pleine confiance parce que Jésus est plus fort que Satan et les esprits qui s’alignent avec lui, mais aussi parce que Jésus leur a infligé une défaite dont ils ne pourront jamais se remettre. « Puisque les enfants, comme il les appelle, sont de chair et de sang, Jésus lui-même est devenu comme eux et a participé à leur nature humaine. Il l’a fait afin de détruire par la mort le diable » (Hébreux 2.14 FC). Par sa mort sur la croix, Jésus a vaincu le diable. Il l’a détruit, non pas dans le sens où le diable n’existerait plus, mais Jésus lui a enlevé une partie importante de son pouvoir de nuire à l’homme. Colossiens 2.15 est un autre passage qui enseigne la même idée concernant la mort de Christ et son effet sur le diable. Il dit que Jésus « a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix. » C’est par rapport à cette victoire de Jésus sur Satan qu’il a dit en Jean 12.31, peu avant son arrestation et sa crucifixion : « Maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. »

Évidemment, ces passages ne signifient pas que Satan n’est plus dans le monde ou qu’il n’a aucune possibilité de faire du mal aux hommes. Éphésiens 6.12 dit clairement que nous avons encore à lutter « contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes », et 1 Pierre 5.8 nous rappelle que « le diable rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera ». Néanmoins, pour nous qui sommes lavés dans le sang de Christ et qui demeurons fidèlement en lui, l’activité et le pouvoir de Satan sont bien limités par le Seigneur. Dieu veut que nous soyons vigilants à l’égard de notre adversaire, mais non pas dans la crainte ou l’inquiétude. Quelles que soient les épreuves que nous endurons dans cette vie, nous avons cette assurance en Romains 8.31,37-39 : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?… Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. »

L’Esprit de Dieu en nous

En plus du fait que Jésus est plus fort que Satan, en plus du fait que par sa mort et sa résurrection Jésus a « dépouillé » et vaincu Satan et les mauvais esprits, le chrétien reste confiant parce que le Saint-Esprit demeure en lui. 1 Jean 4.4 nous donne cette assurance : « Vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » Jésus est en nous par son Esprit. L’apôtre Pierre a promis le jour de la Pentecôte, en Actes 2.38 : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » L’Esprit de Dieu lui-même nous est donné lorsque nous obéissons à l’évangile. Selon 1 Corinthiens 6.19, notre corps devient le temple du Saint-Esprit. Cette promesse s’applique à tout chrétien, c’est-à-dire à toute personne qui a cru en Jésus comme Fils de Dieu, qui s’est repentie de ses péchés, qui a confessé sa foi en Christ et qui a été immergée au nom de Jésus pour le pardon de ses péchés. Par contre, Paul dit en Romains 8.9 : « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. » Si nous sommes remplis de l’Esprit de Dieu, aucun mauvais esprit ne pourrait nous posséder. Il n’y aura pas de place en nous. Aucun esprit n’est assez fort pour déloger le Saint-Esprit. Si, en tant que chrétien, je cherche à marcher selon l’Esprit de Dieu, à demeurer dans la lumière de Dieu, son Esprit ne cédera jamais la place à un démon quelconque.

Conclusion

Satan et ses anges ont été comparés à un chien méchant attaché par une chaîne solide. La chaîne ne se rompra pas. Elle est bien forte. Le chien ne peut pas se libérer. Si nous gardons notre distance, il ne peut jamais nous mordre, parce que Christ l’a attaché. Mais si nous nous approchons de lui pour regarder dans sa gueule, il nous fera du mal.

Notre sécurité est en Jésus-Christ. Tant que nous restons dans sa voie, il n’y a aucun danger. Si un malheur nous arrive, nous savons que cela n’a rien à voir avec les sorciers ou les sorts. C’est une épreuve que notre Seigneur permet pour notre bien ultime. Mais si nous nous éloignons de Jésus, si nous nous intéressons aux activités idolâtres et à la magie, si nous ne voulons plus marcher selon l’Esprit de Dieu et sa volonté, c’est que nous jouons à côté du chien méchant.

Demeurons donc en lui ; il demeurera en nous. Alors, celui qui est en nous sera réellement Celui qui est plus grand que celui qui est dans le monde.

B. B.
(Dans Vol. 10, No. 1)

Les prophètes modernes

Nous reconnaissons tous qu’il y a, malheureusement, des gens qui se servent de la religion et du nom de Dieu pour escroquer les autres et s’enrichir. Très souvent, ces gens créent de nouvelles religions. Chacun se lève pour dire : « Dieu m’a parlé. Il m’a dit de créer une Église. Il m’a dit de prêcher tel ou tel nouveau message de sa part. » Et le nombre de religions s’accroît ainsi chaque jour. Mais tout ceci n’est pas nouveau. Déjà en 1 Timothée 6.5 l’apôtre Paul a parlé de ceux qui croient que la piété est une source de gain.

Ce qui est grave dans tout cela est que les hommes perdent plus que de l’argent quand ils suivent les faux prophètes. Ils perdent leur âme, leur récompense éternelle. Ainsi Paul écrit aux Colossiens : « Qu’aucun homme, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu’il s’abandonne à ses visions et qu’il est enflé d’un vain orgueil par ses pensées charnelles » (Col. 2.18). L’apôtre Jean, aussi, a mis ses frères en garde : « Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils » (2 Jean 8,9).

Même Jésus a donné plusieurs avertissements contre les faux prophètes. En Matthieu 24.24, par exemple, il nous a dit : « Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. »

Comment les élus pourraient-ils éviter d’être séduits face à ces grands miracles ? Comment pouvons-nous discerner le vrai du faux ? Je voudrais vous suggérer trois choses pour vous aider à ne pas être séduits par ceux qui se disent prophètes de Dieu, mais qui ne le sont pas.

Appliquer les tests que Dieu donna aux Israélites

La première mesure à prendre pour éviter le piège dont nous parlons est d’appliquer les tests que Dieu a donnés au peuple d’Israël pour ce qui concerne les prophètes.

En Deutéronome 18.20-22, par exemple, le Seigneur a assuré son peuple que si ce qu’un prophète prédit ne se réalise pas, ce prophète ne vient pas de Dieu. Écoutez ce que dit l’Éternel : « Mais le prophète qui aura l’audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point commandé de dire, ou qui parlera au nom d’autres dieux, ce prophète-là sera puni de mort. Peut-être diras-tu dans ton cœur : Comment connaîtrons-nous la parole que l’Éternel n’aura point dite ? Quand ce que dira le prophète n’aura pas lieu et n’arrivera pas, ce sera une parole que l’Éternel n’aura point dite. C’est par audace que le prophète l’aura dite : n’aie pas peur de lui. » Remarquez qu’il ne suffit pas d’avoir « une bonne moyenne » ou de faire plusieurs prédictions justes. Celui ou celle qui parle véritablement de la part de Dieu ne fait jamais de prédictions qui s’avèrent fausses, et il ne promet pas de faire des prodiges qu’il n’arrive pas à réaliser par la suite. Remarquez également que pour être un vrai prophète il ne suffit pas de parler au nom du vrai Dieu. Le verset que nous venons de lire ordonnait que les Israélites punissent de mort et la personne qui prétendait parler pour Dieu sans que Dieu lui parle, et la personne qui parlait au nom d’un autre dieu.

Un deuxième test que Dieu recommande aux Israélites pour leur permettre de reconnaître les faux prophètes est le suivant : si ce que le prophète dit contredit ce que la Parole de Dieu a déjà révélé, ce prophète ne vient pas de Dieu. Écoutez la parole de Dieu en Deutéronome 13.1-5 : « S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé en disant : Allons après d’autres dieux, – des dieux que tu ne connais point – et servons-les ! tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c’est l’Éternel, votre Dieu qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme…Ce prophète ou ce songeur sera puni de mort. » Dieu, en effet, avait déjà dit qu’Israël ne devait pas servir d’autres dieux en plus de lui. Il n’en serait pas chez eux comme chez les autres peuples qui adoraient plusieurs dieux à la fois. Dieu avait fait connaître clairement sa volonté sur ce point. Même si par la suite un prophète se levait et faisait de vrais miracles, du moment où il contredisait un enseignement clair que Dieu avait déjà donné, il ne fallait pas le suivre.

1 Rois 13 nous parle d’un homme qui a appris trop tard que Dieu ne se contredit pas. Il s’agit d’un homme de Dieu, ou prophète, que l’Éternel a envoyé pour prêcher contre l’autel idolâtre que le roi Jéroboam avait dressé à Béthel. Avant qu’il ne parte, cet homme avait reçu des instructions claires de la part de Dieu. Comme il l’a dit lui-même : « Il m’a été dit, par la parole de l’Éternel : Tu n’y mangeras point de pain et tu n’y boiras point d’eau, et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé » (1 Rois 13.17). Il a donc refusé une invitation de manger à Béthel, et il est reparti par un autre chemin après avoir prêché. Mais un vieux prophète est allé à la rencontre du jeune homme de Dieu. Selon 1 Rois 13.18, « il lui dit : Moi aussi, je suis prophète comme toi ; et un ange m’a parlé de la part de l’Éternel, et m’a dit : Ramène-le avec toi dans ta maison, et qu’il mange du pain et boive de l’eau. Il lui mentait ». Le jeune homme de Dieu a commis l’erreur de suivre le vieux prophète et de manger chez lui. Et à cause de cette désobéissance, Dieu envoya un lion qui a tué le jeune homme. Ce dernier devait savoir que Dieu ne se contredit pas. Il savait fort bien ce que Dieu lui avait déjà ordonné. Le vieux prophète prétendait que Dieu lui avait parlé, mais puisque le message était en conflit avec ce que Dieu avait déjà dit, ce deuxième message ne pouvait en aucun cas être une parole de l’Éternel.

Nous devons appliquer cette histoire à nous-mêmes en reconnaissant qu’un vrai prophète ne pourrait jamais contredire les vérités claires qui sont révélées dans le Nouveau Testament. Par exemple, la Bible dit clairement qu’il y a une seule Église d’origine divine. En Matthieu 16.18 Jésus dit : « Je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Jésus ne dit pas « mes Églises », mais « mon Église », au singulier. En Éphésiens 4.4 l’apôtre Paul écrit : « Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation. » Il avait déjà identifié ce seul corps au chapitre 1.22,23 de la même épître, où il dit que Dieu a donné Jésus « pour chef suprême à l’Église, qui est son corps ». Selon la Parole de Dieu, il n’y a donc qu’une seule Église. Quand un soi-disant prophète de nos jours se lève pour dire : « Dieu m’a dit de créer une Église qui prêchera tel ou tel message ou qui rendra tel ou tel service aux hommes », vous pouvez être certain que Dieu n’a point parlé à cet homme.

La Bible dit clairement que le baptême est nécessaire au salut. Actes 2.38 dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés. » Actes 22.16 dit : « Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés. » Romains 6.1-6 nous enseigne que nous mourons au péché dans le baptême, où nous sommes unis à la mort du Christ. Puis au verset 7 il nous est affirmé : « Celui qui est mort est libre du péché. » Si donc on n’est pas encore mort avec Christ dans le baptême, on n’est pas encore libre du péché, on est toujours sous la condamnation. Quand quelqu’un prétend parler par l’Esprit de Dieu, mais que cette personne dit qu’il suffit de croire en Jésus pour être sauvé et que le baptême n’a rien à voir avec le salut, vous pouvez être certain que cette personne ne parle pas par l’Esprit de Dieu.

La Bible nous enseigne que l’ancienne alliance, contenue dans l’Ancien Testament, n’est plus en vigueur, ayant été remplacée par la nouvelle alliance inaugurée avec le sang de Christ. Hébreux 8.6,7 et 13 nous disent : « Mais maintenant, (Jésus) a obtenu un ministère d’autant supérieur qu’il est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde…En disant : une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne. » Selon Colossiens 2.14, c’est lors de la mort de Jésus que l’Ancien Testament a cessé de gouverner la vie des hommes : « Il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix. » De nombreux passages bibliques répètent et expliquent davantage ce principe. Ainsi, vous pouvez savoir que lorsqu’un soi-disant prophète se base sur l’ancienne loi, la loi de Moïse, pour enseigner aux hommes qu’il ne faut pas manger du porc, ou qu’il faut brûler de l’encens pour Dieu, ou jouer des instruments et danser dans son culte, ou observer une fête juive comme la fête de Pentecôte, ou garder le sabbat ou de nombreuses autres pratiques qui sont tirées de la loi de Moïse mais qui ne sont pas enseignées dans le Nouveau Testament, vous pouvez savoir que la personne qui enseigne ces choses n’est pas guidée par Dieu.

Le devoir de vérifier

Vouloir vérifier ce qu’on nous enseigne n’est pas être incrédule envers la Parole de Dieu, c’est une démarche que Dieu approuve, un devoir et une preuve de sagesse. 1 Jean 4.1 dit : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. » Comment pouvons-nous les éprouver ? En examinant leurs enseignements à la lumière de la Bible.

Certains de ces prophètes modernes aiment se faire appeler « apôtres ». Mais il ne suffit pas de se dire « apôtre » ou d’être appelé ainsi par d’autres hommes. En Apocalypse 2.2 le Seigneur Jésus a félicité l’Église dans la ville d’Éphèse en ces termes : « Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs. »

Ne soyons pas naïfs et crédules au point de nous laisser tromper par toute personne qui croit ou qui prétend avoir entendu la voix de Dieu. Appliquons les tests que Dieu a donnés à son peuple Israël pour reconnaître les faux prophètes. Si nous voyons des miracles ou prédictions ratés, ou si nous voyons des conflits entre la Parole de Dieu et le message du prophète, sachons qu’il n’est pas de Dieu.

Ne pas s’attendre à de vrais prophètes

Nous ne devons même pas nous attendre à de nouvelles révélations de la part de Dieu. Pourquoi ? Parce que Dieu a déjà donné une révélation parfaite de sa volonté. Il l’a fait au temps des apôtres au premier siècle. En Jean 16.13 Jésus a fait une promesse à ses apôtres : « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de Vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. » Selon Jésus, le Saint-Esprit conduirait les apôtres dans toute la vérité. Jésus est fidèle à ses promesses, et il a certainement tenu la promesse qu’il a faite ici. Toute la vérité dont l’homme a besoin pour être sauvé et mener une vie agréable à Dieu a été révélée du vivant de ces hommes qui ont suivi Jésus.

C’est ainsi que l’apôtre Paul pouvait dire aux anciens de l’Église d’Éphèse en Actes 20.27 : « Je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher. » Ce message était capable de sauver les hommes. Romains 1.16 dit que l’Évangile était « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ».

Un autre Évangile, un Évangile modifié par les hommes, n’aurait plus ce pouvoir de sauver. On voit clairement dans les propos de Paul en 1 Corinthiens 15.1,2 que si l’on changeait l’Évangile, il ne sauverait plus : « Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. » En Galates une malédiction est prononcée sur quiconque annoncerait un Évangile s’écartant de celui que les apôtres prêchaient. Peu importe si cet Évangile modifié est accompagné de miracles. Paul dit en Galates 1.8 : « Quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ! » (c’est-à-dire, maudit).

Non seulement on n’a pas besoin de prophète moderne pour apporter un changement quelconque à l’Évangile prêché par les apôtres, on n’en a pas besoin pour nous transmettre de nouveau par inspiration ce qui a été enseigné au premier siècle. L’Évangile n’a jamais été enlevé de la terre, de sorte que Dieu ait besoin de susciter d’autres personnes pour l’écrire de nouveau. Dieu a promis de veiller sur sa parole pour la préserver, et il n’a pas besoin de révéler le même message pour une nouvelle génération. Jésus lui-même dit en Matthieu 24.35 : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » La même vérité est affirmée en 1 Pierre 1.23-25 : « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. Car toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche, et la fleur tombe, mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile. »

Puisque la foi chrétienne a été révélée dans sa totalité au temps des apôtres, et puisque Dieu fait que sa Parole demeure pour toujours, Jude a pu exhorter les chrétiens, dans le troisième verset de son épître, à « combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes ».

Ne pas admettre d’exception pour « les petites prophéties »

En disant qu’il n’y a pas besoin de nouvelles révélations, ne faisons pas d’exception pour ce qu’on pourrait appeler les « petites prophéties », ou les révélations qui ne semblent pas présenter de danger de fausse doctrine.

Qu’est-ce qu’on veut dire par « petites prophéties » ? Certains prétendent que Dieu leur parle tous les jours, non pas pour leur faire connaître de nouvelles vérités éternelles, mais pour les guider ou pour leur permettre de mieux convaincre les hommes du péché. Selon certaines personnes Dieu leur donne souvent des messages tel que : « La personne qui est devant toi va accepter l’Évangile », ou : « Quelqu’un dans cette foule a mal au ventre », ou : « Il y a un frère dans l’Église qui a beaucoup perdu à la loterie. » On associe parfois ce genre de prophétie à ce qui est décrit en 1 Corinthiens 14.24,25, où Paul dit : « Si tous prophétisent, et qu’il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous, les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous. » N’oublions pas, cependant, que le passage que nous venons d’entendre se trouve dans le même contexte que les versets où Paul dit que ces dons miraculeux étaient temporaires, destinés à disparaître quand la révélation parfaite serait donnée. C’est de ce don de prophétie que Paul parlait quand il dit en 1 Corinthiens 13.8 que « les prophéties prendront fin ». Prophétiser, c’est parler de la part de Dieu par inspiration. Un prophète n’obtient pas son message par une étude des Écritures ; il le reçoit directement de Dieu. Il n’y a pas un grand don et un petit don de prophétie, selon la nature des messages. Il n’y a pas une sorte de prophétie qui a pris fin et une autre sorte qui doit continuer.

Quand on pense que Dieu continue, voire qu’il doit continuer de s’exprimer par des prophètes vivants, on s’expose à deux grands dangers. D’abord on minimise le pouvoir de la Parole écrite de Dieu de toucher les cœurs. La même réaction décrite en 1 Corinthiens 14, où l’homme est convaincu et jugé et sent que les secrets de son cœur sont, dévoilés peut être produite par la simple prédication de la vraie Parole de Dieu, telle que nous la trouvons dans la Bible. Hébreux. 4.12 nous le dit : « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. » En Néhémie 8.9 nous voyons qu’une simple lecture de la loi de Dieu avait convaincu le peuple d’Israël de leurs péchés au point qu’ils coulent des larmes. « Tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi. » Il n’est pas rare que quelqu’un dise à l’un de nous qui prêchons la Bible : « On dirait que tu as vu tout ce qui se passe dans ma vie », ou : « Pourquoi as-tu fait un sermon pour moi seul ? », tandis qu’en fait, le prédicateur n’était pas au courant des problèmes privés de ses auditeurs. Il ne faisait que proclamer le conseil de Dieu contenu dans la Bible. Le Saint-Esprit convainc les hommes en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement, comme Jésus l’a dit en Jean 16.8-11, mais le Saint-Esprit le fait au moyen des Écritures qu’il a poussé des hommes à écrire. Ceux qui insistent sur la nécessité des révélations modernes déprécient toujours la Bible, qu’ils l’avouent ou pas. Ils pensent que la Bible est insuffisante.

Le deuxième danger que l’on court quand on pense que Dieu continue de s’exprimer par des prophètes vivants, quand on fait croire qu’il y aura au moins un ou deux, sinon de nombreux prophètes dans chaque assemblée de chrétiens, c’est qu’on encourage les croyants à commettre un très grand péché aux yeux de Dieu : celui de dire au nom de Dieu ce que Dieu n’a pas dit. L’Éternel dit au temps de Jérémie : « J’en veux aux prophètes qui prennent leur propre parole et la donnent pour ma parole » (Jérémie 23.31). Dieu dit en Deutéronome 18.20 : « Le prophète qui aura l’audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point commandé de dire… ce prophète-là sera puni de mort. » En Jérémie 14.14 l’Éternel dit :

« C’est le mensonge que prophétisent en mon nom les prophètes ; je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d’ordre, je ne leur ai point parlé ; ce sont des visions mensongères, de vaines prédictions, des tromperies de leurs cœurs, qu’ils vous prophétisent. »

Les témoignages abondent concernant les prophéties dans les Églises aujourd’hui qui ne sont pas justes, ou que « le prophète » a reçues par des moyens naturels (c’est-à-dire il a vu, ou quelqu’un lui a dit ce qu’il prétend avoir appris par révélation de Dieu). Ils savent au fond d’eux-mêmes que ce sont leurs propres idées qu’ils présentent comme des prophéties. Les idées peuvent être bonnes, mais ceux qui les disent savent qu’ils ne sont pas en train d’exercer un don de prophétie.

Nous n’aimons pas que l’on prenne notre nom pour dire ce que nous n’avons pas dit. Combien plus nous devons nous garder d’agir ainsi à l’égard de Dieu.

Conclusion

Mes amis, 2 Pierre 1.3 dit que « sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété ». 2 Timothée 3.16,17 nous rappelle que toute Écriture est inspirée et nous est donnée « afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre ». Nous avons déjà dans la Bible tout ce dont nous avons besoin pour connaître sa volonté et pour faire son œuvre dans le monde. Les soi-disant prophètes que nous rencontrons n’ont pas leur place dans l’Église aujourd’hui. Ils n’ont pas de tâche à faire, si ce n’est de mettre à l’épreuve notre amour pour la vérité.

Ne soyez donc pas séduits par ceux qui se disent prophètes. Et ne recherchez pas un don qui, dans le plan de Dieu, n’a plus besoin d’exister.

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 1)

Les miracles sont-ils nécessaires

Dans les Églises du Christ, nous parlons de l’importance de restaurer l’Église telle qu’elle nous est décrite dans les pages du Nouveau Testament. Nous cherchons à enseigner uniquement ce qui était enseigné dans l’Église au temps des apôtres. Nous voulons rendre à Dieu un culte qui soit conforme au modèle laissé par les premiers chrétiens. Et nous croyons que même l’organisation de l’Église doit être identique à celle qui est révélée dans la Bible.

Certains, qui sont habitués à voir l’accent mis sur les miracles dans les Églises modernes, s’étonnent de ce que nous ne cherchons pas à restaurer cet élément de la vie de l’Église primitive. En effet, personne ne peut nier que le livre des Actes contient de nombreuses références aux miracles opérés parmi les chrétiens. Ces miracles, ne sont-ils pas nécessaires à une restauration authentique de l’Église du premier siècle ?

Avant d’entamer une réponse, notons que dans la Bible le mot « miracle » a un sens plus restreint que pour beaucoup de lecteurs. Nous ne parlons pas ici de ce qu’on appelle parfois « les petits miracles », ni des œuvres providentielles, mais néanmoins merveilleuses que Dieu fait tous les jours. Dans cet article il s’agit plutôt des « grands miracles » dont nous lisons dans la Bible, les miracles puissants et instantanés attribués aux apôtres et à certains autres chrétiens.

Pour déterminer si les miracles sont toujours nécessaires, il faut définir le rôle des miracles dans l’Église du premier siècle. À quoi servaient-ils ? Plusieurs passages montrent que les miracles étaient des « signes » pour confirmer que l’Évangile était la Parole de Dieu et que les apôtres servaient de porte-parole du Seigneur. Dieu appuyait le témoignage porté par ces hommes. « Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté » (Hébreux 2.3,4). « Et ils s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l’accompagnaient » (Marc 16.20).

Bien des maux furent soulagés par les miracles de Jésus et de ses apôtres. Certainement, la compassion les motivait souvent à faire des miracles. Cependant, la raison fondamentale pour les miracles était de prouver la divinité du Christ et la véracité de ses messagers. Après tout, Dieu est capable d’ôter de la terre toute souffrance et toute maladie d’un seul coup. Bien qu’il soit compatissant, ce n’était pas selon son dessein de faire ainsi. Il visait premièrement la foi, et non la guérison en elle-même.

Ajoutons qu’il n’est pas nécessaire de voir les miracles personnellement pour en être convaincu. En lisant les récits des miracles contenus dans la Bible, nous recevons le même bienfait que les témoins oculaires : la foi. « Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom » (Jean 20.30,31).

Les miracles du premier siècle prouvaient l’inspiration de l’Évangile de Christ. Cet Évangile, dont l’origine divine fut confirmée au premier siècle, est conservé pour nous aujourd’hui dans l’Écriture. Il n’a pas besoin d’être révélé et confirmé de nouveau puisque la foi chrétienne « a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). En lisant ou en écoutant l’enseignement biblique aujourd’hui, on peut être convaincu sans voir des miracles, car « la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10.17).

Dans l’histoire du mauvais riche et du pauvre Lazare, le riche (se trouvant comme Lazare dans le séjour des morts) demande au père Abraham d’envoyer Lazare auprès de ses frères pour les persuader de se repentir. Il pense qu’un tel miracle persuadera ces hommes au cœur dur : « Si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait » (Luc 16.30,31). En disant « Moïse et les prophètes », Abraham se réfère à leurs écrits, puisque Moïse et les prophètes étaient morts depuis des siècles lorsque Jésus racontait cette histoire. Les générations qui ont vécu bien après le temps de Moïse furent obligées d’accepter la loi de Moïse comme authentique, bien qu’elles n’aient pas vu personnellement tous les signes par lesquels Dieu confirma qu’il était son prophète. Ce fait fut établi une fois pour toutes du vivant de Moïse. De même, l’inspiration de l’Évangile fut établie au temps des apôtres. Dieu s’attend à ce que les hommes écoutent sa Parole dans le Nouveau Testament, sans demander des preuves supplémentaires.


Répondons ensuite à des arguments qui sont souvent avancés pour soutenir que les miracles sont nécessaires de nos jours.

1. « Aux temps apostoliques le Saint-Esprit accordait à certains hommes des dons miraculeux. Si le même Esprit est présent aujourd’hui, il accordera les mêmes dons. »

Ce raisonnement est erroné. Le même Père céleste existe aujourd’hui comme toujours, mais il n’est plus en train de créer le monde. Il a fini de créer, mais il n’est pas inactif ; il soutient le monde actuellement par sa même puissance. Nous avons le même Seigneur Jésus que les hommes ont connu au premier siècle, mais il ne mourra plus. Il est mort sur la croix une fois pour toutes. Maintenant il règne et il intercède pour les siens auprès de Dieu. Et le même Esprit Saint vit dans l’Église aujourd’hui, mais il a fini de transmettre la foi chrétienne. Il a fait cela une fois pour toutes. Il n’est pas pour cela « à la retraite » ; il demeure dans les chrétiens pour les fortifier et les aider à vivre dans la sainteté.

La nature de Dieu ne change pas. Il est le même hier, aujourd’hui et éternellement. Mais cela ne veut pas dire qu’il soit obligé de répéter dans chaque génération ce qu’il a fait dans le passé. Il a achevé certains aspects de son œuvre et certaines manifestations de son pouvoir ont déjà servi leur but.

2. « Il faut les miracles pour convaincre les Thomas modernes. Comme Dieu veut que tous soient sauvés, il accordera des miracles pour ceux qui ne sont pas persuadés sans voir. Pour eux la vérité de l’Évangile n’est pas encore prouvée. »

En Jean 11.47,48 et 12.9-11 nous voyons que les principaux sacrificateurs et les pharisiens reconnaissaient les miracles de Jésus. Ils savaient même que Jésus avait ressuscité Lazare d’entre les morts. Ils avaient vu les preuves et elles étaient suffisantes pour convaincre un homme à l’esprit ouvert. Mais au lieu de croire en lui, ces chefs religieux cherchaient un moyen pour arrêter Jésus ou même le faire mourir. Que certains refusent de croire en un fait ne diminue pas la qualité des preuves en sa faveur. Les preuves de l’Évangile sont là, et on peut les examiner.

Ceux qui continuent de nier ce qui a été suffisamment démontré ont généralement d’autres motifs que l’amour de la vérité, et Dieu ne se plie pas devant leurs exigences. Au contraire, il permet aux ouvriers de Satan de faire des miracles pour égarer ceux qui s’intéressent plus aux miracles qu’à la vérité (2 Thessaloniciens 2.9-12).

La vérité de l’Évangile fut prouvée pour tous (qu’ils le reconnaissent ou pas) par la résurrection de Jésus. « Il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts… » (Actes 17.31). Les miracles des apôtres prouvaient, non pas la divinité du Christ, mais l’autorité de ses porte-parole. Y aura-t-il des miracles pour les Thomas modernes ? Non. Dieu considère que sa parole est suffisante pour produire la foi en son Fils (Jean 20.30,31; Romains 10.17).

3. « Les miracles sont nécessaires pour discerner le vrai du faux. »

Un regard autour de nous montre que cela n’est pas vrai. La multiplicité d’Églises montre que les miracles ne permettent pas de savoir qui est dans la vérité. Des groupes aussi divers que les Assemblées de Dieu, l’Église du Christianisme Céleste, l’Église Papa Nouveau, le Renouveau Catholique, et des dizaines d’autres prétendent tous faire des miracles par la puissance de Dieu, mais leurs messages sont éperdument contradictoires.

C’est la Bible seule qui peut nous permettre de distinguer entre l’erreur et la vérité. Satan se sert souvent des miracles pour tromper les hommes (2 Thessaloniciens 2.8-10; Matthieu 24.24; 2 Corinthiens 11.13-15).

4. « Sans miracles, l’œuvre ne sera ni solide ni durable. »

Ce qui est nécessaire pour un travail solide et durable est plutôt des cœurs bons et honnêtes pour recevoir la bonne nouvelle (Luc 8.11-15). Jésus se méfiait des hommes qui étaient attirés surtout par le miraculeux, et il les exhortait à chercher avant tout la parole (Jean 6.26,27).

Les Hébreux avaient témoigné des miracles, mais ils risquaient d’abandonner la foi et négliger leur salut (Hébreux. 2.1-4), raison pour laquelle l’Épître aux Hébreux leur fut envoyée. Les miracles sont-ils nécessaires à une restauration de l’Église du Nouveau Testament ? Non. C’est la Parole de Dieu, enseignée fidèlement, qui crée chez les hommes la foi en Christ, et qui les dirige en tant que chrétiens dans les voies qui plaisent à Dieu.

B. B.
(Dans Vol. 2, No. 2)