La correction spirituelle

Nous sommes gardiens de nos frères

Dans sa jalousie, Caïn tua son frère Abel. Par la suite, Dieu lui dit, sans doute pour l’amener à avouer son crime : « Où est ton frère ? » Caïn répondit : « Je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère ? » (Genèse 4.9). Dans le contexte de l’Église, la réponse à sa question serait : « Si, tu es bien son gardien dans un sens ; tu n’as pas le droit d’être indifférent concernant ce qui lui arrive ; tu as le devoir de l’aider s’il se trouve en danger. » Voilà pourquoi Hébreux 10.24,25 nous dit : « Veillons les uns sur les autres… exhortons-nous les uns les autres. » Les membres de l’Église ont besoin les uns des autres tout comme les membres d’un corps humain ne peuvent vivre s’ils sont séparés du corps. L’apôtre Paul dit que Dieu a fait les corps humains et l’Église de telle manière que « les membres aient également soin les uns des autres » (1 Corinthiens 12.25).

L’aide spirituelle, le suivi, la surveillance bienveillante – quel que soit le terme que l’on veut employer – nous en avons besoin. Parfois, surtout quand nous commettons une erreur dans notre vie spirituelle, nous ne voulons pas de cette aide, mais c’est à de tels moments que l’intervention de nos frères et sœurs en Christ est probablement le plus nécessaire. Généralement, le fait de veiller les uns sur les autres et de s’exhorter mutuellement prend la forme d’enseignements et de prédications dans les réunions de l’Église, de visites amicales chez les uns et les autres, de paroles d’encouragement et d’actes concrets qui allègent les fardeaux en temps de maladie, de deuil, d’échec, ou de perte. Ceux qui sont déjà passés par des épreuves ou des tentations nous fortifient en partageant des leçons apprises et des conseils utiles.

Mais parfois cette aide doit prendre la forme de correction spirituelle. Malheureusement, cette forme d’aide est souvent mal comprise et peu employée dans les assemblées. Pourtant, la Bible enseigne clairement qu’elle est recommandée par Dieu. En plus, la Parole de Dieu nous montre les attitudes à conserver et les étapes à suivre quand il faut corriger un chrétien qui ne se détourne pas d’un péché. La dernière étape, qui, assez souvent, n’est pas nécessaire, est la suspension de toute relation fraternelle avec le coupable. On « s’éloigne » de la personne. Mais avant de considérer le « comment », insistons davantage sur le « pourquoi ». Nous voulons répondre à trois raisonnements qui poussent des Églises à ne pas corriger bibliquement leurs membres qui sont en faute.

Objections :

1. « La correction est contraire à l’amour. L’amour excuse tout. »

Beaucoup ont l’idée que si l’on dit à quelqu’un qu’il a tort, si on lui adresse un reproche public, si on l’exclut de quelque manière que ce soit, c’est qu’on n’a pas vraiment d’amour pour cette personne. On lui fait ce qu’on ne voudrait pas que les autres nous fassent. D’ailleurs, 1 Corinthiens 13.7 dit que « l’amour excuse tout ». Or, personne n’ignore que l’amour est essentiel dans le christianisme et doit toujours primer.

Jésus lui-même a dit : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13.35). Et l’apôtre Jean dit : « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas. Et nous avons de lui ce commandement : Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère » (1 Jean 4.20,21). Bien d’autres versets, en plus de ceux-ci, enseignent que les chrétiens doivent s’aimer les uns les autres.

Malheureusement, l’amour n’est pas toujours compris de la manière qu’il faut. Il est possible de penser que l’on aime quelqu’un tout en lui faisant du mal. Or, aimer quelqu’un c’est toujours vouloir et chercher ce qui est bien pour cette personne. Et le bien-être qu’il faut rechercher pour ceux qu’on aime concerne non seulement leurs besoins immédiats, mais aussi leurs besoins plus lointains, non seulement les besoins physiques et émotionnels, mais aussi ceux qui sont spirituels et éternels.

Un médecin a parfois besoin d’administrer une injection douloureuse qui fait mal dans un premier temps, mais qui est nécessaire pour guérir ou éviter une maladie mortelle. Un parent reconnaît qu’il doit parfois frustrer son enfant en lui refusant quelque chose que l’enfant désire très fort, mais qui, à long terme, lui ferait du mal. Ce n’est pas un plaisir pour le parent de dire « non » à son enfant ou de le punir quand ce dernier a mal agi, mais l’amour pousse le père ou la mère à exercer la discipline. Voilà pourquoi la Bible dit : « Celui qui aime son fils cherche à le corriger » (Proverbes 13.24; voir aussi Prov. 23.13,14). Le fait que « l’amour excuse tout » ne veut pas dire que l’on ferme les yeux sur le péché qui risque de condamner éternellement celui qu’on aime ; « l’amour excuse tout » se réfère plutôt au fait que l’on continue d’aimer malgré les offenses les plus graves et de pardonner au pécheur qui se repent, quel que soit son crime.

Le plus grand mal dans notre vie n’est ni la douleur, ni l’humiliation, ni la privation, ni même la mort physique. Selon la pensée chrétienne, le plus grand de tous les maux, c’est le péché. Il tue spirituellement. Il sépare de Dieu. Il condamne éternellement. C’est la maladie la plus dangereuse, l’ennemi le plus subtil et trompeur. Dans un sens, la « catégorie » de péché en question importe peu. Que ce soit un péché contre la moralité, tel que la fornication ou l’ivrognerie (1 Cor. 5.9-13), un péché contre la paix et l’unité dans l’Église (Tite 3.10) ou un péché contre la vraie doctrine (2 Jean 9-11), il s’agit d’un danger réel qui demande une attention particulière. Voir son frère en Christ s’enfoncer dans le péché sans essayer de le sauver, sans chercher à lui faire comprendre sa situation spirituelle et lui indiquer le moyen d’en sortir, voilà le véritable manque d’amour. La correction spirituelle que l’Église est appelée à administrer ne témoigne pas d’un manque d’amour. C’est tout à fait le contraire.

2. « Étant eux-mêmes pécheurs, les membres de l’Église ne doivent pas juger les autres. »

Un deuxième argument contre la correction spirituelle est que personne n’est en mesure de « juger » son frère. Jésus n’a-t-il pas dit : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés… Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre dans le tien ? » (Matthieu 7.1,3) ?

Ce que Jésus condamne ici n’est pas tout jugement ou tout effort d’aider autrui à se corriger. Jésus reproche l’hypocrisie de ceux qui sont très sévères à l’égard de la moindre faute du prochain tout en étant quasiment aveugles à leurs propres péchés. Il arrive même que la personne qui juge soit coupable à un plus haut degré de la même sorte de péché qu’il condamne chez l’autre. L’orgueil humain fait qu’il soit souvent plus facile de repérer les manquements de ses frères que de faire face à sa propre culpabilité.

La solution à ce problème n’est pas de ne plus chercher à corriger un chrétien qui s’égare. Jésus lui-même précise le comportement à suivre : « Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère » (Matthieu 7.5). L’apôtre Paul, aussi, a enseigné l’importance de l’humilité, tout en faisant la recommandation de redresser les chrétiens qui pèchent : « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté » (Galates 6.1).

3. « La correction éloignerait le coupable encore davantage. »

Certains pensent que si l’Église est exigeante à l’égard des comportements, elle perdra des membres. Ils pensent que si l’on porte à l’attention de toute l’Église un problème de péché dans la vie d’un membre, ce dernier n’aura plus jamais le courage de venir dans l’assemblée. Et si l’on arrive au point de suspendre les rapports fraternels avec lui, ce chrétien sera endurci dans son péché.

Reconnaissons d’abord que Dieu sait mieux que nous ce qu’il convient de faire. Ce n’est pas à nous, avec notre intelligence humaine et donc limitée, de rejeter une pratique qui est clairement ordonnée dans la Parole de Dieu. Qui sommes-nous pour décider que le plan de Dieu n’est pas bon et ne saurait pas être efficace ? En réalité, la correction spirituelle atteint souvent l’objectif d’amener le chrétien égaré à la repentance. En fait, elle est souvent la seule chose qui puisse lui faire voir la gravité de sa situation spirituelle. Elle « semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais [elle] produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice » (Hébreux 12.11).

Dans certains cas, à cause de l’orgueil ou la dureté de cœur du frère qui pèche, l’Église n’arrive pas à l’amener à se repentir. Cela ne veut pas dire que la correction spirituelle a été en vain. Elle a d’autres valeurs, en plus de son potentiel de sauver un membre qui s’égare.

Deux autres raisons pour la correction spirituelle :

1. Protéger la santé spirituelle de l’Église.

En 1 Corinthiens 5 l’apôtre Paul consacre tout un chapitre au besoin d’exercer la discipline dans l’Église de Corinthe. Un membre de l’assemblée commettait l’adultère avec la femme de son père. Selon Paul, même les païens ne faisaient pas de telles choses. Mais face à cette situation l’Église ne réagissait pas, et Paul l’exhorte clairement : « Que celui qui a commis un tel acte soit ôté du milieu de vous ! » (1 Corinthiens 5.2). Une motivation pour cette mesure est, bien sûr, le salut du frère coupable (« afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus » – v. 5). Mais une autre raison est évoquée par l’image du levain (vs. 6-8). Tout comme la levure que l’on met dans la pâte de farine a un effet important de fermentation sur toute la pâte, de même le péché que l’on tolère dans l’Église a une forte influence de corruption spirituelle et morale. Les membres de l’Église voient les péchés des autres chrétiens, que ce soit le péché sexuel, l’ivrognerie, l’idolâtrie, le manque de générosité, l’indifférence, la corruption/la fraude ou les paroles méchantes qui blessent et qui sèment la division. Ils voient que l’Église ne fait rien pour corriger ces personnes – aucun avertissement, aucune marque de désapprobation. Et ils tirent la conclusion que ces péchés ne constituent pas de danger spirituel. Ils sont attirés par la facilité et le plaisir du péché. Ils ne reconnaissent plus qu’ils ont été appelés à « sortir » du monde et à vivre dans la sainteté. Ils oublient que « les injustes n’hériteront pas le royaume de Dieu » (1 Corinthiens 6.9) et que « si, après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première » (2 Pierre 2.20). Voilà pourquoi nous avons des recommandations telles que : « Exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché… Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés » (Hébreux 3.13; 12.15). Même si le chrétien qu’on cherche à corriger ne se repent pas, les mesures prises par l’Église pour le corriger ne sont pas pour rien. Ces mesures peuvent aider d’autres chrétiens à reconnaître le danger et à éviter de suivre l’exemple du pécheur.

2. Protéger la réputation de l’Église.

Il y a une autre valeur de la correction spirituelle, même là où le frère en faute ne revient pas au Seigneur : elle permet de sauvegarder la réputation de l’Église aux yeux du monde. Il est vrai que l’Église est composée d’êtres humains faibles et pécheurs. On dit parfois que c’est un hôpital pour soigner des pécheurs et non pas un musée pour étaler des « saints ». Néanmoins, nous sommes « appelés à être saints » (Romains 1.7) ; notre lumière doit luire « devant les hommes, afin qu’ils voient [nos] bonnes œuvres, et qu’ils glorifient [notre] Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5.16). Notre comportement peut déshonorer le nom de Christ ou bien favoriser la conversion des autres à la foi chrétienne (Tite 2.5-10; 1 Pierre 3.1,2). Nous voulons que l’Église soit pure, « afin que l’adversaire soit confus, n’ayant aucun mal à dire de nous » et « afin de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur » (Tite 2.8,10).

Lorsque ceux qui se disent chrétiens se comportent mal, la cause du Seigneur en souffre. Mais la correction spirituelle réduit les dégâts. Quand les non-chrétiens nous accusent à cause des péchés commis par un membre de l’Église, nous pouvons répondre, si le coupable a accepté la correction : « Oui, il a mal fait. Mais il a lui-même reconnu son péché. Il l’a confessé, il a demandé pardon, et il a résolu de ne plus commettre cet acte. » Même si le coupable a refusé de se repentir, l’Église est en mesure de répondre : « Oui, il a mal fait. Mais l’Église n’approuve pas son péché. Les membres ont tout fait pour l’amener à changer de vie. Comme il a refusé, nous avons fini par nous éloigner de lui et ne plus avoir de contact fraternel avec lui jusqu’à ce qu’il renonce à ses mauvaises actions. »

Comment y procéder

Le Seigneur a enseigné en Matthieu 18.15-17 quatre étapes par lesquelles on essaie de ramener un frère de son péché :

(1) « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » Remarquez que si son frère a péché, on ne doit pas se plaindre aux autres ou parler abusivement du frère à son absence. On ne doit pas non plus l’accuser publiquement. Il est possible qu’il ait agi dans l’ignorance. Il est possible que l’on se soit trompé sur la nature de son acte. Il est possible qu’il accepte humblement la correction.

(2) « Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. » Quand le frère qui est en faute ne prend pas au sérieux le reproche ou le conseil d’une seule personne, il est parfois nécessaire d’aller avec d’autres personnes pour l’aider à comprendre la gravité de son état devant Dieu.

(3) « S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église. » On porte le problème à l’attention de toute l’assemblée pour que l’Église adresse des exhortations au coupable dans l’espoir qu’il voie la sagesse collective de l’assemblée et reconnaisse son erreur.

(4) « Et s’il refuse d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. » Les Juifs n’avaient pas de contact amical ou fraternel avec les païens. Les publicains, c’est-à-dire des Juifs qui collectaient des impôts de la part de leurs compatriotes pour les remettre aux oppresseurs romains, étaient vus comme des traîtres à la nation et des apostats en ce qui concerne la foi juive. Les Juifs fidèles n’avaient aucune relation avec eux sauf pour le paiement des taxes. La recommandation de Jésus dans ce passage vise surtout ce manque de contact fraternel ou social et ne sous-entend pas la haine ou le mépris. Cela se confirme par d’autres passages qui décrivent cette mesure :

« Si quelqu’un n’obéit pas à ce que nous disons par cette lettre, notez-le, et n’ayez point de communication avec lui, afin qu’il éprouve de la honte. Ne le regardez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère. » (2 Thessaloniciens 3.14,15)

« Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir de relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. » (1 Corinthiens 5.11)

« Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut ! car celui qui lui dit : Salut ! participe à ses mauvaises œuvres. » (2 Jean 10,11)

Il y a des communautés où la correction d’un fidèle en erreur semble être l’affaire d’un « responsable » plutôt que de toute l’Église locale. On défend au frère en faute de prendre la communion, mais les autres membres continuent souvent de s’associer avec lui comme d’habitude. Pour que la méthode biblique soit efficace, il faut que la correction soit appliquée par toute l’Église et non pas par certains individus seulement. Il ne s’agit pas d’un conflit personnel, mais d’une violation de la volonté de Dieu. Il faut aussi que la communion fraternelle soit riche et profonde. Si, en effet, je n’ai pas avec les frères et sœurs en Christ une relation chaleureuse et intime, si nous ne nous connaissons guère, je ne serai pas très touché par le fait que l’Église s’éloigne de moi. Si, par contre, nous partageons nos fardeaux, nos biens, le travail de Dieu et une amitié sincère, la perte de cette communion fraternelle me fera très mal. Je prendrai plus au sérieux la faute qui m’a fait perdre ce trésor spirituel que je désire vivement retrouver. Cultivons donc le vrai amour fraternel, et sachons le démontrer, même quand notre frère pèche.

B. B.
(Dans Vol. 7, No. 5)

L’avènement du Seigneur et la fin du monde

La grande espérance de tout chrétien, c’est le retour de Jésus, le moment où les morts ressusciteront et les sauvés entreront dans le ciel pour la vie éternelle. Dieu a révélé certaines choses au sujet de ce grand jour pour nous encourager et nous avertir, mais il y a des détails qu’il ne nous a pas fournis. N’ajoutons pas à ce que Dieu a jugé bon de nous faire connaître.

Événements ayant déjà eu lieu

1. Le commencement du règne de Jésus

Après sa mort et sa résurrection, Jésus passa 40 jours encore sur la terre, puis il remonta au ciel (Actes 1).

Assis à la main droite de Dieu, il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds ; le dernier ennemi à être détruit sera la mort (Actes 2.33-35; 1 Corinthiens 15.25,26,54). La mort sera détruite par la résurrection des morts.

Dix jours après l’ascension de Jésus, le Saint-Esprit descendit sur les apôtres, et l’Église ou le Royaume de Dieu fut établie. Trois mille personnes furent baptisées et ajoutées à l’Église en ce jour-là (Actes 2.38,41,47; Jean 3.5). C’est par la nouvelle naissance, le baptême, que l’on entre dans le Royaume, et c’est aussi par le baptême que l’on est ajouté à l’Église.

« Église » vient d’un mot grec qui signifie « ceux qui sont appelés hors du » monde, hors du péché. Ceux-ci sont délivrés de la puissance des ténèbres et transportés dans le Royaume du Fils de son amour (Colossiens 1.13). L’Église, donc, est composée de gens qui sont dans le Royaume.

2. L’Évangile fut prêché partout.

L’Évangile (la bonne nouvelle de la mort de Jésus pour nos péchés, son enterrement et sa résurrection) « a été prêché à toute créature sous le ciel », et l’Église se répandit (Colossiens 1.23; Livre des Actes). La bonne nouvelle devait, en effet, être prêchée partout dans le monde avant la fin (Matthieu 24.14).

3. L’apostasie

L’apostasie devait aussi venir avant l’avènement de Jésus (2 Thessaloniciens 2.1-12). Tomber dans l’apostasie signifie « s’écarter de la vérité ». Le premier chapitre de 2 Thessaloniciens décrit l’avènement du Seigneur, mais le chapitre 2 dit qu’il ne faut pas se tromper : Il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et que l’homme de perdition soit révélé. 1 Jean 2.18 dit qu’il y avait déjà au premier siècle beaucoup d’antéchrists, de faux prophètes et de fausses doctrines. L’homme de perdition n’est peut-être donc pas un seul individu précis. 1 Timothée 4.1-4 nous prévient que « dans les derniers temps quelques-uns abandonneront la foi… », et 2 Timothée 4.1-3 nous dit que « les hommes cesseront d’écouter la saine doctrine. » Il faut dire que l’apostasie est un processus qui a apparu depuis très longtemps. Elle est déjà arrivée.

Entre-temps, Dieu est patient

Dieu retarde l’avènement de Jésus, « ne voulant pas qu’aucun périsse, mais… que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3.8-10,15).

Jésus a dit qu’il y aurait des persécutions, des famines, des guerres et de faux prophètes qui essayeraient de faire perdre les saints, mais ce ne seraient pas les signes de la fin (Matthieu 24.5-14). En parlant de son retour, il ajouta : « Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul » (Matthieu 24.36).

Événements à venir

1. L’avènement du Seigneur

L’avènement veut dire « la venue », « l’arrivée », « le retour de Jésus ». Ce n’est pas la même chose que l’enlèvement, mais lors de son avènement, certaines choses, y compris l’enlèvement, vont se produire.

En Jean 14.2b,3 Jésus dit : « Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. »

Il a promis ressusciter au dernier jour ceux qui croiraient en lui (Jean 6.40,54; 11.24; Matthieu 25.31). 1 Corinthiens 15.22-26 dit : « Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement. Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » Quand Jésus ressuscitera tous les morts, et que tous auront revêtu l’immortalité, la mort sera vaincue ; elle ne sera plus (v. 54). Ce sera la fin.

L’avènement du Seigneur est décrit pour les justes, afin de les consoler :

Jésus descendra du ciel, au signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, à la dernière trompette (1 Thessaloniciens 4.16; 1 Corinthiens 15.51-53). Les morts en Christ ressusciteront avec un corps immortel. Les vivants en Christ seront changés en un instant, en un clin d’œil, revêtus d’un nouveau corps incorruptible (1 Corinthiens 15.51,52). Les ressuscités et les vivants en Christ seront enlevés ensemble à la rencontre du Seigneur dans les airs. Ainsi, ils seront toujours avec le Seigneur. (1 Thessaloniciens 4.17).

Matthieu 24.31 décrit globalement cet événement de la manière suivante : « Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. » Selon les versets 39-42, jusqu’à ce moment, personne ne se doutera de rien ; comme au temps de Noé, ils seront occupés à leurs affaires mondaines. D’entre deux hommes dans un champ, « l’un sera pris et l’autre laissé ». Cela ne veut pas dire que l’autre sera laissé sur terre pendant mille ans, mais dans le premier triage, dans les premiers instants de la venue de Jésus, il sera laissé parce qu’il n’est pas parmi les saints (voir son cas en bas). Quand 1 Thessaloniciens dit que les morts en Christ ressusciteront premièrement, c’est par rapport aux vivants en Christ. Ceux qui seront encore en vie ne laisseront pas les morts en arrière. Avant que les vivants soient pris, les morts en Christ ressusciteront, et puis les deux groupes de saints seront enlevés ensemble à la rencontre du Seigneur dans les airs. Dans tout cela Jésus lui-même ne met pas pied sur terre.

L’avènement du Seigneur est aussi décrit pour ceux qui ne sont pas prêts, non pas pour les consoler, mais pour les mettre en garde.

Matthieu 24.30 : « Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. » 2 Thessaloniciens 1.6-10 dit : « Le Seigneur apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile. Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. »

Jean 5.28,29 : Les justes et les injustes seront ressuscités : « Tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. »

2. La terre et les cieux seront brûlés

2 Pierre 3.6,7 : « Le monde ancien a été détruit, submergé par l’eau, mais le ciel et la terre actuels sont tenus en réserve par la même parole de Dieu pour être détruits par le feu. »

2 Pierre 3.10,12 : « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés (enflammés) se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. »

Psaume 102.26-28 : « Tu as anciennement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains, ils périront, mais tu subsisteras ; »

Matthieu 24.35 : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »

3. Le jugement

Apocalypse 20.11,12 : « Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus… et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Chacun fut jugé selon ses œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres. »

Le jugement n’aura pas lieu sur la terre, qui sera détruite, mais devant le trône de Dieu.

Matthieu 25.31-46 : « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs… Il dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde », … car vous avez fait du bien envers votre prochain. Ensuite, il dira à ceux qui seront à sa gauche : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges »,… car vous n’avez pas fait le bien. « Ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. » Apocalypse 20.15 : « Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. »

Selon Apocalypse 21.8, les lâches, les incrédules (incroyants), les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, seront dans l’étang de feu. Quand l’Apocalypse 20.14. nous dit que « la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu », c’est une manière figurée de signaler que la mort ne sera plus ; la même vérité est enseignée en 1 Corinthiens 15.24-26,54,55.

Ensuite viendra la fin, où Jésus remettra le royaume à son Père, après avoir détruit toute autorité, toute puissance et la mort. Alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous (1 Corinthiens 15.24-28)

4. Les nouveaux cieux et la nouvelle terre

Comme nous l’avons vu, Jésus dit qu’il est allé nous préparer une place, pour que là où il sera, nous y soyons aussi (Jean 14.2,3). Conscients de la destruction future de notre terre et nos cieux, « nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera » (2 Pierre 3.13). Apocalypse 21 et 22 décrit cette nouvelle demeure des saints comme étant avec Dieu (21.3) ; la mort ne sera plus, il essuiera toute larme ; plus de deuil, ni cri, ni douleur (21.4) ; la gloire de Dieu et de l’Agneau l’éclairera (21.23) ; plus de nuit (22.5) ; rien d’impur n’y entrera, ceux-là seuls qui sont écrits dans le livre de vie y entreront (21.27).

Jésus ne reviendra donc pas sur la terre pour établir un royaume et régner pendant mille ans, et les hommes n’auront pas de seconde chance de se repentir.

Jésus dit à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18.36). Jésus avait dit que ses disciples seraient dans le monde, mais n’étaient pas « du monde ». De même, son royaume serait dans le monde, mais pas de la même nature charnelle que les royaumes des hommes.

Jésus règne déjà, depuis sa résurrection. Il dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans les cieux et sur la terre » (Matthieu 28.18). Le royaume de Christ existe sur terre depuis le premier jour de la Pentecôte après sa résurrection. Les hommes deviennent citoyens de ce royaume quand ils obéissent à l’Évangile.

Il n’y aura pas mille ans (ni même un jour) après le retour de Jésus où les gens pourront se repentir. Hébreux 9.27,28 dit : « Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés d’un grand nombre, apparaîtra une seconde fois, sans qu’il soit question du péché (pas pour résoudre le problème du péché), pour ceux qui l’attendent en vue de leur salut. »

Quel doit être notre souci pendant cette période d’attente ?

« Puisque tout va être détruit de cette façon, vous comprenez bien quel doit être votre comportement ! Vous devez avoir une conduite sainte et marquée par l’attachement à Dieu… (FC). C’est pourquoi, bien aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix » (2 Pierre 3.11,14).

« Que le Seigneur augmente de plus en plus parmi vous… cette charité…, afin d’affermir vos cœurs pour qu’ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus avec tous les saints ! » (1 Thessaloniciens 3.12,13).

(Voir aussi : 1 Corinthiens 1.7,8; Phil. 1.6-10; 2.15,16; 1 Jean 3.2,3; 1 Corinthiens 15.58)

Nous voyons que la bonne manière d’attendre le retour de Jésus n’est pas de vendre tous nos biens, nous habiller en soutane blanche et nous rassembler quelque part sur une montagne pour regarder les cieux ! Il faut plutôt obéir à l’Évangile, nous éloigner de l’immoralité et servir fidèlement notre Dieu et notre prochain.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 3)