Le sabbat

« Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements, et ses commandements ne sont pas pénibles. » (1 Jean 5.3)

Bien que l’homme ne veuille souvent pas le reconnaître, les lois de Dieu ne sont pas faites pour l’opprimer, mais pour le bénir. Si les hommes se soumettaient aux commandements de Dieu, tous seraient heureux. Dieu, qui connaît parfaitement l’homme qu’il a créé, donne des lois qui lui conviennent, qui lui feront du bien s’il les respecte.

Ce principe est particulièrement manifeste en ce qui concerne le sabbat. Le mot « sabbat » vient de l’hébreu shabbath et signifie « repos ». Dieu dit aux Israélites en Exode 16.29 : « Considérez que l’Éternel vous a donné le sabbat. » En effet, le sabbat, le jour de repos à observer le septième jour de chaque semaine, était plus qu’un ordre ; c’était un don. Ainsi, Jésus rappela aux Juifs : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat » (Marc 2.27).

L’homme a besoin d’un repos périodique, mais il a souvent le désir de négliger ce besoin réel afin de poursuivre d’autres intérêts, tel que l’argent. Dieu a donc prescrit aux Israélites une loi qui protège l’homme de ses propres tendances dangereuses en lui ordonnant de se reposer chaque samedi.

Comme beaucoup d’aspects de la loi mosaïque, cette loi n’a pas été reprise dans la nouvelle alliance. Et pourtant, plusieurs principes éternels s’y rapportent.

La nature du sabbat

Exode 16.13-30 décrit la première fois dans la Bible où des hommes sont appelés à observer le sabbat. (Il est signifié déjà en Genèse 2.1-3 qu’après avoir créé l’univers, Dieu se reposa et sanctifia le septième jour, mais ces versets ne constituent pas un commandement adressé aux hommes.) Exode 16 décrit la manière dont Dieu a nourri les Israélites qu’il avait délivrés de l’Égypte. Puisqu’ils se trouvaient au désert, Dieu fit tomber du ciel une nourriture spéciale pour les Israélites, la manne. Ils allaient trouver la manne par terre chaque matin, mais Dieu les avertit que le sixième jour ils devaient en ramasser une quantité double, car le septième jour serait le sabbat, consacré à l’Éternel. Le jour du sabbat, il n’y aurait pas de manne, et tous auraient à se reposer.

Quelques semaines plus tard, l’ordre de se reposer le septième jour réapparaît parmi les dix commandements (Exode 20.8-11). Ici, l’ordre est lié au fait que Dieu s’était reposé le septième jour, après son œuvre de création. Évidemment Dieu ne s’est pas reposé dans le sens de récupérer à cause de la fatigue (« C’est le Dieu d’éternité, l’Éternel, qui a créé les extrémités de la terre ; il ne se fatigue point, il ne se lasse point » – Ésaïe 40.28), mais dans le sens de cesser son activité de création après avoir atteint son objectif, et de marquer une pause pour contempler avec plaisir que ce qu’il avait fait de ses mains était « très bon ». En Exode 20, le commandement précise que l’on se souvienne du jour, qu’on le sanctifie, et que l’on ne fasse aucun ouvrage en ce jour.

Exode 31.12-17 reprend le même commandement et ajoute qu’il s’agit d’un signe entre Dieu et les Israélites, une alliance perpétuelle. Il servait à identifier et distinguer Israël comme le peuple sanctifié par l’Éternel.

En Deutéronome 5, les dix commandements sont répétés avant qu’Israël n’entre dans le pays de Canaan. Ici, l’ordre est lié au fait que Dieu avait délivré les Israélites de l’esclavage en Égypte (Deut. 5.12-15). Dieu leur avait donc donné du repos, et le sabbat rappelait cette grâce.

Le commandement était très général : « Tu ne feras aucun ouvrage » (Exode 20.10). Une précision s’ajoute en Exode 35.3 : « Vous n’allumerez point de feu, dans aucune de vos demeures, le jour du sabbat. » On ne devait pas non plus faire la cuisine le jour du sabbat, mais plutôt préparer ses repas la veille (Ex. 16.23). Dieu ordonna également une sainte convocation (Lév. 23.3) ; on offrait en sacrifice deux agneaux (Nb. 28.9), et l’on remplaçait les pains de proposition dans le tabernacle (Lév. 24.5-8).

Au temps de Jésus, la tradition juive avait ajouté beaucoup de lois relatives au sabbat, ce qui mettait Jésus très souvent en conflit avec les chefs religieux. Ceux-ci avaient désigné au moins 39 catégories d’activités comme étant défendues, y compris le fait de semer, moissonner, lier des gerbes, laver de la laine, faire un nœud, défaire un nœud, faire deux points (en couture), écrire deux lettres, éteindre un feu, transporter un objet d’une propriété à une autre, etc. En Matthieu 12.1-7, les disciples de Jésus furent accusés d’avoir violé le sabbat parce qu’ils avaient arraché des épis pour manger en traversant un champ. Le Seigneur dit, pourtant, qu’ils étaient « innocents », car ils n’avaient violé qu’une tradition humaine, et non pas un commandement divin. (Le roi David, par contre, avait mangé ce qu’il ne lui était pas permis de manger selon la loi de Dieu, mais les chefs juifs ne condamnaient pas son action.) Jésus, le Seigneur, était maître du sabbat, et mieux qualifié que tout homme de définir ce qui était réellement interdit par le commandement de ne pas travailler. Il n’était pas, par exemple, interdit de faire du bien en guérissant un malade le jour du sabbat (Marc 3.1-6; Luc 13.10-17; 14.1-5; Jean 5.1-18). Les restrictions ajoutées à la loi du sabbat sont un exemple de ce dont Jésus accusait les docteurs de la loi : « Vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et vous n’y touchez pas vous-mêmes de l’un de vos doigts » (Luc 11.46).

Les principes moraux et spirituels

Le jour du sabbat était un jour sanctifié, consacré entièrement à Dieu. Les autres préoccupations de la vie devaient attendre pour que l’on puisse honorer Dieu de façon spéciale. Bien que le sabbat ne soit pas une obligation chrétienne et que Dieu n’ait pas désigné un jour dans la semaine où nous devons prendre notre repos, il nous demande, à nous aussi, de consacrer du temps au Seigneur (par la prière, l’étude, l’évangélisation, le service aux autres, etc.) et de nous réunir avec l’Église chaque dimanche.

Le fait de s’abstenir du travail et consacrer un jour sur sept à Dieu, et à Dieu seul, demandait de la confiance en Dieu pour certaines personnes. Il y a des moments dans la vie où l’on craint des pertes financières si l’on saute un jour de travail. La loi était pourtant claire : « Tu travailleras six jours, et tu te reposeras le septième jour ; tu te reposeras, même au temps du labourage et de la moisson » (Ex. 34.21). Dieu voulait que les hommes lui fassent confiance, plutôt que de chercher leurs intérêts immédiats. Ils les béniraient. Ainsi, Dieu dit par le prophète Ésaïe :

« Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, si tu fais du sabbat tes délices, pour sanctifier l’Éternel en le glorifiant, et si tu l’honores en ne suivant point tes voies… je te ferai monter sur les hauteurs du pays, je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père. » (Ésa. 58.13,14)

Le temps de repos et de la sainte convocation ne devait pas être négligé.

Dieu n’a pas fixé un jour de repos pour les chrétiens, mais nous ne devons pas négliger le repos et « les saintes convocations » non plus. Jésus disait à ses disciples de se reposer (Marc 6.31). Tout comme les Juifs, nous devons avoir suffisamment de confiance au Seigneur pour lui donner ce temps, même en période de moisson pour les cultivateurs, en période d’examens pour les élèves, en période de fête pour les tailleurs, etc.

Le quatrième des dix commandements insiste beaucoup sur le fait qu’un homme devait non seulement s’abstenir de travailler lui-même le jour du sabbat, mais aussi permettre à sa famille, ses serviteurs, et même ses animaux de se reposer (Deut. 5.14,15). Exode 23.12 dit « Mais le septième jour, tu te reposeras, afin que ton bœuf et ton âne aient du repos, afin que le fils de ton esclave et l’étranger aient du relâche. » Les Israélites avaient été opprimés en Égypte. Ils ne devaient pas opprimer les autres, mais reconnaître le besoin de repos qu’éprouvent tous les hommes. L’employeur chrétien, aussi, doit considérer les besoins de ses employés (Colossiens 4.1).

La réalité dont le sabbat était l’ombre

En partie parce que le sabbat figure parmi les dix commandements, certains croyants pensent que le commandement d’observer le sabbat s’est toujours appliqué à toute l’humanité, y compris les chrétiens. Pour soutenir cette idée ils font remarquer que ce commandement est décrit comme une alliance « perpétuelle », « un signe qui devra durer à perpétuité » (Ex. 31.16,17).

Le contexte de ces termes « signe » et « alliance » montre, pourtant, qu’il ne s’agit pas d’un devoir qui concerne tous les hommes. Il est bien dit que c’était un signe entre les enfants d’Israël et Dieu. Ézéchiel 20.12 indique aussi que le sabbat était un signe entre Israël et Dieu « pour manifester la relation qui les unit à moi et leur rappeler que moi, le Seigneur, je les consacre à mon service » (Français courant). Si le sabbat est une loi que toute l’humanité est censée observer, en quoi peut-il constituer un signe entre Dieu et Israël ? D’ailleurs, ceux qui ont vécu avant Moïse n’ont pas connu cette loi, puisque c’était au mont Sinaï que Dieu « fit connaître » à Israël son saint sabbat (Néhémie 9.13,14).

En quel sens le sabbat était-il alors à durer « à perpétuité » ? Dans le même sens que la circoncision (Gen. 17.13), le temple (2 Chroniques 7.16), le sacerdoce (Exode 12.14), la Pentecôte (Lév. 23.21), les holocaustes (Ex. 29.42), les lampes du tabernacle (Lév. 24.3,4), et l’encens (Ex. 30.8) étaient tous « à perpétuité », puisque la même expression est appliquée à toutes ces choses. Au lieu de signifier « sans fin », ce terme en hébreu désigne tout ce qui doit durer pour une longue période de temps indéterminée. Toutes ces choses devaient continuer jusqu’à ce que Dieu annonce leur fin.

Le sabbat était limité aux Juifs, mais même les Juifs ne sont plus obligés de le garder, puisque le Christ a effacé l’acte qui l’ordonnait, le clouant à la croix.

« Il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix… Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats : c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ. » (Colossiens 2.14,16,17)

De quoi alors le sabbat était-il une ombre ? C’est l’auteur de l’Épître aux Hébreux qui en donne la réponse. Après avoir comparé le repos hebdomadaire du sabbat au repos donné aux Israélites dans le pays de Canaan au temps de Josué (Héb. 3.16–4.8), il déclare :

« Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu… Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance. » (Héb. 4.9,11)

Dieu donna la loi du sabbat pour bénir son peuple, Israël, mais il a préparé un repos plus parfait, céleste et éternel pour ses enfants. Soyons donc fidèles afin de pouvoir bénéficier de ce que Dieu veut nous donner. Beaucoup d’Israélites n’ont pas pu entrer dans leur terre promise. Que nous ne suivions pas leur exemple. C’est le moment de travailler et de persévérer. Mais notre sabbat, le repos éternel nous attend.

B. B.
(Dans Vol. 11, No. 1)


Voir aussi Le jour du Seigneur

«Une place et un nom préférables à des fils et à des filles»

Le désir de faire des enfants

Cela fait plusieurs années maintenant, mais je me la rappelle clairement, même aujourd’hui – la voix peinée d’un frère en Christ qui s’apprêtait à abandonner son épouse stérile afin de se lier à une autre femme. Conscient de la culpabilité de l’acte qu’il posait, mais excessivement frustré par son épreuve, il s’exclama : « D’abord, je suis pauvre ; et en plus, je n’ai pas d’enfants. Je ne peux plus le supporter ! »

Pourquoi vouloir des enfants à ce point-là ? Les raisons sont nombreuses. Les enfants apportent souvent une joie profonde. Leur beauté, leur innocence, leurs rires, leur amour sans façon, leur besoin d’être aimés et protégés, et beaucoup d’autres traits nous attirent et suscitent en nous des sentiments de tendresse et de générosité. Nous voulons des enfants pour les aimer, et cela est bon et normal, et presque universel. Selon les croyances et les valeurs de la société dont nous faisons partie, d’autres facteurs peuvent renforcer le désir de faire des enfants. La femme qui n’est pas capable de prendre grossesse et porter à terme un enfant peut être peinée autant pour son mari que pour elle-même, car elle veut lui donner le plaisir d’être un père. Malgré ses assurances au contraire, elle peut croire qu’il l’aimerait davantage si elle arrivait à lui donner des enfants. Quand la faute est chez l’homme, il peut avoir le sentiment que sa masculinité est mise en cause, et que, compte tenu de son infertilité, il est « moins homme ». Le fort désir de petits-enfants chez les parents d’un couple frappé par la stérilité représente une pression supplémentaire, surtout si les « grands-parents en attente » n’ont pas d’autres enfants qui puissent satisfaire leur désir de petits-enfants. (Si, par contre, le frère de celui qui n’arrive pas à leur donner des petits-enfants en fait, le problème de favoritisme et de jalousie risque de se poser.) Dans les sociétés plus traditionnelles, on veut des enfants aussi pour qu’ils aident aux travaux champêtres.

Certains veulent des enfants pour ne pas être isolés et sans soutien dans leur vieillesse. D’autres s’attachent à des croyances selon lesquelles les descendants sur terre servent les ancêtres déjà disparus. Avec de telles idées, il ne faut absolument pas que la lignée s’arrête, car le bonheur dans l’au-delà dépend de ceux qui resteront. D’autres encore craignent surtout le mépris et la moquerie de leurs voisins.

Les tentations suscitées par la stérilité

L’absence d’enfants dans un foyer où ils sont très voulus fait souffrir sur le plan émotionnel d’un désir profond qui n’est jamais satisfait, surtout si des grossesses qui offrent de l’espoir se terminent à chaque fois par de fausses couches. On lutte avec des sentiments d’insécurité, d’échec, ou même de culpabilité. La fête des Mères ou la fête des Pères, la fierté d’un(e) ami(e) à l’égard de son propre enfant, et même les questions bien intentionnées de la part des connaissances qui veulent savoir quand le couple compte faire un enfant – toutes sortes de situations innocentes finissent par réveiller la douleur des couples sans enfants.

Cet état des choses constitue une sérieuse épreuve de la foi de ces couples. Satan se sert souvent de la situation pour les faire tomber dans le péché. Nous avons déjà évoqué le cas d’un frère qui a délaissé sa femme afin de trouver une autre qui pourrait lui donner un enfant. Parfois, les parents du mari d’une femme stérile mettent une pression sur lui afin de renvoyer son épouse, ou (au moins en Afrique) d’en prendre une deuxième. Pareillement, les parents d’une femme dont le mari ne peut pas la rendre enceinte essaient souvent de pousser leur fille à trouver un autre mari. Encore, certains célibataires, voulant à tout prix avoir des enfants, mais n’ayant pas encore eu la possibilité de se marier, trouvent préférable de faire des enfants dans la fornication que de ne pas en faire du tout.

En plus des tentations au divorce, au péché sexuel, ou à la polygamie, il y a d’autres dangers. L’Ancien Testament mentionne souvent un faux dieu adoré par les voisins des Israélites, un dieu du nom de Baal. C’était un « dieu de fertilité », censé offrir de bonnes récoltes, la multiplication du bétail, et bien sûr, des enfants. Les Israélites se rendaient trop souvent infidèles envers l’Éternel par la participation au culte de Baal et de ses « femmes », Ashérah, Astarté, et d’autres. Les religions païennes de nos jours séduisent les hommes par la même sorte de promesses. Si l’on n’arrive pas à faire des enfants, il est recommandé par certains d’adorer les esprits du marigot, de se procurer une statuette magique, ou de consulter tel ou tel charlatan.

Certains n’oseraient jamais se rendre auprès d’un praticien idolâtre pour obtenir des enfants, mais ils mettent leur confiance en des soi-disant « prophètes » que l’on retrouve dans des Églises renommées pour les miracles. Puisque ces personnes emploient le nom de Jésus, ceux qui sont spirituellement imprudents les suivent dans l’espoir d’une solution au problème de l’infertilité, sans contrôler l’enseignement et sans reconnaître qu’il y a « des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses serviteurs aussi se déguisent en ministres de justice » (2 Cor. 11.13-15). Ils se laissent ainsi séduire par les fausses doctrines de ces faux prophètes, et ils sont perdus.

Enfin, d’autres sont vaincus par l’amertume envers Dieu, qui n’exauce pas leurs prières de la manière qu’ils veulent. Ils ne peuvent pas comprendre pourquoi, malgré leurs efforts de lui être fidèles, Dieu ne leur donne pas d’enfants, alors qu’il en donne plusieurs à des non-croyants qui sont parfois négligents ou même brutaux envers ces chers petits êtres que Dieu leur a confiés. Ces personnes découragées et scandalisées considèrent que Dieu est injuste, capricieux ou méchant, et ils ne veulent plus le servir.

Compte tenu de la gravité de l’épreuve spirituelle et du fait que le taux d’infertilité atteint selon le pays ou la région entre 10 % et 40 % des couples, ce problème mérite bien notre réflexion.

Conseils pour ceux qui n’ont pas d’enfants

1. Reconnaissez que c’est Dieu qui donne les enfants.

« Des fils sont un héritage de l’Éternel » (Psaume 127.3). Tellement Rachel, la femme du patriarche Jacob, voulait-elle être mère, elle s’écria un jour à son mari : « Donne-moi des enfants, ou je meurs ! » (Gen. 30.1). Jacob répondit qu’il n’était pas « à la place de Dieu ». En effet, c’est Dieu qui décide, finalement, de donner ou de ne pas donner des enfants, et c’est à lui qu’il faut les demander. Nous lisons en Genèse 25.21 : « Isaac implora l’Éternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Éternel l’exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte. » Le premier livre de Samuel commence par l’histoire d’une autre femme stérile, Anne, épouse d’Elkana. Anne avait une coépouse, Peninna, qui avait des enfants et prenait plaisir sans cesse à vexer Anne et l’humilier de n’avoir pas d’enfant. Dans « l’excès de sa douleur et de son chagrin », Anne pria longtemps pour demander un fils et « répandait son âme devant l’Éternel » (1 Sam. 1.10-16). Dieu écouta sa prière et lui donna un fils, qu’elle nomma Samuel, qui veut dire « demandé à l’Éternel ».

Quels que soient nos problèmes, nous devons apprendre à les confier tous à Dieu. « Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâce. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Phil. 4.6,7). Quand nous confions une affaire au Seigneur, il va sans dire que nous renonçons à tout recours à d’autres puissances spirituelles. Les animistes attribuent parfois leurs enfants aux eaux qu’ils ont adorées ou aux objets magiques qu’ils ont acquis. Mais le chrétien regarde vers Dieu qui seul donne la vie.

En reconnaissant que c’est Dieu qui donne des enfants, nous acceptons aussi que Dieu ait le droit de refuser les enfants à quelqu’un. Quand nous prions, nous demandons toujours selon sa volonté (1 Jean 5.14). Comme Jésus, nous disons : « Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne » (Luc 22.42). Il y a des fois où, dans sa souveraineté et son omniscience, Dieu permet à ses enfants de souffrir. Nous devons, dans de tels cas, supporter la souffrance et continuer de faire ce qui est bien (1 Pierre 2.20). Dieu connaît les projets qu’il a formés sur nous (Jér. 29.11), et il se peut que les enfants ne soient pas la bénédiction que nous pensons (voir 1 Cor. 7.26-31). Peut-être qu’il veut cultiver en nous la compassion, pour que nous ayons de la sympathie pour d’autres qui souffrent de l’infertilité (voir 2 Cor. 1.3,4). Il se peut que Dieu ne nous accorde pas nos propres enfants parce qu’il veut que nous soyons pleinement disponibles pour nous occuper des orphelins ou des enfants négligés. Il est possible que Dieu soit en train d’éprouver notre fidélité ou notre soumission envers lui en nous faisant attendre ou en nous refusant ce que nous désirons. Quand vous êtes tenté d’être infidèle envers Dieu dans votre désir d’avoir des enfants, souvenez-vous des paroles du Christ : « Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Matthieu 10.37). Soyons soumis, acceptons sa volonté, et faisons-lui confiance. Notre Père divin sait mieux que nous ce qu’il convient de nous accorder.

2. Apprenez à compter sur Dieu pour vos besoins.

« Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » (1 Pierre 5.7)

« Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. C’est donc avec assurance que nous pouvons dire : Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien. » (Héb. 13.5,6)

« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matt. 6.33)

Ne soyez pas angoissé concernant votre avenir simplement parce que vous n’avez pas d’enfants. Croyez aux promesses de votre Dieu. Vous n’avez pas besoin de savoir d’avance par quel moyen il pourvoira à vos besoins. Sachez seulement qu’il a tous les moyens. Que vous ayez des enfants ou pas, il veut que votre confiance soit placée, non pas en vos enfants ou vos économies ou la caisse de prévoyance sociale, mais en lui. Cela ne signifie pas que les enfants ne doivent pas subvenir aux besoins de leurs parents âgés ou que le chrétien ne devrait pas contribuer à la caisse de prévoyance. Mais nous ne devons ni vivre dans l’inquiétude ni douter du pouvoir de notre Dieu de prendre soin de nous. Les enfants sur lesquels nous comptons peuvent mourir avant nous, la banque où nous mettons nos économies peut faire faillite, et les gouvernements sont parfois incapables de payer les fonctionnaires et les retraités. Seul l’Éternel est un rocher solide sur lequel on peut compter au milieu de tous les problèmes de la vie. Qu’il soit votre seul appui.

3. Mettez l’accent sur l’éternité.

« J’estime que ce que nous souffrons dans le temps présent ne peut pas se comparer à la gloire que Dieu nous révélera. » (Romains 8.18)

« Car nous portons notre attention non pas sur ce qui est visible, mais sur ce qui est invisible. Ce qui est visible ne dure que peu de temps, mais ce qui est invisible dure toujours. » (2 Cor. 4.18)

Il y a toutes sortes de souffrances dans cette vie : la douleur, la maladie et la faim, sans parler des souffrances morales infligées par la méchanceté des autres. Pour certains, la peine d’être privés d’enfants est une grande souffrance. Mais tous ces problèmes perdront leur importance dans l’éternité ; ils font souffrir, mais ils sont passagers. La Parole de Dieu nous encourage souvent à trouver de la force et de la consolation dans l’espérance de la gloire éternelle, cette espérance que nous possédons à cause de Jésus-Christ, notre sauveur.

4. Ne méprisez pas les « grâces plus excellentes » que Dieu accorde.

Quelle que soit la joie qu’apporte un bébé, il y a des bénédictions plus grandes que le fait d’avoir des enfants.

En Ésaïe 56.3-5 Dieu parle d’une situation qui existerait à Jérusalem après le retour des Juifs de leur captivité à Babylone : les eunuques (hommes castrés, peut-être par leurs anciens maîtres babyloniens) seraient découragés par le fait qu’ils ne pouvaient pas procréer et « continuer de vivre » à travers leurs descendants. Leur nom serait perdu en Israël. Voici ce que Dieu leur dit :

« Que l’eunuque ne dise pas : Voici, je suis un arbre sec ! Car ainsi parle l’Éternel aux eunuques qui garderont mes sabbats, qui choisiront ce qui m’est agréable, et qui persévéreront dans mon alliance, je donnerai dans ma maison et dans mes murs une place et un nom préférables à des fils et des filles ; je leur donnerai un nom éternel, qui ne périra pas. »

Le contexte de ce passage et la référence au sabbat montrent que Dieu s’adressait premièrement à des hommes qui vivaient sous l’ancienne alliance et les assurait que sa faveur ne dépendait pas de leur fécondité physique, mais de leur fidélité envers sa parole. Il est certain, néanmoins, que le principe s’applique aux serviteurs de Dieu sous la nouvelle alliance qui sont, eux aussi, dans l’impossibilité de faire des enfants. La place et le nom préférables à des fils et des filles, c’est bien la faveur de Dieu et la vie éternelle avec lui dans le royaume des cieux. Avec de telles promesses, pourquoi se lamenter de ne pas avoir pu « laisser une trace » (en forme d’enfant) sur cette terre qui est destinée, de toute façon, à être consumée par le feu quand le Seigneur reviendra ? Pourquoi tenir forcément à vivre à travers mes enfants quand je vivrai moi-même pour toujours ?

Le chrétien ne devrait pas craindre l’isolement, sachant qu’il a une famille spirituelle, qui est l’Église. Jésus lui-même (qui, à propos, n’a pas eu d’enfants physiques) a dit : « Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, et ma mère » (Marc 3.35). Se référant encore à la famille spirituelle, il dit en Marc 10.29,30 :

« Il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoivent au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. »

Beaucoup de personnes trouvent un sens à leurs activités quotidiennes quand ils pensent au fait qu’ils pourvoient aux besoins de leurs enfants ou leur donnent une éducation pour leur bonheur futur. Mais en tant que chrétiens, appelés à faire du bien à tous les nécessiteux et à partager l’Évangile avec tous ceux qui ont besoin du salut, nous avons un travail noble à faire, que nous ayons des enfants ou pas. Si nous sommes occupés à ces tâches qui honorent notre Sauveur bien-aimé, nos vies sont remplies de sens et de satisfaction.

« Il nous a rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance… nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ, soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 3.6; 5.20)

5. Refaites votre façon de penser au sujet du mariage, des enfants et de ce qui donne une valeur à votre vie.

Rappelez-vous que Dieu a déclaré que ce qu’il avait créé était « très bon » et que l’homme et la femme étaient « une seule chair » AVANT qu’ils n’aient eu des enfants. Ne pensez pas qu’un mariage sans enfants soit un mariage incomplet. Considérez les enfants, non comme une assurance-retraite, mais comme des objets d’amour et une responsabilité devant le Seigneur. N’évaluez pas votre valeur en tant qu’homme ou femme en fonction de votre capacité de vous reproduire, mais en fonction du grand prix que Dieu a payé pour vous racheter : le sang de Jésus-Christ.

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 6)

Voir aussi L’enfant prêté par Dieu.


Une grâce plus excellente

Je n’ai pas fait venir des enfants dans le monde, mais j’ai donné de l’amour à des enfants qui en avaient besoin.

Je n’ai pas physiquement engendré d’enfant, mais par l’évangile j’ai « engendré » plusieurs pour qu’ils aient la vie éternelle.

Je n’ai pas l’espoir que mon enfant réussira dans la vie et s’occupera de moi dans ma vieillesse, mais j’ai la certitude que Celui à qui appartient toutes choses ne m’abandonnera pas.

Je ne suis pas honoré(e) par les gens du monde, mais j’ai la faveur de Dieu à cause de ma fidélité et de sa grâce.

Je ne laisserai pas d’enfants pour marquer mon passage sur cette boule de poussière, mais j’ai une demeure éternelle dans le ciel.