Totalement mauvais ?

Quand Dieu interrogea Adam sur le péché qu’il avait commis en mangeant le fruit défendu, ce dernier n’hésita pas d’accuser Ève. Il dit à Dieu : « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. » Ève, à son tour, au lieu de reconnaître sa faute, accusa Satan : « Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé » (Gen. 3.12,13). Une doctrine répandue de nos jours permet à tout le monde de rejeter sur autrui la faute de ses péchés. Il s’agit de la doctrine de « la dépravation totale », qui prétend que depuis « la chute » (le péché d’Adam et Ève), la nature de toute personne est corrompue dès sa conception dans le ventre de sa mère.

Une version assez extrême de cette pensée fut propagée par le réformateur protestant Jean Calvin il y a environ 500 ans. Il écrivit : « Tous les hommes sont conçus dans le péché, et naissent les enfants de colère, indisposés à tout bien, inclinés au mal, morts dans le péché, et esclaves du péché. Et sans la grâce régénératrice du Saint-Esprit, ils ne veulent ni ne peuvent retourner à Dieu, corriger leur nature dépravée, ou se disposer à sa correction. » Ceux qui épousent ce point de vue ont l’habitude de dire que l’homme est « totalement dépravé ».

Contrairement à beaucoup de Protestants et d’Évangéliques, l’Église Catholique ne dit pas que la dépravation de l’homme est « totale », mais elle maintient que la nature de l’homme subit un changement. Selon le Catéchisme de l’Église Catholique, « Adam et Ève commettent un péché personnel, mais ce péché affecte la nature humaine qu’ils vont transmettre dans un état déchu. C’est un péché qui sera transmis par propagation à toute l’humanité, c’est-à-dire par la transmission d’une nature humaine privée de la sainteté et de la justice originelles » (#404).

Ne pourrait-on pas dire alors que si nous péchons, c’est par la faute d’Adam et Ève ? Serions-nous vraiment capables de faire le bien, étant nés avec cette nature déchue, corrompue et affaiblie ?

Selon certains enseignants religieux, nous n’en sommes pas capables. Le Catéchisme de l’Église Réformée de France dit que la grâce de Dieu « n’est point à la disposition des hommes. On ne peut même pas la désirer sérieusement. Pourquoi pas ? Parce que tout homme au fond de lui-même est mauvais, détourné des choses de Dieu et son ennemi. Il ne peut rien entreprendre ni désirer qui ne soit marqué de cette tendance naturelle. » Mais que dit la Bible à ce sujet ?

Dieu s’attend à ce que les hommes le cherchent.

Même s’ils ne le font pas toujours comme cela se doit, les hommes sont capables de chercher Dieu. « Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitent sur toute la surface de la terre… il a voulu qu’ils cherchent Dieu, et qu’ils s’efforcent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous » (Actes 17.26,27). « Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hébreux 11.6). Comment Dieu pourrait-il être le rémunérateur de ceux qui le cherchent si, compte tenu de notre dépravation totale, aucun de nous ne serait capable de le chercher ou même de vouloir le chercher ?

Jésus dit aux hommes : « Cherchez, et vous trouverez » (Matthieu 7.7), et « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matthieu 6.33). Tant de promesses vaines, si cette doctrine de la dépravation était vraie.

Jésus dit qu’un homme peut vouloir faire la volonté de Dieu.

Jésus dit : « Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef » (Jean 7.17). Selon la doctrine de la dépravation totale, personne ne pourrait savoir que l’enseignement de Jésus était de Dieu, car personne ne peut vouloir faire sa volonté.

Paul montre que « la chute » n’a pas détruit la conscience de l’homme.

La « chute » n’a évidemment détruit ni la conscience de l’homme ni son sens du bien et du mal : « Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusent ou se défendent tour à tour » (Romains 2.14,15).

La Bible enseigne qu’il y a des hommes qui, bien que coupables de péché et ayant besoin du pardon, arrivent à faire du bien. Corneille, qui n’était pas encore né de nouveau, est décrit de cette façon en Actes 10.2 : « Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement. » La suite de l’histoire montre qu’il avait besoin d’entendre des paroles par lesquelles il serait sauvé (Actes 11.14). Il était donc un pécheur, comme chacun de nous, mais il n’avait certainement pas l’air d’un homme « totalement dépravé ».

La Bible invite les hommes à bien choisir.

« Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir… Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel » (Josué 24.15). « Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché ; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez » (Ézéchiel 18.31,32). « Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive » (Jean 7.37). « Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie, gratuitement » (Apocalypse 22.17). Du début à la fin la Bible est remplie d’appels pleins d’amour qui n’auraient aucun sens, qui seraient même cruels, si l’homme perdu n’avait aucune possibilité d’y répondre.

Jésus dit que certains ont le cœur honnête et bon.

Dans le texte qu’on a l’habitude d’appeler la Parabole du Semeur (Luc 8.5-15), Jésus décrit différentes sortes d’auditeurs de la Parole de Dieu et les différentes manières de recevoir cette semence spirituelle. En expliquant ce qui arrive quand la semence tombe dans la bonne terre et porte beaucoup de fruit, le Seigneur dit : « Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance » (Luc 8.15). Évidemment, certains, au lieu d’avoir un cœur dépravé, ont un cœur honnête et bon. L’état de ton cœur dépend de toi : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie » (Proverbes 4.23).

Notre situation ne diffère pas fondamentalement de celle d’Adam.

En fait, tout comme Adam ne fut pas créé mauvais, pourtant il céda à la tentation et choisit le mal, nous autres, nous sommes tentés et devons choisir soit de céder soit de résister. Le diable emploie souvent les mêmes tactiques contre nous que ceux par lesquels il a séduit Ève : « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie » (1 Jean 2.16; voir Gen. 3.6). Au lieu d’avoir une nature différente de celle d’Adam, nous sommes tentés de la même manière et devons faire de notre mieux pour résister.

Oui, nous finissons tous par pécher, mais nous devons en accepter humblement la responsabilité. Nous devons aussi prendre du courage dans la certitude que nous sommes capables de nous tourner vers Dieu et de croire à son Évangile pour être sauvés.

La puissance de Dieu pour le salut

Liée à cette idée de dépravation est une doctrine corollaire qui ne fait pas honneur à la Parole de Dieu. Cette doctrine prétend que, compte tenu de notre état déchu, le Saint-Esprit doit toucher notre cœur directement et nous amener lui-même à croire en Jésus. Le catéchisme de l’Église Réformée de France exprime l’idée de cette façon : « Nous ne pouvons pas croire en Jésus-Christ par nos propres forces… La foi en Jésus-Christ est l’œuvre directe de Dieu lui-même en nous… Notre foi est le miracle du Saint-Esprit au-dedans de nous… Dieu nous place en face de son Fils mais ne nous laisse pas conclure librement ce que nous allons en penser. S’Il nous laissait libres à ce moment-là, Il nous perdrait sans aucun doute, car de nous-mêmes nous sommes fermés à la grâce et ennemis de Dieu. »

Il est certainement vrai que l’homme ne peut pas se sauver lui-même par ses propres efforts. Il ne peut jamais faire assez de bonnes œuvres pour effacer un seul péché. Sans que Dieu ne prenne l’initiative, aucun pécheur n’aurait le salut. Mais Dieu a bien pris l’initiative : « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Romains 5.8). Cette initiative, il l’a prise en faveur de tous les hommes, car « Dieu ne fait pas acception de personnes » (Actes 10.34). Jésus a donc ordonné que la repentance et le pardon des péchés soient prêchés à toute la création (Luc 24.47; Marc 16.15).

Nous ne devons pas considérer la Parole de Dieu comme une « lettre morte » qui n’a aucun pouvoir de toucher un cœur si Dieu n’y met pas la main. L’Évangile est « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1.16). « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants » (Hébreux 4.12). Pierre rappelle aux chrétiens : « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu… et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile » (1 Pierre 1.23,25).

Le Saint-Esprit convainc les hommes du péché (Jean 16.8), mais au lieu de toucher directement les cœurs, il agit au moyen d’un instrument, son « épée » qui est la Parole inspirée (Éphésiens 6.17). « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10.17; voir aussi Jean 20.30,31).

Il n’y a pas d’appel de Dieu en plus de l’Évangile. C’est par l’Évangile que l’on est tous appelé (2 Thessaloniciens 2.14). Si tous les hommes n’acceptent pas l’Évangile, la faute n’est ni à une nature totalement dépravée ni à Dieu, qui n’aurait pas envoyé son Esprit pour leur donner la foi. Ce n’est pas que Dieu fait du favoritisme. La faute est bien à l’homme, un être libre. Jésus dit à certains : « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (Jean 5.40). Nous ne devons pas simplement attendre que Dieu ait pitié de nous et nous accorde la foi ; il nous tend le bouée de sauvetage – saisissons-le ! Nous en sommes capables !


Il n’est pas trop difficile de reconnaître que tous les hommes sont pécheurs – nous voyons nos propres défauts et ceux des autres. Dire, par contre, que l’homme « non régénéré » ne peut rien entreprendre ni désirer qui ne soit marqué de ses mauvais penchants semble bien exagéré. Nous voyons quand même des actes d’héroïsme, de générosité, de tendresse, de fidélité dans les circonstances les plus difficiles, et bien d’autres preuves de vertu. Quels arguments, tirés de la Bible, les partisans de la dépravation totale emploient-ils pour soutenir leur croyance ? Voici les deux les plus courants :

« Par nature enfants de colère »

« Nul ne cherche Dieu »

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 3)

Les piliers du calvinisme

Le réformateur protestant, Jean Calvin, publia en 1536 un ouvrage intitulé L’Institution chrétienne, une présentation systématique de la Réforme. Cinq de ses idées fondamentales sont appelées les « piliers du calvinisme ». Les voici :

La dépravation totale. Depuis le péché d’Adam et Ève, tout être humain serait né souillé par le péché, mort dans le péché et esclave du péché. Selon Calvin, non seulement l’enfant naît sous la condamnation, mais sa nature est corrompue de telle façon qu’il est incapable d’aucun bien. Il ne peut même pas vouloir sincèrement se corriger. [Nous avons déjà démontré que cette idée est fausse.]

L’élection inconditionnelle. Voyant tout d’avance, Dieu aurait choisi avant la fondation du monde un certain nombre d’hommes, « ni meilleurs ni pires que les autres », qu’il prédestina au salut. Il aurait fait ce choix dans sa souveraineté – c’est-à-dire qu’il avait le droit, en tant que roi absolu, de faire ce choix comme il voulait. Il aurait choisi sans tenir compte des actions ou des dispositions des hommes en question, donc arbitrairement. [Il est vrai que Dieu a choisi de sauver toute une catégorie d’hommes, c’est-à-dire ceux qui seraient « en Christ ». Mais il appartient à chacun de décider s’il veut croire en Jésus et entrer « en Christ » par le baptême (Galates 3.26,27).]

L’expiation limitée. Calvin affirmait que Christ mourut uniquement pour les âmes que Dieu avait élues à la vie éternelle depuis toute éternité. Une personne non élue n’aurait donc aucun moyen de salut. Jésus n’aurait pas « gaspillé » son sang précieux pour ceux que Dieu n’avait pas choisis. [Il est intéressant de remarquer que la Bible dit explicitement le contraire : « Jésus-Christ, le juste… est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2.1,2). « Le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde » (1 Jean 4.14). « Par la grâce de Dieu il souffrit la mort pour tous » (Héb. 2.9). « Il est mort pour tous » (2 Cor. 5.15).]

La grâce irrésistible. D’après Calvin, Dieu ordonne que le Saint-Esprit touche le cœur de tous ceux qu’il a élus à la vie éternelle ; ce serait une nécessité si la dépravation totale était une réalité. L’appel intérieur de l’Esprit aboutirait toujours à la conversion (avec ou contre nos raisonnements ou nos désirs), mais cet appel n’est adressé qu’aux élus. Par contre, si l’Esprit n’agit pas directement sur le cœur d’une personne, la Parole, selon Calvin, ne produit jamais la foi. Cela est dû au fait que l’homme dépravé est mauvais, détourné des choses de Dieu et son ennemi. [Nous avons déjà souligné que la Parole est vivante, efficace, une semence « non corruptible » qui est bien capable de produire la foi.]

La persévérance des saints. Cette doctrine enseigne que le vrai chrétien ne peut déchoir de la grâce de sorte qu’il soit perdu éternellement. Puisque le salut serait une question de prédestination éternelle et que les sauvés seraient choisis de façon inconditionnelle avant même qu’ils aient cru, Dieu ne permettrait à rien, y compris l’infidélité ou la rébellion, de faire perdre celui qu’il avait élu. [Cet aspect du calvinisme est traité dans le Chemin de Vérité, Vol. 14, No. 2.]

Ne vous semble-t-il pas que ce système de pensée présente un Dieu injuste, voire un despote, un tyran capricieux ? Il tient chaque être humain pour coupable d’un péché commis par un autre (Adam), un acte commis avant notre naissance et que nous n’aurions pas pu empêcher. Il permet que l’enfant naisse dans ce monde doté d’une âme souillée et une nature tellement corrompue que l’enfant sera absolument incapable de faire quoi que ce soit d’agréable aux yeux de Dieu. Au lieu d’avoir pitié de tous les hommes et de leur offrir tous la possibilité de bénéficier de sa grâce, ce Dieu aurait choisi, de façon tout à fait arbitraire, juste quelques personnes qu’il veut sauver. Quant aux autres, son Fils ne serait pas venu pour eux. Ceux qu’il choisit n’auraient même pas la liberté de rejeter son offre de salut – ils ressemblent plus à des robots qu’à des enfants qui aiment librement leur Père céleste.

La doctrine de la dépravation totale serait donc le fondement de tout un édifice d’erreurs, qui, si l’on veut bien voir, tourne en dérision l’idée d’un Dieu qui « a tant aimé le monde », de la logique d’un Jugement dernier, de l’ordre d’annoncer l’Évangile au monde entier et de l’urgence des exhortations aux chrétiens de rester fidèles jusqu’à la mort.

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 3)

« Nul ne cherche Dieu » 

En Romains 3, l’apôtre Paul cite une série de passages de l’Ancien Testament. Ils montrent d’abord l’état pécheur des hommes et puis leurs actions pécheresses. Les passages sont tirés des Psaumes 14, 5, 10, d’Ésaïe 59, et de Psaume 36. Dans leur contexte originel, ces phrases catégoriques – Il n’y a pas de juste, pas même un seul ; nul n’est intelligent (nul ne comprend les choses spirituelles), nul ne cherche Dieu, etc. – sont des exemples d’hyperbole, c’est-à-dire, de l’exagération utilisée pour un effet littéraire. Cela se voit par le fait que chacun de ces passages contient aussi des références aux justes, à ceux qui se confient en Dieu, à ceux qui aiment le nom de Dieu, à ceux qui sont persécutés par les malfaiteurs, etc. Il ne faut donc pas comprendre ces déclarations d’une manière absolue – il y avait quelques hommes pieux aux jours de David ou des prophètes.

Mais on a l’impression que Paul ne veut pas laisser de la place pour des exceptions. Il avait introduit cet ensemble de citations en disant « tous sont sous l’empire du péché », et il le conclut en disant que tout le monde doit être « reconnu coupable devant Dieu ». Absolument tous ceux qui sont responsables de leurs actions (du point de vue d’âge et de capacité mentale) sont pécheurs. Mais Paul, pour sa part, fait usage d’hyperbole, ou d’exagération littéraire, dans un autre sens. Quand il dit que « nul ne cherche Dieu » ou qu’« il n’y en a aucun qui fait le bien », Paul ne soutient pas l’idée que l’homme n’est capable d’aucune bonne action, d’aucune pensée pure, d’aucune confiance en Dieu, d’aucun désir même de s’approcher de Dieu. C’est dans le sens où personne n’est juste au point de n’avoir aucun péché ou de faire uniquement le bien que Paul peut dire qu’il n’y a point de juste ou personne qui cherche Dieu (c’est-à-dire, sans relâche). Son but est de démontrer que tous ont besoin du salut en Christ, et non pas de prétendre que personne ne peut l’accepter.

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 3)

« Par nature enfants de colère »

L’apôtre Paul dit en Éphésiens 2.1-3 :

« Vous [païens d’origine] étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois… Nous tous aussi [Juifs], nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres… »

Remarquez plusieurs choses dans ce texte : Paul dit que les hommes sont morts par LEURS offenses et LEURS péchés, non pas par le péché de leur premier ancêtre. Il précise qu’ils « marchaient » dans ces péchés et qu’ils « vivaient » selon leurs mauvais désirs. La culpabilité dont Paul parle n’est pas héritée – elle est liée à nos propres choix et nos propres actions.

L’apôtre Paul a bien dit qu’on était « par nature des enfants de colère » mais il ne parle pas d’un caractère inné, c’est-à-dire avec lequel on est venu dans le monde. On peut acquérir un caractère ou une nature par ses habitudes, par les choix que l’on fait jour après jour. On dit, par exemple, « Conduire devient rapidement une seconde nature une fois que vous avez passé votre permis. » Le mot rendu par « par nature » se trouve en Romains 2.14; 1 Corinthiens 11.14 et Galates 4.8; en aucun de ces passages, le mot ne se réfère à la naissance ou à ce qui se fait depuis la naissance. Il évoque la coutume, la pratique, et l’état non converti. Nous ne sommes pas des « enfants de colère » parce que nous sommes incapables de faire le bien. Mais puisque, comme tous les hommes, nous choisissons trop souvent de faire le mal, nous devenons des objets légitimes de la colère de Dieu. Quand Paul dit qu’on a été « par nature des enfants de colère », il parle des habitudes pécheresses qui avaient suscité la colère divine et détruit une bonne relation avec Dieu.

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 3)

Le péché originel

Conséquences du premier péché

Quel est l’état spirituel de l’enfant qui vient de naître ? Porte-t-il des effets de ce qu’on a l’habitude d’appeler « le péché originel » (le péché commis par Adam et Ève dans le jardin d’Éden) ? De fausses réponses à cette question influencent les pratiques et les doctrines de beaucoup d’Églises, qu’elles soient catholiques, protestantes, orthodoxes, ou autres.

Le baptême des enfants

Beaucoup ont enseigné que l’enfant vient dans le monde déjà souillé, ayant hérité ce « péché originel » de ses parents, qui à leur tour l’avaient hérité de leurs parents. La culpabilité et la condamnation seraient ainsi transmises à tout être humain depuis ce premier couple que Dieu a créé jusqu’à nos jours. L’idée du « péché originel » est à l’origine de la pratique du baptême des nouveau-nés. Puisque l’enfant serait dès sa naissance un pécheur, spirituellement mort, il aurait besoin du baptême, même s’il n’était pas capable de le demander. Un prêtre catholique au Cameroun a justifié ainsi cette pratique :

« L’enfant n’a pas choisi le péché originel, et le diable ne lui a pas demandé son avis avant de le lui donner. Il n’a pas dit : « Je te donnerai le péché originel quand tu seras capable de choisir… » Dieu, de la même manière, peut donner sa grâce à un enfant sans son consentement. Certains parents disent à leur enfant qu’il aura la vie divine quand il sera grand, que c’est lui qui va choisir. N’est-ce pas ces mêmes parents qui ont décidé de lui donner la vie humaine sans son consentement ? Pourquoi faut-il le consentement pour la vie divine, infiniment plus importante que la vie humaine ? »

(La faute de raisonnement dans cette citation est qu’en traitant le baptême des enfants, l’auteur suppose que la question du péché originel est déjà réglée ; il traite comme une vérité évidente l’idée que le diable puisse « donner » le péché à un bébé. Mais le principe que le péché souille dès la naissance doit être vérifié à la lumière de la Bible avant d’être admis.)

L’immaculée conception

La doctrine du péché originel posait un problème logique aux théologiens : si nous naissons tous souillés par le péché de nos premiers parents, Jésus-Christ n’aurait pas pu être le sacrifice « sans défaut » pour nous sauver. Sous la loi de Moïse, le sang offert en sacrifice devait être celui d’une bête en bonne santé, sans défaut (Lévitique 22.18-20; Nombres 6.14; Deutéronome 15.21; etc.). Jésus s’est offert et nous a rachetés par son sang, « le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1.19). Le défaut qui aurait disqualifié Jésus, c’est le péché ; mais il n’en avait pas. « Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n’y a point en lui de péché » (1 Jean 3.5). « Lui qui n’a point commis de péché […] a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2.22-24; voir aussi 2 Corinthiens 5.21). Il fallait que Jésus soit sans péché afin de pouvoir porter les nôtres. Mais si le péché est hérité, s’il se transmet d’une génération à l’autre par la simple naissance, Jésus lui-même en aurait été souillé par sa mère, Marie. Même si Marie n’avait pas personnellement commis du péché (ce que la Bible n’affirme nulle part), elle aurait été, selon cette doctrine, contaminée par le péché originel depuis sa naissance et transmettrait cette même souillure à ses enfants, y compris Jésus. C’est ainsi qu’on a inventé une doctrine dont la Parole de Dieu ne dit absolument rien : l’immaculée conception. Beaucoup pensent que cette expression se réfère au miracle par lequel Marie, étant vierge, devint enceinte sans avoir des rapports sexuels. En fait, ce dogme catholique se rapporte à la conception de Marie elle-même dans le ventre de sa mère. Marie aurait été conçue de telle sorte qu’elle ne soit pas souillée par le péché originel. Marie, et plus tard Jésus, auraient ainsi été les seules personnes à naître dans le monde dans un état de pureté. Encore, aucun verset de la Bible ne traite ni de la conception ni de la naissance de Marie.

Que penser donc du péché originel ? Est-ce que le péché héréditaire existe et justifie donc le baptême des nouveau-nés et la doctrine de l’immaculée conception ?

Chacun rendra compte pour lui-même

Un premier problème en ce qui concerne l’idée répandue du péché originel hérité, c’est qu’elle est en conflit avec un principe enseigné tout au long de la Parole de Dieu : la responsabilité individuelle. Il est vrai que mes actions peuvent avoir des effets négatifs dans la vie d’autres personnes, mais ces personnes ne sont pas jugées ou condamnées pour mes péchés.

En Ézéchiel 18, le prophète répond au peuple qui, puni par Dieu, essayait de rejeter la faute sur leurs ancêtres.

« Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Israël : Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées ? Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, vous n’aurez plus lieu de dire ce proverbe en Israël. Voici, toutes les âmes sont à moi ; l’âme du fils comme l’âme du père, l’une et l’autre sont à moi ; l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra […] Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » (Ézéchiel 18.2-4,20)

Dieu avait enseigné ce même principe de justice dans la loi de Moïse : « On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l’on ne fera point mourir les enfants pour les pères ; on fera mourir chacun pour son péché » (Deutéronome 24.16).

Ce principe fondamental de la justice ne s’applique pas seulement dans la vie sur terre ; Dieu nous dit clairement et à maintes reprises qu’il agira selon le même principe d’équité au dernier jugement.

Romains 14.12 dit simplement : « Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (et non, évidemment, pour Adam et Ève).

Deux Corinthiens 5.10 énonce le même principe : « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. » (Remarquez que tout en enseignant que nous serons jugés selon nos actions au lieu des décisions de nos parents ou de nos enfants, ce verset précise que le jugement de chacun concerne ce qui s’est fait quand il était « dans son corps », donc avant sa mort. La prière pour les morts est donc inutile pour deux raisons.)

Jésus, pour sa part, affirme cette même vérité en Matthieu 16.27 : « Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père avec ses saints anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. »

Citons enfin ces versets qui expriment la même idée en termes de semailles et de moisson :

« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. » (Galates 6.7,8)

En parlant du dernier jugement, la Bible ne dit nulle part que Dieu condamnera un enfant pour le péché d’Adam. Selon les versets que nous venons de voir, la seule personne qui rendra compte pour le péché d’Adam, c’est Adam lui-même.

Son sang nous purifie de tout péché

Avant de laisser l’idée que le péché pourrait se transmettre lors de la conception et la naissance d’un enfant, réfléchissons à ceci : la Bible dit en Éphésiens 1.7 qu’en Christ « nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce. » L’apôtre Jean dit à ses frères en Christ : « Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7). Une femme qui est en Christ et qui « marche dans la lumière » serait en communion avec Dieu et avec son Église et purifiée de tout péché. Même si l’on pouvait hériter le péché, comment une femme ainsi purifiée pourrait-elle transmettre une souillure quelconque à son enfant ?

D’où vient l’idée du péché originel ?

Pour ne pas être injustes, reconnaissons qu’il y a un texte biblique qui, à premier abord, semble soutenir la conception du péché originel que nous mettons en doute. Il s’agit de Romains 5.12-21, et notamment les versets 12 et 19 :

« C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché, […] Car, comme par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes. »

Notons premièrement certains éléments-clés qui ne paraissent pas du tout dans ce texte : il ne mentionne ni les enfants, ni la conception, ni la naissance, ni la transmission du péché de la mère à l’enfant.

Rappelons-nous ensuite le contexte de ces versets dans le cadre de l’Épître aux Romains, dans laquelle Paul répond à la question : Comment l’homme peut-il être juste devant Dieu ? L’apôtre met l’accent sur ce que Dieu fait pour nous sauver et sur l’impossibilité pour l’homme de se sauver lui-même par ses propres efforts sans l’intervention de Dieu. Paul consacre la plus grande partie des trois premiers chapitres à prouver que tous les hommes étaient sous la condamnation de Dieu, des objets de sa colère légitime, à cause de leurs péchés : idolâtrie, perversions sexuelles, orgueil, amour de l’argent, ruse, ingratitude, rébellion envers leurs parents, manque de miséricorde, hypocrisie, etc. Il démontre que les Juifs aussi bien que les païens commettaient ces péchés et conclut que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3.23). (On se demande pourquoi Paul se donne la peine de prouver que tous les hommes font du mal et omettent souvent de faire le bien qu’ils devraient faire s’il les considère pécheurs par le simple fait de naître dans le monde, souillés dès le départ par l’acte de leurs premiers ancêtres.)

Paul passe ensuite à une explication et défense de l’Évangile, qu’il a déjà appelé au 1.16 « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ». Cet Évangile nous apprend que par la mort de Christ sur la croix, Dieu a payé notre dette, puni notre péché et ainsi satisfait aux demandes de la justice divine. Pour en bénéficier, le pécheur doit manifester une foi obéissante. Il est incapable d’offrir à Dieu une vie parfaite qui mérite le bonheur éternel ; il doit humblement accepter, par la foi en Christ, le don que Dieu lui offre. Comme Abraham démontrait sa foi en obéissant à l’ordre de quitter sa patrie et plus tard à l’ordre d’offrir en sacrifice son fils, Isaac, le pécheur démontre sa foi par ses actions. Dieu sauve les hommes, non pas sur la base de la circoncision ou l’observance de la loi de Moïse, mais sur la base de la foi en Christ. Au chapitre 5 Paul explique les effets merveilleux de la justification que nous avons à cause de Christ, tels que la paix avec Dieu, l’espérance de la gloire, la consolation dans les afflictions, la certitude de l’amour de Dieu, et la joie. Puis il nous assure que la justification en Christ est plus que suffisante pour annuler les effets du péché d’Adam.

Quels sont les effets du péché d’Adam ? Dieu avait dit à Adam, concernant l’arbre dont le fruit était défendu : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse 2.17). Après le péché d’Adam, deux sortes de morts sont venues : la mort spirituelle (la séparation d’avec Dieu) et la mort physique. Adam et Ève furent bannis du jardin où ils avaient joui de la communion avec leur Créateur, et le processus de la mort physique s’est mis en marche dans leurs corps. Depuis ce jour, nous sommes tous destinés à mourir physiquement, quelles que soient notre justice ou notre méchanceté. Nous subissons les conséquences du péché d’Adam, tout comme les hommes souffrent certains maux tous les jours à cause des méfaits de leurs prochains ou de leurs prédécesseurs. La mort physique vient uniquement de la faute d’Adam – des bébés meurent, mais cela n’a rien à voir avec leur moralité. La mort spirituelle, par contre, est attribuée dans la Bible à la désobéissance de chaque personne individuellement (Éphésiens 2.1 – nous étions morts par nos offenses, pas celles d’autrui).

Au chapitre 7 nous avons un autre indice que l’être humain n’entre pas dans le monde déjà condamné. Dans ce passage Paul détaille le rôle de la loi de Moïse dans l’emprise du péché sur les hommes (ayant dit dans les premiers versets que le chrétien est libéré de cette ancienne loi). Bien qu’elle soit sainte et bonne, la loi aggravait, à cause de la faiblesse humaine, la situation en ce qui concerne le péché. « Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je mourus » (Romains 7.9). Paul pense à un temps où il était « sans loi », inconscient de péché, pas encore condamné à la mort. Apparemment ce temps était l’enfance, avant qu’il ne soit responsable devant la loi, avant qu’il n’en ait connaissance, avant qu’il ne soit condamné par elle. Quand, arrivé à un certain âge, il fut instruit dans la loi et mis devant sa responsabilité envers elle (« le commandement vint »), le péché « reprit vie ». Il se manifesta concrètement dans la violation des commandements, et Paul mourut spirituellement.

Qu’est-ce que Paul veut dire alors, quand il dit en Romains 5.19 : « Par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs » ? Étant donné que, comme nous l’avons vu à maintes reprises, « chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même », il ne veut pas dire que Dieu nous déclare coupables d’un acte que nous n’avons pas commis et n’avions aucun moyen d’empêcher – ce serait contraire à sa justice. Mais comment avons-nous été « rendu pécheurs » par le mauvais choix d’Adam ? On peut certainement constater que depuis Adam, chaque personne naît dans un monde où l’humanité entière (toutes les personnes responsables de leurs actes) est pécheresse. Instruits par des exemples imparfaits, voire corrompus, tous continuent dans le même chemin. Quand David dit en Psaume 51.7 : « Voici, je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché, » il veut dire simplement qu’il est né dans un monde où le péché l’entourait ; ce n’est pas qu’en tant que nourrisson il s’est mis déjà dans la danse. Il est intéressant de noter qu’une traduction littérale d’Actes 2.8 dit : « Comment entendons-nous chacun dans notre propre dialecte, dans lequel nous sommes nés ? » On est « né dans une langue ». Évidemment, l’enfant ne parle pas dès qu’il sort du sein maternel, mais il est entouré d’une langue, et c’est cette langue qu’il apprendra à parler. De même, grâce à Adam et Ève, nous naissons dans un monde empreint du péché. Nous suivons l’exemple de ceux qui nous entourent dès notre enfance. Qui de nous se rappelle le premier péché qu’il a vu ou qu’il a commis ?

Il a aussi été suggéré que « par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs » se réfère à l’idée que tous les êtres humains portent l’étiquette de « pécheur » parce qu’ils subissent tous la punition que le péché a fait venir dans le monde (la mort physique). De la même manière, Jésus porte l’étiquette de « maudit » selon Galates 3.13 : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois. » Christ n’est pas appelé maudit parce qu’il a fait quelque chose de « maudissable », mais parce qu’il a subi le châtiment d’un homme maudit – Deutéronome 21.22,23. La mort est le salaire du péché, et nous recevons tous ce salaire.

Mais pour revenir à l’argument de Paul en Romains 5, le sacrifice de Jésus est suffisant pour annuler tous les effets du péché d’Adam. La mort physique ? « Puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme [Jésus] qu’est venue la résurrection des morts » (1 Corinthiens 15.21). La mort spirituelle ? « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ » (Éphésiens 2.4,5). Cette vie est offerte à tous les hommes qui remplissent la condition d’une « foi qui est agissante par l’amour » (Galates 5.6). « Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5.13). Les petits enfants qui ne sont pas encore capables de croire ne sont pas concernés par cet offre de la vie, car ils ne sont pas encore morts spirituellement. Ils n’ont pas commis de péché et ne sont coupables de rien.

Ainsi, les bébés n’ont pas besoin du baptême, et Marie n’avait pas besoin d’une « immaculée conception ». En réalité, toute personne bénéficie d’une immaculée conception, étant née dans un état de parfaite pureté. Dieu, « le Père des esprits » (Héb. 12.9), de qui nous recevons « toute grâce excellente et tout don parfait » (Jacques 1.17), ne donne pas au nouveau-né une âme déjà souillée (Eccl. 12.9). Répétons-le :

« Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » (Ézéchiel 18.20)

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 2)


Voir aussi Le baptême des enfants.