Fuire la corruption

Dans tous les pays du monde, et particulièrement les pays en voie de développement, la corruption est un problème très réel. C’est un problème pour les gouvernements et les entreprises, mais aussi pour les gens comme vous et moi. La corruption des autres présente des obstacles à nos projets personnels, nous prive des services que nos gouvernements auraient pu nous rendre, augmente les prix que nous payons pour divers articles, et nous dégoûte quand nous voyons les injustices qu’elle provoque. Notre propre participation à la corruption endurcit notre conscience, nous expose à des sanctions telles que le licenciement ou la prison, et nous souille devant Dieu.

Considérez quelques formes que prend la corruption de nos jours :

  • Les demandes d’autorisation, auxquelles il ne manque qu’une signature, restent introuvables sur les bureaux des fonctionnaires, à moins qu’on soit prêt à « faire affaire » avec eux.
  • Les policiers et gendarmes exigent de l’argent des chauffeurs qui ne sont pas en infraction, de l’argent qui, d’ailleurs, n’arrive jamais dans les caisses de l’état.
  • Les chauffeurs offrent de l’argent quand ils sont en infraction pour ne pas avoir à payer une amende plus chère (ou quand ils ne sont pas en infraction, pour ne pas perdre du temps). Ils préfèrent corrompre la police que d’entretenir et assurer leurs véhicules.
  • Les douaniers font payer à des voyageurs qui n’ont rien de taxable dans leurs affaires ou laissent passer des marchandises illégales si le concerné « parle du bon français » (leur donne de l’argent).
  • Les voyageurs cachent les marchandises qu’ils devaient dédouaner.
  • Les candidats aux concours donnent de l’argent à ceux qui corrigent les examens pour qu’ils soient admis, qu’ils soient aptes ou pas.
  • Les employés des auto-écoles font échouer ceux qui ne leur ont pas donné de « pots-de-vin ».
  • Les parents font faire de faux extraits de naissance pour leurs enfants afin de « diminuer leur âge », ou ils fournissent l’extrait d’un autre enfant, pour des raisons scolaires ou professionnelles.
  • L’acheteur de produits emploie de fausses balances pour diminuer le poids de ce qu’il paie par kilo, et le vendeur met du gravier dans ses sacs de café ou de coton pour augmenter le poids de ce qu’il vend.
  • Le ministre ou le directeur d’entreprise détourne des fonds à son compte personnel en Suisse.
  • Le fonctionnaire ou l’employé d’une grande société permet à des amis d’acheter des médicaments avec des bons de pharmacie qui sont destinés uniquement à lui-même et aux membres de sa famille.

Toutes ces actions malhonnêtes sont condamnées par les principes bibliques. Considérez quelques-uns des commandements de la loi mosaïque.

Concernant le commerce et les cours de justice –

« Vous ne commettrez point d’iniquité ni dans les jugements, ni dans les mesures de dimension, ni dans les poids, ni dans les mesures de capacité. Vous aurez des balances justes… » (Lévitique 19.35,36 ; voir aussi Deutéronome 25.13-16 et Proverbes 11.1)

« Tu ne porteras atteinte à aucun droit, tu n’auras point égard à l’apparence des personnes, et tu ne recevras point de présent, car les présents aveuglent les yeux des sages, et corrompent les paroles des justes. » (Deutéronome 16.19; voir aussi Ex. 23.8)

Concernant l’honnêteté et la transparence en général –

« Vous ne déroberez point, et vous n’userez ni de mensonge ni de tromperie les uns envers les autres. Vous ne jurerez point faussement par mon nom, car tu profanerais le nom de ton Dieu. Je suis l’Éternel. » (Lévitique 19.11,12)

Dans le Nouveau Testament Jésus mentionne « la fraude » comme l’un des péchés qui ont leur origine dans le cœur de l’homme et qui le souillent devant Dieu (Marc 7.21,22). Paul précise aussi que l’ancien ou évêque, qui doit servir de modèle pour les chrétiens, ne doit pas être « prêt à gagner malhonnêtement de l’argent » (Tite 1.7, FC).

Beaucoup de corruption serait éliminée si ceux qui se disent chrétiens essayaient de vivre selon la parole de Jésus : « Tout ce que voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes » (Matthieu 7.12). Si nous n’aimons pas que les autres nous mentent, nous escroquent ou nous obligent à payer des services qui sont censés être gratuits, alors nous ne devrions pas agir ainsi à leur égard.

Qui ne sait pas que la corruption est un mal qui met nos pays en retard et qui est condamnable devant Dieu ? On connaît tous le commandement « Tu ne mentiras pas ». Alors pourquoi ce genre de péché est-il si commun ?

On le justifie de plusieurs manières :

  • « Tout le monde le fait. Je serai le seul qui ne pourrai pas jouir des bonnes choses dans la vie. »
  • « On est obligé. Ils vont perdre tout ton temps et tu n’auras toujours pas ce que tu veux. »
  • « Qui pourrait vivre avec le salaire qu’on me paie ? Si l’état veut que je sois honnête, il doit me payer mieux. »
  • « Si tu n’as pas comme connaissances des personnes bien placées qui peuvent t’aider, tu ne pourras jamais avoir du travail sans donner de l’argent. »
  • « Les collègues m’obligent à faire comme eux. »

Il y a ceux qui préféreraient être intègres, mais ils trouvent que c’est difficile. Alors, qu’est-ce qui pourrait aider à résister à la tentation ?

1. Reconnaître que c’est un péché que d’agir des manières que nous venons de décrire. Refusez de justifier le mal par le fait que les autres sont nombreux à le faire. Dieu dit clairement : « Tu ne suivras point la multitude pour faire le mal » (Exode 23.2). « Ne vous conformez pas au siècle présent » (Rom. 12.2). On n’est jamais « obligé » de commettre le péché (1 Cor. 10.13).

2. Reconnaître que celui qui donne et celui qui demande font tous deux partie du problème. Si l’on refusait de prendre les pots-de-vin, ou si l’on refusait de les donner, la pratique serait éliminée.

3. S’armer de patience. Dans beaucoup de situations, on sait que l’on peut obtenir le papier officiel qu’on veut si l’on accepte seulement d’attendre quelques jours. Il ne faut donc pas attendre la dernière minute pour commencer. Très souvent, le policier qui exige de l’argent du chauffeur qui est quand même en règle le laissera partir tôt ou tard sans payer si celui-ci garde son sang-froid et attend. Dans la parabole du juge inique, la veuve n’avait pas d’argent pour corrompre le juge, mais elle avait de la persévérance.

« Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n’avait d’égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de ma partie adverse. Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui-même : Quoique je ne craigne point Dieu et que je n’aie d’égard pour personne, néanmoins, parce que cette veuve m’importune, je lui ferai justice, afin qu’elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête. » (Luc 18.2-5)

4. Refuser de vendre son intégrité pour épargner quelques francs. « Mieux vaut peu, avec la justice, que de grands revenus, avec l’injustice » (Proverbes 16.8). Le chrétien doit savoir que certaines choses valent infiniment plus que l’argent. Beaucoup ont besoin d’apprendre à vivre selon leurs moyens pour diminuer la tentation de chercher un gain malhonnête.

5. Prier. Dieu peut enlever les obstacles posés par les hommes. Ne sous-estimons jamais le pouvoir de Dieu de contrarier les desseins des hommes méchants et de résoudre nos problèmes. Considérez ces paroles de David :

« Ne t’irrite pas contre les méchants, n’envie pas ceux qui font le mal. Car ils sont fauchés aussi vite que l’herbe, et ils se flétrissent comme le gazon vert […] Recommande ton sort à l’Éternel, mets en lui ta confiance, et il agira […] Garde le silence devant l’Éternel, et espère en lui […] Laisse la colère, abandonne la fureur ; ne t’irrite pas, ce serait mal faire […] Encore un peu de temps, et le méchant n’est plus ; tu regardes le lieu où il était, et il a disparu. » (Psaume 37.1,2,5,7-10; voir aussi Psaumes 73 et 49)

6. Être toujours en règle. Il faut toujours avoir tous les papiers nécessaires pour sa personne, son véhicule ou son activité commerciale, et si l’on a commis une faute, il faut reconnaître qu’il est normal de payer l’amende qu’on vous impose. Les ennemis de Daniel voulaient lui faire du mal, « mais ils ne purent trouver aucune occasion, ni aucune chose à reprendre, parce qu’il était fidèle, et qu’on n’apercevait chez lui ni faute, ni rien de mauvais » (Daniel 6.4).

7. Accepter que ce que tu voulais faire puisse ne pas être la volonté de Dieu pour toi. Que ce soit le fait de continuer les études académiques ou d’être admis à la gendarmerie ou comme employé dans une certaine société, tu peux vivre avec contentement dans la fidélité à Dieu sans obtenir ce que tu cherchais. Mais si tu dois faire ce qui est illégal ou malhonnête pour atteindre ton objectif, tu ne vis plus dans la fidélité à Dieu.

Il n’est pas facile dans cette vie de se garder pur, mais c’est à cela que nous sommes appelés. Soyons « le sel de la terre » et « la lumière du monde » qui peut transformer notre société (Matthieu 5.13-16; Philippiens 2.15; Romains 12.2). Chrétiens, cherchez à ressembler au Dieu que vous servez, afin que « vous deveniez participants à la nature divine, en fuyant la corruption qui est dans le monde par la convoitise » (2 Pierre 1.4).

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 6)

Renoncez au mensonge

« Ils ont la langue tendue comme un arc et lancent le mensonge ; ce n’est pas par la vérité qu’ils sont puissants dans le pays […] Que chacun se tienne en garde contre son ami, et qu’on ne se fie à aucun de ses frères ; car tout frère cherche à tromper, et tout ami répand des calomnies. Ils se jouent les uns des autres et ne disent point la vérité ; ils exercent leur langue à mentir. » (Jérémie 9.3-5)

Cette condamnation du peuple de Juda par le prophète Jérémie s’applique très bien à nos temps aussi. Le mensonge est si commun que l’on commence à croire, comme David, que « tout homme est trompeur » (Psaume 116.11). Je connais un prédicateur africain qui, pour empêcher les hommes de nier qu’ils sont pécheurs et ont besoin du salut, leur demande simplement s’ils n’ont jamais menti. Ils sont toujours obligés d’avouer qu’ils sont pécheurs, car dit-il, il n’y a personne qui ne ment jamais.

Pourquoi la pratique du mensonge est-elle si répandue ? Après tout, on reconnaît partout que le mensonge est un mal et que l’on devrait dire la vérité. Beaucoup de ceux qui mentent très facilement savent parfaitement que la Bible nous défend de mentir. Elle est très claire :

« Vous n’userez ni de mensonge ni de tromperie les uns envers les autres. » (Lévitique 19.11)

« Il y a six choses que hait l’Éternel et même sept qu’il a en horreur : les yeux hautains, la langue menteuse, les mains qui répandent le sang innocent, le cœur qui médite des projets iniques, les pieds qui se hâtent de courir au mal, le faux témoin qui dit des mensonges, et celui qui excite des querelles entre frères. » (Proverbes 6.16-19)

« Les lèvres fausses sont en horreur à l’Éternel, mais ceux qui agissent avec vérité lui sont agréables. » (Proverbes 12.22)

« Je vous le dis : Au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée. Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné. » (Matthieu 12.36,37)

« Renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres. » (Éphésiens 4.25)

« Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. » (Apocalypse 21.8)

Pourquoi donc, malgré ces commandements, exhortations et avertissements, le mensonge est-il un péché dont presque tous sont coupables ?

On offre beaucoup d’excuses :

« Tout le monde le fait. » Si tout le monde fait quelque chose, on pense que ça ne peut pas être très grave. Ou bien, qu’il n’est pas possible d’éviter ce péché-là, donc, ce n’est pas la peine d’essayer de l’éviter. Mais si Satan nous dit : « Tout le monde le fait », Dieu nous dit : « Sortez du milieu d’eux et séparez-vous » (2 Corinthiens 6.17), et : « Tu ne suivras point la multitude pour faire le mal » (Exode 23.2).

« J’ai été obligé de le faire. » Être trop honnête peut nous coûter de l’argent ou de l’amitié. Mais toutes nos actions ont des conséquences. Dire la vérité peut nous créer des problèmes pour un temps. Mentir peut nous créer des problèmes pour l’éternité.

« Je ne vois pas le mal dans ce mensonge-là. C’est pour de bons motifs. » Parfois on ment pour faire plaisir à un autre ou protéger quelqu’un, ou faciliter une bonne œuvre. Cependant, la fin ne justifie pas les moyens.

Quelle que soit la raison que l’on donne pour se justifier, le fait de mentir révèle un manque de confiance en Dieu. Il nous dit qu’il ne faut jamais mentir, mais nous pensons savoir mieux que lui. Nous disons, en effet, que Dieu a tort.

Dans un beau parc national, on peut aller en voiture au sommet d’une montagne qui domine une belle vallée en bas. De ce point on voit ce que l’on ne peut pas voir quand on se trouve au fond de la vallée. Par exemple, une bonne route goudronnée qui trace son chemin sous les pins tourne à droite subitement et aboutit là où l’on apporte chaque soir les ordures. Un autre beau chemin passe derrière une colline et aboutit devant un hangar où l’on met les outils de service du parc. Quand on est dans la vallée, on constate que chacune de ces routes est marquée par un panneau qui dit « entrée interdite ». Regardant d’en haut, on sait pourquoi. D’autres routes qui ressemblent beaucoup à celles déjà mentionnées, mènent éventuellement à de belles scènes émouvantes. C’est seulement de sa position donnant sur la vallée qu’on voit la sagesse des indications sur la route. De cette perspective on voit que certaines voies mènent à la beauté et au contentement, tandis que d’autres mènent à la laideur et à la déception. De même, Dieu, créateur de l’homme et de l’univers, de son point d’observation, sait quels chemins mènent à la ruine et au désespoir et il les indique par ses interdictions. Il connaît également les chemins qui mènent au succès et au bonheur, et il guide dans ces voies-là ceux qui désirent le suivre.

Mettons donc notre confiance en celui qui voit tout, du commencement jusqu’à la fin. Écoutons ses conseils, et que chacun dise la vérité à son prochain, tout le temps.

B. B.
(Dans Vol. 2, No. 1)