La réponse chrétienne à la violence islamiste

On parle dans certains milieux de l’islamophobie, c’est-à-dire la haine ou la peur des musulmans, de leur politique ou de leur culture. Un vrai « islamophobe » croirait, par exemple, que tous les musulmans sont des terroristes (ou des terroristes potentiels). Cela est manifestement faux. Des millions de musulmans fidèles sont des gens très aimables, hospitaliers et intègres ; loin de soutenir les actes terroristes, ils les déplorent. Je me rappelle que, le lendemain du 11 septembre 2001, de nombreux voisins, amis et même inconnus musulmans sont venus vers moi en tant qu’américain et chrétien pour me présenter leurs condoléances et exprimer leur rejet total de l’attentat qui avait fait plus de 3 000 victimes.

Loin de nous l’idée de mettre tous les musulmans dans le même sac. Cela n’empêche que l’Islam a un problème de violence religieuse. Bon nombre de ses adhérents prônent des actes terroristes et perçoivent certaines formes de violence comme un commandement divin pour la promotion de leur foi. Comment peut-on contester ce constat, vu le nombre d’organisations musulmanes qui emploient les tactiques violentes ? Parmi les plus connues on peut citer :

  • L’État Islamique, Daech (l’Irak et la Syrie)
  • Al-Mourabitoun (l’ensemble du Sahara)
  • Al-Quaïda au Maghreb islamique (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger)
  • Boko Haram (Nigéria, Cameroun, Tchad, Niger)
  • Les Chebabs (Somalie)
  • Le Hezbollah et le Hamas (Palestine, Syrie, Gaza)
  • Les groupes Taliban (Afghanistan)
  • Ansar al-Charia (Tunisie)
  • Ansar Dine (Mali)
  • Abou Sayyaf (sud des Philippines)
  • Al-Qaïda (Pakistan, Afghanistan)
  • Les mouvements islamiques d’Ouzbékistan et du Turkestan oriental
  • Al-Qaïda dans la péninsule arabique

En 2016 les auteurs de 2 474 attentats terroristes en 61 pays agirent au nom de l’Islam, faisant plus de 21 237 morts. Toutes les autres religions mondiales confondues n’avaient inspiré que quatre attentats.

Quand on pense à l’État Islamique, la violence ne se limite pas aux actes terroristes. On force les minorités religieuses à se convertir ou les « apostats » à revenir à l’Islam au bout de l’épée. Ceux qui refusent sont décapités, voire crucifiés. Les atrocités n’en finissent pas : viols, conscription d’enfants soldats, esclavage sexuel ; les militants justifient tout cela et bien plus par des versets coraniques et des hadiths. L’État Islamique est un monde effrayant qui attire des dizaines de milliers de militants des autres pays, y compris de l’occident, et qui s’exporte pour semer la terreur en dehors de son fief en Irak et Syrie.

La réaction chrétienne

Comment le chrétien devrait-il réagir face à ce phénomène ? Soulignons que notre question concerne bien le chrétien. Le but de cet article n’est pas de recommander telle ou telle politique au gouvernement de la France, des États-Unis ou du Mali. En tant que chrétiens, nous devons nous rappeler que notre vraie patrie est au ciel (Phil. 3.20; Héb. 13.14). Certes, nous devons payer les impôts et obéir aux lois des pays où nous résidons (Rom. 13.1-7; 1 Pi. 2.13-17), pourvu que ces lois ne soient pas en conflit avec les commandements de Dieu (Actes 5.29). Mais nous nous voyons plutôt comme des « étrangers et voyageurs sur la terre » (Héb. 11.13-15). En tant que tels, nous sommes conscients du danger de trop nous mêler à la politique des royaumes de ce monde, et nous évitons de manifester un patriotisme aveugle et passionné en faveur d’un pays et contre l’autre. Après tout, le Dieu que nous servons n’est ni américain, ni arabe, ni européen, ni africain, et nous avons des frères et sœurs spirituels dans tous les pays. Nous avons à défendre la Parole de Dieu et non pas les décisions ou les intérêts d’un gouvernement humain.

Commençons donc par ce qui NE doit PAS être la réaction des chrétiens confrontés par l’extrémisme violent, le terrorisme et la persécution.

La peur ?

Quand on voit venir des ennemis brutaux, la tendance naturelle est d’éprouver une certaine crainte. Mais les chrétiens ne doivent pas se laisser prendre par la peur. Jésus dit en Luc 12.4,5 : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; oui, je vous le dis, c’est lui que vous devez craindre. » Notre vie physique doit se terminer un jour de toute façon ; le plus important n’est pas sa durée, mais notre fidélité. En plus, « notre » vie ne nous appartient même pas à nous, mais au Christ. Gardons notre foi en Jésus ; les hommes, quoi qu’ils fassent, sont incapables de nuire à notre âme éternelle.

Nous ne devons pas nous laisser paralyser par la peur, mais fixer nos regards plutôt sur Dieu. Le monde change du jour au lendemain, et l’avenir est incertain. Les dangers tels que le terrorisme se multiplient, mais « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse » (Ps. 46.2). « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Ps. 23.4).

Ce n’est pas la première fois que le monde ait vu un ennemi aussi agressif que l’extrémisme islamiste, un ennemi qui essaie d’exterminer la foi chrétienne, de faire taire la voix de l’Évangile, de faire disparaître toute trace de l’Église du Christ. Mais Dieu est souverain, et le royaume de son Oint « ne sera jamais détruit » (Dan. 2.44). Le peuple de Dieu devrait avoir assez de foi en lui pour ne pas réagir dans la peur face à l’agression.

Un recours à la force ?

Deuxièmement, notre réaction à l’extrémisme islamiste ne doit pas être caractérisée par un recours à la force. On peut s’attendre à cela de la part des hommes charnels, mais ce n’est pas ce que Dieu attend de nous. Notre rôle n’est pas celui de juge ou de jury. Notre mission n’est pas de tuer (ou de recommander aux autres de tuer) ceux qui se battent contre l’Église de Dieu. On ne peut pas être victorieux dans un conflit spirituel au moyen de la guerre charnelle. « Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses » (2 Cor. 10.4). Les hommes regardent généralement à ce qui frappe aux yeux, mais pour Dieu et pour son peuple, ce conflit n’est pas charnel ; il est spirituel. Ce qui est en jeu n’est pas simplement le contrôle d’un territoire ou la survie d’un régime.

Rappelons-nous que si Dieu voulait mettre fin aujourd’hui à l’État Islamique ou à Boko Haram, il pourrait le faire. S’il est de sa volonté de permettre à des hommes violents de faire pour un temps ce qu’ils veulent, nous n’avons pas à douter de sa sagesse ou à usurper son autorité. Au jardin de Gethsémané, une bande armée est venue pour arrêter Jésus. « Alors ces gens s’avancèrent, mirent la main sur Jésus, et le saisirent. Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira son épée ; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui trancha l’oreille. Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ? » (Matt. 26.50b-54). L’apôtre Pierre était disposé à faire recours à la force, à employer une arme charnelle, mais Jésus lui rappela que Dieu était parfaitement capable d’empêcher son arrestation. S’il ne l’a pas fait, Dieu avait ses raisons. (Heureusement pour nous Dieu n’a pas empêché ces hommes méchants de commettre leur crime, car c’est la mort de cet innocent, Jésus, qui rend possible notre pardon.)

Tout au long de l’histoire Dieu a permis à des hommes méchants de commettre des actes iniques. L’histoire et les Écritures révèlent aussi que lorsqu’il est prêt, Dieu y met fin. Les chrétiens ne devraient pas penser qu’au moyen des armes charnelles ils pourront ou ont besoin de mettre fin aux injustices dans le monde, y compris celles commises par les terroristes islamiques.

Si nous ne devons pas réagir en ayant peur ou en faisant recours à la force, qu’est-ce que la Parole de Dieu nous recommande ?

La foi

Notre réaction à la persécution et le terrorisme devrait manifester une foi solide et profonde en Dieu. Ce qui nous distingue des autres, c’est que nous connaissons Dieu. Nous avons confiance en lui même quand nous ne comprenons pas ce qu’il fait ou pourquoi il le fait. Nous sommes confiants de la victoire parce que c’est Dieu qui se bat pour nous.

La prière

Quand le peuple de Dieu confrontait des situations pareilles dans le passé, sa réaction était de prier, de demander l’aide de Dieu. Lorsque les Ammonites et les Moabites réunirent une armée massive pour attaquer le royaume de Juda, le roi Josaphat mit sa confiance en Dieu : « Ô notre Dieu, n’exerceras-tu pas tes jugements sur eux ? Car nous sommes sans force devant cette multitude nombreuse qui s’avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi » (2 Chron. 20.12). Dieu lui répondit par l’un des prophètes en ces termes : « Ne craignez point et ne vous effrayez point devant cette multitude nombreuse, car ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu… Vous n’aurez point à combattre en cette affaire : présentez-vous, tenez-vous là, et vous verrez la délivrance que l’Éternel vous accordera » (2 Chron. 20.15,17). Et Dieu accomplit bien sa promesse.

Si nous sommes inquiets au sujet des atrocités commises par l’État Islamique et ses partisans, sommes-nous prêts à nous mettre à genoux devant Dieu afin de l’implorer de nous venir en aide ?

Mais ce n’est pas seulement pour nous-mêmes qu’il faut prier. La majorité des victimes des violences commises par les divers groupes islamistes dont nous parlons ne sont pas des chrétiens, mais des musulmans, surtout dans l’État Islamique. Ce sont des musulmans qui sont tués en plus grand nombre, vendus en esclavage sexuel, obligés de vivre dans la peur continuelle. Ces victimes sont des personnes qui ne font de mal à personne. Nous devrions prier pour eux. Il y a bien des cas où le chrétien devrait élever la voix pour défendre la cause des innocents, quelles que soient leur nationalité ou leur religion. « Ouvre ta bouche pour le muet, pour la cause de tous les délaissés. Ouvre ta bouche, juge avec justice, et défends le malheureux et l’indigent » (Prov. 31.8,9).

Nous devrions prier également pour les extrémistes eux-mêmes. Cela n’est pas facile, mais Jésus dit : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Matt. 5.44,45). L’apôtre Paul, lui-même victime de persécution continuelle, écrivit : « Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas… Ne rendez à personne le mal pour le mal » (Rom. 12.14,17). Il dit en 1 Timothée 2.1,4 qu’il faut prier pour tous les hommes et que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés.

Combien de temps passons-nous à prier pour nos ennemis ? Quand nous voyons des reportages à la télé, nous arrive-t-il de prier sur-le-champ pour les innocents qu’on maltraite à travers le monde ? Prions-nous pour ceux qui commettent ces crimes parce qu’ils ne connaissent pas vraiment Dieu ?

La prédication

Notre réaction aux extrémistes islamistes devrait comporter également la prédication. On peut penser que ces personnes sont irrécupérables. Dieu envoya le prophète Jonas pour qu’il prêche aux habitants de Ninive, capitale de l’Empire assyrien, l’oppresseur de son peuple. Jonas ne voulait pas qu’ils se convertissent et que Dieu les pardonne, mais il connaissait le pouvoir de la parole de Dieu pour toucher les cœurs. Voilà pourquoi il a essayé de ne pas se rendre à Ninive. Nous avons le devoir de prêcher l’Évangile à toute la création, y compris les musulmans, y compris même les militants violents.

[Un site Internet a été créé qui peut contribuer à cette mission de faire comprendre aux musulmans l’intégrité et la véracité de la Bible, ainsi que la nécessité de son message concernant le salut. Le site s’appelle www.descenduversnous.com. Le nom du site est tiré de certains versets coraniques qui parlent des révélations de Dieu avant le temps de Mohamed et qui ordonnent aux musulmans d’accorder à ces révélations le même respect qu’ils accordent au Coran : «  Dites  : Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur  : nous ne faisons aucune distinction entre eux  » (Sourate 2, aya 136). Le site contient une centaine d’articles que le visiteur peut lire ou écouter en ligne, ou télécharger en forme de PDF ou de MP3 afin de les étudier hors ligne ou de les partager avec d’autres personnes. Faites connaître ce site à vos connaissances musulmanes.]

Des musulmans qui fuient la violence islamiste ainsi que ceux qui la déplorent de loin sont souvent plus ouverts à l’Évangile. Au lieu d’en avoir peur, nous devrions leur témoigner de la compassion, leur apportant du secours physique et spirituel.

La fermeté

On ne peut pas supposer que le danger que présente le terrorisme islamiste ne concerne que des zones éloignées de nous. Depuis les villes européennes et américaines jusqu’aux villages africains, depuis le Moyen-Orient jusqu’aux Philippines, aucune région du monde n’est à l’abri. Où qu’il soit, le chrétien doit se préparer mentalement et spirituellement pour la possibilité qu’il devienne la cible de terrorisme ou d’oppression à cause de sa foi.

C’est ainsi que Paul et Barnabas ont bien mis en garde les convertis de la Galatie : « Ils retournèrent à Lystre, à Icone et à Antioche, fortifiant l’esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Actes 14.21,22). Les nouveaux chrétiens en Macédoine ont plus tard connu les mêmes épreuves : « Aussi nous glorifions-nous de vous dans les Églises de Dieu, à cause de votre persévérance et de votre foi au milieu de toutes vos persécutions et des tribulations que vous avez à supporter » (2 Thess. 1.4). Paul savait bien qu’en prêchant l’Évangile, il exposait à la persécution ceux qui accepteraient son message, mais il était lui-même un modèle du courage dont les convertis auraient besoin. Il dit : « Je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir… pour le nom du Seigneur Jésus » (Actes 21.13).

Que Dieu nous donne, à vous et à moi, le courage de faire face à la violence islamiste, si le besoin se présente, avec le même esprit que les douze martyrs dans un village d’Alep, en Syrie. Ces croyants syriens évangélisaient dans leur région d’origine, qui était tombée sous le pouvoir de l’État Islamique. Ils avaient eu l’occasion de fuir, mais choisirent de rester afin de continuer de partager la bonne nouvelle.

Après leur arrestation en août 2015, on les partagea en deux groupes. Un premier groupe était constitué d’un homme de 41 ans, qui avait implanté 9 Églises de maison, son fils de 12 ans et 2 membres du groupe âgés d’une vingtaine d’années. Quand le père refusa de renoncer à la foi, les militants saisirent son fils et lui coupèrent les bouts des doigts et le battirent sévèrement, tout en obligeant le père à regarder. Ils lui dirent que la torture ne cesserait que s’il revenait à l’Islam. Quand le père refusa, on le tortura, lui aussi, ainsi que les deux autres hommes. Selon les témoins : « Ils ont été brutalisés puis crucifiés. Ils sont restés sur leurs croix pendant deux jours. Il était interdit de les en retirer. »

Le deuxième groupe a été interrogé dans un autre village. Parmi eux, deux femmes âgées de 29 et 33 ans ont été séparées des six hommes. Refusant de renier Jésus, elles ont déclaré simplement vouloir partager la paix et l’amour de Jésus. Les militants les ont alors violées publiquement. Au cours de leurs supplices, les jeunes femmes n’ont cessé de prier, ce qui eut pour conséquence le déchaînement de violence des bourreaux.

Les huit prisonniers ont ensuite été réunis et placés à genoux avant d’être tués. Ils ont prié et parlé de Jésus jusqu’à leur dernier souffle. Après être décapités, leurs corps ont été mis en croix.

Grâce à une telle fermeté chez de nombreux croyants, l’Église souterraine dans le territoire de l’État Islamique se développe très rapidement. Que nous sachions réagir à la violence extrémiste donc avec la même foi inébranlable, ayant recours à la prière, prêchant toujours la Parole de Dieu, et refusant toujours de renier notre Seigneur.

Adapté d’un discours de Melvin OTEY
(Dans Vol. 16, No. 2)