Le salut par la foi

La Bible affirme clairement que la puissance capable de procurer le pardon des péchés des hommes, c’est le sang de Jésus. Sa mort paya le prix de nos péchés (Éph. 1.7; Rom. 5.6-9; Héb. 9.14; 1 Pi. 1.18,19). Mais comment et quand un individu entre-t-il en contact avec ce sang purificateur ? Quelle est la condition (ou quelles sont les conditions) à satisfaire pour que Dieu accorde son pardon aux pécheurs que nous sommes ?

Beaucoup enseignent que la foi est la seule condition pour recevoir la vie éternelle. Pour obtenir le pardon de ses péchés, il suffirait de « recevoir Jésus dans son cœur » ou de « l’accepter comme son Seigneur et Sauveur personnel ». Cette doctrine est-elle vraie ? Que dit la Bible au sujet des conditions du salut ?

La foi est essentielle au salut

De nombreux passages bibliques enseignent que nous sommes sauvés par la foi :

Jean 3.16 – Dieu donna son Fils « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

Romains 1.16 – L’Évangile « est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. »

Romains 5.1 – « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu. »

Éphésiens 2.8 – « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. »

Évidemment la foi est nécessaire au salut, et sans la foi personne ne sera sauvé.

Mais aucun passage ne dit que nous sommes sauvés par la foi seule :

Les versets que nous venons de citer prouvent que la foi est nécessaire, mais ils ne disent pas s’il y a d’autres étapes, ou si « croire » signifierait plus que le fait d’accepter que telle ou telle idée est vraie.

Quelqu’un dira : « Il va sans dire que, pour avoir une foi qui sauve, il faut se repentir et confesser Jésus de sa bouche. Tout le monde comprend cela. » Oui, mais comment le comprend-on ? Nous savons que la repentance et la confession sont essentielles parce que d’autres passages l’affirment.

En effet, nous avons besoin d’accepter tout ce que la Parole de Dieu exige. Jésus rappela au diable : « L’homme vivra de… toute parole qui sort de la bouche de l’Éternel » (Matt. 4.4). L’apôtre Paul dit aux anciens de l’Église d’Éphèse : « Je suis pur du sang de vous tous, car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher » (Actes 20.26,27). Les derniers mots du Nouveau Testament défendent formellement de retrancher quoi que ce soit de ses paroles (Apoc. 22.19). Jésus chargea ses disciples d’enseigner aux hommes d’observer tout ce qu’il avait prescrit (Matt. 28.20).

Quand nous tenons compte de tout l’enseignement du Nouveau Testament, nous reconnaissons que les passages qui disent que nous sommes sauvés par la foi ne signifient pas que la foi est la seule condition. En fait, d’autres versets montrent que la foi dans le cœur ne peut pas, en elle-même, sauver le pécheur.

Jacques 2.20,24 – « Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ?… Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement. » Voici le seul passage biblique qui emploie l’expression « la foi seule » ou « la foi seulement », et il déclare que l’on n’est PAS justifié par la foi seulement.

Jean 12.42,43 – « Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue. Cars ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. » Furent-ils sauvés ? Certes pas ! (Voir Rom. 10.9; Matt. 10.32,33.)

Ne peut-on pas dire que ces Juifs n’étaient pas sauvés parce qu’ils avaient la mauvaise sorte de foi ? Ils avaient une conviction intellectuelle, mais ils ne mettaient pas leur confiance en Jésus pour leur salut. La foi est donc nécessaire au salut, mais il y a différentes sortes de foi ! Il y a une sorte de foi qui ne sauve pas.

La question à résoudre est donc : Quelle sorte de foi sauve, et qu’est-ce que cette foi comporte ? Comporte-t-elle la repentance, la confession, l’obéissance aux commandements de Dieu et même le baptême ?

La sorte de foi qui sauve

Le chapitre 11 de l’Épître aux Hébreux est souvent appelé « le chapitre de la foi », car il insiste tellement sur l’importance de la foi et cite en exemple tant de personnes qui « par la foi » plurent à Dieu. À la fin du chapitre précédent, l’auteur avait exhorté ses lecteurs à être « de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme » (Hébreux 10.39), et au chapitre 11 il leur montre comment cette foi se manifeste et comment elle est récompensée.

Remarquez que la foi des personnes citées les poussait à agir :

Héb. 11.4 – « C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent… »

Héb. 11.7 – « C’est par la foi que Noé… construisit une arche pour sauver sa famille. » Noé fut-il sauvé par sa foi avant d’obéir, ou bien Dieu le sauva-t-il du déluge seulement après qu’il obéit ? Noé aurait-il été sauvé s’il n’avait pas obéi ?

Héb. 11.8 – « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage. »

Héb. 11.17 – « C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve. »

Héb. 11.27,28 – « C’est par la foi que [Moïse] quitta l’Égypte… C’est par la foi qu’il fit la Pâque et l’aspersion du sang, afin que l’exterminateur ne touchât pas aux premiers-nés des Israélites. »

Héb. 11.30 – « C’est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours. » Les murailles de Jéricho tombèrent-elles avant que le peuple ait fait ce que Dieu avait ordonné, ou après ? Les murailles seraient-elles tombées si le peuple n’avait pas obéi ?

Noé construisit l’arche,
et ensuite sa famille fut sauvée.
Abraham obéit pour partir,
et ensuite il reçut l’héritage.
Israël fit le tour de Jéricho,
et ensuite les murailles tombèrent.
Nous obéissons à des conditions,
et ensuite nous recevons le pardon.
L’obéissance vient en premier,
en ensuite vient la bénédiction.

Dans chaque cas Dieu récompensa les gens pour une foi obéissante. Ils reçurent une bénédiction « par la foi », mais non pas avant d’obéir ou sans obéir. Quand la foi mena à l’obéissance, ces personnes obtinrent la récompense « par la foi ».

Jacques parle dans son épître d’une foi qui ne pousse pas celui qui la possède à obéir à Dieu et faire du bien aux autres. « Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous lui dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu’un dira : Toi, tu as la foi ; et moi, j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et je te montrerai la foi par mes œuvres. Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent » (Jacques 2.14-19). L’exemple des démons est très clair – ils croient au vrai Dieu ; nous pouvons ajouter que tout au long des Évangiles, les démons confessaient que Jésus était bien le Fils du Dieu Très-Haut. Malgré cette foi, à laquelle s’ajoutait même la confession, les démons ne sont pas agréables à Dieu. Pareillement, des gens qui croient que Dieu existe, qui confessent même de leur bouche que Jésus est le Fils de Dieu, mais qui ne montrent pas par des actions concrètes qu’ils ont la foi ne sont pas sauvés. Une foi qui ne se traduit pas dans l’obéissance et l’amour est inutile pour le salut. Comme Paul le dit en Galates 5.6 : « Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par l’amour. » Une foi qui produit de l’activité religieuse, mais qui n’amène pas une personne à obéir à la volonté de Dieu ne sauve pas (Matt. 7.21-23).

À quel moment la foi sauve-t-elle ?

Quand la foi peut-elle être qualifiée d’efficace pour sauver un pécheur ? Est-il possible de savoir quand on passe d’une foi morte à une foi vivante et capable de nous procurer le salut par le sang de Jésus ?

Beaucoup de gens reconnaissent qu’il faut confesser Jésus de sa bouche, comme Paul l’affirme en Romains 10.9,10. Nous avons déjà parlé de la nécessité de confesser sa foi en Jésus, mais nous avons vu dans l’Épître de Jacques qu’il ne suffit pas de dire qu’on a la foi. Jésus, aussi, a indiqué cette même réalité quand il dit en Luc 6.46 : « Pourquoi m’appelez-vous ‘Seigneur, Seigneur’ et ne faites-vous pas ce que je dis ? »

Beaucoup reconnaissent aussi qu’il faut se repentir, ou se détourner de ses péchés. Jésus dit en Luc 24.47 que « la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés » en son nom. Évidemment ces deux choses sont liées de telle sorte que l’on ne reçoit pas le pardon de Dieu si l’on ne se repent pas. Jésus dit explicitement en Luc 13.5 : « Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. » C’est ainsi que les apôtres n’ont pas manqué de proclamer dans leur prédication que « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice » (Actes 17.30,31). Bien qu’ils omettent parfois de le préciser, la plupart d’Églises diraient que l’homme qui vient à Christ pour le salut doit être prêt à changer de comportement.

Mais il y a une autre chose que la Bible associe constamment à la foi et la conversion, mais que beaucoup de gens n’acceptent pas du tout comme condition de salut. Il s’agit du baptême. En fait, les preuves bibliques sont claires et nombreuses concernant le sens et la nécessité de cet acte d’obéissance. C’est au moment où la croyance s’exprime dans le baptême que la foi devient une foi qui sauve.

Cette idée est vivement contestée par de nombreux enseignants dans les différentes Églises. Elle mettrait en doute la vérité de ce qui est prêché dans beaucoup de croisades d’évangélisation. Elle mettrait en cause la validité de l’expérience de salut que beaucoup de gens sincères croient avoir vécue. Essayons donc de définir bibliquement la relation entre foi et baptême.

On comprend facilement la logique de Dieu en ce qui concerne la confession de foi et la repentance : nous devons reconnaître devant les hommes que nous croyons en Jésus, car si nous avons honte de lui devant les gens, il aura honte de nous devant le Père céleste. Nous comprenons facilement aussi que la repentance est nécessaire. On ne peut guère demander à Dieu de pardonner nos péchés si nous ne voulons pas nous en détourner. La plupart des gens trouvent qu’il est normal que Dieu nous demande de faire ces choses si nous croyons réellement. Mais, beaucoup ont du mal à voir un lien logique entre le fait de se laisser plonger dans l’eau (le baptême) et la réception du pardon de Dieu.

Deux sortes de commandements

Remarquons qu’il y a au moins deux sortes de commandements de Dieu. Il y en a ce que l’on appelle parfois des commandements moraux. Ils se rapportent à ce qui est juste par la nature des choses, ce qui est toujours juste, ce qu’il faut faire parce que la justice elle-même le demande. Les commandements de ne pas mentir, de ne pas dérober, de ne pas commettre le meurtre, de respecter son père et sa mère et d’adorer Dieu seul sont des commandements moraux. Même si nous n’arrivons pas toujours à vivre selon ces principes, nous savons en nous-mêmes que nous avons mal fait quand nous agissons autrement.

Mais il y a aussi une autre sorte de commandement, des choses que l’on doit faire tout simplement parce l’autorité divine les a ordonnées. C’est justement parce que l’on ne voit ni l’utilité ni la nécessité morale ou pratique de la chose ordonnée que l’obéissance à ce genre de commandement est la meilleure preuve de notre foi, de notre confiance en sa sagesse, et de notre soumission à l’égard de son autorité.

Nous voyons ce genre de commandement tout au long de la Bible. Lorsque Dieu dit à Abraham de quitter sa patrie pour aller dans un pays que Dieu lui montrerait, ce n’était pas un commandement moral. Mais en y obéissant, Abraham a démontré sa foi. Quand Dieu lui dit plus tard de sacrifier son fils Isaac sur un autel, ce n’était pas un commandement moral – au contraire, le commandement semblait être en violation de la justice. Y obéir exigeait une confiance totale à Dieu. Lorsque Dieu dit aux Israélites de sacrifier un agneau et d’en mettre le sang sur la porte de leurs maisons en Égypte pour que leurs premiers-nés ne soient pas frappés de mort comme ceux des Égyptiens, ce n’était pas un commandement moral. Dieu aurait pu demander autre chose pour que les Israélites identifient leurs maisons. Il aurait pu accepter n’importe quel sang au lieu de préciser le sang d’un agneau sans défaut. Dieu avait certainement ses raisons pour ce qu’il a ordonné, mais il n’a pas choisi de révéler ces raisons aux Israélites. Le commandement à Adam et Ève de ne pas manger d’un certain arbre, le commandement à Josué de faire le tour de la ville de Jéricho pendant sept jours, le commandement à Naaman de se laver sept fois dans le Jourdain – dans tous ces cas et bien d’autres, il fallait obéir tout simplement par respect pour l’autorité de Dieu.

Le baptême est sans doute un commandement du même genre. C’est ainsi que nous démontrons notre foi, notre amour, notre confiance et notre soumission envers Dieu quand nous nous faisons baptiser conformément à la parole de Christ. Le Seigneur aurait pu établir une condition différente à remplir. Mais il a bien ordonné le baptême.

La Bible fait-elle réellement du baptême une condition du salut ?

D’après l’Évangile de Marc, Jésus lui-même associe foi et baptême comme conditions du salut lorsqu’il confie à ses disciples la mission d’évangéliser le monde. Il dit : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Mc. 16.16). Pour être condamné, il suffit de ne pas croire. Par contre, pour être sauvé, vous devez, selon Jésus, non seulement croire, mais être baptisé aussi.

Si nous comprenons ceci, nous ne serons point étonnés de constater que tout au long du livre des Actes ceux qui avaient vraiment cru à l’évangile sont passés directement au baptême. Le jour de la Pentecôte, Pierre a prêché la bonne nouvelle de Jésus. À ceux qui ont indiqué leur foi en demandant ce qu’ils devaient faire, Pierre dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38). Le verset 41 dit que « ceux qui acceptèrent sa parole (c’est-à-dire qui crurent) furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes ». Au chapitre 8 l’évangéliste Philippe apporta l’évangile au peuple de la Samarie, y compris au magicien du nom de Simon. Les versets 12 et 13 disent : « Quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se firent baptiser. Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe… » Plus tard, Philippe, envoyé à la rencontre d’un homme éthiopien, lui prêcha Jésus. « Comme ils continuèrent leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible… Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque » (Actes 8.36-38). Le geôlier de Philippes à qui Paul et Barnabas avaient dit de croire au Seigneur, « à cette heure même de la nuit… aussitôt… fut baptisé, lui et tous les siens » (Actes 16.33). Actes 18.8 dit que lorsque Paul prêcha à Corinthe, « plusieurs Corinthiens, qui avaient entendu Paul, crurent aussi, et furent baptisés ». Pourquoi dans chacun de ces exemples de conversion ceux qui croient à la parole sont-ils baptisés du même coup ? La réponse évidente se voit dans les paroles qu’Ananias adressa à Saul de Tarse, qui avait cru en Jésus après l’avoir rencontré sur la route de Damas. Il lui dit : « Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

Dire que le baptême est nécessaire au salut n’est pas nier le salut par la foi. Dans la Bible, le baptême n’est jamais mis en opposition à la vraie foi en Jésus-Christ. Le baptême n’est pas contre la foi ; il signifie la foi. C’est un acte qui est motivé par la foi, qui exprime la foi, et qui rend la foi efficace pour nous sauver.

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 2)


Un mot n’a pas toujours le même sens

Un mot doit être compris dans son contexte. Parfois le mot « amour » se réfère à une attitude de bonne volonté envers les autres, une disposition distincte des choses que nous faisons. « Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres… et que je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien » (1 Cor. 13.3). Ailleurs, le mot « amour » comporte l’obéissance qu’il produit : « L’amour de Dieu consiste à garder ses commandements » (1 Jn. 5.3) ; « Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité » (1 Jn. 3.18).

Deux mots clés dans la discussion du salut sont « foi » et « œuvres ». La foi peut se référer à la conviction intellectuelle, quelque chose qui existe dans le cœur, qui est distincte de son expression extérieure : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur… » (Rom. 10.9; Jn. 12.42). Mais ailleurs, la foi se réfère à la confiance au Seigneur qui s’exprime dans l’action (l’amour et l’obéissance) (Gal. 5.6; Actes 16.31). Les « œuvres » sont, encore selon le contexte, tantôt des œuvres ordonnées par la loi de Moïse (Rom. 3.20; Gal. 2.16; 3.10) et qui ne sauvent pas, tantôt des actes d’obéissance par lesquelles notre foi doit s’exprimer pour être qualifiée de vivante (Jacques 2.14-26) et qui sont nécessaires pour que nous soyons sauvés.

La prière du pécheur

Nous avons probablement tous entendu parler de « la prière du pécheur ». Lors de grandes croisades d’évangélisation ou pendant des émissions télévisées, l’évangéliste invite les non-convertis à réciter après lui, peut-être une phrase à la fois, une prière au moyen de laquelle ils pourront demander au Seigneur de les sauver. Il dira, par exemple : « Seigneur Jésus, je sais que je suis un pécheur et que j’ai besoin de toi. Merci d’être mort à la croix pour moi. Je t’invite à venir dans mon cœur et à prendre le contrôle de ma vie. Je me confie en toi ; sois mon Sauveur. Merci de m’avoir donné la vie éternelle. Amen. » On trouve souvent une telle prière à la conclusion d’un traité. Des millions de personnes aujourd’hui croient avoir été sauvées après avoir fait « la prière du pécheur ».

N’est-il pas curieux qu’on ne trouve pas un seul exemple de conversion dans le Nouveau Testament où l’on ait dit au pécheur de faire une telle prière pour être sauvé ? En fait, ce n’est qu’à la fin du 19e siècle et au cours du 20e siècle que cette pratique devint populaire. Ce sont les évangélistes américains Dwight Moody, Billy Sunday et Billy Graham, ainsi que l’organisation internationale, Campus pour Christ, qui ont exercé la plus grande influence dans ce domaine. Mais aucun des apôtres n’a employé cette méthode.

Quand nous demandons un soutien biblique pour cette façon de procéder, on nous fait lire parfois Apocalypse 3.20 où Jésus dit : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. » On nous dit qu’il faut donc lui ouvrir la porte de notre cœur et l’inviter à y prendre place. Mais on doit toujours tenir compte du contexte d’un verset de l’Écriture. Dans ce passage Jésus ne s’adresse pas à des non-chrétiens qui n’ont jamais obéi à l’Évangile. Il s’adresse à l’Église de Laodicée, cette assemblée réputée pour sa tiédeur. Il ne s’agit pas d’une évangélisation, mais d’un appel à des chrétiens tièdes et satisfaits d’eux-mêmes qui avaient exclu le Seigneur de leurs vies. De même, l’ordre donné par l’apôtre Pierre de se repentir et de prier pour que son péché soit pardonné (Actes 8.22) s’adresse à Simon, qui avait déjà cru au Seigneur et s’était fait baptiser (Actes 8.13). Encore, 1 Jean 1.9, qui nous dit de confesser nos péchés, sachant que Dieu est fidèle pour nous les pardonner, s’adresse clairement à ceux qui sont déjà chrétiens. Pour ceux qui n’ont pas encore été sauvés, ce n’est pas la prière qui est ordonnée, mais la foi, la repentance, la confession de foi et le baptême.

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 2)

Les promesses de Dieu

Quand nous parlons de la confiance en Dieu et la valeur de compter sur le Seigneur dans les différentes situations de nos vies quotidiennes, il est important de savoir ce que Dieu a réellement promis de faire pour nous. Si nous comptons que Dieu fera quelque chose, et que la chose que nous attendons ne se produit pas, nous risquons de penser qu’il n’a pas été fidèle, qu’il nous a trahis et qu’il sera difficile de lui faire confiance à l’avenir. Mais il se peut que nous attendions qu’il fasse quelque chose qu’il n’a jamais promis de faire. Il est bien possible que ce soit quelque chose qu’il fait parfois pour certaines personnes, mais qui n’est pas le sujet d’une promesse ou garantie.

Quelles sont les promesses de Dieu ?

Quelles sont donc les promesses que Dieu fait à ses enfants ? Il y en a plusieurs, et elles sont très importantes. Elles concernent et nos besoins physiques et nos besoins spirituels, mais elles visent surtout notre bien-être éternel. L’apôtre Pierre dit, en effet, que Dieu « nous a accordé de précieuses et très grandes promesses, afin qu’en recevant ce qu’il a promis vous puissiez échapper au désir destructeur qui règne dans le monde et participer à la nature divine » (2 Pierre 1.4).

Ces « précieuses et très grandes promesses » concernent d’abord le salut que Dieu a pourvu pour ceux qui obéissent à l’évangile. Au lieu de la colère et le châtiment que nous avons mérités par notre rébellion envers le Créateur, Dieu nous offre, par le sacrifice de son Fils, le pardon de nos péchés et la vie éternelle dans le ciel. Paul nous dit en Romains 5.8,9 : « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. À plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. » La même promesse est exprimée dans le chapitre suivant. La première partie du verset est très familière, mais lisez aussi la deuxième partie : « Car le salaire du péché, c’est la mort, mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romans 6.23).

Plusieurs promesses de Dieu, par contre, se rapportent à notre vie sur la terre, bien avant le moment d’aller au paradis. Jésus nous dit de nous préoccuper premièrement des biens éternels, mais il nous assure que Dieu nous donnera le nécessaire pour notre corps physique. Il dit en Matthieu 6.31-33 :

« Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? Que boirons-nous ? De quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. »

L’apôtre Paul assure les chrétiens philippiens de la même provision divine aux besoins matériels : « Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ » (Phil. 4.19). En fait, Paul enseigne que, sur le plan matériel, Dieu donnera non seulement assez pour nos besoins personnels, mais aussi pour nous permettre de faire de bonnes œuvres en faveur des autres. Nous lisons en 2 Corinthiens 9.8,11 :

« Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre… Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités, qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces. »

À travers son Église, le Seigneur offre aux chrétiens une famille spirituelle. Grâce à cette famille, le chrétien trouve le soutien moral et émotionnel, le partage sincère, le remède à la solitude, et bien d’autres avantages spirituels et matériels. Quand l’un des apôtres a fait remarquer qu’ils avaient tout abandonné pour suivre Jésus, le Seigneur répondit :

« Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions, et dans le siècle à venir, la vie éternelle. » (Marc 10.29,30)

Il y a bien des gens dans le monde qui ont tout ce qu’on peut désirer sur le plan matériel, mais qui ne sont toujours pas heureux. Ils ont de l’argent, mais ils ne dorment pas la nuit. Ils ont des maisons, mais remplies de conflit. Ils sont célèbres et même adorés par le public, mais ils cherchent dans la drogue et l’alcool une autre réalité, car ils ont l’âme troublée. Dieu promet au chrétien ce que le monde ne peut jamais donner : « Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’homme peut comprendre, gardera vos cœurs et vos esprits, en Jésus-Christ » (Philippiens 4.7).

Les gens du monde vivent souvent dans la peur des sorciers, des ancêtres, des esprits méchants, des forces spirituelles qu’ils ne sauraient maîtriser. Les chrétiens sont délivrés de cette peur. La parole de Dieu leur fait cette promesse : « Vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4.4).

En plus de tout cela (et bien d’autres promesses), nous avons l’assurance de la présence de Dieu lui-même. Jésus dit en Matthieu 18.20 : « Car là où deux ou trois sont assemblées en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Plus tard, après avoir communiqué aux apôtres la mission mondiale d’évangélisation qu’il leur confiait, Jésus dit : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.20). Cette assurance devrait nous libérer d’un piège dans lequel il semble que le monde entier soit pris. Hébreux 13.5 dit : « Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point ». Non seulement Dieu est avec nous ; par le Saint-Esprit qu’il nous donne lors de notre baptême, Dieu est en nous. « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu… ? » (1 Cor. 6.19).

Ce que Dieu n’a pas promis

Dans ces passages nous remarquons, pourtant, que certaines choses que l’on désire ne sont pas forcément comprises dans « les très grandes promesses » de Dieu. Contrairement à ce que prétendent certains prédicateurs qui annoncent un évangile de prospérité, Dieu ne dit pas que tous les chrétiens fidèles auront de grandes richesses matérielles dans ce monde. Il ne dit pas que nous aurons assez pour nous acheter une belle maison, pour envoyer nos enfants dans les meilleures écoles, pour manger dans les bons restaurants et rouler dans nos propres voitures personnelles. Il ne promet pas que nous jouirons toujours de bonne santé ou que nous aurons une longue vie sur la terre. Il n’y a pas de garantie de sa part que vous réussirez à l’école ou dans les affaires, que vous trouverez un époux ou une épouse, ou que vous aurez des enfants. Le Seigneur ne promet pas l’absence de persécution – au contraire il indique plutôt qu’il faut s’y attendre (2 Timothée 3.12).

Il ne faut pas s’y tromper : nous ne sommes pas encore entrés en possession de tout l’héritage qui nous est promis. Comme Paul nous le rappelle en Romains 8.24,25 :

« C’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. »

Notre situation doit se comparer à celle des Israélites que Dieu a délivrés de l’esclavage aux Égyptiens au temps de Moïse. Ils avaient été sauvés de l’oppression, mais ils n’étaient pas tout de suite dans le pays que Dieu leur avait promis. Il y avait toute une période d’épreuves difficiles à traverser dans le désert de Sinaï. Il fallait qu’ils restent fidèles, qu’ils gardent leur confiance en Dieu et qu’ils lui restent soumis – ce que beaucoup d’entre eux n’ont pas fait.

En même temps, il ne faut pas oublier ce que Dieu faisait pour les Israélites pendant leurs épreuves. Il a pourvu à leurs besoins matériels jour par jour. Comme Jésus nous a appris à demander à Dieu de nous donner « aujourd’hui notre pain quotidien », de même Dieu apprenait aux Israélites à compter sur lui un jour à la fois. Dieu les protégeait de leurs ennemis et empêchait qu’on arrive à leur faire du mal par les moyens occultes (la malédiction) (Nombres 23.23). Il les guidait dans leur marche et les accompagnait sur leur parcours. Pareillement, Dieu ne nous promet pas une vie facile, mais il pourvoira à nos vrais besoins, il nous protégera des attaques spirituelles, il nous guidera par sa parole et nous tiendra personnellement compagnie sur le chemin. Et voici une autre promesse : bien que les épreuves et les tentations soient présentes dans notre vie, Dieu, qui connaît chacun de nous parfaitement, fixe des limites à ce que Satan peut nous faire. Paul nous rappelle : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1 Cor. 10.13).

Tout ce que vous demanderez

Nous venons de voir que le chrétien n’aura pas forcément une vie facile, et pourtant, certaines promesses dans la Bible semblent nous offrir carte blanche – tout ce que nous voulons. Jésus dit, par exemple, en Matthieu 21.21,22 :

« Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point… quand vous diriez à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait. Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez. »

Ou encore nous lisons en Jean 15.7 :

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. »

Un autre passage dit :

« Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée. » (1 Jean 5.14,15)

Que faut-il en penser ? Ces passages ne sont-ils pas autant de promesses claires que, si nous croyons, Dieu fera tout ce que nous lui demanderons ? N’avons-nous pas droit de nous attendre à recevoir tout ce que nous demanderons avec foi ? Regardons quelques-uns de ces passages de plus près. Commençons par le dernier, 1 Jean 5.14,15, mais insistons sur une partie qu’il ne faut pas négliger. Selon l’apôtre Jean, « nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée ». Remarquez que nos prières doivent se faire dans une soumission totale à la volonté de Dieu et un désir sincère de voir s’accomplir sa volonté. C’est l’exemple que Jésus nous a laissé quand il priait son Père céleste peu de temps avant son arrestation et crucifixion. En demandant que la coupe de souffrance s’éloigne de lui, Jésus a bien précisé qu’il voulait que la volonté du Père se fasse, non pas la sienne (Luc 22.42). Dieu n’a pas accepté d’épargner son Fils de la souffrance qui l’attendait, mais cela ne veut pas dire que la prière de Jésus a été sans effet. Le verset suivant dit : « Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. »

Ce que Jésus demandait à son Père était normal – il exprimait un désir de ne pas passer par l’agonie de la croix s’il y avait un autre moyen par lequel Dieu pouvait atteindre son but de nous sauver. Mais Jésus était prêt à tout supporter si telle était la décision de Dieu. Nous pouvons demander à Dieu des choses qui sont naturelles et qu’il n’est pas condamnable de souhaiter. Par exemple, il n’y a rien de mal dans le fait de demander à Dieu de me guérir d’un mal, ou de préserver la vie de mon enfant, ou me permettre d’obtenir de l’emploi pour nourrir ma famille. Philippiens 4.6 nous dit : « En toutes choses faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces », et 1 Pierre 5.7 nous invite à nous décharger sur le Seigneur de tous nos soucis. Mais tout en faisant nos requêtes à Dieu, nous devons nous rappeler qu’il faut demander « selon sa volonté » et garder l’attitude de Jésus, qui a dit : « Que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. »

Réfléchissez à un autre passage que nous avons lu tout à l’heure, le passage où Jésus dit : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » (Jean 15.7). Nous aimons peut-être insister sur la deuxième partie, qui dit : « Demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. » J’ai souvent vu de jolis tableaux en vente dans les villes africaines, des tableaux de maisons de luxe entourées de piscines et de beaux jardins, avec de belles voitures neuves garées devant ; imprimé sur le tableau était un verset biblique tel que Jean 15.7. Le message était clair : Demandez à Dieu de vous donner une telle prospérité, demandez avec foi, et tôt ou tard vous l’aurez. Le Seigneur n’a-t-il pas dit : « Demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » ? Mais il serait bien de réfléchir davantage à la première partie du verset : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez. » Si les paroles de Christ demeurent véritablement en nous et que nous nous laissons guider par ces paroles, demanderons-nous de manière égoïste et matérialiste les richesses et les luxes de ce monde ? Les paroles de Christ ne nous enseignent-elles pas à demander à Dieu notre pain quotidien, et ne nous disent-elles pas : « Faites attention, gardez-vous de tout amour des richesses, car la vraie vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, même s’il est très riche » (Luc 12.15) ?

Il semble que certains chrétiens du premier siècle aient mal compris ces promesses concernant la prière, tout comme certains le font de nos jours. Jacques 4.3,4 adresse des mots un peu durs à de telles personnes : « Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions. Adultères que vous êtes ! Ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? » Il est certainement vrai que Dieu considère notre foi quand nous le prions, mais il considère aussi ce qui nous motive. Nous ne devrions pas faire des prières mondaines et matérialistes.

Psaume 37.4 dit : « Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. » Si le désir de mon cœur se rapporte à ma propre gloire, à mon propre confort, et à ma propre satisfaction, peut-on dire que je fais réellement de l’Éternel mes délices ?

Quand nous demandons que la volonté de Dieu se fasse, comme Jésus l’a fait, il est possible que nous ayons à supporter de la douleur, des pertes ou des déceptions ; il se peut que nous ne recevions pas ce que nous voulions recevoir. Mais se soumettre à sa volonté et accepter ce qu’il donne, c’est un aspect important de la foi : nous acceptons sa réponse et sa volonté parce que nous avons confiance en lui. Il sait ce qui est mieux pour nous, et il agit toujours par amour pour ses enfants.

L’obéissance

Que ce soit une promesse faite par un homme ou par Dieu, certaines promesses sont conditionnelles. Parfois Dieu promet faire telle chose à condition que nous fassions ce qu’il nous ordonne. Il promit aux Israélites qu’il livrerait entre leurs mains la ville de Jéricho, mais il fallait que le peuple obéisse à l’ordre de faire le tour de la ville pendant sept jours (Josué 6). Dieu promit aux Juifs revenus de l’exil qu’il les comblerait de bienfaits et empêcherait les insectes de détruire leurs récoltes, mais seulement si le peuple revenait à Dieu et se mettait à lui apporter les dîmes et offrandes demandées par la loi de Moïse (Malachie 3.7-12).

Le même principe s’applique aux promesses du pardon des péchés et de la vie éternelle que Dieu nous offre dans le Nouveau Testament. Il est fidèle, mais pour bénéficier de ses promesses, nous devons obéir aux conditions annoncées dans sa parole. Jésus a formulé au moins cinq conditions que doit remplir la personne qui entend la bonne nouvelle :

  1. Croire en Jésus (Jean 8.24)
  2. Se repentir du péché (Luc 13.3,5)
  3. Confesser sa foi en Christ (Matthieu 10.32,33)
  4. Être baptisé (immergé) (Marc 16.16)
  5. Demeurer en Christ (Jean 15.5,6)

Dieu tiendra sa promesse de nous sauver par le sacrifice de Jésus, mais seulement si nous obéissons à ces commandements contenus dans l’Évangile.

Conclusion

Comme nous l’avons dit au début, il est important de savoir ce que Dieu a réellement promis de faire pour nous. Sinon, nous risquons de l’accuser faussement, de nous sentir trahis et de faiblir de notre foi. Mais au fait, nous devrions non seulement nous contenter de ce qu’il a promis, mais nous réjouir grandement dans ce qu’il promet, car ses promesses sont, en vérité, « précieuses et très grandes ».

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 4)

Attitudes envers la mort

Il n’y a pas de réalité plus universelle que la mort. Nous devons faire face à la mort de personnes qui nous sont très chères, et chacun de nous doit faire face à la certitude de sa propre mort. Dans certaines cultures on évite à tout prix d’en parler ou d’y penser. C’est un sujet qui met beaucoup de gens mal à l’aise. La mort provoque souvent la peur, le désespoir, la tristesse profonde et un sens de futilité. Même ceux dont l’existence sur terre est devenue très pénible à cause de la douleur, la solitude, ou d’autres circonstances difficiles souhaitent rarement que la mort vienne plus vite. Ils s’accrochent à la vie de façon tenace. Et quand la mort frappe nos bien-aimés, on réagit tantôt avec des pleurs et d’autres manifestations de détresse émotionnelle, tantôt dans l’engourdissement, tantôt dans la colère ou l’indignation.

Sur le plan émotionnel, le chrétien peut ressentir dans un premier temps les mêmes émotions que quiconque lorsque la mort le menace ou lui arrache, surtout de façon inattendue, une personne qu’il aime. Mais quand sa foi aura repris le dessus, quelle sera son attitude à l’égard de la mort ? Jésus-Christ a-t-il changé de façon fondamentale notre manière de penser et même de réagir émotionnellement à cette réalité universelle qu’est la mort ?

Sa résurrection a tout changé

L’apôtre Paul affirma que « notre Sauveur Jésus-Christ… a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Timothée 1.10). Le Christ a détruit, ou aboli, la mort, non en faisant que les hommes ne meurent plus, mais en démontrant que la mort n’est pas l’état final de l’homme. La résurrection de Jésus garantit la nôtre (1 Corinthiens 15.20-22). Jésus s’est montré plus puissant que la mort, et il nous dit que « l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement » (Jean 5.28,29).

Ceux qui vécurent sous l’Ancien Testament n’avaient pas cette conception claire et certaine de la vie après la mort. La souffrance de Job était aggravée par son ignorance sur ce point. Il dit :

« Un arbre a de l’espérance : quand on le coupe, il repousse, il produit encore des rejetons ; quand sa racine a vieilli dans la terre, quand son tronc meurt dans la poussière, il reverdit à l’approche de l’eau, il pousse des branches comme une jeune plante. Mais l’homme meurt, et il perd sa force ; l’homme expire, et où est-il ? Les eaux des lacs s’évanouissent, les fleuves tarissent et se dessèchent ; ainsi l’homme se couche et ne se relèvera plus, il ne se réveillera pas tant que les cieux subsisteront, il ne sortira pas de son sommeil… Si l’homme une fois mort pouvait revivre, j’aurais de l’espoir tout le temps de mes souffrances, jusqu’à ce que mon état vînt à changer. » (Job 14.7-12,14)

Job dit que l’homme n’est pas comme l’arbre qu’on abat et qui peut éventuellement repousser. Il ne croyait ni à la résurrection ni à la réincarnation. Il ne croyait pas non plus que l’homme cesse d’exister lorsqu’il meurt, mais que son existence triste dans le séjour des morts, un monde d’ombres, ne permettrait pas la sorte d’activité qui glorifie Dieu (voir Ésaïe 38.18,19). Dieu n’avait pas clairement révélé au temps de Job l’idée de la résurrection, telle que nous la connaissons dans le Nouveau Testament. L’idée s’éclaircissait quand même au cours des siècles de l’histoire juive (Daniel 12.2,3), et au premier siècle beaucoup de Juifs, tels les pharisiens, croyaient fermement à la résurrection des morts (Actes 23.8; Jean 11.23,24). Les sadducéens contestaient cette idée (Luc 20.27-38), mais l’Évangile et la résurrection de Jésus lui-même ont mis fin à ce débat pour toujours : Jésus notre Seigneur « a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Tim. 1.10).

Il est clair que le chrétien est très béni par la victoire de Jésus sur la mort. En parlant de notre résurrection future, l’apôtre Paul écrit en 1 Corinthiens 15.54-57 :

« Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire. Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! »

Puisqu’il en est ainsi, il y a certaines réactions à la mort qui sont très répandues parmi les gens du monde, mais qui ne sont pas très raisonnables chez le chrétien.

Ed Ritchie exprime cette idée dans le cantique « Seigneur, dans ma souffrance », où le chrétien s’adresse à lui-même en ces termes :

« Âme faible et craintive,
Pourquoi donc te troubler ?
Quand tu n’es plus captive,
Comment peux-tu trembler ?
Laisse aux enfants du monde
Les soucis et les pleurs. »

Voyons donc trois attitudes ou comportements qui n’ont plus vraiment de place en nous qui sommes en Jésus-Christ.

Ne pas craindre

Avant la mort et la résurrection de Jésus, Satan avait comme arme « la puissance de la mort », mais Jésus est venu dans le monde afin « qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude » (Hébreux 2.14,15). La peur de mourir opprime les hommes, mais elle les fait tomber dans de nombreux péchés, aussi. Parce qu’on a peur de mourir, on se tait quand il faudrait élever la voix pour s’opposer à l’injustice ; on reste au loin quand la compassion devrait motiver à s’approcher pour servir les malades, les prisonniers, ou ceux qui se trouvent en divers dangers. Parce qu’on a peur de la mort, on a recours aux praticiens occultes – les marabouts en Afrique de l’ouest, les guérisseurs païens en divers pays, les houngans en Haïti – et l’on commet ainsi une grave infidélité contre Dieu. Par peur de la mort, on renie son Seigneur, comme l’apôtre Pierre l’a fait (Luc 22.54-62). Toutes sortes de tentations perdent leur force quand l’homme n’a plus peur de la mort.

D’où vient cette crainte de la mort ? Peut-être qu’on a peur de l’inconnu ; peut-être qu’on a peur de perdre ce qu’on aime : ses conforts, ses proches, son activité dans le monde, les choses pour lesquelles on a tant lutté pendant sa vie ; peut-être qu’on a peur de la condamnation au dernier jugement. Le chrétien fidèle sait que, grâce au Seigneur Jésus, il a la promesse de la vie éternelle avec Dieu. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Romains 8.1). Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement (sous la condamnation), mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5.24). Si nous croyons vraiment à cette bonne nouvelle que nous prêchons, nous pourrons avoir l’attitude exprimée par l’apôtre Paul : « Christ est ma vie, et la mort m’est un gain. Mais s’il est utile pour mon œuvre que je vive dans la chair, je ne saurais dire ce que je dois préférer. Je suis pressé des deux côtés ; j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur ; mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair » (Philippiens 1.21-24). Paul n’avait peur ni de ce que la vie lui réservait, ni de la mort. Mais à cause de sa foi aux promesses de Dieu, il était convaincu que la mort était préférable. Au lieu de l’éviter à tout prix, il était prêt à accueillir la mort avec joie quand le Seigneur déciderait que le moment était venu.

Dans un autre passage, il exprime la même confiance, celle que tout chrétien fidèle devrait démontrer dans sa vie :

« Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre (notre corps) est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste… Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons qu’en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur. » (2 Corinthiens 5.1,2,6)

Ne pas s’affliger comme les autres

Quand une personne que nous avons aimée vient à mourir, il est normal de ressentir de la tristesse, car nous éprouvons une sorte de perte. Même si nous ne connaissions pas intimement le défunt, la douleur que nous lisons dans les visages de ses proches peut nous toucher et faire couler quelques larmes. Quand Jésus se trouvait devant le tombeau de son ami Lazare, bien qu’il sache fort bien qu’il allait ressusciter Lazare quelques instants après, le Seigneur pleura (Jean 11.35). C’était normal : Jésus était plein de compassion. Quand Étienne, le premier martyr chrétien, fut lapidé à mort, la Bible dit que « des hommes pieux ensevelirent Étienne, et le pleurèrent à grand bruit » (Actes 8.2). C’était un homme de bien, et il avait été tué par une foule en furie pour avoir eu le courage de dire la vérité. Il était normal d’avoir un sentiment navré et amer devant une telle injustice, devant la mort gratuite d’un tel homme.

Malgré la tristesse naturelle que nous ne voulons pas rejeter, il devrait y avoir une différence profonde entre la réaction des chrétiens à l’égard de la mort de l’un des leurs et la réaction des non-chrétiens face à la mort. Paul dit en 1 Thessaloniciens 4.13 : « Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont pas d’espérance. » Après avoir rassuré ses lecteurs qu’au retour de Jésus-Christ les morts ressusciteront et que nous serons toujours avec le Seigneur, il ajoute : « Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles » (1 Thessaloniciens 4.18). La mort ne représente pour nous chrétiens qu’une séparation temporaire de nos bien-aimés en Christ. En plus, nous trouvons du réconfort dans la confiance que ceux qui nous ont devancés ne souffrent pas ; au contraire, ils sont bénis : « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent » (Apocalypse 14.13).

Tout comme notre espérance chrétienne vainc la peur, elle adoucit la tristesse.

Ne pas se fâcher

Une autre réaction à la mort qui ne devrait pas caractériser le chrétien, c’est la colère contre Dieu. Il est vrai qu’il y a des situations où Dieu fait ou permet des choses que nous ne comprenons pas, des choses qui suscitent en nous une forte douleur émotionnelle. Nous lui avons prié d’épargner la vie de notre enfant, mais l’enfant est quand même décédé. Un désastre, tel qu’une inondation ou un tremblement de terre, ou bien une guerre, a provoqué la mort de quelques dizaines de milliers de personnes, et nous nous demandons pourquoi Dieu n’est pas intervenu pour les sauver. Un conducteur soûl provoque un accident dans lequel un chrétien fidèle perd la vie, tandis que celui qui était en faute en sort indemne. Celui qui ne « mérite » pas la mort est fauché par elle ; quant à celui qui ne mérite pas de vivre ou qui n’a plus vraiment envie de vivre, il survit. Certaines personnes qui sont touchées par ces situations qui nous semblent tellement injustes se rebellent contre Dieu. Elles se fâchent contre lui et l’accusent. Une femme m’a dit tout récemment qu’elle avait perdu son père quand il n’avait que 39 ans et qu’elle était encore petite (trois ans). On lui avait dit que le Seigneur avait « pris » son papa, ce qui l’avait rendue amère envers Dieu pendant des années. Elle me disait qu’on pouvait dire que le défunt était « avec le Seigneur » mais qu’on ne devait jamais dire que le Seigneur « avait pris » la personne. Elle peut très bien avoir raison de ne pas employer certains termes avec de jeunes enfants qui, bien sûr, ne sont pas en mesure de comprendre comme des adultes. Mais une grande personne devrait reconnaître ce que dit le Créateur et le Souverain de l’univers : « Sachez donc que c’est moi qui suis Dieu, et qu’il n’y a point de dieu près de moi ; je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris, et personne ne délivre de ma main » (Deutéronome 32.39).

Gardons-nous de condamner les décisions de l’Omniscient. Nous ne savons pas ce qu’il sait. Qu’il condamne ou qu’il pardonne, qu’il bénisse ou qu’il envoie l’épreuve, nous ne sommes pas qualifiés pour lui dire qu’il a mal fait. Sa Parole nous rappelle : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55.8,9). Non seulement Dieu est omniscient, mais il est le Créateur de toutes choses et de plein droit le Maître incontesté de l’univers. Plus que quiconque, nous les chrétiens devrions accepter son autorité et nous soumettre humblement à ses décisions. Dans un autre numéro nous avons paraphrasé ce que Dieu dit à Job, qui dans sa souffrance avait dit des choses très osées : « Job, le fait que tu souffres ne te donne pas le droit de me blâmer, et ne te dispense pas du devoir de t’approcher de moi dans l’humilité et la soumission. Je n’ai aucun besoin de me justifier devant un être humain, et je ne te donnerai pas d’explications simplement parce que tu en as réclamées. » La Bible dit en Actes 13.36 : « David, après avoir en son temps servi au dessein de Dieu, est mort [et] a été réuni à ses pères. » C’est Dieu qui décide quand une personne a fini de servir à son dessein et peut s’en aller pour recevoir sa récompense éternelle.

Mais ce n’est pas simplement parce que nous reconnaissons l’autorité de Dieu que nous pouvons accepter ses décisions concernant la vie et la mort ; nous avons, en plus, l’assurance de sa justice et de son amour. En Romains 5.8 Paul dit : « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » Quoiqu’il arrive dans notre vie, nous pouvons être certains d’une chose : Dieu nous aime. Quand le malheur frappe, on est tenté de dire : « Pourquoi Dieu ne m’aime-t-il pas ? S’il m’aimait, il ne permettrait pas une telle tragédie dans ma vie. » Il se peut que nous ne comprenions jamais pourquoi tel événement douloureux s’est produit, mais une chose est sûre : si Dieu ne nous aimait pas, il n’aurait jamais envoyé son Fils unique pour qu’on le maltraite et l’humilie, pour qu’il souffre et meure sur une croix à notre place. Un tel amour est insondable et indéniable.

Dieu a le droit d’appeler en jugement n’importe qui à n’importe quel moment. Il n’agit pas injustement quand il le fait. Supposez que Dieu « fait mourir » un jeune chrétien qui avait devant lui, à nos yeux, toute une vie de joie et de service à rendre dans l’Église. Nous pouvons être sûrs que ce jeune ne se lamentera pas dans l’au-delà de tout ce qu’il n’a pas eu l’occasion de vivre ici sur la terre. Comme Paul l’a dit : « J’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur » (Phil. 1.23).

Pèlerins sur cette terre

Une idée qui revient souvent dans la Parole de Dieu est que nous sommes de passage dans ce monde et que nous ne devons pas trop nous y attacher. « Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme » (1 Pierre 2.11). « Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir » (Hébreux 13.14). « Ils ne pensent qu’aux choses de la terre. Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ » (Philippiens 3.19,20). « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel… Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Matthieu 6.19-21). Nous rappeler que nous sommes là pour peu de temps nous aide à fixer les yeux sur notre destination finale et à supporter les difficultés et les privations de cette vie, sachant que « les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (Romains 8.18).

Conclusion

Parfois, on entend quelqu’un parler d’une situation où une vie a été en danger. Si la personne n’est pas morte, même si elle a été blessée ou doit se contenter d’une santé qui sera toujours fragile, on se console en disant qu’elle a pu « éviter le pire ». Certes, il y a dans une telle situation de quoi remercier Dieu. En même temps, le chrétien devrait reconnaître que la mort n’est pas du tout « le pire » qui puisse arriver ; au contraire, elle permet au fidèle d’entrer dans un bonheur parfait et éternel. Le pire, c’est le fait de mourir dans un état de rébellion contre son Dieu. Ce n’est que dans le cas où il vit dans l’infidélité que le chrétien devrait craindre la mort. Ce n’est donc pas la mort qui est l’ennemi ; c’est le péché.

La réalité de la mort tout autour de nous devrait nous amener à vivre de telle manière que nous soyons prêts pour le jugement. La philosophie du monde est « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (1 Cor. 15.32). La philosophie des chrétiens est que la mort est pour eux un gain, mais elle leur rappelle aussi l’urgence de la mission que Dieu leur confie tant qu’ils sont sur la terre :

« Nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. C’est pour cela aussi que nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes » (2 Corinthiens 5.8-11)

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 1)

Foi et raison

Pourquoi la foi est-elle si importante ? La Bible dit en Hébreux 11.6 : « Sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. » Si nous n’avons donc pas la foi, nous ne pouvons jamais plaire à Dieu.

Mais que veut dire au juste le mot « foi » ? Tous n’ont pas la même idée quand ils parlent de la foi. Ce qui nous intéresse le plus, c’est de savoir ce que la Parole de Dieu entend quand elle dit que nous devons avoir « la foi », ou que nous devons « croire ».

Reconnaissons premièrement que la foi comporte deux aspects qui se complètent. L’accent est parfois mis sur un aspect ou sur l’autre, mais tous les deux sont nécessaires. Dans un sens, croire, c’est reconnaître ou être convaincu de la vérité d’une idée ; c’est croire que telle chose est vraie. Il s’agit du côté plus intellectuel de la foi. On sait, on connaît certaines choses par la foi. Le deuxième aspect devrait être une conséquence du premier. Si l’on est vraiment convaincu en ce qui concerne Dieu et sa parole, cela produira une sorte de confiance, qui s’exprime à son tour dans les actions. L’Épître de Jacques chapitre 2 parle donc d’une foi qui, n’étant pas accompagnée d’œuvres concrètes, est morte en elle-même. Une foi intellectuelle qui n’est pas complétée par la confiance et l’obéissance reste sans valeur.

Le premier aspect : la conviction

Nous venons de dire qu’on connaît certaines choses « par la foi ». On tient ces choses pour vraies ; on les croit. Or, dans la langue courante, le mot « croire » suggère parfois la présence d’un doute. Une définition du dictionnaire est « tenir quelque chose pour possible, probable ; penser ». Nous disons par exemple : « Je crois qu’il viendra », ou : « Je crois qu’il va pleuvoir demain. » Cela ne veut pas dire que l’on soit très sûr de ce que l’on dit. En fait, selon la manière d’insister sur le mot « croire », l’idée de doute peut peser plus que l’idée de conviction. On pourrait dire, par exemple : « Je le crois, mais je ne suis pas sûr. » Dans la Bible, cela n’est jamais le cas. Selon Hébreux 11.1 : « La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. » La traduction du Français courant est encore plus claire : « Avoir la foi, c’est être sûr de ce que l’on espère, c’est être convaincu de la réalité de ce qu’on ne voit pas. » Bibliquement parlant donc, dire que l’on croit telle chose, c’est prétendre savoir. Ce n’est pas suggérer l’incertitude.

Mais soulignons un autre fait concernant la foi, un fait que nous relevons de ce même verset en Hébreux : la foi se rapporte à quelque chose qu’on ne voit pas. Lisez encore Hébreux 11.1 : « Avoir la foi, c’est être sûr de ce que l’on espère, c’est être convaincu de la réalité de ce que l’on ne voit pas. » Les propos de l’apôtre Paul en 2 Corinthiens 5.7 enseignent le même principe : « Nous marchons par la foi et non par la vue. » Il y a, en effet, deux moyens différents de connaître quelque chose : par la foi ou par la vue. Soit nous tenons quelque chose pour vrai, parce que nous avons accepté un témoignage à cause de notre confiance à la source de ce témoignage (c’est-à-dire par la foi), soit nous tenons la chose pour vraie à cause de ce que nous avons vu personnellement de nos propres yeux. La plupart de ce que nous connaissons dans la vie, nous le connaissons par la foi. Nous avons accepté ce que d’autres personnes ont dit ou écrit parce que nous avons conclu que ces personnes sont dignes de notre confiance. Par exemple, je crois que le Japon est un pays réel, qu’il existe. Je ne l’ai pas visité. Je ne l’ai jamais vu de mes yeux. Mais j’accepte les témoignages de beaucoup de personnes qui prétendent être venues de ce pays ou qui prétendent l’avoir visité. Je n’ai absolument aucun doute concernant la réalité du Japon. Si vous me demandez comment je sais que le Japon existe, je dirai simplement que j’ai parlé avec des Japonais, j’ai lu des livres et des articles qui en parlent, j’ai regardé des reportages à la télévision, etc. J’ai confiance à ces sources de renseignements. Mais supposons qu’un jour j’aie l’occasion de monter dans un avion en partance pour Tokyo et que je passe un certain temps à découvrir le pays et sa culture. Par la suite, rentré chez moi, quelqu’un me demande comment je sais que le Japon existe. Je ne citerais plus les livres ou les reportages à la télé ; je dirais simplement que je sais que le Japon existe parce que je l’ai vu de mes propres yeux. Ce ne serait plus par la foi, mais par la vue. Ce n’est pas que ma connaissance serait plus certaine qu’avant ; mais elle n’aurait plus besoin de se baser sur les témoignages des autres.

Comment savez-vous que les micro-organismes existent et qu’ils peuvent vous rendre malades ? Comment savez-vous que les ondes radio existent et qu’elles sont le moyen par lequel vous entendez la musique de votre poste ? Comment savez-vous que Napoléon a vécu ou que la Révolution française a eu lieu ? Vous ne voyez aucune de ces choses de vos propres yeux. Vous les connaissez par la foi. Dans un sens réel, vous connaissez ces choses de la même manière que vous pouvez connaître que Jésus-Christ a vécu, qu’il a fait des miracles, qu’il a été crucifié au temps de l’Empire romain et qu’il est ressuscité d’entre les morts. C’est-à-dire, vous acceptez les témoignages de sources qui sont dignes de confiance. Ce n’est pas pour rien que la Bible nous dit en Romains 10.17 : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. »

Le deuxième aspect : la confiance

Mais voyons le deuxième aspect de la foi, à savoir, la confiance. La foi n’est pas simplement le fait de reconnaître intellectuellement telle chose pour vraie : c’est aussi le fait d’agir selon cette conviction. La foi, c’est compter sur quelqu’un ou quelque chose, sans crainte ni inquiétude ; c’est avoir confiance que l’objet de notre foi fera ce que nous en attendons.

Cet aspect de la foi est démontré dans la vie d’Abraham, que la Bible appelle « le père des croyants ». En Hébreux 11.8 nous lisons : « Par la foi, Abraham obéit quand Dieu l’appela : il partit pour un pays que Dieu allait lui donner en possession. Il quitta son propre pays sans savoir où il allait. » L’auteur poursuit aux versets 17-19 : « Par la foi, Abraham offrit Isaac en sacrifice lorsque Dieu le mit à l’épreuve. C’est à lui, Abraham, que Dieu avait fait la promesse, et pourtant il se montra prêt à offrir son fils unique en sacrifice. Dieu lui avait dit : « C’est par Isaac que tu auras les descendants que je t’ai promis. » Abraham estima que Dieu avait le pouvoir de ramener Isaac de la mort à la vie ; et Abraham reçut de nouveau Isaac qui lui fut, pour ainsi dire, ramené d’entre les morts. » Beaucoup de personnes prétendent croire en Dieu ; peu de gens mettent leur confiance en lui comme Abraham le faisait. La foi dans le sens de la confiance en Dieu permet de garder son calme face aux tempêtes de la vie et aussi d’obéir aux commandements de Dieu même quand il nous exige ce qui est difficile.

Pour revenir au verset par lequel nous avons commencé : « Celui qui s’approche de Dieu doit croire que Dieu existe (la conviction) et qu’il récompense ceux qui le cherchent (la confiance) » (Hébreux 11.6).

La nature de la foi

Quand on parle de la foi aujourd’hui, beaucoup de personnes expriment l’idée que leur foi religieuse est quelque chose de personnelle. Certainement, on ne doit pas recevoir la foi de ses parents sans l’examiner pour savoir qu’elle est vraie. Ce n’est pas quelque chose que le gouvernement doit décider pour nous. On ne doit pas épouser une croyance simplement parce que la majorité de nos voisins l’ont acceptée. C’est une décision personnelle.

La foi est objective

Cela ne veut pas dire que la foi est subjective. Il ne s’agit pas d’un choix arbitraire que je prends de croire telle chose parce qu’il me plaît de le croire. Vous êtes libre de croire ce que vous voulez, comme je suis libre, aussi. Vous ne chercherez pas à me force à accepter ce que vous croyez, et je me garderai de faire la même chose à votre égard. Mais cela ne veut pas dire que vous devez considérer ma foi comme étant aussi valable ou bien fondée que la vôtre. Je ne suis pas obligé de parler comme si ce que vous croyez est normal, quand en fait je trouve que votre croyance est fausse. Dire que nous avons la liberté de culte, dire que la foi est personnelle, en effet, n’est pas dire que la foi est subjective.

Certaines choses sont objectivement vraies ou fausses. Par exemple, deux et deux font quatre, quelle que soit mon opinion ou ma préférence. Paris est la capitale de la France, que je le reconnaisse ou pas. Ce sont des vérités objectives. C’est dans la catégorie de croyances subjectives, par contre, qu’on va classer les questions de goût, de culture ou de personnes. On ne ressent pas le besoin de pouvoir défendre rationnellement une position subjective. Si je dis que la glace au chocolat est meilleure que la glace à la vanille, je ne vais probablement pas offrir des arguments ou des preuves pour vous convaincre, et cela ne m’inquiète nullement si vous optez pour la vanille.

Malheureusement, quand certaines personnes disent que leur foi chrétienne est personnelle, elles entendent aussi par là que la foi religieuse est toujours subjective. Elle est vraie pour un homme parce qu’il l’a choisie ; ce n’est pas que cet homme a choisi sa foi parce qu’elle était vraie. Elle peut ne pas être vraie pour quelqu’un d’autre.

Jésus et ses apôtres n’ont jamais traité le message qu’ils prêchaient comme une idée à accepter si les auditeurs avaient envie de l’accepter ou à rejeter si elle ne leur convenait pas. Ils prétendaient que ce message était objectivement vrai et qu’il serait appliqué à tout être humain au dernier jugement. Jésus dit, par exemple, en Jean 12.48 : « Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas ma parole a son juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. » L’Évangile, l’objet de notre foi, est objectivement vrai, et il s’applique à tous les hommes.

La foi biblique est rationnelle

Une autre fausse conception au sujet de la foi, c’est qu’elle est irrationnelle. Des théologiens et philosophes du 19e et du 20e siècles, tels que Kierkegaard et Camus, ont présenté la décision de croire comme « le saut de la foi », ou encore pire, « le saut dans l’irrationnel ». Puisque, selon eux, Dieu est indémontrable, l’homme doit nier sa propre raison, sa conscience lucide, afin de croire. C’est un saut dans l’obscurité, dans l’inconnu et l’inconnaissable. On s’engage sans aucune base rationnelle, n’ayant aucun moyen de savoir que Dieu existe.

Cette façon de voir l’action de croire rappelle une scène dans le livre Alice au travers le miroir, par Lewis Carroll. La Reine Blanche dit à Alice :

« J’ai exactement cent un ans, cinq mois, et un jour.

– Je ne peux pas croire cela ! S’exclama Alice.

– Vraiment ? dit la Reine d’un ton de pitié. Essaie de nouveau : respire profondément et ferme les yeux.

Alice se mit à rire.

– Inutile d’essayer, répondit-elle : on ne peut pas croire des choses impossibles.

– Je suppose que tu manques d’entraînement, dit la Reine. Quand j’avais ton âge, je m’exerçais à cela une demi-heure par jour. Il m’est arrivé quelquefois de croire jusqu’à six choses impossibles avant le petit déjeuner. »

La foi biblique est défendable

Contrairement à de telles conceptions de la foi, les auteurs de la Bible ne demandent jamais aux hommes de mettre de côté la nature rationnelle dont Dieu nous a dotés. Lui qui nous a donné l’intelligence ne nous invite pas à laisser notre cerveau à la maison quand nous venons à l’Église. Au contraire, lorsque Jésus citait le plus grand de tous les commandements, il dit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée » (Matthieu 22.37). Tout en reconnaissant qu’il y a parfois des faiblesses dans les manières humaines de raisonner et que la sagesse de Dieu est infiniment supérieure à celle des hommes, les auteurs inspirés ne demandent point à l’homme de rejeter l’aspect rationnel de son être. L’apôtre Paul dit, par exemple, en 1 Corinthiens 10.15 : « Je vous parle là comme à des gens raisonnables, j’en appelle donc à votre intelligence : jugez vous-mêmes de ce que je vais dire » (Parole vivante).

C’est justement parce que Dieu a fourni à la raison humaine des preuves suffisantes de son existence, de la vérité de sa parole et de la divinité de Jésus-Christ, qu’il les tient pour inexcusables quand ils refusent de croire. La Bible nous dit : « En effet, Dieu manifeste sa colère depuis le ciel sur tout péché et tout mal commis par les hommes qui, par leurs mauvaises actions, empêchent la vérité d’agir. Dieu les punit car ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux : Dieu lui-même le leur a montré clairement. En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient dans les œuvres qu’il a faites. C’est là que les hommes peuvent les connaître, de sorte qu’ils sont sans excuse » (Romains 1.18-20, FC). Quand nous considérons la complexité et les merveilles de ce monde, à tous les niveaux, complexité et splendeur que la science moderne ne fait qu’exposer en plus grand détail, nous ne pouvons jamais attribuer tout cela au simple hasard. Le chaos pourrait provenir d’une situation où aucune intelligence ne dirige les événements, mais il a fallu une intelligence divine pour créer un monde tel que nous habitons. C’est justement notre nature rationnelle qui se rebelle correctement contre la conclusion que nous sommes le produit du hasard et d’une série de plusieurs millions d’« accidents heureux ». En réalité, ce n’est pas le croyant, mais l’athée qui fait un saut dans l’irrationnel.

Ce n’est pas seulement à l’égard de son existence que Dieu fournit des preuves qui parlent à notre intelligence. La vérité de l’évangile est soutenue par des preuves historiques qui sont incontournables. C’est ainsi que l’apôtre Paul déclare aux hommes d’Athènes en Actes 17.30,31 : « Dieu ne tient plus compte des temps où les hommes étaient ignorants, mais il appelle maintenant tous les hommes, en tous lieux, à changer de comportement. Il a en effet fixé un jour où il jugera le monde entier avec justice par un homme qu’il a désigné. Il en a donné la preuve à tous en ramenant cet homme de la mort à la vie ! » (FC).

Malgré la conception de certains croyants, la foi biblique n’est ni subjective ni « un saut dans l’irrationnel ». On ne décide pas de croire parce qu’on a envie de le faire, mais sans avoir des raisons intellectuellement convaincantes. Les premiers chrétiens ne disaient pas aux autres de croire parce que cela leur ferait du bien sur le plan émotionnel ; ils ne demandaient pas aux autres de s’engager pour le Christ malgré un manque d’arguments raisonnables. Au contraire, l’apôtre Pierre dit aux chrétiens : « Si l’on vous demande de justifier votre espérance, soyez toujours prêts à la défendre, avec humilité et respect » (1 Pierre 3.15, Version Semeur). Le mot « défendre » dans ce texte ne se réfère pas aux armes militaires, mais aux arguments intelligents et intelligibles, capables de convaincre quelqu’un du bien-fondé de sa croyance.

Pourquoi tant de personnes ne croient-elles pas ?

S’il existe tant de preuves en faveur du christianisme, pourquoi tant de personnes, y compris des personnes intelligentes et bien instruites, ne croient ni à la Bible, ni en Jésus, ni même à l’existence de Dieu ? La réponse est que l’homme est doté non seulement de l’intelligence, mais aussi du libre arbitre, de la faculté de choisir. Nous ne sommes pas des robots ; chacun a une volonté. Les preuves qui s’étalent devant nous ne nous obligent pas à faire le choix le plus raisonnable.

Dans l’Évangile de Jean, Jésus parlait avec des Juifs concernant les prophéties incontournables qui avaient été faites à son égard des siècles avant sa naissance. Il leur dit : « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (Jean 5.39,40). L’obstacle à leur foi n’était pas un manque de preuves ; l’obstacle était au niveau de leur volonté. On voit la même logique dans les propos de l’apôtre Paul concernant les païens : « Ils connaissent Dieu, mais ils ne l’honorent pas et ne le remercient pas comme il convient de le faire pour Dieu… Ils échangent la vérité concernant Dieu contre le mensonge… Comme ils ont refusé de reconnaître Dieu, Dieu les a livrés à leur intelligence déréglée, pour qu’ils fassent ce qu’ils ne devraient pas faire » (Romains 1.21,25,28).

Croire de tout son cœur

Dans la pensée juive, le cœur n’était pas le siège de l’émotion, comme c’est le cas dans notre langage aujourd’hui. Pour l’émotion on parlait des entrailles. Colossiens 3.12, par exemple, nous demande de nous « revêtir d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience ». Le cœur, parmi les Juifs, était considéré plutôt comme le siège de la volonté. Ce n’est pas là où l’on ressent, c’est là où l’on décide (1 Cor. 7.37), c’est là où sont cachés ses desseins (1 Cor. 4.5). On obéit du cœur (Rom. 6.17). Quand on se révolte, c’est qu’on s’est endurci le cœur (Héb. 3.8). Et c’est du cœur que l’on croit (Actes 10.10; Actes 8.37), parce que croire, c’est une décision, c’est un acte de la volonté. Placé devant les preuves en faveur de Dieu et de sa parole, on doit toujours prendre une décision de les reconnaître ou de les nier.

Voilà pourquoi le Seigneur n’est pas injuste quand il dit en Marc 16.16 : « Celui qui ne croira pas sera condamné. » Certaines personnes raisonnent ainsi : « Qu’y a-t-il de moral ou d’immoral à croire une série de déclarations ? On accepte ou rejette une affirmation parce que l’évidence paraît bonne ou mauvaise. Si un homme se trompe, cela ne signifie pas que c’est un homme mauvais ; il ne serait seulement pas très intelligent. » Mais ce raisonnement n’est pas très réaliste. Trop souvent, les hommes croient ou refusent de croire quelque chose pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les preuves. Pareillement, ils cessent parfois de croire quelque chose parce que cela ne les arrange plus de croire ou parce que leurs émotions s’attaquent à leurs convictions.

Considérez les exemples fournis par un ancien athée devenu croyant. Il dit :

« Je croyais en fait que l’esprit humain était entièrement régi par la raison. Or, il n’en est rien. Par exemple, ma raison est parfaitement convaincue par l’évidence que l’anesthésie n’est pas insupportable et qu’un chirurgien expérimenté ne commence pas l’opération tant que le patient n’a pas sombré dans l’inconscience. Mais cela ne change rien au fait qu’une fois allongé sur la table d’opération… une panique enfantine me saisit. Je pense que je vais étouffer et j’ai peur qu’on commence à me charcuter avant que je ne sois complètement endormi. En d’autres termes, je perds la foi dans l’anesthésique. Ce n’est pas la raison qui chasse ma foi ; au contraire, ma foi se fonde sur la raison. C’est le fait de mon imagination et de mon émotion. La bataille se livre entre la foi et la raison d’un côté, l’émotion et l’imagination de l’autre…

« Supposons que la raison d’un homme le pousse à accepter l’évidence du christianisme comme irréfutable. Que lui arrivera-t-il par la suite ? Il reçoit de mauvaises nouvelles, ou il se trouve dans des problèmes graves, ou il vit avec des gens qui se moquent de sa nouvelle croyance. De telles situations font que ses émotions reprennent le dessus et risquent d’écraser sa foi comme sous un bombardement. Ou bien il arrivera qu’il convoite une femme, ou il veut mentir, ou l’orgueil l’envahit ou il voit l’occasion de faire un peu d’argent par un procédé malhonnête. En d’autres termes, il se trouve dans une situation où il lui serait plus commode si le christianisme n’était pas vrai. Une fois encore les souhaits et les désirs de cet homme balayent tout. Je n’évoque pas les heures où des raisons nouvelles et valables contre le christianisme apparaissent. Ces moments-là, il faut les affronter, mais c’est alors une autre question. Je parle seulement des instants où une simple saute d’humeur prend le contre-pied de notre croyance.

« Or la foi, dans le sens que j’utilise ici, est l’art de s’accrocher aux certitudes que votre raison a acceptées une fois pour toutes, en dépit des variations d’humeur. Car votre humeur changera, quel que soit le point de vue qu’adopte votre raison. Je le sais par expérience. Maintenant que je suis chrétien, je subis des sautes d’humeur au cours desquelles toute croyance religieuse paraît fort improbable ; mais quand j’étais athée j’avais de même des dispositions d’esprit où le christianisme me semblait fort probable. » (C. S. Lewis, Les fondements du Christianisme)

M. Lewis conclut avec cette observation qui ne doit surprendre personne :

« Il faut s’assurer que, si vous acceptez le christianisme, ses principales doctrines doivent occuper délibérément votre esprit un certain temps chaque jour. C’est pourquoi la prière quotidienne, la lecture de la Bible et l’assiduité aux cultes font partie intégrante de la vie chrétienne. Nous avons besoin de rappels continuels de ce que nous croyons. Cette croyance, pas plus qu’une autre, ne restera automatiquement vivante en notre esprit. Il convient de la nourrir. »

Conclusion

Quand j’étais adolescent, un adulte s’est adressé à nous les jeunes dans l’Église. Il nous a dit très simplement que dans vingt ans, certains d’entre nous ne seraient plus dans l’Église. Il a précisé que ce ne serait pas parce que nous aurions examiné la Bible de nouveau et que nos études nous auraient amenés à changer de position. « Non, dit-il, ce sera parce que vous aurez commencé à mener un style de vie qui ne s’accordera pas avec la Parole de Dieu. À cause des péchés et des valeurs que vous ne serez pas prêts à abandonner, certains d’entre vous abandonneront la foi. » C’était une autre manière de nous dire que la foi est une décision. Elle se base sur des preuves rationnelles, mais elle dépend aussi de notre volonté.

Puisqu’il en est ainsi, vous avez intérêt à veiller sur votre vie et à ne pas vous mettre à agir de manière contraire à vos convictions. Ne créez pas de conflit entre votre comportement et ce que vous avez accepté comme vérité. Ensuite, prenez le temps chaque jour de nourrir votre foi, de vous rappeler les arguments solides qui amènent une personne à accepter de suivre Jésus. Lisez sa Parole. Lisez d’autres écrits qui appuient la Parole de Dieu et la confirment. Fréquentez d’autres personnes de foi sincère dont la conversation vous rend plus fort.

Sans la foi, on ne peut pas plaire à Dieu. Choisissez donc de fortifier et de s’accrocher à votre foi dans les deux sens que nous avons vus : la conviction que Dieu est là et que sa Parole est vraie, et la confiance qui s’exprime dans l’obéissance et dans la sérénité, quelle que soit l’épreuve que vous traversez.

B. B.
(Dans Vol. 11, No. 6)

Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé

1) Ce que l’on devait croire, selon Jésus, était « l’Évangile » (v. 15), « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1.16). C’est après avoir écouté et cru à cet Évangile que les hommes furent baptisés.

2) L’apôtre Paul rappela à « ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ », qui étaient à Corinthe (1 Corinthiens 1.1,2), l’Évangile qu’il avait reçu « par une révélation de Jésus-Christ » (1 Corinthiens 15.1-8; Galates 1.12) :

  1. « que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures
  2. « qu’il a été enseveli
  3. « et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. »

3) Ces trois faits confirment que Jésus-Christ était ce qu’il prétendait être et ce qu’il acceptait que les autres l’appellent : Christ, Seigneur, le Fils du Dieu béni, Roi, Maître, Dieu (Matthieu 22.41-46; Marc 14.61,62; Luc 19.37,38; Jean 13.13; 20.28).

« Celui qui croira… »

A. Dans ce verset, comme dans plusieurs autres passages du Nouveau Testament, le mot « croire » signifie être convaincu, être plein de confiance joyeuse « que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu » (Jean 20.30,31). Cette conviction, cette confiance est jointe à l’obéissance au Christ.

B. « Celui » qui croira est le même qui sera baptisé et donc sauvé.

« … et qui sera baptisé… »

A. « et » est une conjonction qui sert à marquer une liaison entre deux idées de la même nature ou même importance.

B. « qui sera baptisé »

  1. « baptisé » vient d’un mot grec, baptizo, qui signifie « tremper, plonger, submerger, immerger ».
  2. « être baptisé » signifie que celui qui est baptisé est passif, il subit l’action. Celui qui agit est la personne qui immerge l’autre.
  3. Le Nouveau Testament précise l’élément dans lequel le croyant est plongé : à savoir, l’eau. Il s’agit toujours de l’eau.
    1. « Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe » (Actes 8.38,39).
    2. « Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous ? » (Actes 10.47).

« … sera sauvé… »

A. « Sauvé »

  1. Par l’obéissance à l’Évangile de Jésus-Christ, en croyant et étant baptisé, on est sauvé « de la colère » (Romains 5.9) ;
  2. Et on est sauvé pour…
    1. être « appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur » (1 Cor. 1.9; Jean 1.1-4).
    2. être « transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés… » (Col. 1.13,14).
    3. s’approcher « de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de l’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel » (Hébreux 12.22-24).

B. Selon la grammaire grecque du verset, le salut ne peut pas précéder la foi et le baptême.

Avez-vous entendu le même Évangile que Paul prêcha parmi les Corinthiens ?

Bob PRATER
(Dans Vol. 1, No. 1)